Quand la musique est bonne... [PV Curtis]
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Quand la musique est bonne... [PV Curtis]
Le liquide ambré dans son verre semblait avoir un pouvoir hypnotique sur la jeune sorcière. Pourtant, même si son regard semblait perdu sur la surface de l'hydromel, ce n'était pas l'alcool qui retenait toute son attention. Non. Il n'était qu'un détail. Il n'y avait qu'une seule chose dans la pièce qui comptait réellement, en cet instant. Pas le verre entre ses mains. Pas plus que les sorciers et sorcières qui discutaient autour d'eux. Pas plus que leurs discussions à mi voix, qu'elle n'entendait même pas, perdue qu'elle était dans les notes qui s'élevaient autour d'elle. La musique. Cette musique envoutante. Lancinante. Pas lente pour autant, pas une de ces mélodies qui vous endors au bout d'une simple mesure. Ni trop rapide, à vous faire emballer le cœur et la tête sans pouvoir prendre le temps d'apprécier. Non. Juste de quoi faire naître au creux de ces entrailles quelques fourmillements. Juste de quoi la transporter. Loin. Si loin de cette soirée. Si loin de cette réalité...
Elle ne s'attendait pas vraiment à trouver cela en venant ici ce soir. Elle s'attendait simplement à passer une soirée dans un endroit tranquille. Dans un endroit où elle pourrait simplement se retrouver avec elle-même. Dans un endroit où elle pourrait goûter à la liberté de l'alcool sans pour autant s'enivrer. Et pourtant, ce n'est pas l'alcool qui provoque l'ivresse qu'elle ressent. Le picotement qui coure dans ses veines, jusqu'au bout de ses doigts. La légèreté soudain de sa tête. L'évasion de ses pensées. Qui suit, comme un seul homme, la musique qui s'échappe de la partition.
Et les notes finissent par s'évanouirent sous les mains du pianistes. Par se perdre dans le brouhaha qui refait surface tout autour d'Aliénor. Et sa respiration, qu'elle n'avait même pas eu conscience d'avoir altérée, reprend lentement un rythme normal. Et son regard se glisse, aussi discrètement que possible, vers le piano - et surtout le pianiste. Qu'elle n'avait pas vraiment regardé, non plus, jusqu'à présent. Et elle ne peut s'empêcher de laisser un très léger sourire effleurer ses lèvres. Juste à admirer le visage parfait de ce mystérieux inconnu. Si talentueux.
Il n'y a pas cette sensation de manque qu'elle aurait cru pouvoir ressentir alors que la réalité reprend ses droits. Il n'y a pas la tristesse qui nous saisit lorsque l'on perd ainsi une véritable source de bien-être. Il y a juste l'apaisement que cette musique a fait naître en elle. Un apaisement dont elle n'avait même pas conscience d'avoir besoin, bien sûr. Parce qu'elle devait se concentrer sur son travail, sur ce qu'elle pouvait apporter à l'Ordre. Parce qu'elle a revu Basil et qu'elle refuse qu'il la voit autrement que forte. Parce qu'elle a l'impression d'avoir encore vécu mille vies, et certaines plus agréables que d'autres. Et parce que cette musique a enfin été une pause. Une vrai pause. Pas de celle qu'elle a cru vivre en Ecosse quelques jours à peine auparavant et qui a bien faillit tourner au drame. Non. Une pause de ces tumultes et de l'esprit. Une pause dans toute cette tourmente. Une émotion tout simplement positive. Et sans aucune arrière pensée.
Alors elle voudrait simplement le remercier. Mais il ne comprendrait pas, n'est-ce pas ? Et puis, comment le faire ? Comment aller aborder ce musicien de talent et lui faire comprendre ? Un soupir qui s'échappe de ses lèvres entrouvertes. La réponse est évidente, bien sûr : elle ne peut pas. Elle peut simplement rester assise, seule à cette table, à le regarder. Elle peut seulement apprécier. Espérer que le prochain morceau commencera bientôt. Que ses doigts ne tarderont pas à courir de nouveau sur le clavier. Que les notes s'élèveront de nouveau autour d'eux. Et elle en sent presque son cœur s'emballer légèrement. Dans l'expectative. Dans l'attente. D'entendre, de lui, une nouvelle mélodie. Sans trouver aucun moyen de pouvoir réellement le remercier.
Elle ne s'attendait pas vraiment à trouver cela en venant ici ce soir. Elle s'attendait simplement à passer une soirée dans un endroit tranquille. Dans un endroit où elle pourrait simplement se retrouver avec elle-même. Dans un endroit où elle pourrait goûter à la liberté de l'alcool sans pour autant s'enivrer. Et pourtant, ce n'est pas l'alcool qui provoque l'ivresse qu'elle ressent. Le picotement qui coure dans ses veines, jusqu'au bout de ses doigts. La légèreté soudain de sa tête. L'évasion de ses pensées. Qui suit, comme un seul homme, la musique qui s'échappe de la partition.
Et les notes finissent par s'évanouirent sous les mains du pianistes. Par se perdre dans le brouhaha qui refait surface tout autour d'Aliénor. Et sa respiration, qu'elle n'avait même pas eu conscience d'avoir altérée, reprend lentement un rythme normal. Et son regard se glisse, aussi discrètement que possible, vers le piano - et surtout le pianiste. Qu'elle n'avait pas vraiment regardé, non plus, jusqu'à présent. Et elle ne peut s'empêcher de laisser un très léger sourire effleurer ses lèvres. Juste à admirer le visage parfait de ce mystérieux inconnu. Si talentueux.
Il n'y a pas cette sensation de manque qu'elle aurait cru pouvoir ressentir alors que la réalité reprend ses droits. Il n'y a pas la tristesse qui nous saisit lorsque l'on perd ainsi une véritable source de bien-être. Il y a juste l'apaisement que cette musique a fait naître en elle. Un apaisement dont elle n'avait même pas conscience d'avoir besoin, bien sûr. Parce qu'elle devait se concentrer sur son travail, sur ce qu'elle pouvait apporter à l'Ordre. Parce qu'elle a revu Basil et qu'elle refuse qu'il la voit autrement que forte. Parce qu'elle a l'impression d'avoir encore vécu mille vies, et certaines plus agréables que d'autres. Et parce que cette musique a enfin été une pause. Une vrai pause. Pas de celle qu'elle a cru vivre en Ecosse quelques jours à peine auparavant et qui a bien faillit tourner au drame. Non. Une pause de ces tumultes et de l'esprit. Une pause dans toute cette tourmente. Une émotion tout simplement positive. Et sans aucune arrière pensée.
Alors elle voudrait simplement le remercier. Mais il ne comprendrait pas, n'est-ce pas ? Et puis, comment le faire ? Comment aller aborder ce musicien de talent et lui faire comprendre ? Un soupir qui s'échappe de ses lèvres entrouvertes. La réponse est évidente, bien sûr : elle ne peut pas. Elle peut simplement rester assise, seule à cette table, à le regarder. Elle peut seulement apprécier. Espérer que le prochain morceau commencera bientôt. Que ses doigts ne tarderont pas à courir de nouveau sur le clavier. Que les notes s'élèveront de nouveau autour d'eux. Et elle en sent presque son cœur s'emballer légèrement. Dans l'expectative. Dans l'attente. D'entendre, de lui, une nouvelle mélodie. Sans trouver aucun moyen de pouvoir réellement le remercier.
Aliénor de Vigneral- Messages : 60
Date d'inscription : 05/03/2014
Organisation : Ordre du Phénix
Re: Quand la musique est bonne... [PV Curtis]
La soirée s'était annoncée calme dès le début. Ce bar était calme de manière général ; il n'y avait pas vraiment d'enjeu, à travailler ici, pas vraiment de risque si la musique ne plaisait pas. C'est ici que Curtis avait commencé à se produire, il y a des années, avant que son nom ne soit réellement connu. Le bar de ce vieil ami de chez Gryffondor, toujours bien fréquenté, tranquille. On l'écoutait distraitement, on lui jetait des coups d’œil à l'occasion. Le Bishop venait ici quand il avait envie de passer un bon moment, à jouer de la musique ailleurs que dans son immense studio où il n'avait pour l'écouter que des micros et des modules d'enregistrement.
Les yeux fermés, il laissait ses doigts courir sur les touches noires et blanches de l'instrument. C'était l'une de ses premières compositions ; pas de celles qui l'avaient propulsé peu à peu vers le sommet des noms de la musique. Celles qui faisaient juste partie de ses premiers albums, moins connues, parce qu'elles comprenaient moins d'éléments "types" qui plaisaient au public. Avec des subtilités qui touchaient davantage le coeur que les sens. Des morceaux moins connus ; pas moins forts.
L'accord final plaqué, le pianiste relâcha progressivement la pression sur les touches et tourna les pages de son recueil à partitions - plus pour la forme que pour la pratique, puisqu'il se souvenait de presque tous ses morceaux. Avant de partir sur un nouvel air, il jeta un regard sur la salle, cherchant éventuellement des indications qui lui montreraient ce que les clients de ce soir pouvaient penser de ce qu'il jouait. Il n'avait pas du tout la pression, mais tant qu'à faire, si il pouvait contenter au mieux ces gens, il le ferait .. Ses yeux rencontrèrent ceux d'une jeune femme, assise seule avec un verre d'hydromel entre les mains. Elle le regardait fixement, et il lui adressa un signe de tête poli, étirant ses lèvres dans un beau sourire.
Curtis relança la musique ; il plaqua un premier accord, et le laissa durer. En lança un nouveau, plus haut ; qu'il laissa sonner encore. Puis un autre, mineur. Le pied du pianiste était appuyé sur la pédale, et les notes des différents accords sonnèrent ensemble pendant encore une mesure, avant que les doigts de Curtis ne délivrent des arpèges une octave plus haut pour les mettre en valeur. Il ferma à nouveau les yeux, guidé par le rythme qu'il envoyait et marquant la pulsation par des accentuations sur le piano. Transporté.
C'est peut-être pour ça que sa musique plaisait tant. Il ne la jouait pas ; il la vivait. Il la créait, et elle l'emmenait, par delà les troubles du monde, ici bas. La dimension des arts était tellement plus haute, tellement plus belle et plus complexe. Seuls ceux qui la percevaient étaient capables d'en saisir toutes les subtilités, et de laisser la musique les toucher, directement, au plus profond d'eux-mêmes. Curtis était fier de le pouvoir. C'est ce qui faisait son talent … Walter n'avait pas cette chance et c'était bien dommage pour lui. Le pauvre gosse n'était pas doué pour grand chose de toute façon.
Le musicien rouvrit les yeux, posant son regard dans la salle en continuant de jouer. Il ouvrit la bouche, inspira discrètement et commença à chanter ; pas par dessus la musique, mais avec elle. Cette chanson là était plus entraînante, plus connue. Il l'aimait bien … Il s'adressait à l'auditeur, énonçant certaines réalités dont plus personne ne doutait … certaines certitudes, qui pouvaient pourtant être remises en cause dès qu'on ouvrait un peu plus grand les yeux et qu'on acceptait que l'univers était plus grand et plus complexe qu'on voulait bien se l'imaginer.
En chantant, il croisa à nouveau le regard de cette jeune femme, seule avec son verre, pas très loin. Il accrocha ses iris aux siennes, intrigué par tant d'attention. Il avait rarement vu quelqu'un le regarder de cette façon ; en fait, aucun souvenir ne lui revenait, là, maintenant. Il attirait l'attention, souvent, oui ; on l'avait plusieurs fois fixé avec tellement d'intensité qu'il en avait été perturbé, à ses débuts. Mais ce soir, ce n'était pas vraiment de l'intérêt qu'il trouvait dans le regard de cette jeune femme ; il n'arrivait pas trop à savoir ce qu'elle pensait, ce qu'elle voulait, peut-être ? Il était intrigué. En tout cas, elle avait l'air d'apprécier la musique. Curtis finit le refrain, se tut pour enchaîner sur la partie instrumentale. Il était particulièrement fier de cette relance au piano qu'il trouvait fantastique. Il ne quittait pas la jeune femme des yeux et profita de cette trêve dans les paroles pour lui sourire à nouveau, plus spontanément, l'air moins formel que quand il l'avait saluée de loin.
Il recommença à chanter, sans la quitter des yeux. Et plus il la regardait, plus il lui trouvait l'air fatigué. Mélancolique ; presque triste. Est-ce qu'elle attendait quelqu'un qui ne venait pas ? Est-ce qu'elle songeait à un passé qui lui manquait ? Est-ce que la chanson lui évoquait quelque chose de sombre qui serait pour elle source de tristesse ? Réfléchissant, Bishop conclut la chanson, ponctuant sa dernière phrase d'une montée d'accords légère, finie par un dernier, sec, point final du morceau. Il avait une idée pour égailler un peu, si ce n'est l'esprit, au oins le regard de la jeune inconnue. Le morceau suivant était également l'un de ses premiers, peu connu. Très légère, elle racontait les débuts d'un jeune musicien dans le monde de la musique professionnel, un peu perdu qu'il était, impressionné par les musiciens de renom. Il chantait en prenant une voix plus aigüe de gamin désorienté, en regardant autour de lui, les yeux écarquillés, l'air effrayé ; puis il prenait l'air sévère de son producteur qui lui disait de s'affirmer et de taper du poing sur la table, les sourcils excessivement froncés, montrant presque les dents. Alors il rejouait le petit musicien avec sa petite voix, qui essayait de jouer les grands, et qui finalement ne parvenait à s'affirmer que par son talent - illustré par une partie instrumentale, sans voix. Ses grimaces successives étaient tellement exagérées qu'il en avait presque mal aux joues ; mais on regard qui revenait régulièrement sur la petite jeune femme seule à sa table lui apprenaient que ses efforts n'étaient pas complètement vains. Il conclut la chanson, un grand sourire sur les lèvres, narrant la fin heureuse du gosse musicien qui avait réussi à grimper les échelons. La note finale mourut progressivement dans le bruit des conversations, et Curtis envoya un clin d'oeil à la jeune femme avant de s'éloigner du piano. Il avait soif, et comptait s'offrir un petit remontant avant de reprendre sa place.
Les yeux fermés, il laissait ses doigts courir sur les touches noires et blanches de l'instrument. C'était l'une de ses premières compositions ; pas de celles qui l'avaient propulsé peu à peu vers le sommet des noms de la musique. Celles qui faisaient juste partie de ses premiers albums, moins connues, parce qu'elles comprenaient moins d'éléments "types" qui plaisaient au public. Avec des subtilités qui touchaient davantage le coeur que les sens. Des morceaux moins connus ; pas moins forts.
L'accord final plaqué, le pianiste relâcha progressivement la pression sur les touches et tourna les pages de son recueil à partitions - plus pour la forme que pour la pratique, puisqu'il se souvenait de presque tous ses morceaux. Avant de partir sur un nouvel air, il jeta un regard sur la salle, cherchant éventuellement des indications qui lui montreraient ce que les clients de ce soir pouvaient penser de ce qu'il jouait. Il n'avait pas du tout la pression, mais tant qu'à faire, si il pouvait contenter au mieux ces gens, il le ferait .. Ses yeux rencontrèrent ceux d'une jeune femme, assise seule avec un verre d'hydromel entre les mains. Elle le regardait fixement, et il lui adressa un signe de tête poli, étirant ses lèvres dans un beau sourire.
Curtis relança la musique ; il plaqua un premier accord, et le laissa durer. En lança un nouveau, plus haut ; qu'il laissa sonner encore. Puis un autre, mineur. Le pied du pianiste était appuyé sur la pédale, et les notes des différents accords sonnèrent ensemble pendant encore une mesure, avant que les doigts de Curtis ne délivrent des arpèges une octave plus haut pour les mettre en valeur. Il ferma à nouveau les yeux, guidé par le rythme qu'il envoyait et marquant la pulsation par des accentuations sur le piano. Transporté.
C'est peut-être pour ça que sa musique plaisait tant. Il ne la jouait pas ; il la vivait. Il la créait, et elle l'emmenait, par delà les troubles du monde, ici bas. La dimension des arts était tellement plus haute, tellement plus belle et plus complexe. Seuls ceux qui la percevaient étaient capables d'en saisir toutes les subtilités, et de laisser la musique les toucher, directement, au plus profond d'eux-mêmes. Curtis était fier de le pouvoir. C'est ce qui faisait son talent … Walter n'avait pas cette chance et c'était bien dommage pour lui. Le pauvre gosse n'était pas doué pour grand chose de toute façon.
Le musicien rouvrit les yeux, posant son regard dans la salle en continuant de jouer. Il ouvrit la bouche, inspira discrètement et commença à chanter ; pas par dessus la musique, mais avec elle. Cette chanson là était plus entraînante, plus connue. Il l'aimait bien … Il s'adressait à l'auditeur, énonçant certaines réalités dont plus personne ne doutait … certaines certitudes, qui pouvaient pourtant être remises en cause dès qu'on ouvrait un peu plus grand les yeux et qu'on acceptait que l'univers était plus grand et plus complexe qu'on voulait bien se l'imaginer.
En chantant, il croisa à nouveau le regard de cette jeune femme, seule avec son verre, pas très loin. Il accrocha ses iris aux siennes, intrigué par tant d'attention. Il avait rarement vu quelqu'un le regarder de cette façon ; en fait, aucun souvenir ne lui revenait, là, maintenant. Il attirait l'attention, souvent, oui ; on l'avait plusieurs fois fixé avec tellement d'intensité qu'il en avait été perturbé, à ses débuts. Mais ce soir, ce n'était pas vraiment de l'intérêt qu'il trouvait dans le regard de cette jeune femme ; il n'arrivait pas trop à savoir ce qu'elle pensait, ce qu'elle voulait, peut-être ? Il était intrigué. En tout cas, elle avait l'air d'apprécier la musique. Curtis finit le refrain, se tut pour enchaîner sur la partie instrumentale. Il était particulièrement fier de cette relance au piano qu'il trouvait fantastique. Il ne quittait pas la jeune femme des yeux et profita de cette trêve dans les paroles pour lui sourire à nouveau, plus spontanément, l'air moins formel que quand il l'avait saluée de loin.
Il recommença à chanter, sans la quitter des yeux. Et plus il la regardait, plus il lui trouvait l'air fatigué. Mélancolique ; presque triste. Est-ce qu'elle attendait quelqu'un qui ne venait pas ? Est-ce qu'elle songeait à un passé qui lui manquait ? Est-ce que la chanson lui évoquait quelque chose de sombre qui serait pour elle source de tristesse ? Réfléchissant, Bishop conclut la chanson, ponctuant sa dernière phrase d'une montée d'accords légère, finie par un dernier, sec, point final du morceau. Il avait une idée pour égailler un peu, si ce n'est l'esprit, au oins le regard de la jeune inconnue. Le morceau suivant était également l'un de ses premiers, peu connu. Très légère, elle racontait les débuts d'un jeune musicien dans le monde de la musique professionnel, un peu perdu qu'il était, impressionné par les musiciens de renom. Il chantait en prenant une voix plus aigüe de gamin désorienté, en regardant autour de lui, les yeux écarquillés, l'air effrayé ; puis il prenait l'air sévère de son producteur qui lui disait de s'affirmer et de taper du poing sur la table, les sourcils excessivement froncés, montrant presque les dents. Alors il rejouait le petit musicien avec sa petite voix, qui essayait de jouer les grands, et qui finalement ne parvenait à s'affirmer que par son talent - illustré par une partie instrumentale, sans voix. Ses grimaces successives étaient tellement exagérées qu'il en avait presque mal aux joues ; mais on regard qui revenait régulièrement sur la petite jeune femme seule à sa table lui apprenaient que ses efforts n'étaient pas complètement vains. Il conclut la chanson, un grand sourire sur les lèvres, narrant la fin heureuse du gosse musicien qui avait réussi à grimper les échelons. La note finale mourut progressivement dans le bruit des conversations, et Curtis envoya un clin d'oeil à la jeune femme avant de s'éloigner du piano. Il avait soif, et comptait s'offrir un petit remontant avant de reprendre sa place.
Curtis Bishop- Messages : 24
Date d'inscription : 29/08/2014
Organisation : Mangemort
Emploi/études : Pianiste/Chanteur
Maison : Serpentard
Re: Quand la musique est bonne... [PV Curtis]
Le moins que l'on puisse dire du nouveau morceau entamé par le musicien l'avait... prise par surprise. Encore étourdie par sa précédente chanson, les frissons parcourant presque encore sa peau sous l'émotion ressentie, Aliénor ne s'était certainement pas attendue à un changement aussi brutal dans le style. Pas que cela soit moche ou disgracieux, loin de là, les notes restaient même très agréables à l'oreille. Mais elle qui venait d'être transportée loin de ce monde trop austère avait l'impression de faire un brutal retour sur Terre. Un retour, vraiment ? Était-il raisonnable de dire cela ? Pas vraiment, en réalité. Certes, le verre qu'elle tenait dans la main s'était arrêté net dans sa route inexorable entre la table et ses lèvres. Certes, elle les avait d'ailleurs gardées entrouvertes, incapable sur le coup de faire le lien entre l'émotion qui l'avait transporté et cette mélodie joyeuse, presque parodique, qui résonnait désormais dans un établissement auquel elle était indifférente.
Mais une fois le premier choc - car oui, il s'agissait bel et bien d'un choc - passé, Aliénor s'était surprise elle-même à écouter avec d'autant plus cette nouvelle chanson. A suivre le rythme, les intonations, l'histoire somme toute un peu anodine racontée. Et elle qui n'avait même pas eu conscience de sourire ne pu retenir un rire franc et haut combien rare alors que le musicien dont elle ignorait toujours le nom se lançait dans une propre imitation caricaturalement autobiographique, se singeant lui-même avec une voix des plus ridicules. Et c'est à ce moment là, peut-être, qu'elle prit conscience de son regard posé sur elle. Qu'elle eu l'impression, en réalité, qu'il ne chantait que pour elle. Oh, pas tout le temps, bien sûr, comme pourrait se mettre à le penser certaines sorcières écervelées qui, à sa place, aurait cru à elle ne savait quel conte évoquant l'histoire de l'être depuis toujours attendu et enfin révélé... Non, Aliénor n'était certainement pas de ce genre là, ne l'avait jamais été, et ne le deviendrait clairement pas maintenant. Mais là, en cet instant, oui, elle le savait. C'était elle qu'il regardait, c'était pour elle qu'il chantait. C'était son rire qui, à défaut de pouvoir l'entendre, lui qui était au milieu de la tourmente des notes, de sa propre voix et des applaudissements des quelques sorciers qui tapaient en rythme, pouvait au moins le voir. Le rire qui s'échappait de ses lèvres, le sourire qui ne la quittait pas.
Et c'est sans aucune retenue ni aucune pudeur qu'elle se mêla aux applaudissements qui emplirent la pièce une fois ce nouveau morceau terminé. Pour être honnête, elle devait même être parmi les plus ferventes. Et elle sentit bel et bien une légère rougeur venir teinter sa peau délicate alors qu'il lui adressait un clin d’œil amusé. Oui. Il avait chanté pour elle. Et non. Elle ne pouvait plus reculer devant ses remerciements qu'elle voulait lui transmettre. Et voilà qu'il lui en donnait l'occasion toute rêvée puisque, de lui-même, le voilà qui s'éloignait de l'instrument pour aller chercher de quoi se rafraîchir.
Peut-être qu'elle pourrait... Certes, cela était un peu cavalier de sa part et une façon très peu originale d'aborder quelqu'un. Et puis elle ne voulait pas qu'il se fasse de fausses idées sur ses intentions, elle ne voulait certainement pas paraître impolie ou, pire, vulgaire. Mais elle savait aussi qu'elle n'avait pas spécialement des heures pour trouver une meilleure idée ou même prendre une décision. Aussi la jeune française finit-elle par reposer son verre désormais quasiment vide et par se lever, rejoignant le bar où le fameux musicien venait de s'arrêter. Mesurer son pas, sa démarche. Mesurer sa voix, pourtant encore porteuse de ce rire qu'il était parvenue à lui arracher, au moment où elle s'installer sur un siège non loin de lui. Pas trop loin, pour qu'ils puissent engager une conversation s'il le désirait. Pas trop proche non plus, il ne fallait rien exagérer. Juste ce qu'il fallait pour rester correcte sans pour autant paraître glaciale - et en faisant taire la petite voix perfide qui ressemblait trop bien à celle d'un certain Black venant lui souffler ces quelques mots dans un coin de son esprit. Non. Juste ce qu'il fallait. Juste agir comme il le fallait. En sorcière de bonne famille. Qui a particulièrement appréciée le moment.
"Si l'on m'avait dit que je pouvais, en venant ici, profiter d'un tel talent, je crois que je serai venue plus tôt." N'allait-elle pas trop loin ? Une simple petite phrase, quelques tous petits mots, mais ne risquait-il pas de mal les interpréter ? Elle avait parler assez fort pour qu'il l'entende, mais été restée bien assez neutre pour qu'il puisse complètement l'ignorer s'il le désirait. Et quelque part, peut-être espérait-elle réellement qu'il le fasse, elle-même surprise de sa propre audace. Ne pouvait-elle se contenter d'un hibou purement anonyme, de quelques mots tracés à la plume ? Non, il avait fallu qu'elle ose venir jusqu'ici, jusqu'au bar, qu'elle ose le complimenter aussi directement. Elle espérait seulement qu'il ne pouvait entendre son souffle un peu trop court de sa propre audace. Et encore moins les battements pas vraiment réguliers de son coeurs. Ceux qu'aucun sermon dont elle pouvait s'admonester elle-même, tentant de se convaincre qu'elle avait clairement passé l'âge de ce genre de réactions, n'arrivait pourtant à endiguer.
Merlin, faites qu'il ne réponde pas...
Mais une fois le premier choc - car oui, il s'agissait bel et bien d'un choc - passé, Aliénor s'était surprise elle-même à écouter avec d'autant plus cette nouvelle chanson. A suivre le rythme, les intonations, l'histoire somme toute un peu anodine racontée. Et elle qui n'avait même pas eu conscience de sourire ne pu retenir un rire franc et haut combien rare alors que le musicien dont elle ignorait toujours le nom se lançait dans une propre imitation caricaturalement autobiographique, se singeant lui-même avec une voix des plus ridicules. Et c'est à ce moment là, peut-être, qu'elle prit conscience de son regard posé sur elle. Qu'elle eu l'impression, en réalité, qu'il ne chantait que pour elle. Oh, pas tout le temps, bien sûr, comme pourrait se mettre à le penser certaines sorcières écervelées qui, à sa place, aurait cru à elle ne savait quel conte évoquant l'histoire de l'être depuis toujours attendu et enfin révélé... Non, Aliénor n'était certainement pas de ce genre là, ne l'avait jamais été, et ne le deviendrait clairement pas maintenant. Mais là, en cet instant, oui, elle le savait. C'était elle qu'il regardait, c'était pour elle qu'il chantait. C'était son rire qui, à défaut de pouvoir l'entendre, lui qui était au milieu de la tourmente des notes, de sa propre voix et des applaudissements des quelques sorciers qui tapaient en rythme, pouvait au moins le voir. Le rire qui s'échappait de ses lèvres, le sourire qui ne la quittait pas.
Et c'est sans aucune retenue ni aucune pudeur qu'elle se mêla aux applaudissements qui emplirent la pièce une fois ce nouveau morceau terminé. Pour être honnête, elle devait même être parmi les plus ferventes. Et elle sentit bel et bien une légère rougeur venir teinter sa peau délicate alors qu'il lui adressait un clin d’œil amusé. Oui. Il avait chanté pour elle. Et non. Elle ne pouvait plus reculer devant ses remerciements qu'elle voulait lui transmettre. Et voilà qu'il lui en donnait l'occasion toute rêvée puisque, de lui-même, le voilà qui s'éloignait de l'instrument pour aller chercher de quoi se rafraîchir.
Peut-être qu'elle pourrait... Certes, cela était un peu cavalier de sa part et une façon très peu originale d'aborder quelqu'un. Et puis elle ne voulait pas qu'il se fasse de fausses idées sur ses intentions, elle ne voulait certainement pas paraître impolie ou, pire, vulgaire. Mais elle savait aussi qu'elle n'avait pas spécialement des heures pour trouver une meilleure idée ou même prendre une décision. Aussi la jeune française finit-elle par reposer son verre désormais quasiment vide et par se lever, rejoignant le bar où le fameux musicien venait de s'arrêter. Mesurer son pas, sa démarche. Mesurer sa voix, pourtant encore porteuse de ce rire qu'il était parvenue à lui arracher, au moment où elle s'installer sur un siège non loin de lui. Pas trop loin, pour qu'ils puissent engager une conversation s'il le désirait. Pas trop proche non plus, il ne fallait rien exagérer. Juste ce qu'il fallait pour rester correcte sans pour autant paraître glaciale - et en faisant taire la petite voix perfide qui ressemblait trop bien à celle d'un certain Black venant lui souffler ces quelques mots dans un coin de son esprit. Non. Juste ce qu'il fallait. Juste agir comme il le fallait. En sorcière de bonne famille. Qui a particulièrement appréciée le moment.
"Si l'on m'avait dit que je pouvais, en venant ici, profiter d'un tel talent, je crois que je serai venue plus tôt." N'allait-elle pas trop loin ? Une simple petite phrase, quelques tous petits mots, mais ne risquait-il pas de mal les interpréter ? Elle avait parler assez fort pour qu'il l'entende, mais été restée bien assez neutre pour qu'il puisse complètement l'ignorer s'il le désirait. Et quelque part, peut-être espérait-elle réellement qu'il le fasse, elle-même surprise de sa propre audace. Ne pouvait-elle se contenter d'un hibou purement anonyme, de quelques mots tracés à la plume ? Non, il avait fallu qu'elle ose venir jusqu'ici, jusqu'au bar, qu'elle ose le complimenter aussi directement. Elle espérait seulement qu'il ne pouvait entendre son souffle un peu trop court de sa propre audace. Et encore moins les battements pas vraiment réguliers de son coeurs. Ceux qu'aucun sermon dont elle pouvait s'admonester elle-même, tentant de se convaincre qu'elle avait clairement passé l'âge de ce genre de réactions, n'arrivait pourtant à endiguer.
Merlin, faites qu'il ne réponde pas...
Aliénor de Vigneral- Messages : 60
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