What hell are you ?! [ Pv : Aiden ]

Ca fait maintenant presque une semaine que j'ai présenté ma pseudo démission à l'auror avec qui j'étais plus tard censé travailler. Une semaine, donc, qu'il l'a acceptée sans trop s'étonner, et sans émettre de commentaire. Ce qui ne m'a pas non plus surpris plus que ça. Quoi qu'il en soit, depuis, je n'ai pas remis les pieds au QESM ; et que peu à Londres, d'ailleurs. J'ai passé tout mon temps à la tête de Sanglier. Parce qu'il fallait bien que je me rende utile quelque part -si j'ai quitté ma formation, ce n'est pas pour rester enfermé chez moi. Néanmoins, la déception et l'inquiétude qui ne m'ont pas quitté lorsque, un jour après l'autre, je me suis rendu compte qu'une certaine personne manquait toujours au bataillon, m'ont bien montré que ce n'était pas que pour aider que j'étais là. Aussi pour m'assurer de la bonne santé de quelqu'un. Quelqu'un que je n'ai donc pas vu. Bien sûr. Ca aurait été trop simple. Comme si elle avait ouvert quand j'étais allé voir chez elle ; trop simple, là encore. De toute façon, rien n'est simple avec Célène. Ou alors elle cache bien ce qui n'est pas tordu et compliqué. Même si en ce moment, ce qu'elle cache le plus, c'est elle-même.

Pour autant, il a bien fallu que je me débrouille. Je ne peux pas l'attendre infiniment et rester inactif tout le temps que durera sa disparition ; l'absence d'un membre est d'autant plus grave si elle en paralyse un deuxième. Alors j'ai essayé d'occuper mon nouveau temps libre de façon la plus constructive possible. Comme j'ai trainé au QG toute la semaine, on m'a envoyé faire quelques courses. Récupérer une cargaison d'ingrédients médicinaux chez un sorcier ami de l'Ordre, au début de la semaine, par exemple. Et la nuit dernière, j'étais en mission avec Molly Prewett, bien caché sous une barbe digne de Hagrid et une capuche qui me tombait devant les yeux. Il nous fallait escorter un homme qui avait d'excellentes raisons d'être détesté des mangemorts jusqu'à la frontière, pour qu'il puisse quitter le pays aussi rapidement que possible. L'attaque de Sainte Mangouste l'avait inquiété, et probablement à juste titre, puisque nous avons effectivement croisé des individus suspects. Individus qui ont eu l'intelligence de comprendre qu'on n'allait pas les laisser intervenir sans réagir, et qui sont partis sans broncher.
Autant de choses qui devraient m'occuper assez l'esprit pour exclure le reste. Qui ne m'ont pas empêché de quitter Pré au Lard presque hors de moi en me rendant compte, en revenant de ladite mission, quelques heures plus tôt, que Célène n'était toujours pas rentrée. Le briseur de sorts. Il la connait. Et il ne m'a pas répondu l'autre jour quand je lui ai demandé s'il savait où elle était.

C'est la raison pour laquelle je suis maintenant adossé au mur à l'entrée de Gringotts. Depuis vingt minutes. Ca commence à bien faire ; bientôt deux semaines qu'elle est partie. Et qu'elle n'a pas donné la moindre nouvelle. Merde ; et s'il lui est arrivé quelque chose ? J'ai besoin d'en savoir plus, au moins de savoir qu'elle va bien. Et sinon, savoir qui il est, comment il sait tout ça à son sujet. Pourquoi il cherche tant à la protéger. Trop de questions ... pas assez de réponses, comme souvent. Trop souvent ...

Une porte qui s'ouvre à la volée et des pas précipités qui claquent contre les pavés me tirent de mes réflexions dans un sursaut. J'aperçois vaguement le visage de Wilfried alors qu'il passe à toute vitesse devant moi et n'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche avant qu'il disparaisse au coin d'une rue, un peu plus loin. Pressé ? Enfin, qu'à cela ne tienne, je ne suis pas là pour le voir lui, cette fois. Mais avec un peu de chance, son collègue ne tardera pas.