Eloise Volk
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Eloise Volk
۞ ÂGE : 3 Janvier 1949, 29 ans ۞ NATIONALITÉ : Anglaise d'origine anglo-suédoise ۞ ÉTAT CIVIL : Mariée à Dorion Volk ۞ SANG : Sang ordinaire ۞ BAGUETTE : Bois d’aubépine, poil de loup-garou, 26 cm, peu flexible, incurvée. Acquise chez Woody Parckles. ۞ ECOLE : Poudlard ۞ MAISON : Gryffondor ۞ MÉTIER/OCCUPATION : Membre des forces des tâches invisibles au département des Catastrophes et Accidents Magiques ۞ ORGANISATION : Mangemort ; prudente |
When I was a child ...
« Maman, maman, regarde ce que j'ai trouvé ! » Une petite fillette blonde courait, un grand sourire ancré sur ses lèvres. La personne vers laquelle elle se dirigeait, une grande dame ayant un visage similaire au sien mais avec des traits plus matures, se leva difficilement de son fauteuil en oseille. « Attention, tu as fait tomber ta couverture ! » L'enfant se précipita vers le sol pour ramasser le plaid et aida sa mère à se rasseoir. Elle enroula la couverture sur les jambes de sa mère avec ses bras potelés. Dès qu'elle fut assurée que la couverture enveloppait bien la partie inférieure du corps de sa mère, elle ouvrit ses mains et dévoila une fleur blanche. « C'est pour toi ! » Ebba sourit à son enfant, qui ne vit pas la pointe de tristesse qui s'y cachait. « Merci Eloise, c'est très gentil. » La mère voulut saisir le lotus mais ses articulations étaient trop douloureuses pour qu'elle puisse tendre son bras vers les mains de sa fille, qui avait près de sept ans à présent. « Attend… » Elle forma une coupe avec les mains de sa mère, avec délicatesse en s’assurant qu’à face fois, elle ne forçait pas trop sur les articulations, puis déposa la fleur dedans. « Regarde comme elle belle ! » Les pétales de la fleur semblaient briller alors que le soleil se couchait au loin. Elles observèrent longuement la plante en silence, le sourire aux lèvres.
Tout à coup, un lointain vrombissement se fit entendre. Eloise se tourna vers la source du bruit. « Oh, grand-mère arrive ! » La petite fille lissa sa jupe en coton blanc, remit ses cheveux en place puis afficha une expression neutre sur son visage auparavant éclatant : « sourire donne des rides », répétait toujours l’aïeule. Un petit carrosse qui avançait seul s'arrêta en face de la petite maison de campagne dans laquelle habitait Ebba et Eloise Arterbury. Une femme avec une coupe de cheveux impeccable et au visage aussi lisse que les fesses d’un bébé était assise dans la voiture. Il était difficile de croire qu’elle était la plus âgée des trois tant sa peau était parfaite : Ebba semblait bien plus vieille qu’elle, avec son dos recroquevillé et ses cheveux ternes. « Bonsoir grand-mère, j’espère que vous avez fait bonne route. – C’est toujours aussi sale ici. Où est l’elfe de maison ? – Il est… Il est… – Alors, jeune fille ? Où est l’elfe de maison ? » Le problème était que la petite fille n’en avait aucune idée. Picky avait l’habitude de partir cueillir des fruits elles-ne-savaient-où et revenir à une heure totalement aléatoire. De ce fait, face à l’expression sévère et froide de sa grand-mère, Eloise ne savait que dire. Elle ne pouvait pas dire que Picky était encore parti car la grand-mère attendrait jusqu’à qu’il revienne pour le punir. Il fallait qu’il entretienne le jardin au lieu de faire des choses aussi inutiles. « Eloise ? Où est l’elfe de maison ? » Le ton tranchant de l’aïeule avait figé la petite, qui ne savait que répondre. Elle ne voulait pas que Picky se fasse punir par sa grand-mère car après, il ne pourrait plus s’assoir pendant une bonne semaine et ses tâches habituelles seraient considérablement ralenties à cause des douleurs. De plus, Eloise entendrait – ou pire, assisterait – à la punition et elle ne voulait surtout pas cela. « Mère, vous voyez bien qu’elle l’ignore… », intervint la mère d’Eloise avec une voix traînante, les yeux toujours rivés sur la fleur blanche qui se trouvait au creux de ses mains. « Ebba, Ebba… Ce n’est pourtant pas comme cela que je t’ai élevée, ma fille parfaite… Ce n’est pas la première fois que tu oses me défier de la sorte, que te prend-il ? C’est très impoli, comme je te l’ai déjà enseigné. Tu ne dois pas t’immiscer dans les conversations des autres… – Sauf lorsqu’il s’agit de ma fille. » Le contraste entre le ton faussement mielleux que la grand-mère utilisait actuellement et celui cassant de quelques secondes plus tôt étonna Eloise. Ce n’était pas la première fois qu’elle assistait à ce changement radical mais à chaque fois, il la surprenait. Grand-mère Elin avait toujours cette approche doucereuse avec sa fille tandis qu’avec sa petite-fille, elle était sèche. Sa mère lui avait toujours répété de ne pas s’en faire, qu’il en avait été de même lorsqu’elle était une enfant : « regarde ce que ça a fait de moi, à présent ! », ironisait-elle à chaque fois. En effet, quand on regardait le résultat, il n’était guère reluisant. Certes, l’éducation n’avait probablement rien à faire là-dedans puisque la mère d’Eloise était atteinte d’arthrosi faulheit et non pas d’une maladie liée à la façon dont sa mère l’avait élevée. De toute façon, Eloise, elle, ne voyait qu’une fragile mais parfaite princesse en sa mère. Ebba était malade mais cela ne lui importait que peu, cela lui faisait un plaisir fou de prendre soin d’elle. Être une infirmière était comme un jeu pour elle, bien que parfois, c’était un peu compliqué. Heureusement, Picky était là pour l’assister, sinon, certaines tâches seraient vraiment impossibles à réaliser, comme la toilette ou la cuisine. C’était drôle de couper les légumes avec un petit couteau mais pour l’instant, Eloise ne savait faire plus et sa mère refusait qu’elle fasse plus. Sa grand-mère ne voulait surtout pas qu’elle fasse un quelconque effort, se reposant entièrement sur l’elfe de maison. « Eh bien, jeune fille ? C’est inadmissible que l’elfe de maison disparaisse ainsi. » La voix glaciale de l’aïeule tira Eloise de ses pensées. Elle se mit alors à espérer très fort que l’elfe de maison revienne rapidement de sa course. « Mère, je t’ai demandé de ne pas t’adresser à elle ainsi… » Les lèvres de la mère d’Eloise s’affinèrent de colère. Grand-mère Elin venait de l’ignorer et personne n’ignore Ebba Arterbury Svensson. Personne, pas même sa propre mère qui avait fait d’elle ce qu’elle était à présent. « Eloise, rentre à la maison. » Sans un mot, la petite trottina à l’intérieur et monta au grenier pour se poster sur le rebord de la fenêtre. La curiosité était un vilain défaut qui la rongeait à chaque fois qu’elle était envoyée loin, car c’était des « histoires d’adultes ».
Elle n’entendait pas l’échange entre les deux femmes. Que des bribes, ou elle lisait sur les lèvres de sa grand-mère « ma chère » ou « Ebba », le tout avec un sourire conciliant. Ce que répondait sa mère, elle l’ignorait totalement, celle-ci étant sous le porche, encore installée sur son fauteuil. Les lèvres de grand-mère Elin perdaient leur largeur et étaient pincées à présent. Elle avait sorti sa baguette, ce qui n’était pas un bon signe. Eloise se précipita vers le rez-de-chaussée, où se trouvaient également leur chambre à coucher, la cuisine et la salle de séjour. Trop tard, un rayon lumineux éclaira le visage de la petite fille à travers les carreaux des fenêtres frontales, se mêlant à son cri déchirant. C’était fini. Elle le savait au fond d’elle. C’était fini.
« Bonjour ? » La petite leva la tête. Une jeune femme brune, au regard doux, lui faisait face. « Je m’appelle Helen, et toi ? » La seule réponse qu’elle obtint fut la petite fille qui serait d’autant plus son ourson en peluche. « Tu n’as pas de nom ? » Toujours le silence entre les deux, alors qu’à l’arrière, des murmures se faisaient entendre. C’étaient le collègue d’Helen et la grand-mère qui discutaient du supposé cambriolage qui avait mal tourné. « Peut-être que ton ourson, lui, il a un nom ? » Oui, il en avait, mais Eloise ne voulait pas le lui dire. C’était un nom secret que personne ne connaissait à part elle. « Tu ne sais pas parler ? Tu es une grande fille pourtant. » L’enfant devint rouge comme une tomate à cause de la colère. Si elle savait parler d’abord, c’était seulement qu’elle était intimidée. Non pas par Helen, qui voyait mais par sa grand-mère, dans la pièce d’à-côté, qui guettait le moindre de ses mots. « Je peux te dire un secret ? » Aucune réponse. L’aïeule avait répété à Eloise, avec sa voix aussi fine et coupante qu’un fil à couper le beurre, de ne répondre à aucune question des enquêteurs. Aucune. Qu’elles concernent son état actuel, ses jouets, ou encore, et surtout, ce qu’il s’était passé. Et Eloise avait bien trop peur de sa grand-mère pour défier un de ses ordres. Elle avait vu ce que la colère de sa grand-mère avait fait à sa mère, elle ne pouvait risquer la même chose sur elle-même. Elle pensait même que son aïeule pouvait tuer sa mère directement, si elle en voulait. Et Eloise ne voulait surtout pas prendre le risque. « Moi aussi, j’ai une peluche. C’est un lapin, il s’appelle Poypoy. » Eloise voulut répondre et demander à Helen de lui montrer son lapin. Elle était vraiment curieuse de le voir. Mais elle se retint. Aucune réponse, aucune. Mais plus les secondes s’écoulaient, plus elle mourrait d’envie de voir Poypoy. « Eh bien, on m’avait dit beaucoup de bien sur toi et ta mère… Enfin, surtout sur ta mère… » Les narines de la petite fille se gonflèrent. Helen mentait. Helen ne pouvait rien savoir sur elles. « J’aurais bien aimé que Poypoy et ton ourson fassent connaissance mais bon, il semblerait que ce soit voué à l’échec… Il ne pourra jamais être ami avec un ourson qui appartient à une fillette qui ne sait pas parler. » Helen disait cela sur le ton le plus détaché possible. Elle voyait bien comment Eloise se faisait violence pour ne pas répondre. Les digues allaient céder d’un moment à un autre, elle le sentait. Mais Helen ignorait le pouvoir que la grand-mère avait sur la petite fille. « Tu es sûre que tu ne veux pas que Poypoy fasse la connaissance de ton ourson ? » Toujours aucune réponse. Helen soupira et se rendit vers l’autre pièce. Eloise était pétrifiée. Elle le resta jusqu’à la fin de l’entrevue entre le grand monsieur moustachu et son aïeule, qui lui jetait parfois un regard froid mais inquiet. « Elle n’a rien dit, Josh. Et toi ? – Rien non plus. Elle s’accroche à sa version du cambrioleur et c’est réaliste, je dois te dire… Je veux dire, il y a une fenêtre cassée et la baguette le dernier sort de la baguette de la vieille, c’est un incendio… Il n’y a pas de quoi douter. – [color=lightcoralOui mais quelque chose ne tourne pas rond... Je ne le sens pas – Tu nous as déjà fait le coup avec les Fragghart, tu ne vas pas me la refaire avec les Svensson…[/color] » Helen garda son silence. La grand-mère, qui espionnait la conversation, soupira. C’était un véritable coup de chance qu’elle soit tombée sur des enquêteurs avec un passé « trouble », si l’on pouvait dire. « Très bien, rentrons. » Et ils partirent. Le rapport confirma le cambriolage ayant mal tourné et la grand-mère ne fut pas inquiétée. Un véritable coup de chance.
« Eloise... Prend l'échelle du chien et enfonce-la dans la poignée. » Eloise l'ignora. Sa mère, sa princesse, n'était plus. Il n'y avait plus qu'une poupée formulant des phrases sans queue ni tête, totalement recroquevillée sur les différents fauteuils sur lesquels on la déplaçait. Elle n'avait plus aucune conscience du monde qui l'entourait et reconnaissait à peine sa propre fille – qui avait à présent neuf ans. Elle prononçait son nom, certes, mais ne s'adressait pas à elle puisque son regard était toujours sur un point fixe qui ne changeait jamais. Grand-mère Elin et les médicomages ne lui donnaient plus que quelques mois à vivre, Eloise, elle, au début attristée par l'état de sa mère – causée par sa vile grand-mère – était à présent insensible. Sa vie avait changé. D'abord, elle ne menait plus une vie paisible dans la petite maison de campagne avec sa mère mais elle vivait dans la crainte et le contrôle de soi permanent dans un manoir de taille moyenne très près de Londres. Ensuite, Eloise n'était plus éduquée par sa mère mais par sa grand-mère, qui n'hésitait pas à employer des sorts pour la punir lorsqu'elle faisait des erreurs. Enfin, elle fréquentait une « classe » que Mrs. Place tenait chez elle, avec quatre autres enfants sorciers dont deux avaient son âge. Ce dernier fait la changeait vraiment d’auparavant car avant l’affrontement entre sa mère et sa grand-mère, elle apprenait à lire, à écrire et à calculer seule avec sa voisine, une vieille sorcière qui avait été institutrice avant sa retraite, et non pas avec d’autres enfants. Avant la voisine, c’était sa mère qui lui avait appris à compter et à lire. Mais sa maladie était devenue trop sévère et les enseignements étaient devenus trop lents pour qu’elle progresse à un rythme correct. Mais tout cela était loin… Très loin.
« Eloise… Mets ton maquillage et embrasse la fenêtre. » La fillette roula des yeux et soupira. Les propos de sa mère l’agaçaient. Auparavant, elle aurait patiemment demandé ce qu’elle voulait dire par là mais à présent, elle avait eu sa dose et ne cherchait plus à savoir. Cela ne l’empêchait pas d’appréhender le moment où sa mère partirait du monde des vivants. Eloise ne voulait pas qu’elle parte, sa mère avait été sa princesse après tout. Peut-être que c’était pour cela qu’elle se vexait lorsque sa mère énonçait des phrases sans queue ni tête. Parce qu’elle savait que plus les phrases ne voudraient rien signifier, plus la vraie fin approchait. Et si, elle aussi, était atteinte de la même maladie plus tard et sa grand-mère la réduisait à l’état de légume ? S’en rendrait-elle compte ? Se souviendrait-elle de son passé, de ses émotions, de ses craintes ? Alors que maman Ebba semblait vieillir de jour en jour, prendre dix rides chaque jour, grand-mère Elin paraissait rajeunir, sa peau devenant plus ferme à chaque instant. La curiosité qui rongeait autrefois l’aurait poussée à aller fouiner dans la chambre de sa grand-mère pour essayer de découvrir le secret de cette jeunesse éternelle mais les sorts correctifs avaient mis cette indiscrétion en sourdine. Eloise ne connaissait même pas les environs du manoir dans lequel elle logeait. Elle ne connaissait pas non plus ses camarades de « classe », à part deux garçons, qui étaient devenus ses amis les plus proches même si elle ne connaissait pas vraiment grand-chose sur eux et eux ne connaissaient pas grand-chose sur elle. Jack et Luke. Jack Marshall et Luke Appleby. Elle savait qu’ils avaient son âge, avaient de résultats satisfaisants et appréciaient critiquer les deux autres enfants. Ils s’étaient d’abord attaqués à elle mais elle n’avait pas répondu. Ils l’avaient traité de « princesse pourrie gâtée » et elle ce fut à ce moment qu’Eloise avait manifesté pour la première fois ses pouvoirs, prouvant qu’elle n’était pas une vulgaire cracmol. Leurs pantalons avaient glissé et dévoilé des slips peu flatteurs. Atteints en plein dans leur fierté, ils s’étaient jetés sur elle et ils s’étaient battus comme des sauvageons, malgré la bonne éducation d’Eloise. Bien sûr, après, lorsque les parents – grands-parents pour le cas d’Eloise – étaient venus récupérer les enfants, ils retenaient difficilement leur fou rire au lieu de craindre les représailles. Bien sûr, Eloise avait été punie en rentrant, se comporter comme un animal n’étant pas quelque chose de digne pour une jeune fille convenable comme elle. Bien sûr, elle avait été interdite de s’approcher des deux enfants fauteurs de trouble. Bien sûr, elle avait fait tout le contraire, sa grand-mère n’étant pas chez Mrs. Place pour la surveiller. C’était la seule fois qu’elle avait désobéi à un ordre de son aïeule, avant bien longtemps.
Elle était partie. Sa mère était partie définitivement et Eloise n’avait pas le droit de verser ne serait-ce qu’une seule larme. Grand-mère Elin répétait toujours que cela rendait ses yeux bouffis et qu’elle était laide en pleurant. Et si Eloise défiait son aïeule en pleurant, elle serait sévèrement punie et devrait cacher les marques des supplices infligés à l’école. Elle ne pourrait pas mettre de robe à manches courtes malgré la chaleur qu’il faisait. Mai 1960. Elle était partie bien plus tard que prévu. Mais elle était partie quand même. Et Eloise rentrerait à Poudlard en septembre. Comme elle se sentait tellement seule. Sa grand-mère se tenait à ses côtés, droite comme un i, les lèvres pincées, immobile. Elle n’avait prononcé aucun mot de réconfort ou d’affection ni montré aucun signe. Eloise commençait à avoir froid, de l’intérieur. « Rentrons. » C’était fini. Elle était partie.
Tout à coup, un lointain vrombissement se fit entendre. Eloise se tourna vers la source du bruit. « Oh, grand-mère arrive ! » La petite fille lissa sa jupe en coton blanc, remit ses cheveux en place puis afficha une expression neutre sur son visage auparavant éclatant : « sourire donne des rides », répétait toujours l’aïeule. Un petit carrosse qui avançait seul s'arrêta en face de la petite maison de campagne dans laquelle habitait Ebba et Eloise Arterbury. Une femme avec une coupe de cheveux impeccable et au visage aussi lisse que les fesses d’un bébé était assise dans la voiture. Il était difficile de croire qu’elle était la plus âgée des trois tant sa peau était parfaite : Ebba semblait bien plus vieille qu’elle, avec son dos recroquevillé et ses cheveux ternes. « Bonsoir grand-mère, j’espère que vous avez fait bonne route. – C’est toujours aussi sale ici. Où est l’elfe de maison ? – Il est… Il est… – Alors, jeune fille ? Où est l’elfe de maison ? » Le problème était que la petite fille n’en avait aucune idée. Picky avait l’habitude de partir cueillir des fruits elles-ne-savaient-où et revenir à une heure totalement aléatoire. De ce fait, face à l’expression sévère et froide de sa grand-mère, Eloise ne savait que dire. Elle ne pouvait pas dire que Picky était encore parti car la grand-mère attendrait jusqu’à qu’il revienne pour le punir. Il fallait qu’il entretienne le jardin au lieu de faire des choses aussi inutiles. « Eloise ? Où est l’elfe de maison ? » Le ton tranchant de l’aïeule avait figé la petite, qui ne savait que répondre. Elle ne voulait pas que Picky se fasse punir par sa grand-mère car après, il ne pourrait plus s’assoir pendant une bonne semaine et ses tâches habituelles seraient considérablement ralenties à cause des douleurs. De plus, Eloise entendrait – ou pire, assisterait – à la punition et elle ne voulait surtout pas cela. « Mère, vous voyez bien qu’elle l’ignore… », intervint la mère d’Eloise avec une voix traînante, les yeux toujours rivés sur la fleur blanche qui se trouvait au creux de ses mains. « Ebba, Ebba… Ce n’est pourtant pas comme cela que je t’ai élevée, ma fille parfaite… Ce n’est pas la première fois que tu oses me défier de la sorte, que te prend-il ? C’est très impoli, comme je te l’ai déjà enseigné. Tu ne dois pas t’immiscer dans les conversations des autres… – Sauf lorsqu’il s’agit de ma fille. » Le contraste entre le ton faussement mielleux que la grand-mère utilisait actuellement et celui cassant de quelques secondes plus tôt étonna Eloise. Ce n’était pas la première fois qu’elle assistait à ce changement radical mais à chaque fois, il la surprenait. Grand-mère Elin avait toujours cette approche doucereuse avec sa fille tandis qu’avec sa petite-fille, elle était sèche. Sa mère lui avait toujours répété de ne pas s’en faire, qu’il en avait été de même lorsqu’elle était une enfant : « regarde ce que ça a fait de moi, à présent ! », ironisait-elle à chaque fois. En effet, quand on regardait le résultat, il n’était guère reluisant. Certes, l’éducation n’avait probablement rien à faire là-dedans puisque la mère d’Eloise était atteinte d’arthrosi faulheit et non pas d’une maladie liée à la façon dont sa mère l’avait élevée. De toute façon, Eloise, elle, ne voyait qu’une fragile mais parfaite princesse en sa mère. Ebba était malade mais cela ne lui importait que peu, cela lui faisait un plaisir fou de prendre soin d’elle. Être une infirmière était comme un jeu pour elle, bien que parfois, c’était un peu compliqué. Heureusement, Picky était là pour l’assister, sinon, certaines tâches seraient vraiment impossibles à réaliser, comme la toilette ou la cuisine. C’était drôle de couper les légumes avec un petit couteau mais pour l’instant, Eloise ne savait faire plus et sa mère refusait qu’elle fasse plus. Sa grand-mère ne voulait surtout pas qu’elle fasse un quelconque effort, se reposant entièrement sur l’elfe de maison. « Eh bien, jeune fille ? C’est inadmissible que l’elfe de maison disparaisse ainsi. » La voix glaciale de l’aïeule tira Eloise de ses pensées. Elle se mit alors à espérer très fort que l’elfe de maison revienne rapidement de sa course. « Mère, je t’ai demandé de ne pas t’adresser à elle ainsi… » Les lèvres de la mère d’Eloise s’affinèrent de colère. Grand-mère Elin venait de l’ignorer et personne n’ignore Ebba Arterbury Svensson. Personne, pas même sa propre mère qui avait fait d’elle ce qu’elle était à présent. « Eloise, rentre à la maison. » Sans un mot, la petite trottina à l’intérieur et monta au grenier pour se poster sur le rebord de la fenêtre. La curiosité était un vilain défaut qui la rongeait à chaque fois qu’elle était envoyée loin, car c’était des « histoires d’adultes ».
Elle n’entendait pas l’échange entre les deux femmes. Que des bribes, ou elle lisait sur les lèvres de sa grand-mère « ma chère » ou « Ebba », le tout avec un sourire conciliant. Ce que répondait sa mère, elle l’ignorait totalement, celle-ci étant sous le porche, encore installée sur son fauteuil. Les lèvres de grand-mère Elin perdaient leur largeur et étaient pincées à présent. Elle avait sorti sa baguette, ce qui n’était pas un bon signe. Eloise se précipita vers le rez-de-chaussée, où se trouvaient également leur chambre à coucher, la cuisine et la salle de séjour. Trop tard, un rayon lumineux éclaira le visage de la petite fille à travers les carreaux des fenêtres frontales, se mêlant à son cri déchirant. C’était fini. Elle le savait au fond d’elle. C’était fini.
« Bonjour ? » La petite leva la tête. Une jeune femme brune, au regard doux, lui faisait face. « Je m’appelle Helen, et toi ? » La seule réponse qu’elle obtint fut la petite fille qui serait d’autant plus son ourson en peluche. « Tu n’as pas de nom ? » Toujours le silence entre les deux, alors qu’à l’arrière, des murmures se faisaient entendre. C’étaient le collègue d’Helen et la grand-mère qui discutaient du supposé cambriolage qui avait mal tourné. « Peut-être que ton ourson, lui, il a un nom ? » Oui, il en avait, mais Eloise ne voulait pas le lui dire. C’était un nom secret que personne ne connaissait à part elle. « Tu ne sais pas parler ? Tu es une grande fille pourtant. » L’enfant devint rouge comme une tomate à cause de la colère. Si elle savait parler d’abord, c’était seulement qu’elle était intimidée. Non pas par Helen, qui voyait mais par sa grand-mère, dans la pièce d’à-côté, qui guettait le moindre de ses mots. « Je peux te dire un secret ? » Aucune réponse. L’aïeule avait répété à Eloise, avec sa voix aussi fine et coupante qu’un fil à couper le beurre, de ne répondre à aucune question des enquêteurs. Aucune. Qu’elles concernent son état actuel, ses jouets, ou encore, et surtout, ce qu’il s’était passé. Et Eloise avait bien trop peur de sa grand-mère pour défier un de ses ordres. Elle avait vu ce que la colère de sa grand-mère avait fait à sa mère, elle ne pouvait risquer la même chose sur elle-même. Elle pensait même que son aïeule pouvait tuer sa mère directement, si elle en voulait. Et Eloise ne voulait surtout pas prendre le risque. « Moi aussi, j’ai une peluche. C’est un lapin, il s’appelle Poypoy. » Eloise voulut répondre et demander à Helen de lui montrer son lapin. Elle était vraiment curieuse de le voir. Mais elle se retint. Aucune réponse, aucune. Mais plus les secondes s’écoulaient, plus elle mourrait d’envie de voir Poypoy. « Eh bien, on m’avait dit beaucoup de bien sur toi et ta mère… Enfin, surtout sur ta mère… » Les narines de la petite fille se gonflèrent. Helen mentait. Helen ne pouvait rien savoir sur elles. « J’aurais bien aimé que Poypoy et ton ourson fassent connaissance mais bon, il semblerait que ce soit voué à l’échec… Il ne pourra jamais être ami avec un ourson qui appartient à une fillette qui ne sait pas parler. » Helen disait cela sur le ton le plus détaché possible. Elle voyait bien comment Eloise se faisait violence pour ne pas répondre. Les digues allaient céder d’un moment à un autre, elle le sentait. Mais Helen ignorait le pouvoir que la grand-mère avait sur la petite fille. « Tu es sûre que tu ne veux pas que Poypoy fasse la connaissance de ton ourson ? » Toujours aucune réponse. Helen soupira et se rendit vers l’autre pièce. Eloise était pétrifiée. Elle le resta jusqu’à la fin de l’entrevue entre le grand monsieur moustachu et son aïeule, qui lui jetait parfois un regard froid mais inquiet. « Elle n’a rien dit, Josh. Et toi ? – Rien non plus. Elle s’accroche à sa version du cambrioleur et c’est réaliste, je dois te dire… Je veux dire, il y a une fenêtre cassée et la baguette le dernier sort de la baguette de la vieille, c’est un incendio… Il n’y a pas de quoi douter. – [color=lightcoralOui mais quelque chose ne tourne pas rond... Je ne le sens pas – Tu nous as déjà fait le coup avec les Fragghart, tu ne vas pas me la refaire avec les Svensson…[/color] » Helen garda son silence. La grand-mère, qui espionnait la conversation, soupira. C’était un véritable coup de chance qu’elle soit tombée sur des enquêteurs avec un passé « trouble », si l’on pouvait dire. « Très bien, rentrons. » Et ils partirent. Le rapport confirma le cambriolage ayant mal tourné et la grand-mère ne fut pas inquiétée. Un véritable coup de chance.
« Eloise... Prend l'échelle du chien et enfonce-la dans la poignée. » Eloise l'ignora. Sa mère, sa princesse, n'était plus. Il n'y avait plus qu'une poupée formulant des phrases sans queue ni tête, totalement recroquevillée sur les différents fauteuils sur lesquels on la déplaçait. Elle n'avait plus aucune conscience du monde qui l'entourait et reconnaissait à peine sa propre fille – qui avait à présent neuf ans. Elle prononçait son nom, certes, mais ne s'adressait pas à elle puisque son regard était toujours sur un point fixe qui ne changeait jamais. Grand-mère Elin et les médicomages ne lui donnaient plus que quelques mois à vivre, Eloise, elle, au début attristée par l'état de sa mère – causée par sa vile grand-mère – était à présent insensible. Sa vie avait changé. D'abord, elle ne menait plus une vie paisible dans la petite maison de campagne avec sa mère mais elle vivait dans la crainte et le contrôle de soi permanent dans un manoir de taille moyenne très près de Londres. Ensuite, Eloise n'était plus éduquée par sa mère mais par sa grand-mère, qui n'hésitait pas à employer des sorts pour la punir lorsqu'elle faisait des erreurs. Enfin, elle fréquentait une « classe » que Mrs. Place tenait chez elle, avec quatre autres enfants sorciers dont deux avaient son âge. Ce dernier fait la changeait vraiment d’auparavant car avant l’affrontement entre sa mère et sa grand-mère, elle apprenait à lire, à écrire et à calculer seule avec sa voisine, une vieille sorcière qui avait été institutrice avant sa retraite, et non pas avec d’autres enfants. Avant la voisine, c’était sa mère qui lui avait appris à compter et à lire. Mais sa maladie était devenue trop sévère et les enseignements étaient devenus trop lents pour qu’elle progresse à un rythme correct. Mais tout cela était loin… Très loin.
« Eloise… Mets ton maquillage et embrasse la fenêtre. » La fillette roula des yeux et soupira. Les propos de sa mère l’agaçaient. Auparavant, elle aurait patiemment demandé ce qu’elle voulait dire par là mais à présent, elle avait eu sa dose et ne cherchait plus à savoir. Cela ne l’empêchait pas d’appréhender le moment où sa mère partirait du monde des vivants. Eloise ne voulait pas qu’elle parte, sa mère avait été sa princesse après tout. Peut-être que c’était pour cela qu’elle se vexait lorsque sa mère énonçait des phrases sans queue ni tête. Parce qu’elle savait que plus les phrases ne voudraient rien signifier, plus la vraie fin approchait. Et si, elle aussi, était atteinte de la même maladie plus tard et sa grand-mère la réduisait à l’état de légume ? S’en rendrait-elle compte ? Se souviendrait-elle de son passé, de ses émotions, de ses craintes ? Alors que maman Ebba semblait vieillir de jour en jour, prendre dix rides chaque jour, grand-mère Elin paraissait rajeunir, sa peau devenant plus ferme à chaque instant. La curiosité qui rongeait autrefois l’aurait poussée à aller fouiner dans la chambre de sa grand-mère pour essayer de découvrir le secret de cette jeunesse éternelle mais les sorts correctifs avaient mis cette indiscrétion en sourdine. Eloise ne connaissait même pas les environs du manoir dans lequel elle logeait. Elle ne connaissait pas non plus ses camarades de « classe », à part deux garçons, qui étaient devenus ses amis les plus proches même si elle ne connaissait pas vraiment grand-chose sur eux et eux ne connaissaient pas grand-chose sur elle. Jack et Luke. Jack Marshall et Luke Appleby. Elle savait qu’ils avaient son âge, avaient de résultats satisfaisants et appréciaient critiquer les deux autres enfants. Ils s’étaient d’abord attaqués à elle mais elle n’avait pas répondu. Ils l’avaient traité de « princesse pourrie gâtée » et elle ce fut à ce moment qu’Eloise avait manifesté pour la première fois ses pouvoirs, prouvant qu’elle n’était pas une vulgaire cracmol. Leurs pantalons avaient glissé et dévoilé des slips peu flatteurs. Atteints en plein dans leur fierté, ils s’étaient jetés sur elle et ils s’étaient battus comme des sauvageons, malgré la bonne éducation d’Eloise. Bien sûr, après, lorsque les parents – grands-parents pour le cas d’Eloise – étaient venus récupérer les enfants, ils retenaient difficilement leur fou rire au lieu de craindre les représailles. Bien sûr, Eloise avait été punie en rentrant, se comporter comme un animal n’étant pas quelque chose de digne pour une jeune fille convenable comme elle. Bien sûr, elle avait été interdite de s’approcher des deux enfants fauteurs de trouble. Bien sûr, elle avait fait tout le contraire, sa grand-mère n’étant pas chez Mrs. Place pour la surveiller. C’était la seule fois qu’elle avait désobéi à un ordre de son aïeule, avant bien longtemps.
Elle était partie. Sa mère était partie définitivement et Eloise n’avait pas le droit de verser ne serait-ce qu’une seule larme. Grand-mère Elin répétait toujours que cela rendait ses yeux bouffis et qu’elle était laide en pleurant. Et si Eloise défiait son aïeule en pleurant, elle serait sévèrement punie et devrait cacher les marques des supplices infligés à l’école. Elle ne pourrait pas mettre de robe à manches courtes malgré la chaleur qu’il faisait. Mai 1960. Elle était partie bien plus tard que prévu. Mais elle était partie quand même. Et Eloise rentrerait à Poudlard en septembre. Comme elle se sentait tellement seule. Sa grand-mère se tenait à ses côtés, droite comme un i, les lèvres pincées, immobile. Elle n’avait prononcé aucun mot de réconfort ou d’affection ni montré aucun signe. Eloise commençait à avoir froid, de l’intérieur. « Rentrons. » C’était fini. Elle était partie.
« Eloise Arterbury… Je vois… Je vois. » La salle entière semblait retenir son souffle, comme si elle était importante. C’était étrange. De plus, la voix du Choixpeau portait jusqu’à l’autre bout de l’immense pièce, ce qui était surprenant et déconcertant. Et Eloise était l’une des premières à passer, à cause de son nom de famille qui commençait par la première lettre de l’alphabet. Mais la fillette d’onze ans n’était nullement impressionnée. Ce fut plutôt le murmure qui se glissa dans ses tympans qui la surprit. « D’apparence sage, insensible et désintéressée, tu es dans le fond intrépide, tendre et surtout très curieuse. Je dirais Gryffondor, qu’en penses-tu ? – Ma grand-mère détesterait Gryffondor. – Mais il semblerait que cela te fasse plaisir… Intéressant… Serpentard ferait bien l’affaire également. » Eloise ne répondit pas. Qu’il fasse comme bon lui semble, elle n’avait pas besoin de lui donner de conseil pour qu’il se décide. La maison dans laquelle elle serait répartie serait une deuxième famille – ou sa seule car son unique famille avait étée enterré quatre mois plus tôt – ou ne le serait pas car à ses yeux, les maisons n’avaient pas d’importance. Eloise était consciente des « alliances » et des « compétitions » entre les différentes maisons mais elle s’en moquait. « Néanmoins, ta loyauté est discutable, Poufsouffle n’est pas une maison pour toi. » Eloise haussa son sourcil droit à cette remarque. Sa loyauté était discutable ? De quoi parlait-il exactement ? Du haut de ses onze ans, elle ne comprenait pas vraiment. « Très bien… Très bien… GRYFFONDOR ! » Elle rejoignit le banc des rouge et or, qui l’accueillirent chaleureusement. Comme c’était étrange, de se sentir appréciée alors que personne ne la connaissait. Enfin, elle n’eut pas vraiment le temps de penser à tout cela car un moment plus tard, Jack se faisait répartir. Luke, pour sa part, avait été réparti chez les Serpentard. Jack fut chez les loyaux Poufsouffle. Un froid sourire de félicitations, avant de se faire aborder par un camarade Gryffondor. Elle les retrouverait le lendemain, en cours de Sortilèges.
« Tu n’as pas ta place chez nous Arterbury. » La jeune femme arqua un sourcil. Qui était cet adolescent en pleine puberté qui s’adressait à elle ? Oh, c’était Jacob. Colin Jacob. Gryffondor, troisième année. Ce n’était pas la première fois qu’il la provoquait, elle n’avait qu’à rester silencieuse jusqu’à qu’il s’ennuie et laisse tomber. « Retourne chez tes copains les Serpentard, espèce d’infiltrée. » Eloise continuait à lire son manuel de sortilèges paisiblement. Soudain, Colin se pencha vers elle et glissa à son oreille : « Retourne faire des cochonneries avec ton copain… Appleby, c’est ça ? Trainée. » En l’espace de quelques seconds, Eloise avait fermé et reposé son livre à côté d’elle avant d’enfoncer son poing dans le bas du cou de Colin, qui ne se doutait nullement qu’elle allait réagir. Autour d’eux, un silence stupéfait était tombé. Eloise s’approcha de lui et, comme ce qu’avait fait Colin, elle s’approcha de son oreille et chuchota : « Un mot de travers et tu le paieras vraiment, Jacob. Crache-limace. Furunculus. » Colin se mit à vomir des limaces, sous le regard dégoûté de ses camarades et des furoncles apparurent sur son visage et probablement sur tout son corps. De plus, il respirait difficilement – ou étouffait, Eloise n’avait pas eu le temps de vérifier, ni de s’en soucier, car elle avait quitté la salle commune directement, sans un mot, son manuel coincé sous le bras.
« Mademoiselle Arterbury, votre comportement est inacceptable, veuillez à ce qu’une telle chose ne se répète point. » Eloise hocha docilement la tête. Elle était seule dans le bureau du directeur des Gryffondors. Celui-ci avait déjà eu des échos du comportement de Colin envers les élèves d’année inférieure et avait donc été indulgent avec son élève de deuxième année. De plus, Eloise n’avait jamais posé de problème jusqu’alors, ce n’était pas comme si elle était une fauteuse de trouble. Elle était même une élève modèle et sage, avec des notes moyennes et quelques points forts. Sa réaction ne l’avait pas étonné cependant : Colin aurait dû se douter qu’un Gryffondor ne se laisserait pas faire longtemps, même si elle avait mis plus d’un an et demi à réagir. « Vous présenterez vos excuses à Colin, qui fera de même dès qu’il en sera capable. » Un nouveau hochement de tête. Eloise n’avait rien à ajouter ni à redire, grand-mère Elin lui avait appris qu’elle ne devait pas répondre aux adultes, que c’était malpoli. Néanmoins, au fond d’elle, la deuxième année bouillonnait : elle n’avait aucune excuse à présenter à ce minable de Colin, qui méritait de mourir écrasé entre les dents d’un cerbère. « Dès qu’il en sera capable », cette partie des propos de son directeur lui apporta une pointe de satisfaction. Ce pauvre imbécile avait eu ce qu’il méritait et s’il ne pouvait plus jamais parler, Eloise en serait d’autant plus ravie. « Vous pouvez y aller. »
« Limace. » Ce n’était qu’un murmure mais dès qu’il entendit cette voix, les yeux de Colin se tourna soudainement, comme tiré d’un mauvais cauchemar. Eloise eut un sourire ravi lorsque le troisième année se tourna vers elle avec une pointe de frayeur dans ses yeux, mêlée à de la colère. « Je dois te présenter mes excuses mais… Je dois t’avouer que je n’ai pas trop envie. Tu dois savoir pourquoi, n’est-ce pas ? Parce que, de un, tu es un né-moldu et tu ne mérites pas que quelqu’un comme moi, qui t’est supérieur, te présente des excuses. C’est toi qui devrais t’excuser pour être venu au monde. De deux, tu m’as quand même importuné pendant près de deux ans et tu ne t’es jamais excusé pour ça donc je ne vois pas pourquoi je devrais m’excuser pour une fois. De trois, il n’y a pas que moi que tu as emmerdé mais toutes les autres élèves, qu’elles soient de Gryffondor ou pas. Est-ce que c’étaient tes hormones qui te dirigeaient ? Tu étais tellement frustré que l’on te rejette… » Furieux, Colin tenta de se relever mais Eloise posa un doigt sur un furoncle pas encore soigné, ce qui sembla faire sortir les yeux de ses orbites tant la douleur était intense. « Ttt, ttt, je n’ai pas fini », annonça-t-elle d’une voix douce avec un sourire. « Tu sais ce que tu vas faire, n’est-ce pas ? Non ? Laisse-moi t’éclairer : tu vas t’excuser à toutes les élèves que tu as ennuyées par ta présence, tu vas dire au directeur que je t’ai bien présenté mes excuses et tu vas la fermer jusqu’à la fin de ta vie, compris ? » Colin, paralysé par la douleur, ne semblait pas réceptif aux paroles d’Eloise. Celle-ci appuya d’autant plus pour le faire réagir. « Compris ?! » Colin mugit de douleur, tout en vomissant, se retenant de ne pas hurler. Eloise retira son doigt. « Je t’ai à l’œil, Colin Jacob. » Elle se détourna puis sortit de l’infirmerie.
« Hey, Elo’ ! » Elle accueillit Jack avec un sourire las. « C’est vrai que tu as fermé sa gueule à un quatrième année ? – C’est vrai que tu as fermé la tienne pendant quelques minutes ? – Tu sais bien que non, ça n’arrivera jamais. Je suis tellement content que tu aies fait ça, Jacob méritait vraiment qu’on le remette à sa place. Je savais pas que tu savais utiliser tes poings par contre ! – Moi non plus… Mais il m’a vraiment énervée aujourd’hui. – Pourquoi le cou ? – Mais comment tu sais tout ça ?! – George a fait passer le mot, il était là quand tu l’as frappé. » Eloise roula des yeux. Il était vrai qu’elle l’avait frappé dans la salle commune des Gryffondors, devant une petite assemblée même si beaucoup étaient sortis à cause du beau temps. « Pourquoi tu as réagi cette fois, Eloise ? » Cette question avait été posée d’une voix basse, Jack réalisant qu’Eloise avait réagi au bout d’un an et demi et non pas dès la première fois. Elle avait tenu longtemps et il était conscient qu’elle aurait tenu longtemps encore s’il n’y avait pas eu un élément déclencheur. « Oh, il y a Luke là-bas, on le rejoint ? » Un sourire éclatant sur le visage de la jeune blonde, qui évitait ainsi de répondre à Jack car avouer pourquoi elle avait frappé Colin porterait un coup à sa fierté. Elle ne voulait pas que Jack trouve « touchant » qu’elle défende ses amis d’enfance, même si elle s’était éloignée d’eux avec la différence de maison.
Un O en Métamorphose lors des B.U.S.E.S. De quoi avoir la paix avec la vieille peau qu’était son aïeule. « Vieille peau » était une expression mal choisie vu que grand-mère Elin ne semblait toujours pas vieillir, même si elle paraissait avoir la quarantaine – contre la vingtaine quand Eloise était enfant. La Gryffondor, elle, se métamorphosait progressivement en une belle jeune femme et défiait petit à petit l’autorité « parentale », sans être ouverte dans sa déclaration de guerre. Ça avait commencé avec sa répartition chez les rouge et or, où elle avait reçu une beuglante où sa grand-mère déplorait cette intégration. Ensuite, ça avait continué avec son silence face aux rares missives de sa grand-mère et son absence dans le domicile familial lors des vacances, Eloise décidant de rester à Poudlard ou de passer des vacances chez des amis plutôt que chez elle. Enfin, elle avait progressivement adopté un vocabulaire totalement différent de celui que sa grand-mère lui avait inculqué. Néanmoins, elle gardait les idées traditionnelles, celles disant que les sang-purs étaient supérieurs aux autres sangs et que les sang-de-bourbes étaient en bas de l’échelle, avec les cracmols.
Ces grandes vacances, elle allait les passer en parti chez sa grand-mère toutefois. Et elle n’attendait pas du tout ce moment avec hâte. Cela faisait un moment qu’elles ne s’étaient pas vues et c’était pour le mieux. « Gare de King’s Cross ! Gare de King’s Cross, tout le monde descend ! » Le train s’arrêta et les élèves se précipitèrent dans les couloirs, ayant hâte de retrouver leurs parents. Les premiers sortis se jetaient déjà dans leurs bras, heureux de retrouver leurs géniteurs. Si c’était maman Ebba qui venait la chercher, aurait-elle hâte de descendre du train ? Elle n’était plus qu’un lointain souvenir pour Eloise, qui se souvenait plus de son indifférence envers elle que de son attachement, avant que sa grand-mère et sa mère aient leur dispute finale. La Gryffondor ne jalousait pas les enfants retrouvant joyeusement leurs parents. Elle avait seulement une pointe de regret. Toujours des « et si… ? » qui la faisaient douter.
« Eloise. – Grand-mère. » Eloise leva les yeux vers son aïeule, qui avait bien vieilli. Ses potions et ses sortilèges ne semblaient plus fonctionner, après tant de temps. La jeunesse éternelle, n’est-ce pas ? Néanmoins, la grand-mère avait toujours le port altier malgré ses rides apparentes. Eloise eut un sourire mauvais. Même si sa mère n’était qu’un lointain souvenir, qu’un sentiment de désintérêt après la déception, l’adolescente lui en voulait encore pour ce qu’elle avait fait à sa propre fille. Elles sortirent de la gare et montèrent dans la voiture, la même qui avait amené la grand-mère dans la petite maison de campagne cinq ans plus tôt. Installées, la voiture avança : elle était tirée par des sombrals, qu’Eloise pouvait voir suite au décès de sa mère.
« Eh bien, on n’est plus toute jeune, n’est-ce pas grand-mère ? » L’intéressée se figea. Sa petite-fille venait tout juste de donner le ton à leur séjour ensemble, qu’elles étaient censées passer dans un cottage situé dans un quartier aisé d’une baie de France. Grand-mère Elin espérait trouver un futur époux pour Eloise, un sang-pur de préférence mais quelqu’un d’aisé en tout cas. « Un peu de tenue, Eloise. – Ou ? Ne t’inquiète pas pour tous ces sang-purs, je les ferai marcher au doigt et à l’œil… Ou à la baguette. – Eloise ! » Eloise eut un rire cristallin tandis que l’aïeule paraissait rougir. « Ouh, on rougit ? Est-ce que c’est l’âge qui fait ça ? Si c’est ça, je ne veux pas vieillir, quelle horreur cela serait de te ressembler… » Grand-mère Elin darda son regard perçant sur sa petite-fille, comme outrée. « Ta mère aurait honte de toi, si elle te voyait ton comportement… » Ce fut au tour d’Eloise de planter ses yeux bleus sur son aïeule, une colère sourde rageant en elle et se reflétant dans ses pupilles brillantes. « Ma mère aurait eu honte de toi également, si elle s’était rendue compte de ce que tu lui as fait… A ta propre fille ! – La discussion est finie, jeune fille. – Non, elle sera finie quand je dirai qu’elle l’est. Affronte un peu ce que tu as fait, il serait temps à 85 ans, non ? Ah, je me suis trompée, c’est 90 maintenant, je me trompe ? C’est impossible à savoir à cause de tes foutues potions et tes foutus sortilèges. J’ai de la peine pour toi, tu n’assumes même pas tes actes. Tu es une meurtrière, tu as tué maman, tu es une meurtrière ! – Petrificus Totalus ! » Le corps d’Eloise se figea. Elle ne tenta pas de se débattre, pleinement consciente que c’était inutile, et se contenta de soupirer profondément, si cela était possible avec une poitrine bloquée.
« Mesdames, vous avez fait bon voyage ? – Oui, très cher, je vous remercie. Ma petite-fille ne parle pas encore très bien français, il faudra la pardonner si elle reste silencieuse… » Eloise lança un regard foudroyant à son aïeule. « Oh, bien sûr, je comprends tout à fait. Votre petite-fille dites-vous ? On aurait dit votre fille ! » Grand-mère Ebba gloussa comme une dinde à ce compliment. « Eloise Arterbury, je présume ? » L’adolescente haussa les sourcils. Elle comprenait tout à fait ce qui se disait depuis le début mais était sous le sortilège de mutisme, qui l’empêchait de dire quoique ce soit. Si seulement elle avait la possibilité de parler, elle aurait répondu avec un français parfait que sa mère lui avait appris quand elle était jeune. « Oh, voilà Arthur ! Arthur, voici madame Svensson et sa petite-fille, mademoiselle Artebury. – Arthur, comme vous avez grandi ! Vous pouvez m’appeler Elin. » Le dénommé Arthur fit le baisemain à grand-mère Elin et à cette vision, Eloise faillit vomir. Ces français… « Miss Arterbury, my pleasure. » Elle afficha un sourire diplomatique et le salua de façon distante, pour lui montrer qu’elle n’attendait rien des deux semaines qu’ils allaient passer ensemble. Puis il n’y aurait pas qu’Arthur. Probablement des François, des Martin, des Thomas… Elle allait tous devoir les rencontrer et les saluer de façon polie et passer un peu de temps avec eux. Tout à coup, le sort que grand-mère Elin avait jeté sur elle semblait avoir été levé. Eloise soupira discrètement de bonheur et afficha un sourire radieux à Arthur. « Le plaisir est le mien, Arthur. Vous souvenez-vous de la dernière fois où nous nous sommes vus ? Cela remonte à une éternité ! Vous avez tellement changé ! » Toute l’assemblée parut surprise de ce bavardage prononcé dans un français tout à fait fluide. Eloise passa son bras sous celui de son hôte et ils se dirigèrent vers le jardin, sans qu’elle ne cesse de parler. « Mais… Vous aviez dit que… – Ma petite-fille est pleine de surprises, apparemment », coupa froidement grand-mère Elin.
Un O en Métamorphose lors des B.U.S.E.S. et un O en Métamorphose également lors des A.S.P.I.C.S. Eloise en était particulièrement fière. Elle allait entrer au QESM deux mois plus tard, laissant les vieilles pierres de Poudlard aux nouvelles générations. Elle allait bientôt travailler et s’émanciper de sa grand-mère, qui à présent, pourrissait lentement dans son manoir décrépi. Les potions et les sortilèges de rajeunissement ne lui avaient pas fait que du bien apparemment puisqu’elle n’avait plus d’âge. On voyait seulement qu’elle était vieille, rien de plus.
Deux ans étaient passés donc. Deux ans où Eloise avait accumulé quelques heures de colle pour cause de troubles mais ce n’était que de la « légitime défense » d’après la jeune fille. Deux ans où Eloise avait travaillé sans faire trop d’efforts, pour avoir des résultats suffisants pour passer l’année. Deux ans où Eloise avait capitaine de l’équipe de Quidditch, menant les nuggets avec une main de fer. Elle avait changé, elle s’était rapprochée des caractéristiques générales des Gryffondor sans pour autant être particulièrement proche des membres de sa maison. Toujours célibataire, malgré les nombreuses tentatives de sa grand-mère pour la fiancer. Bien moins sage et obéissante qu’avant, elle savait métamorphoser son caractère et ses réactions selon les moments : tendre et joyeuse avec les prétendants, encourageante mais dure avec les nuggets, sympathique et chaleureuse avec ses amis, froide et mauvaise avec son aïeule… Les multiples visages d’Eloise fascinaient autant qu’ils déstabilisaient. A Poudlard, personne ne s’en rendait vraiment compte. En dehors, cette caractéristique était visible.
Deux ans donc. Elle quittait enfin Poudlard. Elle entrait dans le monde adulte.
« Tu n’as pas ta place chez nous Arterbury. » La jeune femme arqua un sourcil. Qui était cet adolescent en pleine puberté qui s’adressait à elle ? Oh, c’était Jacob. Colin Jacob. Gryffondor, troisième année. Ce n’était pas la première fois qu’il la provoquait, elle n’avait qu’à rester silencieuse jusqu’à qu’il s’ennuie et laisse tomber. « Retourne chez tes copains les Serpentard, espèce d’infiltrée. » Eloise continuait à lire son manuel de sortilèges paisiblement. Soudain, Colin se pencha vers elle et glissa à son oreille : « Retourne faire des cochonneries avec ton copain… Appleby, c’est ça ? Trainée. » En l’espace de quelques seconds, Eloise avait fermé et reposé son livre à côté d’elle avant d’enfoncer son poing dans le bas du cou de Colin, qui ne se doutait nullement qu’elle allait réagir. Autour d’eux, un silence stupéfait était tombé. Eloise s’approcha de lui et, comme ce qu’avait fait Colin, elle s’approcha de son oreille et chuchota : « Un mot de travers et tu le paieras vraiment, Jacob. Crache-limace. Furunculus. » Colin se mit à vomir des limaces, sous le regard dégoûté de ses camarades et des furoncles apparurent sur son visage et probablement sur tout son corps. De plus, il respirait difficilement – ou étouffait, Eloise n’avait pas eu le temps de vérifier, ni de s’en soucier, car elle avait quitté la salle commune directement, sans un mot, son manuel coincé sous le bras.
« Mademoiselle Arterbury, votre comportement est inacceptable, veuillez à ce qu’une telle chose ne se répète point. » Eloise hocha docilement la tête. Elle était seule dans le bureau du directeur des Gryffondors. Celui-ci avait déjà eu des échos du comportement de Colin envers les élèves d’année inférieure et avait donc été indulgent avec son élève de deuxième année. De plus, Eloise n’avait jamais posé de problème jusqu’alors, ce n’était pas comme si elle était une fauteuse de trouble. Elle était même une élève modèle et sage, avec des notes moyennes et quelques points forts. Sa réaction ne l’avait pas étonné cependant : Colin aurait dû se douter qu’un Gryffondor ne se laisserait pas faire longtemps, même si elle avait mis plus d’un an et demi à réagir. « Vous présenterez vos excuses à Colin, qui fera de même dès qu’il en sera capable. » Un nouveau hochement de tête. Eloise n’avait rien à ajouter ni à redire, grand-mère Elin lui avait appris qu’elle ne devait pas répondre aux adultes, que c’était malpoli. Néanmoins, au fond d’elle, la deuxième année bouillonnait : elle n’avait aucune excuse à présenter à ce minable de Colin, qui méritait de mourir écrasé entre les dents d’un cerbère. « Dès qu’il en sera capable », cette partie des propos de son directeur lui apporta une pointe de satisfaction. Ce pauvre imbécile avait eu ce qu’il méritait et s’il ne pouvait plus jamais parler, Eloise en serait d’autant plus ravie. « Vous pouvez y aller. »
« Limace. » Ce n’était qu’un murmure mais dès qu’il entendit cette voix, les yeux de Colin se tourna soudainement, comme tiré d’un mauvais cauchemar. Eloise eut un sourire ravi lorsque le troisième année se tourna vers elle avec une pointe de frayeur dans ses yeux, mêlée à de la colère. « Je dois te présenter mes excuses mais… Je dois t’avouer que je n’ai pas trop envie. Tu dois savoir pourquoi, n’est-ce pas ? Parce que, de un, tu es un né-moldu et tu ne mérites pas que quelqu’un comme moi, qui t’est supérieur, te présente des excuses. C’est toi qui devrais t’excuser pour être venu au monde. De deux, tu m’as quand même importuné pendant près de deux ans et tu ne t’es jamais excusé pour ça donc je ne vois pas pourquoi je devrais m’excuser pour une fois. De trois, il n’y a pas que moi que tu as emmerdé mais toutes les autres élèves, qu’elles soient de Gryffondor ou pas. Est-ce que c’étaient tes hormones qui te dirigeaient ? Tu étais tellement frustré que l’on te rejette… » Furieux, Colin tenta de se relever mais Eloise posa un doigt sur un furoncle pas encore soigné, ce qui sembla faire sortir les yeux de ses orbites tant la douleur était intense. « Ttt, ttt, je n’ai pas fini », annonça-t-elle d’une voix douce avec un sourire. « Tu sais ce que tu vas faire, n’est-ce pas ? Non ? Laisse-moi t’éclairer : tu vas t’excuser à toutes les élèves que tu as ennuyées par ta présence, tu vas dire au directeur que je t’ai bien présenté mes excuses et tu vas la fermer jusqu’à la fin de ta vie, compris ? » Colin, paralysé par la douleur, ne semblait pas réceptif aux paroles d’Eloise. Celle-ci appuya d’autant plus pour le faire réagir. « Compris ?! » Colin mugit de douleur, tout en vomissant, se retenant de ne pas hurler. Eloise retira son doigt. « Je t’ai à l’œil, Colin Jacob. » Elle se détourna puis sortit de l’infirmerie.
« Hey, Elo’ ! » Elle accueillit Jack avec un sourire las. « C’est vrai que tu as fermé sa gueule à un quatrième année ? – C’est vrai que tu as fermé la tienne pendant quelques minutes ? – Tu sais bien que non, ça n’arrivera jamais. Je suis tellement content que tu aies fait ça, Jacob méritait vraiment qu’on le remette à sa place. Je savais pas que tu savais utiliser tes poings par contre ! – Moi non plus… Mais il m’a vraiment énervée aujourd’hui. – Pourquoi le cou ? – Mais comment tu sais tout ça ?! – George a fait passer le mot, il était là quand tu l’as frappé. » Eloise roula des yeux. Il était vrai qu’elle l’avait frappé dans la salle commune des Gryffondors, devant une petite assemblée même si beaucoup étaient sortis à cause du beau temps. « Pourquoi tu as réagi cette fois, Eloise ? » Cette question avait été posée d’une voix basse, Jack réalisant qu’Eloise avait réagi au bout d’un an et demi et non pas dès la première fois. Elle avait tenu longtemps et il était conscient qu’elle aurait tenu longtemps encore s’il n’y avait pas eu un élément déclencheur. « Oh, il y a Luke là-bas, on le rejoint ? » Un sourire éclatant sur le visage de la jeune blonde, qui évitait ainsi de répondre à Jack car avouer pourquoi elle avait frappé Colin porterait un coup à sa fierté. Elle ne voulait pas que Jack trouve « touchant » qu’elle défende ses amis d’enfance, même si elle s’était éloignée d’eux avec la différence de maison.
Un O en Métamorphose lors des B.U.S.E.S. De quoi avoir la paix avec la vieille peau qu’était son aïeule. « Vieille peau » était une expression mal choisie vu que grand-mère Elin ne semblait toujours pas vieillir, même si elle paraissait avoir la quarantaine – contre la vingtaine quand Eloise était enfant. La Gryffondor, elle, se métamorphosait progressivement en une belle jeune femme et défiait petit à petit l’autorité « parentale », sans être ouverte dans sa déclaration de guerre. Ça avait commencé avec sa répartition chez les rouge et or, où elle avait reçu une beuglante où sa grand-mère déplorait cette intégration. Ensuite, ça avait continué avec son silence face aux rares missives de sa grand-mère et son absence dans le domicile familial lors des vacances, Eloise décidant de rester à Poudlard ou de passer des vacances chez des amis plutôt que chez elle. Enfin, elle avait progressivement adopté un vocabulaire totalement différent de celui que sa grand-mère lui avait inculqué. Néanmoins, elle gardait les idées traditionnelles, celles disant que les sang-purs étaient supérieurs aux autres sangs et que les sang-de-bourbes étaient en bas de l’échelle, avec les cracmols.
Ces grandes vacances, elle allait les passer en parti chez sa grand-mère toutefois. Et elle n’attendait pas du tout ce moment avec hâte. Cela faisait un moment qu’elles ne s’étaient pas vues et c’était pour le mieux. « Gare de King’s Cross ! Gare de King’s Cross, tout le monde descend ! » Le train s’arrêta et les élèves se précipitèrent dans les couloirs, ayant hâte de retrouver leurs parents. Les premiers sortis se jetaient déjà dans leurs bras, heureux de retrouver leurs géniteurs. Si c’était maman Ebba qui venait la chercher, aurait-elle hâte de descendre du train ? Elle n’était plus qu’un lointain souvenir pour Eloise, qui se souvenait plus de son indifférence envers elle que de son attachement, avant que sa grand-mère et sa mère aient leur dispute finale. La Gryffondor ne jalousait pas les enfants retrouvant joyeusement leurs parents. Elle avait seulement une pointe de regret. Toujours des « et si… ? » qui la faisaient douter.
« Eloise. – Grand-mère. » Eloise leva les yeux vers son aïeule, qui avait bien vieilli. Ses potions et ses sortilèges ne semblaient plus fonctionner, après tant de temps. La jeunesse éternelle, n’est-ce pas ? Néanmoins, la grand-mère avait toujours le port altier malgré ses rides apparentes. Eloise eut un sourire mauvais. Même si sa mère n’était qu’un lointain souvenir, qu’un sentiment de désintérêt après la déception, l’adolescente lui en voulait encore pour ce qu’elle avait fait à sa propre fille. Elles sortirent de la gare et montèrent dans la voiture, la même qui avait amené la grand-mère dans la petite maison de campagne cinq ans plus tôt. Installées, la voiture avança : elle était tirée par des sombrals, qu’Eloise pouvait voir suite au décès de sa mère.
« Eh bien, on n’est plus toute jeune, n’est-ce pas grand-mère ? » L’intéressée se figea. Sa petite-fille venait tout juste de donner le ton à leur séjour ensemble, qu’elles étaient censées passer dans un cottage situé dans un quartier aisé d’une baie de France. Grand-mère Elin espérait trouver un futur époux pour Eloise, un sang-pur de préférence mais quelqu’un d’aisé en tout cas. « Un peu de tenue, Eloise. – Ou ? Ne t’inquiète pas pour tous ces sang-purs, je les ferai marcher au doigt et à l’œil… Ou à la baguette. – Eloise ! » Eloise eut un rire cristallin tandis que l’aïeule paraissait rougir. « Ouh, on rougit ? Est-ce que c’est l’âge qui fait ça ? Si c’est ça, je ne veux pas vieillir, quelle horreur cela serait de te ressembler… » Grand-mère Elin darda son regard perçant sur sa petite-fille, comme outrée. « Ta mère aurait honte de toi, si elle te voyait ton comportement… » Ce fut au tour d’Eloise de planter ses yeux bleus sur son aïeule, une colère sourde rageant en elle et se reflétant dans ses pupilles brillantes. « Ma mère aurait eu honte de toi également, si elle s’était rendue compte de ce que tu lui as fait… A ta propre fille ! – La discussion est finie, jeune fille. – Non, elle sera finie quand je dirai qu’elle l’est. Affronte un peu ce que tu as fait, il serait temps à 85 ans, non ? Ah, je me suis trompée, c’est 90 maintenant, je me trompe ? C’est impossible à savoir à cause de tes foutues potions et tes foutus sortilèges. J’ai de la peine pour toi, tu n’assumes même pas tes actes. Tu es une meurtrière, tu as tué maman, tu es une meurtrière ! – Petrificus Totalus ! » Le corps d’Eloise se figea. Elle ne tenta pas de se débattre, pleinement consciente que c’était inutile, et se contenta de soupirer profondément, si cela était possible avec une poitrine bloquée.
« Mesdames, vous avez fait bon voyage ? – Oui, très cher, je vous remercie. Ma petite-fille ne parle pas encore très bien français, il faudra la pardonner si elle reste silencieuse… » Eloise lança un regard foudroyant à son aïeule. « Oh, bien sûr, je comprends tout à fait. Votre petite-fille dites-vous ? On aurait dit votre fille ! » Grand-mère Ebba gloussa comme une dinde à ce compliment. « Eloise Arterbury, je présume ? » L’adolescente haussa les sourcils. Elle comprenait tout à fait ce qui se disait depuis le début mais était sous le sortilège de mutisme, qui l’empêchait de dire quoique ce soit. Si seulement elle avait la possibilité de parler, elle aurait répondu avec un français parfait que sa mère lui avait appris quand elle était jeune. « Oh, voilà Arthur ! Arthur, voici madame Svensson et sa petite-fille, mademoiselle Artebury. – Arthur, comme vous avez grandi ! Vous pouvez m’appeler Elin. » Le dénommé Arthur fit le baisemain à grand-mère Elin et à cette vision, Eloise faillit vomir. Ces français… « Miss Arterbury, my pleasure. » Elle afficha un sourire diplomatique et le salua de façon distante, pour lui montrer qu’elle n’attendait rien des deux semaines qu’ils allaient passer ensemble. Puis il n’y aurait pas qu’Arthur. Probablement des François, des Martin, des Thomas… Elle allait tous devoir les rencontrer et les saluer de façon polie et passer un peu de temps avec eux. Tout à coup, le sort que grand-mère Elin avait jeté sur elle semblait avoir été levé. Eloise soupira discrètement de bonheur et afficha un sourire radieux à Arthur. « Le plaisir est le mien, Arthur. Vous souvenez-vous de la dernière fois où nous nous sommes vus ? Cela remonte à une éternité ! Vous avez tellement changé ! » Toute l’assemblée parut surprise de ce bavardage prononcé dans un français tout à fait fluide. Eloise passa son bras sous celui de son hôte et ils se dirigèrent vers le jardin, sans qu’elle ne cesse de parler. « Mais… Vous aviez dit que… – Ma petite-fille est pleine de surprises, apparemment », coupa froidement grand-mère Elin.
Un O en Métamorphose lors des B.U.S.E.S. et un O en Métamorphose également lors des A.S.P.I.C.S. Eloise en était particulièrement fière. Elle allait entrer au QESM deux mois plus tard, laissant les vieilles pierres de Poudlard aux nouvelles générations. Elle allait bientôt travailler et s’émanciper de sa grand-mère, qui à présent, pourrissait lentement dans son manoir décrépi. Les potions et les sortilèges de rajeunissement ne lui avaient pas fait que du bien apparemment puisqu’elle n’avait plus d’âge. On voyait seulement qu’elle était vieille, rien de plus.
Deux ans étaient passés donc. Deux ans où Eloise avait accumulé quelques heures de colle pour cause de troubles mais ce n’était que de la « légitime défense » d’après la jeune fille. Deux ans où Eloise avait travaillé sans faire trop d’efforts, pour avoir des résultats suffisants pour passer l’année. Deux ans où Eloise avait capitaine de l’équipe de Quidditch, menant les nuggets avec une main de fer. Elle avait changé, elle s’était rapprochée des caractéristiques générales des Gryffondor sans pour autant être particulièrement proche des membres de sa maison. Toujours célibataire, malgré les nombreuses tentatives de sa grand-mère pour la fiancer. Bien moins sage et obéissante qu’avant, elle savait métamorphoser son caractère et ses réactions selon les moments : tendre et joyeuse avec les prétendants, encourageante mais dure avec les nuggets, sympathique et chaleureuse avec ses amis, froide et mauvaise avec son aïeule… Les multiples visages d’Eloise fascinaient autant qu’ils déstabilisaient. A Poudlard, personne ne s’en rendait vraiment compte. En dehors, cette caractéristique était visible.
Deux ans donc. Elle quittait enfin Poudlard. Elle entrait dans le monde adulte.
Premier jour au QESM. Ce n’était pas la joie, il fallait l’avouer. Beaucoup de ses anciens camarades n’étaient plus là et elle rencontrait de nouvelles personnes. Froide et distante, comme au début. Elle ne cherchait pas à être proche des autres qui étaient dans sa section, celle du département des catastrophes et accidents magiques. Le choix de ce département avait été rapide : elle n’avait pas beaucoup d’années d’études, elle aurait une bonne réputation – dans le sens où le département était connu pour être irréprochable – et elle aurait un emploi stable.
« Vous avez entendu parler du meurtre de la famille de sang-de-bourbe ? – N’utilise pas le mot sang-de-bourbe Anne, on se moque de ça, c’est pas important. Ce qui compte, c’est que c’est une véritable tragédie… – Ils le méritaient… – Tu te fous de moi ? C’était un meurtre de sang-froid et probablement pas prémédité, qu’est-ce qu’ils ont fait pour le mériter ? Ils ont tué tes parents ? Ta sœur ? Un proche à toi ? – Ils n’ont pas leur place parmi nous. » Les deux semblaient s’échauffer dangereusement autour de leur verre de whisky pur feu. Et au milieu, Eloise, qui gardait sagement son silence. Que faisait-elle dans ce pub ? Elle y avait été traînée de force par Garrett alors qu’elle aurait pu passer sa soirée dans le calme, à lire un bouquin. Mais ce n’était pas plus mal, elle apprenait beaucoup de choses sur ses camarades de classe, même si, au fond, elle ne les connaissait pas trop. « Eh bien, eh bien, je ne pensais pas qu’on allait parler de politique avec vous… », murmura-t-elle. « Comme si on n’avait pas assez de problèmes comme ça… – Mais toi, qu’est-ce que tu penses de tout ça, hm… – Eloise. Je m’appelle Eloise. » Eloise eut une mine ravie, comme si ça ne la dérangeait pas qu’on oublie son nom alors qu’en réalité, c’était tout le contraire. « C’est cela… Eloise… Tu en penses quoi, de tout ça ? – Je pense que c’est de la merde. Ça ne sert à rien, sincèrement, que l’on se prenne la tête pour des histoires de meurtre. Dans un peu plus d’un an, ça sera notre boulot de débarasser la scène sans broncher, on ne devrait pas prendre de parti. » Les deux haussèrent leurs sourcils. Ils ne s’attendaient pas à une réponse aussi détachée. « Mais tu dois bien avoir une opinion sur tout ça, non ? – Pour que l’on se prenne la tête dessus, alors que vous êtes à moitié bourrés ? Non merci. – Avoue que tu as juste peur que l’on te rejette pour ton opinion… Je me moquerai bien de toi si tu me dis que le meurtrier avait tort. – Mais il a tort, je ne comprends pas comment tu peux dire qu’il a raison ! – Et voilà ce que je disais… » Tandis que Garrett et Anne se déchiraient sur un sujet de politique, Eloise se cala tranquillement dans son siège. Bien sûr, elle avait une opinion sur la chose mais n’allait pas la divulguer à tout le monde. Le meurtrier avait raison et il n’était pas à son premier coup d’action. Un enlèvement par-ci, un meurtre par-là… Bien sûr, entre les évènements, il y avait beaucoup de temps qui passait mais les victimes avaient tous une chose en commun : ce n’étaient pas des sang-purs et très rarement des sangs ordinaires. Ce n’était pas anodin.
Deux années au QESM validées, Eloise avait été dans la moyenne, comme à Poudlard. Elle entrait à présent au Ministère et espérait s’émanciper de son aïeule le plus rapidement possible. Celle-ci, d’ailleurs, déplorait son choix de carrière : elle aurait dû faire une formation pour travailler dans le Département de la Justice Magique ou pour travailler à Sainte-Mangouste plutôt que de choisir dans le Département des Catastrophes et Accidents Magiques. Eloise resterait toujours en bas de l’échelle sociale avec ce poste d’après elle et pour lui éviter ce « grand malheur », grand-mère Elin cherchait sans cesse un futur mari pour sa petite-fille. Arthur Terret était le choix favori de la grand-mère mais Eloise ne voulait pas de lui : il était, certes, bien élevé, mais il était ennuyeux comme la mort. Au contraire, Dorion Volk, qu’elle avait connu dès sa première année mais qu’elle n’avait pas vraiment approché avant sa deuxième année, était intéressant. Et si sa grand-mère apprenait quel genre de relation elle entretenait avec lui, elle commencerait probablement à creuser sa propre tombe. Et si elle savait que c’était ce sang ordinaire qui allait finalement devenir l’époux d’Eloise, elle mourrait très certainement d’un arrêt cardiaque à la seconde où elle apprendrait la nouvelle. Enfin, ils n’en étaient pas encore à là, plutôt à leurs ébats peu innocents qui permettaient à Eloise de s’échapper un peu du train-train quotidien et des rumeurs sombres. Puis une marque était apparue dans le ciel, au-dessus d’une maison de sang-de-bourbes assassinés. Pour Eloise, ça avait été le lien qu’elle avait toujours fait entre les événements louches mais distants les uns des autres. Pour elle, ça avait été la confirmation. Le nom de Lord Voldemort avait résonné après, avec une revendication, celle de la supériorité des sang-purs sur le reste des sorciers. Et il n’était pas seul : de nombreuses personnes l’entouraient d’après les rumeurs et Eloise attendait de tomber sur l’une d’entre elles. En attendant, elle gardait le silence lors des discussions échauffées. Cette attente était étrange et contradictoire pourtant. Eloise rejetait totalement les efforts de sa grand-mère pour lui trouver un bon parti mais elle était pleinement consciente de la supériorité des sang-purs sur les autres sangs – dont le sien – et de ce que ça lui apporterait d’intégrer une famille de sang-purs par union. Elle adhérait pleinement aux valeurs portées par Lord Voldemort mais elle n’était pas une sang-pure. Elle refusait l’éducation que lui avait donnée sa grand-mère mais c’était seulement parce que c’était cette vieille pie qui l’avait élevée. Si c’était maman Ebba, peut-être que ça serait différent et peut-être qu’elle n’aurait jamais rencontré Dorion. Elle se souvenait qu’elle était très obéissante avec sa mère, même si tout cela était loin, très loin.
Eloise parcourait les couloirs du Ministère, passant d’un bureau à un autre, des dossiers empilés sur ses bras. Elle esquivait habilement les autres employés pour ne pas faire tomber la pile de papiers soigneusement triée, et déposait une partie dans les différents bureaux. Il ne restait plus qu’un dossier à distribuer et elle retournerait à l’ennuyant travail dans son bureau, qu’elle partageait avec cinq autres collègues. Elle frappa à la porte du bureau fermé puis ouvrit directement, sans attendre de réponse. « Le Lord frappera demain, et nous y serons comme il en a conven… – N’avez-vous donc jamais appris à frapper ?! » L’homme assis en face du bureau s’était tourné en entendant la porte grincer, totalement hors de lui. « Quelle mal élevée, on voit de tout maintenant au Ministère ! – J’ai frappé, monsieur. – Et vous n’attendez pas avant d’entrer ? Et si monsieur Gainsboro était dans une position tout à fait inconfortable, qu’auriez-vous fait ?! – Je serai entrée, j’aurai déposé le dossier, et je serai ressortie. Ce que monsieur fait n’est nullement mes affaires, je n’ai rien vu et rien entendu. – Monsieur Greenlight, ça a été un plaisir de vous recevoir, nous poursuivrons notre entrevue plus tard. – Mais… M… » M. Gainsboro appuya un regard entendu sur son visiteur. « Tout… Tout le plaisir est pour moi. » M. Greenlight sortit du bureau de M. Gainsboro. Eloise le suivit. « Mademoiselle Arterbury. » Elle se figea. La porte se ferma sous son nez, automatiquement. Scroutt scroutt scroutt. « Veuillez-vous asseoir s’il vous plaît. » Elle obéit, comme un automate. Que pouvait-elle faire d’autre ? S’enfuir en courant ? Non, elle voulait en savoir plus sur cette conversation qu’elle avait surprise, même si ce n’était que des murmures et qu’elle n’était pas certaine de ce qu’elle avait entendu. « Qu’avez-vous entendu de notre conversation ? » Eloise ne put s’empêcher de sourire mentalement. Si elle souriait ouvertement, cela pourrait être mal interprété. Elle avait deux choix : risquer le sort Oubliettes qui pouvait mal tourner malgré l’expérience de M. Gainsboro en la matière en disant qu’elle avait tout entendu, ou risquer un interrogatoire prolongé ainsi qu’un Oubliettes en disant qu’elle n’avait rien entendu. Dans les deux cas, cela serait un mensonge. Dire la vérité ? Cela pourrait peut-être raccourcir cet entretien, mais elle risquait aussi le sort Oubliettes. « Seulement la fin, monsieur. – La fin ? Les deux derniers mots ou les deux dernières phrases ou les deux derniers échanges ? Vous devez comprendre, mademoiselle Artebury, que c’est important que vous me disiez exactement ce que vous avez entendu. – Etes-vous l’un des leurs, monsieur ? – Je vous demande pardon ? » Ils se défièrent du regard. A présent, c’était à lui de décider s’il allait bluffer ou dire la vérité. « Etes-vous l’un des leurs, monsieur. – Vous feriez mieux de faire attention à vos propos au sein du Ministère, mademoiselle Arterbury. N’allez pas accuser faussement les employés, et surtout, quelqu’un qui couvre vos bêtises depuis un bon moment à présent. » Elle avait sa réponse.
« Je souhaiterais le rencontrer, Samuel. » Un an était passé depuis son échange avec M. Gainsboro. Une longue année où elle s’était petit à petit rapprochée de son supérieur, dans le seul but de rejoindre les rangs de Lord Voldemort. Elle était prête à prendre le risque de jouer avec le feu : si elle se trompait, elle s’exposait à un renvoi et à une accusation de trahison ou de terrorisme. Mais cela aussi, pourrait peut-être attirer l’attention du Lord sur elle. « Eloise… » Elle leva les yeux et les planta dans ceux de Samuel, qui y vit briller une lueur dangereuse. Elle n’allait pas attendre plus longtemps, la compagnie de Samuel Gainsboro était franchement ennuyante et même si elle était motivée pour être, au moins, présentée au Lord, elle ne pourrait pas tenir quelques mois de plus à supporter son bavardage intensif sur les plantes aquatiques et sur ses problèmes conjugaux. « Je veux le rencontrer, Samuel. » Il y eut un silence. Samuel brisa le lien visuel, essayant de se concentrer sur sa pinte de bierraubeurre. « Je vais voir ce que je peux faire… », finit-il par lâcher. « Il me tarde de le rencontrer. » Elle déposa des pièces pour payer sa boisson et celle de Samuel, quitta la table puis sortit du bar.
Onze ans qu’elle avait quitté Poudlard. Neuf ans qu’elle avait quitté le QESM. Comme la vie passait vite… Entre son obtention de diplôme au QESM et le présent, l’an 1977, Eloise avait fait du chemin. D’abord assignée à la paperasse au département, elle était ensuite passée sur le terrain. Enfin ! Sortir du Ministère pour voir la lumière du jour était un soulagement. Elle en avait rapidement eu assez de la paperasserie, même si ça lui avait permis de se prendre son propre appartement dans la zone magique de Londres. Ce n’était qu’un studio, le temps qu’elle ait assez pour bouger dans quelque chose de plus grand. Grand-mère Elin avait trépassé cinq ans après la fin des études d’Eloise, lui léguant sa petite fortune puisqu’il n’y avait personne d’autre et puisqu’il était hors de question pour l’aïeule de laisser son argent à des charités. Eloise n’avait pas touché à cet argent : elle avait toujours cherché à s’émanciper de l’autorité de sa grand-mère et utiliser cet argent reviendrait à faire tout le contraire. Elle avait également forgé une relation solide avec ses collègues au travail, ce qui n’était pas arrivé depuis ses cours chez Mrs. Place, où elle avait rencontré Luke et Jack. Luke avait d’ailleurs disparu du paysage à la fin de Poudlard : elle ne l’avait pas revu au QESM tandis que Jack, lui, avait été au département de formation pour les médicomages. Il avait mené à bien ses études et avait intégré le service de l’enfance à Sainte-Mangouste. Ils prenaient un verre, parfois, mais leurs occupations personnelles les avaient éloignés progressivement. La disparition de Luke restait un mystère qui revenait parfois sur la table. En plus de tout cela, elle avait commencé à s’entraîner pour devenir animagus, appréciant réellement la métamorphose. Eloise cherchait à se changer en chat mais ses efforts étaient, pour l’instant, vains. Elle avait aussi épousé Dorion en 1976, chose qu’elle n’avait pas prévue du tout. Avec toutes les tentatives de sa grand-mère, Eloise n’avait pas pensé à un mariage qu’elle aurait décidé et choisi. Ce n’était pas qu’elle espérait finir célibataire jusqu’à sa mort mais elle n’y avait pas pensé. Les différents événements à boucler étaient une préoccupation suffisante pour qu’elle n’ait pas envie de se prendre la tête avec des questions comme le mariage. Mais quand Dorion lui avait fait sa proposition, comment aurait-elle pu dire non ? Elle l’aimait beaucoup, même si elle n’était pas sûre d’être amoureuse de Dorion. Et si c’était dans l’autre sens, si dans la tradition, c’était les femmes qui demandaient les hommes en fiançailles, aurait-elle fait le pas ? Elle l’ignorait mais avait paru totalement ravie par ces fiançailles, comme si ça avait été le rêve de toute une vie. Au fond, elle était surtout déçue que sa grand-mère ne soit pas là pour assister à ce moment solennel où elle acceptait de s’unir à un sorcier au sang ordinaire. Puis finalement, elle avait donné vie. Un petit garçon.
« Hey mom, hey dad. C’est moi, Eloise. Ça fait un bail, n’est-ce pas ? » Eloise eut un petit rire nerveux. « Si grand-mère Elin m’entendait prononcer l’expression « ça fait un bail », elle s’en retournerait dans sa tombe… Bref, je disais que ça faisait un petit moment que je n’étais pas venue vous voir… Près de vingt ans pour toi, maman Ebba et… Je ne suis jamais venue te voir, papa Saül… J’espère que tu ne m’en veux pas trop, de là où tu es. Je suis désolée si tu m’en tiens rancœur, je ne t’ai jamais connu et je ne savais pas ce que je pouvais faire, à rester devant ta tombe. » Un court silence, coupé par un couinement. « Oh, regardez. Moi aussi, je suis mère à présent. Regardez Edward, il a deux mois maintenant. Je pensais que ça serait chouette que vous fassiez sa connaissance, même si lui, il ne vous connaîtra jamais. Je lui raconterai ce que tu me racontais, maman Ebba. J’essaierai de me souvenir et si je me trompe, vous aurez le droit de venir me hanter jusqu’à la fin de mes jours. Et qui dit bébé dit mariage, n’est-ce pas ? » Un nouveau soupir mêlé à un rire dépité. « Non, je n’ai pas épousé un prétendant que grand-mère Elin m’a présenté au cours des longues années où elle essayait vainement de rajeunir. J’ai épousé Dorion Volk, je suis madame Volk maintenant. Je vous le présenterai un jour, peut-être. Il a le sang ordinaire mais je l’aime beaucoup. Je ne sais pas si c’est l’homme de ma vie, je ne veux pas vraiment savoir, ça ne m’intéresse pas tellement. Je crois me souvenir que toi, maman Ebba, tu me disais tout le temps que papa Saül était ton âme sœur. Tu m’excuseras si je n’y crois pas… » Seul le vent qui secouait les feuilles d’arbre et les ronflements de l’enfant se faisaient entendre dans le cimetière inondé de rayons de soleil. Eloise resta silencieuse pendant un moment, berçant doucement Edward. « Dis, maman, est-ce que… Est-ce que tu es encore comme avant ? », demanda-t-elle soudainement, la voix brisée, bien consciente que personne ne lui répondrait. « Est-ce que tu te rendais compte du monde autour de toi après que… Après que grand-mère Elin ait… Est-ce que tu m’en veux pour toutes les fois où je t’ai ignoré ? J’ai… J’ai appris que les médicomages avaient été corrompus pendant l’enquête. C’est pour ça que tu es restée comme… Dans cet état. C’est pour ça que tu n’as pas été internée à Sainte-Mangouste… Grand-mère Elin avait tellement peur que tu retrouves tes esprits et la défie à nouveau. Et moi aussi, j’avais tellement peur qu’elle fasse pire ou qu’elle m’attaque aussi que je n’osais rien faire contre elle. Mais je m’en veux tellement, si tu savais… Si seulement j’avais dit la vérité, ça aurait changé tellement de choses. Tu ne serais pas partie aussi vite. » Edward geignit dans son sommeil. « Puis, tu t’en rendais peut-être compte mais quand les enquêteurs étaient venus, je n’ai rien dit. Encore une fois, j’avais trop peur, c’est pathétique. » Elle ravala difficilement ses larmes car elle s’était promis de ne pas pleurer devant son fils, même s’il n’avait pas encore l’âge de s’en rendre compte ni de s’en souvenir. « Je suis désolée, maman Ebba. Désolée, car je ne peux rien être de plus quand j’y pense. En vouloir à grand-mère Elin ? A quoi bon ? Elle est partie à présent. Et tu ne sais pas le plus ironique dans tout ça : je l’ai appris par une lettre. Grand-mère Elin n’avait pas les c… N’avait pas le courage de me l’avouer de vive voix. Je la méprise tellement. Mais il ne reste plus que le regret à présent. Je… J’ai tellement peur de ne pas être une bonne mère. Et si je finissais par élever Edward comme elle nous a élevées ? Je ne veux pas donner la même éducation à mon petit bébé, mais j’ai peur que ce que grand-mère Elin m’a infligé ne refasse surface un jour. Dans quelques semaines, je vais reprendre le travail mais j’ai peur qu’en retournant au Ministère, Edward pense que je l’abandonne… On va le laisser chez les parents de Dorion pour qu’ils le gardent en journée. Je sais que je devrais arrêter… Mais je ne peux pas. J’ai tellement peur… »
Un petit bambin regardait ses deux parents penchés vers lui avec les gros yeux, comme s’il les découvrait pour la première fois. « Il est vraiment adorable… Il te ressemble tellement… » Eloise caressa le visage de son fils. « Regarde, c’est papa ! – Pa… Pa – Par Merlin, tu as entendu ? Il vient de dire papa ! Pa… – Pa… – Pa… – Pa… – Bravo Edward ! Par Morgane, je n’arrive pas à y croire… »
« Vous avez entendu parler du meurtre de la famille de sang-de-bourbe ? – N’utilise pas le mot sang-de-bourbe Anne, on se moque de ça, c’est pas important. Ce qui compte, c’est que c’est une véritable tragédie… – Ils le méritaient… – Tu te fous de moi ? C’était un meurtre de sang-froid et probablement pas prémédité, qu’est-ce qu’ils ont fait pour le mériter ? Ils ont tué tes parents ? Ta sœur ? Un proche à toi ? – Ils n’ont pas leur place parmi nous. » Les deux semblaient s’échauffer dangereusement autour de leur verre de whisky pur feu. Et au milieu, Eloise, qui gardait sagement son silence. Que faisait-elle dans ce pub ? Elle y avait été traînée de force par Garrett alors qu’elle aurait pu passer sa soirée dans le calme, à lire un bouquin. Mais ce n’était pas plus mal, elle apprenait beaucoup de choses sur ses camarades de classe, même si, au fond, elle ne les connaissait pas trop. « Eh bien, eh bien, je ne pensais pas qu’on allait parler de politique avec vous… », murmura-t-elle. « Comme si on n’avait pas assez de problèmes comme ça… – Mais toi, qu’est-ce que tu penses de tout ça, hm… – Eloise. Je m’appelle Eloise. » Eloise eut une mine ravie, comme si ça ne la dérangeait pas qu’on oublie son nom alors qu’en réalité, c’était tout le contraire. « C’est cela… Eloise… Tu en penses quoi, de tout ça ? – Je pense que c’est de la merde. Ça ne sert à rien, sincèrement, que l’on se prenne la tête pour des histoires de meurtre. Dans un peu plus d’un an, ça sera notre boulot de débarasser la scène sans broncher, on ne devrait pas prendre de parti. » Les deux haussèrent leurs sourcils. Ils ne s’attendaient pas à une réponse aussi détachée. « Mais tu dois bien avoir une opinion sur tout ça, non ? – Pour que l’on se prenne la tête dessus, alors que vous êtes à moitié bourrés ? Non merci. – Avoue que tu as juste peur que l’on te rejette pour ton opinion… Je me moquerai bien de toi si tu me dis que le meurtrier avait tort. – Mais il a tort, je ne comprends pas comment tu peux dire qu’il a raison ! – Et voilà ce que je disais… » Tandis que Garrett et Anne se déchiraient sur un sujet de politique, Eloise se cala tranquillement dans son siège. Bien sûr, elle avait une opinion sur la chose mais n’allait pas la divulguer à tout le monde. Le meurtrier avait raison et il n’était pas à son premier coup d’action. Un enlèvement par-ci, un meurtre par-là… Bien sûr, entre les évènements, il y avait beaucoup de temps qui passait mais les victimes avaient tous une chose en commun : ce n’étaient pas des sang-purs et très rarement des sangs ordinaires. Ce n’était pas anodin.
Deux années au QESM validées, Eloise avait été dans la moyenne, comme à Poudlard. Elle entrait à présent au Ministère et espérait s’émanciper de son aïeule le plus rapidement possible. Celle-ci, d’ailleurs, déplorait son choix de carrière : elle aurait dû faire une formation pour travailler dans le Département de la Justice Magique ou pour travailler à Sainte-Mangouste plutôt que de choisir dans le Département des Catastrophes et Accidents Magiques. Eloise resterait toujours en bas de l’échelle sociale avec ce poste d’après elle et pour lui éviter ce « grand malheur », grand-mère Elin cherchait sans cesse un futur mari pour sa petite-fille. Arthur Terret était le choix favori de la grand-mère mais Eloise ne voulait pas de lui : il était, certes, bien élevé, mais il était ennuyeux comme la mort. Au contraire, Dorion Volk, qu’elle avait connu dès sa première année mais qu’elle n’avait pas vraiment approché avant sa deuxième année, était intéressant. Et si sa grand-mère apprenait quel genre de relation elle entretenait avec lui, elle commencerait probablement à creuser sa propre tombe. Et si elle savait que c’était ce sang ordinaire qui allait finalement devenir l’époux d’Eloise, elle mourrait très certainement d’un arrêt cardiaque à la seconde où elle apprendrait la nouvelle. Enfin, ils n’en étaient pas encore à là, plutôt à leurs ébats peu innocents qui permettaient à Eloise de s’échapper un peu du train-train quotidien et des rumeurs sombres. Puis une marque était apparue dans le ciel, au-dessus d’une maison de sang-de-bourbes assassinés. Pour Eloise, ça avait été le lien qu’elle avait toujours fait entre les événements louches mais distants les uns des autres. Pour elle, ça avait été la confirmation. Le nom de Lord Voldemort avait résonné après, avec une revendication, celle de la supériorité des sang-purs sur le reste des sorciers. Et il n’était pas seul : de nombreuses personnes l’entouraient d’après les rumeurs et Eloise attendait de tomber sur l’une d’entre elles. En attendant, elle gardait le silence lors des discussions échauffées. Cette attente était étrange et contradictoire pourtant. Eloise rejetait totalement les efforts de sa grand-mère pour lui trouver un bon parti mais elle était pleinement consciente de la supériorité des sang-purs sur les autres sangs – dont le sien – et de ce que ça lui apporterait d’intégrer une famille de sang-purs par union. Elle adhérait pleinement aux valeurs portées par Lord Voldemort mais elle n’était pas une sang-pure. Elle refusait l’éducation que lui avait donnée sa grand-mère mais c’était seulement parce que c’était cette vieille pie qui l’avait élevée. Si c’était maman Ebba, peut-être que ça serait différent et peut-être qu’elle n’aurait jamais rencontré Dorion. Elle se souvenait qu’elle était très obéissante avec sa mère, même si tout cela était loin, très loin.
Eloise parcourait les couloirs du Ministère, passant d’un bureau à un autre, des dossiers empilés sur ses bras. Elle esquivait habilement les autres employés pour ne pas faire tomber la pile de papiers soigneusement triée, et déposait une partie dans les différents bureaux. Il ne restait plus qu’un dossier à distribuer et elle retournerait à l’ennuyant travail dans son bureau, qu’elle partageait avec cinq autres collègues. Elle frappa à la porte du bureau fermé puis ouvrit directement, sans attendre de réponse. « Le Lord frappera demain, et nous y serons comme il en a conven… – N’avez-vous donc jamais appris à frapper ?! » L’homme assis en face du bureau s’était tourné en entendant la porte grincer, totalement hors de lui. « Quelle mal élevée, on voit de tout maintenant au Ministère ! – J’ai frappé, monsieur. – Et vous n’attendez pas avant d’entrer ? Et si monsieur Gainsboro était dans une position tout à fait inconfortable, qu’auriez-vous fait ?! – Je serai entrée, j’aurai déposé le dossier, et je serai ressortie. Ce que monsieur fait n’est nullement mes affaires, je n’ai rien vu et rien entendu. – Monsieur Greenlight, ça a été un plaisir de vous recevoir, nous poursuivrons notre entrevue plus tard. – Mais… M… » M. Gainsboro appuya un regard entendu sur son visiteur. « Tout… Tout le plaisir est pour moi. » M. Greenlight sortit du bureau de M. Gainsboro. Eloise le suivit. « Mademoiselle Arterbury. » Elle se figea. La porte se ferma sous son nez, automatiquement. Scroutt scroutt scroutt. « Veuillez-vous asseoir s’il vous plaît. » Elle obéit, comme un automate. Que pouvait-elle faire d’autre ? S’enfuir en courant ? Non, elle voulait en savoir plus sur cette conversation qu’elle avait surprise, même si ce n’était que des murmures et qu’elle n’était pas certaine de ce qu’elle avait entendu. « Qu’avez-vous entendu de notre conversation ? » Eloise ne put s’empêcher de sourire mentalement. Si elle souriait ouvertement, cela pourrait être mal interprété. Elle avait deux choix : risquer le sort Oubliettes qui pouvait mal tourner malgré l’expérience de M. Gainsboro en la matière en disant qu’elle avait tout entendu, ou risquer un interrogatoire prolongé ainsi qu’un Oubliettes en disant qu’elle n’avait rien entendu. Dans les deux cas, cela serait un mensonge. Dire la vérité ? Cela pourrait peut-être raccourcir cet entretien, mais elle risquait aussi le sort Oubliettes. « Seulement la fin, monsieur. – La fin ? Les deux derniers mots ou les deux dernières phrases ou les deux derniers échanges ? Vous devez comprendre, mademoiselle Artebury, que c’est important que vous me disiez exactement ce que vous avez entendu. – Etes-vous l’un des leurs, monsieur ? – Je vous demande pardon ? » Ils se défièrent du regard. A présent, c’était à lui de décider s’il allait bluffer ou dire la vérité. « Etes-vous l’un des leurs, monsieur. – Vous feriez mieux de faire attention à vos propos au sein du Ministère, mademoiselle Arterbury. N’allez pas accuser faussement les employés, et surtout, quelqu’un qui couvre vos bêtises depuis un bon moment à présent. » Elle avait sa réponse.
« Je souhaiterais le rencontrer, Samuel. » Un an était passé depuis son échange avec M. Gainsboro. Une longue année où elle s’était petit à petit rapprochée de son supérieur, dans le seul but de rejoindre les rangs de Lord Voldemort. Elle était prête à prendre le risque de jouer avec le feu : si elle se trompait, elle s’exposait à un renvoi et à une accusation de trahison ou de terrorisme. Mais cela aussi, pourrait peut-être attirer l’attention du Lord sur elle. « Eloise… » Elle leva les yeux et les planta dans ceux de Samuel, qui y vit briller une lueur dangereuse. Elle n’allait pas attendre plus longtemps, la compagnie de Samuel Gainsboro était franchement ennuyante et même si elle était motivée pour être, au moins, présentée au Lord, elle ne pourrait pas tenir quelques mois de plus à supporter son bavardage intensif sur les plantes aquatiques et sur ses problèmes conjugaux. « Je veux le rencontrer, Samuel. » Il y eut un silence. Samuel brisa le lien visuel, essayant de se concentrer sur sa pinte de bierraubeurre. « Je vais voir ce que je peux faire… », finit-il par lâcher. « Il me tarde de le rencontrer. » Elle déposa des pièces pour payer sa boisson et celle de Samuel, quitta la table puis sortit du bar.
Onze ans qu’elle avait quitté Poudlard. Neuf ans qu’elle avait quitté le QESM. Comme la vie passait vite… Entre son obtention de diplôme au QESM et le présent, l’an 1977, Eloise avait fait du chemin. D’abord assignée à la paperasse au département, elle était ensuite passée sur le terrain. Enfin ! Sortir du Ministère pour voir la lumière du jour était un soulagement. Elle en avait rapidement eu assez de la paperasserie, même si ça lui avait permis de se prendre son propre appartement dans la zone magique de Londres. Ce n’était qu’un studio, le temps qu’elle ait assez pour bouger dans quelque chose de plus grand. Grand-mère Elin avait trépassé cinq ans après la fin des études d’Eloise, lui léguant sa petite fortune puisqu’il n’y avait personne d’autre et puisqu’il était hors de question pour l’aïeule de laisser son argent à des charités. Eloise n’avait pas touché à cet argent : elle avait toujours cherché à s’émanciper de l’autorité de sa grand-mère et utiliser cet argent reviendrait à faire tout le contraire. Elle avait également forgé une relation solide avec ses collègues au travail, ce qui n’était pas arrivé depuis ses cours chez Mrs. Place, où elle avait rencontré Luke et Jack. Luke avait d’ailleurs disparu du paysage à la fin de Poudlard : elle ne l’avait pas revu au QESM tandis que Jack, lui, avait été au département de formation pour les médicomages. Il avait mené à bien ses études et avait intégré le service de l’enfance à Sainte-Mangouste. Ils prenaient un verre, parfois, mais leurs occupations personnelles les avaient éloignés progressivement. La disparition de Luke restait un mystère qui revenait parfois sur la table. En plus de tout cela, elle avait commencé à s’entraîner pour devenir animagus, appréciant réellement la métamorphose. Eloise cherchait à se changer en chat mais ses efforts étaient, pour l’instant, vains. Elle avait aussi épousé Dorion en 1976, chose qu’elle n’avait pas prévue du tout. Avec toutes les tentatives de sa grand-mère, Eloise n’avait pas pensé à un mariage qu’elle aurait décidé et choisi. Ce n’était pas qu’elle espérait finir célibataire jusqu’à sa mort mais elle n’y avait pas pensé. Les différents événements à boucler étaient une préoccupation suffisante pour qu’elle n’ait pas envie de se prendre la tête avec des questions comme le mariage. Mais quand Dorion lui avait fait sa proposition, comment aurait-elle pu dire non ? Elle l’aimait beaucoup, même si elle n’était pas sûre d’être amoureuse de Dorion. Et si c’était dans l’autre sens, si dans la tradition, c’était les femmes qui demandaient les hommes en fiançailles, aurait-elle fait le pas ? Elle l’ignorait mais avait paru totalement ravie par ces fiançailles, comme si ça avait été le rêve de toute une vie. Au fond, elle était surtout déçue que sa grand-mère ne soit pas là pour assister à ce moment solennel où elle acceptait de s’unir à un sorcier au sang ordinaire. Puis finalement, elle avait donné vie. Un petit garçon.
« Hey mom, hey dad. C’est moi, Eloise. Ça fait un bail, n’est-ce pas ? » Eloise eut un petit rire nerveux. « Si grand-mère Elin m’entendait prononcer l’expression « ça fait un bail », elle s’en retournerait dans sa tombe… Bref, je disais que ça faisait un petit moment que je n’étais pas venue vous voir… Près de vingt ans pour toi, maman Ebba et… Je ne suis jamais venue te voir, papa Saül… J’espère que tu ne m’en veux pas trop, de là où tu es. Je suis désolée si tu m’en tiens rancœur, je ne t’ai jamais connu et je ne savais pas ce que je pouvais faire, à rester devant ta tombe. » Un court silence, coupé par un couinement. « Oh, regardez. Moi aussi, je suis mère à présent. Regardez Edward, il a deux mois maintenant. Je pensais que ça serait chouette que vous fassiez sa connaissance, même si lui, il ne vous connaîtra jamais. Je lui raconterai ce que tu me racontais, maman Ebba. J’essaierai de me souvenir et si je me trompe, vous aurez le droit de venir me hanter jusqu’à la fin de mes jours. Et qui dit bébé dit mariage, n’est-ce pas ? » Un nouveau soupir mêlé à un rire dépité. « Non, je n’ai pas épousé un prétendant que grand-mère Elin m’a présenté au cours des longues années où elle essayait vainement de rajeunir. J’ai épousé Dorion Volk, je suis madame Volk maintenant. Je vous le présenterai un jour, peut-être. Il a le sang ordinaire mais je l’aime beaucoup. Je ne sais pas si c’est l’homme de ma vie, je ne veux pas vraiment savoir, ça ne m’intéresse pas tellement. Je crois me souvenir que toi, maman Ebba, tu me disais tout le temps que papa Saül était ton âme sœur. Tu m’excuseras si je n’y crois pas… » Seul le vent qui secouait les feuilles d’arbre et les ronflements de l’enfant se faisaient entendre dans le cimetière inondé de rayons de soleil. Eloise resta silencieuse pendant un moment, berçant doucement Edward. « Dis, maman, est-ce que… Est-ce que tu es encore comme avant ? », demanda-t-elle soudainement, la voix brisée, bien consciente que personne ne lui répondrait. « Est-ce que tu te rendais compte du monde autour de toi après que… Après que grand-mère Elin ait… Est-ce que tu m’en veux pour toutes les fois où je t’ai ignoré ? J’ai… J’ai appris que les médicomages avaient été corrompus pendant l’enquête. C’est pour ça que tu es restée comme… Dans cet état. C’est pour ça que tu n’as pas été internée à Sainte-Mangouste… Grand-mère Elin avait tellement peur que tu retrouves tes esprits et la défie à nouveau. Et moi aussi, j’avais tellement peur qu’elle fasse pire ou qu’elle m’attaque aussi que je n’osais rien faire contre elle. Mais je m’en veux tellement, si tu savais… Si seulement j’avais dit la vérité, ça aurait changé tellement de choses. Tu ne serais pas partie aussi vite. » Edward geignit dans son sommeil. « Puis, tu t’en rendais peut-être compte mais quand les enquêteurs étaient venus, je n’ai rien dit. Encore une fois, j’avais trop peur, c’est pathétique. » Elle ravala difficilement ses larmes car elle s’était promis de ne pas pleurer devant son fils, même s’il n’avait pas encore l’âge de s’en rendre compte ni de s’en souvenir. « Je suis désolée, maman Ebba. Désolée, car je ne peux rien être de plus quand j’y pense. En vouloir à grand-mère Elin ? A quoi bon ? Elle est partie à présent. Et tu ne sais pas le plus ironique dans tout ça : je l’ai appris par une lettre. Grand-mère Elin n’avait pas les c… N’avait pas le courage de me l’avouer de vive voix. Je la méprise tellement. Mais il ne reste plus que le regret à présent. Je… J’ai tellement peur de ne pas être une bonne mère. Et si je finissais par élever Edward comme elle nous a élevées ? Je ne veux pas donner la même éducation à mon petit bébé, mais j’ai peur que ce que grand-mère Elin m’a infligé ne refasse surface un jour. Dans quelques semaines, je vais reprendre le travail mais j’ai peur qu’en retournant au Ministère, Edward pense que je l’abandonne… On va le laisser chez les parents de Dorion pour qu’ils le gardent en journée. Je sais que je devrais arrêter… Mais je ne peux pas. J’ai tellement peur… »
Un petit bambin regardait ses deux parents penchés vers lui avec les gros yeux, comme s’il les découvrait pour la première fois. « Il est vraiment adorable… Il te ressemble tellement… » Eloise caressa le visage de son fils. « Regarde, c’est papa ! – Pa… Pa – Par Merlin, tu as entendu ? Il vient de dire papa ! Pa… – Pa… – Pa… – Pa… – Bravo Edward ! Par Morgane, je n’arrive pas à y croire… »
۞ QUEL RAPPORT AVEZ-VOUS AVEC LA DIVINATION ? : Eloise est assez terre à terre et préfère les actes aux paroles. Mais elle a également grandi dans un monde magique, où tout peut être possible. La divination n'est pas un art de charlatan, même si ça lui arrive souvent de douter. Elle n’a jamais eu de réelle preuve que la divination fonctionnait vraiment mais Eloise ne peut ignorer cette pratique : si elle entendait une prophétie sur elle-même ou sur l’un de ses proches, elle ne la prendrait pas à la légère en la rejetant complètement. Au contraire, elle chercherait le moindre signe affirmant que la prophétie serait vraie, laisserait le bénéfice du doute à la prédiction.
۞ QUE PENSEZ-VOUS DE L'ORDRE DES PHÉNIX ET DES MANGEMORTS ? L’Ordre du Phénix est totalement ridicule. Qui sont-ils pour se lever contre Lord Voldemort, qui porte les valeurs traditionnelles ? Pourquoi le bloquer dans son ascension vers la gloire, où il ferait comprendre à tous ces sang-de-bourbes où est leur véritable place ? L’Ordre du Phénix est d’une inutilité totale qu’il faut éradiquer pour laisser un passage clair à celui qui réinstaurera l’ordre dans le monde magique. Eloise croit fermement aux idées portées par Lord Voldemort, qu’elle a cherché à rejoindre dès sa graduation du QESM. A présent, elle est une Mangemort prudente, grâce à son supérieur, Samuel Gainsboro, qui l’a introduite après quelques mois de pseudo amitié qui n’a servi qu’à être présentée auprès du leader. Elle aurait pu se tromper sur M. Gainsboro, il aurait pu être un phénix ou il aurait pu la dénoncer comme étant une infiltré pour se débarrasser d’elle mais il ne l’a pas fait. Elle est à présent une Mangemort prudente, ne souhaitant pas dévoiler son visage à ses adversaires pour le moment. Garder l’anonymat est plus utile que lorsqu’on est reconnu lorsqu’on travaille au Ministère, qui sait qui est-ce que l’on pourrait croiser ?
۞ AVATAR : Oh Land (Nanna Øland Fabricius) ۞ DOUBLE COMPTE ? Nope ۞ PRÉNOM OU PSEUDO : THRILLING GLOW ۞ ÂGE DU JOUEUR : 18 ans ۞ COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? « Tirée par la peau des fesses par un autre rôliste ? » C'est exactement ça. Tous les remerciements vont à Dorion pour mes fesses rouges et l’œil droit qui déconne à force de WINK WINK répétitifs. ۞ COMMENT TROUVEZ-VOUS LE FORUM ? Beau... Beau ! Le contexte est original et intéressant, j'ai hâte de voir d'autres membres ramener leurs derrières sur ce forum ! ۞ PRÉSENCE SUR LE FORUM : 2/7 minimum, et bien plus en vacances. ۞ CREDITS : -ohland (bannière) ; Frank O’Hara Mayakovsky (citation) ; Gedauphin (avatar) |
Dernière édition par Eloise Volk le Mar 10 Sep - 14:16, édité 28 fois
Invité- Invité
Re: Eloise Volk
La nana s'appelle vraiment " Oh Land " ?! OO
En tout cas, bienvenu parmi nous ! Hâte de voir ce que tu nous réserves ! **
En tout cas, bienvenu parmi nous ! Hâte de voir ce que tu nous réserves ! **
Célène Fraser- Drama Queen Serial Kickeuse
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Re: Eloise Volk
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Re: Eloise Volk
Morrigan ; Thanks Ms. Rosier (;
Célène ; Non, elle s'appelle Nanna Øland Fabricius en réalité. Oh Land est son nom de scène.
Merci beaucoup
Dorion ; MON HOMME !
Invité- Invité
Re: Eloise Volk
Et bien, que d'émotions par ici! Et déja des couples formés, si ce n'est pas beau ?!
Bienvenue à toi , bonne continuation pour ta fiche, et n tous cas ta demoiselle semble avoir un sacré caractère ^^
Nicholaus Rosenhirsh- Messages : 910
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Re: Eloise Volk
Eh oui, déjà ! Merci en tout cas <3
Comme je l'ai déjà dit à Mémé (je n'arrive pas à savoir qui est-ce que c'est ici...), ma fiche prend du temps à se développer parce que je recommence sans cesse, je n'arrive pas à me fixer sur une idée. En plus, je me suis rendue compte qu'RP au travail (enfin, sur le site où je suis actuellement) n'est pas fait pour moi parce que je finis par faire des confusions, des fautes d'orthographe, des phrases totalement tordues à cause de la déconcentration ==" Donnnc je ne peux avancer ma fiche que le week-end, ce qui fait qu'elle ne sera pas finie avant jeudi... Pourrais-je avoir un délai s'il vous plaît ?
Merci d'avance !
Invité- Invité
Re: Eloise Volk
La Mémé en question, c'est moi
Ton délai initial se termine le 4 septembre, tu as donc encore une semaine pour terminer ta fiche. Si cela ne s'avère pas suffisant, on te laisse jusqu'au 11 septembre.
Ton délai initial se termine le 4 septembre, tu as donc encore une semaine pour terminer ta fiche. Si cela ne s'avère pas suffisant, on te laisse jusqu'au 11 septembre.
Célène Fraser- Drama Queen Serial Kickeuse
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Re: Eloise Volk
C'est noté ^^
Je pensais qu'il se finissait ce jeudi et c'est pour ça que je demandais (preuve flagrante que le travail me tue le cerveau à petit feu... x.x) Normalement, ça devrait être fini avant alors, merci quand même (;
Invité- Invité
Re: Eloise Volk
Merci bien
Voilà voilà, j'ai fini ma fiche ! J'attends vos commentaires avec hâte !
Invité- Invité
Re: Eloise Volk
OUAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !
Dorion Volk- Terreur de Bouillie
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Re: Eloise Volk
Une fiche vraiment sympathique avec un personnage qui détonne et sort vraiment des sentiers battus, à l'ouest des clichés, on apprécie! Mais il reste tout de même quelques points que nous aimerions éclaircir avec toi.
Rien de bien important, mais il faut savoir que dans le monde magique, la plupart des maladies Moldues se soignent (on peut même faire repousser les os) et que nombre de blessures communes disparaissent très facilement. Du coup, on aimerait bien que tu "sorciérise" un peu la maladie de la mère d'Eloise plutôt qu'un "simple" rhumatisme aigüe (qui, on le comprend, peut déjà être très handicapant bien sûr). Quelque chose qui légitimerait le fait que malgré les sortilèges médicaux, les potions et cie, la mère soit dans cet état là ^^
Alors là, un petit point de Contexte que tu ne pouvais pas forcément savoir et sur lequel nous avons réfléchit en nous basant sur les travaux de JKR. Mais du coup, nous considérons que le système sorcier anglais ne possède pas de scolarité pour les moins de 11 ans.
Les jeunes sorciers sont soit juste élevés par leur famille (plus ou moins lointaine), avec ou non l'aide d'un précepteur, et parfois (comme tu en parles un peu) la possibilité qu'un sorcier adulte à l'humeur pédagogue puisse décider d'enseigner certaines choses à quelques enfants (mais vraiment du cas par cas quoi).
Après, étant donné qu'une bonne partie de ton histoire est basée sur la scolarité d'Eloise, on te propose une petite solution de secours: Il est possible que dans certains rares villages 100% sorciers la communauté ait décidé de mettre en place une sorte d'accompagnement/accueil de loisir plus ou moins scolaire, avec leurs regles et façon de faire, quelques employés sorciers, enseignements ect. Et par forcément accueillant les enfants de tous âgeq, cela ne peut concerner que ceux de 7-10 ans par exemple.
Le village de la grand mère d'Eloise peut être exceptionnellement l'un de ceux là, ça peut même être une de ses particularités!
Il faudra donc bien sûr adapter légèrement ton histoire en fonction de ce point là.
Alors là, il va falloir que tu nous en dises plus sur plusieurs choses à ce sujet afin qu'il puisse être bien cohérent et validé.
-On ne comprend pas trop pourquoi du jour au lendemain, la grand-mère décidé suite à une petite dispute, de carrément jeter un sort aussi important sur sa pauvre fille déja malade, alors qu'elle la voit comme " sa petite princesse ". Même en étant pas très en accord avec sa façon d'élever sa fille, ça nous semble très abrupte comme acte oO. Si tu pouvais nous en dire un peu plus, rendre cet acte comme étant l'aboutissement de toute une escalade passée?
-Le sortilège lui-même. Sans forcément avoir besoin de son nom en particulier, on aimerait bien savoir comment ça se fait que les médicomages n'aient pas pu soigner la mère? Il faut en général un sort vraiment très peu connu ou de magie noir ou très puissant pour qu'il soit ainsi incurable. La encore, un sort que la grand-mère préparait depuis longtemps? Ou la corruption des médicomages (au moins un important) pour ne pas soigner sa fille et la prendre dans la partie "asile" de sainte-mangouste? Autre chose?
- Le côté enquête et justice: Le Ministère aura forcément fait une enquête sur un tel "accident", savoir comment la mère a put ainsi passé de sa simple maladie incapacitante à la folie. Difficile de se dire que les enquêteurs ne trouvent pas qu'il s'agit d'un sortilège, où il a été lancé..Et surtout ne demande pas son témoignage à Eloïse. Il nous faudrait savoir comment ça se fait que la grand-mère n'est pas du tout inquiétée ni rien. La encore la corruption peut servir, mais attention à ne pas la ressortir tout le temps (un bouc émissaire peut aussi fonctionner par exemple..)
Hum là encore, pense qu'on est dans le monde sorcier, et que même un puissant coup qui fait mal et abîme la gorge, ne durera pas très longtemps sous le coup de baguette ou de potion de l'infirmière scolaire. Difficile donc de voir Eloise en profiter encore quelques heures, et nous doutons qu'un grand gaillard comme ça se laisse vraiment intimider "juste" par un coup de poing, aussi violent soit-il. Par contre, lui balancer plus ou moins discrètement un ou deux autres sorts par-dessus (pendant, après, encore après ... A toi de voir), passerait mieux pour les deux points et que ça reste cohérent avec tout ça!
Attention, si nous avons bien compris, nous sommes en 1968. A part pour ses plus proches partisans déjà dans le secrets et les trucs sombres louches, le nom de Voldemort et ses actes ne résonnent en Angleterre qu'à partir de 1970, date de ses premières actions et marque des ténèbres dans le ciel!Eloise a écrit:[...] « Vous avez entendu parler de Lord Voldemort ? – Quel nom ridicule… Lord, sérieusement ? – Ses idées sont pas si mal, avouez…
Petite erreur de chronologie dans le contexte à revoir.
Son évolution dans l’idéologie mangemort est vraiment très intéressante. Par contre on passe de " attendre patiemment de les rejoindre" direct au moment où elle en fait partie.
Du coup, on aimerait bien en savoir un peu plus, sur le comment elle a sauté le pas, et une petite idée du quand.
Après, libre à toi de décider de rester "Neutre Mangemort" pour l'instant si tu le souhaites et de sauter le pas en jeu, suite à un rp, un périple, une connaissance.
Bref. Notre pavé peut faire peur, mais ta fiche est vraiment bonne et ce n'est vraiment pas grand chose, davantage quelques petites erreurs ou zones floues à éclaircir! On a confiance en toi!
Destin- Admin
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Re: Eloise Volk
Voilà, les modifications demandées ont été effectuées !
Au niveau de la maladie : j’ai modifié le rhumatisme par une arthrosi faulheit mais je n’ai pas développé les symptômes, vu que je n’avais pas la place
En gros, c’est un mélange d’arthrose et de flémingite aigue. Il s’attrape comme un rhumatisme, c’est-à-dire généralement un jour de grand froid, mais a les symptômes de l’arthrose : dégénération chronique des articulations sans inflammation. Mais ça ne s’arrête pas au niveau de l’arthrose puisqu’il est accompagné d’une flémingite aigue qui ralentit le rétablissement ou l’amélioration de la condition. Au contraire, il l’aggrave car il pousse le malade à réduire ses déplacements et ses actions au strict minimum.
Pour l’école élémentaire sorcier : j’ai remplacé par des cours donnés par Mrs. Place aux enfants du village, qui ne sont pas très nombreux. Ça fait donc une classe de cinq enfants, Eloise compris.
Pour l’affrontement :
- J’ai indiqué que ce n’était pas la première fois que la mère défiait la grand-mère, j’espère que ça suffira.Ce n’est pas la première fois que tu oses me défier de la sorte, que te prend-il ? C’est très impoli, comme je te l’ai déjà enseigné. Tu ne dois pas t’immiscer dans les conversations des autres… – Sauf lorsqu’il s’agit de ma fille. » Le contraste entre le ton faussement mielleux que la grand-mère utilisait actuellement et celui cassant de quelques secondes plus tôt étonna Eloise.
- Pour le sortilège, j’ai indiqué à la fin que les médicomages avaient été corrompus :- Et j’ai ajouté un paragraphe sur « l’interrogatoire » dans la partie sur l’enfance : la grand-mère s’en sort, de un, grâce au silence d’Eloise, qui a trop peur pour parler à Helen, et de deux parce qu’Helen avait déjà commis des bourdes auparavant et avait donc perdu la confiance de son collègue. De plus, elles ont pris un bouc émissaire : un cambrioleur s’est prétendument introduit dans la demeure des Arterbury.J’ai… J’ai appris que les médicomages avaient été corrompus pendant l’enquête. C’est pour ça que tu es restée comme… Dans cet état. C’est pour ça que tu n’as pas été internée à Sainte-Mangouste… Grand-mère Elin avait tellement peur que tu retrouves tes esprits et la défie à nouveau. Et moi aussi, j’avais tellement peur qu’elle fasse pire ou qu’elle m’attaque aussi que je n’osais rien faire contre elle. Mais je m’en veux tellement, si tu savais… Si seulement j’avais dit la vérité, ça aurait changé tellement de choses. Tu ne serais pas partie aussi vite. » Edward geignit dans son sommeil. « Puis, tu t’en rendais peut-être compte mais quand les enquêteurs étaient venus, je n’ai rien dit. Encore une fois, j’avais trop peur, c’est pathétique. » Elle ravala difficilement ses larmes car elle s’était promis de ne pas pleurer devant son fils, même s’il n’avait pas encore l’âge de s’en rendre compte ni de s’en souvenir. « Je suis désolée, maman Ebba. Désolée, car je ne peux rien être de plus quand j’y pense. En vouloir à grand-mère Elin ? A quoi bon ? Elle est partie à présent. Et tu ne sais pas le plus ironique dans tout ça : je l’ai appris par une lettre. Grand-mère Elin n’avait pas les c… N’avait pas le courage de me l’avouer de vive voix. Je la méprise tellement. Mais il ne reste plus que le regret à présent.
La raclée de Colin : J’ai ajouté un sort crache-limaces, ce qui ne doit pas être la joie en plus du coup de poing dans la gorge, et le sort des furoncles.
Pour Voldemort & les Mangemorts :
- J’ai modifié la partie mentionnant le Lord trop tôt en changeant avec des meurtres et des enlèvements. J’ai ajouté un paragraphe au début de la partie sur la vie adulte ainsi que modifié cette partie :- J’ai ajouté deux paragraphes pour la façon dont elle a été introduite dans la partie sur la vie adulte. Elle a donc été introduite grâce à son supérieur, M. Gainsboro.Enfin, ils n’en étaient pas encore à là, plutôt à leurs ébats peu innocents qui permettaient à Eloise de s’échapper un peu du train-train quotidien et des rumeurs sombres. Puis une marque était apparue dans le ciel, au-dessus d’une maison de sang-de-bourbes assassinés. Pour Eloise, ça avait été le lien qu’elle avait toujours fait entre les événements louches mais distants les uns des autres. Pour elle, ça avait été la confirmation. Le nom de Lord Voldemort avait résonné après, avec une revendication, celle de la supériorité des sang-purs sur le reste des sorciers. Et il n’était pas seul : de nombreuses personnes l’entouraient d’après les rumeurs et Eloise attendait de tomber sur l’une d’entre elles. En attendant, elle gardait le silence lors des discussions échauffées.
J’espère que mes modifications conviendront ! Merci d’avance pour votre relecture
Invité- Invité
Re: Eloise Volk
Tu viens d'intégrer Crépuscule !
On aurait bien aimé en savoir un peu plus sur le conflit entre la mère et la grand-mère, histoire de comprendre pourquoi celle-ci en est arrivée à une telle extrémité mais ce serait vraiment du chipotage !
Alors voilà, tout est bon pour nous !
Tu rejoins le groupe du
Ministère .
Tu rapportes également 10 Points de Poudlard aux Gryffondors.
Tu peux d'ores et déjà créer ta fiche de lien & commencer à rédiger ton carnet de bord. Nous t'invitons également à bien fouiner notre forum, car bien d'autres sujets s'offrent à toi !
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