Le Crépuscule des Sorciers
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I know you're a villain ! [ Pv : Nicholaus et Célène ]

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Message par Sirius Black Mer 4 Sep - 3:34

Je le lui avais dit. Dès le début. Je lui ai dit. Si on fait quelque chose, c'est ce soir. S'il y a un nous, il existe de ce soir à demain matin, et après, plus rien. Basta. Oubliée. Je le lui ai dit. Elle savait que je n'avais pas l'intention de donner un lendemain à quoi que ce soit. Alors pourquoi vient-elle me traiter de lâche égoïste et opportuniste ? C'est complètement faux. Complètement con. Je n'ai pas été malhonnête, je l'ai prévenue. Pas comme si je lui avais promis la lune. Quoiqu'elle l'avait sans doute vue de près, cette nuit, héhé. HUM. Excusez-moi. Si je vous raconte tout ça -et encore, je n'ai pas tout dit .. Aïe. Me frappez pas, je me tais-, c'est simplement pour essayer de justifier ma mauvaise humeur. Mon air bougon et mes états d'âmes pas tout à fait roses. En même temps, avec un nom comme le mien, ça n'aide pas.

Mes pieds frottent occasionnellement le sol alors que, les mains dans les poches, je traverse Londres à pied. Je fais un tour, histoire de me vider la tête. Ou en tout cas, essayer de chasser de mon esprit cette petite idiote qui ne m'a pas écouté. J'avais espéré rencontrer une occupation en chemin, quelque chose qui ferait bouger un peu cette ville morne, pluvieuse et, aujourd'hui, terriblement calme et ennuyeuse. Soupir. C'en est à regretter Poudlard et ces imbéciles de Serpentards. Eux au moins avaient le mérite de me donner quelque chose à faire.

J'étais passé au QG pour voir s'ils n'avaient pas quelque chose à me faire faire. On m'avait répondu que j'étais à peine arrivé, que j'étais trop petit, trop jeune, pas assez impliqué, digne de confiance. Que les missions que j'accomplirais, pour l'instant, ce ne serait pas seul. Qu'il y avait Célène. Célène. Haha, la blague. Comme si j'allais l'oublier, celle là. Pf. Enquiquineuse de première, oui. Comme si j'avais besoin d'elle pour me débrouiller correctement. Je ne suis pas un gamin, je sais ce que je fais, ce que je veux, ce dont je suis capable. Et je n'ai absolument PAS besoin d'une nourrice pour me materner.

Je vais leur montrer, tiens. Que je suis pas un gamin. Ils sont tous là, à dire que j'ai besoin d'avoir Célène avec moi accomplir des missions. Mais eux en attendant ils ne font rien et ils ont besoin de l'ordre de Dumbledore pour se décider à bouger leurs fesses. Il y a des mangemorts disséminés partout dans Londres. Nos ennemis sont là, tout près, cachés. Pas besoin de la demande de qui que ce soit pour chercher à les démasquer ! Quand j'en tiendrai un, ils verront, si je suis un gamin incapable.

Je suis sûr qu'il y en a partout. Des partisans du mage noir. Cachés. Partout ; même ici, maintenant, dans cette rue, qui marchent près de moi et qui pourraient m'attaquer en espérant me tuer ou me blesser. En espérant, héhé. Mais je suis plus malin que ça. Je me laisserai pas avoir par leurs déguisements. Ils prennent tout le monde pour des imbéciles, mais avec moi, ça ne marche pas.

Je jette discrètement des regards à droite et à gauche, inspectant les visages de mes voisins, détaillant leurs gestes, leurs expressions. Ils peuvent tous être des mangemorts. Des ennemis. Mes sourcils se froncent. Là ; celui là, il est étrange. Pas net. Encore moins que les autres. Il marche à deux pas de moi, dans la même direction, parmi le flot incessant de sorciers qui vaquent à leurs occupations en ce début de journée du plein mois d'Août. Mes yeux cherchent d'autres indices de sa culpabilité -parce que oui, c'est un crime d'être mangemort, de soutenir Voldemort- et tombent sur sa main qu'il garde dans sa poche, qu'il agite de temps en temps en remuant les lèvres. Que fait-il ?C'est sa baguette qu'il tient ? Il jette des maléfices ? A qui, pourquoi ? Ce n'est pas normal. Il est suspect. Pourquoi fait-il ça ? N'importe qui ne se balade pas avec sa baguette dans la main en jetant des sortilèges comme ça, quand l'envie le prend ! Il marchait plutôt rapidement, vivement, d'un pas étrange. Suspect. Il jette des coups d'oeil à gauche, à droite. Suspect. Sa mâchoire bouge, ses lèvres remuent. Il parle tout seul ? Suspect. C'est décidé, cet homme n'est pas net.

Je me rapproche de lui, me mets à marcher non loin ; juste à côté. La rue suivante est peu fréquentée, elle est étroite, et tout le monde passe devant sans la voir. Si mon homme ne change pas de direction avant, le tiens mon occasion de le coincer !

Et comme de fait, le suspect continue sa route. La ruelle se rapproche ; elle est là, juste là. Il passe à côté ; elle est à sa droite, je suis à sa gauche. La seconde d'après, nous sommes tous les deux dans ce qui fut sa droite, mes deux mains agrippées sur son col et le poussant, le tirant, le trainant aussi fort et aussi vite que possible vers les coins moins visibles de l'allée. Ses mains sont solidement accrochées à mes poignets, tirant dessus, essayant de les faire lâcher prises. Mais je me défends ; par Merlin, ce type est un criminel ! Je ne vais pas le laisser se tirer ! Encore quelques pas et je peux lui faire avouer ses crimes tranquillement, allez, il ne reste que ; merde ! Ma main gauche dérape de son col tant il s'emploie à me faire lâcher prise et je n'ai que le temps de le plaquer au mur dans une exclamation tant due à la surprise qu'à l'urgence et à l'air viril que me confère le fait de grogner sous l'effort. Il est question d'intimider mon homme, comprenez !

L'avant bras droit solidement appuyé contre le torse du mangemort pour le maintenir contre le mur, et la main gauche occupée tant à l'empêcher de me repousser qu'à attraper ma baguette, coincée dans la poche intérieure de ma veste -heureusement ouverte-, je fais mon possible pour maîtriser cet homme somme toute plus vieux que moi et plus expérimenté. Une cible de taille, quoi, c'est ce que je veux dire.  Je relâche la pression que j'exerce sur son torse une seconde, pour mieux la reprendre et le plaquer plus fort au mur, espérant lui cogner la tête et le secouer assez pour pouvoir saisir mon arme. Je n'ai même pas le temps de savoir si sa tête à bien cogné ou pas, mais mes doigts se referment sur le bois tant recherché et la seconde d'après, la pointe de la baguette appuie sur la peau du cou de mon dangereux ennemi.

« Ne bouge plus ! Sale mangemort, un geste et j'en finis avec toi ! »


Dernière édition par Sirius Black le Lun 23 Déc - 20:55, édité 1 fois
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Dim 8 Sep - 19:07

La foule. Trop de foule, trop de gens, de bruits, d'odeurs, de présences. Trop d'obstacles à éviter, d'imprévus à deviner à temps et esquiver. Trop de gène, de risques même. Nicholaus avançait d'un pas vif et assuré qui ne traduisait en rien le tumulte intérieur qu'il ressentait de manière exponentielle, le stress qui le prenait à la gorge et lui donnait migraine et sueurs froides.

Les doigts qu'il savait trop enserrés sur le bois de sa baguette mais à laquelle il se raccrochait comme un naufragé afin de ne pas sombrer alors qu'il sentait poindre les prémisses des Voix de l'Ombre.

°°Rien ne sert de courir...Laisses-toi aller, nous sommes juste à côté de toi..Ici... La..°°

Mâchoire crispée, lèvres pincées, le Crépusculaire en avait des sueurs froides et les muscles endoloris. Éviter cette sorcière au parfum horrible, esquiver ces deux gosses au dernier moment tandis que leurs rires s'insinuaient encore dans son esprit, ne pas bousculer cet homme trop pressé pour le voir.

Il ne prenait absolument pas la mesure des murmures qui pouvaient s'élever à côté de lui alors que son comportement, son physique, ses murmures liés à ses sortilèges le rendait particulièrement étrange aux yeux de ceux qu'il ne voyait pas. Seul comptait l'unique objectif qu'il arrivait à garder encore stable dans son esprit: avancer. Chaque pas était une victoire de plus qui le rapprochait du calme de son domicile, de la quiétude de ce lieu clos et vide qui était le sien où il pourrait à nouveau faire disparaître tout le reste.

"La troisième porte ne peut pas forcément répondre à tout.." Murmura t-il en réponse à ce que lui seul parvenait à entendre et percevoir.

Lorsque le pire arriva. Une silhouette parmi tant d'autres qui n'était qu'ombre dans son référentiel pénétra dans son espace vital, violant sans préavis cette zone personnelle dont il avait atrocement besoin, secouant la magie mineur de l'enchantement qui lui permettait de percevoir les choses très-trop proches. Ils l'avaient trouvé. Instinctivement il se raidit et entreprit d'esquiver. Mais bien qu'il ne soit pas mauvais à ce jeu là, cela ne suffit pas et Nicholaus trébucha à moitié sur le côté tandis qu'on lui empoignait violemment le col.

L'adrénaline explosa dans ses veines mêlée à bien trop d'émotions pour être vraiment efficace tandis que les rythme effréné des battements de son coeur l'étourdissait presque. Il en avait oublié sa baguette, lui pourtant si prompt à s'en servir avec efficacité malgré son handicap visuel. Mais il se sentait perdre pied avec la réalité, il entendait les éclats de rires des Autres, il percevait l'ectoplasme latent de l'homme qui le malmenait, il sentait ses propres jambes vaciller et ne savait plus trop s'il avait attrapé les poignets de l'autre - qu'il enregistrait comme légèrement plus petit que lui, plus jeune aussi surement - pour s'en échapper ou s'y accrocher.

Le souffle coupé par le choc contre le mur, l'ancien oubliator lâcha un râle douloureux mêlé à des paroles floues à peine audibles. Le silence, la distance...

Mais la baguette qu'il venait enfin de resserrer avec désespoir lui échappa des mains alors que sa tête percutait plus violemment le mur à nouveau. Nulle douleur de ressentie pourtant, l'ancien-poufsouffle n'était déja plus connecté à la réalité, ses peurs et frayeurs prenant le pas sur sa psyché, images et sons aussi chaotiques que divers se déroulant dans son esprit altéré. Tremblant, haletant, complétement perdu, il ne percevait absolument plus les actes et paroles du jeune Black.

A la baguette inquisitrice contre son cou, Le Crépusculaire ne répondit rien, son regard vide et trop bleu dévoilé par la perte de ses lunettes ne se posant sur rien de réel, reflétant uniquement la panique qui l'habitait, la crise qu'i subissait sans plus aucune prise sur rien.

Le bois de l'arme du Phénix lui griffa l'épiderme alors que sa silhouette se ramassait vers le sol, s'accroupissant contre le mur la tête entre ses mains trop pâles dans un lent et régulier mouvement de va et vient tandis que des mots aussi épars que sans sens s'échappaient de ses lèvres.

Oubliée la baguette d'aubépine qui avait roulé non loin, oubliées les quelques courses pour Melchior qui l'avait poussé à sortir en pleine journée au lieu d'attendre une heure creuse. Le lait du Fléreur se vidait doucement de son contenu sur le sol de la petite ruelle...


[bon..j'avais pas trop prévu ça...mais t'a vraiment été violent XD Bonne chance Blackounet! ]
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Message par Sirius Black Lun 9 Sep - 23:34

Je le tiens. Il est là, il ne se défend pas. Il a surtout l'air paumé, perdu. C'est plutôt bon signe, j'ai réussi mon coup, il a été pris de court, par surprise. J'ai eu le dessus, il n'a rien pu faire. J'ai gagné. Un sourire triomphant sur le visage, je m'écarte de lui en maintenant bien ma main sur son col et ma baguette contre son cou. Je le laisse glisser contre le mur de quelques centimètres -assez pour que je paraisse plus grand- et le domine de toute ma hauteur, ricanant presque face au regard apeuré et fuyant du mangemort. J'ouvre la bouche, prêt à ajouter le genre de phrase que le héro prononce toujours quand il vient de vaincre le méchant. Le genre de phrase qui en jette et qui montre qu'on est doué et que nous chercher des noises n'est pas bon pour la santé. Qui nous retire toutes les enquiquineuses professionnelles de sur le dos et qui fait qu'on ne vous prend plus pour un gamin. Sauf qu'au moment de la prononcer, cette fameuse phrase, je remarque un petit quelque chose. Un détail. Qui me mène à une petite conclusion. Petite, très légère, insignifiante. Une conclusion factuelle, dirons-nous. Oui. Parce que. Là. Factuellement. je viens de défoncer un handicapé.

C'est .. Hum ... Amusant .. Comme .. Comment on voit mieux, ses yeux, quand il est sous cet angle, là, plus bas. On voit mieux, oui, parce qu'avant, on voyait pas. J'avais pas pu remarquer, il était pas bien placé, par rapport, heu, au soleil. Celui qui brille, derrière les nuages londoniens. Celui qu'on ne voit pas. Décidément, tout se cache ici. Le soleil, la cécité. Comme c'est pratique. Comment vous voulez que je m'y retrouve, moi, hein ? ... C'pas ma faute quand même ! ... N'est-ce pas ?

Je crois que, tout ce qu'il y a à dire, ça se dit vite. Merde. J'ai déconné. vraiment, beaucoup. Je crois. Je suppose. Si ça s'apprend, c'en est fini de ma carrière de héro. Si ça s'apprend, c'en est fini de ma carrière de phénix. Si ça s'apprend, je suis mal barré. Parce que j'ai, DÉCONNÉ.

Et pour tout vous avouer. Maintenant. Après coup -et c'est le cas de le dire, hum. Je ne sais pas quoi faire. L'aveugle est recroquevillé au sol, devant moi. Ma prise sur son col s'est relâchée d'elle-même et je n'ai pas franchement fait attention au bout de ma baguette, qui a dû déraper sur la peau du pauvre type. Je suis planté là, je ne bouge pas, et je ne sais pas quoi faire. Du tout. J'ai déconné ; mal au ventre. Comme un gamin qui sait qu'il a fait une énorme connerie et qu'il doit la réparer avant que ses parents l'apprennent. Sauf que. Quand le vase de tante Bella est cassé. Il est cassé. Et comme c'est un vase magique qu'elle a enchanté exprès pour que je ne puisse pas le réparer avec un réparo, cette connasse, hé ben, je suis DANS LA bouse de sombral. Et bien profondément. Jusqu'au cou. Au moins.

Je me sens mal ; vraiment. Le pauvre type me fait pitié, prostré comme il est, l'air apeuré, vulnérable, fragile. Il ne m'avait pas semblé ainsi à première vue. Mauvais angle, hein ... Une grimace angoissée vient tordre le coin de ma bouche. Par la barbe de la grand-mère de Merlin. Qu'est-ce que je fais maintenant ... ?

La baguette du sorcier est tombée non loin et je m'agenouille pour la ramasser, relevant au passage la bouteille de lait qui s'écoule lentement par terre. C'était sans doute lui qui avait ça sur lui ... Le liquide blanc coule sur mes doigts et je grogne en positionnant le récipient dans un angle où il cessera de se vider de son contenu. Ci fait, je relève les yeux vers l'aveugle. Et quelque chose se contracte dans mon ventre. Si fort que c'en est douloureux.

Il est là, mon pseudo mangemort. Il se tient la tête entre les mains en murmurant des paroles incompréhensibles, insensées, des mots qui ne voulaient rien dire. Ses yeux d'un bleu trop pâle pour être naturel sont agités de courts mouvement nerveux, semblant regarder partout et ne rien entrevoir. Comment j'ai pu ne pas remarquer ça ? Il fait pitié. vraiment. Mais quel con j'ai fait ! Il tremble comme une feuille et je tente d'attirer son attention en faisant des gestes devant lui, prenant soin de ne pas le toucher... Avant de me rappeler qu'il ne voyait rien. J'en loupe pas une ...

« Je ... Monsieur, vous, ça va ? ... je, j'suis désolé .. je .. vous ai pris pour, une autre personne. Vous .. Vous m'entendez ? vous pouvez me faire signe, faire quelque chose ? ... roh mais quel con, quel .. Monsieur ? Vous .. j'm'excuse, je, je peux faire quelque chose ? Je vous raccompagne chez vous ? J'informe St-mangouste peut-être .. ouais hein .. ouais, j'vais prévenir l'hôpital. Ok ? ça va aller, je, bougez pas ... Je vais aller chercher de l'aide. J'suis désolé. »
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Sam 14 Sep - 0:59

Les voix. Sifflantes, proches, partout, autour, à côté, le frôlant et pénétrant son esprit tendis que son cœur s'affolait et que sa conscience s'éclipsait. Nicholaus n'avait plus vraiment conscience du monde réel, gémissant en silence tout en basculant doucement d'avant en arrière, aussi emprisonné de lui-même que complètement ailleurs.

"Non... Vous ne pouvez pas m'obliger à être des vôtres ... Parce que le chemin...Non, dansez-donc ailleurs...Trop, vous.."

Il ne percevait plus le monde extérieur, mais chaque mouvement trop proche, chaque bruit lui vrillait l'estomac et s'ajoutait dans le fleuve chaotique de ses pensées dispersées, l'enfonçant d'avantage dans la crise de terreur et de délire qu'il subissait. Perdu, égaré, Nicholaus murmurait d'autant de parole incompréhensibles, répondant moitié en pensées, moitié réellement à la terreur qui lui rongeait les sens et le sang, à ces ectoplasmes qu'il sentait voler près de lui.

Puis ce fut le silence. Doucement mais surement, cette donnée s'insinua en lui malgré le souffle unique qu'il percevait en même temps. Son propre souffle se stabilisa et ses mains se décrispèrent légèrement même s'il restait en position accroupie, se balançant encore et encore, la tête entre les mains.

"Pourquoi agir ainsi?... Pourquoi insister encore?... Pourquoi..."

Les questions tournaient en boucle même s'il semblait moins emporté et terrifié, les yeux vides grands ouverts sur un point fixe qu'il ne voyait pas, qu'il ne voyait plus depuis longtemps. Le corps tremblant et vacillant, il s'habitua pourtant doucement à l'autre présence, reprenant doucement pied dans la réalité, redevenant un peu plus expressif.

Quelques minutes de plus s'égrainèrent avant que le Crépusculaire ne reprenne un souffle presque normal et lâche enfin son crâne, ses cheveux trop blancs complètement ébouriffés par la prise de ses mains. Même vide, son regard reflétait la folie et l'inquiétude de son esprit et de légers spasmes confirmaient qu'il n'était guère tranquille. Mal. Il se sentait horriblement mal, perdu, piégé et en danger.

"Je.."

Il en avait des nausées et des sueurs froides. Cela ne pouvait être un hasard si l'inconnu l'avait prit à parti ici, dans cette rue qui avait possédé jadis le 1er fantôme connue du quartier. Si les Voix des Non-Morts lui avaient tant fondu dessus pour une "simple" crise d'Onclophobie. Si ces mêmes voix se taisaient étrangement maintenant. Tout avait son explication. Tout concordait. Il le savait.

"Votre reflet n'est que celui d'un Miroir"
Murmura t-il presque silencieusement, la voix extrêmement rauque et hésitante. Accusatrice aussi. Étrangement lasse et assurée à la fois.

Sourcils froncés, son comportement s'était fait plus distant, plus froid et clairement méfiant tandis qu'il essayait vaguement de déceler Sirius et le reste de l'environnement tout en tâchant de retrouver sa baguette. Qui n'était plus dans sa poche. Ni près de lui. Quand à chercher sur le sol... Le sol sale, poussiéreux....

Mais son comportement dut être assez évident pour le Black et l'ancien Oubliator soupira de contentement en retrouvant le bois usé de sa baguette. Pendant un simple clignement de cils. L'instant d'après, toujours accroupi, il avait pointé son arme sur l'autre Sorcier et le sortilège en avait fusé. Vif. Précis.

Sans prendre le temps d'en vérifier l'efficacité, il s'était relevé dans un même mouvement, vacillant encore avant de murmurer le sortilège de transplanage, s'y accrochant de toutes ses forces.

L'arrivée fut aussi douloureuse que chaotique, le Rosenhirsh ne tenant plus sur ses jambes, s'écrasant sur le sol dans une grimace silencieuse.

Mais nul temps de s'y focaliser.

Difficile de ne pas sentir l'aura de Non-Mort de l'homme qui se venait de transplaner avec lui et de se vautrer sur son canapé en velours, manquant d'écraser Melchior qui n'avait pas manqué de le griffer en réponse.

"Votre place n'est pas ici."

Presque neutre, froid et très calme malgré le fait qu'il n'était absolument pas remit de sa crise, Nicholaus avait le jeune Black en pleine ligne de mire.
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Message par Sirius Black Sam 14 Sep - 20:43

Danser ailleurs ? Être des nôtres ? Mais, qu'est-ce qu'il racontait ? Je lui parle d'hôpital, et il me dit qu'il ne veut pas danser ; ou qu'il veut que j'aille danser ailleurs. Quoi qu'il en soit il n'a pas l'air heureux à l'idée de retrouver St-Mangouste. S'en est-il échappé ? Ses yeux aveugles paraissent étrange ; fous ? C'est un malade mental perdu en pleine nature et qui devrait être interné ? Non ? Si ? Bon sang, mais aidez-moi un peu ! ... Aidez-moi un peu. Haha. N'était-ce pas moi qui disais être grand et pouvoir me débrouiller seul ? Là maintenant, je suis presque en train de demander de l'aide. Celle qui savait toujours comment réagir, c'était Célène, hum.  Qu'est-ce qu'elle ferait, elle, dans une situation comme ça ? .. Célène n'aurait pas agressé un passant dans la rue. Non, évidement. Il faut s'appeler Sirius pour faire un truc pareil. Mais quelle chance j'avais de porter ce prénom !

L'aveugle est terrifié. Il a peur qu'on le touche -j'ai cru le comprendre- et il ne voit rien, il entend tout, le bruit, les démarches des passants, leurs voix, leurs cris. Il a l'air terrorisé, comme s'il se sentait menacé par tout, comme si tout, toutes les choses étaient des dangers, des éventuels ennemis, des êtres qui lui faisaient du mal. Parano ? Quoi qu'il en soit, vulnérable, apeuré, incapable de se ressaisir. Qu'est-ce que je dois faire, nom de .. Le bruit. Je viens de dire que le bruit l'effraie, non ?! Ni une ni deux, je lance le sortilège de la sphère de silence dans un périmètre d'un mètre cinquante autour de nous, histoire d'être sûr de tout couvrir. Les sons ne parviennent plus jusqu'à nos oreilles et seule la respiration précipitée et saccadée de mon 'interlocuteur' (quoiqu'il s'agisse plutôt ici de nous faire passer pour deux mono-locuteurs, puisqu'il parle seul, et que moi, n'ayant pas de réponse, je parle au mur) se fait entendre dans le silence quelque peu inquiétant qui nous environne désormais. Ma propre respiration se fait très discrète, presque inexistante, comme si je retenais mon souffle. Le but étant de ne pas faire de bruit pour ne pas effrayer davantage le pauvre homme. Quelques détails sonores se rappellent à nous une fois le soudain calme devenu familier à nos oreilles. Le léger tic que font les goutes de lait en dégoulinant de la bouteille pour tomber dans la flaque formée sur le sol. Le raclement de ma chaussure sur le goudron lorsque je pivote mon pied pour garder l'équilibre. Le frottement des vêtements de l'homme contre le mur alors qu'il se balance légèrement d'avant en arrière. Et toujours, les chuchotements.

L'autre marmonne toujours. Il demande pourquoi agir ainsi ; mais à qui parle-t-il ? A moi ? A lui-même ? Je fronce les sourcils.

« Pour vous aider ! J'insiste pour vous aider, je veux vous amener à St-Mangouste, monsieur ... Hé, vous m'entendez ? »

Je parle bas, mais pas en chuchotant.  Je veux qu'il m'entende, qu'il réagisse. Peut-être est-il sourd aussi ? A ce moment là ce ne seraient pas les bruits qui lui font peur ? Mais quand on est sourd et aveugle on ne peut pas se balader en ville ! Ou alors y a-t-il des sortilèges qui font qu'il peut entendre et voir même s'il en est incapable de lui-même ? Il doit m'entendre, quand même, non ? Je ne comprends rien à ses réactions ! « Monsieur ? » Si, il a l'air de réagir quand je parle. Pas explicitement mais je sens qu'il m'entend, même si il ne fait rien par rapport à moi. Peut-être que si je lui rends ça baguette il pourra mieux se repérer et mettre fin à cette crise d'angoisse ?

« Votre reflet n'est que celui d'un Miroir » « ... Je vous d'mande pardon ? »

Il délire. Il a besoin que je la lui rende (et a l'air de la chercher) ; sauf que si je le fais, je lui donne la possibilité de m'attaquer. C'est un risque que je n'ai pas vraiment envie de prendre mais, d'un autre côté, le laisser là comme ça, ça ne me dit pas davantage. Je déglutis et prends son arme par le bout, lui déposant avec hésitation la poignée dans le creux de la main qui vient de lâcher sa tête ; prêt à bondir au moindre signe d'agressivité. Pas assez prêt, apparemment. L'attaque fuse, me touche en pleine poitrine. Le souffle coupé, je tombe en arrière -j'étais accroupi, souvenez-vous !- dans un râle de mécontentement et de surprise, balançant au hasard ma main en avant pour trouver une prise à laquelle me retenir. Mes doigts se referment sur quelque chose et j'empoigne ce qui est en fait la cheville de mon vaillant et dangereux agresseur. Hum hum. Souvenez-vous, cet handicapé que j'ai factuellement dégommé. Le vase enchanté de Bella que j'ai factuellement explosé. Ben il était un peu trop bien enchanté, justement. Cette saloperie de tante est un peu trop douée en sortilèges et le vase cassé se reforme pour me courir après et essayer de se fracasser sur ma tête. D'ailleurs il semble qu'il vient de réussir.

Je m'agrippe à ce que je tiens et quand je sens les sensations atroces du déplacement rapide sorcier me prendre au coeur, je devine que c'est mon homme que je viens d'attraper et qu'il est en train de se sauver. Sauf qu'il ne m'échappe pCRAC. La cheville m'échappe et je me sens projeté dans une certaine direction. Avant que j'aie pu comprendre quoi que ce soit, j'atterris sur une surface molle et qui, une fois que je suis immobilisé, me semble confortable. Un feulement furieux me fait sursauter et le coup de griffe qui me cisaille la joue force mes paupières à se desceller. Un fléreur ; saleté de minou ! Mais où est-ce que j'ai atterri ?! Je me redresse sur le canapé et tombe sur la baguette de celui dont je suis à présent convaincu de l'appartenance à l'organisation mangemorte. J'aurais bien aimé tomber dessus comme si elle était posée à mes pieds. Sauf que non, elle est pointée vers moi, et dans la main de son propriétaire. Je retiens mon souffle. Merde. Où est la mienne ?!

Je balaie l'endroit du regard. C'est propre. Très propre. Trop propre. La poussière n'a pas l'air d'exister dans cet endroit. Les objets en perdition non plus. D'un autre côté, pour une maison d'aveugle, ça vaut mieux. Mais le rangement est tel que je n'ai pas l'impression de me trouver en un lieu habité. Pourtant il y avait cette sale bestiole. Et puis c'est sans doute là qu'habite le charmant monsieur. C'est donc qu'il n'était pas un fou échappé de St-Mangouste. Je repère rapidement le bois d'épicéa, qui m'a échappé lorsque j'ai lâché la cheville du mangemort. Elle a roulé contre le mur, sur ma gauche. Assez proche pour l'avoir d'un bond si je me dépêche.

Mais ; une seconde. Si je suis encore vivant, c'est que mon cher ami n'a pas encore jugé utile de me descendre. Plutôt bon signe. Me voit-il, si je bouge, maintenant qu'il a récupéré sa baguette ? S'il peut me viser ainsi, sans doute ...

« Votre place n'est pas ici. »

L'homme apeuré et faible que j'ai vu prostré dans la ruelle n'est plus devant moi. C'est un individu calme et froid qui me fait face et me menace avec sa baguette. Un ennemi qui peut en finir avec moi d'un instant à l'autre. Merde, merde. L'inquiétude se décide enfin à faire son apparition et elle me saisit les tripes avec une force que je lui ai rarement connue. Néanmoins je tente de prendre une voix décontractée et la moins tendue possible. La moins agressive.


« Heu, je ... j'suis désolé, j'ai pas fait exprès ! Je suis tombé, je passais par là et j'me suis raccroché à vous. Enfin je passais pas, mais, ça revient au même, hein ? Enfin j'ai pas.. j'ai pas essayé de venir ici, tout ce que je voulais c'était » Vous faire la peau ? Vous capturer pour vous amener chez les phénix ? Prouver que vous êtes un mangemort ? Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir dire de plus. Mes yeux quittent la menaçante baguette du sorcier pour se reposer sur la mienne. Mon arme. Là bas, à deux mètres de moi. Je tente de me lever lentement. Voir s'il réagit à mes mouvements, s'il les remarque.


« Hum, c'est chez vous ? C'est, sympa, comme appart' ! Très propre, dites ... vous faites beaucoup de ménage ? » Je jette un oeil à la bête féroce qui me regarde l'air mauvais. « Comment s'appelle votre ami ? » je parle bien du chat « Pas très commode en tout cas. Z'avez jamais été attaqué ? » je parle toujours du chat ; je sais qu'il a déjà été attaqué, c'est moi qui l'ait plaqué au mur il n'y a pas vingt minutes. « C'était pour lui, heu, le lait ? » Je ne remarque qu'à ce moment que ma main gauche est toujours refermée sur le récipient presque vide. « J'ai toujours la bouteille, vous croyez que ça l'intéresse ? J'peux lui donner le fond ... »

S'il n'a pas réagi trop vivement à mes premiers mouvements, je me déplace lentement en direction de ma baguette alors que je continue de parler, prêt à plonger dessus à la moindre occasion.
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Mer 2 Oct - 16:24




Nicholaus Rosenhirsh - Sirius Black


I know you're a villain !

Début Octobre1978

Appartement de Nicholaus

Douloureuse et sinueuse, la migraine étirait implacablement son voile douloureux sur Nicholaus tandis qu'il tâchait tant bien que mal de se concentrer sur l’intrus. Ne pas écouter les murmures qu'il percevait à la périphérie de sa conscience.

Bras en position d'attaque, lèvres pincées et dos droit, il se sentait pourtant au bord du malaise et de la nausée. Un bref pas en arrière lui permit de soupirer brièvement de soulagement en sentant le mur contre son dos. Un point d'appui pour ne pas vaciller.  Et un point de repère. Parce que s'il connaissait son appartement parfaitement, sa trop récente crise, le transplanage d'urgence et l'arrivée chaotique en plus de la présence dérangeante de l'autre Sorcier ne lui donnait guère la possibilité de se situer correctement..Et perdre quelques secondes pour ses sortilèges d'orientation et d'identification était hors de question.

Sourcils froncés et la mine glaciale, le Crépusculaire entendit parfaitement bien les excuses à moitié bafouillée par le Black mais il était évident qu'il ne pourrait leur donner fois. Le prenait-il pour un imbécile? Le ricanement décalé qu'il perçut en même temps, les quelques mots qui accompagnèrent la voix encore jeune de l'homme face à lui confirmèrent ses soupçons.

°° Tu vois? par hasard! Je t'ai croisé par hsard! En suivant la piste des crapauds arc-en-ciel! Tu en avais un sur le col, je n'ai pas vu le col. Mais..°°

"Silence. Je ne veux pas entendre de telles élucubrations!"

Grimaça le Rosenhirsh, la voix rauque et peu élevée, le souffle un peu trop court tandis qu'une nouvelle salve migraineuse lui faisait pincer les lèvres un peu plus.

Mais l'autre continuer de parler..de bouger.

Cet imbécile ne comprenait donc pas un concept aussi simple? Se taire, ne pas bouger, disparaitre? Non...Pas disparaitre. Plus maintenant, c'était trop tard. Il savait trop de choses..où il habitait, ce qui occupait et sécurisait son espace vital, ses habitudes, Melchior..

L'animal perçut parfaitement son nom, tout comme le lait et le mouvement du garçon, et alors même que Nicholaus suivait autant que possible les mouvements du Sorciers de sa baguette, s'inquiétant de seconde en seconde, le Flereur réagit à son tour. Un lourd feulement gronda dans sa gorge avant qu'il ne bondisse toutes griffes dehors et babines retroussées sur cet homme qui ne lui revenait pas.. Et sans un instinct de survie aussi bien développé et un réflexe d'esquive presque réussit, le Black s'en serait sorti avec un peu plus de dégâts que quelques éraflures et tissu déchiré.
Mais le sortilège d'entraves que venait de lancer presque en même temps Nicholaus cueillit le sang-pur de plein fouet, les cordes s'enroulant autour de lui pour l'immobiliser rudement.

" Je n'ai guère envie d'en user d'un autre, alors je vous prierai de bien vouloir obtempérer. Et de commencer par respecter le silence."
Sa voix était toujours aussi froide, avec un aspect sifflant résultant de la fatigue nerveuse qui l'habitait.

Quelques pas de plus et le Crépusculaire contournait le canapé se positionnant face à lui, à une distance de sécurité murement usitée et s'accroupit doucement tandis que le Flereur sembla se jeter sous sa main pour se faire caresser. Baguette toujours pointée sur le jeune homme - on ne savait de quoi ces gens étaient capables- Nicholaus attrapa le félin de son autre main, le plaquant contre son torse avant de se relever.

"La hasard n'existe pas, ce n'est qu'une invention illusoire. Tout est toujours lié, proche, influent et mouvant. J'exige de savoir qui vous êtes cette fois-ci, comment vous m'avez encore trouvé et je précise que je ne saurais tolérer aucune hypocrisie."

L'image qui en résultait, le félin lové contre lui qui ronronnait doucement tout en gardant l'homme à terre à l'oeil était particulièrement étrange. Nul doute que le Black risquait de la garder en tête fort longtemps.
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Message par Sirius Black Jeu 3 Oct - 20:55

Je m'interromps quand l'handicapé prend la parole, de sa voix rauque et qui me semble d'outre tombe. Enfin, je dis ça, je dis rien, reconnaissez qu'il est assez inquiétant comme bonhomme, quand même ! D'autant plus menaçant qu'il me menace avec sa baguette et que moi, je suis désarmé. Pour autant, je tâche de rester sûr de moi et fige le sourire détendu qui étire mes lèvres, refoulant tant bien que mal la peur qui commence sérieusement à me prendre aux tripes, et ignorant autant que faire se peut le brouhaha de mon sang qui bat à mes tempes. Je suis dans la merde. Ce type ne rigole pas, il me menace, il a l'air d'être prêt à me faire la peau. Pourtant il n'en a pas encore fini avec moi et, tant que ce ne sera pas le cas, il me faut m'approcher de ma baguette ; dans l'idéal  la récupérer. Tant qu'à faire.

fffffffff Je ne sais pas ce que c'est ; mais ça ne me plait pas : Je pivote sur moi-même pour faire face à ce que je perçois comme une menace et bondis loin du pseudo danger en question. Les griffes de la bestioles me frôlent et ne parviennent qu'à égratigner ma peau et à déchirer mon T-shirt. Je m'en sors bien, non ? Contre le fléreur. Sauf qu'il n'y a pas que le fléreur. Le sort me cueille en pleine poitrine et j'étrangle une exclamation de surprise en tombant lourdement au sol. Les cordes s'enroulent autour de chacun de mes bras et se resserrent dans mon dos, m'interdisant impitoyablement tout mouvement, m'arrachant une grimace plus emprunte d'angoisse grandissante que de douleur. Et ce alors que les choses ne se sont pas encore stabilisées dans ma tête. Tête qui a d'ailleurs cogné généreusement le sol et qui ne me laisse voir rien d'autre que des formes sombres pendant quelques secondes. Je grimace. Putain, mais comment j'ai fait pour me foutre dans une merde pareille !

« Je n'ai guère envie d'en user d'un autre, alors je vous prierai de bien vouloir obtempérer. Et de commencer par respecter le silence. »

Beh moi non plus, j'ai pas envie que t'en utilises un deuxième, figure-toi !
Les dents serrées, je hoche nerveusement la tête avant de me rappeler qu'il ne peut pas me voir. Quoique ? Je commence à en douter ; ce connard d'handicapé vient de me mettre à sa merci alors même qu'il est censé être aveugle et traumatisé par mon attaque ! Je n'ai pas encore oublié le pauvre homme qui se balançait par terre en gémissant, la tête prise entre les mains, il n'y a pas cinq minutes. C'est bien ce type qui vient de me mettre par terre ?
La peur commence à m'embrumer le cerveau. Ce mec est dérangé. Et je suis coincé sur le sol, incapable de bouger les bras -donc de bouger tout court-, réduit à espérer qu'il ne décidera pas d'en finir avec moi dans la seconde. Il vient de dire qu'il n'a pas envie d'en user d'un deuxième, comme il dit. C'est plutôt bon signe. Il compte peut-être me réduire en bouillie sans magie ? Bon sang ; merde.

Je ne le vois pas, je suis tombé dos à lui. J'entends juste ses pas, lents. Angoissant. Je frissonne. Bon sang, il me faut une idée ! Il faut que je me tire d'ici ! J'ai merdé, j'ai bien merdé, ok, je le reconnais, mais, hé, c'pas une raison pour me tuer ! Allez, ce serait sympa que le destin soit cool et décide que ce n'est pas encore mon heure ! Et j'serai un gentil garçon, promis !
Je ferme les yeux ; serre fort les paupières, espérant sans doute une aide à la réflexion. Comment j'allais faire pour me tirer de là !
L'aveugle me contourne, passe derrière le canapé, se place devant moi. J'ouvre les yeux ; wowh, il fait flipper ... Il s'agenouille et sa saloperie de chat vient réclamer des caresses. Comme si c'était le moment ! Sale bête, va. Je déglutis avec difficulté et tente de me libérer sans faire trop de bruit, ne réussissant au final qu'à forcer comme un con sur les cordes pour entamer une brûlure là où ma peau rencontre le lien. Je grimace. Son sort est efficace en plus de ça, je suis définitivement coincé ! Mes yeux parcourent ce que je vois de la pièce et j'essaie de me tordre le cou pour apercevoir ma baguette. Rien à faire. ... Merde, merde, merde ...

« La hasard n'existe pas, ce n'est qu'une invention illusoire. Tout est toujours lié, proche, influent et mouvant. J'exige de savoir qui vous êtes cette fois-ci, comment vous m'avez encore trouvé et je précise que je ne saurais tolérer aucune hypocrisie. »

... Ce type parle, vraiment, bizarrement. Qu'est-ce que je me fous qu'il existe ou pas, le hasard ! Moi tout ce que je veux c'est qu'il me laisse partir ! Et puis, il me dit qu'il ne veut pas que je parle, et après il me pose une question, faut savoir, quoi ! Jamais content. Et puis, comment ça, "encore trouvé" ? C'est la première fois de ma vie que je vois ce type ! C'est pas plus mal, d'ailleurs ...

« Je vois pas de quoi vous parlez, je vous ai jamais croisé avant aujourd'hui. Je vous assure que je ne voulais pas vous bousculer, c'est un accident ! Je vous raconte pas de conneries, c'est vrai. Je veux juste m'en aller, ok ? Je dégage, et après, vous entendez plus parler de moi, jamais. Annulez votre sort et je disparais ! »
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Message par Célène Fraser Ven 11 Oct - 1:45

La cohue de travailleurs affairés envahissant l’Atrium surprit Célène. La Langue-de-Plomb était désormais une habituée des heures supplémentaires et la plupart de tout ce petit monde était rentré chez lui au moment où elle-même se décidait à rejoindre son appartement.

Se frayant un chemin discret dans la foule, elle trouva quand même le moyen de se faire percuter par un type encore plus pressé qu’elle. Plusieurs dizaines de rouleaux de parchemins volèrent pour s’étaler à leurs pieds. L’homme – ou plutôt le jeune homme – poussa un soupir exaspéré alors que tous deux se baissaient pour ramasser ce qui lui avait échappé dans la collision.

Il fut très tentant pour l’Oiselle de renvoyer à Kurt O’Donnell, huissier au Département de la Justice Magique proclamait son badge, toute sa paperasse à la figure quand elle vit le petit sourire dédaigneux qu’il esquissa en déchiffrant le nom et la fonction officielle de Célène sur sa propre carte d'identité. Pour beaucoup, même s’ils n’avaient pas la moindre idée de ce qu’une secrétaire pouvait bien trafiquer au Département des Mystères, elle n’en restait pas moins une gratte-papier allouée aux basses besognes. Un stéréotype qui avait la dent dure et qui, même si elle aurait théoriquement du s’y faire avec le temps, énervait toujours autant la Langue-de-Plomb.

Cependant, au lieu de se laisser aller à un regard mauvais, elle se contenta d’un sourire contrit et d’excuses placides. Il semblait qu’elle commençait un peu trop à se faire remarquer ces derniers temps. Aussi était-il fort probable que le Chef n’apprécie pas qu’elle ait stupéfixié un collègue en plein Atrium. Non, en fait, c’était même certain.

Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas de temps à perdre avec le blondinet. Ignorant sa tentative d’amorce de conversation, elle reprit rapidement son chemin.
Elle atteignit l’extérieur sans encombre, aspirant l’air chargé londonien avec ce qui ressemblait à du soulagement. Ce n’était pas les embruns parfumés d’Ullapool mais au moins, elle était dehors.

Il était bien plus aisé de se frayer un chemin dans les rues à une heure moins décente. Petit constat qui la rappela sensiblement à elle-même, aux raisons qui l’avaient poussé à choisir cette voie. Si elle aimait plus que tout la solitude, il fallait avouer que se fondre dans la masse avait quelque chose de grisant pour quelqu’un comme elle.

Un petit sourire étira ses lèvres tandis qu’elle progressait jusqu’à l’appartement de Nicholaus. Elle jeta un œil à sa minuscule montre à gousset. Deux minutes d’avance. Parfait. Au moins commençait-elle bien leur entrevue.
Elle gravit tranquillement les marches du perron, puis celles des escaliers, moitié attentive, moitié perdue dans ses pensées. Comment se comporterait l’ex-Oubliator aujourd’hui ? Quelle attitude allait-elle devoir adopter si elle tombait dans un mauvais jour ? Biscuits ou cake ? Darjeeling ou Earl Grey ? Décidément, Nicholaus était bien l’un des rares qui, malgré sa maladie, arrivait à transformer ses questionnements tortueux incessants en banalités.  

Nouveau sourire, elle frappa à la porte. Attendit. Pas de réponse. Encore un coup à la porte. Toujours rien. Quelques minutes s’écoulèrent avant que sa quiétude précédente ne fonde comme neige au soleil.

D’accord, son ancien partenaire était bizarre. D’accord, il pouvait changer d’humeur à l’image de certains leurs capes.

En revanche, quand ils avaient un rendez-vous, il était toujours là pour l’accueillir. Réglé comme du papier à musique, il honorait ses engagements, loyal et fidèle au poste. Aucune exception à la règle jusqu’ici.

Célène hésita. Se manifesta une fois de plus, au cas où. Et toujours rien. L’inquiétude commençait à lui serrer le ventre. Il pouvait aussi bien être sorti qu’enfermé à l’intérieur, en proie à une crise, assommé, ou pire … La jeune femme n’était pourtant pas du genre à craindre le pire. Mais il s’agissait de Nicholaus et tout était envisageable à partir du moment où la routine était rompue.

Soucieuse de n’alerter personne sans raison, elle ne vit qu’une solution à sa portée. Dans le meilleur des cas, il serait absent et n’en saurait jamais rien. Sinon, elle devrait justifiée son intrusion intempestive auprès de lui – ou de ses potentiels convives – et elle argumenterait autant que nécessaire. Hors de question de rester dans le doute.

Elle redescendit quelques marches et dissimulée dans l’ombre de la cage d’escalier, elle transplana. Elle connaissait suffisamment l’appartement de son ami pour se le permettre.

Cela dit, se retrouver avec un cintre collé à la pommette, à quelques millimètres de son œil - même si le placard de l’entrée lui avait paru l’endroit le plus approprié - ne fut pas exactement ce qu’on pouvait qualifier d’atterrissage agréable.

La première chose qu’elle entendit furent les feulements courroucés de Melchior, quelque part dans le salon, puis des voix. Indistinctes mais bien présentes. Un bruit de chute. Elle se précipita hors de sa cachette.

Elle dévia le sort in extremis. Le sort que Nicholaus venait de lui lancer. Penché sur un homme brun, ficelé et se tortillant au sol. Les mèches qui dissimulaient ses traits se dégagèrent alors que ce dernier tentait de se tourner vers elle. Elle crut … N’était-ce pas … ? Non. Ce n’était pas possible. Et le moins urgent. Nicholaus avant toute chose.


« C’est moi, Nicholaus. » dit-elle le plus calmement et le plus distinctement possible. « C’est Célène. »


Sa voix. Il ne pouvait pas la voir, alors il fallait qu’il entende quelque chose d’elle. C’était tout ce dont elle disposait pour faire face à la détresse froide et dangereuse de son ami. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait dans cette pièce, de ce qui avait conduit le Mélomane à de telles extrémités mais deux choses étaient sûres. D’une part, elle n’en saurait rien tant que la situation n’aurait pas été désamorcée. D’autre part, malgré qu’elle se soit signalée, c’était elle sa nouvelle cible.


« Expelliarmus ! »


La baguette de Nicholaus s’échappa de ses doigts, interrompant le nouvel enchantement qu’il s’apprêtait à lui destiner. Elle s’en voulut avant même d’avoir prononcé la formule. Elle avait détesté avoir à faire ça. Même si elle n’avait eu d’autre choix, même si elle n’avait fait que se défendre. Elle avait franchi une barrière que jamais elle n’aurait pensé avoir à ériger.

Elle tenta un pas, rendant volontairement sa démarche plus lourde pour qu’il sache où elle se trouvait. Un second, prudent. Melchior n’avait pas apprécié sa petite démonstration et l’avait rejointe, prêt à lui fondre dessus. Avant de s’arrêter lorsqu’il eut reconnu son odeur.

Les rouages de son cerveau tournaient à plein régime, compartimentaient, analysaient … La Langue-de-Plomb espérait ardemment que cette preuve supplémentaire aiderait le sorcier qui semblait loin, si loin de la réalité. Dans laquelle elle n’avait aucun moyen de le ramener s’il n’acceptait pas que c’était bien elle, en tant que personne, qui se trouvait là.


« Je suis désolée. Mais il faut que tu m'écoutes, Nicholaus. ‘ Pommes ‘, c’est le dernier mot de notre dernière conversation. Juste avant que je file, tu m’as demandé ce qui me ferait plaisir de manger quand je te rendrais visite la prochaine fois et je t’ai dit ‘ des muffins aux pommes ‘. »


Le ton le plus doux possible bien que les muscles tendus à l’extrême, toute son attention était concentrée sur son ami. Elle risqua simplement une œillade sur le spectateur de cette brève et étrange scène. Son sang se glaça. Elle n’avait donc pas rêvé. Sirius. Bordel.
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Sam 19 Oct - 19:32




Nicholaus - Sirius - Célène


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Début Octobre1978

Appartement de Nicholaus

Melchior au creux du bras, Nicholaus percevait nettement la respiration quelque peu sifflante de l'autre sorcier, plus rauque et plus courte. Mais c'était un détail qu'il ne parvenait guère à prendre en compte, qu'il ne savait analyser en cet instant, bien trop focalisé sur la situation en particulier. Sur l'aura ectoplasmique qu'il percevait et le silence trop long à son goût dont se targuait l'autre homme. Du moins d'après le référentiel quelque peu chamboulé et abîmé du crépusculaire.

Il resserrait davantage ses doigts sur le bout d'aubépine, crispant un peu plus la mâchoire alors que la fatigue nerveuse résultant de sa précédente et trop proche crise essayait de le faire sien lorsque que Sirius ouvrit enfin la bouche. Rapidement. Trop rapidement. Ses mots plurent sans que le Crépusculaire ne puisse tous les comprendre. Sans que le blond ne puisse se défaire des quelques autres que sa maladie insérait dans les propos du jeune Phénix.

"Mensongeries. Uniquement, complètement et absolument qu'un tissu vocal tissé de mensonges et faux-semblant."
Murmura vaguement Nicholaus, le ton froid, agacé et quelque peu perdu. Cela n'allait pas, ne correspondait pas à un schéma connu. Et en plus ils avaient osé fusionner l'ectoplasme dans un esprit encore jeune afin d'espérer l'adoucir et le piéger.

"Une erreur de plus qui ne fonctionnera pas, sachez-le."
Lui laisser le bénéfice du doute? Nicholaus n'avait aucun doute. Jamais ou presque. Les choses étaient ce qu'elles étaient, rien ne pouvait réellement en confié au hasard. Et le jeune sorcier ligoté dans son salon ne dérogeait pas à la règle. Pas après ses agissements. Pas après ses paroles. Pas après le flux ectoplasmique que l'ancien-oubliator devinait et entendait. Et il était rare que les anciens esprits choisissent un corps vraiment divergeant.

Son ton s'était fait plus expéditif, plus agacé, même s'il ne savait plus vraiment à qui il parlait.

"Disparaître?" Il ricana froidement. "Pour mieux revenir me hanter ultérieurement?"

°° MAis crooâaa-nous! Je ne veux presque rien! Même pas te laisser un crapaud-trèfle dans le coin! Même si tu en aurais fichtrement besoin..°°

"Pas de crapauds non plus." Rétorqua t-il à la deuxième voix qui fusionnait avec celle du Black.

"Je vous laisse une dernière chance pour que la seule vérité puisse dépasser vos lèvres, après..."
La menace était claire. Et bien qu'il ferma brièvement les paupières pour contrôler les tremblements qui menaçaient de le secouer, il n'en demeurait pas moins prêt à la mettre en œuvre. Qui que soit le gamin, il l'avait attaqué, suivit, piégé, apporté un ectoplasme avec lui, connaissait sa demeure, ses faiblesses, son..

Un coup à la porte. Le sort fusa. Le Black fut réduit au silence sans plus de cérémonie et le geste de Nicholaus fut sans équivoque. Il n'était pas dans son intérêt d'essayer d’émettre le moindre bruit collatéral.

La panique parcouru tout aussi rapidement les veines de l'ancien Poufsouffle, ses lèvres se pincèrent en une moue douloureuse. La main crispée sur la baguette, il patienta quelques instants de plus, mal à l'aise mais toujours aussi dangereusement froid et distant.

Le flereur avait quitté les bras de son maître pour observer la porte d'un air hésitant sans s'éloigner pour autant du Rosenhirsh.

Un deuxième coup. Puis plus rien. Nicholaus ne sentit même pas la goutte de sueur froide qui dévalait son épiderme, avant de se tourner à nouveau vers Sirius, le visage dénué de toute émotion si ce n'était un air toujours aussi froid et implacable. S'il était déja effrayait quelques minutes plus tôt, ce n'était rien avec cet instant où il se baissa sur le jeune homme en murmurant d'un ton qui ne tolèrerait aucun manquement.

"Qui sait que tu es ici? Avec qui as-tu osé partager.."
Un bruissement, une présence, Melchior qui se raidit contre sa jambe. Nicholaus n'hésita pas un seul instant et un sort fusa sur la silhouette qu'il ne faisait que deviner. Sans tourner le dos au Gryffondor à ses pieds, il s'était repositionné pour faire face à cette nouvelle menace. Que l'autre ait réussit à contrer son sortilège et essai de se faire passer pour Célène ne lui disait rien qui vaille. Son esprit était bien trop chamboulé, éreinté et enfoncé dans son angoisse pour tâcher d'analyser les choses de façon adéquate. Aucun souvenir de la présence prévue de la jeune femme, il n'y voyait là qu'une présence néfaste et imposée de plus, qu'un rouage supplémentaire et étrangement hasardeux dans le vaste complot dont il se savait la victime depuis des années.

Écouter davantage la voix enjôleuse n'était qu'un piège de plus dans leur jeu. La nouvelle présence était aussi dangereuse qu'angoissante, il n'avait pas droit à l'erreur, il..

Sa baguette lui échappa dans un cri rauque angoissé alors qu'il sentait les tremblements reprendre leur dû sur son corps, sa gorge se serrer et ses muscles se crisper. Il était sûr d'avoir fait rouler l'arme du sorcier neutralisé non loin...Mais n'avait pas eut le temps de la localiser d'un sortilège plus tout. Quelle erreur!

Pinçant les lèvres, il recula alors que Célène avança d'un pas, le dos droit, le visage froid et hagard. Aussi dangereux que perdu.

« Je suis désolée. Mais il faut que tu m'écoutes, Nicholaus... »

La jeune femme reprit la parole. La voix calme et posée de cette dernière, a défaut de le rassurer évita de l'enfoncer davantage dans sa paranoïa sournoise. Il ouvrit brièvement la bouche pour la refermer aussitôt, reculant encore un peu jusqu'à frôler la petite commode qui supportait une vieille lampe inutile mais familière. Le grain du bois puis du napperon de dentelles sous ses doigts le rassurèrent légèrement.

tu m’as demandé ce qui me ferait plaisir de manger quand je te rendrais visite la prochaine fois et je t’ai dit ‘ des muffins aux pommes ‘. »

"Je... Peut-être."
Avoua t-il difficilement après les quelques mots de la Sorcière.

Il avait du mal a réfléchir, à se souvenir de ce qui était réel ou non. N'était-ce pas une ruse de plus? Un autre piège? Pourtant il avait l'impression que ce n'était pas un hasard effectivement s'il avait justement préparé ces mêmes muffins plus tôt dans la journée..Où était-ce une impulsion mentale qu'essayaient de lui imposer les deux êtres?

Le souffle court, le dos courbé, Nicholaus baragouina plusieurs mots incompréhensibles tout en se prenant la tête entre les mains, fermant les yeux, passant plusieurs fois ses doigts dans ses cheveux en les tirant en arrière inlassablement tout en soupirant profondément.

"Disparaissez."
Cracha t-il presque inintelligiblement.

"Oubliez-moi...Pour une fois, pour cette fois.."
Rajouta t-il, la voix dans un étrange entre supplique et ordre.

Juste oblitérer tout ce qui n'était pas lui, pas réel, pas sain ni neutre. Juste laisser sa migraine et sa crise éclater pour oublier tout le reste ensuite et recommencer, encore, jusqu'à la prochaine fois.
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Message par Sirius Black Dim 27 Oct - 19:36

Mensonge ? Mais non ! Pas du tout, c'est ; non ! C'est la vérité, merde ! Enfin presque, à peu de choses près, mais il ne pouvait pas savoir que ce n'était pas un hasard si je l'avais attaqué, n'est-ce pas ? Et puis il a une tête de mangemort, qu'est-ce que j'y peux moi ? Je n'ai pourtant pas le loisir d'en placer une ; pas le cran, peut-être. Difficile de défendre ma fierté et mon courage dans une situation pareille, inutile de le nier. J'ai franchement peur, je ne vois pas comment je pourrai me sortir de là. Je suis .. pour ainsi dire mort. Le type n'a pas l'air décidé à me laisser partir et il est persuadé que je fais partie de, j'en sais rien, une conspiration contre sa pauvre petite personne. Putain mais, il délire ! C'était, définitivement, une très mauvaise idée.

« Disparaître ? Pour mieux revenir me hanter ultérieurement ? Pas de crapauds non plus. »

... Hein ? Pardon ? Mais c'est toi le crapaud ! .. Bon, je me tais, je la ferme, évidemment. Je regarde fixement ce type complètement malade, en essayant de garder une respiration régulée. Il faut que je me fasse discret, j'ai pas envie de ... d'y rester. Il a l'air parti dans un espèce de délire ... et rien de ce que je lui dirai n'atteindra probablement son cerveau sénile et visiblement détraqué.

Lorsque l'aveugle prononce sa dernière phrase, je sens la tension qui apparait entre mes omoplates et je m'applique à desserrer les poings. Réfléchir. Il faut que je réfléchisse, trouve une solution, quelque chose à faire. Sauf que je suis ligoté contre le canapé, que ma baguette est loin de moi, et que je suis toujours en joug.

Un coup à la porte ; je sursaute. C'est le geste de trop, mon cri de surprise face à l'attaque de l'homme refuse de sortir au grand air et s'étrangle dans ma gorge sans le moindre bruit. Ma respiration même haletante refuse de produire le moindre décibel et au final, seul le bruissement de mon vêtement contre le canapé alors que mes épaules glissent jusqu'au sol retentit dans la pièce soudain emprunte d'un silence de mort. Et comme ça, je ne vois plus l'handicapé. de mieux en mieux ...

Je ferme les yeux et me concentre sur les battements de mon coeur en espérant les calmer. C'est de toute façon ce que je peux faire de mieux.

« Qui sait que tu es ici ? Avec qui as-tu osé partager.. »

Non mais, il est complètement con ou, aussi angoissé que moi ? Il vient de me lancer un sort de silence, je vais avoir du mal à lui répondre ! Il n'a de toute façon pas le temps de finir sa phrase ; le bruit d'un sort qui fuse remplace les mots qu'il aurait pu articuler. Ou baragouiner. Paix à ton âme, ô toi qui pénètre en ces lieux étranges et habités de façon si particulière. Ou, par un homme si particulier, hum.

« C’est moi, Nicholaus. » ... Cette voix. Bon sang ce n'est quand même pas ... « C’est Célène. ». Merde.

Est-ce que je suis soulagé, ou encore plus angoissé qu'avant ? Avec elle ici, le type ne touchera pas à un seul de mes cheveux. Par contre elle ... Elle risque bien de me faire la peau. Et encore mieux que lui ; elle tient ici la meilleure occasion du monde de me faire expédier de l'ordre. ... Merde, merde, merde.

Je ne bouge plus. Plus le moindre mouvement, le moindre bruit ; j'ose à peine respirer, même si je sais qu'aucun son ne s'échappera d'entre mes lèvres. Il faut que je me fasse oublier. Vraiment. Je me suis foutu dans la merde et forcément, il faut que ce soit Célène qui débarque ! Ca ne pouvait pas être une femme de ménage, non ?

Une autre attaque. Qui est-ce ? Ledit Nicholaus, ou Célène ? ... Célène, apparemment. Elle vient de l'attaquer. Elle est DESOLEE ? Comment ça ? Non mais hé oh, ce type est un malade ! Il est bon pour l'asile ouais, et elle est désolée de l'attaquer ? Elle le connait ? Bon sang mais il faut m'expliquer quelque chose là ... Et voilà l'autre qui nous demande de dégager, après cette sympathique conversation sur les muffins au pommes. Il faut bouger ; c'est avec grand plaisir. Maintenant si crevette veut bien annuler ces sorts et me permettre de me sauver, je ne suis pas contre !
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Message par Célène Fraser Sam 16 Nov - 3:06

Nouveau pas d’une prudence extrême vers Nicholaus. D’un regard circulaire, elle tenta d’apercevoir sa baguette, finalement trop loin d’eux pour qu’elle aille la récupérer. Elle avait tout juste réussi à capter son attention, il lui paraissait inconcevable de briser le mince fil établit entre eux avec ce geste, aussi rassurant aurait-il pu lui paraître. Ou pas du tout, d’ailleurs. Avec l’ex-Oubliator, elle n’était jamais sûre de rien.

Elle n’était d’ailleurs pas convaincue que sa stratégie soit la meilleure non plus. Jamais il ne l’avait confronté à une telle situation et elle craignait de le précipiter davantage dans les abîmes de sa folie en s’y prenant ainsi. Malheureusement, elle n’avait pas grand choix.

Oblitérant totalement Sirius pour le moment, elle plia légèrement les jambes pour se saisir doucement de Melchior. Le fléreur, alerté par des signaux que seuls les animaux aussi intuitifs que lui étaient capables de sentir, s’était approché des deux silhouettes et passait près d’elle.


« D’accord, d’accord, on va te laisser tranquilles … » répliqua-t-elle à ses injonctions aux sons contradictoires. « … Mais tu veux bien t’assoir un peu avant ? »


L’animal entre les bras, Célène le caressait avec application, jusqu’à ce que ses ronronnements sonores envahissent la pièce. Elle espérait que grâce à eux, son ami éprouverait moins de difficultés à fixer son attention sur cette réalité et donc, sur elle.

Cela dû produire l’effet escompté puisqu’au bout d’un moment, Nicholaus accepta mollement sa requête. Son trouble grandissant lui serrait la gorge et le cœur. La souffrance qu’il endurait visiblement, au vu de ses traits crispés, était éprouvante pour elle aussi. Elle n’avait aucun sort de soin, aucune potion à disposition. Rien d’efficace. Rien que sa présence et son ton délicat. Cette quasi-impuissance la rongeait.


« Et si je t’apportais quelque chose à boire ? » reprit-elle lorsqu’il fut assis, déposant Melchior sur le bras du fauteuil. Elle vit son ami se crisper davantage, certainement incommodé par son zèle. « Je vais partir, je te le promets. Dès que je serai sûre que tu vas bien. »


C’était un peu stupide, vu de l’extérieur. Evidemment qu’une tasse de thé n’aurait rien de revigorant, étant donnée l’abîme dans laquelle il était en train de se précipiter. Il fallait connaître le cheminement de sa démarche pour saisir ou elle voulait en venir ; lui rappeler un acte de la vie ordinaire, laisser transparaître sa personnalité autoritaire et soucieuse afin de donner un poids supplémentaire à la réalité de sa présence … Le réinscrire dans un univers palpable, dans un quotidien rassurant. La Langue-de-Plomb n’avait rien d’une psychomage, mais en bonne Serdaigle réputée pour son assiduité, avec un ami tel que celui-ci, elle avait quelque peu travaillé son sujet.

Assez pour en retenir quelques leçons, elle l’espérait.


« Réfléchis à ce qui te ferait plaisir. Pendant ce temps, si jamais toi tu ne t’en sens pas capable, peut-être Sirius ici présent va-t-il pouvoir m’expliquer pourquoi tu as dû en venir à de telles extrémités envers lui. »


Son regard d’acier s’était soudain braqué sur le grand brun muet et saucissonné. Si elle avait fait semblant de ne pas le considérer jusqu’à présent, il était probable qu’il aurait préféré que cela continue ainsi. Son œillade à elle seule trahissait toute la rage froide et la suspicion qui l’habitait. Qu’importe qui avait attaqué l’autre en premier, ce que diable pouvait bien faire le gamin chez Nicholaus, il avait plutôt intérêt à présenter de bons arguments.


« Bien sûr, il va parler calmement, ne faire aucun geste brusque et même te rapporter ta baguette lui-même, parce qu’il comprend que sinon, ça risque de vraiment très mal se terminer pour l’un de vous. Et il ne veut pas, n’est-ce pas, Sirius ? »


Autant elle s’était adressée au Rosenhirsh avec beaucoup d’empathie, autant elle était à la limite de l’irrespect concernant le Phénix. A croire qu’elle avait inversé les rôles et que c’était lui le sorcier handicapé dans cette pièce. Sans compter la menace sous-jacente. Elle guetta un hochement de tête de la part de Sirius, signe qu’il avait bien saisi et d’un coup de baguette, fit disparaître ses entraves, ainsi que le sortilège de mutisme dont il était affligé.
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Mer 27 Nov - 16:43




Nicholaus - Sirius - Célène


I know you're a villain !

Début Octobre1978

Appartement de Nicholaus

Une nouvelle hésitation, une grimace entre douleur et incompréhension alors qu'il entendait le ronronnement de Melchior s'élever. Le Flereur était un animal, il ne pouvait être concerné par tout ce qui se passait ici et ailleurs, il n'était pas ciblable par ces monstres, il ne pouvait.. Mais et si?

Nicholaus hésita, les doigts serrés dans ses cheveux, sur l'arrière de son crâne, se mordant légèrement la lèvre.

"Je..Préfère rester là."

Se contenta t-il de murmurer d'une voix brisée à la demande de la Langue-de-Plomb. S'assoir aurait été se rendre vulnérable, dans une position trop artificielle, trop peu rassurante, bouger, se délier, prendre une chaise, un fauteuil, il en frissonnait rien que d'y penser. Mieux valait ne pas y penser du coup. Mais il finit malgré tout par obtempérer, en s'asseyant à même le sol, jambes repliées sous lui.

Le souffle court, Nicholaus tentait vaguement de s'accrocher à sa présence qu'il commençait à accepter pour ce qu'elle était, mais son trouble était toujours aussi entier, son regard vide crispé, trop de choses essayant de percer sa conscience. Il en avait presque oublier Sirius, masse silencieuse qui n'était qu'un stimuli déclencheur de plus. Presque oublié sa baguette disparue, arrachée. Presque bercée par la voix de la jeune femme.

Avant qu'elle n'essaie de pousser plus loin.

Le Crépusculaire tiqua, l'intrusion était de trop, trop proche de lui, de sa douleur, de son état instable. La Sorcière s'en rendit bien sûr compte immédiatement et changea doucement de tactique tout en gardant le ton bas de celui que l'on réserve à un enfant blessé et terrorisé. Malgré tout l'image du verre et de son liquide connu restait ancré dans l'esprit du Rosenhirsh. Une stimulation peut-être pas si néfaste que cela malgré la conséquence primaire chez le Sorcier.

« Je vais partir, je te le promets. Dès que je serai sûre que tu vas bien. »

"Humm...Je..Oui"

Articula t-il difficilement. S'assurer de sa santé? Chaque mot le percutait davantage, chaque souffle semblait lui arracher un peu plus de sang-froid, chaque mouvement de la jeune femme était un crissement de papier de verre. Pourtant l'image de la boisson restait accrochée à son esprit.

"Peut-être...Du lait"

Rajouta t-il dans un effort amère et froid. Après un long temps de réflexion. Il alla même jusque fermer les paupières, respirer lentement, longuement. Preuve même que l'agent du Ministère avait réussit à dénouer le tourbillon implacable de la crise dans laquelle il dérivait inexorablement. Malgré son état d'aveugle, clore les yeux témoignait à la fois d'un besoin de s'isoler du reste du monde, comme la capacité d'accepter de ne plus tout y discerner.

Silencieux, il continuait d'écouter la voix sure et aux accents connus de Célène, se focalisant davantage sur son ton que sur les mots et leurs sens. Le changement de tonalité, bien que contrôlé de la Phénix influa ainsi sur l'aveugle, le blessant davantage, le faisant reculer à nouveau dans son mur de paranoïa et de solitude étrangement mêlés.

"Non.." Murmura t-il.

Était-ce une réponse à la demande de Célène pour Sirius? Uniquement à son ton courroucé qu'il ne pouvait supporter? Au reste? Lui-même ne le savait pas. Mais il se recroquevilla davantage.

Évidement la née-moldue s'en rendit rapidement compte, adaptant ainsi son comportement à nouveau, changeant de méthode et poussant finalement son jeune comparse au silence, lui désignant la porte.

S'il n'en vit rien, même s'il s'était à nouveau perdu un peu plus dans son esprit, Nicholaus ne put qu'apprécier de ne pas être à nouveau mis en relation avec l'autre..La voix. Celle qui était la cause de tout. Et ne pas penser au fait que Célène venait vraisemblablement de le sauver. Il fut juste soulagé d'entendre le sorcier quitter la pièce. Il le regretterait probablement plus tard, son esprit méticuleux et analytique le rattraperait et lui montrerait ses erreurs. Mais plus tard. Là cela faisait uniquement un élément perturbateur en moins, et pas des moindres.

Il grimaça vaguement en entendant les protections de sa porte être levés mais ne dit mot.

Pas plus lorsque Célène se rapprocha un peu plus et lui expliqua qu'elle lui avait déposé une tasse de lait juste à côté, lui énumérant précisément la distance. Avant de partir à son tour non s’en s'être attardée quelques secondes et lui avoir murmuré qu'elle reviendrait plus tard. Avec un délai précis afin qu'il ne puisse être surprit, même si elle ne pouvait elle-même être sure qu'il l'ait prise en considération.

Il ne fallut que peu de temps après le départ des deux sorciers pour que Melchior s'approche doucement de son maître recroquevillé et silencieux. Bien plus de temps pour que ce dernier touche le bord rassurant et étrange de la tasse, la ramène vers lui avant de la soulever et la tenir à deux main comme si c'était le dernier objet au monde. Sans encore oser la porter à ses lèvres.
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Message par Sirius Black Ven 29 Nov - 13:57

« Réfléchis à ce qui te ferait plaisir. Pendant ce temps, si jamais toi tu ne t’en sens pas capable, peut-être Sirius ici présent va-t-il pouvoir m’expliquer pourquoi tu as dû en venir à de telles extrémités envers lui. »

Le regard que Célène pose sur moi me fait frissonner. Expliquer ce qu'il s'est passé ? Il s'est passé que j'ai déconné. Ok ? Y'a pas besoin d'en dire plus. Vraiment pas besoin. Je suis encore vraiment tendu et si les battements de mon coeur ont commencé à ralentir, je n'en suis pas moins à des lieux d'être fier. Même si j'essaie de tout faire pour ne pas le montrer et que le regard que je rends à la phénix se veut inexpressif. Le tressaillement de mes lèvres trahit en revanche la grimace que je peine à retenir. Je suis. Vraiment. Dans la merde. Même si à priori je ne risque plus d'y rester.

« Bien sûr, il va parler calmement, ne faire aucun geste brusque et même te rapporter ta baguette lui-même, parce qu’il comprend que sinon, ça risque de vraiment très mal se terminer pour l’un de vous. Et il ne veut pas, n’est-ce pas, Sirius ? »

Non mais pour qui elle me prend ? Mes traits se tendent, à nouveau. Je suis pas un larbin, ni un elfe, si elle veut que ce fou furieux récupère sa baguette, elle n'a qu'à lui indiquer sa position, ou alors aller la lui chercher elle-même. Et d'un autre côté, l'irrespect qu'elle me témoigne presque ne fait pas que m'indigner. Sa voix froide me promet des conséquences sans aucun doute regrettables de tout ce bordel. Et ça ne me plait pas. Du tout. Sans dire que j'ai peur, encore, je reconnaîtrai que l'angoisse commence à remonter. Que va-t-elle faire ? Me faire renvoyer de l'Ordre ? Je sais qu'elle en a le pouvoir ... Aussi je ne bronche pas. Je hoche la tête. Un mouvement de baguette de Célène, et les cordes se relâchent alors que je sens mes cordes vocales se décoincer. Ou se détendre. Je sais pas ce qu'il leur est arrivé, enfin en tout cas j'ai le sentiment de pouvoir à nouveau les utiliser correctement. Ce que je me garde bien de faire. Sans un mot, sans un bruit, je me redresse sur les coudes avant de m'asseoir, et masse mes poignets endoloris. Ce mec est aveugle, visiblement dérangé, mais il sait utiliser la magie, ça c'est le moins que je puisse dire. Ce que je ne fais bien entendu pas.

Je me relève, cherche ma baguette des yeux, en évitant volontairement de regarder Célène ; vais la récupérer alors que ledit Nicholaus conteste mon éventuelle prise de parole. Tant mieux ; on est d'accord. Youpi, c'est la fête. Je sens l'épicéa entre mes doigts ; le serre fermement, comme pour m'y accrocher. Ne le lâche plus. J'avise la baguette de l'aveugle sur le sol un peu plus loin. De mauvaise grâce, je vais la récupérer et la dépose sur le sol, près de lui, en faisant attention de ne pas le toucher. Il l'aveugle nous demande une nouvelle fois de sortir. Sans même attendre l'accord de Célène, sans lui jeter un oeil, je me dirige à grands pas vers la porte. La franchis.

Et enfin je respire, échappé de ce trou inquiétant. Dangereux. Mes épaules viennent s'appuyer contre le mur, à quelques pas de la porte, et je passe mes deux mains sur mon visage, sans lâcher ma baguette. J'inspire profondément ; expire. Ferme les yeux, gardant les deux paumes appuyées contre la figure. Bon sang. C'est fini. Ce type ne sera plus qu'un souvenir et jamais je ne remettrai les pieds ici. Ja-mais. Bon sang, je n'arrive pas à croire ce qui vient de se passer. Ca m'apprendra à me comporter comme un con ... Inspiration. Expiration.

Je sursaute en sentant une poigne autour de mon poignet. Ai un haut le coeur en comprenant que le tube-bizarre-et-horrible de transpanage me tire vers le haut. Je me crispe et saisis de ma main libre le poignet qui m'agrippe. Le sol revient ; je titube, lâche la personne à l'origine de ce transplannage. Ma respiration est redevenue irrégulière. Je peste, relève un regard courroucé vers ... Célène. Regard courroucé devient fuyant et trouve soudainement intéressante la rampe de l'escalier, juste un peu plus loin. Je me tourne sur le côté, offrant mon profil à Célène, la baguette toujours serrée dans mon poing à m'en blanchir les phalanges.

La voix de la jeune femme retentit, neutre. Absolument neutre, et froide. Je reste immobile, puis baisse la tête, furtivement. « Rien. » Je jette un oeil à la jeune femme ; enfin. Je n'accroche pas son regard plus d'une seconde et retourne contempler l'escalier. « Il s'est rien passé. ». La porte est juste là bas. Je la regarde un instant ; fais un pas dans sa direction. Un deuxième. « Je vais rentrer. »
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Message par Célène Fraser Mar 3 Déc - 22:18

Célène se mordit la lèvre. En tentant de ramener Sirius dans le présent de Nicholaus, elle avait fait une erreur. Elle aurait dû continuer de l’ignorer, rester concentrée sur son ami qui, peu à peu, semblait s’apaiser grâce à sa présence.

Dans sa colère, elle était allée bien trop vite et risquait de perdre complètement l’ex-Oubliator. Le Black ne devait plus exister. Elle non plus, pour le moment.

« Bien. Très bien, Nicholaus. Je vais seulement aller te chercher à boire alors. » finit-elle par articuler tandis qu’elle se redressait lentement et s’éloignait vers la cuisine.


Economisant ses geste, elle se contenta d’un accio informulé pour faire sortir des placards tasse et lait. Tandis que le contenant se remplissait, suspendu dans les airs, elle aperçut les gâteaux qu’il avait préparés à son attention. A cette vision, elle sentit sa hargne monter d’un cran et ce fut avec un visage encore plus fermé qu’elle retourna au salon.

La Langue-de-Plomb constata que Sirius avait exécuté la première partie de son ordre. Heureusement pour lui. Elle ne lui adressa d’ailleurs pas le moindre regard alors qu’elle s’approchait de Nicholaus, déposant la tasse sur la table devant lui, à grand renfort de bruits caractéristiques et ordinaires afin qu’il puisse en repérer la position, le niveau du contenu et tout ce dont il aurait besoin.


« Je reviens dans deux heures. Très exactement deux heures. Pas une minute de plus. » reprit-elle de son ton doux. « Reste ici, s’il te plaît. Pour moi. »


Elle doutait qu’il aille où que ce soit physiquement dans cet état, néanmoins, psychiquement, c’était une autre paire de manches. Aussi usa-t-elle du stratagème qu’elle haïssait le plus – après l’avoir désarmé –, le chantage affectif. En s’incluant à la fin de son discours, elle menaçait de le faire culpabiliser s’il ne parvenait pas à résister aux abysses de sa maladie. La dernière carte qu’il lui restait. Un barreau de plus de grimpé dans l’échelle de sa fureur alors que Sirius en profitait pour se carapater.

Un dernier regarde vers son ami. L’avait-il ne serait-ce qu’entendue ? Elle ne pouvait en être certaine. Il conservait sa posture prostrée, le bol qu’elle lui avait apporté bien serré entre ses doigts tremblants.

Elle soupira avant d’emboiter le pas au jeune Phénix. De nouveaux coups de baguette, elle réussit à percer le gros des sortilèges de sécurité, juste de quoi leur laisser le temps de sortir. Mais aussitôt débarquèrent-ils sur le palier que Célène se saisit du poignet du Black.

Son esprit avait déjà relégué le problème Nicholaus à l’arrière-plan. Un autre genre de combat, beaucoup plus périlleux, l’attendait. Et il était hors-de-question de le repousser ne serait-ce qu’une minute de plus. Sa stratégie était déjà en place alors qu’ils atterrissaient sur le palier. Son palier.
Elle n’avait pas hésité une seconde à le ramener chez elle, alors même qu’il ne connaissait pas son adresse auparavant. Ils avaient besoin d’un lieu calme, isolé. En d’autres termes, un endroit où nul ne pourrait surprendre leur échange.

Elle ne fut pas surprise de voir Sirius lui échapper. Ou plutôt, tenter en se détachant d’elle dès qu’il eut pied à terre. A l’agacement du jeune homme se heurta l’impassibilité de sa tutrice.


« On discutera à l’intérieur. » énonça-t-elle d’une voix beaucoup trop calme pour être honnête pendant qu’elle cherchait ses clefs éternellement planquées au fond de son sac.

Elle met la main dessus au moment où le Sang-Pur commence à se diriger vers la porte donnant sur les escaliers, assurant qu’il n’y a aucun problème. Refusant de s’expliquer. Visiblement très désireux de la fuir. D’échapper aux conséquences de ses actes.


« Je crois qu’il y a eu un petit malentendu. » relève-t-elle immédiatement. « Tu vas rentrer ici, chez moi, et tu vas t’expliquer. Ce n’est pas une proposition, Black. C’est un ordre. »


Ses yeux sont froids comme la mort. Il n’y a pas d’autre expression pour les décrire. Sa poitrine se soulève pourtant avec tranquillité alors que les serrures cèdent sous ses gestes précis. Elle ne se presse pas. Peut-être est-ce, au final, ce qu’il y a de plus inquiétant dans son attitude.


« Parce que si tu ne le fais pas, si tu me tournes le dos, crois-moi que ce qu’il t’a fait subir sera doux en comparaison de ce qui t’attend. »


Le battant grince légèrement sur ses gonds.


« Je te conseille d’abandonner cet air buté. » reprend-elle, un sourcil haussé, après avoir relevé l’expression mauvaise de son interlocuteur. « Et de te montrer extrêmement convaincant. Entre. »


Cette fois, la porte s’ouvrit complètement. Célène se recula du passage, invitant son hôte à passer en premier.
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Message par Sirius Black Lun 23 Déc - 21:33

« Je crois qu’il y a eu un petit malentendu. » Evidemment ... « Tu vas rentrer ici, chez moi, et tu vas t’expliquer. Ce n’est pas une proposition, Black. C’est un ordre. » Les premiers mots de Célène ne m'ont pas arrêté dans ma marche vers la porte. Les derniers en revanche ... Un ordre. En tant que tutrice dans l'Ordre ? Son ton dégage en tout cas assez de menaces pour me faire prendre son injonction au sérieux. Désormais immobile, j'attends la suite sans un mot, hésitant. Je n'ai pas envie de cette confrontation. Pas besoin non plus : le cours des événements m'a bien fait comprendre que c'était une connerie et que refaire ce genre de choses serait tout sauf une idée brillante. Je suis plus un gamin. Je n'ai plus besoin qu'on me le dise pour comprendre que j'ai déconné ; pas toujours, en tout cas -pour les relations humaines c'est une autre histoire, mais il n'est ici pas question de ça-. J'ai compris ce qu'il y avait à comprendre. Pas besoin de remontrances. Merci. Au revoir.

« Parce que si tu ne le fais pas, si tu me tournes le dos, crois-moi que ce qu’il t’a fait subir sera doux en comparaison de ce qui t’attend. »

Au revoir .. ou pas. Le nœud qui commençait à disparaître au fond de ma gorge se resserre d'un coup et j'en oublie une seconde de respirer. Est-ce qu'elle me fait peur ? Non. Non ... Pas question de le reconnaitre en tout cas. La menace est cette fois explicite et défier Célène comme je m'apprêtais à le faire pourrait s'avérer réellement dangereux. Une partie de moi se demande franchement jusqu'où elle irait pour tenir la promesse qu'elle vient de formuler. L'autre se dit qu'il serait plus sage de ne pas chercher à le savoir. Et même si la sagesse n'a jamais été ma préférée dans l'histoire, je n'ai pas envie de tenter le diable. Pas cette fois. Je vais la suivre, puisque c'est ce qu'elle veut. Et après je rentrerai chez moi, et me débrouillerai pour oublier cette histoire. Ca valait surement mieux.

Je me retourne, contrarié, les lèvres serrées et déterminé à ne pas les desceller. Pas pour l'instant en tout cas. Tout ça est parfaitement inutile. Qu'est-ce qu'elle cherche ? Son copain l'handicapé pourra lui donner toutes les infos qu'elle veut. Alors elle cherche quoi putain ? A m'engueuler ? Ca lui fait peut-être plaisir remarquez. Donc quoi, je rentre, elle rentre, elle pète son plomb, je me tire, et c'est réglé ? .. Si ça pouvait être si simple.

« Je te conseille d’abandonner cet air buté. » Je serre les dents. Elle me soule. Déjà. « Et de te montrer extrêmement convaincant. Entre. »

Et encore des menaces, qui plus est. Mieux vaut être en colère contre elle que mort de peur, non ? Ca doit être la raison pour laquelle je n'essaie pas de me calmer, en passant à grandes enjambées devant elle pour pénétrer dans son appartement. Je fais quelques pas dans la pièce, me retourne vers la porte qu'elle referme derrière elle. Je prends rapidement la parole, avant elle -si elle avait l'intention de le faire-, d'un ton qui reflète une certaine agressivité.

« Pourquoi tu m'as amené ici ? Ton copain le fou furieux peut pas te donner les informations qu'il te faut ? J'ai rien à te dire Célène. Je sais que j'ai fait une connerie, j'ai pas besoin de tes leçons de morale. Alors retourne le voir, et fous-moi la paix. Je voudrais rentrer chez moi. »
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Message par Célène Fraser Sam 28 Déc - 19:37

Elle a bien cru qu’il ne s’exécuterait pas. La Langue-de-Plomb en a connu, des types coriaces, mais elle doit bien avouer qu’il fait partie des branches hautes de ce genre de caste. Bien qu’au final, elle n’en aurait peut-être pas attendu moins de sa part. Sirius fait honneur aux stéréotypes des griffons. Et surtout, surtout, il ne connait pas bien sa tutrice. Il semble ne voir en elle que l’emmerdeuse patentée qui aboie plus qu’elle ne mord. Renfrognée, plus renfermée que véritablement mystérieuse.

Heureusement pour lui, il ne fait pas l’erreur de vérifier ces potentielles exactions sur sa personne et finit par s’exécuter. En montrant toute sa mauvaise grâce, tout l’inconfort que lui imposent les contraintes de cette situation. Disons qu’il a accédé à un ordre sur deux, ce qui n’est déjà pas si mal, vu l’oiseau.

Mais pas suffisant pour Célène.

Tandis qu’elle referme la porte derrière eux, réactivant les serrures et autres sorts de protection, il lui porte le coup de grâce en osant, une fois de plus, s’attaquer à Nicholaus. Devant elle. Chacun de ses mots raisonnent comme des injures, comme le plus grand manquement au respect dont il aurait pu faire preuve.

Pourtant, quand elle reporte ses prunelles impavides sur lui, elle n’a pas bronché. Ne s’exprime pas davantage lorsque leurs regards se croisent. Aucun mouvement brusque. Nulle attaque soudaine en réponse à son discours fielleux.

Elle se contente de se défaire de son manteau et de remettre les clefs dans son sac.


« Passons au salon. » rétorque-t-elle finalement.


Encore une fois, le libre-arbitre du Black concernant un veto quelconque n’est pas de mise. Le suivant de près tandis qu’il est bien forcé d’entrer dans le living, elle s’assoit dans un des fauteuils. Entreprend de fouiller dans son éternelle besace élimée.


« Tu peux t’assoir. Les meubles ne mangent personne ici. »


L’appartement respire l’absence de poussière. Tout est dans un ordre parfait. Pas de vaisselle sale qui traine. Même les quelques livres dérangés de leurs étagères et abandonnés sur la table basse forment un rectangle parfait. Ils sont même triés par ordre alphabétique. Seule la tension de leur échange dérange cette atmosphère aseptisée.

Ce qui n’empêche pas la jeune femme d’y rester totalement hermétique. En apparence, du moins. Elle ne prend même pas la peine de vérifier l’impact de sa dernière phrase sur son invité. Elle vient de terminer sa fouille et balance sur la table basse ce qu’elle cherchait.

Le dossier glisse sur le bois, passe à côté de la pile d’ouvrages, effleure un dessous de verre parfaitement perpendiculaire aux lignes du meuble sur lequel il repose … S’arrête au coin de ce dernier, juste sous le nez du Phénix. Les parchemins à l’intérieur s’en échappent suffisamment pour qu’il puisse voir les bords d’une photo mouvante et surtout, sur le carton magique imperméable aux éléments, la mention « Dossier Ministériel – Informations identitaires ».

Elle lui laisse quelques secondes afin qu’il se rende compte que oui, il s’agit bien de sa photo à lui. Que c’est bien son nom et son prénom qui sont écrits là, sur le premier feuillet. « Sirius Black, né le … ».


« Grâce à ça, je commence à t’expliquer que j’en sais bien plus sur toi que ce qui t’arrangerait. » reprend-elle avant que, cette fois-ci, ce soit lui qui ait pu déclencher les hostilités le premier. « Ensuite, je profite que tu te demandes ce que ‘putain ! c’est quoi ce truc et comment elle a eu ça ?! ’ pour te rappeler que t’es pas en position de m’interroger sur quoi que ce soit. Et avant que tu recommences à beugler comme un âne et à dire que t’as de comptes à rendre à personne ou je ne sais quelles conneries, je te remets les idées en place et te confirme que j’ai tout pouvoir de te faire, et virer et l’Ordre, et du Q.E.S.M. »


Naturellement, ce n’est pas entièrement vrai. Elle ne sort cette prétention que de son ancienneté et de la scène épouvantable qu’elle a surprise chez son ami. En revanche, elle a largement de quoi semer le doute et faire ouvrir une enquête. Ce qu’elle préfèrerait éviter, mais pour ça, il faut qu’il se décide à lui donner les informations nécessaires.

Tout en parlant, elle a profité du choc qu’elle a provoqué par sa révélation pour se lever, baguette à la main.


« Tu préfères aller faire un tour chez les brigadiers ou mon salon te paraît plus confortable que l’une de leur cellule ? Non, parce qu’au cas où vous n’auriez pas été présentés, le ‘fou furieux’ dont je viens de te sauver est un ancien Oubliator. En plus d’être handicapé. Ah ! Et mon ami aussi. Avoue que ça la fout mal. Alors je suis encore ta meilleure chance pour que dans ce joli dossier que tu tiens, là, ne soit pas marqué ce regrettable incident. »


Désormais, elle est à côté de lui. Les yeux rivés sur le garçon, bras croisés, elle le toise de toute son importance malgré sa taille négligeable en comparaison de la sienne.
Il va pour répondre. Elle le fait taire d’un geste impatient.


« Réfléchis bien avant d’ouvrir la bouche. Je pense que même toi, tu en es capable. Quelque chose me dit que tu sais très bien que t'as merdé. Aggrave pas ton cas et contente-toi de m’expliquer ce qui s’est passé. »


Niveau douceur et compassion, on repassera. Seulement, elle sent qu’elle ne pourra pas supporter une tergiversation de plus. D'ordinaire, elle s'y serait prise autrement, mais là, il a touché à ce qu'il ne fallait pas. Ou plutôt, à qui il ne fallait pas. Il ne lui vient même pas à l'esprit que Nicholaus soit le fautif dans cette histoire.

Elle n’a d'ailleurs pas le moindre doute quant au fait que si Sirius continue sur sa première lancée, elle exécutera ses menaces sans aucun remord. Chose parfaitement vérifiable autant au ton irrité de sa voix que dans sa posture offensive.[/color]
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Message par Sirius Black Mer 8 Jan - 22:59

Au salon. En plus, il faut qu'on aille s'installer. Elle veut m'offrir du thé et des petits gâteaux aussi, non ? Je n'ai pas l'intention de rester ici outre mesure, et là, ça commence déjà à faire trop longtemps. Pourtant Célène est ma supérieure et lui désobéir risquerait de s'avérer compromettant. C'est pourquoi je me résigne à passer devant elle, sur un regard noir, en direction de la porte qu'elle désigne. J'ai bien compris que le choix ne me revient pas, de toute façon. Une fois de plus. Avec Célène, on a rarement le choix. La crevette me talonne et prend place sur un fauteuil, alors que je reste debout, près de la porte, guère décidé à m'éterniser. On en a pas pour longtemps, si ? « Tu peux t’assoir. Les meubles ne mangent personne ici. » Peut-être que si, finalement.


Je garde pour moi mes commentaires acerbes - après tout, si les meubles en question sont à l'image de leur propriétaire, on est jamais à l'abri d'une morsure, donc mieux valait rester sur ses gardes -, je m'assois sur le canapé, devant la table basse, tandis que la phénix fouille dans son sac. Je dois retenir un soupir. Qu'elle prenne donc tout son temps ! Après tout, l'endroit est charmant. Propre. Rangé. Trop. Un peu comme si personne ne vivait là. Charmant, donc. Absolument. Je parcours la pièce du regard, confirme avec effarement l'ordre parfait qui règne ici, lorsqu'un mouvement de Célène et un objet qui glisse sur la table basse attirent mon attention. Objet ... Dossier ? De ?

...

« Mais qu'est-ce que ... » « Grâce à ça, je commence à t’expliquer que j’en sais bien plus sur toi que ce qui t’arrangerait. Ensuite, je profite que tu te demandes ce que ‘putain ! c’est quoi ce truc et comment elle a eu ça ?! ’ pour te rappeler que t’es pas en position de m’interroger sur quoi que ce soit. Et avant que tu recommences à beugler comme un âne et à dire que t’as de comptes à rendre à personne ou je ne sais quelles conneries, je te remets les idées en place et te confirme que j’ai tout pouvoir de te faire, et virer et l’Ordre, et du Q.E.S.M. »

Si j'étais effaré par le rangement de la pièce, là, je suis absolument, littéralement, sur le cul. Et pas que. Il me semble que mon rythme cardiaque vient de remonter d'un cran, et j'ai du mal à aligner deux pensées. Pourquoi est-ce que Célène a le dossier ministériel d'informations identitaires me concernant dans son sac ?! Et … et merde, c'est … Effrayant !

« Tu préfères aller faire un tour chez les brigadiers ou mon salon te paraît plus confortable que l’une de leur cellule ? Non, parce qu’au cas où vous n’auriez pas été présentés, le ‘fou furieux’ dont je viens de te sauver est un ancien Oubliator. En plus d’être handicapé. Ah ! Et mon ami aussi. Avoue que ça la fout mal. Alors je suis encore ta meilleure chance pour que dans ce joli dossier que tu tiens, là, ne soit pas marqué ce regrettable incident. »

Je ne bouge plus d'un centimètre. Au fur et à mesure du monologue de Célène, je me suis redressé, j'ai relevé la tête pour la regarder débiter son flot de paroles quelque peu venimeuses. Aussi stupéfait que je sois, j'ai du mal à n'être que surpris, et pas indigné ou furieux contre elle et les moyens qu'elle met en œuvre pour me faire parler sans répondre à la moindre de mes questions. Je ne suis peut-être pas en position d'en poser ; j'en ai pourtant techniquement le droit. Et ça, elle a tendance à l'oublier. Je lui rends ainsi un regard pas loin d'être meurtrier, alors qu'elle se rapproche, et me jauge -autant qu'elle le peut depuis son mètre soixante-. … Sarcasme déplacé, il faut bien que je le reconnaisse, puisque malgré tout ce que j'essaie de montrer, je suis loin d'être fier, et loin d'être sûr de moi, rassuré de quelque manière que ce soit. Elle fait presque peur, la crevette. Et je ne doute pas une seule seconde qu'elle puisse mettre ses menaces à exécution. « C'est d-... » « Réfléchis bien avant d’ouvrir la bouche. Je pense que même toi, tu en es capable. Quelque chose me dit que tu sais très bien que t'as merdé. Aggrave pas ton cas et contente-toi de m’expliquer ce qui s’est passé. »

Je reste silencieux, immobile, et détourne finalement le regard pour le baisser sur les documents que j'ai en main. La photo est récente, les informations identitaires absolument exactes. Comment a-t-elle eu ça … Et qu'y a-t-il là dedans qui lui permette de me faire renvoyer de l'ordre ? Et du QESM ? Pourquoi est-ce qu'elle est aussi sûre d'elle, aussi sûre du pouvoir qu'elle prétend avoir sur moi ? Peut-être que c'est seulement du bluff … Mais est-ce que je peux vraiment me permettre de prendre le risque ? Je soupire ; vaincu, sans doute. Résigné, en tout cas.


« Il marchait dans la rue à côté de moi depuis un moment. Au début j'y ai pas fait attention mais après un peu de temps je me suis rendu compte qu'il évitait les gens comme s'il avait peur d'eux, il frôlait les murs, il regardait partout .. j'ai pas vu qu'il était aveugle, sur le coup. Il avait sa baguette dans la main et il avait l'air de lancer des sortilèges. J'ai pas … j'en sais rien, il était vraiment étrange. Si j'avais vu qu'il pouvait pas voir ça se serait passé différemment. » Pause. Là, c'est le moment où elle va commencer à avoir encore plus de raisons de me faire la peau. « Je l'ai bousculé, je voulais savoir ce qu'il faisait, pourquoi il était comme ça. On s'est un peu battus, il a essayé de transplanner, et je me suis accroché à lui sans le vouloir. C'est pour ça que je me suis retrouvé chez lui. Ma baguette m'a échappé, j'ai pas pu me défendre quand il m'a attaqué. Et je .. je sais pas trop, après, il a parlé de trucs étranges, ça voulait rien dire. Je me souviens pas exactement. Enfin j'imagine que tu sais ce que tu voulais savoir de toute façon. »


Les dents serrées, le dos toujours droit, et déterminé à garder les yeux rivés ailleurs que dans ceux de Célène, je pose le dossier ministériel sur le coin de la table basse, fermé, devant elle.

« Tiens, récupère ça. Et ajoutes-y ce que tu veux. De toute façon je ne peux pas faire grand chose pour t'en empêcher, semblerait-il. Pas la peine de me faire la leçon, je sais que j'ai merdé, oui. J'aurais pas dû, je le regrette. »

Je n'ajoute pas le « contente ? » ou « satisfaite ? » que j'aurais voulu placer à la fin de ma phrase. Mais le ton que j'emploie pour ma dernière phrase s'y serait sans aucun doute prêté. Alea jacta est, comme on dit ...
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Message par Célène Fraser Sam 18 Jan - 0:04

Sa première intuition était donc la bonne. Nicholaus n’est pas le fautif. C’est la première pensée qui lui vient en tête lorsque la langue du Black se décide enfin à fonctionner intelligemment.

La seconde, une envie aussi fulgurante que rare de lui décocher son poing dans la figure et son pied au cul. Elle se surprend même à envisager l’éventualité d’user de sa baguette et de le regarder agonir lentement tandis qu’une corde enserre son cou.

Ce serait très tentant.

Très facile aussi.

Justifié, à n’en pas douter.

Au lieu de ça, la Langue-de-Plomb se contente de récupérer le dossier. Elle roule le carton léger entre ses doigts jusqu’à former un tube creux. Encore et encore. Faisant et défaisant son œuvre. Sans un mot. Les prunelles désormais perdues dans le vide.

Une agitation sans nom règne dans son esprit. Elle se met à arpenter le tapis de long en large, menton haut, aux prises dans une intense réflexion.

Trier les informations. L’a vu dans la rue. Attitude suspecte. Attaque. Défense. Lutte. Transplanage. Appartement. Perte de baguette. Saucissonnage en règle. Discours incohérent.

Ranger les informations. Ressentis de l’Oubliator pour plus tard. Raisons pour lesquelles Sirius s’est senti obligé de jouer les justiciers, au placard. Oublier les causes. Réfléchir aux conséquences.

Dégager un protocole de la marche à suivre face à une telle situation. Ministère. Q.E.S.M. Ordre du Phénix. Elle passe chaque acteur potentiel au crible.

Soudain, son regard se braque sur Sirius.


« Est-ce que quelqu’un vous a vu ? » interroge-t-elle abruptement. Il semble déstabilisé. « Je répète : est-ce qu’il y a eu des témoins ? »

Elle n’a que faire de ses regrets stupides, de son fatalisme teinté d’une pointe de mise au défi. Célène ne pense qu’à l’aspect pratique. Quand il finit par lui répondre par la négative, pratiquement certain que la ruelle sombre où ils se sont accrochés était déserte, elle se contente de hocher la tête.


« Je me charge de Nicholaus. » reprend-elle d’une voix toujours aussi atone. « Toi, tu rentres chez toi. Tu ne parles de ça à personne. Il ne s’est rien passé. »


Elle est certaine qu’il va en profiter pour décamper sur-le-champ. Malheureusement, aussi irréfléchi que soit le jeune Phénix quand il s’agit de s’attaquer à des civils en pleine rue, il n’en a pas moins oublié d’être complètement con. Il s’est bien levé mais reste planté devant le canapé. Il veut savoir. Il veut comprendre pourquoi, alors qu’il s’en est pris à son ami, elle va le couvrir.


« Que ça te plaise ou non, Sirius, tu es à ma charge. » consent-elle à expliquer. « Je suis responsable de tes actes. Et si le Ministère n’est pas au courant du lien qui existe entre nous, ni toi ni moi n’avons d’intérêt à ce que ça revienne à ses oreilles. Ou à celles de Dumbledore. Contente-toi de faire ce que je te dis : ferme-la, fais comme si de rien n’était et bouge de mon salon. »


Ses dernières paroles sont les seules à trahir une émotion. Un filet d’agacement derrière l’attitude froide et mécanique. Infime en comparaison de ce qu’elle ressentira une fois qu’elle aura réglé cette affaire. Heureusement pour lui, elle a été bien entrainée.


« Une dernière chose. » le hèle-t-elle au moment où il se dirige vers la porte. « La prochaine fois, je ne serai pas là pour le retenir. »


Avertissement ou constat ? Impossible de le savoir. Elle lui a déjà tourné le dos pour remettre le dossier à sa place d’origine. Les lettres manuscrites disparaissent aussitôt au fond de sa besace. Une menace d’écartée, peut-être. Mais l’autre continuera de planer.

« Qu’il vive avec ça. » se dit-elle tandis que le battant se referme derrière lui.


-¤-

Une heure plus tard, le temps de s’être renseignée auprès de ses contacts du Bureau très officieux de contrôle des mouvements sorciers, elle est de retour chez le Rosenhirsh. A nouveau, les ronronnements du Fléreur lui permettent l’accès à son maître, bien qu’elle sache pertinemment que les ombres ne se sont pas dissipées.

Le jeune homme n’a pas beaucoup bougé durant ce court laps de temps. Toujours assis, son verre entre les mains, c’est à peine s’il lui accorde la moindre attention.

A vrai dire, Célène ne sait pas bien pourquoi elle est revenue. Naturellement, elle le lui a promis et manquer à une telle parole lui aurait paru inconcevable. Mais à quelles fins ? S’en serait-il seulement rendu compte ? Et quelle aide peut-elle bien lui apporter, dans l’état dans lequel il se trouve ? Ses discours d’apaisement auraient-ils le moindre sens à ses oreilles ? Accepterait-il le moindre réconfort après un tel traumatisme ?

Elle s’assoit discrètement sur un siège libre, à une distance suffisante afin qu’il ne se sente pas oppressé mais tout de même assez proche pour qu’il ait conscience de sa présence. Avec tout autant de précautions, elle esquisse un mouvement du poignet tenant sa baguette.

L’appareil magique répond automatiquement à son incantation silencieuse. Bientôt, les premières notes douces de « Greensleeves » retentissent dans le salon. Si aucun mot ne peut venir à bout de son malaise, alors peut-être un autre type de son aura-t-il un impact sur ce dernier.
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Lun 27 Jan - 20:33




Nicholaus - Célène


I know you're a villain !

Début Octobre1978

Appartement de Nicholaus

Le temps s'était écoulé, indistinct, flou et vague, sans réelle saveur que cette morne stabilité qui entourait le Crépusculaire coupé de tout, sachant à peine où il était, l'esprit hagard et sans réelles attaches.

Le mug entre ses doigts lui semblait être la seule chose existant réellement, le seul lien le reliant avec le reste, celui qu'il ne devait lâcher sous aucun prétexte sinon tout serait à nouveau pire. Les voix reviendrait, le monde s'écroulerait, son souffle se perdrait.

Puis la sourde chaleur que lui transmettait Melchior couché contre lui disparu, pour mieux se frotter à lui, ronronnant encore et encore, seul bruit de l'appartement qui accompagnait le tic-tac lourd d'une antique horloge allemande. Des miaulements. Puis une mélopée. Des notes qui se brisèrent contre sa conscience mais que les morceaux égarés parvinrent à remettre en marche, doucement, comme d'autant de bulles parfaitement rondes mais prêtes à exploser, disparaitre.

Nicholaus cligna des paupières, cherchant un instant à percevoir son monde, paniquant presque de n'y retrouver que le noir, cramponné à sa tâche, autant de stimuli s'attaquant à lui.

La voix de Célène accompagnée de la mélodie connue le poussèrent au calme, à recouvrer un souffle normal, à décrisper la main sur son mug dont les jointures avaient virées plus pâles encore que le peu de pigmentation habituel de son épiderme.

Fermant les paupières, Nicholaus parvint doucement à faire le point, dans un effilement de temps dont lui n'avait plus aucune notion. Combler le vide trop plein de son esprit, recouvrer ses sens, reconnaître son appartement, son odeur, éviter de penser aux derniers évènements, se forcer à les garder loin, dans l'ombre.

Enfin, un pâle sourire étira ses lèvres, emprunt d'amertume, las, mais bien présent. Avant que sa voix ne le complète, d'un ton rauque et à peine prononcé.

"L'obligation ne t’étreignait pas mais ta présence est appréciée."

Nul reproche, une simple constatation, peut-être une larme de culpabilité. Il n'aimait guère partager ses états, imposer sa présence et sa maladie aux autres. Il s'en serait sorti tout seul, avec du temps, un temps qu'il aurait été le seul à combler et sacrifier, sans devoir ainsi devenir un poids pour quelqu'un d'autre. Il n'aimait guère.

Mais la présence douce et apaisante de Célène, malgré sa gêne de lui avoir indirectement imposé tout ceci, lui avait fait du bien, le lui en faisait encore. Il appréciait. Mais difficile d'en dire davantage, surtout en cet instant.

La musique continua de s'égrainer, fond sonore stable sans être trop présent, chacun profitant davantage de la présence de l'autre plutôt que devoir se forcer à la parole. Nicholaus ne s'en sentait pas encore apte, il n'avait guère envie de plus en cet instant.

Puis, de longues minutes plus tard, il réchauffa son lait d'un petit mouvement de baguette, avant d'accepter l'invitation de Célène pour changer de place vers le canapé, aussitôt suivit d'un Melchior ravit. Bientôt les Muffins promis les accompagnèrent, récupérés par Célène. Quelques mots de plus furent échangés. Un bout fut voler par le Fléreur, arrachant un bref sourire au Crépusculaire.

Avant que Nicholaus ne s'excuse quelques instants, se sentant assez bien pour se lever, débarrasser et rejoindre brièvement une autre petite pièce. Et prendre une potion. De celle du règne médicamenteux. Rien d'extraordinaire, mais à défaut de le soigner, cela l'aidait parfois après certaines crises, une fois celle-ci assez stabiliser. Il aurait put la faire léviter, mais même si sa situation ne le gênait pas vis à vis du reste de la société, il préférait malgré tout rester discret sur le sujet, éviter de forcer les gens à le prendre trop en compte.

Quelques instant plus tard, le sorcier revint au salon, les tremblements qui secouaient encore son corps quelques minutes plus tôt maintenant disparus, son esprit aussi clair qu'il pouvait l'être en cet instant. Pinçant les lèvres, il hésita, avant de rejoindre à nouveau le canapé, laissant sa main trainer le long du mur, de chaque obstacle et du dossier de ce dernier. Même si les sorts lui permettaient de se situer, parfois le sens du toucher était bien plus sur, plus puissant et rassurer. Plus vrai.

"Le hasard est un ennemi dangereux..."

La mâchoire un peu crispée, il se rapprocha, se rasseyant face à la jeune femme, l'air un peu plus distant, un peu comme cette époque où il se préparait à expliquer quelque chose de désagréable à la jeune Langue-de-Plomb, dans le cadre de leur travail.

"Il se trouve qu'un étranger n'est jamais inconnu de tout le monde."

Articula t-il avec quelque raideur. Malgré la crise, malgré le flou, il avait clairement rétablit que même s'il devait beaucoup à l'arrivée de Célène -Merlin seul sait ce qui aurait pu se passer sinon - celle-ci avait clairement fait preuve d'un lien avec son agresseur, ce jeune sorcier impétueux qui n'était nullement là par hasard.

Il avait confiance en Célène. Les années passées, leur travail, les secrets, les discussions, tout faisait d'elle une des rares en qui Nicholaus ne pouvait douter. Normalement. Se forçant à vaincre la fatigue qui le rongeait, à mettre de côté peur qui le rognait, le Rosenhirsh préféra laisser la Fraser s'exprimer. Nul doute qu'elle avait comprit où il voulait en venir. Et qu'un simple "c'est mon voisin", ne conviendrait pas. L'instant était sérieux. Très. N'importe qui pouvait lui vouloir du mal, faire un pacte avec les non-morts quelque soit leur faction, chercher à le manipuler pour le mener où ils le désiraient. Nicholaus savait pertinemment que ces fourbes ectoplasmes pouvaient parfois réussir à s’immiscer, tromper et posséder. Était-ce le cas de Célène, était-elle finalement dans la combine? Peut-être s'était - elle fait avoir sans s'en rendre compte?

Rien que d'y penser, Nicholaus avait à nouveau l'impression de vaciller.
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Message par Célène Fraser Ven 31 Jan - 18:11

Si on pouvait reconnaître au moins une qualité à Célène, c’était sa patience. Force de l’habitude, mais également distinction qui la caractérisait depuis l’enfance et qui lui avait valu, de la part de sa famille, le sobriquet de « Sassenach », transformé en nom de code bien des années plus tard.

Elle attendit que les notes se frayent un chemin jusqu’à l’esprit torturé du Rosenhirsh, envahissent sa conscience pour le ramener à la réalité. A lui. A elle. Dans cette pièce. Aussi douces que furent ses dernières, elles attaquèrent les méandres avec force, ainsi qu’elle put le constater aux pressions nerveuses des doigts de son ami sur la tasse.

Elle eut peur d’avoir commis une erreur et qu’il ne s’enfonce encore davantage dans la crise qui le secouait encore. Elle l'invectiva donc d’une voix perdue dans un souffle. Seulement de quoi rappeler sa présence, indiquer son soutien, l’aider à discerner le vrai – comme les modulations à la fois chaudes et rudes qui lui appartenaient – du faux malsain et entêtant qui l’obsédait.


« Ca va aller. Il n’y a plus que toi et moi, maintenant. »


Ses mots se perdaient dans la musique, s’y confondaient presque. Le résultat était involontaire. L’aurait-elle cherché qu’elle ne l’aurait pas obtenu. Néanmoins, ce mélange eut le mérite de produire son effet ; le visage de Nicholaus s’anima enfin. Quelques instants plus tard, ses lèvres bougèrent, prononçant la première phrase saccadée mais significative de son retour parmi eux.

Les paupières de la Langue-de-Plomb s’affaissèrent de soulagement.

Naturellement, il lui fallut encore endurer de longues minutes de statisme, d’un silence lourd de combats intérieurs et d’adaptation avant que le jeune homme ne consente à esquisser un geste. Le mouvement de baguette de ce dernier eut comme un petit goût de victoire.


« Et si tu t’installais sur le canapé ? »


Pendant qu’il s’exécutait, Célène se rendit dans la cuisine. Les muffins étaient bien là, cercle plein parfaitement dessiné dans l’assiette. Leur vue fit naître un petit pincement dans son estomac, non motivé par la faim mais par la mélancolie de l’agréable après-midi qu’ils auraient pu passer si Sirius n’avait pas agi de manière aussi stupide.

Le Phénix pouvait s’estimer chanceux que la dernière chose qu’elle veuille fut de faire des vagues et que l’Ordre ait eu autant d’importance pour elle. Dans le cas contraire, elle l’aurait dénoncé sans une once de remord. Rien qu’en paiement de ce qu’il avait fait subir à son ancien mentor.

Délaissant ses pensées vengeresses, elle retourna au salon. Elle toucha à peine à la fournée, trop soucieuse de guetter l’évolution de l’état de l’ex-Oubliator, sa main se perdant régulièrement dans le pelage de Melchior qui venait réclamer une part qu’elle lui offrait volontiers. Au travers du court préambule qui leur servit d’échange, elle fut contente de constater qu’il semblait se remettre. Hypothèse confirmée lorsqu’il s’excusa un moment, le temps de disparaître dans la cuisine.

L’Oiselle supposa qu’il profitait de ce regain d’énergie afin de prendre un traitement quelconque. C’était la meilleure chose à faire en pareilles circonstances et elle n’ignorait pas qu’il avait besoin d’un accompagnement chimico-magique, quand bien même ils n’abordaient jamais le sujet. Tout comme elle évitait de s’étaler sur sa vie privée plus que nécessaire, il était également des discussions qu’il évitait d’évoquer. Ce qu’elle respectait sans peine.

Elle n’avait donc pas bougé de place, patientant jusqu’à ce qu’il ait repris son siège. La dernière bouchée avalée, elle abandonna la contemplation du Fléreur pour reporter son attention sur Nicholaus.


"Le hasard est un ennemi dangereux..."


Elle se figea. Il avait beau être aveugle, il n’en restait pas moins terriblement expressif dans ses mimiques qu’elle connaissait bien. Un peu trop. La mine qu’il arborait n’annonçait rien de bon.


"Il se trouve qu'un étranger n'est jamais inconnu de tout le monde."


Son ton non plus. L’allusion était limpide, elle ne pouvait pas faire mine d’y échapper. Après ce qu’il venait de vivre, cela aurait fait montre du plus terrible des manques de respect. Mais surtout, elle avait conscience que tôt ou tard, elle aurait à se justifier. Elle avait appelé son assaillant par son prénom, oubliant la prudence la plus élémentaire en réaction à la scène qu’elle avait surpris. Ce qui n’avait malheureusement pas échappé à l’ex-Fonctionnaire et qu’il y avait peu de chance qu’il oublie ou occulte, malgré son délire.


« Inutile de te retrancher derrière ton affirmation sibylline, tu es en droit de t’interroger. » répondit-elle tranquillement. « En effet, je connais ce garçon. »


Le regard félin de Melchior rencontra le sien. Ses yeux parurent se plisser, comme s’il était en mesure d’anticiper le mensonge éhonté qu’elle allait lui servir. Elle préféra se détourner. Dissimuler la vérité faisait partie de son travail et inutile de préciser qu’avec autant de pratique, c’était devenu une seconde nature. Cependant, elle n’éprouvait guère de plaisir à l’appliquer avec les rares personnes auxquelles elle tenait. Même si, en l’occurrence, c’était nécessaire.


« Je l’ai rencontré au Ministère. On s’est vu quelques fois. C’est assez … Embarrassant. Banal. »


Et honteusement faux. Sauf qu’il était hors de question de parler de l’Ordre ou d’un quelconque tutorat. Trop de choses pouvaient être vérifiables. Les coucheries entre collègues, elles, dans cette fourmilière qu’était l’Institution Magique, pratiquement impossibles à constater au-delà de la rumeur, à moins d’être pris en flagrant délit. Sachant que Célène était séparée de son mari depuis plusieurs mois et qu’elle avait dû traverser une mauvaise passe, cela restait plausible. Ainsi que, elle l’espérait, suffisamment intime pour que son ami ne cherche pas à en savoir davantage.


« Il n’a pas inventé la poudre de cheminette mais ce n’est pas quelqu’un de mauvais. » reprit-elle, se tortillant légèrement sur son siège. « Le ministre et les directeurs mettent beaucoup de pression sur leurs employés d’élite. Les recrues en formation n’y échappent pas non plus. L’excès de zèle peut faire partie des dommages collatéraux de ce genre de politique. »


Loin d’elle l’idée de justifier les actes de cet abruti mais elle savait Nicholaus beaucoup plus tolérant qu’elle. N’avait-il pas, lui-même, dû supporter les sursauts de colère ou autres actes inconsidérés de la jeune femme ? En l’informant de la jeunesse de Sirius, elle comptait sur ses souvenirs pour lui donner une autre perspective de son assaillant.

Il n’y avait plus qu’à croiser les doigts pour qu’il gobe la couleuvre. Perdre la confiance de son ami était l’une des choses qui auraient pu lui arriver de pire. Si elle avait pu, elle lui aurait tout avoué. Ceci étant impossible, elle n’avait pu qu’adopter son ton le plus neutre et convaincant.
Célène Fraser
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Mar 4 Fév - 22:22




Nicholaus - Célène


I know you're a villain !

Début Octobre1978

Appartement de Nicholaus

Un souffle tumultueux et complexe et pourtant presqu'éteint. Nicholaus sentait la difficulté qu'avec Célène de répondre à son accusation à peine voilée, à son exigence d'éclaircissement. Au moins, elle ne niait pas. Et s'il n'était pas du genre à insister et s’immiscer dans la vie des autres, dans leurs histoires personnelles, leurs secrets, il avait malgré tout besoin de savoir. De sentir, entendre, comprendre et éviter les failles. Les siennes. Victimes de celles des autres. De ses voix qu'il avait encore l'impression d'entendre susurrer à la périphérie de sa conscience à l'instant même et dont il devait se faire violence pour ne pas leur intimer le silence. Elles étaient loin, elles n'était pas tout à fait là, Célène si.

Pinçant les lèvres, Nicholaus acquiesça doucement du chef, invitant la jeune femme à continuer. Malgré tout, il n'avait pas la main très loin de sa propre baguette. Toujours s'attendre au pire. Cela permettait de ne pas le subir entièrement. La préparation était la clef de tout.

Des mots. Vagues. Sibyllins. Qui poussèrent le Crépusculaire à froncer les sourcils, sans comprendre immédiatement le sous-entendu de Célène, à enregistrer le reste de ses propos, ses excuses, sa culpabilité, l'environnement, la jeunesse du garçon.

Un souffle de plus, plus clair, fit presque rougir le blond alors que la Née-moldue traduisait davantage son mensonge en se rendant compte que ce dernier était trop flou pour Nicholaus. Une coucherie. Voila qui était plus... Qui expliquait le lien personnel entre les deux sorciers, leur promiscuité et le désir de la brune de le protéger un minimum.

" Chaque effet est la conséquence de certains dommages collatéraux."

Commenta t-il plus doucement, se sentant déja un peu plus léger. Tout comme les autres paroles de Célène firent doucement son chemin dans son esprit abîmé. Un gosse, surement un auror ou un brigadier. Une ombre passa sur son visage, voilant un instant davantage son regard déja vide. S'il savait... Si le gosse savait à quel point il n'avait pas entièrement tord même si sa technique laissait à désirer, surtout en agissant seul.

Nicholaus n'avait pas vraiment enregistré de quoi l'accusait le Black mais maintenant que Célène parlait du Ministère, le choix était bien plus restreint. Comment avait-il su? Qu'avait pu commettre comme erreur le Crépusculaire pour laisser ainsi son empreinte? A moi que les Ectoplasmes des non-morts communiquent réellement avec leurs enveloppes dorénavant? Eux qui savait voir davantage?

Le Rosenhirsh était perturbé, quelque perdu et inquiet. Un autre que lui aurait pu en rire, chercher les failles, se venger peut-être, mais lui analysait. Tachant de comprendre. Malgré sa migraine et son esprit encore épuisés par ces récentes péripéties.

Célène avait beau être une langue-de-plomb douée, elle ne pouvait pas savoir. Pas savoir que Nicholaus avait décelé chez le sorcier.

"Et ce... gamin. Homme. - il ne voulait pas rabaisser Célène en lui rappelant qu'elle avait couché avec quelqu'un de bien jeune- est maintenant conscient de son erreur?"

Il grimaça vaguement, guère habitué à devoir manipuler pour obtenir ce qu'il voulait, mais dans la situation il était clairement compréhensible qu'il puisse avoir peur d'être à nouveau harcelé par le jeune Sorcier. Et sans vouloir mettre Célène plus mal à l'aise encore, il avait néanmoins besoin d'être sur. De plusieurs choses.

"Nulle envie de ma part de maltraiter ce..garçon.. un peu trop sanguin, mais son existence étant clairement définie, connaître ses patronymes m'apaiserait...."

Toujours savoir qui étaient nos ennemis. Le Non-morts qui semblait s'y être lié n'avait pas l'air de la pire espèce, mais cela servirait. Ne serait-ce que pour en donner le nom à d'autres ectoplasmes de l'autre faction.

Avec quelqu'un d'autre, il aurait pu menacer d'aller porter plainte en bonne et due forme, comme agression d'un civil, ancien agent du Ministère, mais la jeune femme se poserait alors à son tour de véritables questions outre ce qu'il était légitimement en droit de demander. Jamais il n'irait volontairement dans le monde extérieur, retourner dans un bureau de brigadiers, inconnu, nouveau, plein de monde et de germes, pour y lier quelque chose qui ne le regardait que lui. Même si c'était la loi et que le Blond en était un fervent pratiquant et suiveur au dos droit autant que faire se peut. Avant surement. Maintenant, avec le défilement des années et de sa maladie, ses peurs dépassaient souvent ses autres manies et lubies.
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Message par Célène Fraser Dim 27 Avr - 15:37

La tactique avait fonctionné et la partie aussi engagée que rigoureusement d’elle-même ne pouvait que s’en réjouir. Néanmoins, si elle considérait ceci d’un point de vue un peu plus personnel, elle ne pouvait nier le sentiment de honte qui lui collait désormais au cœur. L’embarras qu’elle lut sur les traits de son ami renforçant soigneusement son émotion.

Parfois, le fardeau de ses deux masques était lourd à porter.

Quoi que pas suffisamment pour que Célène revienne sur le mensonge qu’elle venait de proférer. Non seulement elle perdrait sa confiance, mais en plus, ainsi qu’elle y avait déjà réfléchi, elle ne pouvait pas se le permettre. Cela impliquait trop de choses que, croyait-elle, Nicholaus ne mesurerait pas, prenant l’ombre qui passa sur son visage comme un signe supplémentaire de son inconfort.


"Et ce... gamin. Homme. est maintenant conscient de son erreur?"


Face au Rosenhirsh, elle pouvait se permettre quelques petits écarts. Aussi un vague sourire en coin naquit-il sur ses lèvres. Ainsi qu’elle l’avait espéré, le jeune homme avait été dument trompé par son petit discours et se montrait plus sage qu’elle ne le serait certainement jamais.


« Oui, il l’est. Il regrette profondément son geste. »


Cette fois-ci, l’Ecossaise ne cherchait pas à l’abuser. Voir qu’elle s’en était bien sortie était une chose, continuer d’enfoncer le clou au risque de se dévoiler en était une autre. De plus, pour le coup, elle n’en avait guère l’utilité puisqu’elle tenait cette affirmation de cet imbécile de Black lui-même.

Heureusement que son élève possédait une once de conscience, il permettait ainsi à la Phénix de ne pas ajouter à sa longue liste des griefs dont elle lui tenait déjà rigueur.

Pour autant, si elle avait cru que la conversation en resterait là et qu’ils pourraient passer à un sujet un peu plus trivial, elle se trompait lourdement. Car c’était sans compter sur la pugnacité et les doutes perpétuels de son ami.


"Nulle envie de ma part de maltraiter ce..garçon.. un peu trop sanguin, mais son existence étant clairement définie, connaître ses patronymes m'apaiserait...."


La jeune femme se tortilla sur son siège. Face à cette demande implicite, le champ des possibles était plus que limité. Habituée au Secret, il fallait pourtant qu’elle aille à l’encontre de sa seconde nature. Elle connaissait suffisamment la paranoïa qui habitait perpétuellement le sorcier pour, une fois de plus, ne pas se risquer à le tromper.


« Black. Sirius Black. » répondit-elle finalement d’une voix atone.


Difficile de faire plus succinct. Elle comptait sur son interlocuteur pour additionner deux et deux. Dans le monde sorcier parmi lequel il évoluait depuis son enfance, contrairement à elle, à l’instar d’autres Malefoy ou Avery, ce nom était plus que connu et répandu.

Un élan de culpabilité aurait probablement dû l’assaillir face à cette expression de trahison – aussi infime soit-elle – mais tel ne fut pas le cas. L’Ecossaise pouvait limiter les dégâts, non pas faire de miracles. Sans compter qu’elle avait dû s’inventer une liaison afin de remplir sa part du marché. Autant dire que pour le reste, le Phénix devrait se débrouiller. Au pire, ils aviseraient. Ensemble.

Perspective qui ne la réjouissait pas vraiment. Plus de temps s’écoulerait avant qu’ils ne doivent aborder le sujet, mieux ce serait pour elle. Même si elle avait parfaitement conscience qu’elle n’y couperait pas.


« Je t’assure qu’il ne viendra plus t’ennuyer. » reprit-elle au bout d’un moment, brisant le silence. « Je suis persuadée qu’il préfèrera apprendre de ce terrible malentendu. »


Du moins espérait-il qu’il ne serait pas idiot à ce point. Elle allait lui laisser quelques jours pour se remettre de ses émotions, pour s’assurer que leur altercation n’était pas remontée jusqu’aux oreilles de la Brigade ou des Oubliators et ensuite, elle s’arrangerait effectivement pour qu’on ne l’y reprenne pas.

Elle extirpa sa montre à gousset de sous son chemisier et jeta un œil à l’heure. Les minutes lui étaient comptées. De même, elle sentait que si Nicholaus semblait apaisée, Célène était loin de partager cet état d’esprit. Maintenant que la situation s’était tassée, les émotions qu’elle avait contenues menaçaient de faire surface et de se trahir par quelques soubresauts nerveux malvenus.


« Il se fait tard. Je vais te laisser te reposer, ce ne sera pas de trop après la journée que tu viens de vivre. » l’informa-t-elle de manière la plus compatissante possible, sans pitié aucune. « Je repasserai te voir sous peu. Envoie-moi un hibou pour fixer une date. »
 

Le sous-entendu n’était pas très fin bien qu’il eut le mérite d’être poli. En effet, la Langue-de-Plomb préférait attendre qu’il soit complètement remit de ses émotions avant de programmer une prochaine rencontre. Quant au temps que cela prendrait, Dieu seul le savait. Autant permettre à Nicholaus l’illusion d’un semblant de contrôle sur son existence déjà difficile plutôt que de s’imposer de nouveau à lui.

Elle attendit son assentiment et, une fois ce dernier obtenu, se leva – au grand dam de Melchior qui perdait une agréable source de chaleur – et alla effleurer les doigts de son ami.


« Prend soin de toi. »


Il insista pour qu’elle emporte quelques muffins. Elle s’exécuta avant que la porte ne se referme derrière elle, abandonnant le mélomane à sa solitude et à ses démons.

Tandis qu’elle quittait l’immeuble, l’esprit aussi chargé que ses bras l’étaient par les petits gâteaux, Célène formula une promesse qu’elle n’aurait jamais prononcé à voix haute ; un jour, elle se chargerait personnellement se faire payer à Black pour son inconscience. Jour qui arriverait bien plus tôt qu’elle n’aurait pu l’espérer …
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