I just want to see you
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Re: I just want to see you
Son souffle mêlé à celui d’Aiden, elle se laisse porter par leur étreinte. Légère. Elle sent bien qu’il retient ses gestes, qu’il n’ose pas aller plus loin que ce qu’elle lui donne. Elle-même se sent soudain mal assurée. Les mois, les non-dits, les événements et la séparation ont eu raison du naturel de leurs échanges. Bloqués par leurs esprits encombrés. Émoussés par la lassitude, la hargne et tant d’autres sentiments destructeurs.
Pourtant, son corps, lui, refuse cette indifférence. Lui n’a pas oublié. Lui se rappelle à sa propriétaire par sa respiration qui se fait de plus en plus hachée, par sa gorge nouée et par le désir qui brûle presque dans chacun de ses mouvements.
Soudain, son torse quittant celui d’Aiden, elle se redresse brusquement. Rompt le charme du baiser en lui lançant un regard flamboyant, là, au-dessus de lui, ses mèches brunes dissimulant à peine son visage. Le marbre s’est complètement fendu. Dévoile un mélange d’expressions contradictoires. Il ne faut pas. Ils ne doivent pas. C’est trop tôt. Trop tard. Stopper ça. Maintenant.
Sinon, sinon …
Elle secoue la tête. Retient un soupir. Vaincue.
Aussitôt, elle retourne à l’assaut de ses lèvres, cette fois avec beaucoup plus de détermination. Ses doigts encore glacés se mettent à l’œuvre afin de le débarrasser de sa chemise, tandis qu’elle sent le jeune homme lui répondre avec le même empressement.
« Le bien, l’honneur … Conneries. » est la dernière pensée cohérente qui lui traverse l’esprit au moment où l’air rencontre la peau désormais nue de ses épaules.
Elle aurait tout le loisir de se préoccuper de ses codes moraux plus tard. Pour l’heure, une très courte nuit l’attend. Les réclame tous les deux.
Emmitouflée dans les draps jusqu’au menton, Célène risque un œil embrumé vers le faible rayon de soleil qui vient de la tirer du sommeil. Deuxième regard pour sa montre à gousset, lâchement abandonné sur la table de nuit. Un bras qui émerge péniblement de la couverture pour s’en saisir.
Neuf heures du matin !
Habituée à se réveiller à l’aube, voire plus tôt, la Langue-de-Plomb échappe un grognement étouffé.
Heureusement qu'elle est aussi une maniaque des heures supplémentaires et que nul n'enregistre ses allers et venues au sein du Ministère, sinon, elle passerait sûrement pour une fumiste.
Quelques minutes plus tard, elle s’est extirpée du lit le plus doucement possible afin de ne pas réveiller son compagnon et expie les courbatures d’une nuit agitée sous l’eau d’une douche brûlante.
La saine fatigue qu’elle ressent est tout de même entachée par les actes qu’elle se doit d’assumer maintenant qu’elle n’a plus aucune ombre de la nuit pour se dérober. Naturellement, elle ne regrette absolument rien. C’est peut-être même l’une des rares choses ces derniers temps qui lui paraît être légitime. Avoir un sens. Pour rien au monde elle ne souhaiterait revenir en arrière ou renier le seul événement un tant soit peu positif après tant de semaines de brouillard.
Non, ce qui l’ennuie plutôt, c’est que cela ne peut être une résultante innocente de quelques quiproquos ridicules. Le fond des conflits est toujours bel et bien présent. En admettant que cette nuit ait permis un début de réconciliation, d’autres paramètres sont à prendre en compte par la suite.
Une conversation désagréable est inévitable. Un autre combat trop longtemps repoussé qu’ils doivent affronter.
Une fois rhabillée, Célène retourne à la cuisine. A la lumière du jour, le spectacle des placards lui paraît moins scabreux – en parlant de paramètres … - quoi que difficilement plus tolérable. Elle s’en détourne d’ailleurs avec un certain soulagement une fois qu’elle a mis la main sur le thé le plus fort qu’elle ait pu trouver.
Une tasse fumante dans chaque main, elle se dirige vers la chambre. Aiden dort toujours d’un sommeil de plomb, qu’elle dérange sans vergogne en s’asseyant à côté de lui. Quand il ouvre les yeux, sa femme le dévisage avec un petit sourire en coin, le nez dans sa tasse, tandis que la seconde attend le Briseur de Sorts sur le meuble.
« Navrée de déranger tes ronflements intempestifs mais je vais devoir y aller. » explique-t-elle sans préambule. « Je ne devrais pas finir tard ce soir. Si tu veux, je peux passer après. Pour qu’on puisse discuter. »
Ses cheveux sont remontés en queue de cheval stricte. Elle porte son tailleur-pantalon terne nécessaire à sa couverture au Département. Il est plus qu’évident qu’elle part travailler. Comme toujours. Fidèle au poste. Immuable. Au moins a-t-elle fait l’effort de s’annoncer au lieu de filer à l’anglaise.
Pourtant, son corps, lui, refuse cette indifférence. Lui n’a pas oublié. Lui se rappelle à sa propriétaire par sa respiration qui se fait de plus en plus hachée, par sa gorge nouée et par le désir qui brûle presque dans chacun de ses mouvements.
Soudain, son torse quittant celui d’Aiden, elle se redresse brusquement. Rompt le charme du baiser en lui lançant un regard flamboyant, là, au-dessus de lui, ses mèches brunes dissimulant à peine son visage. Le marbre s’est complètement fendu. Dévoile un mélange d’expressions contradictoires. Il ne faut pas. Ils ne doivent pas. C’est trop tôt. Trop tard. Stopper ça. Maintenant.
Sinon, sinon …
Elle secoue la tête. Retient un soupir. Vaincue.
Aussitôt, elle retourne à l’assaut de ses lèvres, cette fois avec beaucoup plus de détermination. Ses doigts encore glacés se mettent à l’œuvre afin de le débarrasser de sa chemise, tandis qu’elle sent le jeune homme lui répondre avec le même empressement.
« Le bien, l’honneur … Conneries. » est la dernière pensée cohérente qui lui traverse l’esprit au moment où l’air rencontre la peau désormais nue de ses épaules.
Elle aurait tout le loisir de se préoccuper de ses codes moraux plus tard. Pour l’heure, une très courte nuit l’attend. Les réclame tous les deux.
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Emmitouflée dans les draps jusqu’au menton, Célène risque un œil embrumé vers le faible rayon de soleil qui vient de la tirer du sommeil. Deuxième regard pour sa montre à gousset, lâchement abandonné sur la table de nuit. Un bras qui émerge péniblement de la couverture pour s’en saisir.
Neuf heures du matin !
Habituée à se réveiller à l’aube, voire plus tôt, la Langue-de-Plomb échappe un grognement étouffé.
Heureusement qu'elle est aussi une maniaque des heures supplémentaires et que nul n'enregistre ses allers et venues au sein du Ministère, sinon, elle passerait sûrement pour une fumiste.
Quelques minutes plus tard, elle s’est extirpée du lit le plus doucement possible afin de ne pas réveiller son compagnon et expie les courbatures d’une nuit agitée sous l’eau d’une douche brûlante.
La saine fatigue qu’elle ressent est tout de même entachée par les actes qu’elle se doit d’assumer maintenant qu’elle n’a plus aucune ombre de la nuit pour se dérober. Naturellement, elle ne regrette absolument rien. C’est peut-être même l’une des rares choses ces derniers temps qui lui paraît être légitime. Avoir un sens. Pour rien au monde elle ne souhaiterait revenir en arrière ou renier le seul événement un tant soit peu positif après tant de semaines de brouillard.
Non, ce qui l’ennuie plutôt, c’est que cela ne peut être une résultante innocente de quelques quiproquos ridicules. Le fond des conflits est toujours bel et bien présent. En admettant que cette nuit ait permis un début de réconciliation, d’autres paramètres sont à prendre en compte par la suite.
Une conversation désagréable est inévitable. Un autre combat trop longtemps repoussé qu’ils doivent affronter.
Une fois rhabillée, Célène retourne à la cuisine. A la lumière du jour, le spectacle des placards lui paraît moins scabreux – en parlant de paramètres … - quoi que difficilement plus tolérable. Elle s’en détourne d’ailleurs avec un certain soulagement une fois qu’elle a mis la main sur le thé le plus fort qu’elle ait pu trouver.
Une tasse fumante dans chaque main, elle se dirige vers la chambre. Aiden dort toujours d’un sommeil de plomb, qu’elle dérange sans vergogne en s’asseyant à côté de lui. Quand il ouvre les yeux, sa femme le dévisage avec un petit sourire en coin, le nez dans sa tasse, tandis que la seconde attend le Briseur de Sorts sur le meuble.
« Navrée de déranger tes ronflements intempestifs mais je vais devoir y aller. » explique-t-elle sans préambule. « Je ne devrais pas finir tard ce soir. Si tu veux, je peux passer après. Pour qu’on puisse discuter. »
Ses cheveux sont remontés en queue de cheval stricte. Elle porte son tailleur-pantalon terne nécessaire à sa couverture au Département. Il est plus qu’évident qu’elle part travailler. Comme toujours. Fidèle au poste. Immuable. Au moins a-t-elle fait l’effort de s’annoncer au lieu de filer à l’anglaise.
Célène Fraser- Drama Queen Serial Kickeuse
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Date d'inscription : 15/07/2013
Organisation : Ordre du Phénix
Emploi/études : Langue-de-Plomb
Maison : Serdaigle
Feuille de personnage
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Capacités spéciales:
Re: I just want to see you
Grognement. Désapprobation. Les mouvements du matelas ne le réveillent pas, mais cela n'empêche pas son corps de réagir à la perte de chaleur à ses côtés. Et Aiden d'aussitôt se renfoncer sous les couvertures pour échapper à cet accès de conscience qui tente de l'amener doucement à l'éveil. Non, vraiment, après la nuit qui vient de passer, son corps réclame encore un peu de sommeil. ... Et puis un peu plus encore, tiens. Aussi sa tête s'enfonce-t-elle un peu plus dans l'oreiller lorsque les petits bruits immanquables du matin viennent résonner à ses oreilles. La prudence voudrait que ces petits rien ne l'éveillent aussitôt après des mois et des mois de solitude dans cet appartement miteux. Mais, à croire que l'odeur qui imprègne encore les draps est suffisante pour le rassurer. Pour le ramener plusieurs mois en arrière, à cette période où tout allait encore bien ou presque, où il arrivait encore à se cacher la réalité de leur relation. Où juste la savoir là, quelque part dans leur appartement, suffisait à lui apporter l'illusion de paix. Parce que ça voulait dire, avant toute chose, qu'elle avait passé la nuit à la maison. A ses côtés. Qu'il n'avait pas eu à s'inquiéter d'avec qui elle pouvait être, et surtout, pas eu à s'inquiéter pour sa vie. Sans jamais avoir de réponse, le lendemain, sur ce qu'elle avait pu faire de ces heures loin de chez eux...
Non, aujourd'hui, ça ressemblait juste à un matin normal. A un matin comme ils auraient dû toujours partager. A un matin comme il voulait encore en vivre des dizaines et des dizaines d'autres... A un de ces matins où il pouvait se permettre de dormir hm... oui, encore bien une heure ou deux. Et surtout, il y avait ce mal de tête en fond qui ne demandait que lui aussi à s'éveiller. Alors s'il pouvait encore un peu profiter du calme...
Sauf que, bien sûr, il aurait dû s'y attendre, Célène ne l'entendait pas de cette oreille. Les petits changements d'atmosphères dans la pièce commencèrent à lui faire hésiter s'éveiller totalement. La chaleur dégagée par une tasse de thé, la présence tout près de lui et, surtout, l'enfoncement du matelas lorsque l'on s'assoit à ses côtés. Nouveau grognement désapprobateur de celui qui rechigne à l'inévitable : se réveiller. Et pourtant, le voilà bien obligé d'ouvrir les yeux. Pour aussitôt sentir ses lèvres s'étirer d'un air totalement endormi devant la vision qui s'offre à lui. "Hey, beauté fatale... Bien dormi ?" Peu, c'est certain. Mais ce n'était certainement pas lui qui allait s'en plaindre, même si ça recommençait à taper dans son crâne, vestige des excès de la veille. Même lorsque ses muscles protestaient alors qu'il se redressait un peu. Et il ne perd pas son sourire, même lorsqu'il aperçoit derrière Célène le décors qui n'est définitivement pas celui de l'appartement qu'ils ont partagé. Parce que ça n'a pas d'importance. Et une grimace vient déformer légèrement ce sourire alors que, déjà, elle annonce qu'elle va devoir partir... Et il se tortille un peu, de manière à conserver la chaleur de son lit, tout en s'approchant pour passer sinueusement un bras autour de sa taille avant qu'elle ne puisse se dégager. Des années d'expérience. "Tu es sûre que tu ne peux pas encore rester ? Juste un peu ?" Bon, d'accord, peut-être qu'il minaude un peu. Mais pourrait-elle le blâmer de vouloir la garder encore un peu auprès de lui ?
Un baiser dans son cou, léger comme l'air, discret. Et ce ton légèrement boudeur, légèrement enfantin, qui a toujours su la faire rire. Ou tout du moins apporter l'ombre d'un sourire sur ces lèvres trop sérieuses. "On pourrait peut-être... discuter maintenant, qu'en dis-tu ?" Nouveau baisser dans le cou, légèrement plus appuyé. Nul doute de ce qui se cache derrière ce simple mot. Il sait qu'elle va lui dire non, il n'y a qu'à voir sa tenue, annonciatrice du masque derrière lequel elle va passer sa journée... Et pourtant, la main d'Aiden est venue légèrement dérangé ce tailleur. Un jeu qu'ils ont déjà joué, dans lequel elle l'a toujours suivit - ou presque. Elle va le repousser, il le sait déjà. Pas forcément d'une manière très sympathique... Quoi que. La nuit qu'ils ont passé va peut-être l'avoir déridé un peu ? Mais le résultat sera le même. Il ne parviendra à la retenir que quelques instants de plus, quelques minutes, même, s'il a de la chance. Prolongez encore un peu la félicité de cette nuit qui n'aurait jamais dû prendre fin...
Un soupir et, s'il ne la lâche pas, il sait que ce moment est voué à se terminer très rapidement. Alors il se contente d'enfouir quelques secondes son visage contre l'épaule de son épouse, un geste trop longtemps interdit. Pour se souler de son odeur, s’enivrer de sa présence et la garder auprès de lui jusqu'à ce soir. "Ok, ok, pour ce soir.. Je t'attendrais." Tôt. C'est ce qu'elle a dit - est-ce qu'elle s'y tiendra ? Aveux de défaite, même s'il ne la lâche pas. La laisser partir maintenant pour mieux la retrouver ce soir. Seule condition à ce qu'il puisse la laisser le quitter sans avoir l'impression qu'on ne lui arrache une partie de lui.
Non, aujourd'hui, ça ressemblait juste à un matin normal. A un matin comme ils auraient dû toujours partager. A un matin comme il voulait encore en vivre des dizaines et des dizaines d'autres... A un de ces matins où il pouvait se permettre de dormir hm... oui, encore bien une heure ou deux. Et surtout, il y avait ce mal de tête en fond qui ne demandait que lui aussi à s'éveiller. Alors s'il pouvait encore un peu profiter du calme...
Sauf que, bien sûr, il aurait dû s'y attendre, Célène ne l'entendait pas de cette oreille. Les petits changements d'atmosphères dans la pièce commencèrent à lui faire hésiter s'éveiller totalement. La chaleur dégagée par une tasse de thé, la présence tout près de lui et, surtout, l'enfoncement du matelas lorsque l'on s'assoit à ses côtés. Nouveau grognement désapprobateur de celui qui rechigne à l'inévitable : se réveiller. Et pourtant, le voilà bien obligé d'ouvrir les yeux. Pour aussitôt sentir ses lèvres s'étirer d'un air totalement endormi devant la vision qui s'offre à lui. "Hey, beauté fatale... Bien dormi ?" Peu, c'est certain. Mais ce n'était certainement pas lui qui allait s'en plaindre, même si ça recommençait à taper dans son crâne, vestige des excès de la veille. Même lorsque ses muscles protestaient alors qu'il se redressait un peu. Et il ne perd pas son sourire, même lorsqu'il aperçoit derrière Célène le décors qui n'est définitivement pas celui de l'appartement qu'ils ont partagé. Parce que ça n'a pas d'importance. Et une grimace vient déformer légèrement ce sourire alors que, déjà, elle annonce qu'elle va devoir partir... Et il se tortille un peu, de manière à conserver la chaleur de son lit, tout en s'approchant pour passer sinueusement un bras autour de sa taille avant qu'elle ne puisse se dégager. Des années d'expérience. "Tu es sûre que tu ne peux pas encore rester ? Juste un peu ?" Bon, d'accord, peut-être qu'il minaude un peu. Mais pourrait-elle le blâmer de vouloir la garder encore un peu auprès de lui ?
Un baiser dans son cou, léger comme l'air, discret. Et ce ton légèrement boudeur, légèrement enfantin, qui a toujours su la faire rire. Ou tout du moins apporter l'ombre d'un sourire sur ces lèvres trop sérieuses. "On pourrait peut-être... discuter maintenant, qu'en dis-tu ?" Nouveau baisser dans le cou, légèrement plus appuyé. Nul doute de ce qui se cache derrière ce simple mot. Il sait qu'elle va lui dire non, il n'y a qu'à voir sa tenue, annonciatrice du masque derrière lequel elle va passer sa journée... Et pourtant, la main d'Aiden est venue légèrement dérangé ce tailleur. Un jeu qu'ils ont déjà joué, dans lequel elle l'a toujours suivit - ou presque. Elle va le repousser, il le sait déjà. Pas forcément d'une manière très sympathique... Quoi que. La nuit qu'ils ont passé va peut-être l'avoir déridé un peu ? Mais le résultat sera le même. Il ne parviendra à la retenir que quelques instants de plus, quelques minutes, même, s'il a de la chance. Prolongez encore un peu la félicité de cette nuit qui n'aurait jamais dû prendre fin...
Un soupir et, s'il ne la lâche pas, il sait que ce moment est voué à se terminer très rapidement. Alors il se contente d'enfouir quelques secondes son visage contre l'épaule de son épouse, un geste trop longtemps interdit. Pour se souler de son odeur, s’enivrer de sa présence et la garder auprès de lui jusqu'à ce soir. "Ok, ok, pour ce soir.. Je t'attendrais." Tôt. C'est ce qu'elle a dit - est-ce qu'elle s'y tiendra ? Aveux de défaite, même s'il ne la lâche pas. La laisser partir maintenant pour mieux la retrouver ce soir. Seule condition à ce qu'il puisse la laisser le quitter sans avoir l'impression qu'on ne lui arrache une partie de lui.
Aiden D. Lehnsman- Messages : 82
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Re: I just want to see you
Une onde lui parcoure l’échine alors qu’Aiden s’empare délicatement de sa taille. Elle n’a pas anticipé ce geste qu’il a travaillé avec le temps. Ce moyen agréable qu’il a trouvé pour la retenir. Retour des habitudes d’une vie de couple que la veille encore, elle croyait enterrée à jamais. Une nuit ne sera peut-être pas venue à bout de tous les conflits, mais au moins aura-t-elle huilé certains mécanismes grippés.
« Je suis déjà trop en retard. » répond-elle après avoir avalé une seconde gorgée du breuvage marronnasse. « Aiden … »
Nouveau frisson tandis que les lèvres de son mari rencontre la peau de son cou. Une première fois telle une douce brise, la seconde, un peu plus pressante. Théoriquement, son insistance devrait l’agacer, sauf que son ton et son corps conservent les souvenirs de la nuit qu’ils viennent de partager. Et autant dire que désir n’est pas en accord avec raison. Encore moins avec mauvaise humeur. Elle se dégage donc avec une certaine douceur, loin de le repousser avec sa brusquerie caractéristique de ces derniers mois.
De toute façon, le jeune homme s’est déjà avoué vaincu. Après une ultime étreinte, la main libre de la Langue-de-Plomb venant caresser ses cheveux en bataille un bref instant, il consent à mettre fin à ce moment de paix.
« Je ferai mon possible pour être là au plus vite. » promet-elle, aussi sincère qu’elle puisse l’être au vu de ses horaires abracadabrantesques. « Au fait, il paraît que l’aspirine ne fonctionne pas trop mal sur les sorciers, finalement. Sinon, ceci devrait faire l’affaire. »
Une fiole apparaît entre ses doigts, tout droit sortie de son sac au contenu et au fond infinis. Elle la pose à côté du mug, risquant un dernier baiser au coin de ses lèvres avant de se lever. A regret. Elle n’a aucune envie de retourner se perdre dans le monde réel. Surtout avec ce qu’elle s’apprête à faire et qui lui dit que la soirée sera beaucoup moins agréable que la journée qu’ils auraient pu passer si elle avait décidé d’échapper à ses obligations.
Enfin, quoi qu’il en soit, elle le découvrirait rapidement. Sûrement trop. Abandonnant son mari à son ignorance sur les projets de l’Oiselle, elle ramasse ses affaires et disparaît par la porte d’entrée. Au moins lui laisse-t-elle la journée pour se remettre de sa gueule de bois. Car toute sa conscience ne sera pas de trop afin d’affronter ce qu’elle lui prépare.
Heureusement pour Célène, aucune mission ne l’attendait ce jour-là. Une à préparer, oui, comme souvent. La routine. A l’image de la montagne de paperasse qui l’attendait sur son bureau. Elle farfouilla parmi la pile de parchemins, heureuse de n’y trouver aucune convocation dans le bureau de son chef. En consultant son planning à venir, elle réalisa même qu’elle n’était pas censée croiser Fellow avant plusieurs jours.
A croire que le sort lui accordait un répit après les vagues et autres turpitudes dont elle avait été l’objet ce dernier mois.
La journée se déroula donc sous des hospices plutôt tranquilles. Réunion, cavales d’un service à l’autre, d’une office à la suivante, négociations, présentation de badges. Elle eut néanmoins le temps de faire un détour par le service juridique. Certainement la partie administrative la plus désagréable, puisque cela la concernait personnellement. Sans compter que la secrétaire lui adressa une œillade affligée qui lui donna envie de lui faire ravaler sa compassion malvenue. Au lieu de ça, elle se contenta de son éternelle mine impavide tandis qu’elle se saisissait des documents. Si la bonne femme avait eu la moindre idée de comme cette démarche lui coûtait, à quel point, et surtout pourquoi elle devait le faire, cette dernière en aurait perdu de sa mièvrerie.
Quand elle se présenta enfin chez Aiden, il était vingt et une heure passée. On était loin de la débauche d’un fonctionnaire lambda mais pour l’Ecossaise, il s’agissait presque d’une horaire décente. Et comme promis, il l’avait attendu. Elle lui rendit d’ailleurs son baiser, un peu froidement s’il en est, déjà oppressée par l’épreuve qui l’attendait. Naturellement, il sentit sa réticence. Elle lui renvoya un regard qui se voulait rassurant. Trop fuyant pour être honnête.
« Je pensais arriver plus tôt, je … » Elle s’interrompit, consciente du malaise qu’elle avait créé. Inutile de faire semblant. « Bon. Il faut qu’on mette au point certains … Modalités. Celle-ci, en particulier. »
Tout en parlant, elle avait quitté l’entrée pour se diriger vers le salon. Elle extirpa de sa besace les feuillets qu’elle déposa précautionneusement sur la table, comme s’ils risquaient d’exploser à la moindre secousse. Sa dernière expérience en matière de bombes n’ayant pas été des plus probantes, on ne pouvait pas dire qu’elle les affectionnait particulièrement. De toute façon, le danger venait davantage de son compagnon, dont la mine déconfite promettait une suite riche en rebondissements.
« Cela ne change rien à ce que je t’ai dit hier soir. A propos de nous. Seulement, le contexte, lui aussi, reste le même. Je fais partie de l’Ordre depuis trop longtemps. Peu de personnes savent que je suis mariée, et encore moins connaissent ton nom. Je tiens à ce que cela continue. Pour ta sécurité, mais aussi pour la mienne. Moins on sera vus ensemble, moins on t’associera à moi, mieux tu te porteras. »
Son index glissa jusqu’au bas de la dernière page. Sa signature y était déjà apposée. Cette fois-ci, c’était elle qui venait chez lui et demandait le divorce.
« Je suis déjà trop en retard. » répond-elle après avoir avalé une seconde gorgée du breuvage marronnasse. « Aiden … »
Nouveau frisson tandis que les lèvres de son mari rencontre la peau de son cou. Une première fois telle une douce brise, la seconde, un peu plus pressante. Théoriquement, son insistance devrait l’agacer, sauf que son ton et son corps conservent les souvenirs de la nuit qu’ils viennent de partager. Et autant dire que désir n’est pas en accord avec raison. Encore moins avec mauvaise humeur. Elle se dégage donc avec une certaine douceur, loin de le repousser avec sa brusquerie caractéristique de ces derniers mois.
De toute façon, le jeune homme s’est déjà avoué vaincu. Après une ultime étreinte, la main libre de la Langue-de-Plomb venant caresser ses cheveux en bataille un bref instant, il consent à mettre fin à ce moment de paix.
« Je ferai mon possible pour être là au plus vite. » promet-elle, aussi sincère qu’elle puisse l’être au vu de ses horaires abracadabrantesques. « Au fait, il paraît que l’aspirine ne fonctionne pas trop mal sur les sorciers, finalement. Sinon, ceci devrait faire l’affaire. »
Une fiole apparaît entre ses doigts, tout droit sortie de son sac au contenu et au fond infinis. Elle la pose à côté du mug, risquant un dernier baiser au coin de ses lèvres avant de se lever. A regret. Elle n’a aucune envie de retourner se perdre dans le monde réel. Surtout avec ce qu’elle s’apprête à faire et qui lui dit que la soirée sera beaucoup moins agréable que la journée qu’ils auraient pu passer si elle avait décidé d’échapper à ses obligations.
Enfin, quoi qu’il en soit, elle le découvrirait rapidement. Sûrement trop. Abandonnant son mari à son ignorance sur les projets de l’Oiselle, elle ramasse ses affaires et disparaît par la porte d’entrée. Au moins lui laisse-t-elle la journée pour se remettre de sa gueule de bois. Car toute sa conscience ne sera pas de trop afin d’affronter ce qu’elle lui prépare.
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Heureusement pour Célène, aucune mission ne l’attendait ce jour-là. Une à préparer, oui, comme souvent. La routine. A l’image de la montagne de paperasse qui l’attendait sur son bureau. Elle farfouilla parmi la pile de parchemins, heureuse de n’y trouver aucune convocation dans le bureau de son chef. En consultant son planning à venir, elle réalisa même qu’elle n’était pas censée croiser Fellow avant plusieurs jours.
A croire que le sort lui accordait un répit après les vagues et autres turpitudes dont elle avait été l’objet ce dernier mois.
La journée se déroula donc sous des hospices plutôt tranquilles. Réunion, cavales d’un service à l’autre, d’une office à la suivante, négociations, présentation de badges. Elle eut néanmoins le temps de faire un détour par le service juridique. Certainement la partie administrative la plus désagréable, puisque cela la concernait personnellement. Sans compter que la secrétaire lui adressa une œillade affligée qui lui donna envie de lui faire ravaler sa compassion malvenue. Au lieu de ça, elle se contenta de son éternelle mine impavide tandis qu’elle se saisissait des documents. Si la bonne femme avait eu la moindre idée de comme cette démarche lui coûtait, à quel point, et surtout pourquoi elle devait le faire, cette dernière en aurait perdu de sa mièvrerie.
Quand elle se présenta enfin chez Aiden, il était vingt et une heure passée. On était loin de la débauche d’un fonctionnaire lambda mais pour l’Ecossaise, il s’agissait presque d’une horaire décente. Et comme promis, il l’avait attendu. Elle lui rendit d’ailleurs son baiser, un peu froidement s’il en est, déjà oppressée par l’épreuve qui l’attendait. Naturellement, il sentit sa réticence. Elle lui renvoya un regard qui se voulait rassurant. Trop fuyant pour être honnête.
« Je pensais arriver plus tôt, je … » Elle s’interrompit, consciente du malaise qu’elle avait créé. Inutile de faire semblant. « Bon. Il faut qu’on mette au point certains … Modalités. Celle-ci, en particulier. »
Tout en parlant, elle avait quitté l’entrée pour se diriger vers le salon. Elle extirpa de sa besace les feuillets qu’elle déposa précautionneusement sur la table, comme s’ils risquaient d’exploser à la moindre secousse. Sa dernière expérience en matière de bombes n’ayant pas été des plus probantes, on ne pouvait pas dire qu’elle les affectionnait particulièrement. De toute façon, le danger venait davantage de son compagnon, dont la mine déconfite promettait une suite riche en rebondissements.
« Cela ne change rien à ce que je t’ai dit hier soir. A propos de nous. Seulement, le contexte, lui aussi, reste le même. Je fais partie de l’Ordre depuis trop longtemps. Peu de personnes savent que je suis mariée, et encore moins connaissent ton nom. Je tiens à ce que cela continue. Pour ta sécurité, mais aussi pour la mienne. Moins on sera vus ensemble, moins on t’associera à moi, mieux tu te porteras. »
Son index glissa jusqu’au bas de la dernière page. Sa signature y était déjà apposée. Cette fois-ci, c’était elle qui venait chez lui et demandait le divorce.
Célène Fraser- Drama Queen Serial Kickeuse
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Capacités spéciales:
Re: I just want to see you
Bon gré, mal gré, Aiden avait bien fini par devoir aller travailler lui aussi. Heureusement qu'il avait des horaires du genre flexible. Et qu'il avait pu, une fois de plus, compter sur Célène. La potion qu'elle lui avait glissé dans la main l'avait grandement aidé à finir de le motiver à se lever. Une fois le mal de tête atténué, c'était tout de même beaucoup plus simple. Et il avait passé la journée dans une sorte d'euphorie latente qui lui avait permis de conserver un sourire éclatant, qu'on ne lui avait pas vu depuis bien longtemps. Une journée parfaite, une journée lumineuse, donc, et qui ne pouvait que se terminer en beauté puisque Célène devait passer chez lui.
Aussi, Aiden n'avait pas perdu une seconde dès qu'il avait terminé à la Banque. Un bouquet de fleurs magiques qui se mettrait à émettre une douce musique sur un simple coup de baguette, un rapide ménage pour rendre son appartement plus présentable et les bouteilles vides définitivement sorties de l'appartement, un dîner préparé avec soin. Tout devait être parfait. Et lui-même avait prit soin de se changer, de se raser de prêt, pour être parfaitement présentable. Oh, il savait bien qu'il avait tout son temps pour ce genre de chose. Tôt, chez Célène, ne correspondait pas à la définition que tout un chacun pouvait s'en faire. Surtout pas quand elle était elle-même partie si tard au Ministère dans la matinée. Aussi Aiden ne s'était pas vraiment impatienté. Bon, peut-être un peu, finalement, mais rien qui ne soit de la saine émulation. De celle qui faisait battre son coeur un peu plus vite alors qu'il voyait les minutes s'écouler sur sa montre, qu'il arrange sa tenue une énième fois, qu'il déplace un libre un peu trop de travers sur une étagère. Impatient, oui, nerveux, oui, mais à aucun moment négatif. Parce qu'il avait tout fait et parce qu'il allait tout faire pour que toute cette soirée soit absolument parfaite. A commencer par l'accueil. Le bouquet sur la cheminée, les verres emplis d'un délicieux cocktail posés sur la table basse, quelques bouchées sur une jolie assiette argentée à qui il venait de donner une seconde vie... Parfait. Tout devait être parfait. Pour des retrouvailles parfaites. Pour tout recommencer aux côtés de la femme de sa vie.
Et puis elle était arrivée. Aiden s'était levé comme un ressort du canapé sur lequel il tentait vainement de tromper son attente, s'était précipitée à sa rencontre. Avait prit la cape de Célène pour l'accrocher à l'entrée avant de lui quémander un baiser qu'elle lui accorda... A reculons. Les sourcils d'Aiden se froncent un instant alors qu'il se recule, l'interroge du regard. Ça ne va pas. Quelque chose ne va pas. Quelque chose qui cloche et Aiden sent son coeur rater un battement. Et repousser cette sensation au plus vite, alors qu'il va pour la conduire au canapé. "Ça n'est pas grave, je m'y attendais un peu..." Sourire dans la voix et surtout pas de reproches. La main dans son dos pour l'accompagner. Nerveux, peut-être. Plus totalement la nervosité qui l'habitait depuis qu'il avait quitté la banque. Plus insidieuse, plus pernicieuse. Mauvaise. Une nervosité que le regard fuyant de Célène n'arrivait certainement pas à calmer, bien au contraire. Et les sourcils d'Aiden se froncent encore plus à l'entendre ainsi hésiter dans ses mots, tourner autour du pot - tout ce qui ne lui ressemble absolument pas, en sommes -. Jusqu'à ce qu'elle jette sur la table un dossier comme on jette un pavé dans la marre. Et Aiden ne comprend pas. Jusqu'à ce qu'il vienne regarder de plus prêt. Lire les quelques premiers lignes. Et sentir son cœur s'arrêter.
"Tu as... C'est..." Les parchemins filent entre ses doigts et ses yeux vagabondent sur les lignes de jargon juridique. Pourtant, il n'y a aucun doute, même pour un non initié comme lui, sur le contenu de ce dossier. Il a demandé exactement le même il y a peu de temps. Un mois, une éternité. Et le voilà qui se retrouve à son tour acculé, comme il a acculé Célène à l'époque. Mais tout a changé. Tout était censé avoir changé ! "C'est une blague, c'est ça ? C'est juste pour me faire payer un peu..." Mais toute trace de sourire a disparu de ses lèvres. Toute joie de ses yeux, éteinte en même temps que sa voix. Il sait d'ors et déjà que ça n'a rien d'une blague. C'est juste un coup. En plein cœur. Et il l'écoute déblatérer ces excuses auxquelles il ne croit pas un instant sans bouger, sans même frémir. Essayant de digérer les explications boiteuses de Célène. Et elle croit vraiment qu'elle va le convaincre avec ça ?
Un coup, oui. Assommé sur son canapé, les yeux vides de toute information posées sur ces parchemins. La baguette le démange, être sortie d'un coup et les brûler, oh oui, juste les brûler ! Mais il ne peut pas. Il ne peut pas et le silence s'éternise, seulement rompu par sa respiration trop courte. Par le sang dans ses tempes qui empêche toute réflexion trop poussée. Et qui fait monter en lui, à chaque battement de cœur, une fureur qui ne lui ressemble pas. Et qui vient pourtant s'installer dans chacune de ses cellules, qui poussent toutes en rythme un seul et unique hurlement de douleur. Trahison ! "C'est donc de cela que tu voulais discuter." Les mots lui écorchent la gorge, lui râpent le palais dans un premier temps. Mais la fureur semble être plus forte. Et la fureur poussent les mots à sortir. Comme des lames. "Je vais les signer, tes papiers. C'est bon, tu t'en fais pas. C'est vrai que les gens vont oublier le nom que tu portais jusqu'alors et sous lequel tout le monde te connaît depuis six ans. C'est vrai que ça ne va surtout pas paraître suspect. C'est vrai que tes copains de l'Ordre ne feront jamais le rapprochement. Qu'au Ministère non plus d'ailleurs. Lehsnman, c'est tellement commun." Il n'élève pas la voix. Sur aucun mot, à aucun moment. C'est bien pire que cela. C'est Célène qui lui a apprit. C'est ce qu'il subit depuis huit ans, toujours avec calme, toujours avec diplomatie. Mais elle ne peut pas faire ça. Pas avec leur mariage.
La plume est venue à sa main dès qu'il a lancé le sort d'attraction, dérangeant le contenue du tiroir de son bureau, rompant l'ordre qu'il s'était échiné à donner à son appartement. Elle atteint ses doigts en même temps qu'il finit sa phrase. Ses excuses ne tiennent pas. Et elle croit vraiment qu'il va y croire ? Et la pointe de la plume vient crisser sur le parchemin. Et l'anneau autour de son doigt, qu'il avait remit avec presque de la fébrilité à son annulaire le matin même, semble soudain le brûler. Il ne prend pas le temps de le retirer. Il a signé vite, comme un pansement que l'on retire à toute vitesse pour faire passer plus vite la douleur. Qui ne passe pas pour autant. "Voilà, t'as eu ce que tu voulais. Tu m'excuse, mais je vais faire un tour." Il est debout, se fiche de la table dans laquelle vient de cogner son tibia. "T'as de quoi mangé dans la cuisine. Si tant est que t'ai vraiment eu l'intention de rester." Derniers mots crachés sans la regarder. Il tremble. De rage. Et d'autre chose. La douleur qu'il refuse de lui montrer. Pas cette fois. Pas encore. C'était donc juste pour ça, tout ce cinéma, hier soir ? Juste pour l'amener à signer sans rechigner, en se pliant à des arguments qui n'en sont pas. Des excuses, encore et toujours. Et lui était sans doute trop soul pour s'en rendre compte, même avec la potion qu'elle lui a si généreusement offert. Trop soul pour se rendre compte qu'il ne faisait que fantasmer le retournement de veste de Célène.
Trop blessé, ce soir, pour se rendre compte de quoi il l'accuse. Les gestes sont précipités alors qu'il tente de regagner la porte de son appartement, la sortie, la liberté. Vers le verre d'alcool qui l'attend derrière et qui sera ce soir encore salvateur. Sa,s se rendre compte qu'il rejoue presque exactement le drame de la veille.
Aussi, Aiden n'avait pas perdu une seconde dès qu'il avait terminé à la Banque. Un bouquet de fleurs magiques qui se mettrait à émettre une douce musique sur un simple coup de baguette, un rapide ménage pour rendre son appartement plus présentable et les bouteilles vides définitivement sorties de l'appartement, un dîner préparé avec soin. Tout devait être parfait. Et lui-même avait prit soin de se changer, de se raser de prêt, pour être parfaitement présentable. Oh, il savait bien qu'il avait tout son temps pour ce genre de chose. Tôt, chez Célène, ne correspondait pas à la définition que tout un chacun pouvait s'en faire. Surtout pas quand elle était elle-même partie si tard au Ministère dans la matinée. Aussi Aiden ne s'était pas vraiment impatienté. Bon, peut-être un peu, finalement, mais rien qui ne soit de la saine émulation. De celle qui faisait battre son coeur un peu plus vite alors qu'il voyait les minutes s'écouler sur sa montre, qu'il arrange sa tenue une énième fois, qu'il déplace un libre un peu trop de travers sur une étagère. Impatient, oui, nerveux, oui, mais à aucun moment négatif. Parce qu'il avait tout fait et parce qu'il allait tout faire pour que toute cette soirée soit absolument parfaite. A commencer par l'accueil. Le bouquet sur la cheminée, les verres emplis d'un délicieux cocktail posés sur la table basse, quelques bouchées sur une jolie assiette argentée à qui il venait de donner une seconde vie... Parfait. Tout devait être parfait. Pour des retrouvailles parfaites. Pour tout recommencer aux côtés de la femme de sa vie.
Et puis elle était arrivée. Aiden s'était levé comme un ressort du canapé sur lequel il tentait vainement de tromper son attente, s'était précipitée à sa rencontre. Avait prit la cape de Célène pour l'accrocher à l'entrée avant de lui quémander un baiser qu'elle lui accorda... A reculons. Les sourcils d'Aiden se froncent un instant alors qu'il se recule, l'interroge du regard. Ça ne va pas. Quelque chose ne va pas. Quelque chose qui cloche et Aiden sent son coeur rater un battement. Et repousser cette sensation au plus vite, alors qu'il va pour la conduire au canapé. "Ça n'est pas grave, je m'y attendais un peu..." Sourire dans la voix et surtout pas de reproches. La main dans son dos pour l'accompagner. Nerveux, peut-être. Plus totalement la nervosité qui l'habitait depuis qu'il avait quitté la banque. Plus insidieuse, plus pernicieuse. Mauvaise. Une nervosité que le regard fuyant de Célène n'arrivait certainement pas à calmer, bien au contraire. Et les sourcils d'Aiden se froncent encore plus à l'entendre ainsi hésiter dans ses mots, tourner autour du pot - tout ce qui ne lui ressemble absolument pas, en sommes -. Jusqu'à ce qu'elle jette sur la table un dossier comme on jette un pavé dans la marre. Et Aiden ne comprend pas. Jusqu'à ce qu'il vienne regarder de plus prêt. Lire les quelques premiers lignes. Et sentir son cœur s'arrêter.
"Tu as... C'est..." Les parchemins filent entre ses doigts et ses yeux vagabondent sur les lignes de jargon juridique. Pourtant, il n'y a aucun doute, même pour un non initié comme lui, sur le contenu de ce dossier. Il a demandé exactement le même il y a peu de temps. Un mois, une éternité. Et le voilà qui se retrouve à son tour acculé, comme il a acculé Célène à l'époque. Mais tout a changé. Tout était censé avoir changé ! "C'est une blague, c'est ça ? C'est juste pour me faire payer un peu..." Mais toute trace de sourire a disparu de ses lèvres. Toute joie de ses yeux, éteinte en même temps que sa voix. Il sait d'ors et déjà que ça n'a rien d'une blague. C'est juste un coup. En plein cœur. Et il l'écoute déblatérer ces excuses auxquelles il ne croit pas un instant sans bouger, sans même frémir. Essayant de digérer les explications boiteuses de Célène. Et elle croit vraiment qu'elle va le convaincre avec ça ?
Un coup, oui. Assommé sur son canapé, les yeux vides de toute information posées sur ces parchemins. La baguette le démange, être sortie d'un coup et les brûler, oh oui, juste les brûler ! Mais il ne peut pas. Il ne peut pas et le silence s'éternise, seulement rompu par sa respiration trop courte. Par le sang dans ses tempes qui empêche toute réflexion trop poussée. Et qui fait monter en lui, à chaque battement de cœur, une fureur qui ne lui ressemble pas. Et qui vient pourtant s'installer dans chacune de ses cellules, qui poussent toutes en rythme un seul et unique hurlement de douleur. Trahison ! "C'est donc de cela que tu voulais discuter." Les mots lui écorchent la gorge, lui râpent le palais dans un premier temps. Mais la fureur semble être plus forte. Et la fureur poussent les mots à sortir. Comme des lames. "Je vais les signer, tes papiers. C'est bon, tu t'en fais pas. C'est vrai que les gens vont oublier le nom que tu portais jusqu'alors et sous lequel tout le monde te connaît depuis six ans. C'est vrai que ça ne va surtout pas paraître suspect. C'est vrai que tes copains de l'Ordre ne feront jamais le rapprochement. Qu'au Ministère non plus d'ailleurs. Lehsnman, c'est tellement commun." Il n'élève pas la voix. Sur aucun mot, à aucun moment. C'est bien pire que cela. C'est Célène qui lui a apprit. C'est ce qu'il subit depuis huit ans, toujours avec calme, toujours avec diplomatie. Mais elle ne peut pas faire ça. Pas avec leur mariage.
La plume est venue à sa main dès qu'il a lancé le sort d'attraction, dérangeant le contenue du tiroir de son bureau, rompant l'ordre qu'il s'était échiné à donner à son appartement. Elle atteint ses doigts en même temps qu'il finit sa phrase. Ses excuses ne tiennent pas. Et elle croit vraiment qu'il va y croire ? Et la pointe de la plume vient crisser sur le parchemin. Et l'anneau autour de son doigt, qu'il avait remit avec presque de la fébrilité à son annulaire le matin même, semble soudain le brûler. Il ne prend pas le temps de le retirer. Il a signé vite, comme un pansement que l'on retire à toute vitesse pour faire passer plus vite la douleur. Qui ne passe pas pour autant. "Voilà, t'as eu ce que tu voulais. Tu m'excuse, mais je vais faire un tour." Il est debout, se fiche de la table dans laquelle vient de cogner son tibia. "T'as de quoi mangé dans la cuisine. Si tant est que t'ai vraiment eu l'intention de rester." Derniers mots crachés sans la regarder. Il tremble. De rage. Et d'autre chose. La douleur qu'il refuse de lui montrer. Pas cette fois. Pas encore. C'était donc juste pour ça, tout ce cinéma, hier soir ? Juste pour l'amener à signer sans rechigner, en se pliant à des arguments qui n'en sont pas. Des excuses, encore et toujours. Et lui était sans doute trop soul pour s'en rendre compte, même avec la potion qu'elle lui a si généreusement offert. Trop soul pour se rendre compte qu'il ne faisait que fantasmer le retournement de veste de Célène.
Trop blessé, ce soir, pour se rendre compte de quoi il l'accuse. Les gestes sont précipités alors qu'il tente de regagner la porte de son appartement, la sortie, la liberté. Vers le verre d'alcool qui l'attend derrière et qui sera ce soir encore salvateur. Sa,s se rendre compte qu'il rejoue presque exactement le drame de la veille.
Aiden D. Lehnsman- Messages : 82
Date d'inscription : 24/10/2013
Organisation : Ordre du Phénix
Emploi/études : Briseur de Sort
Maison : Serpentard
Feuille de personnage
Caractère/infos particulières:
Carnet d'adresses:
Capacités spéciales:
Re: I just want to see you
C’était beaucoup plus difficile qu’elle ne se l’était imaginé. Non pas qu’elle s’attendait à une franche partie de rigolade, naturellement. Seulement, elle était tellement persuadée d’avoir agi pour le plus grand bien, suivant la voix de sa raison qui la poussait à effectuer cette démarche jugée absolument nécessaire pour leur salut, qu’elle n’avait pas pensé que …
Et bien, qu’elle lui ferait autant de mal, tout simplement. Pourquoi chercher des phrases compliquées ou de jolies tournures de phrases pour décrire ce qu’elle voyait, là, sur l’instant, dans son regard abattu et ses traits crispés ? Les jolies métaphores sur les amours contrariées et les grandes décisions héroïques n’effaceraient pas ce qu’elle venait de lui faire subir.
Elle pouvait supporter son incrédulité. Elle aurait pu tolérer ses cris. La légitimité du fiel qu’il aurait dû lui déverser à la figure, quand il aurait compris ses intentions. Touché en plein cœur, meurtri, trahi. Dégouté. Oui, tout ça, c’était possible. Elle s’y était préparé, elle l’avait anticipé. Toute la journée, elle avait couché dans son esprit le déroulement de cette soirée avec la minutie qu’elle réservait à chaque action de son existence. Elle croyait savoir ce qu’il allait dire, avait préparé ses réponses, ses arguments. A la fin, à bout de souffle et de tergiversations, il se serait rangé à son avis et tout aurait été pour le mieux.
"C'est une blague, c'est ça ? C'est juste pour me faire payer un peu..."
Stupide. Naïve. Elle avait oublié tous ces mois écoulés, les premiers loin l’un de l’autre, son départ précipité après l’annonce de Summers, ses quinze jours d’absence, la boisson dans laquelle il s’était réfugié. Et Ste Mangouste. Ce putain d’hôpital. Le meilleur moyen de vous faire changer un homme.
Aussi, quand il s’écroule sur le canapé, presque sans vie, elle ne voit pas le coup suivant venir. Lèvres crispées, elle hésite sur la conduite à tenir. Elle n’a jamais été très douée pour les marques d’affection. Elle n’a même pas été fichue de consoler ses alliés qui avaient perdu les leurs après le drame. Elle a fui, comme toujours, cloitrée entre les quatre murs de son appartement, puis de la bicoque branlante de Ian.
Tout a toujours un prix. Elle va le payer ce soir.
Elle finit par esquisser un pas en avant. Arrêtée dans son élan par celui d’Aiden. Colère froide dans ses répliques cinglantes. Mouvement de baguette pour amener documents et plume jusqu’à lui. Il signe. Elle a envie de hurler. Se contient.
« Ils ont d’autres préoccupations. Ils oublieront. N’y penseront même peut-être pas. Ce détail se noiera dans le flot dans leurs propres soucis … Aiden ... »
Il ne l’écoute pas. D’ailleurs, qui cherche-t-elle à convaincre ? Pourquoi a-t-il fallu qu’elle se montre aussi brusque en lui imposant une telle renonciation ? Au lieu de juste y mettre un peu les formes, pour le préparer lui, le préserver ? Mais surtout, pourquoi, maintenant, sa voix lui paraît-elle si mal assurée ? Certainement parce qu’il la domine de sa colère, par ses mouvements tremblants et son regard haineux. Les mêmes attitudes qu’elle lui avait offertes quand, un mois et demi plus tôt, il avait fait la même démarche auprès d’elle.
Alors, elle ne cherche pas à le retenir. Pour la troisième fois, elle le laisse partir. Malgré que tout en elle lui crie de le rattraper, de l’en empêcher, de s’accrocher à lui, bêtement, gamine éplorée, elle ne bouge pas. Il a besoin d’un peu de temps. Il faut qu’il comprenne, qu’il digère. Elle aussi, certainement. Elle se contient. La porte se referme rageusement derrière lui.
Seule différence : ce soir, elle va l’attendre.
On entraine les Langues-de-Plomb pour qu’ils soient capables de rester plusieurs heures sans effectuer le moindre mouvement. Durant la deuxième année de leur formation, un mois entier est consacré à cet exercice délicat. Avec les yeux pour seul moteur, ils sont simplement installés sur une chaise totalement inconfortable et reçoive une légère décharge au moindre mouvement inutile. Minimum trois heures de rang. Six au bout de quinze jours. Huit à échéance. Minimum. D’abord dans une salle déserte du Département, puis dans l’ombre d’une rue passante quelconque. Fondues dans le décor. Invisibles.
Deux heures, ce n’est donc rien. Célène a choisi la fenêtre pour point de repère. Les jambes ramenées sur sa poitrine, assise sur le canapé, immobile, elle fixe l’extérieur, au-delà de la rue, le plus loin possible. Sans le voir. Elle patiente, ses pensées pour seule distraction, aussi peu agréable soient-elles. Parce qu’elle mérite ce traitement de fond et que si elle le repousse encore, alors elle va encore se briser.
Elle se souvient de sa stupeur quand elle a été alpaguée au QG par Fabian Prewett qui lui demandait si elle connaissait un certain Aiden Lehnsman, s’ils étaient parents. Un petit nouveau introduit tout récemment, alors que Célène ne faisait encore que de succincts aller-retour. La hargne qui était montée en elle. Le plan qu’elle avait mûri afin de confronter son mari et le faire revenir sur sa décision. Par la force, s’il le fallait. Elle l’avait détesté pour cette nouvelle épreuve qu'il l’obligeait à traverser.
Elle se remémore son séjour chez Ian, comment il l’avait mis à la porte. Puisqu’il le fallait. Puisqu’elle était une Fraser et qu’au nom de son sang des Highlands, elle avait assez profité de sa dépression naissante. Les entrainements afin de retrouver un semblant de contrôle. Tout ce qu’il y avait à remettre en ordre, à réparer, à retrouver, à changer …
Si elle n’avait pas récupéré toute sa morgue, si les fondations étaient encore branlantes, elle avait effectué un chemin assez conséquent en peu de temps. Hors de question de s’arrêter en si bonne voie. Elle ne se le serait pas pardonné.
Comme tous, elle allait devoir vivre avec les conséquences du massacre. Autant ne pas leur donner davantage de poids en perdant le peu qu’elle avait reconstruit.
La clef tourne dans la serrure. Toujours pas un geste. Elle ne consent à tourner la tête qu’à l’instant où elle entend les pas d’Aiden entrer dans le salon qu’elle n’a pas quitté. Ses cervicales grognent sous la pression du mouvement oublié dans son statisme. Aucune importance.
Il est revenu. Et elle n’est pas partie.
La détermination se lit dans le regard que l’Oiselle porte sur le jeune homme, dissimulant la pointe de tristesse. Qu’elle ne cherche pourtant pas à lui cacher. Simplement, la première supplante la seconde.
D’un geste lent, elle retire sa chaîne aux maillons d’argent de l’abri de son décolleté. Dans la semi clarté prodigué par l’unique bougie allumée, à côté de sa nouvelle montre à gousset, l’or de son alliance étincelle faiblement. Le symbole est fort. Le message, limpide. Qu’importent les bouts de papier, ou le statut qu’ils auront aux yeux de l’administration magique : elle est et restera sa femme.
« Elle a survécu à Sainte Mangouste. » souffle-t-elle d’une voix légèrement enrouée par le silence forcé.
L’artefact n’avait pas supporté le premier sortilège qu’elle avait reçu à la Place des Grands Hommes, mais la bague, elle, bien que légèrement bosselée, avait refusé de flancher sous le coup. De même que contre les suivants.
Un pied après l’autre, elle se remet debout. Franchit la distance qui les sépare. Elle sent dans son souffle à quoi il a occupé son temps de réflexion. Se verrait mal le lui reprocher, sur le moment. Se contente de lever une main vers son visage. Hésite. Se décide à finir son geste, caressant sa joue avec tendresse. Ce n’est pas grand-chose, mais le mieux qu’elle puisse faire tant qu’elle n’aura pas reçu de réaction en retour, quelle qu’elle soit.
Et bien, qu’elle lui ferait autant de mal, tout simplement. Pourquoi chercher des phrases compliquées ou de jolies tournures de phrases pour décrire ce qu’elle voyait, là, sur l’instant, dans son regard abattu et ses traits crispés ? Les jolies métaphores sur les amours contrariées et les grandes décisions héroïques n’effaceraient pas ce qu’elle venait de lui faire subir.
Elle pouvait supporter son incrédulité. Elle aurait pu tolérer ses cris. La légitimité du fiel qu’il aurait dû lui déverser à la figure, quand il aurait compris ses intentions. Touché en plein cœur, meurtri, trahi. Dégouté. Oui, tout ça, c’était possible. Elle s’y était préparé, elle l’avait anticipé. Toute la journée, elle avait couché dans son esprit le déroulement de cette soirée avec la minutie qu’elle réservait à chaque action de son existence. Elle croyait savoir ce qu’il allait dire, avait préparé ses réponses, ses arguments. A la fin, à bout de souffle et de tergiversations, il se serait rangé à son avis et tout aurait été pour le mieux.
"C'est une blague, c'est ça ? C'est juste pour me faire payer un peu..."
Stupide. Naïve. Elle avait oublié tous ces mois écoulés, les premiers loin l’un de l’autre, son départ précipité après l’annonce de Summers, ses quinze jours d’absence, la boisson dans laquelle il s’était réfugié. Et Ste Mangouste. Ce putain d’hôpital. Le meilleur moyen de vous faire changer un homme.
Aussi, quand il s’écroule sur le canapé, presque sans vie, elle ne voit pas le coup suivant venir. Lèvres crispées, elle hésite sur la conduite à tenir. Elle n’a jamais été très douée pour les marques d’affection. Elle n’a même pas été fichue de consoler ses alliés qui avaient perdu les leurs après le drame. Elle a fui, comme toujours, cloitrée entre les quatre murs de son appartement, puis de la bicoque branlante de Ian.
Tout a toujours un prix. Elle va le payer ce soir.
Elle finit par esquisser un pas en avant. Arrêtée dans son élan par celui d’Aiden. Colère froide dans ses répliques cinglantes. Mouvement de baguette pour amener documents et plume jusqu’à lui. Il signe. Elle a envie de hurler. Se contient.
« Ils ont d’autres préoccupations. Ils oublieront. N’y penseront même peut-être pas. Ce détail se noiera dans le flot dans leurs propres soucis … Aiden ... »
Il ne l’écoute pas. D’ailleurs, qui cherche-t-elle à convaincre ? Pourquoi a-t-il fallu qu’elle se montre aussi brusque en lui imposant une telle renonciation ? Au lieu de juste y mettre un peu les formes, pour le préparer lui, le préserver ? Mais surtout, pourquoi, maintenant, sa voix lui paraît-elle si mal assurée ? Certainement parce qu’il la domine de sa colère, par ses mouvements tremblants et son regard haineux. Les mêmes attitudes qu’elle lui avait offertes quand, un mois et demi plus tôt, il avait fait la même démarche auprès d’elle.
Alors, elle ne cherche pas à le retenir. Pour la troisième fois, elle le laisse partir. Malgré que tout en elle lui crie de le rattraper, de l’en empêcher, de s’accrocher à lui, bêtement, gamine éplorée, elle ne bouge pas. Il a besoin d’un peu de temps. Il faut qu’il comprenne, qu’il digère. Elle aussi, certainement. Elle se contient. La porte se referme rageusement derrière lui.
Seule différence : ce soir, elle va l’attendre.
On entraine les Langues-de-Plomb pour qu’ils soient capables de rester plusieurs heures sans effectuer le moindre mouvement. Durant la deuxième année de leur formation, un mois entier est consacré à cet exercice délicat. Avec les yeux pour seul moteur, ils sont simplement installés sur une chaise totalement inconfortable et reçoive une légère décharge au moindre mouvement inutile. Minimum trois heures de rang. Six au bout de quinze jours. Huit à échéance. Minimum. D’abord dans une salle déserte du Département, puis dans l’ombre d’une rue passante quelconque. Fondues dans le décor. Invisibles.
Deux heures, ce n’est donc rien. Célène a choisi la fenêtre pour point de repère. Les jambes ramenées sur sa poitrine, assise sur le canapé, immobile, elle fixe l’extérieur, au-delà de la rue, le plus loin possible. Sans le voir. Elle patiente, ses pensées pour seule distraction, aussi peu agréable soient-elles. Parce qu’elle mérite ce traitement de fond et que si elle le repousse encore, alors elle va encore se briser.
Elle se souvient de sa stupeur quand elle a été alpaguée au QG par Fabian Prewett qui lui demandait si elle connaissait un certain Aiden Lehnsman, s’ils étaient parents. Un petit nouveau introduit tout récemment, alors que Célène ne faisait encore que de succincts aller-retour. La hargne qui était montée en elle. Le plan qu’elle avait mûri afin de confronter son mari et le faire revenir sur sa décision. Par la force, s’il le fallait. Elle l’avait détesté pour cette nouvelle épreuve qu'il l’obligeait à traverser.
Elle se remémore son séjour chez Ian, comment il l’avait mis à la porte. Puisqu’il le fallait. Puisqu’elle était une Fraser et qu’au nom de son sang des Highlands, elle avait assez profité de sa dépression naissante. Les entrainements afin de retrouver un semblant de contrôle. Tout ce qu’il y avait à remettre en ordre, à réparer, à retrouver, à changer …
Si elle n’avait pas récupéré toute sa morgue, si les fondations étaient encore branlantes, elle avait effectué un chemin assez conséquent en peu de temps. Hors de question de s’arrêter en si bonne voie. Elle ne se le serait pas pardonné.
Comme tous, elle allait devoir vivre avec les conséquences du massacre. Autant ne pas leur donner davantage de poids en perdant le peu qu’elle avait reconstruit.
La clef tourne dans la serrure. Toujours pas un geste. Elle ne consent à tourner la tête qu’à l’instant où elle entend les pas d’Aiden entrer dans le salon qu’elle n’a pas quitté. Ses cervicales grognent sous la pression du mouvement oublié dans son statisme. Aucune importance.
Il est revenu. Et elle n’est pas partie.
La détermination se lit dans le regard que l’Oiselle porte sur le jeune homme, dissimulant la pointe de tristesse. Qu’elle ne cherche pourtant pas à lui cacher. Simplement, la première supplante la seconde.
D’un geste lent, elle retire sa chaîne aux maillons d’argent de l’abri de son décolleté. Dans la semi clarté prodigué par l’unique bougie allumée, à côté de sa nouvelle montre à gousset, l’or de son alliance étincelle faiblement. Le symbole est fort. Le message, limpide. Qu’importent les bouts de papier, ou le statut qu’ils auront aux yeux de l’administration magique : elle est et restera sa femme.
« Elle a survécu à Sainte Mangouste. » souffle-t-elle d’une voix légèrement enrouée par le silence forcé.
L’artefact n’avait pas supporté le premier sortilège qu’elle avait reçu à la Place des Grands Hommes, mais la bague, elle, bien que légèrement bosselée, avait refusé de flancher sous le coup. De même que contre les suivants.
Un pied après l’autre, elle se remet debout. Franchit la distance qui les sépare. Elle sent dans son souffle à quoi il a occupé son temps de réflexion. Se verrait mal le lui reprocher, sur le moment. Se contente de lever une main vers son visage. Hésite. Se décide à finir son geste, caressant sa joue avec tendresse. Ce n’est pas grand-chose, mais le mieux qu’elle puisse faire tant qu’elle n’aura pas reçu de réaction en retour, quelle qu’elle soit.
Célène Fraser- Drama Queen Serial Kickeuse
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Re: I just want to see you
Comme s'il avait eu besoin d'une confirmation, elle l'avait laissé partir. En essayant de protester si mollement qu'il l'avait à peine entendu. Qu'il n'en avait même pas tenu compte en saisissant sa cape de terrain, faisant claquer la porte comme jamais elle n'avait dû claquer. Et transplanant aussitôt sur le Chemin de Traverse. Elle n'avait pas tenté de le suivre. Elle n'avait pas tenté de le retenir. Elle le jetait juste comme on se débarrasse d'un vieil objet trop usité. En en ayant tout de même profité une dernière fois de ce que ça pouvait lui apporter avant de le mettre définitivement au rabais. Il aurait dû s'en douter. Comment ne pas avoir vu venir le coup ? Comment avait-il pu penser qu'elle était revenue à de meilleurs sentiments à son égard ?! Il lui avait fait trop de mal. Il l'avait blessé, abandonné. Et elle lui avait bien rendu la pareille, l'amadouant, lui laissant baisser sa garde pour porter ensuite le coup fatal à leur mariage. Mais la vengeance n'était que juste retour des choses. Il n'aurait simplement jamais pensé ça d'elle. Élaborer un tel plan. Juste pour se venger. Et alors que ses chaussures claquent sur les pavés glacés, Aiden ne se rend pas compte que c'est la colère qui l'aveugle. Qu'un tel plan ne viendrait jamais de Célène, qu'il est bien plus capable, lui, de les imaginer. Mais pas elle. Pas juste pour se venger, malgré tout ce qu'elle a pu souffrir. C'est lui le Serpentard, après tout, et elle reste, elle, bien trop pure, malgré tout ce qu'elle peut dire, pour faire du mal sciemment. Mais ce n'est pas lui qui réfléchit actuellement, si seulement. C'est la fureur, pure et dure. Alimentée à l'infinie par une douleur qui lui vrille le cœur un peu plus à chaque seconde.
Protection. Volonté d'oublie. Ne plus avoir mal à chaque respiration. Ne plus avoir l'impression et, en fait, ce n'est pas qu'une impression, que son monde s'écroule un peu plus à chaque seconde. Qu'il s'est, en fait, écroulé depuis le moment où la plume a touché ce foutu parchemin. Et s'il n'a vraiment plus rien, ce soir, alors qu'on le laisse juste accéder au vide. Juste le vide, le néant. Et même si sa première pensée a été pour une bonne bouteille, il n'entre dans aucun pub sur la célèbre allée sorcière. Parce qu'il ne les voit même pas vraiment. Parce qu'il hurlerait sans aucun doute sur la première personne à qui il pourrait adresser la parole. Juste marcher. Avancer. Pas après pas, à une vitesse bien trop rapide pour un simple passant flânant par une nuit un peu trop froide. Non. Il marche, il avance juste. Sans but précis. Sans idée préconçue sur une possible destination. Juste marcher. Toujours plus vite, et toujours plus loin. Marcher, marcher, marcher, marcher, marcher... Une seule pensée qui finit par prendre le dessus, avancer, marcher. Jusqu'à ce que ses muscles lui fasse mal. Il est normalement plus endurant, mais les difficultés de l'oxygène à se frayer un chemin jusqu'à ses poumons commence à se faire ressentir. Et c'est d'une main toujours aussi fébrile qu'il pousse la porte du premier bouge qu'il peut croiser. Plus vraiment dans le Chemin de Traverse même, plutôt dans une de ces ruelles qui la croise sans vraiment lui appartenir. Le genre de lieu où personne ne viendrait lui poser de question. Parce qu'il a mal à en hurler et qu'aucun son ne voudrait pourtant passer la barrière de ses lèvres. Parce qu'il a mal à en crever.
Un verre. Il n'avait pas tenté de savourer. Juste boire cul sec et apprécier la brûlure de l'alcool le long de sa gorge. Et c'est avec une grimace qu'il l'avait reposé, avec l'impression désagréable que cela n'avait eu strictement aucun effet. Alors il en avait commandé un autre. Puis un troisième. Qu'il avait essayé de boire plus lentement, parce que, qui sait... Mais rien. Aucun des verres n'avait eu l'effet voulu. A aucun moment la douleur n'avait semblait vouloir se calmer, où ne serait-ce que s'atténuer un peu. Tout ce qu'il avait réussit à faire, c'était à calmer la fureur. Ce qui rendait les choses encore pires. Alors il avait laissé quelques pièces sur la table sans se soucier de l'argent qu'on lui devait et était-il sorti de là. Sans être plus avancé. Sans avoir plus envie d'avancer. Et puis il avait décidé de rentrer. Parce qu'elle était sans doute déjà parti, depuis longtemps. Parce qu'il ne savait même pas combien de temps s'était écoulé depuis son départ, mais bien assez pour qu'elle ai pu récupérer ses dossiers et qu'elle soit rentré chez elle. Plus jamais chez eux. Plus jamais...
Il n'avait pas transplané. Pas tout de suite. Il avait marché, encore. Malgré la douleur dans ses jambes. Malgré l'alcool qui venait très légèrement embrumé son esprit même s'il restait lucide. Il avait marché quelque pas jusqu'à ce que ses jambes ne menacent tout simplement de le lâcher. Même pas de fatigue. Juste le lâcher. Et retour à la case départ...
La main était lourde sur la clé lorsque celle-ci tourna dans la serrure. Et la lueur qu'il put apercevoir lorsqu'il poussa la porte d'entrée de son appartement lui fit grincer des dents. Elle n'avait même pas prit le temps de souffler les bougies lorsqu'elle était partie. Et pas une seule fois dans son esprit ne pointa l'idée qu'elle pouvait, en réalité, être toujours là. Jusqu'à ce qu'il entende le froissement du tissus, le bruit du plancher qui craque sous le poids de pas qui ne sont pas les siens. Et il comprend juste une seconde avant que son regard ne se relève. Et ne se pose sur elle. Sans que l'information n'arrive tout d'abord à s'imprimer dans la moindre partie de son cerveau, vide de toute réflexion. Avec juste une question qu'il rêve de lui poser sans que, pourtant, ses lèvres ne se desserrent pour émettre le son. Une fois de plus abasourdi. Et tentant de lever à toutes vitesses des murs contre la douleur sur lesquels il n'a absolument aucun contrôle.
C'est sans doute ce qui explique son immobilisme, pendant tout le temps où elle s'approche. Sans doute ce qui explique le seul frémissement de son corps alors que ses yeux, eux, semblent suivre chacun de ses mouvements, hypnotisés. Et que ses cellules s'imprègnent de cette grâce qui est sienne et qu'il aurait presque désiré oublié. Presque. Comme le son de sa voix alors qu'elle a dégagé une chaîne en argent qu'il avait aperçu, déjà, sans chercher à s'y arrêter. Et ses yeux accrochent le reflet de l'or. Et toute sa jolie détermination accumulée au fur et à mesure des minutes écoulées depuis la signature fond comme neige au soleil. "Et toi aussi... Les premiers mots qu'il prononce qui n'ont plus ce goût de fiel. Il voudrait, pourtant, il essaye. Retenir le ressentiment encore un peu. Croire encore qu'au fond, c'est elle, la méchante. Qu'elle n'a pas fait ça pour lui, comme elle veut bien le lui faire croire. Croire que la décision n'est pas réfléchie et surtout pas justifiée. Pas justifiable !
Mais elle est là. Elle. Est. Là. Elle est restée tout au long de son absence. Elle a attendue quasiment dans le noir. N'a sans doute touché ni au cocktails, ni au dîner. Elle est juste là. Avec cette alliance qu'il lui a offert il y a tellement d'années - une autre vie. A s'approcher de lui, murmurer presque ces mots qui lui écorchent les oreilles, parce qu'ils veulent dire tellement. A être si prêt que son parfum atteint de nouveau son nez, qu'il a juste envie de s'y plonger une fois de plus... A approcher cette main de son visage...
Qu'il bloque, aussitôt. Réflexe conditionné et imposé par ce qui remue encore en lui et qui fait si mal. Ce poignet si fin dans sa main. Cette paume qui frôle à peine sa peau. Un statu quo. Des secondes, des heures, une minute ? Le temps ne s'écoule plus. Le temps a disparu. Les yeux dans les yeux. Le cœur au bord des lèvres. Et lui qui cède. Ses paupières qui retombent parce qu'il ne peut plus rien voir. Et sa joue qui vient se poser sur cette main offerte. "Tu n'avais pas le droit..." La voix aussi rauque que la sienne. Pas encore totalement brisée, mais... Non, elle n'avait pas le droit. Pas s'en prendre à leur mariage. Pas le forcer à faire ça. Mais il n'y a pas de retour en arrière et c'est peut être ce qui fait le plus mal. Et c'est pire. Elle ne changera pas d'avis. Elle ira jusqu'au bout. Parce qu'elle est là et qu'elle ne le veut pas, elle non plus, de cette formalité stupide. Parce qu'elle est là pour rompre cet engagement plus sacré que sa propre vie. Parce qu'elle est là... et qu'ils divorcent.
Protection. Volonté d'oublie. Ne plus avoir mal à chaque respiration. Ne plus avoir l'impression et, en fait, ce n'est pas qu'une impression, que son monde s'écroule un peu plus à chaque seconde. Qu'il s'est, en fait, écroulé depuis le moment où la plume a touché ce foutu parchemin. Et s'il n'a vraiment plus rien, ce soir, alors qu'on le laisse juste accéder au vide. Juste le vide, le néant. Et même si sa première pensée a été pour une bonne bouteille, il n'entre dans aucun pub sur la célèbre allée sorcière. Parce qu'il ne les voit même pas vraiment. Parce qu'il hurlerait sans aucun doute sur la première personne à qui il pourrait adresser la parole. Juste marcher. Avancer. Pas après pas, à une vitesse bien trop rapide pour un simple passant flânant par une nuit un peu trop froide. Non. Il marche, il avance juste. Sans but précis. Sans idée préconçue sur une possible destination. Juste marcher. Toujours plus vite, et toujours plus loin. Marcher, marcher, marcher, marcher, marcher... Une seule pensée qui finit par prendre le dessus, avancer, marcher. Jusqu'à ce que ses muscles lui fasse mal. Il est normalement plus endurant, mais les difficultés de l'oxygène à se frayer un chemin jusqu'à ses poumons commence à se faire ressentir. Et c'est d'une main toujours aussi fébrile qu'il pousse la porte du premier bouge qu'il peut croiser. Plus vraiment dans le Chemin de Traverse même, plutôt dans une de ces ruelles qui la croise sans vraiment lui appartenir. Le genre de lieu où personne ne viendrait lui poser de question. Parce qu'il a mal à en hurler et qu'aucun son ne voudrait pourtant passer la barrière de ses lèvres. Parce qu'il a mal à en crever.
Un verre. Il n'avait pas tenté de savourer. Juste boire cul sec et apprécier la brûlure de l'alcool le long de sa gorge. Et c'est avec une grimace qu'il l'avait reposé, avec l'impression désagréable que cela n'avait eu strictement aucun effet. Alors il en avait commandé un autre. Puis un troisième. Qu'il avait essayé de boire plus lentement, parce que, qui sait... Mais rien. Aucun des verres n'avait eu l'effet voulu. A aucun moment la douleur n'avait semblait vouloir se calmer, où ne serait-ce que s'atténuer un peu. Tout ce qu'il avait réussit à faire, c'était à calmer la fureur. Ce qui rendait les choses encore pires. Alors il avait laissé quelques pièces sur la table sans se soucier de l'argent qu'on lui devait et était-il sorti de là. Sans être plus avancé. Sans avoir plus envie d'avancer. Et puis il avait décidé de rentrer. Parce qu'elle était sans doute déjà parti, depuis longtemps. Parce qu'il ne savait même pas combien de temps s'était écoulé depuis son départ, mais bien assez pour qu'elle ai pu récupérer ses dossiers et qu'elle soit rentré chez elle. Plus jamais chez eux. Plus jamais...
Il n'avait pas transplané. Pas tout de suite. Il avait marché, encore. Malgré la douleur dans ses jambes. Malgré l'alcool qui venait très légèrement embrumé son esprit même s'il restait lucide. Il avait marché quelque pas jusqu'à ce que ses jambes ne menacent tout simplement de le lâcher. Même pas de fatigue. Juste le lâcher. Et retour à la case départ...
La main était lourde sur la clé lorsque celle-ci tourna dans la serrure. Et la lueur qu'il put apercevoir lorsqu'il poussa la porte d'entrée de son appartement lui fit grincer des dents. Elle n'avait même pas prit le temps de souffler les bougies lorsqu'elle était partie. Et pas une seule fois dans son esprit ne pointa l'idée qu'elle pouvait, en réalité, être toujours là. Jusqu'à ce qu'il entende le froissement du tissus, le bruit du plancher qui craque sous le poids de pas qui ne sont pas les siens. Et il comprend juste une seconde avant que son regard ne se relève. Et ne se pose sur elle. Sans que l'information n'arrive tout d'abord à s'imprimer dans la moindre partie de son cerveau, vide de toute réflexion. Avec juste une question qu'il rêve de lui poser sans que, pourtant, ses lèvres ne se desserrent pour émettre le son. Une fois de plus abasourdi. Et tentant de lever à toutes vitesses des murs contre la douleur sur lesquels il n'a absolument aucun contrôle.
C'est sans doute ce qui explique son immobilisme, pendant tout le temps où elle s'approche. Sans doute ce qui explique le seul frémissement de son corps alors que ses yeux, eux, semblent suivre chacun de ses mouvements, hypnotisés. Et que ses cellules s'imprègnent de cette grâce qui est sienne et qu'il aurait presque désiré oublié. Presque. Comme le son de sa voix alors qu'elle a dégagé une chaîne en argent qu'il avait aperçu, déjà, sans chercher à s'y arrêter. Et ses yeux accrochent le reflet de l'or. Et toute sa jolie détermination accumulée au fur et à mesure des minutes écoulées depuis la signature fond comme neige au soleil. "Et toi aussi... Les premiers mots qu'il prononce qui n'ont plus ce goût de fiel. Il voudrait, pourtant, il essaye. Retenir le ressentiment encore un peu. Croire encore qu'au fond, c'est elle, la méchante. Qu'elle n'a pas fait ça pour lui, comme elle veut bien le lui faire croire. Croire que la décision n'est pas réfléchie et surtout pas justifiée. Pas justifiable !
Mais elle est là. Elle. Est. Là. Elle est restée tout au long de son absence. Elle a attendue quasiment dans le noir. N'a sans doute touché ni au cocktails, ni au dîner. Elle est juste là. Avec cette alliance qu'il lui a offert il y a tellement d'années - une autre vie. A s'approcher de lui, murmurer presque ces mots qui lui écorchent les oreilles, parce qu'ils veulent dire tellement. A être si prêt que son parfum atteint de nouveau son nez, qu'il a juste envie de s'y plonger une fois de plus... A approcher cette main de son visage...
Qu'il bloque, aussitôt. Réflexe conditionné et imposé par ce qui remue encore en lui et qui fait si mal. Ce poignet si fin dans sa main. Cette paume qui frôle à peine sa peau. Un statu quo. Des secondes, des heures, une minute ? Le temps ne s'écoule plus. Le temps a disparu. Les yeux dans les yeux. Le cœur au bord des lèvres. Et lui qui cède. Ses paupières qui retombent parce qu'il ne peut plus rien voir. Et sa joue qui vient se poser sur cette main offerte. "Tu n'avais pas le droit..." La voix aussi rauque que la sienne. Pas encore totalement brisée, mais... Non, elle n'avait pas le droit. Pas s'en prendre à leur mariage. Pas le forcer à faire ça. Mais il n'y a pas de retour en arrière et c'est peut être ce qui fait le plus mal. Et c'est pire. Elle ne changera pas d'avis. Elle ira jusqu'au bout. Parce qu'elle est là et qu'elle ne le veut pas, elle non plus, de cette formalité stupide. Parce qu'elle est là pour rompre cet engagement plus sacré que sa propre vie. Parce qu'elle est là... et qu'ils divorcent.
Aiden D. Lehnsman- Messages : 82
Date d'inscription : 24/10/2013
Organisation : Ordre du Phénix
Emploi/études : Briseur de Sort
Maison : Serpentard
Feuille de personnage
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Re: I just want to see you
Son regard se porte instant sur sa main suspendue dans les airs, arrêtée dans son élan par la poigne d’Aiden. Elle n’a pas souvenir de la dernière fois où il a refusé une marque de tendresse de sa part. Si cela a déjà eu lieu, alors cela devait s’expliquer par la même damnée raison que ce soir : elle l’avait blessé.
Véritablement.
A l’image de ce qu’elle avait ressenti, elle, quand il avait claqué la porte et l’avait abandonné. Rien de moins. Ce sentiment que seule l’une des personnes que vous aimez le plus au monde pouvait provoquer en vous avec autant de force.
Aucun délice dans l’assouvissement de cette vengeance. Celle attendue encore si peu de temps auparavant. Qui n’a plus aucun sens maintenant. Elle avait déjà difficilement supporté de le voir souffrir physiquement, avait même manqué faire ravaler ses dents à leur guide mal en point, alors saisir au vol l’œillade trahissant son âme écorchée … Par sa faute … Une bouffée de culpabilité s’empare de l’Oiselle. Fugace. L’empathie lui est difficile d’accès. Surtout quand elle sait, qu’elle est absolument persuadée, qu’elle a agi pour le mieux.
Sauf que cette voix, cette toute petite phrase, comme échappée, douloureuse, qui refuse pourtant de se laisser aller, brisant le silence qu’elle lui a accordé, le temps qu’il réalise, qu’il revienne à elle … Elle sent une ultime digue rompre et se morceler dans son esprit. Qui confirme que malgré toute la haine qu’elle a pu lui vouer, de tous les engagements qu’elle a pris de son existence, c’était peut-être le seul auquel elle aurait ne jamais voulu faillir. Et elle comprend sa peine, la partage pour une fois pleinement, tandis que ses doigts parviennent enfin à toucher sa peau glacée.
L’instant d’après, elle entoure la nuque d’Aiden de son bras et l’attire à elle. L’étreinte est ferme, presque brusque, loin des petits câlins amoureux que la plupart des gens sont capables d’offrir, du pathétisme ordinaire d’un couple confronté à la terreur de ce genre de situation. Car, après tout, Célène ne sait pas rassurer. La douceur lui est pratiquement étrangère. Mais surtout, elle a besoin d’être forte, même si elle n’a pas trouvé un meilleur moyen pour la lui traduire et la lui insuffler. Elle veut que ce geste maladroit ait un sens que seul le Briseur de Sorts peut comprendre.
« Je sais. » lui souffle-t-elle au creux de l’oreille pour toute réplique.
Ces deux mots la renvoient à nouveau à ce fameux soir où, avant de partir, il a tenté maladroitement de justifier sa décision. Ce sont les seuls qu’elle a prononcé, alors qu’elle s’obstinait à fixer l’extérieur et les bruits routiniers de leur quartier mal famé. Elle ne l’écoutait pas vraiment. Ne voulait pas l’entendre.
Cette fois, elle ne cherche pas à fuir l’inéluctable. Elle est toute à la réalité qu’il lui impose et qu’elle mérite.
« Et toi, tu sais qu’il le faut, n’est-ce pas ? » reprend-elle, toujours dans un murmure, toujours contre lui. « Tu sais qu’il faut en passer par là parce qu’on est plus en danger que jamais. Tu sais que je ne fermerai plus jamais l’œil si je ne faisais absolument pas tout ce qui est raisonnable pour qu’il ne t’arrive rien. S’il te plaît, Aiden, dis-moi. Dis-moi que tu sais tout ça, et tout le reste que je ne peux pas te dire. Parce que parler, ça, je ne sais pas faire. »
Il peut la sentir trembler légèrement contre sa joue, ses mâchoires crispées, ses muscles rendus douloureux par tout ce qu’elle contient encore. Elle veut lui donner ces trois mots qu’elle n’a pas prononcés depuis longtemps. Elle veut qu’il sache que oui, c’est bien lui qui passe avant tout, qu’elle n’en retire aucun plaisir, aucune espèce de satisfaction. Qu’en dépit des réticences familiales, des jugements hébétés et des difficultés qu’ils ont pu traverser, ce nom, Lehnsman, était aussi le sien. Qu’elle l’a porté fièrement, sans gêne ni honte, alors qu’elle aurait pu ne pas s’en encombrer.
Plus encore, qu’elle abandonne seulement un patronyme. Pas lui.
Véritablement.
A l’image de ce qu’elle avait ressenti, elle, quand il avait claqué la porte et l’avait abandonné. Rien de moins. Ce sentiment que seule l’une des personnes que vous aimez le plus au monde pouvait provoquer en vous avec autant de force.
Aucun délice dans l’assouvissement de cette vengeance. Celle attendue encore si peu de temps auparavant. Qui n’a plus aucun sens maintenant. Elle avait déjà difficilement supporté de le voir souffrir physiquement, avait même manqué faire ravaler ses dents à leur guide mal en point, alors saisir au vol l’œillade trahissant son âme écorchée … Par sa faute … Une bouffée de culpabilité s’empare de l’Oiselle. Fugace. L’empathie lui est difficile d’accès. Surtout quand elle sait, qu’elle est absolument persuadée, qu’elle a agi pour le mieux.
Sauf que cette voix, cette toute petite phrase, comme échappée, douloureuse, qui refuse pourtant de se laisser aller, brisant le silence qu’elle lui a accordé, le temps qu’il réalise, qu’il revienne à elle … Elle sent une ultime digue rompre et se morceler dans son esprit. Qui confirme que malgré toute la haine qu’elle a pu lui vouer, de tous les engagements qu’elle a pris de son existence, c’était peut-être le seul auquel elle aurait ne jamais voulu faillir. Et elle comprend sa peine, la partage pour une fois pleinement, tandis que ses doigts parviennent enfin à toucher sa peau glacée.
L’instant d’après, elle entoure la nuque d’Aiden de son bras et l’attire à elle. L’étreinte est ferme, presque brusque, loin des petits câlins amoureux que la plupart des gens sont capables d’offrir, du pathétisme ordinaire d’un couple confronté à la terreur de ce genre de situation. Car, après tout, Célène ne sait pas rassurer. La douceur lui est pratiquement étrangère. Mais surtout, elle a besoin d’être forte, même si elle n’a pas trouvé un meilleur moyen pour la lui traduire et la lui insuffler. Elle veut que ce geste maladroit ait un sens que seul le Briseur de Sorts peut comprendre.
« Je sais. » lui souffle-t-elle au creux de l’oreille pour toute réplique.
Ces deux mots la renvoient à nouveau à ce fameux soir où, avant de partir, il a tenté maladroitement de justifier sa décision. Ce sont les seuls qu’elle a prononcé, alors qu’elle s’obstinait à fixer l’extérieur et les bruits routiniers de leur quartier mal famé. Elle ne l’écoutait pas vraiment. Ne voulait pas l’entendre.
Cette fois, elle ne cherche pas à fuir l’inéluctable. Elle est toute à la réalité qu’il lui impose et qu’elle mérite.
« Et toi, tu sais qu’il le faut, n’est-ce pas ? » reprend-elle, toujours dans un murmure, toujours contre lui. « Tu sais qu’il faut en passer par là parce qu’on est plus en danger que jamais. Tu sais que je ne fermerai plus jamais l’œil si je ne faisais absolument pas tout ce qui est raisonnable pour qu’il ne t’arrive rien. S’il te plaît, Aiden, dis-moi. Dis-moi que tu sais tout ça, et tout le reste que je ne peux pas te dire. Parce que parler, ça, je ne sais pas faire. »
Il peut la sentir trembler légèrement contre sa joue, ses mâchoires crispées, ses muscles rendus douloureux par tout ce qu’elle contient encore. Elle veut lui donner ces trois mots qu’elle n’a pas prononcés depuis longtemps. Elle veut qu’il sache que oui, c’est bien lui qui passe avant tout, qu’elle n’en retire aucun plaisir, aucune espèce de satisfaction. Qu’en dépit des réticences familiales, des jugements hébétés et des difficultés qu’ils ont pu traverser, ce nom, Lehnsman, était aussi le sien. Qu’elle l’a porté fièrement, sans gêne ni honte, alors qu’elle aurait pu ne pas s’en encombrer.
Plus encore, qu’elle abandonne seulement un patronyme. Pas lui.
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Re: I just want to see you
Il la sent sur sa joue. Il sent cette chaleur qui quitte sa joue, pour se déplacer lentement. Il sent la caresse, la pression sur sa nuque, qui l'empêche de se reculer. Oh, bien sûr, il pourrait le faire. Il pourrait se dégager et reculer. Continuer la lutte et lui refuser ce qu'elle lui demande. Parce que c'est injuste, parce que cela n'a aucune réelle justification à son sens. Parce qu'il n'a aucune envie d'accepter ses conditions, même si elle est indispensable à leur relation. Mais... à quoi bon ? A quoi bon lutter encore, à quoi bon résister ? Elle ne reviendra pas sur ce qu'elle a dit. Elle ne reviendra pas sur cette décision. Il la connaît. Et elle sait ce qui est bon pour eux... Ou du moins, en est-elle persuadée.
Et il la sent trembler contre lui. Cette main sur sa nuque, dont il ne veut se défaire. Ce corps si frêle qu'il a étreint tant de fois. Ces cheveux qui lui chatouillent le nez, mais qu'il ne repousse sous aucun prétexte. Mais est-ce vraiment elle qui tremble ? N'est-ce pas son corps à lui qui cède sous la pression ? Sous l'émotion de cette soirée qu'il a maintes fois imaginé dans la journée, du plan le plus parfait aux diverses anicroches pouvant mener à une catastrophe... Sans imaginer une seule seconde qu'ils vivraient ce soir un tel fiasco. Une telle débandade. Pourquoi y a-t-il seulement songé ? Pourquoi n'a-t-il pas pu prévoir que la guerre, les Phénix, les Mangemorts, tous ceux qu'il hait au plus haut point viendraient une fois de plus se glisser entre eux ? Mais comment aurait-il simplement pu effleurer cette pensée alors qu'il l'a enfin retrouvé ? Alors que malgré une longue douche, il a gardé sur lui son odeur tout au long de la journée, sur son corps les marques de leur passion partagée cette nuit ? Il y avait cru... Tellement cru...
Un instant, ses jambes semblent prêtes de lâcher. Parce qu'il avait cru simplement pouvoir se réfugier dans le silence. Juste pouvoir se rassurer dans cette étreinte. Mais même cela, elle refuse de lui accorder. Même là, alors qu'il accepte, alors qu'il cède, elle tient à lui asséner, encore et encore, sa vérité. Et c'est presque trop à supporter... Parce que chaque mot est un coup. Chaque mot est une lame. Qui s'enfonce un peu plus, non pas dans chaque partie de son corps, mais dans un endroit très localisé : son cœur. A tel point qu'il a l'impression de ne plus rien ressentir. Quand elle a finit son petit discours et que la douleur est trop forte. Quand enfin le silence revient et que c'est à lui de parler. Parce qu'elle attend une réponse, une réponse positive, bien sûr. Parce qu'elle n'attend pas qu'il puisse remettre en cause ce qu'elle vient de dire. Parce qu'il n'a plus la force de le faire. "Je le sais..." A peine la force de parler, en réalité, alors que le sang tape fort à ses tempes. Que ce bourdonnement semble même couvrir sa propre voix. Si rauque, cassée. Si faible.
Pourtant il sait qu'il doit se reprendre. Respirer, malgré la douleur dans ses poumons. Se calmer assez pour arriver à se redresser, un peu. Se tenir droit sans paraître à une once de s'écrouler dans la seconde. Et arriver à articuler quelques mots de plus que les pitoyables gémissements qu'il vient de lui offrir. "Je sais que. Tu le penses. Que tu fais ça pour nous. Alors. C'est ok, Célène. C'est laborieux, on ne peut plus haché. Et chaque mot qui sort de sa bouche semble un peu plus lui écorcher les lèvres déjà trop sèches. Mais il ne fera pas peser un poids supplémentaire sur ses épaules. Pas maintenant. Il ne l'accablera pas de tout les mots du monde, comme pourtant la petite voix intérieur qui sévit dans un coin de son crâne voudrait qu'il le fasse. Il ne le fera pas. Parce qu'il n'y a plus rien à dire. Parce qu'elle fait ça pour eux, et que pour eux existe encore, même sous cette autre forme qu'il hait déjà, il se taira. Et il espère simplement que, désormais, elle aussi pourra comprendre. Pourquoi il est parti. Pourquoi il s'est vu obligé de la fuir. De fuir ce qu'ils étaient. Ce qui n'est plus désormais.
Non. Ce qui n'est plus pour un temps. Juste l'aspect officiel. Au contraire. Ils sont plus que ce qu'ils n'ont été pendant ces sept derniers mois. Ils sont plus que ce qu'ils n'ont été depuis plus d'un an. Et ils sont en vie ! Alors il se dégage lentement de cette étreinte. Pas en la repoussant, au contraire. Chaque geste est une caresse. Peut-être un peu rude, au départ, mais la fluidité lui revient à mesure que ces paroles résonnent en lui comme la plus puissante des incantations. Celle qui le fera avancer de nouveau. Celle qui les fera avancer tous les deux. Quitte à ce qu'il doive la soutenir, de temps à autre. Parce que contrairement aux apparences, ce n'est pas Célène, la plus solide des deux. Et s'il ploie, lui, plus souvent qu'à son tour, il est bien décidé cette fois-ci à ne plus jamais rompre. "Je sais tout ça. Et moi aussi, je t'aime. Elle ne le dit pas, mais il le sait. Il le sait comme à chaque fois qu'elle le lui a tut. Il le sait comme cette fois là, où il a cru définitivement refermé la porte derrière lui. Quand il a laissé son coeur sur place au moment de transplaner. Il le sait et il l'a toujours su. Et il veut faire en sorte, aujourd'hui, de ne plus jamais être tenté de l'oublier. Alors elle ne le dira pas mais il le dira pour elle. Alors il a signé ces foutus papiers mais il gardera toujours la bague. Et elle gardera la sienne, quitte à ce qu'il doive lui-même les ensorceler toutes deux. Et même si la fatigue est toujours là, même si la lassitude est imprégnée sur ses traits, c'est un sourire qu'il offre à celle qui sera toujours la femme de sa vie. "Viens. Je veux juste passer une bonne soirée avec toi. C'est tout. Ne plus parler de tout cela. Il a accepté, il fera avec. Alors maintenant... Ils peuvent juste se poser. Ensemble. Juste s'assoir. Juste profiter. Tant qu'ils le peuvent encore.
Trait d'humour. Juste passer à autre chose. "En plus, tout doit être froid maintenant."
Et il la sent trembler contre lui. Cette main sur sa nuque, dont il ne veut se défaire. Ce corps si frêle qu'il a étreint tant de fois. Ces cheveux qui lui chatouillent le nez, mais qu'il ne repousse sous aucun prétexte. Mais est-ce vraiment elle qui tremble ? N'est-ce pas son corps à lui qui cède sous la pression ? Sous l'émotion de cette soirée qu'il a maintes fois imaginé dans la journée, du plan le plus parfait aux diverses anicroches pouvant mener à une catastrophe... Sans imaginer une seule seconde qu'ils vivraient ce soir un tel fiasco. Une telle débandade. Pourquoi y a-t-il seulement songé ? Pourquoi n'a-t-il pas pu prévoir que la guerre, les Phénix, les Mangemorts, tous ceux qu'il hait au plus haut point viendraient une fois de plus se glisser entre eux ? Mais comment aurait-il simplement pu effleurer cette pensée alors qu'il l'a enfin retrouvé ? Alors que malgré une longue douche, il a gardé sur lui son odeur tout au long de la journée, sur son corps les marques de leur passion partagée cette nuit ? Il y avait cru... Tellement cru...
Un instant, ses jambes semblent prêtes de lâcher. Parce qu'il avait cru simplement pouvoir se réfugier dans le silence. Juste pouvoir se rassurer dans cette étreinte. Mais même cela, elle refuse de lui accorder. Même là, alors qu'il accepte, alors qu'il cède, elle tient à lui asséner, encore et encore, sa vérité. Et c'est presque trop à supporter... Parce que chaque mot est un coup. Chaque mot est une lame. Qui s'enfonce un peu plus, non pas dans chaque partie de son corps, mais dans un endroit très localisé : son cœur. A tel point qu'il a l'impression de ne plus rien ressentir. Quand elle a finit son petit discours et que la douleur est trop forte. Quand enfin le silence revient et que c'est à lui de parler. Parce qu'elle attend une réponse, une réponse positive, bien sûr. Parce qu'elle n'attend pas qu'il puisse remettre en cause ce qu'elle vient de dire. Parce qu'il n'a plus la force de le faire. "Je le sais..." A peine la force de parler, en réalité, alors que le sang tape fort à ses tempes. Que ce bourdonnement semble même couvrir sa propre voix. Si rauque, cassée. Si faible.
Pourtant il sait qu'il doit se reprendre. Respirer, malgré la douleur dans ses poumons. Se calmer assez pour arriver à se redresser, un peu. Se tenir droit sans paraître à une once de s'écrouler dans la seconde. Et arriver à articuler quelques mots de plus que les pitoyables gémissements qu'il vient de lui offrir. "Je sais que. Tu le penses. Que tu fais ça pour nous. Alors. C'est ok, Célène. C'est laborieux, on ne peut plus haché. Et chaque mot qui sort de sa bouche semble un peu plus lui écorcher les lèvres déjà trop sèches. Mais il ne fera pas peser un poids supplémentaire sur ses épaules. Pas maintenant. Il ne l'accablera pas de tout les mots du monde, comme pourtant la petite voix intérieur qui sévit dans un coin de son crâne voudrait qu'il le fasse. Il ne le fera pas. Parce qu'il n'y a plus rien à dire. Parce qu'elle fait ça pour eux, et que pour eux existe encore, même sous cette autre forme qu'il hait déjà, il se taira. Et il espère simplement que, désormais, elle aussi pourra comprendre. Pourquoi il est parti. Pourquoi il s'est vu obligé de la fuir. De fuir ce qu'ils étaient. Ce qui n'est plus désormais.
Non. Ce qui n'est plus pour un temps. Juste l'aspect officiel. Au contraire. Ils sont plus que ce qu'ils n'ont été pendant ces sept derniers mois. Ils sont plus que ce qu'ils n'ont été depuis plus d'un an. Et ils sont en vie ! Alors il se dégage lentement de cette étreinte. Pas en la repoussant, au contraire. Chaque geste est une caresse. Peut-être un peu rude, au départ, mais la fluidité lui revient à mesure que ces paroles résonnent en lui comme la plus puissante des incantations. Celle qui le fera avancer de nouveau. Celle qui les fera avancer tous les deux. Quitte à ce qu'il doive la soutenir, de temps à autre. Parce que contrairement aux apparences, ce n'est pas Célène, la plus solide des deux. Et s'il ploie, lui, plus souvent qu'à son tour, il est bien décidé cette fois-ci à ne plus jamais rompre. "Je sais tout ça. Et moi aussi, je t'aime. Elle ne le dit pas, mais il le sait. Il le sait comme à chaque fois qu'elle le lui a tut. Il le sait comme cette fois là, où il a cru définitivement refermé la porte derrière lui. Quand il a laissé son coeur sur place au moment de transplaner. Il le sait et il l'a toujours su. Et il veut faire en sorte, aujourd'hui, de ne plus jamais être tenté de l'oublier. Alors elle ne le dira pas mais il le dira pour elle. Alors il a signé ces foutus papiers mais il gardera toujours la bague. Et elle gardera la sienne, quitte à ce qu'il doive lui-même les ensorceler toutes deux. Et même si la fatigue est toujours là, même si la lassitude est imprégnée sur ses traits, c'est un sourire qu'il offre à celle qui sera toujours la femme de sa vie. "Viens. Je veux juste passer une bonne soirée avec toi. C'est tout. Ne plus parler de tout cela. Il a accepté, il fera avec. Alors maintenant... Ils peuvent juste se poser. Ensemble. Juste s'assoir. Juste profiter. Tant qu'ils le peuvent encore.
Trait d'humour. Juste passer à autre chose. "En plus, tout doit être froid maintenant."
Aiden D. Lehnsman- Messages : 82
Date d'inscription : 24/10/2013
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Re: I just want to see you
Un intense soulagement lui parcourt l’échine. Elle peut enfin oser expirer l’air emprisonné dans ses poumons, relâcher son étreinte de la dernière chance. Il ne la force pas à trouver d’autres mots, à élaborer un argumentaire plus efficace. Non, il sait. Tout du moins comprend-il ce qu’elle essaie de lui dire, le cheminement qu’elle a fait, jusqu’où ses méninges en perpétuel mouvement sont allées afin d’en arriver à cet extrême.
Il accepte même. Parce qu’au fond, ne nous leurrons pas, il n’a pas vraiment le choix. Avec Célène, depuis toujours, c’est tout ou rien. Il dispose de ce qu’elle lui impose. Pour l’instant, il doit faire avec. Combien de temps y parviendra-t-il encore ? Avant que les conflits ne reviennent ? Que la petite étincelle mette le feu aux poudres ?
La jeune femme n’a aucune envie de se poser la question.
Alors elle se laisse aller contre lui. Il lui rend tout d’abord des gestes rudes, souffreteux. Elle ne lui en tient pas rigueur. Elle les apprécie même, étrangement. Réaliser qu’elle n’est pas la seule pour qui ce soit si difficile de renouer le contact. De parler. De dissimuler sa douleur.
Puis, leur embrassade se fait plus douce. Cette main dans ses cheveux. Les effluves caractéristiques de son parfum. Elle entoure la taille d’Aiden de ses bras. Contrairement à la veille, elle ne s’abandonne pas à son secours, elle le tient autant qu’il la soutient. Divorcés mais plus liés que jamais. Si seulement, alors que le moment va lui échapper dans quelques secondes, elle pouvait le lui dire …
"Je sais tout ça. Et moi aussi, je t'aime.
Elle relève le menton. Plante ses prunelles rougies par la fatigue dans les siennes, tout aussi exténuées. Enfin, une ébauche de sourire apparaît aux coins des lèvres de la Langue-de-Plomb. Ça non plus, il n’a pas oublié. Ou peut-être s’est-il souvenu, maintenant qu’ils ont baissé les armes. Un poids supplémentaire quitte ses épaules affaissées par ces dernières semaines de lutte.
"Viens. Je veux juste passer une bonne soirée avec toi.
Naturellement, elle acquiesce, son sourire se faisant plus franc. Que pourrait-elle demander de mieux ce soir ? Pas d’Organisation, aucune épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Loin le discours de Summers. Envolées les paroles acides, les réflexions à tour de bras. Juste eux, tous les deux, à l’abri des murs enchantés de l’appartement.
Sa mine se fait néanmoins contrite lorsqu’il l’entraine vers le dîner qu’il avait préparé à son attention et qu’ils n’ont pas eu l’occasion de toucher. Une bouffée de culpabilité l’assaille, bientôt refluée grâce à l’expression taquine d’Aiden. Il a bien droit de prendre sa petite vengeance, lui aussi. Pour autant, elle sent bien qu’il ne lui en veut pas vraiment. Il lui pardonne son manque de tact et de considération.
« Eh bien, il suffit de réchauffer tout ça. » réplique-t-elle sur le même ton. « Et ensuite, je te propose de reprendre là où nous en étions restés ce matin. »
Leurs regards se croisent de nouveau. Célène hausse un sourcil des plus explicites afin d’appuyer le sérieux de sa suggestion. Sou couvert d’humour – parce que oui, elle sait très bien en faire preuve sous ses airs de reine des glaces -, elle sait très lui signifier ce dont elle a envie. Il se pourrait même qu’il ait été un excellent professeur dans ce domaine.
Sa baguette décrit un cercle vers la nourriture, un délicieux fumé commençant à se répandre dans le salon. L’un comme l’autre aurait sûrement volontiers commencé par le dessert mais l’estomac de la jeune femme s’est bruyamment rappelé à elle. Aucune importance. La lune s’en porte garante, ils ont tout leur temps.
Il accepte même. Parce qu’au fond, ne nous leurrons pas, il n’a pas vraiment le choix. Avec Célène, depuis toujours, c’est tout ou rien. Il dispose de ce qu’elle lui impose. Pour l’instant, il doit faire avec. Combien de temps y parviendra-t-il encore ? Avant que les conflits ne reviennent ? Que la petite étincelle mette le feu aux poudres ?
La jeune femme n’a aucune envie de se poser la question.
Alors elle se laisse aller contre lui. Il lui rend tout d’abord des gestes rudes, souffreteux. Elle ne lui en tient pas rigueur. Elle les apprécie même, étrangement. Réaliser qu’elle n’est pas la seule pour qui ce soit si difficile de renouer le contact. De parler. De dissimuler sa douleur.
Puis, leur embrassade se fait plus douce. Cette main dans ses cheveux. Les effluves caractéristiques de son parfum. Elle entoure la taille d’Aiden de ses bras. Contrairement à la veille, elle ne s’abandonne pas à son secours, elle le tient autant qu’il la soutient. Divorcés mais plus liés que jamais. Si seulement, alors que le moment va lui échapper dans quelques secondes, elle pouvait le lui dire …
"Je sais tout ça. Et moi aussi, je t'aime.
Elle relève le menton. Plante ses prunelles rougies par la fatigue dans les siennes, tout aussi exténuées. Enfin, une ébauche de sourire apparaît aux coins des lèvres de la Langue-de-Plomb. Ça non plus, il n’a pas oublié. Ou peut-être s’est-il souvenu, maintenant qu’ils ont baissé les armes. Un poids supplémentaire quitte ses épaules affaissées par ces dernières semaines de lutte.
"Viens. Je veux juste passer une bonne soirée avec toi.
Naturellement, elle acquiesce, son sourire se faisant plus franc. Que pourrait-elle demander de mieux ce soir ? Pas d’Organisation, aucune épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Loin le discours de Summers. Envolées les paroles acides, les réflexions à tour de bras. Juste eux, tous les deux, à l’abri des murs enchantés de l’appartement.
Sa mine se fait néanmoins contrite lorsqu’il l’entraine vers le dîner qu’il avait préparé à son attention et qu’ils n’ont pas eu l’occasion de toucher. Une bouffée de culpabilité l’assaille, bientôt refluée grâce à l’expression taquine d’Aiden. Il a bien droit de prendre sa petite vengeance, lui aussi. Pour autant, elle sent bien qu’il ne lui en veut pas vraiment. Il lui pardonne son manque de tact et de considération.
« Eh bien, il suffit de réchauffer tout ça. » réplique-t-elle sur le même ton. « Et ensuite, je te propose de reprendre là où nous en étions restés ce matin. »
Leurs regards se croisent de nouveau. Célène hausse un sourcil des plus explicites afin d’appuyer le sérieux de sa suggestion. Sou couvert d’humour – parce que oui, elle sait très bien en faire preuve sous ses airs de reine des glaces -, elle sait très lui signifier ce dont elle a envie. Il se pourrait même qu’il ait été un excellent professeur dans ce domaine.
Sa baguette décrit un cercle vers la nourriture, un délicieux fumé commençant à se répandre dans le salon. L’un comme l’autre aurait sûrement volontiers commencé par le dessert mais l’estomac de la jeune femme s’est bruyamment rappelé à elle. Aucune importance. La lune s’en porte garante, ils ont tout leur temps.
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