Le Crépuscule des Sorciers
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En mauvais état [PV Célène]

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Message par Invité Ven 4 Oct - 22:07

L'Allée des Embrumes. Sans doute l'un des endroits les plus mal famés de tout Londres dans le monde magique. Il est rare qu'on s'y promène par hasard et ceux qui s'y rendent ont toujours une bonne raison en tête. Ou alors sont-ils simplement fous et n'ont aucune idée de la réputation de ce sinistre endroit. Shawn faisait indubitablement partie de la première catégorie de personnes. Il avait emprunté le petit escalier derrière la banque de Gringotts et était passé sous l'arche en pierre noire qui symbolisait la frontière entre le Chemin de Traverse et la fameuse allée. Lorsqu'on en ressortait et que l'on réapparaissait devant la grande banque, les gens tournaient la tête, vous observaient en coin, préférant ne pas s'interroger sur la contenance du paquet que vous aviez sous le bras ou encore sur la raison qui vous avait poussé à emprunter ce chemin lugubre.

Tout en essayant de calmer sa respiration de plus en plus haletante, Shawn ne pensait absolument pas au regard inquisiteur mêlé d'appréhension des sorciers qui le verraient surgir hors de l'Allée des Embrumes. Il avait bien d'autres chats à fouetter pour l'instant. Et pour cause, il tentait de recouvrer ses esprits et de récupérer quelque force afin de sortir de sa mauvaise posture. Adossé au pan d'un muret, il dut se concentrer pour que sa vue brouillée se fasse un peu plus nette. Le sommet de son crâne lui faisait atrocement souffrir et lorsqu'il leva son bras pour essayer d'en comprendre la raison, il sentit une immense tension parcourir sa colonne vertébrale de haut en bas et son dos se raidit instantanément. Mais le dos n'était pas la seule partie de son corps qui lui procurait autant de douleur, sa mâchoire devait avoir perdu toute sensibilité car il lui était presque impossible d'ouvrir la bouche, sa lèvre inférieure était tuméfiée et ses mains étaient ensanglantées, parsemées de gravillons noirs qui s'y étaient incrustés. C'est lorsqu'il tenta de se relever qu'il comprit à quel point il était vraiment mal en point. Il prit appui sur une jambe en s'aidant de ses mains qui contrebalançaient le poids de son corps contre le muret et parvint finalement à se remettre sur ses deux pieds. Une migraine l'assaillit au même instant et il fut contraint de s'appuyer à nouveau contrer le parapet de briques pour ne pas vaciller. Lorsqu'il constata que la douleur s'en était en partie allée, il se mit aussitôt à la recherche de sa baguette qu'il trouva par terre à quelques pas de sa position. Se baisser pour la ramasser lui sembla un supplice digne des grands martyrs de l'histoire de la sorcellerie.

Une silhouette s'avança dans sa direction. Une femme de petite taille qui s'approcha de lui mais détourna aussi la tête pour continuer sa route d'un pas encore plus rapide. Il ne fallait pas se faire d'illusions. Traîner dans l'Allée des Embrumes n'était déjà pas quelque chose de recommandable en soit mais s'y trouver dans un aussi mauvais état que l'était Shawn actuellement avait tout pour faire fuir au pas de course le premier quidam qui vous croisait. La seule chose à faire, désormais, était de quitter cet endroit au plus vite. Pour cela, il fallait se repérer dans ce dédale de petites ruelles sombres, adjacentes et/ou perpendiculaires à l'Allée des Embrumes. Les rayons du soleil ne filtraient qu'à peine entre les interstices laissés par les toitures méchamment penchées de ces vieux bâtiments lugubres. On s'y croyait presque en pleine nuit alors qu'il n'était pas midi.

Le transplanage restait la meilleure des options. Mais lorsqu'il s'y risqua, Shawn ne décolla pas un seul instant du sol. Au contraire, il attrapa le tournis et vomit peu après dans la rigole déjà jonchée de détritus en tous genres. Il n'avait pas suffisamment récupéré de forces pour que le transplanage réussisse. En baissant la tête, il vit une tâche sombre qui s'élargissait au niveau de son abdomen sur le t-shirt noir qu'il portait sous son sempiternel blouson de cuir. Il pressa sa main dessus en sentit le liquide tiède et presque gluant qu'était son propre sang. Apparemment, il avait été touché à cet endroit et ne s'en apercevait qu'à présent. Tout cela n'augurait rien de bon. Il devait se faire soigner au plus vite. L'hôpital Ste-Mangouste semblait être la solution adéquate mais Shawn ne voulait surtout pas s'y rendre. Il devrait expliquer ce qui lui était arrivé, signer des formulaires pour son admission et tout un tas de paperasses qui le compromettraient grandement. La raison ? Il était actuellement en mission. Une mission qui avait très mal tourné, certes, mais ce n'était pas pour autant qu'il faille l'anéantir à ce point. Et puis il aurait été bien incapable d'inventer un motif suffisamment convaincant pour expliquer sa situation dans son état actuel. Non, il fallait trouver autre chose ou quelqu'un d'autre. La seule personne qui lui vint en tête, capable de soigner ses blessures était Horace Slughorn, son collègue professeur de Potions. Shawn savait qu'il pouvait lui faire entièrement confiance même s'il ne devait pas forcément tout lui révéler. Mais pour le rejoindre, il fallait transplaner. A Pré-au-Lard, puisqu'il était impossible de transplaner dans l'enceinte de Poudlard. Shawn se concentra une nouvelle fois, vida sa tête de toute pensée en essayant de faire abstraction de la douleur. Il sentir alors le sol se dérober sous ses pieds mais il réapparut beaucoup plus vite que prévu et le Phénix n'eut pas le temps de se préparer à l'atterrissage. Il percuta la terre ferme de plein fouet et sentit à nouveau tout son corps jusqu'à l'extrémité de chaque petite articulation se raidir violemment.

En se relevant, il constata qu'il avait atterri à l'extérieur du village sorcier. C'était un mercredi en fin de journée et les élèves étaient de sortie à Pré-au-Lard. C'était bien trop risqué de se faire voir ainsi par les élèves et Shawn dut prendre sa forme d'Animagus pour passer inaperçu. Même sous son apparence de chien, il ressentait la même douleur et son pas n'était pas du tout assuré. C'est à cet instant qu'un élément de taille lui revint en mémoire. Il n'était pas parti seul en mission. Célène l'accompagnait. Ils s'étaient séparés lorsque Shawn avait emprunté le chemin menant à l'Allée des Embrumes et ne s'étaient plus revus depuis. La situation de détresse dans laquelle il s'était retrouvé avait relégué au second plan tout ce qui ne concernait pas sa survie immédiate. Mais à présent qu'il était hors de danger, il devait à tout prix retrouver sa partenaire. Shawn entama alors une course effrénée dont chaque mouvement de jambes le faisait atrocement souffrir. Il parvint derrière la Tête de Sanglier où se trouvait le QG de l'Ordre. Il espéra de tout son cœur que Célène s'y trouvait. Grimpant à quatre pattes les escaliers, il se faufila dans l'embrasure de la porte laissée entrouverte. Il fit rapidement le tour de la pièce avant de se retrouver en face de Célène. Il releva le museau et la fixa un instant avant de reprendre son apparence humaine et s'écrouler au sol.
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Message par Célène Fraser Dim 13 Oct - 18:36

Cela faisait exactement trente-quatre minutes que Célène attendait lorsque le type daigna pointer le bout de son nez. Après avoir quitté Shawn non loin de l’Allée des Embrumes, il lui avait fallu dix minutes pour rejoindre le point de rendez-vous. Plus précisément, douze minutes et quatorze secondes. Avec la marge qu’elle s’était laissée, elle était parfaitement dans les temps.

Etrange de chronométrer ainsi une rencontre, n’est-ce pas ? Sauf qu’il ne s’agissait pas d’une entrevue avec un quelconque indic’ ou d’un verre entre collègues. En fait, si tout se déroulait comme prévu, l’homme ne devrait même pas se rendre compte de sa présence, ne devrait même pas la voir.

La filature pouvait donc commencer.

Elle attendit environ trente secondes après qu’il soit passé devant elle pour payer sa consommation et quitter la terrasse du petit bar de passage où elle avait élu domicile. Si les coordonnées du trajet fournies par Dumbledore étaient bonnes, le timing manquait de précision. Cela pouvait être sans conséquences comme cela pouvait changer toute la donne. La Phénix n’aimait pas ça. Tout le monde savait qu’elle détestait les surprises.

Ses traits ne révélant néanmoins rien de ses appréhensions, elle le suivit à bonne distance, abritée par la foule dense de cette fin de matinée, s’arrêtant de temps à autre pour faire mine de flâner devant une boutique. Rien ne la différenciait des autres passants, que ce soit dans son comportement ou dans la façon très moldue dont elle était habillée. En réalité, elle ressemblait plutôt à une touriste, avec l’appareil photo – moldu lui aussi – accroché autour de son cou. Un air faussement rêveur complétait la panoplie de jeune femme à la recherche de belles images de la capitale. Technique imparable de la filature en plein jour.

Techniquement, la transaction devait s’effectuer à la vue de tous et certainement de la manière la plus banale qui soit ; une fausse bousculade, des mains qui se frôlent, objet déposé dans un abri indéterminé. Impossible d’en savoir plus, aussi devait-elle garder l’œil ouvert.

Depuis un bon quart d’heure. Et autant dire que l’Oiselle se demandait ce que la cible pouvait bien fabriquer. Comptait-il lui faire arpenter toutes les grandes avenues de Londres à ce rythme ? Sachant qu’elle devrait par la suite tenter de repérer le nouveau possesseur du paquet – ou de l’enveloppe ? -, cette perspective ne la réjouissait guère. Sans compter que les badauds commençaient à se faire plus éparpillés et qu’elle ne pourrait pas jouer les petites artistes en herbe éternellement. Elle savait où se trouvait le prochain point de repère, mais on ne pouvait pas dire qu’il avait emprunté le chemin le plus rapide pour s’y rendre.

Elle commençait sérieusement à se questionner quand l’homme bifurqua brusquement pour emprunter une rue plus étroite, connue pour habiter un dédale de ruelles aussi peu fréquentées que fréquentables. Elle s’arrêta devant un distributeur de journaux gratuits en pestant intérieurement. Saloperie de Mangemort imprévisible !

Elle reprit sa route pour se diriger, dépassant ladite rue, vers un immeuble lambda et usa d’un alohomora des plus discrets pour s’introduire à l’intérieur. A croire que la Fortune n’était pas trop disposée à lui rire au nez puisque le hall était vide. Aussitôt, elle sortit sa cape et un masque aux formes indistinctes.
Quand la vieille dame sortit de son appartement pour promener son chien, elle ne vit même pas l’ombre quittant l’embrasure de la porte d’entrée.

Les sortilèges de désillusion avaient leurs avantages, mais surtout leurs limites. Célène devait faire vite. Prise de court, elle avait perdu du temps et devait retrouver l’homme au plus vite. Il n’avait pas dû s’écouler plus de deux minutes, pourtant, c’était largement suffisant pour perdre sa trace. Elle s’enfonça dans les ruelles en courant presque, rasant les murs, toute sa silhouette dissimulée sous l’ample tissu noir.

Tous les sens aux aguets, une phrase passait en boucle dans son esprit : pourvu que l’échange n’ait pas encore eu lieu, pourvu que … Elle s’arrêta net.
Le sorcier dont elle commençait à se persuader qu’il l’avait stupidement semé attendait, accoudé contre une benne à ordures. Il sifflotait tranquillement, une mornille allant et venant entre ses doigts. Non, il ne sifflotait pas. Il répétait une formule. L'umanum revelio. Dans son autre main, sa baguette effectuait des mouvements circulaires nonchalants.


« Allez montre-toi, montre-toi petit oiseau … »



Sa voix n’avait été qu’un murmure mais il sembla ricocher contre les murs, à l’image du sortilège qui cherchait à happer la jeune femme. Elle était entrainée pour ça, entrainée pour que ses dissimulations résistent à ce genre d’enchantements basiques. Cependant, répétés avec aussi peu d’intervalles, sa couverture ne tiendrait guère.

Encore une fois, elle dut prendre la meilleure décision possible en un minimum de temps. Sa silhouette encapée apparut devant lui. Juste avant qu’il ne tombe, pétrifié, sur le sol, sourire amusé aux lèvres.

Célène l’examina brièvement, assurée qu’il ne pourrait pas la reconnaître grâce à son masque ainsi qu’à la pénombre. Elle s’accroupit pour fouiller les poches de son manteau et en extirpa un petit paquet carré qu’elle déchira sans autre forme de procès.

Elle retint de justesse un juron.

Un livre de contes pour enfant.

Un leurre.

Un piège.

Elle eut juste le temps de transplaner alors que la cavalerie de Voldemort se pointait.


-¤-


Elle avait atterri dans un champ de blé prêts pour la moisson, les fesses sur la terre sèche et légèrement hébétée. Elle ne savait pas bien pourquoi cet endroit était le premier qui lui avait traversé l’esprit et franchement, cela importait peu.

La Phénix grimaça en s’extirpant de sa cape. Un sortilège l’avait frôlé et avait entaillé profondément la chair de son épaule. Ce qui ne l’empêcha pas de transplaner à nouveau, une fois ses artifices bien à l’abri de sa besace.

Cette fois, elle était dans une ruelle adjacente au QG. Elle rejoignit ce dernier d’un pas tranquille, tranchant avec son agitation intérieure. Agitation qu’elle eut toutes les peines du monde à ne pas trahir quand elle fit le tour de l’étage à la recherche de Shawn.

Elle était tombée sur le mauvais type, donc son compagnon devait filer le vrai détenteur de ce qu’ils recherchaient. Ou alors … Ou alors, lui aussi était tombé dans un traquenard !

Son cerveau tournait à plein régime, fouillant dans sa mémoire pour se remémorer chaque points de repères du trajet de Shawn, les aligner au temps écoulé depuis leur séparation pour le rejoindre … Les deux Phénix de permanence la dévisageaient d’une œillade inquiète alors qu’elle tenait sa tête entre ses mains, concentrée, indifférente à son environnement.

Lorsque l’un d’eux s’approcha d’elle pour l’interroger à propos de sa seule blessure visible, la question mourut sur ses lèvres. Un bruit de courses. Un museau et quatre pattes qui apparurent à l’entrée. La forme animale de Shawn apparut, avant que sa silhouette redevenue humaine ne s’écroule à ses pieds.


« Fagh Muin ! » cracha-t-elle, partagée entre le soulagement de le voir devant elle et l’angoisse devant l’étendue des dégâts.


Elle n’eut même pas besoin de donner le moindre ordre, aussi déplacé aurait-il pu paraître à ses compagnons. Celui qui l’avait rejointe s’empressa de se saisir du corps inanimé avec l’aide de Célène tandis que l’autre se précipitait à l’infirmerie.

Les soins furent rapides et précaires jusqu’à l’arrivée de la Médicomage disponible. La jeune femme refusa de quitter le chevet du Professeur durant tout le temps qu’ils durèrent. Elle refusait d’aller où que ce soit tant qu’il n’aurait pas repris conscience.

Au moment où les yeux de Shawn papillonnèrent enfin, elle le fixait, assise bien droite sur sa chaise, les mains crispées sur les genoux.


« Tu sais que tu es vraiment un gros con ? »


Ou comment accueillir quelqu'un parmi les vivants de la manière la plus charmante qui soit.
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Message par Invité Jeu 31 Oct - 22:07

Lorsqu'il se sentit revenir à lui, Shawn eut l'impression de sortir d'un rêve nébuleux dont il ne lui restait que quelques fragments en mémoire. Il marchait le long d'un interminable couloir sombre, la peur au ventre, poursuivi par quelque chose ou quelqu'un qu'il ne parvenait pas à identifier si ce n'est un cri strident qui s'en échappait. Plus il avançait, et plus il ralentissait. Ses mains se pressaient contre son abdomen et laissaient s'écouler le liquide vermeil de sa blessure entre les doigts. L'image de cet horrible couloir se brouilla peu à peu et de nouvelles formes encore trop floues pour être clairement reconnaissables se succédèrent à sa vision. Il discerna finalement les contours d'un visage encadré de longues mèches de cheveux plous ou moins foncés. L'image se fit plus nette et il rencontra le regard de Célène qui le fixait avec intensité. Un sentiment de soulagement mêlé de crainte et d'énervement se lisait dans ses yeux qui cillaient bien plus que d'accoutumée. Ses mains crispées témoignaient physiquement de l'état d'effervescence dans lequel elle se trouvait. Ce n'était pas la Célène habituelle qui était actuellement assise en face de Shawn.

De son côté, Shawn tentait péniblement de recouvrer ses esprits en essayant d'identifier l'endroit où il se trouvait. Sa tête pivota légèrement à gauche comme à droite et ses yeux se reposèrent à nouveau sur sa compagne de mission. Il était toujours au QG, non pas dans la grande salle de réunion mais dans la petite pièce annexe où avait été installé un lit de campement sur lequel on l'avait transféré. A présent qu'il avait pu repérer l'endroit, il tenta de se relever en partie pour éviter d'avoir l'air avachi et complètement impuissant pour converser avec Célène. Mais lorsqu'il prit appui sur ses mains pour permettre à son buste de se redresser, il sentit à nouveau la douleur lancinante au niveau de son abdomen, là où il avait été grièvement touché par un sort qui l'avait atteint de plein fouet. Un bandage y avait été appliqué et le ceinturait des hanches jusqu'au début des pectoraux. Il était à torse nu, le corps tout endolori, le visage sans doute salement amoché, et, alors qu'on aurait pu s'attendre à ce que Célène, dans sa grande bonté, lui vienne en aide pour l'aider à mieux s'installer, celle-ci s'empressa au contraire de l'apostropher de la façon la plus naturelle au réveil d'un coma: en le traitant de gros con.

Shawn eut l'air surpris l'espace d'une demi-seconde avant qu'il n'assimile complètement le sens de la phrase et qu'un sourire ne vienne s'esquisser au coin de ses lèvres.

" Je ne m'attendais pas à beaucoup plus de civilité de ta part. Quoique, je dis rien pour le "con", mais pour le "gros", je n'me sens pas spécialement concerné. "

Cette position à moitié couché, à moitié relevé ne lui plaisait pas spécialement. Il avait l'impression d'être complètement passif et qu'il allait devoir répondre à un interrogatoire musclé sous la contrainte du tortionnaire qui le dévisageait sans oser broncher d'un poil. Célène avait sans doute plein de questions à lui poser et sans doute se faisait-elle même violence pour ne pas le harceler alors qu'il venait à peine de revenir à lui. Il allait de toute façon lui répondre, mais pas comme ça, pas dans cette position inconfortable qui le gênait presque. Shawn extirpa alors l'une après l'autre ses jambes de sous la couverture qui l'avait maintenu au chaud jusqu'à présent. Il les fit glisser hors du lit – du côté opposé à celui de Célène – et se laissa tomber sur le plancher froid, ce qui lui arracha une grimace de mécontentement. Péniblement, il s'avança jusqu'à une chaise sur laquelle avaient été déposés successivement son blouson de cuir et sa chemise. De la poche du blouson, il en extirpa son paquet de cigarettes et le zippo qui l'accompagnait inlassablement. La fumée incommoderait-elle Célène ? Ou y avait-il une règle qui stipulait qu'il était formellement interdit de fumer à l'intérieur du QG ? Shawn s'en fichait pas bien mal en ce moment, lui qui avait cru son heure venue au moment où ses yeux avaient croisé le regard sadique de l'homme qui lui avait décoché un puissant coup de pied dans la mâchoire et avait continué de s'acharner sur lui encore un bon moment alors qu'il était à terre, inoffensif, sous sa forme de chien. Il alluma la cigarette et la porta à ses lèvres tout en visualisant la scène qui défilait en boucle dans sa tête. La fumée emplit ses poumons et il l'extirpa par les narines tout en sentant la contraction douloureuse de ses côtes à chaque fois qu'il inspirait de l'air.

Son regard porté sur l'extérieur du village sorcier lui indiqua que la journée touchait gentiment à sa fin au moment où le soleil dardait timidement ses derniers rayons à travers le manteau de brume qui s'épaississait au-dessus de Pré-au-Lard. Il avait ainsi passé l'après-midi entière à se remettre au mieux de ses blessures après qu'on lui eut prodigué les premiers soins comme il put le constater. Et sans doute Célène était-elle restée à ses côtés tout au long, veillant sur lui pour qu'il ne sombre pas dans un état encore plus critique. Shawn se retourna vers elle.

" Merci, lui glissa-t-il simplement. Pas besoin de justifier la raison de ce merci, elle comprenait très bien  en quoi il lui était reconnaissant. "

Célène était parmi les membres de l'Ordre celle avec qui il avait le plus d'affinités. A vrai dire, cette relation de complicité dans leur collaboration était plutôt paradoxale. Ni Shawn ni Célène ne se connaissaient réellement l'un, l'autre car ils étaient tous deux d'un tempérament très réservé quant à leur vie personnelle en dehors de l'Ordre et n'éprouvaient jamais le besoin de se confier à l'autre sur des questions d'ordre intime. En revanche, ils se respectaient et se faisaient mutuellement confiance si bien que leur collaboration n'en était que plus renforcée. C'est du moins ce que pensait Shawn et il se trompait rarement sur l'impression que lui laissaient les personnes à qui il avait à faire.
Il termina sa cigarette dans le silence et vint ensuite poser ses mains sur le dossier de la chaise tout en faisant face à Célène.

" Je ne te pose pas la question de savoir si le type que tu suivais était le bon ou pas. J'imagine que je connais déjà la réponse. Quant à celui que je filais… eh bien, tu vois dans quel état il m'a laissé. "
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Message par Célène Fraser Mar 26 Nov - 22:57

Célène secoua vivement la tête à la réplique du Phénix, ravalant le chapelet de jurons qu’elle lui aurait volontiers asséné pour compléter sa chaleureuse apostrophe de bienvenue. Elle avait eu peur. Vraiment. Pour sa propre vie, d’abord, palliant au plus urgent quand les empaffés avaient débarqués. Puis, pour celle de Shawn, quand elle ne l’avait pas trouvé au QG. Quand il s’était pointé, à moitié coupé en deux. Et durant toutes les heures où elle l’avait veillé. Un sentiment qu’elle n’appréciait pas. Qu’elle connaissait trop bien pour tolérer. Donc, qui aurait mérité un bon déchainement de colère. Injustifiée, naturellement.


« Tu fais chier, Reilly. » se contenta-t-elle de cracher tandis qu’il s’obstinait à se lever et s’approchait de son blouson. « Si la fumée te sort par le bide, tu viendras pas te plaindre. »


En temps ordinaire, la Langue-de-Plomb prenait un peu plus de soin dans le choix de ses mots. Elle aurait même esquissé un geste pour l’aider dans ses mouvements. Si elle l’avait moins bien connu. Si elle avait été moins en colère. Elle resta bien ancrée sur sa chaise, ses prunelles le suivant d’un air réprobateur. Il ne releva même pas. Ni sa hargne ni son discours fielleux. La force de l’habitude ? Ou autre chose ?

Elle surprit le regard sombre qu’il portait au-dehors. Elle n’avait pas la moindre idée de l’objet de ses pensées en cet instant, mais cela devait être aussi agréable que ce qu’il venait de subir. Son humeur grognon redescendit de plusieurs crans. Elle s’était tant inquiétée qu’elle n’avait pas réalisé tout de suite que dans cette histoire, ce n’était pas elle la victime. Un soupir s’échappa de ses lèvres et ce fut d’un ton plus doux qu’elle lui répondit un : « C’est normal. » des plus sincères à son laconique remerciement.

Il aurait fait exactement la même chose pour elle, elle en était certaine. Rares étaient les personnes en qui Célène avait confiance et si elles étaient plus nombreuses à l’Ordre en raison la cause commune qu’ils défendaient, Shawn était l’un des seuls qu’elle aurait pu suivre les yeux fermés. Ou presque. Ce qui était déjà beaucoup pour elle.

Un silence plana entre eux quelques minutes. Le temps pour Shawn d’encrasser ses poumons tandis que la jeune femme entrait dans une sorte de légère méditation intérieure. Les yeux fixés sur un point précis, elle pouvait presque sentir les compartiments bien définis de son psychisme se réorganiser minutieusement. Ses traits se détendirent et cette fois, quand le Professeur vint en face d’elle et reprit la discussion, elle était beaucoup plus disposée.


« Un piège. » répondit-elle, sourcils légèrement froncés. « Il savait exactement où il m’emmenait, à défaut de m’avoir repéré. »


Elle était certaine de ce dernier point. Il avait emprunté un parcours bien tracé d’avance et avait attendu qu’on vienne le cueillir. S’il l’avait vu, il l’aurait entrainé dans une ruelle bien plus tôt, ne serait-ce que pour augmenter ses chances de réussite.

Elle se leva et s’approcha de sa besace abandonnée sur la commode. Elle en extirpa un livre à la couverture bleu nuit qu’elle tendit à Shawn.


« Des contes pour enfants. Charmant, non ? » siffla-t-elle, levant les yeux au ciel.


Les sbires de Voldemort les prenaient vraiment pour des imbéciles. Elle avait longuement feuilleté le bouquin durant l’attente du réveil du beau au bois dormant, plus par soucis éthique par réel intérêt et n’y avait rien trouvé, comme elle s’y attendait. Passant une main dans ses cheveux désordonnés, elle remit machinalement la manche de sa veste qui avait glissé en place sur son épaule. Elle avait bien failli se faire avoir. Son partenaire également. Peut-être les Mangemorts n’avaient-ils pas totalement tort, après tout. Il était possible qu’ils n’aient pas fait preuve de la plus grande intelligence sur ce coup-là.

Cette hypothèse ne la réjouissait pas, néanmoins, à défaut de pouvoir y remédier, ils pouvaient toujours éviter ce genre d’incartades à l'avenir. Elle avait besoin de comprendre où ils s’étaient trompés.


« Raconte-moi ce qui s’est passé. » intima-t-elle, comme à son agaçante habitude autoritaire. « Mais avant, s’il te plaît, recouche-toi. Si Reed débarque et qu’il te trouve debout, il va encore nous engueuler. »


Elle retint un sourire à l’évocation du médicomage qui avait pansé les plaies du Phénix. Le genre gentil mais pas commode quand il s’agissait de blessures. Argument de plus ou moins de poids. Elle espérait juste qu’il s’exécuterait.
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