Célène Fraser
Célène Fraser
۞ ÂGE : 24 ans. Née le 12 janvier 1954. ۞ NATIONALITÉ : Ecossaise pure souche, fière descendante des Highlanders. ۞ ÉTAT CIVIL : Officiellement mariée à Aiden Lehnsman. Ils sont séparés depuis avril 1978. ۞ SANG : Née-moldue. Elle ne connaissait rien de l'existence du Monde Magique jusqu'à ce que Dumbledore vienne le révéler aux Fraser. ۞ BAGUETTE : Bois de saule & écaille de dragon. 27,2 cm. Relativement souple & légèrement courbée. ۞ ECOLE : Poudlard ۞ MAISON : Serdaigle. Préfète de sa cinquième à sa septième année. ۞ MÉTIER/OCCUPATION : Langue-de-Plomb. Spécialisée en infiltrations. ۞ ORGANISATION : Membre de l'Ordre du Phénix depuis sa sortie de Poudlard. ۞ CAPACITE(S) SPECIALE(S) : Occlumens. |
When everything ends ...
Le hurlement d’un chien dans une ruelle suit le feulement courroucé d’un chat.
« Sassenach … Original comme nom de code. »
Le fracas d’une poubelle que l’on renverse dans la précipitation.
« Etes-vous certaine, Miss Fraser, de comprendre dans quoi vous vous engagez ? »
Le ronronnement d’un moteur et des phares qui brisent la nuit, un instant, avant de s’éloigner.
« On le retrouvera, ma petite Sassenach. Ils chercheront, ils chercheront le temps qu’il faudra. »
Une silhouette déambule sur le trottoir, démarche vacillante.
« Jusqu’à ce que la mort nous sépare. »
Le badaud se reprend, continue sa route, disparaît en même temps que l’écho de cette dernière phrase, ce dernier fragment de souvenir qui l’a assailli, là, d’un coup, tandis qu’elle regarde par la fenêtre. Et attend. Attend.
Enfin, la porte de la chambre claque dans son dos. Elle se retourne. Il est là, sa valise dans une main, sa baguette dans l’autre. Il la regarde, l’air contrit, triste, hébété, furieux. Tout à la fois. Fatigué surtout, terriblement fatigué. Comme elle.
« Je pars. »
« Je sais. »
« Je ne reviendrai pas. »
« Je sais. »
« Ce n’est plus possible. »
« Je sais. »
« Célène, il faut que je te le dise quand même, je t’… »
« Je sais, Aiden. Moi aussi. »
Cette fois, c’est la porte d’entrée qui se referme. Derrière lui. Tout un pan de sa vie qui vole en éclat avec son mari qui vient de s’enfuir.
Alors la Brune, sans un mot, s’avance dans la pièce et l’ausculte avec soin.
Se coulant dans la peau de la Langue-de-Plomb qu’elle est douze heures par jour, elle pense utile. De quelle tâche peut-elle se débarrasser rapidement avant d’aller se coucher ? Il est un peu tard pour s’occuper du ménage qu’elle a négligé ces derniers temps. Elle embêterait bien la vieille Miss Pittfits du dessous avec un Recurvite particulièrement sonore, mais non, ce soir, elle n’a pas envie.
Bon, ces tasses qui trainent, peut-être. Elle en saisit une, puis une deuxième.
La porcelaine éclate contre le mur, la tapisserie s’auréole d’éclaboussures, le liquide commence à couler en longs sillons marronnasses. Balancée de toute la force d’un bras qui vient de lâcher prise, d’une propriétaire à bout de nerfs qui s’effondre à genoux sur son tapis.
Les traits ne sont plus impassibles. Ses lèvres pleines sont tordues en une moue douloureuse, ses yeux noisette lancent des éclairs de détresse, sa poitrine se soulève avec difficulté tandis qu’elle passe une main dans sa tignasse brune et que l’autre se crispe sur son ventre. Elle souffre. Aucune carapace ministérielle ne pourra l’en empêcher, cette fois.
Les simples phrases jetées à la va-vite dans les méandres de son esprit affluent en vagues pour tout dévaster sur leur passage, deviennent souvenirs qui lui éclatent au visage.
Retour dans le temps. Célène est rentrée à Ullapool. Elle peut presque sentir les embruns envoyés par l’océan qui borde cette petite ville de la côte ouest des Highlands, entendre les rires joyeux qui l’entourent alors qu’elle est sagement attablée à l’écart dans l’auberge de ses parents à colorier avec application, ou voir son cousin Kieran se glisser discrètement dans les cuisines pour piquer un bout de cake au chocolat alors que ce n’est pas encore l’heure du goûter.
Les jours heureux, où Kieran, avec ses juste trois mois de moins qu’elle, essayait de l’entraîner dans toutes sortes d’aventures infantiles, où son oncle les réveillait à l’aube pour leur faire découvrir une journée de pêche en haute mer, son front toujours barré d’une ride d’anxiété depuis le départ de sa femme.
Puis, la chute, vertigineuse, l’enfance qui s’envole alors qu’elle vient de fêter ses six ans. Kieran qui disparaît. Une seconde d’inattention dans l’immense marché d’Inverness et puis plus rien. Ce n’est pas qu’un cousin, plus qu’un frère, c’est un bout d’elle qui s’évanouit avec lui dans la nature. La police moldue le cherche longtemps, on pleure beaucoup, on espère, on s’inquiète, on ne dort plus. Et puis, la vie reprend son cours. Parce qu’il le faut bien. La petite fille se sent mourir avec ce qu’il reste de la mémoire de Kieran.
Les mouettes ne crient plus. Le brouhaha des conversations a été remplacé par un silence sentencieux. Elle respire l’odeur du cuir antique qu’on vient de poser sur sa petite tête. Elle a onze ans et a découvert à peine quelques mois auparavant qu’elle était ce qu’ils appellent une « sorcière ».
Un vieux monsieur aux très longs cheveux blancs est venu lui expliquer qu’elle avait un don, quelque chose de formidable. Qu’elle peut venir apprendre à s’en servir dans un endroit, un Château exprès pour les gens comme elle. Ses parents ne sont pas vraiment étonnés, ils l’ont déjà aperçu faire des choses étranges. Pour de vrais Highlanders, ils sont plutôt ouverts d’esprit. Ils savent bien que leur fille unique n’a rien de démoniaque et sont, au final, soulagés que le dénommé Dumbledore puisse mettre un nom sur ses capacités hors du commun.
La séparation a été difficile. Si cela n’avait tenu qu’à eux, ils l’auraient gardé à Ullapool jusqu’à la fin de sa vie, là où ils étaient sûrs qu’elle ne risquait rien. Mais ce regard émerveillé, enfin animé après toutes ces années d’affabilité incongrue pour une enfant, ils n’avaient pas pu y résister, ils savaient qu’ils devaient la laisser partir.
Ce qu’elle avait fait avec beaucoup d’empressement. Peut-être un peu trop. La crainte avait pourtant vite remplacé l’excitation, surtout quand on avait appelé son nom et qu’elle avait dû monter sur l’estrade et qu’on lui avait fourré cet horrible chapeau sur la tête. Le Choixpeau ! Le crapaud oui ! Qui lui avait coassé à l’oreille, un peu hésitant. Serpentard, Serdaigle … Il ne savait pas trop. Ambitieuse, persévérante … Mais aussi curieuse, réfléchie, un bon esprit d’analyse … Oui, tiens, elle fera un très bon petit aiglon.
Preuve en est, plusieurs années plus tard, elle peut encore sentir la fraicheur du métal de son insigne de Préfète sous ses doigts. La fierté qui l’a envahi ce jour-là, celle d’être reconnue pour l’acharnement qu’elle met à réussir, à se dépasser elle-même plus qu’à dépasser ses camarades. Enfin un peu de justice, un pansement de fortune sur une plaie qui ne guérira jamais même si, à seize ans, elle n’en a pas encore conscience. Poudlard lui a permis d’échapper au simulacre d’enfance qui lui filait entre les doigts. Elle a bien quelques difficultés à se lier aux autres, est plutôt d’une nature taciturne et solitaire, peu expressive, mais cela ne la dérange pas. Sa seule compagnie lui suffit. Au moins ne risque-t-elle pas de se perdre. Du moins, pas physiquement.
C’est en tout cas ainsi qu’elle fonctionne jusqu’à l’arrivée d’Aiden Lehnsman dans sa vie. De la même promotion, le Serpentard et la Serdaigle se connaissent depuis leur première année. Il faudra pourtant attendre le milieu de la cinquième pour qu’ils se regardent vraiment. Et finissent par tomber amoureux. Bêtement. Comme deux adolescents qui se découvrent des points communs au-delà de leurs différences. Comme cela arrive tous les jours, partout dans le monde.
Elle revit la sensation de leurs lèvres qui se rejoignent avec maladresse, de son cœur qui s’emballe. Une autre pierre à l’édifice de la vie qu’elle construit minutieusement, où le garçon semble devoir prendre une place plus importante que prévue. Si bien qu’au début, Célène a peur. Et puis, elle cesse d’y penser.
Pour la première fois, elle se laisse porter par un événement sur lequel elle n’a aucun contrôle. Elle oublie qu’elle n’est pas très féminine par rapport à ses quelques rares amies, qu’elle s’emporte parfois un peu trop rapidement quand un sujet lui tient à cœur, qu’elle est butée, qu’elle est en train de prendre un risque, une vrai … Ses tares lui paraissent bien fades en comparaison de tout ce qu’elle révèle au contact du jeune homme.
Qu’elle occulte totalement tandis que, pour la journée de découverte du Ministère de la Magie organisée quelques mois avant ses BUSE, elle est convoquée et reçue en particulier, dans une salle aux murs bruns, trois paires d’yeux inconnus braqués sur elle. Deux hommes et une femme avec de longs cheveux roux. Qui ne se sont pas présentés. Qui lui offrent seulement la possibilité de rejoindre le Département le plus fermé de l’institution sorcière britannique. Elle se revoit hocher lentement la tête lorsqu’ils lui accordent le délai de réflexion de rigueur. Finalement peu nécessaire. Célène a changé. Elle mûrit, elle grandit. Ses traits s’éclairent, elle prend le temps de s’observer dans le miroir. D’autres possibles apparaissent sur sa voie tandis qu’elle s’ouvre à ce qui l’entoure.
Première décision la plus importante de son existence, première action concrète de sa transition vers l’âge adulte. Obtenir ses ASPIC, rentrer au QESM, donner son maximum pour faire partie de l’élite d’Athenya Bratshaw-Fowles. Travailler, souffrir. Devenir Occlumens, incontournable, indispensable quand on sait ce qui l’attend.
La pièce où s’est joué son avenir alors qu’elle avait seize ans a disparu depuis longtemps de son esprit. Les souvenirs se sont mélangés pour ne plus être que des fragments épars des choix qu’elle a effectués.
Par exemple, se marier à 18 ans, à peine diplômée, jeune, trop jeune, par amour. A cause de la Guerre. Cette Guerre qui grandit et qui menace, qui l’appelle, qui réveille encore quelque chose en elle … Quelque chose qu’elle a senti quand il fallait séparer les élèves chahuteurs dans les couloirs, se contenir pour rester juste et ne pas prendre parti pour les plus faibles, parce que ce n’était pas son rôle, pas sa place.
Quelque chose que son futur métier peut lui apporter, mais pas à l’échelle d’action suffisante pour la jeune fille qui sait qu’elle veut, qu’elle peut faire davantage. L’image brève du sourire serein du Directeur de Poudlard et de son regard éternellement brillant lui apparaît. Perçant, insondable. Méfiant ? Elle est allée le trouver quelques jours à peine avant d’enfiler sa robe blanche. Un prêté pour un rendu, il lui a offert le monde magique, elle met sa baguette à disposition de l’Ordre du Phénix. Une heure plus tard, elle a rejoint la Tête de Sanglier et ses nouveaux compagnons.
Aussi, à l’âge de 21 ans, elle avait déjà acquis nombre de nouveaux rôles et statuts. Madame Célène Fraser-Lehnsman, née Fraser, officiellement secrétaire pour le Département des Mystères, réellement toute nouvelle Langue-de-Plomb spécialisée en infiltrations connue sous le pseudonyme de « Sassenach » et membre de l’Ordre du Phénix.
Et à 24 ans … Et bien … Elle court. Elle court après sa vie. Après la Guerre. Loin de son subconscient. Elle court du Ministère au QG, du QG à son appartement, parfois d’Ullapool à Londres, de plus en plus rarement avec les années, au profit d’autres villes, d’autres visages, d’autres missions, vers les amis, vers l’ennemi. Toujours stoïque, jamais essoufflée.
Les jours heureux, où Kieran, avec ses juste trois mois de moins qu’elle, essayait de l’entraîner dans toutes sortes d’aventures infantiles, où son oncle les réveillait à l’aube pour leur faire découvrir une journée de pêche en haute mer, son front toujours barré d’une ride d’anxiété depuis le départ de sa femme.
Puis, la chute, vertigineuse, l’enfance qui s’envole alors qu’elle vient de fêter ses six ans. Kieran qui disparaît. Une seconde d’inattention dans l’immense marché d’Inverness et puis plus rien. Ce n’est pas qu’un cousin, plus qu’un frère, c’est un bout d’elle qui s’évanouit avec lui dans la nature. La police moldue le cherche longtemps, on pleure beaucoup, on espère, on s’inquiète, on ne dort plus. Et puis, la vie reprend son cours. Parce qu’il le faut bien. La petite fille se sent mourir avec ce qu’il reste de la mémoire de Kieran.
Les mouettes ne crient plus. Le brouhaha des conversations a été remplacé par un silence sentencieux. Elle respire l’odeur du cuir antique qu’on vient de poser sur sa petite tête. Elle a onze ans et a découvert à peine quelques mois auparavant qu’elle était ce qu’ils appellent une « sorcière ».
Un vieux monsieur aux très longs cheveux blancs est venu lui expliquer qu’elle avait un don, quelque chose de formidable. Qu’elle peut venir apprendre à s’en servir dans un endroit, un Château exprès pour les gens comme elle. Ses parents ne sont pas vraiment étonnés, ils l’ont déjà aperçu faire des choses étranges. Pour de vrais Highlanders, ils sont plutôt ouverts d’esprit. Ils savent bien que leur fille unique n’a rien de démoniaque et sont, au final, soulagés que le dénommé Dumbledore puisse mettre un nom sur ses capacités hors du commun.
La séparation a été difficile. Si cela n’avait tenu qu’à eux, ils l’auraient gardé à Ullapool jusqu’à la fin de sa vie, là où ils étaient sûrs qu’elle ne risquait rien. Mais ce regard émerveillé, enfin animé après toutes ces années d’affabilité incongrue pour une enfant, ils n’avaient pas pu y résister, ils savaient qu’ils devaient la laisser partir.
Ce qu’elle avait fait avec beaucoup d’empressement. Peut-être un peu trop. La crainte avait pourtant vite remplacé l’excitation, surtout quand on avait appelé son nom et qu’elle avait dû monter sur l’estrade et qu’on lui avait fourré cet horrible chapeau sur la tête. Le Choixpeau ! Le crapaud oui ! Qui lui avait coassé à l’oreille, un peu hésitant. Serpentard, Serdaigle … Il ne savait pas trop. Ambitieuse, persévérante … Mais aussi curieuse, réfléchie, un bon esprit d’analyse … Oui, tiens, elle fera un très bon petit aiglon.
Preuve en est, plusieurs années plus tard, elle peut encore sentir la fraicheur du métal de son insigne de Préfète sous ses doigts. La fierté qui l’a envahi ce jour-là, celle d’être reconnue pour l’acharnement qu’elle met à réussir, à se dépasser elle-même plus qu’à dépasser ses camarades. Enfin un peu de justice, un pansement de fortune sur une plaie qui ne guérira jamais même si, à seize ans, elle n’en a pas encore conscience. Poudlard lui a permis d’échapper au simulacre d’enfance qui lui filait entre les doigts. Elle a bien quelques difficultés à se lier aux autres, est plutôt d’une nature taciturne et solitaire, peu expressive, mais cela ne la dérange pas. Sa seule compagnie lui suffit. Au moins ne risque-t-elle pas de se perdre. Du moins, pas physiquement.
C’est en tout cas ainsi qu’elle fonctionne jusqu’à l’arrivée d’Aiden Lehnsman dans sa vie. De la même promotion, le Serpentard et la Serdaigle se connaissent depuis leur première année. Il faudra pourtant attendre le milieu de la cinquième pour qu’ils se regardent vraiment. Et finissent par tomber amoureux. Bêtement. Comme deux adolescents qui se découvrent des points communs au-delà de leurs différences. Comme cela arrive tous les jours, partout dans le monde.
Elle revit la sensation de leurs lèvres qui se rejoignent avec maladresse, de son cœur qui s’emballe. Une autre pierre à l’édifice de la vie qu’elle construit minutieusement, où le garçon semble devoir prendre une place plus importante que prévue. Si bien qu’au début, Célène a peur. Et puis, elle cesse d’y penser.
Pour la première fois, elle se laisse porter par un événement sur lequel elle n’a aucun contrôle. Elle oublie qu’elle n’est pas très féminine par rapport à ses quelques rares amies, qu’elle s’emporte parfois un peu trop rapidement quand un sujet lui tient à cœur, qu’elle est butée, qu’elle est en train de prendre un risque, une vrai … Ses tares lui paraissent bien fades en comparaison de tout ce qu’elle révèle au contact du jeune homme.
Qu’elle occulte totalement tandis que, pour la journée de découverte du Ministère de la Magie organisée quelques mois avant ses BUSE, elle est convoquée et reçue en particulier, dans une salle aux murs bruns, trois paires d’yeux inconnus braqués sur elle. Deux hommes et une femme avec de longs cheveux roux. Qui ne se sont pas présentés. Qui lui offrent seulement la possibilité de rejoindre le Département le plus fermé de l’institution sorcière britannique. Elle se revoit hocher lentement la tête lorsqu’ils lui accordent le délai de réflexion de rigueur. Finalement peu nécessaire. Célène a changé. Elle mûrit, elle grandit. Ses traits s’éclairent, elle prend le temps de s’observer dans le miroir. D’autres possibles apparaissent sur sa voie tandis qu’elle s’ouvre à ce qui l’entoure.
Première décision la plus importante de son existence, première action concrète de sa transition vers l’âge adulte. Obtenir ses ASPIC, rentrer au QESM, donner son maximum pour faire partie de l’élite d’Athenya Bratshaw-Fowles. Travailler, souffrir. Devenir Occlumens, incontournable, indispensable quand on sait ce qui l’attend.
La pièce où s’est joué son avenir alors qu’elle avait seize ans a disparu depuis longtemps de son esprit. Les souvenirs se sont mélangés pour ne plus être que des fragments épars des choix qu’elle a effectués.
Par exemple, se marier à 18 ans, à peine diplômée, jeune, trop jeune, par amour. A cause de la Guerre. Cette Guerre qui grandit et qui menace, qui l’appelle, qui réveille encore quelque chose en elle … Quelque chose qu’elle a senti quand il fallait séparer les élèves chahuteurs dans les couloirs, se contenir pour rester juste et ne pas prendre parti pour les plus faibles, parce que ce n’était pas son rôle, pas sa place.
Quelque chose que son futur métier peut lui apporter, mais pas à l’échelle d’action suffisante pour la jeune fille qui sait qu’elle veut, qu’elle peut faire davantage. L’image brève du sourire serein du Directeur de Poudlard et de son regard éternellement brillant lui apparaît. Perçant, insondable. Méfiant ? Elle est allée le trouver quelques jours à peine avant d’enfiler sa robe blanche. Un prêté pour un rendu, il lui a offert le monde magique, elle met sa baguette à disposition de l’Ordre du Phénix. Une heure plus tard, elle a rejoint la Tête de Sanglier et ses nouveaux compagnons.
Aussi, à l’âge de 21 ans, elle avait déjà acquis nombre de nouveaux rôles et statuts. Madame Célène Fraser-Lehnsman, née Fraser, officiellement secrétaire pour le Département des Mystères, réellement toute nouvelle Langue-de-Plomb spécialisée en infiltrations connue sous le pseudonyme de « Sassenach » et membre de l’Ordre du Phénix.
Et à 24 ans … Et bien … Elle court. Elle court après sa vie. Après la Guerre. Loin de son subconscient. Elle court du Ministère au QG, du QG à son appartement, parfois d’Ullapool à Londres, de plus en plus rarement avec les années, au profit d’autres villes, d’autres visages, d’autres missions, vers les amis, vers l’ennemi. Toujours stoïque, jamais essoufflée.
Jusqu’à ce soir.
Sa respiration se fait moins difficile. Lentement mais sûrement, le nœud au creux de son ventre se dénoue, le noir ne lui apparaît plus comme un vide insondable. Les muscles de ses mâchoires se détendent.
Elle soupire.
La jeune femme se lève, chasse du plat de la main les quelques larmes qui ont réussi à franchir la barrière de ses paupières et, d’un même geste, les derniers stigmates du choc qu’elle vient de subir.
Les débris de tasses et les tâches sur la tapisserie ne sont plus.
Nous sommes en 14 avril 1978 et Célène vient de prendre la quatrième décision la plus importante de sa vie. Le printemps pluvieux londonien ne signera pas l’hiver d’une existence à peine entamée. Si son ménage est brisé, le reste lui appartient encore.
Le manteau qu’elle a abandonné dans l’entrée un peu plus tôt l’attend toujours. Elle l’enfile, à nouveau déterminée, assurée. Davantage dans ses prévisions que dans ses gestes. Ses mains glissent mais son esprit, lui, restes ancré sur ce qu’elle a l’intention de faire.
Continuer de défendre le Monde Magique, à couvert et à découvert. Ne pas cesser d’apprendre. Ne plus oublier d’où elle vient sans s’en encombrer pour continuer d’arpenter la route qu’elle s’est tracée.
Un crack sonore retentit. De sa présence dans l’appartement, ne subsistent plus que les traces molletonnées de la première fois où elle a ployé. Et un étrange parfum que le Destin appelle « incertitude ».
Elle soupire.
La jeune femme se lève, chasse du plat de la main les quelques larmes qui ont réussi à franchir la barrière de ses paupières et, d’un même geste, les derniers stigmates du choc qu’elle vient de subir.
Les débris de tasses et les tâches sur la tapisserie ne sont plus.
Nous sommes en 14 avril 1978 et Célène vient de prendre la quatrième décision la plus importante de sa vie. Le printemps pluvieux londonien ne signera pas l’hiver d’une existence à peine entamée. Si son ménage est brisé, le reste lui appartient encore.
Le manteau qu’elle a abandonné dans l’entrée un peu plus tôt l’attend toujours. Elle l’enfile, à nouveau déterminée, assurée. Davantage dans ses prévisions que dans ses gestes. Ses mains glissent mais son esprit, lui, restes ancré sur ce qu’elle a l’intention de faire.
Continuer de défendre le Monde Magique, à couvert et à découvert. Ne pas cesser d’apprendre. Ne plus oublier d’où elle vient sans s’en encombrer pour continuer d’arpenter la route qu’elle s’est tracée.
Un crack sonore retentit. De sa présence dans l’appartement, ne subsistent plus que les traces molletonnées de la première fois où elle a ployé. Et un étrange parfum que le Destin appelle « incertitude ».
Célène a déjà entendu parler des Crépusculaires par sa belle-sœur Sorcha, cette dernière travaillant dans le service du Dr Fowles. Le terme est donc déjà apparu dans quelques-unes de leurs conversations, mais tout comme la Langue-de-Plomb ne parle jamais de son métier, les informations de Sorcha n’ont jamais été que quelques allusions que Célène n’a pas vraiment ni relevé, ni imprimé.
Elle déplore cette maladie, tout comme elle peut éprouver de la peine pour n’importe quel malade mental. Être enfermé dans son esprit, atteint de troubles que seule la personne peut considérer dans son intégralité, lui apparaît comme une existence amoindrie. Et si elle est capable d’y compatir, c’est parce qu’elle sait comme elle serait incapable de supporter de ne pas être la maîtresse de son propre psychisme.
۞ QUEL RAPPORT AVEZ-VOUS AVEC LA DIVINATION ? :
La divination ne fait pas partie des matières les plus prisées à Poudlard, souvent abandonnée au profit de matières plus intéressantes comme le Soin aux Créatures Magiques, l’Etude des Moldus ou celles des Runes. Pourtant, si Célène a bien pris les deux dernières options, ses bonnes notes lui permettaient d’opter pour une troisième. Est-ce par curiosité, défi à ses capacités ou pour s’éloigner un peu plus de sa culture d’origine qu’elle a décidé de rejoindre le cours de Divination ? Sûrement un peu des trois à la fois. Et une chose est sûre, l’Oiselle n’est pas née avec le Troisième Œil !
Elle a abandonné le cours après les BUSE, à la fois contrariée de voir le « P » sur son relevé de notes et ravie des connaissances nébuleuses engrangées durant ces deux années d’enseignement.
Car autant elle serait incapable de prédire son avenir si Mars entrait dans le cercle de Saturne, autant elle a été fort intéressée par les cours sur les Prophéties. Naissance d’un sentiment ambivalent, à l’image du passé qu’elle nie et du présent qu’elle tente de s’approprier. Elle n’a guère apprécié l’idée qu’une « entité supérieure » puisse avoir la main mise sur son avenir, elle qui déteste perdre le contrôle. Tout en étant confrontée aux valeurs catholiques inculquées durant son enfance qui veut que la foi est aussi synonyme de guide.
Son entrée au Département des Mystères lui a, quant à elle, ouvert une nouvelle porte sur le sujet. Un collègue chercheur de la salle des prophéties lui a affirmé, avec son habituel sourire énigmatique que « si tout est écrit, alors tout est également à faire ». Interpelée par cette intervention, elle lui est restée en mémoire, même si elle n’a pas encore eu l’occasion de l’exploiter.
۞ QUE PENSEZ-VOUS DE L'ORDRE DES PHÉNIX ET DES MANGEMORTS ? :
Il est probable que Célène manque d’objectivité sur le sujet. Puisque cela fait presque six ans qu’elle a rejoint les rangs de l’Ordre du Phénix et n’a, pas une fois, remis en cause le bien-fondé de leurs actions. Bien que travaillant au Ministère, dans un Département à part, elle en connait d’autant plus les forces que les failles. Il lui faut donc reconnaître qu’aussi compétente qu’elle soit, ou que le soient ses collègues, elle a découvert que la justice sorcière avait autant de limites que celle des moldus. Tout comme ces derniers ont été incapables de retrouver Kieran, son homologue sorcier peine à faire bonne œuvre de ses moyens. C'est à se demander comment le Ministère a pu venir à bout du terrible Grindelwald. Voilà pourquoi elle n’ose imaginer où en serait la Guerre sans les Phénix.
L’Ordre représente pour elle une seconde famille et si elle peine à se reposer sur qui que ce soit, ses compagnons de lutte peuvent compter sur elle, autant les fois où elle les rejoint sur le terrain, qu’avant ou après.
Elle n’irait pas jusqu’à se targuer d’en être l’un des pivots : tout le monde, à son niveau, y est important, y a sa place. Elle sait néanmoins que sa constance, de même que ses facultés, font d’elle un élément non négligeable. Et ce, même si Dumbledore semble toujours émettre des réserves sur son compte. Bien sûr, il ne le lui a jamais dit, n’a même jamais fait la moindre allusion devant quiconque. Elle le sent, voilà tout.
Concernant les Mangemorts et leur « Maître », l’avis est tout aussi tranché. Au mieux, des lâches, au pire, des assassins. Selon elle, la peur dans laquelle la société britannique sorcière est plongée ne justifie pas qu’on se laisse embrigader de la sorte, qu’on soit complice d’une telle débauche d’horreurs. Quant à ceux qui n’hésitent pas à donner la mort à des innocents sans regrets, elle serait prête à leur faire subir le même sort avec plaisir. Oui, plaisir. L’Écossaise n’a qu’une vision floue de la barrière entre ce que les bien-pensants appellent « le bien et le mal » et ne se rend pas compte que certains de ses actes se rapprochent de ceux qu’elle exècre avec tant de force.
Aussi se contente-t-elle de ne se représenter que « l’ennemi », alors même que, pour autant qu’elle sache, elle ne connaît aucun Mangemort personnellement. Et que, parfois, l’ennemi n’est autre que soi-même …
۞ AVATAR : Gemma Arterton. ۞ DOUBLE COMPTE ? Nope. ۞ PRÉNOM OU PSEUDO : Myrlu, Swanny ou Camille, tout simplement. ۞ ÂGE DU JOUEUR : 24 ans. ۞ COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? J'en suis une des créatrices *.* ۞ COMMENT TROUVEZ-VOUS LE FORUM ? En toute objectivité, just perfect baby. ۞ PRÉSENCE SUR LE FORUM : Autant que possible, autant qu'il faudra ! |
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