Le Crépuscule des Sorciers
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Message par Aiden D. Lehnsman Mer 27 Nov - 14:52

Le rire un peu trop aigüe de sa compagne d’un soir amène pourtant un sourire sur les lèvres d’Aiden. Sourire de l’alcoolique. Ce qu’il vient de dire n’est pas drôle, mais qui s’en soucie vraiment ? Elle rit, et c’est tout ce qui compte. Le son mélodieux de cette voix. Les boucles dans lesquelles il rêve de plonger ses mains. Si douces, il en est certain. Et cette peau, presque laiteuse tant elle est pâle. Fragile ?

« Alors, tu as déjà visité l’Egypte ? Ce doit être magnifique. Je rêve d’y aller un jour ! » Il hoche la tête. L’effort de concentration qu’il doit faire pour saisir chaque mot et, si possible, dans le bon ordre, commence à lui faire mal au crâne. Et il déteste cette sensation d’avoir l’impression que les murs, aux périphéries de sa vision, se mettent à bouger. Alors il ne se focalise que sur les boucles brunes. "La prochaine fois, je pourrai peut-être t’emmener dans ma malle, qui sait ?" Elle rit de nouveau et ce rire le fait frissonner. Lui vrille aussi les tympans, un peu. Et c’est machinalement qu’il se frotte le bras pour tenter de chasser cette sensation de chaire de poule qui lui amène le cœur au bord des lèvres. Sans se rendre vraiment compte que son sourire est de nouveau on ne peut plus charmeur.

Et elle semble bien sous le charme, la jolie brune. A lui faire les yeux doux, à ne plus le quitter. Est-ce que c’est vraiment ce qu’il a voulu ? Il ne sait plus très bien. Est-ce qu’il est seulement encore en état de réfléchir à une question aussi simple ? Les verres se sont enchaînés, ce soir, si bien qu’il a très vite arrêté de les compter. Il avait juste besoin d’oublier. Oublier… Tout. Oublier les images qui viennent encore assaillir son esprit, peut-être moins souvent, mais toujours quand il s’y attend le moins. Oublier qu’il crève de n’avoir aucune nouvelle de Célène quand tous ceux qu’il rencontre ces derniers temps semblent la connaître. Oublier qu’il crève juste d’angoisse à la simple idée de la croiser. Oublier qu’il s’est engagé à risquer sa vie pour une menace dont il n’arrive toujours pas à saisir exactement toute la portée. Oublier que ses parents lui ont subtilement demandé, à sa dernière visite, ce qu’il en était de sa pratique de leurs activités. Oublier sa vie, c’est possible ?

Et puis il y a cette fille qui est arrivé. Avec son sourire un rien éméché, elle aussi. Avec ces petites piques qui ont réussit à ramener le fantôme d’un sourire dans ses yeux alors qu’il s’efforçait d’être d’agréable compagnie. Et puis, finalement, ce ne serait peut-être pas une si mauvaise soirée. Il en estt presque convaincu alors que les heures se sont écoulées sans qu’ils ne les voient. Que les verres ont continué d’être servis sans qu’il ne les compte.  A discuter de tout et de rien, et surtout de rien, en réalité, avec une parfaite inconnue. A discuter de tout sauf de lui, de futilités, de choses sans importance. A tenter de la faire rire. A chercher quelque chose dans la courbure de ses lèvres, à chaque fois qu’elle fait mine de sourire. Elle en fait trop, peut-être, ou bien c’est lui. Mais alors que ces verres s’enchainent, alors qu’il a chaud, toujours un peu plus, alors que la tête lui tourne et que les meubles ne semblent pas vouloir vraiment rester à leur place, il ne peut s’empêcher d’observer. Et alors qu’il boit un nouveau verre, il sait qu’une chose : il ne fait qu’agrandir le vide. Creuser un peu plus à chaque mot qu’il prononce. A chaque fois qu’elle se rapproche de lui. Et elle lui sourit encore.

Célène !

Et c’est trop. Le sourire de trop. Celui où il se rend compte que ce qu’il cherche depuis le début de cette soirée ne sera jamais sur ces lèvres. Celui qui remue un peu plus le vide au fond. Celui qui fait monter la nausée à un point à la limite du supportable. Il ne peut pas le voir, il ne peut pas la voir. Il ne veut pas de ce sourire là parce que ce n’est pas le sien. Et il ne réfléchit pas. Parce que cela fait longtemps qu’il a arrêté, parce qu’Aiden n’est pas quelqu’un qui a pour habitude de se prendre la tête. Il ne réfléchit pas et se penche pour capturer les lèvres de la belle dont il a déjà oublier le nom. Pour ne plus voir ce sourire trop facile qu’il hait déjà ! Et c’est son corps qui agit. Ses bras qui passent tout seul autour du corps frêle alors qu’elle se jette presque sur lui, comme si elle n’attendait que ça. Comme si lui n’attendait que ça. Parce que de toute façon, ils le savent tous les deux, c’est ce qu’elle cherche depuis le départ. Et il n’a même plus envie de le lui refuser. Parce que son corps a décidé d’agir seul, a décidé que ce serait agréable, qu'il en avait besoin. Et que lui a l’impression qu’on lui a depuis longtemps arraché les tripes. Et qu’il se donne juste envie de vomir.  Alors pourquoi pas s’enfoncer un peu plus ?

Et peut-être, enfin, tout oublier.
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Message par Célène Fraser Mer 27 Nov - 21:59

« Fraser ? »


La jeune femme terminait de rassembler les divers feuillets de parchemin, suspendue dans son geste par l’injonction de son co-équipier. Elle lève un regard interrogateur vers Fellow. L’Oubliator ne l’appelle jamais par son vrai nom, d’ordinaire. Il a bien essayé, une fois, mais une simple œillade l’a dissuadé de recommencer l’expérience. Du moins, jusqu’ici.

En temps normal, il aurait droit au même type de réaction. Sauf que la dernière chose dont Célène a envie aujourd’hui, depuis un mois même, c’est de se battre. Fellow a dû le sentir. Quinze jours qu’elle a repris le travail et il a bien senti que quelque chose avait changé chez sa collègue. Deux jours plus tôt, il l’avait reprise en plein sur le constat d’une scène de crime et elle n’avait pas moufté. Rien ! Pas un mot après ! Pour tout dire, cela commençait sérieusement à l’inquiéter.


« Je me demandais si tu … Enfin … Un verre, ça te dit ? »



La Langue-de-Plomb hausse un sourcil. Puis l’autre. Le blond secoue la tête, une pointe de rouge montant à ses joues.


« Entre collègues, hein ! Pas … Euh … Merde ! Juste pour discuter un peu, ce genre de trucs. Ce que les gens qui bossent ensemble font parfois, tu vois ? »


Des prunelles vides lui répondent. Elle retourne à son classement. Comme s’il n’avait rien dit.


« Bordel ! C’est quoi ton problème, Sassenach ? Je sais que les Plombées sont pas bavardes, mais après ce qui s’est passé … »


Cette fois, Célène relève brusquement la tête. Officiellement, elle était en mission d’infiltration ou en congés pour deux semaines, selon les versions. C’était du moins ce qui avait été avancé par la hiérarchie pour que le peu qui se seraient intéressés à son cas ne posent pas de questions. Mais si Fellow a bien un défaut, c’est celui d'avoir oublié d'être con. Sa partenaire ne fut pas la seule absente du Ministère, pour les raisons bien connues du public. Et la connaissant un minimum, il avait rapidement fait le lien. Si jusqu’ici, il n’en était resté qu’aux supputations, elle venait de confirmer ses doutes.


« Laisse tomber, Fellow. »


Aussitôt, la jeune femme se détourne et quitte le Bureau de Liaison d’un pas beaucoup trop précipité, laissant derrière elle un partenaire à la fois désespéré et fulminant. Qui aurait juré avoir décelé une étincelle humide dans ses prunelles.


-¤-


Célène resserra son écharpe autour de son cou. Des volutes blanches s’échappaient de ses lèvres rendues tremblantes par l’hiver précoce après un été quasi caniculaire. Dans bien des domaines, le monde manquait de transition ces derniers temps. Et les saisons n’en étaient que la partie immergée de l’iceberg.

Refusant de se laisser aller à ce genre de considérations philosophiques, la jeune femme continua son chemin, se frayant un chemin sur le trottoir gelé, ignorant l’homme qui tendait un bras désespéré dans sa direction pour lui réclamer une mornille. Concentrée sur son objectif.

Elle venait de quitter l’Allée des Embrumes. Profitant d’un pan de mur non éclairé, elle avait retiré son masque et sa cape de Langue-de-Plomb. En dix secondes à peine. Juste le temps de se fondre dans l’ombre et d’en ressortir, sorcière ordinaire dans une rue magique. Invisible.

Elle s’arrêta devant la porte d’un bar très en vogue depuis quelques mois. Poussant un soupir, elle hésita quelques secondes. Pas plus que de se manger le nez avec Fellow, elle n’éprouvait aucun désir d’exécuter ce qu’elle s’apprêtait à faire. Pourtant, elle le devait. Même si c’était peut-être encore trop tôt. Quand bien même elle sentait son estomac noué par l’appréhension. Peu importait la petite voix de la raison qui lui soufflait que c’était une mauvaise idée, qu’elle aurait mieux fait d’aller le trouver chez lui. D’attendre, tout simplement.

Elle poussa la porte.

D’abord, elle ne vit que le comptoir. Les quelques clients accoudés à ce dernier, un verre à la main, souriant ou s’invectivant jovialement sur fond de musique entrainante.

Puis, ses prunelles décrivirent un long cercle à travers la salle tandis qu’elle avançait, esquivant de justesse un serveur dont elle gênait le passage. S’excusa d’une voix lointaine, scrutant toujours.

Enfin, elle le vit. A deux mètres d’elle à peine. Aiden. Son. Mari. Accroché. Aux. Lèvres. D’une. Pétasse. Littéralement.

Elle resta plantée là, la bouche stupidement entrouverte, devant ce spectacle qui lui donna instantanément la nausée. C’était comme si tout son sang s’était retiré de son corps et qu’un Détraqueur venait de s’engouffrer dans la pièce.

Leurs regards se croisèrent.

Elle soutint celui du Briseur de Sorts, vitreux, embrumé par l’alcool, une demi-seconde, tandis que son œsophage peinait à accueillir la salive qu’elle tentait de déglutir.

Et elle tourna les talons. Traversant le bar en sens inverse, elle refusait toute pensée, toute réalité de ce qu’elle venait de surprendre. Avec une seule chose en tête : sortir d’ici. Son contact avait raison. Parfois, au lieu de jouer du gallion, elle ferait mieux d’envoyer un hibou avant de se pointer rejoindre quelqu’un qui, visiblement, n’avait plus aucune envie d’avoir affaire à elle.
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Message par Aiden D. Lehnsman Mer 27 Nov - 23:14

Il y avait bien la morsure du froid qui venait agresser sa peau lorsque la porte s'ouvrait. Il y avait bien le bruit alentour duquel il ne s'était pas une seconde coupé. Il y avait bien la brutalité de ces lèvres qui rendait ce baiser si brûlant et en même temps tellement désagréable. Mais ce n'est pas ça qui le fait s'écarter. Ce n'est rien de tout cela. Et il a même du mal à le faire. D'abord parce que ses mains refusent de lui obéir, refusent de quitter ces formes si féminines que son corps réclame. Et ensuite parce qu'elle même semble refuser de le laisser s'éloigner avec une ferveur qu'il a l'impression de ne jamais avoir connu. La fièvre du premier baiser ? ...

De la fièvre, oui, il a l'impression d'en avoir. Parce qu'il se sent mal et qu'il a froid et chaud en même temps. Parce qu'il a fermé les yeux pour l'embrasser et que le décors tourne plus violemment encore quand il les rouvre. Parce qu'il sait que ses jambes ne le porteront pas s'il se lève maintenant. Parce qu'il y a quelqu'un devant leur table. Enfin, pas devant, devant. Il voit juste la silhouette plantée à quelques mètres, sans arriver à bien évaluer les distances. Alors, il n'a pas rêvé ? Il y a bien quelqu'un. Quelqu'un qui lui est familier, dont le pas a réussit à attirer son attention malgré les brumes de l'alcool et les effluves du baiser. Et c'est comme si les idées arrivaient au compte goutte jusqu'à son cerveau, que ses sens faisaient joyeusement de la rétention d'informations. Un mécanisme qui a du mal, qui grince et craque de partout. Et chaque clenche se fait avec un peu plus de difficulté que la précédente. Jusqu'à ces yeux. Indépendants du reste du visage, comme chaque donnée traitée est indépendante de la précédente. Il sait juste que ces yeux le toise, qu'il les connaît sans les reconnaître, incapable du moindre mouvement. Cloué là, sur cette chaise, à tenter de réaliser, de bouger, de faire n'importe quoi, mais quelque chose !

Jusqu'à ce que la silhouette tourne les talons. Et que la vérité s'impose à lui. Célène. "Célène..." Le nom franchit ses lèvres sans qu'il ne se rende même compte de l'avoir prononcé. Célène qui est là, devant lui. Après des jours à la chercher et des jours à la fuir. Célène qui est là et qui fait demi tour pour partir. Célène qui est là et qui s'en va. Célène qui l'a vu. "C'est qui, elle ? Y a un problème ?" Le ton n'est pas agressif. Et à vrai dire, ça n'a aucune espèce d'importance. Parce qu'Aiden ne l'a pas écouté une seconde. Parce qu'Aiden n'est même pas sûr d'avoir entendu. Parce qu'au delà de l'alcool et de son estomac qui semble avoir mystérieusement disparu, avec le reste de ses organes et ses dernières pensées cohérentes, il n'y a qu'une seule chose qui compte. "Célène !"

Un cri à moitié étranglée. La chaise qui bascule et le bruit du bois qui résonne sur le sol. La main de l'inconnue sans nom - ou plutôt, oui, déjà oublié - et sans importance, même, qui le griffe presque à travers ses vêtements dans le réflexe vain de le retenir. Et lui qui ne voit plus rien et n'entend plus rien d'autre que Célène. Que ses pas qui commencent déjà à s'éloigner. La porte, la porte qui va se refermer !

En fait, si. Les jambes d'Aiden étaient bien encore capable de le porter ou peut-être ont-elles puisées cette force nouvelle dans les battements irraisonnés de son cœur. Comme s'il avait de nouveau trouvé comment faire mais que le processus lui échappé un peu. Trois pas et il trébuche, se rattrape comme il peut à une table, sous le regard un rien surprit et peut-être même inquiet de ses occupants. Qu'il ne voit de toute façon pas. Parce qu'il repart aussitôt et est à la porte, lui aussi. Frissonne sous le froid mordant alors que sa cape est resté à l'intérieur du pub. Quelle pub ? Quelle cape ? Quelle fille ?

Il tient le bras de Célène. Il l'a saisit avant qu'elle ne puisse rien faire. L'a attiré à lui avant qu'elle ne puisse se dégager. Et l'a serré dans un même mouvement avant qu'elle ne puisse le frapper. "Tu es là, tu vas bien. T'es en vie, t'es en vie." Il bafouille un peu, incohérence d'ivrogne. . Sans se rappeler qu’elle vient de le voir embrasser une autre femme, il y a quelques secondes à peine. Sans se rendre compte qu’il va certainement se prendre un coup dans 3, 2, 1…
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Message par Célène Fraser Jeu 28 Nov - 2:41

Le froid, à nouveau. Qui la cueille dès qu’elle a passé la porte, mécaniquement, les rouages de son cerveau en berne. Chemin de la maison. C’est par là qu’il faut prendre pour rentrer. Puis tourner à gauche. Continuer tout droit. Le plan dans la tête. Rien d’autres. Mauvaises manie bien ancrées, déni des barrières auto-protectrices. Celles qui lui restent du moins. A savoir très peu. Et avec une efficacité limitée dans le temps.

Temps dont elle doit croire disposer. Qu’on lui arrache de toute façon. Qu’Aiden lui prend, sans retenue. Son bras se retrouve embarqué dans sa poigne. A peine une seconde plus tard, c’est son corps qui se retrouve pressé contre l’étau de son torse. Sa voix dans ses cheveux. Son haleine lui parvenant en effluves avinés tandis qu’il se … Réjouit de la voir ? Qu’elle soit en vie ?! Si l’étreinte forcée n’avait pas suffi, ses constatations balbutiantes terminent de la mettre hors d’elle.

La réplique est féroce. D’un mouvement de mains, elle le repousse aussi fort que possible, se dégage de lui, le rattrape par la chemise alors qu’il titube pour mieux lui décocher une claque magistrale en pleine figure. Cette fois, elle le laisse s’écraser au sol, les doigts toujours en l’air, comme s’ils se tenaient prêts pour asséner le retour. Tremblants. Ses lèvres sont tellement crispées qu’elles ne forment plus qu’une sorte de fente blanchâtre. Elle le fixe. La respiration saccadée, toutes ses bonnes résolutions parties en fumée.

Il ouvre la bouche alors que le bras de la Phénix retombe le long de son corps. Peut-être voulait-il parler. Quoi qu’il en soit, ainsi qu’il l’a obligé un instant auparavant, elle ne lui en laisse pas le temps.


« Duin do ghob ! » s’écrie-t-elle dans sa langue barbare, ceci pouvant se traduire par un « ferme ta gueule » assez peu reluisant. « Et en plus … T’es complètement saoul. »


Le contraste entre la seconde phrase et la première est saisissant. Le quasi-hurlement a laissé la place à un ton … Piteux. Désespéré. Célène, la Langue-de-Plomb, la Phénix, l’emmerdeuse autoritaire qui ne laisse jamais rien passé à personne, surtout pas à ses proches dont elle n’attend rien et beaucoup à la fois, semble abattue. Une des raisons pour lesquelles elle a disparu de la circulation. Un des prétextes pour s’éloigner de Londres. Elle ne voulait, ne pouvait voir ça. La déchéance d’une âme qui se meurt d’horreur, de tristesse, de solitude. Elle le hait de la contraindre à endurer cette vision, alors qu’elle est allé le chercher, délibérément. Plus encore que cette dernière s’additionne à la précédente, celle de sa langue nettoyant le palais d’une parfaite inconnue. Le Destin lui rit au nez.


« Je vais faire comme si je n’avais rien vu. On arrête là. »


Elle secoue la tête. Se rend compte que les larmes honnies ont commencé à rouler le long de ses joues rougies par le froid. Les essuie d’un revers de la main. Se détourne de lui. Encore.

A l’origine, elle venait lui ordonner de renoncer à son engagement. Retrouver un semblant d’échange civilisé, avant que leurs routes ne se séparent définitivement. Peut-être lui beugler dessus, un peu, pour la forme, pour se soulager. Maintenant, elle se rend compte que tout ceci est impossible. Elle n’est plus armée. A un pas près, un Legilimens de bas-étage pourrait s’introduire dans son psychisme. Elle pensait commencer le gros de son espèce de rééducation par cette entrevue, justifiant cette initiative d’un million de raisons, refusant la plus simple. Soit, juste le besoin de le voir. De s’assurer de visu qu’il était toujours bien en vie. Elle avait eu tort. C’était trop. Après le discours de Summers, la fameuse goutte d’eau Lehnsman.
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Message par Aiden D. Lehnsman Sam 30 Nov - 0:29

Il faut bien le coup pour atténuer cet accès brut de soulagement provoqué par le simple fait de la revoir, debout et bien vivante, devant lui. Et le contact froid, brutal et non attendu du sol pour lui en faire prendre conscience. Il ne sait même pas si elle a vraiment tapé si fort ou si c'est lui qui ne tient plus bien sur ses jambes. Aucune des deux possibilités n'auraient su remporter l'avantage sur l'autre dans le cas où il s'y serait réellement penché. Ce qui n'est bien sûr pas le cas sur le moment. Parce qu'au delà des brumes de l'alcool, déjà bien dégagées par les événements immédiats, il entend sa voix. Ne comprend pas tout de suite ses mots, mais déjà, il y a sa voix.

Et il faut qu'elle lui tourne le dos pour qu'enfin le percute le sens de ses paroles. Qu'il se rappelle avec un haut le coeur de ce baiser pourtant physiquement tant désiré sur le moment. Et comme chacune de ses réactions depuis que se sont cumulés les verres, il réagit au ralentit. Vraiment. "Non, attends..." Gémissement pitoyable alors qu'elle a déjà eu le temps d'esquiver deux pas. Gémissement inutile, aussi, puisqu'il sait pertinemment - et sur ce point, au moins, le Whisky Pur Feu ne peut pas le tromper - qu'elle n'obtempèrera pas. Alors il tente ce qui, à son point et pour cette soirée, semble être le tout pour le tout. Il se relève, un peu, se jette en avant avant qu'elle ne puisse s'avancer, qu'elle ne puisse lui glisser entre les doigts. Pourtant c'est déjà ce qui est en train de se passer et il ne parvient à saisir que l'étoffe de sa cape qui déjà vole derrière elle.

Et ce qui devait arriver arriva. Parce que s'il est plus lucide, désormais, de par la seule intervention de Célène, il n'en reste pas moins totalement enivré. Voir même passablement bourré. Parce que ses pieds ne parviennent pas à retrouver un quelconque équilibre alors que son corps ne rencontre pas la résistance espérée. Et qu'il se retrouve, le plus bêtement du monde, entraîné par son propre poids. Douleur vive et soudaine au genou à laquelle il ne s'attendait certainement pas, qui vient ébranler son esprit des plus pâteux pour tenter de le ramener toujours un peu plus à la réalité. Et ses bras qui se jettent en avant, qui au lieu de heurter à leur tour les pavés froids et durs, viennent se refermer autour de la taille de Célène. "Je t'en prie, Célène, c'était pas du tout ce que tu crois, c'est personne cette fille, je t'en prie, écoute moi... Parce qu'il avait cru que les quelques balbutiements prononcés plus tôt avaient été ridicules ? Et lui-même, s'il avait été spectateur extérieur de cette scène, n'aurai su dire ce qui pouvait le faire le plus rire, du type qui se trainait aux pieds de sa belle ou de ses tentatives de lui faire croire qu'il n'y avait rien. Pire, de lui faire croire qu'elle aurait pu mal interpréter l'évidence de ce qu'elle avait eu sous les yeux.

Mais il n'est pas extérieur à tout cela. Il le vit de plein fouet. Ressent chaque morsure du froid sur sa peau, qui transperce ses vêtements, glace sa jambe encore au sol et vient mordre ses bras, son dos si peu couvert alors qu'il n'a prit aucunement le temps de se munir de sa cape en quittant le pub. Ressent la douleur qui irradie encore dans toute sa jambe avec comme point de départ le genou, sur lequel est déjà en train de se former un bel hématome. Ressent avec une allégresse teintée d'une angoisse profonde qui le fait trembler, peut-être plus que le froid qui l'entoure, faisant tressauter son corps en un semblant de sanglot pathétique. Juste parce qu'il la tient dans ses bras. Juste parce qu'elle pourrait disparaître en un claquement de doigts. Encore une fois.

Heureusement qu'à cette heure-ci peu de sorciers ont encore dans l'esprit d'emprunter cette route par un froid si intense. Heureusement pour lui que personne n'est là pour être témoin du gémissement étranglé, pathétique, qui s'échappe de ses lèvres. "Célène..." Heureusement pour lui qu'il a trop bu pour se souvenir que c'est lui qui est parti et lui qui la fuit depuis près d'un mois. Malheureusement pour lui, c'est elle qui est témoin de sa déchéance.
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Message par Célène Fraser Dim 1 Déc - 22:21

Elle ne l’écoute pas. L’entend encore moins. Le cœur au bord des lèvres, sa seule pensée est dirigée vers le chemin du retour. Seule. Le plus loin possible d’Aiden et de ses gémissements pathétiques pour la rappeler à lui.

Pourtant, instinctivement, quand elle sent qu’on tire sur son vêtement, elle se retourne. A le temps d’apercevoir le jeune homme retourné à terre dans une chute douloureuse. Avant qu’il ne se jette littéralement sur elle et n’entoure sa taille de ses bras, là, à genoux sur les pavés, en plein milieu de la rue, sans une once de dignité ni de pudeur.

Elle voudrait se dégager. Ce serait la meilleure chose à faire. Jamais il n’aurait autant dû la répugner qu’en cet instant, alors qu’il s’accroche à elle comme à une bouée de sauvetage, bateau en perdition au milieu d’une tempête. Mais elle n’y parvient pas. Ni à esquisser le moindre geste, ni même à le détester. Tout juste ressent-elle une légère pitié à son égard. Et surtout, la souffrance qu’elle sent dans ses gestes, dans ce désespoir. Qu’elle partage malgré elle. Au-delà, le pire pour une femme à l’image de Célène : qu’elle comprend.

Lançant des regards éperdus aux alentours, mélange d’agacement mou et de crainte, elle finit par se décider à essayer de l’aider pour se relever, sourde à ses justifications dont elle n’a pas la moindre envie de s’embarrasser pour le moment. Tentatives vaines. Ses propres forces l’abandonnent et tout ce qu’elle parvient à faire, c’est à se retrouver à moitié accroupie devant lui, les mains sur ses épaules, son nez effleurant sa joue, formant une proximité qu’elle était persuadée de ne vouloir pour rien au monde depuis longtemps.


« Arrête Aiden. S’il te plaît. Arrête ça ... » lâche-t-elle d’un ton presque suppliant alors qu’elle tente de reculer, arrêtée par l’étreinte qu’il a refusé de desserrer. Par sa volonté vacillante, également. « Je te ramène chez toi. »


Elle ne voit absolument pas d’autre solution. Si aucun badaud n’a encore surpris cette scène pitoyable, n’importe qui pourrait sortir du bar ou d’une maison en l’instant. Refermant son emprise sur ses épaules, elle se concentre sur le nouveau lieu de vie de son mari et après un CRAK caractéristique, elle les fait atterrir en plein sur son palier.

Manœuvre qui ne se qualifierait pas par sa prudence, s’il en est. C’est pour dire à quel point l’Oiselle est perturbée. Néanmoins, elle tire sa baguette à peine ont-ils touché le sol. Cette fois, il lui est possible de se défaire de lui et elle se redresse, scrutant l’escalier et les portes closes, afin de vérifier qu’aucun spectateur intempestif ne les a aperçus. Ceci fait, elle s’attaque aux systèmes de sécurité. Un instant, elle craint qu’Aiden n’ait usé de sortilèges différents que ceux qu’il lui a renseignés. Heureusement, les clefs qu’elle lui a réclamées tournent parfaitement dans la serrure.

A peine l’a-t-elle entrainé à l’intérieur qu’elle lui intime de s’assoir. L’accompagnant jusqu’au canapé, elle ne prend pas garde au désordre relatif qui règne dans l’appartement. En réalité, c’est même le cadet de ses soucis.


« Je vais te trouver un … quelque chose. Pour que tu te sentes mieux. »


Elle aurait bien dit un « remontant », mais le mot ne lui a pas paru très approprié et elle l’a ravalé juste à temps. Aussitôt, elle se met en quête de la cuisine et entreprend de fouiller dans les placards. Presque vides. Le plus habité étant celui, sous l’évier, qui renferme les bouteilles d’alcool vides qu’il y a dissimulé.

La Langue-de-Plomb reste consternée devant cette vision, manque de tomber sur les fesses sous le choc. Elle savait qu’il passait beaucoup de temps dans les tavernes et autres lieux de réjouissance ces derniers temps, mais de là à s’imaginer qu’il puisse en avoir fait une habitude en-dehors … Secouant la tête, elle parvient à se reprendre. Elle abandonne sa découverte pour lui préparer le meilleur breuvage dans ce genre de situation, soit, une bonne tasse de café bien serré. Auquel elle ajoute l’intégralité d’une fiole de potion de dégrisement trouvée dans son sac. Avec une telle dose, il ne devrait pas lui falloir plus d’un quart d’heure pour retrouver ses esprits, même s’il aurait droit à de puissants maux de tête et nausées dès le lendemain.

De retour dans le salon, elle lui tendit la mixture.


« Bois ça d’un trait. » lui ordonne-t-elle tandis qu’elle s’assoit à même le bois de la table basse, les coudes sur les genoux. Esquivant délibérément son regard. Ses prunelles dissimulées derrière le rideau de ses cheveux détachés. « Tu … veux que j’appelle Sorcha ? ... Quelqu’un d’autre ? »


Tandis qu’il s’exécute, elle se répète qu’elle veut seulement s’assurer qu’il sera en meilleur état quand elle s’en ira. Juste après. Très bientôt.
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Message par Aiden D. Lehnsman Mar 3 Déc - 23:04

Elle était là. Juste là, contre lui. Et c'était bien la seule chose qui comptait. Qu'elle soit là. Que cette fois elle ne le repousse pas avec toute la violence dont elle pouvait parfois être capable. Tout ce qui comptait. Si bien qu'il ne se rendait pas tout de suite compte qu'elle avait bougé. Ne le comprit pas immédiatement. Parce que ce qui comptait c'était juste se raccrocher à elle. Sentir sa peau, si proche, la chaleur qu'elle dégageait, contraste brutal avec le froid mordant qui les enveloppait. Ses bras qui lui rendaient cette étreinte désespérée. Le ramener ? Comment, pourquoi ? Ils n'étaient pas bien, là, juste tous les deux ? Parce qu'ils étaient ensemble. Et c'était bien, ça, non ? Il ne voulait pas autre chose. Jamais. Aussi émit-il simplement un grognement sourd, étouffé. Faible protestation de celui qui ne veut pas bouger. Parce que bouger ce serait la perdre, encore. Parce qu'il n'y a qu'en cet instant que ça peut marcher, parce qu'il n'y a que cet instant qui existe.

Et Aiden avait fait l'erreur de commencer à se laisser aller à une sorte de torpeur alcoolique dans ce cocon que formait leur étreinte forcée. Aussi fut-il plus que surprit de s'y sentir soudain arraché avant d'être compressé, secoué, retourné dans tous les sens, pour finalement retrouver le contact avec le sol d'une façon brutale. Et le contenu de son estomac proteste d'une façon si vive qu'il n'a que le temps de se relever un tant soit peu pour rendre tout ce qu'il a pu avalé de solide de la journée. Et peut-être des deux jours précédents. Depuis quand n'avait-il pas avaler un véritable repas ?... Il ne savait pas s'il se sentait mieux, maintenant. Il ne savait pas parce qu'il avait froid. Il ne savait pas parce que ses jambes tremblaient et qu'il dû s'appuyer contre le chambranle de la porte pour avancer. Il ne savait pas parce que Célène n'était plus à ses côtés. Il avait vaguement conscience qu'elle était là, quelque part dans cet appartement qu'il n'aurait voulu lui montrer pour rien au monde. Qu'elle s'affairait, peut-être dans la cuisine au vue des bruits de placards que l'on ouvrait et l'on refermait. Ou peut-être la salle de bain... Sa tête lourde lui faisait mal, si bien qu'il l'a lentement reposée contre le dossier du canapé miteux qui ornait la pièce principal, plissant les paupières sous une lumière qui lui blessait les yeux.  Mais ça n'avait plus rien de l'agréable engourdissement qui avait été sien quelques minutes plus tôt. Parce que Célène n'était plus là...

Est-ce qu'il avait rêvé ? Il commençait sérieusement à se le demander. Le décors tournait trop pour que ce soit la réalité. Les grimoires posés sur le rebord de la cheminée tanguaient dangereusement, si bien qu'il hésitait grandement à se lever pour être certains qu'ils ne tombent pas. Mais peut-être était-ce lui qui tanguait ?  Peut-être qu'il imaginait ce bruit dans son appartement. Peut-être était-ce juste la ventouse de tout à l'heure qu'il avait ramener à son appartement dans un moment d'égarement - et à cette pensée, son estomac fut tenté de se retourner de nouveau, damn it. Et puis une fois cette réaction instinctive repoussée, pourquoi pas ? Après tout, hein,  qu'est-ce que ça changerait ? De s'enfoncer un peu plus dans cette décadence qu'elle lui promettait par ses regards voluptueux, par ses mains baladeuses ? Rien. Peut-être juste quelques instants de plaisir, à défaut du bonheur. Quelques moments d'oublis... C'est bien pour ça qu'il était là, non ?

Aussi, quand les pas reviennent vers lui, ne trouve-t-il rien de mieux à faire que d'offrir un sourire un peu niais, encore enivré, à la jeune femme. Avant de tiquer sur ce qui n'est ni plus ni moins qu'un ordre et de se retrouver avec une tasse dans les main. Parce que oui, finalement, ça ne peut être qu'une seule personne. Célène. Qu'il écoute tout d'abord, presque hébété de ce qu'il voit. De la voir . Qu'est-ce qu'elle est décalée dans ce décors ! Dans cet appartement miteux où trainent une cape, un sac. Dans cet appartement aux murs nus, vides, comme la tête d'Aiden en cet instant. Et c'est sans plus réfléchir qu'il boit la mixture qu'elle vient de lui donner. Avant de grimacer de dégoût à la saveur immonde qui empli soudain sa bouche. "Sérieusement... Qu'est-ce que c'est que ce truc ?" Paroles oh combien pertinentes face à tout ce qui se bouscule actuellement dans sa tête. Paroles creuses qui n'ont, au fond, qu'un but : entretenir le dialogue. La garder un peu plus longtemps, encore quelques minutes, près de lui. Parce qu'il sait qu'elle voudrait déjà partir. Et il sait qu'il ne peut s'empêcher de vouloir la convaincre du contraire. Ici, ailleurs, dehors, dans le froid. Partout, nul part, qu'importe ? Ensemble !

Juste cette pensée, encore une fois, qui tourne dans un coin de son esprit. Qui vient côtoyer discrètement sa partie consciente sans pour autant s'y mêler totalement. Qui furette, virevolte, insaisissable et pourtant tellement attirante. Il refuse de se focaliser là dessus. Il ne peut s'empêcher de l'espérer de toute la force de son être, même si cela ne veut sans doute pas dire grand chose à cet instant. Mais il a presque l'impression que c'est elle qui fait encore battre son cœur.

Le petit rire qui lui échappe est plus lucide que les paroles qu'il a pu prononcer jusqu'alors. Un rien amer, auto-dérisoire, plein de la rancœur qu'il ressent avec lui-même pour celui qu'il a été cette soirée. Pour celui qu'elle a vu. Et il laisse ses yeux se perdre dans la tasse désormais vide pour ne pas avoir à la regarder elle. "Je ne pense pas qu'elle ait envie de me voir dans cet état. Je suis même sûr de ne pas avoir envie qu'elle me voit comme ça." Et ce n'était pas la seule. Célène non plus n'aurait pas dû le voir ainsi. Jamais. Mais il n'a pas de retourneur de temps qui lui permettrait de revenir en arrière. Rien qui ne puisse effacer cette soirée. Rien qui ne puisse effacer les sept mois qui viennent de s'écouler. La nausée revient, en même temps que le mal de crâne, plus forts, même s'il parvient à les contenir tous deux non sans une grimace d'effort. Et il se rend enfin compte que son cœur bat non pas trop vite, mais beaucoup trop fort. Merlin que c'est désagréable... Et pourtant, ça devrait bien être le cadet de ses soucis, en cet instant, non ?

Il secoue la tête. Il se perd dans ses pensées sans arriver à en saisir une assez cohérente pour être exprimée à voix haute. Il se sent mieux, pourtant, un peu mieux. Pas de quoi sauter dans tous les sens mais au moins n'a-t-il plus envie de rendre ce que ses entrailles ne contiennent de toute façon plus. Ou du moins, pas dans l'immédiat. Mais il n'ose pas relever les yeux vers elle. Pour y voir quoi ? Le dégoût, la pitié ? Non, le fond de sa tasse est beaucoup plus intéressant... Les secondes s'écoulent sans qu'il ne dise rien, plus pesantes les unes que les autres. Et chacune d'entre elle le sépare du moment où elle va partir. Alors son esprit s'affole, petit à petit, lentement, puis de plus en plus vite. Il doit trouver quelque chose. Il doit dire quelque chose ! "Je. M'attendais pas vraiment à te rencontrer dans ce genre d'endroits. Tu attendais quelqu'un ?" Il a l'air détaché alors que ses yeux se relèvent enfin dans sa direction. Ou du moins voudrait-il l'avoir faire, avec un succès tout relatif. Et ce n'était peut-être pas la chose à dire, se rend-il compte alors qu'il termine sa phrase. Doit-il aussi lui rappeler dans quelle situation elle l'a trouvé ? Ah ! Mais ça a été plus fort que lui. Parce qu'il est curieux, en réalité. Parce que la curiosité le dévore en fait. Parce que ce n'est pas le genre de Célène et qu'il ne peut pas croire qu'elle était là sous couverture, qu'elle aurait pu abandonner pour lui. C'est impossible. Alors quoi ?...

Et il n'est pas sûr de vouloir en connaître la réponse, parce qu'il s'attend à rien et à tout avec elle. Parce qu'il a peur de ce qu'elle pourrait lui dire. Parce qu'il ne regrettera jamais assez ce qu'elle a vu, plus encore sans doute que ce qu'il a fait.


Dernière édition par Aiden D. Lehnsman le Mer 11 Déc - 10:09, édité 1 fois
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Message par Célène Fraser Jeu 5 Déc - 2:34

"Je ne pense pas qu'elle ait envie de me voir dans cet état. Je suis même sûr de ne pas avoir envie qu'elle me voit comme ça."


Ainsi qu’elle n’a pas répondu à sa question sur les ingrédients de la boisson qu’elle l’a obligé à avaler, Célène ne trouve rien à répondre. N’a rien à lui dire. Le visage obstinément dissimulé, le menton légèrement baissé, elle triture entre eux ses doigts aux ongles rongés. Que pourrait-elle ajouter, de toute manière ? Que sa sœur serait bien plus habilitée, selon elle, à s’occuper de lui qu’elle, sa propre femme ? Qu’il serait sans doute moins difficile pour la médicomage d’assister à la déchéance avinée du sorcier qui lui fait face ? Que dans tous les cas, elle doit rentrer, parce que …

La Langue-de-Plomb redresse brusquement la tête. Ses mèches volent en même temps que son geste sec pour braquer ses prunelles sur Aiden. Alors qu’elle s’enfonçait dans la culpabilité et l’auto-apitoiement, qu’elle se flagellait pour son manque de courage, son incapacité à lui apporter l’aide dont il a besoin, il lui a posé une question. Ou plutôt, la question la plus stupide, la plus mal tournée à laquelle elle s’était attendue. Le désespoir laisse sa place à la colère sourde, bien enfouie, qu’elle mâche et ressasse continuellement depuis son retour. Une simple phrase aura suffi pour la réveiller de l’espèce de prostration dans laquelle elle était en train de s’enfoncer.


« Tu es sérieux ? » interroge-t-elle d’une voix acide. « Tu es sérieusement en train de me demander, d’insinuer, que je me suis pointée dans ce bouge pour … Quoi ? Bosser ? Retrouver un amant ? Qu’est-ce que tu as en tête ? C’est qui que je viens de surprendre beurré en train de nettoyer les amygdales d’une petite trainée ? Tu crois que j’ai des comptes à te rendre ? Sans déconner, Aiden, t’es vraiment trop … Con. »


Elle s’est levée, commence à arpenter la pièce à pas lents, mesurés. Le tonnerre gronde sous la façade encore fragile qu’elle s’évertue à reconstruire. Elle ne cherche même pas à l’endiguer, ou même à la dissimuler. Cela lui a déjà joué trop de tours. Elle ne peut plus se le permettre. N’en a aucune envie. Il faut que ça sorte.


« Passe encore que tu aies trouvé bonne compagnie pour finir ta soirée. Je crois que ça la foutrait mal que je vienne te le reprocher. A la limite, je peux peut-être m’y faire, on sait jamais. Par contre, que ta plus grande copine de soirée, ce soit la demi-douzaine de bouteilles vides que tu planques dans un placard, ça me reste en travers. Et tu veux qu’on parle de ton engagement dans l’Ordre aussi ? Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ? Un sortilège de confusion ? »


Elle ne crie pas. N’a même pas élevé la voix, en réalité, malgré qu’elle enchaîne en sautant du doxy à l’hyppogriffe. Seules les notes tremblantes trahissent les sentiments qui l’étreignent en cet instant : rage, déception … Crainte. Célène a peur. Et rien que cette constatation démontre qu’elle n’est plus la même. Ou plutôt, qu’elle est redevenue cette femme, celle qu’il a connu, celle qu’elle n’hésitait pas à montrer devant lui. Parce qu’il la connaissait mieux que personne. Parce qu’elle avait confiance en lui.


« Est-ce que tu as juste vu la merde que s’est en ce moment ? Est-ce que dans ta toute petite tête de serpent à un moment, tu t’es dit ‘Je vais peut-être pas me pointer chez les Phénix maintenant, vu que je risque le Magenmagot et Azkaban, voire de me faire buter’ ? Non, hein ? Bien sûr. Oh et puis m’en informer, ça aussi, apparemment, ça ne t’a absolument pas traversé l’esprit. La perspective que je l’apprenne par un collègue était beaucoup plus amusante ! Ça va ? Tu rigoles bien, là ? »


Elle s’arrête pour se planter devant lui. Elle est mauvaise. Pernicieuse. Injuste. Elle le sait. Et ça lui fait un bien fou. Inattendu. Aussi le fixe-t-elle sans plus aucune réserve. Il l’a cherché avant de se mettre à la fuir effrontément. Eh bien, au final, c’est elle qui l’a trouvé.


« Regarde-moi ! Arrête de fixer ce plancher comme un gamin ! » enchaîne-t-elle aussitôt, sans lui laisser le temps de répliquer, brusquement mal assurée. « C’était toi que j’étais venue voir, Aiden. Parce que non seulement, tu as gagné, on va devoir divorcer pour que je récupère mon nom et que tu ne sois pas associé à moi, mais en plus …  En plus … Parce que tu n’as rien à faire dans ce combat. Je ne veux pas que tu t’en mêles. »


La sentence d’une prétention sans nom est tombée. Sonne trop juste dans son esprit, trop faux dans sa voix. La légèreté qu’elle a ressentie à peine une seconde plus tôt s’est évanouie aussi rapidement qu’elle est apparue. Il y a tout ce qu’elle dit, mais surtout, tout ce qu’elle ne dit pas. En formant son discours dans son esprit, elle s’est sentie suffoquer. Tous les souvenirs de Sainte-Mangouste, ressentis et images, l’ont assailli d’un coup d’un seul. L’angoisse de le voir mourir encore plus prégnante qu’auparavant. Et si, cette fois-ci, elle le perdait pour de bon ?
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Message par Aiden D. Lehnsman Jeu 5 Déc - 18:49

Il aurait pu le prévoir. Sincèrement. Si Célène était depuis le début de la soirée, une créature mystérieuse, il aurait tout de même pu parier ce regain soudain d'énergie. Il aurait dû, même ; à défaut d'être heureux, comblé et tout ce que vous voulez, au moins aurait-il pu être riche. Les gallions ne font pas le bonheur, mais permettent, bien souvent, eux, de compenser son absence. Oui, mais voilà. Il y a encore un peu trop d'alcool dans son sang pour qu'il puisse réellement penser à cela. Et la soirée est tellement, tellement étrange, si loin de ce qu'elle aurait dû être, qu'il est passé à côté. A côté des prémices, des signes avant-coureur, à côté des ces petits indices si précieux qui précèdent les coups - toujours sous forme de mots, bien sûr. Aussi n'a-t-il pas vraiment pu se préparer. Aussi la seule défense qu'il peut opposer à sa toute première attaque est marmonnée d'un air pas totalement convaincu, avec un manque certain de répondant : "Arrête de croire que j'insinue quoi que ce soit. Je t'ai juste poser une question. Les insinuations et les mystères, c'est ton job, non ?" Et une fois de plus, il ne peut s'empêcher d'être amer. Peut-être parce que là, vraiment, il n'en peut plus.

Croire que cela pouvait arrêter Célène ? Aurait-il fallu qu'il soit naïf. Parce que le problème n'est bel et bien pas cette innocente - hum - question. Parce que c'est bien lui qu'elle cherchait, comment pourrait-il en douter avec les reprochent qu'elle fait pleuvoir sur lui . Elle le cherchait et toute trace de félicité que cela aurait pu lui apporter s'envole avec les restes de brume qui occupaient encore les recoins de son esprit. Lucidité bonjour ! Et ce n'est pas cela qui va lui donner le courage de l'affronter. Il l'a eu une fois en allant la trouver chez eux et il ne sait même pas trop par quel miracle, mais il doute très fortement que cela se reproduise encore. Pas quand chacun des mots de Célène l'accable un peu plus. Pas quand elle lui donne envie, à chaque syllabe qu'elle lui crache au visage, de se tasser un peu plus sur lui-même. Ce qu'il fait, d'ailleurs. Pas physiquement puisqu'il conserve sa grimace crispée, ses épaules légèrement voutées et ce regard vissé au sol. Non, cet affaissement progressif n'est que mental, alors qu'il se demande s'il aura jamais la force de l'affronter. Alors il la laisse parler, s'imprégnant de chaque mot comme d'une juste punition à ses erreurs. Il sait qu'elle a raison, qu'il a merdé, ce soir, comme depuis des mois ! Il sait qu'elle a plus que le droit de lui en vouloir, de le haïr ! Alors il ne peut que subir.

Jusqu'à ce qu'elle parle de divorce. Jusqu'à ce qu'elle récuse son nom pour le simple fait qu'il ait lui aussi décidé de rejoindre l'Ordre du Phénix. Même plus pour son départ, même pas pour la charmante compagnie dans les bras de laquelle elle l'a surprit ce soir. Pour l'une des raisons même pour lesquelles il est parti et dont elle refuse clairement de se sentir coupable, ou même responsable. Pour ce qu'elle lui jette à la figure, pêle-mêle, et qui est sans doute de trop. Et ce n'est pas l'ordre donné plus tôt qui lui fait relever les yeux, mais bel et bien ses dernières paroles. Qui lui font planté son regard dans au sien. Un regard blessé. Mais aussi, et bien oui, messieurs dames, les miracles peuvent se renouveler, furieux. Et lorsqu'il reprend la parole, ce n'est qu'après un silence tendu de quelques bien trop longues secondes qui font suite au petit discours de sa femme. Et avec un calme qu'il est très loin de ressentir.

"Tu as fini, c'est bon . Ou tu as encore d'autres excuses à me sortir pour te débarrasser de moi ?" Il est sans doute injuste et il en a même sans doute parfaitement conscience. Mais, pour une fois, il estime que c'est bien son tour. "Pour le divorce, j'attends toujours les papiers. Je te l'ai déjà dit. Si t'arrive à me les envoyer signés, je devrais bien arriver en faire de même, hein..." C'est faux, ça. Il n'a pas réussit à le faire la première fois alors pourquoi maintenant y parviendrait-il ? Mais il ne veut pas la supplier encore une fois. Pas la laisser gagner maintenant. Pas sur ça. "Parce que tu crois vraiment que ça a encore un rapport avec toi ? Avec nous ? Parce que tu crois qu'après ce que j'ai vu et vécu à Sainte Mangouste j'allais bien gentiment rester à me tourner les pouces ?! Et bien non, il en est hors de question. On a tous faillit crever là bas ! Et s'ils finissent par prendre le pouvoir, tu seras la première sur leur liste ! Par contre, oui, effectivement, je voulais pas que tu le saches. Et vu ta réaction, on se demande bien pourquoi." Il ne se lève pas pour faire les cents pas comme Célène malgré les fourmillements dans ses jambes, ça serait redondant. Non, il se contente de serrer un peu trop fort la tasse désormais vide entre ses mains et à ne plus quitter sa femme du regard. "D'ailleurs, si tu avais l'amabilité de me donner le nom de celui qui m'a vendu, je me ferai un plaisir d'aller lui péter les dents." Bien sûr, qu'il ne le ferait pas et que ce n'est que menaces en l'air. Mais l'exprimer à voix haute à de quoi déjà le défouler un peu.

Bon. Visiblement pas assez, se rend-il compte quand il sent l'objet entre ses doigts frémir sous la pression qu'il lui impose. Alors il prend la sage décision de le poser sur la table pour ne pas risquer de se blesser. Du moins, son corps le fait-il, toute son attention à lui étant toujours entièrement tourné vers Célène et vers la fureur que ses paroles ont provoquées. "Tu veux renier mon nom ? Très bien. Tu veux ne rien avoir à faire avec moi, même là-bas ? Parfait, ce n'est pas pour ça que je l'ai fait. Quand à mes bouteilles, si effectivement tu ne veux plus rien avoir à faire avec moi au point où tu le décris, je ne vois pas vraiment en quoi elles peuvent te déranger." Il est rester assit. Il est resté assit, et il la défi, une fois de plus. Si elle divorce, elle n'a absolument rien à redire sur ses choix de vie. Même sur ce mauvais tournant qu'il prend, ou qui le prend, il ne sait pas trop, et qui le dégoûte de lui-même. Mais c'est son problème. Elle a fait son choix.
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Message par Célène Fraser Ven 6 Déc - 3:11

Il va s’écraser. Elle n’imagine même pas qu’il puisse réagir autrement. Il ne lui vient même pas à l’esprit qu’il puisse se confronter réellement à elle, Célène Fraser, avec son fort caractère et ses paroles aussi acérées que le bois de sa baguette. Non pas qu’elle ait jamais considéré Aiden comme un être faible ou soumis. Il a juste toujours été plus pondéré et conciliant qu’elle, prompt au dialogue, ne montant au créneau que quand la situation l’exigeait et qu’elle dépassait les bornes. Attitude qu’il n’a pas dû emprunter depuis … Eh bien … En réalité, elle n’en a aucun souvenir tant cela doit être ancien.

Alors que l’ombre qui lui sert de mari se rebiffe, là, maintenant, non ce n’est pas envisageable. D’ailleurs, le silence qui s’installe ne fait que la conforter dans son comportement présomptueux.

Et pourtant, petit moineau, il faut dégonfler du ballon parce que tu viens de te faire souffler dans le cornet. Du reste, assez violemment. Elle allait lui signifier avec froideur et dédain qu’il était temps pour elle de partir, qu’elle comptait sur lui pour agir de manière plus réfléchie à l’avenir. Sa contenance retrouvée après son bref moment d’égarement. Qui retombe lourdement alors qu’elle le fixe, coite devant sa rébellion soudaine et l’assurance dont il fait preuve.


« Tu ne … »


Elle ne termine pas sa remontrance. Il ne lui en laisse pas le temps. Il n’a pas l’intention de se laisser interrompre par une quelconque intervention. Alors elle l’écoute, lèvres serrées, mâchoires crispées, obligée de se retenir à un meuble quelconque pour ne pas déchanter. Chaque mot la frappe plus précisément qu’une des lames qu’il a appris à manier enfant.

Elle a envie de rétorquer. De s’expliquer. De se défendre. De fuir aussi. Loin. Encore. Comme la grosse lâche qu’elle est, au fond, quand il s’agit d’affronter des épreuves d’ordre personnel. C’est même elle qui détourne le regard du sien. Elle se sent stupide. Monstrueuse. Incomprise. Malhonnête. Furieuse. Désespérée. Tout à la fois. Elle tente même de faire appel, par automatisme, à l’Occlumancie. Manœuvre foireuse sans aucun résultat. La barrière refuse de se dresser, la renvoie vers ce qu’elle doit vivre maintenant, ne tolérant plus les « on verra plus tard » ou « ça passera ».  

Pour autant, elle ne compte pas se démonter aussi facilement. Comme si elle attendait cette bataille-là depuis longtemps et que c’était le moment ou jamais, le masque de la Langue-de-Plomb est rangé au placard, celui des Phénix mis au rebut sans aucun égard. D’une certaine manière, le Ministère l’a trahi. Et elle n’a plus aucune force pour l’Ordre. En revanche, ce qu’elle est, ce qu’elle vit en tant que personne et qu’elle a si longtemps oublié, a tout loisir de s’exprimer ce soir-là. Peut-être un peu trop ? Voyons la suite ...


« Tu … Ne comprends pas. » articule-t-elle finalement, après qu’un nouvel ange soit passé entre eux. « Tu ne sais pas ce que porter un masque implique, Aiden. Tu n’as pas conscience des risques que tu vas prendre, des conséquences possibles, de … De … »


Rester sur le sujet le plus grave, le plus tangible, celui sur lequel elle peut l’attaquer sans détours, qui ne l’implique pas elle directement. Ignorer ses insinuations, ses piques et sa dérision. Rien d’intime. Rien qui puisse la blesser davantage. Rien qui ne puisse lui faire lâcher des paroles qu’elle pourrait regretter.

Sauf que sa voix s’est brisée. Le dernier mot est avalé dans un hoquet de souffrance. Elle ne parvient plus à continuer son argumentation droite. Elle tente de redresser la barre, consciente qu’elle va très rapidement déviée de trajectoire. Deuxième manœuvre foireuse. Elle crispe ses doigts sur son visage livide, sent les larmes affluer.

Non. Tout. Mais pas ça.


« Bordel ! Aireamh na h-Aoine ort ! (*) » s’écrie-t-elle tandis qu’elle repousse chaque sanglot du plat de sa main rageuse. « Tu n’as pas survécu à cette putain de tuerie pour que je te perde maintenant ! Ni jamais d’ailleurs ! Tu m’entends ?! Moi vivante, cela n’arrivera pas ! »


Elle n’aurait jamais dû dire ça. Elle a confessé quelque chose. Elle lui a clairement balancé la plus grosse bombe de ses angoisses. Il n’a pas la moindre idée de ce qu’elle a ressenti quand elle l’a vu, dans ce couloir. Quand elle a compris qu’il était en danger de mort immédiat. Que cela pourrait se passer sous ses yeux sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle-même refuse de s’y pencher convenablement, même un mois plus tard, au risque de s’écrouler pour de bon.

Que ce soit l’alcool qui le tue à petit feu ou un Mangemort pendant une intervention, elle ne le tolèrera pas. L’idée même qu’on l’arrache à elle lui est tout simplement insupportable. Peu importe qu’ils soient séparés, qu’ils ne s’entendent plus, qu’il l’ait trahi, il est son mari. Et, d’une manière encore plus irrémédiable, niaiseuse et ridicule, l’amour de sa vie. Elle est prête à tout pour le protéger.

Tandis qu’elle se dirige d’un pas rageur vers la porte d’entrée, pendant qu’elle se débat avec le loquet, elle met déjà le schéma de son plan en ordre. Elle trouvera, inventera, n’importe quoi pour qu’il soit décrédibilisé auprès de Dumbledore. S’il faut, elle ira jusqu’à mettre ses problèmes de boisson sur le tapis, à les aggraver s’il le faut ! Elle mentira !

Au bord de la crise de nerfs, tremblante, les joues désormais inondées, les souvenirs de cet après-midi de terreur affluent, supplantant la belle stratégie qu’elle essaie de mettre en œuvre.
Comme dans ses cauchemars. Sauf qu’en cet instant, ils lui paraissent plus vrais que nature. Un hurlement de rage s’échappe de ses lippes alors que la serrure s’obstine à lui barrer le passage. Elle est déjà en train de dégainer sa baguette, au risque, dans sa hargne, de provoquer de lourds dégâts. Mais quelle importance ? Ce n’est rien à côté du carnage qui a lieu dans son esprit.


Spoiler:
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Message par Aiden D. Lehnsman Ven 6 Déc - 14:40

Elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'il lui tienne tête. Il peut le voir dans la décomposition de ses traits, dans ce masque qui lui échappe un peu plus encore alors que les mots d'Aiden l'atteignent, enfin, comme elle-même l'a atteint juste avant. Et il n'en ressent pourtant aucun sentiment de victoire. Pas même une pointe d'orgueil. Rien de tous ces sentiments qui pourraient le pousser à l'enfoncer un peu plus dans ses propres incohérences. Parce qu'il se rend compte, à la voir perdre pied ainsi, juste sous ses yeux, qu'il n'en a pas besoin. Qu'elle est en train de le faire seule et qu'il aura fallu de quelques mots à peine - et de l'engagement le plus suicidaire de sa vie - pour qu'elle semble s'éveiller de son sommeil de plomb. Et il pousse même le vice pour ne pas quitter son regard une seule seconde. Pour la défier, encore et toujours, jusqu'à ce qu'elle-même se détourne. Est-ce qu'il peut seulement se souvenir de la dernière fois où cela s'est passé ainsi ? Où elle lui a cédé sans parvenir à se barricader derrière ces barrières qu'il tente de passer depuis des mois ? Non. Il en est incapable. A même se demander si c'est déjà arrivé auparavant.

Il l'a laissé se débattre. Il l'a laissé tenter de s'expliquer l'inexplicable, même pour elle. Et il n'a pas bougé, par parler. Parce qu'il a dit ce qu'il avait à dire pour le moment et que c'est maintenant à elle de faire avec. De tenter d'attaquer encore par des mots qui ne l'atteignent pas, parce qu'il y a soigneusement réfléchit, longtemps, des heures et des jours durant contrairement à ce qu'elle veut bien croire, et qu'il sait ce qu'il risque en intégrant l'Ordre. Parce que c'est lui qui cette fois à lever les murs qu'il ne savait même pas avoir pour trouver ce courage de l'affronter. Pour ne pas subir, puis s'effondrer. Parce qu'il avait des choses à lui dire.

Il n'a pas plus bougé lorsqu'il la voit se craqueler devant ses yeux, se dissimuler derrière ses mains puisqu'elle ne parvient plus à le faire derrière ses masques. Parce qu'il ne peut pas cette fois se jeter à ses pieds - une fois par nuit, cela suffit. Et à peine a-t-il tressaillit alors qu'elle lâche ce qu'elle n'aurait sans doute jamais voulu lâcher. Ce qu'il sait, au fond de lui, depuis des années, mais qu'elle avait réussit à presque lui faire oublier à force de froideur et de rejet. A peine a-t-il tressaillit, du moins en apparence. L'intérieur, quand à lui, est en ébullition. Et il doit clairement se faire violence pour ne pas juste se relever, d'un coup, se jeter sur elle. Pour laisser les secondes s'écouler, la voir enrager, s'éloigner. Prête à partir.

Prête à même défoncer sa porte s'il le faut pour le fuir. Et c'est là qu'il comprend. Qu'il accepte de laisser filer cette distance qu'il a lui-même instauré avec ses propres sentiments pour ne pas juste, une fois de plus, la supplier et la conforter dans cette prison qu'elle s'impose elle-même ! Ce n'est pas céder, cette fois. Ce n'est pas perdre. C'est saisir ce qui sera peut-être sa seule et unique chance. Leur dernière chance ! Alors, avant même de prendre le temps d'y réfléchir, le voilà de nouveau debout. Peut-être un rien tremblant sous l'émotion. Peut-être un rien perdu. Mais en quelques pas à peine il est là. Il est à côté d'elle, derrière elle. Il est là pour bloquer ses bras, s'emparer de cette main qui tient sa baguette et qui est prête à faire tant de dégâts. Et là, aujourd'hui, maintenant, il sait qu'il ne la laissera pas faire. Pas de dégâts chez lui, pas de dégâts pour eux. Plus jamais ! "Alors, montre-moi, apprend-moi. Toi, tu peux le faire, tu sais déjà tout ça. Avec toi, ça ira..." La prise était brusque et se fait plus douce. Et lentement, il ramène ses mains contre son corps. L'emprisonne dans son étreinte. Son souffle juste sur son cou.

Est-ce qu'elle sent à quel point il est précipité ? Est-ce qu'elle sent son coeur battre juste contre son dos ? Est-ce qu'elle sent à quel point il est beaucoup moins sûr de lui que l'étreinte qu'il lui offre - qu'il lui impose, en réalité - le laisse à penser ? Est-ce qu'elle entend le léger frémissement de sa voix, soudain plus basse, l'hésitation qu'il cherche à tout prix à camoufler alors qu'il la rapproche encore un peu de lui. "J’abandonnerai pas, Célène. Pas cette fois. J'ai fais une fois cette erreur. Jamais plus." Est-ce qu'elle va seulement le croire ? Lui qui a fuit le premier quand la situation devenait absolument invivable. Lorsque ses silences prenaient une telle place qu'il étouffait presque littéralement de chaque seconde passée en sa présence. Mais ce n'est pas possible. Ce n'est pas vivable, pas sans elle. Et la chute a été on ne peut plus rude. Est-ce qu'elle a seulement entendu la promesse derrière ces mots ? Il a été obligé de s'arrêter avant que sa voix ne se brise. Pour ne pas prendre le risque d'aller trop loin. De dire des choses qu'elle ne pourrait que prendre mal.

Il ne bouge plus. Se contente de la garder contre lui. Il veut être ce soutient qu'il lui demande. Il veut sécher ses larmes qu'il a entraperçu. Il veut être ce tout qu'ils ont toujours été ! Et il a besoin d'une inspiration, profonde inspiration avant de pouvoir lâcher une dernière bombe. "Aide-moi. On peut le faire, ensemble."
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Message par Célène Fraser Ven 6 Déc - 22:25

Elle ne s’en est pas rendue compte tout de suite. Quand elle a ouvert les yeux, allongée sur un lit de fortune dans un bâtiment qu’elle ne connaissait pas, la nuit était passée et le premier novembre s’était évanoui en même temps qu’elle. Elle s’était levée, engourdie par son semi-coma.

L’espace de quelques minutes à peine.

Ensuite, elle était allée trouver ses compagnons pour s’assurer qu’ils s’en étaient sortis. Ou plutôt, elle s’était enquise de leur état respectif auprès du personnel soignant débordé, glanant trop peu d’infos à son goût. Les listes avaient fait le reste. Prenant à peine le temps de repasser par chez elle, elle s’était ensuite rendue au Ministère, puis au QG.

Deux jours durant, pantin-Célène avait très bien fonctionné. Elle le sentait bien, pourtant, que cela n’allait pas durer bien longtemps. Maux de tête, nausées, vision floue, insomnies, légères hallucinations … Les symptômes physiques lui criaient l’évidence du château de son esprit prêt à s’écrouler.

Mais elle n’avait pas écouté.

Il avait fallu attendre le discours de Katherine Summers. Le soir-même, elle plaquait tout. Trouvait encore et toujours refuge chez Ian. Quinze jours de prostration et de nuits agitées aux frais du Département, sous le regard impassible de son oncle.

Au fond, c’était à prévoir.

A l’image de ce qui se déroule ce soir. La Langue-de-Plomb avait présumé de ses ressources. Trop tiré sur la corde. Oublié son jeune âge. Occulté que toute super machine de l’institution qu’elle fut, on ne l’avait pas préparé à ça.

Alors, tandis qu’elle sentait une poigne ferme l’entraver pour l’empêcher de commettre les pires dégâts, elle tenta quand même de se débattre. De son arme s’échappa une pluie d’étoiles qui alla ricocher plus loin sur un mur. La détonation sans effets matériels couvrit à peine le hurlement d’animal blessé qui retentit au même moment.


« Lâche-moi ! Laisse-moi partir ! LAISSE-MOI ! »


Sa tête tourne en tous sens. Sa baguette s’échappe de ses doigts. Doigts qui tentent de repousser l’adversaire derrière elle. Son dos qui s’arc-boute pour lui échapper. Sans succès. Quelques secondes qui lui paraissent des heures tant elle se débat. Contre lui. Contre les visions pas si passées qui lui sont imposées. Contre les sanglots qui dévalent ses joues.

Mais il refuse de la lâcher. Alors que par deux fois elle l’a laissé partir, lui fait preuve de bien plus de courage et d’ardeur qu’elle n’aurait jamais pu en mettre à le garder près d’elle. Ses mouvements se font de plus en plus lents, de plus en plus saccadés. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus que leurs deux souffles, le sien court et haché. Jusqu’à ce qu’elle comprenne que l’étreinte qu’il lui a imposé n’a rien d’ennemie, que sa respiration se mêle à la peau de son cou trempé.

Jusqu’à ce qu’il lui ait parlé, avec tellement de douceur. La douleur de l’espoir qui refuse de s’envoler. Il faut qu’elle se dégage. Elle ne peut pas le laisser croire que cela serait assez. Qu’il suffirait qu’il ait maîtrisé la crise pour que ses fondements n’existent plus.

Il faut.
Elle doit.
Elle ne le fait pas.

Et contrairement à plus tôt dans la soirée, ce n’est pas parce qu’elle en est incapable, mais bien parce qu’elle n’en a pas envie. Parce que ces bras autour de sa taille, ce torse contre son dos, cette emprise c’est ce dont elle a besoin. Ce qui permet à ses jambes flageolantes de ne pas se dérober sous son poids. Ce qui lui manquait.

Une des rares phrases complètes de son oncle lui revient en mémoire : « Tomber, on y arrive très bien tout seul, sassenach. Pour remonter, par contre, la solitude ne donne pas de bonnes prises. »
Elle rouvre enfin les yeux.


« Tu crois que je ne les vois pas ? » répond-elle finalement d’une voix à peine audible. « Tu crois que je ne les entends pas, moi aussi ? Les masques, les cadavres, les hurlements … Leurs voix … On ne m’a pas montré, Aiden. On ne m’a pas dit comment … Il fallait faire … »


Si elle prenait le risque de fermer à nouveau les paupières, elle le revivrait en l’instant. Celui qu’elle ne sait pas être Dolohov les menacer de les tuer tous, un par un, pour des putains de bout de papier. Le craquement des os contre les murs, les plafonds, le plancher. La cacophonie de l’agonie à chaque détour de couloirs.

D’une maîtrise toute relative pendant la tragédie, elle était elle aussi devenue une loque une fois que l’horreur avait cessé.


« Je ne peux pas t’apprendre. Je n’en ai ni le droit ni la force. J’ai déjà quelqu’un qui compte sur moi. Quelqu’un qui m’attend et que j’ai abandonné. Comme j’ai laissé tout le monde. »


Sirius. Une pensée pour le gamin, cet emmerdeur patenté qu’elle aurait renié plus d’une fois si elle en avait eu la possibilité. Mais envers qui elle a malgré tout des responsabilités et qu’au fond, même si cela lui arracherait la bouche de l’avouer, elle apprécie. Un peu. Ce qui est déjà pas mal.

Son discours peut paraître ambigu, bien qu’elle ne le réalise pas sur le moment. La jeune femme est concentrée sur le reste des mots qu’elle doit prononcer. Et qui ne vont pas être une mince affaire pour elle. Un vrai combat, en réalité.

Elle  se dégage légèrement de leur étreinte. Sans s’en défaire pour autant. Juste assez pour pivoter lentement et lui faire face.


« Je suis … Très … Fatiguée. » reprend-elle en détachant soigneusement chaque mot. « Mais à défaut de pouvoir faire avec toi … Je crois … Non, je veux. Je veux essayer d’être avec toi. »


Cela n’a rien de simple. Tant pour elle de devoir avouer ce genre de choses que ce qui les attend s’ils décident de ne pas abandonner. Mais au moins, elle a arrêté de mentir.
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Message par Aiden D. Lehnsman Dim 8 Déc - 21:08

Il a tenu. Il ne sait pas vraiment comment et si, sur le moment, il n'en a cure, il se rendra compte avec le recul que cette interrogation ne saurait trouver de réponse satisfaisante. Et peu importe. Ce qui compte, réellement, c'est qu'il a bel et bien tenu, malgré les ruades et les coups qu'elle aurait voulu lui porter, malgré les cris et les étincelles de magie. Ce qui compte, c'est qu'il n'a pas cédé, oui, c'est qu'il a tenu. Non, d'ailleurs. Qu'il l'a tenu, elle. Qu'il a su la retenir, là, entre ses bras. Ne pas prendre peur une fois de plus, ne pas perdre cette étincelle de volonté et la laisser partir, s'enfuir. Encore. C'était impossible. Alors sa prise ne s'est pas desserrée, pas une seule fois. Pas à la blesser, parce que c'est bien la dernière chose qu'il voudrait, mais il est resté là. Ferme. Et on ne peut plus présent. A imposer ce qu'il veut du plus profond de ses tripes, comme il aurait peut-être dû le faire depuis des mois, au lieu de toujours la ménager par peur de ce qui aurait pu en résulter. Peut-être qu'ils n'en seraient pas là aujourd'hui. Ou peut-être que c'était inévitable.

Et il a tenu, comme ça, jusqu'à ce qu'elle se calme. Jusqu'à, en réalité, que ses paroles l'apaisent. Il aurait presque du mal à y croire s'il n'avait pas le résultat devant les yeux. Ou, plutôt, entre ses bras. Et il ne desserre même pas tout de suite son étreinte, de peur d'avoir à faire à une feinte et qu'elle ne l'envoie voler au travers de la pièce. Ce n'est pas totalement conscient, mais c'est viscéral. Il lui faut quelques longues secondes pour se détendre un tant soit peu. Jusqu'à, en réalité, que ses poumons ne le brûlent quand le souffle vient à lui manquer, alors qu'il n'avait pas même conscience de l'avoir retenu jusqu'alors. Pas détendu pour autant, pourtant, à l'affut du moindre retournement de situation. Et c'est cette attention accrue qui lui permet de retenir de justesse le "Eh ben, si même toi tu sais pas, on n'est pas dans la merde !" qui a bien faillit lui monter aux lèvres. Le moment n'est certainement pas à l'humour, aussi nerveux soit-il. Surtout pas quand Célène, la grande et forte Célène, parvient à lui confier la moindre faiblesse. "Je n'ai jamais cru que tu puisses simplement oublier... Toujours ce murmure, presque, à son oreille, ce ton apaisant qu'il ne saurait quitter. Parce qu'il n'a jamais réellement cru à la Célène si froide et si distante qu'elle s'est efforcée de construire, jour après jour, qu'elle s'échine à opposer à tous. Et il a juste, en cet instant, l'impression d'être revenu quelques années en arrière, il se sent presque comme dans leurs premiers temps, avec quelque part une joie si intense de parvenir à l'apprivoiser. Sauf que malgré toutes les épreuves déjà vécues à l'époque, il n'avait jamais pu voir une telle détresse chez elle. De quoi provoquer une douleur presque physique, ou du moins en avoir l'impression. Aussi se contente-t-il, dans le souffle de ces quelques mots, de resserrer légèrement son étreinte. Non plus pour la retenir, cette fois, mais bel et bien comme ce soutient qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être.

Et qui s'en prend un sérieux coup sans même que Célène, sans doute, ne s'en rende compte. Tout ce qu'elle pourra sentir, elle, c'est cette légère crispation dans les bras qu'Aiden a toujours passé autour d'elle. Elle ne saura sans doute jamais rien de l'accès de rage qui vient de lui brûler la poitrine, à lui en couper la respiration. Étouffé, la seconde d'après, par une coquille aussi solide qu'imperméable dont il n'aurait même jamais soupçonné l'existence. Laissant juste en son centre un petit noyau un peu cramé, et surtout, méchamment fissuré. Qu'il refuse de voir tant il est laid et moche et que surtout, surtout, ce n'est clairement pas le moment. Alors il oublie. Il oublie la douleur soudaine et l'envie de hurler. Il oublie même l'image du petit brun qui vient de s'imposer à son esprit et qu'il a chassé aussitôt - parce qu'il n'est pas sûr que ce soit lui, et puis, combien est-ce qu'il y en a d'autres, hein, si ce n'est pas lui ? -. Il oublie tout. Il ne pense qu'à elle. Parce qu'il n'y a plus qu'elle qui compte. Et c'est une vérité encore plus absolue quand elle bouge entre ses bras, juste pour lui faire face. Quand elle prononce ces mots qu'il n'osait même plus rêver entendre. Si bien qu'il en reste tout d'abord muet. Immobile. Hébété.

La remise en mouvement est longue et la gorge trop serrée tout d'abord pour pouvoir parler. Alors il se contente d'un baiser sur son front, lentement. Parce qu'elle l'y autorise. Parce qu'il en a besoin. "On va essayer ça, alors. Et on va faire en sorte que, cette fois, ça marche." C'est vraiment à lui, cette voix légèrement enrouée ? Non... D'ailleurs, il va se le prouver très vite, n'est-ce pas ? "On peut apprendre ensemble, même si personne est là pour nous enseigner. Et je serai là." C'est déjà la deuxième fois qu'il le lui dit. Mais jamais serment n'a été plus inviolable. Et il faut à Aiden encore un temps indéfini pour arriver à lentement s'écarter d'elle, poser les mains sur ses bras pour ne surtout, surtout, pas la lâcher. Mais pouvoir la regarder. Et ne plus jamais la quitter des yeux. "Mais on verra ça plus tard, si tu es fatiguée, ok ? Tu peux rester ici. Pour dormir. En tout bien tout honneur, bien sûr. Et moi je vais... Rester là. Et tu pourras dormir tranquille. Te reposer... Chasser le naturel et il revient au galop. Un rien maladroit, empressé. Mais Merlin sait qu'il se doit de l'être. Pitié, surtout avant qu'elle ne change d'avis. Pour ne pas voir, une fois de plus, le moindre espoir s'écrouler.
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Message par Célène Fraser Lun 16 Déc - 0:22

Sa respiration reprend enfin un rythme normal alors qu’elle obtient enfin la réponse attendue. Qu’aurait-elle fait s’il l’avait repoussé ? S’il avait rejeté son aveu ? S’il avait profité de sa faiblesse de ce soir pour réclamer davantage ou régler ses comptes ? Elle n’en a pas la moindre idée. Repousse cette perspective finalement erronée.

Il ne l’a pas laissé tomber. Il est meilleur qu’elle ne le sera jamais.

Un simple hochement de tête pour accéder à sa dernière proposition. Avant qu’elle ne laisse aller son front contre son torse, qu’elle ne s’abandonne entre ses bras. Il est des discours qu’il tient mieux qu’elle. Des décisions qu’il a bien moins peur de prendre. Célène avait oublié comme il était bon de pouvoir se reposer sur quelqu’un parfois. A quel point elle en avait besoin.

Ses tentatives de justification lui ont tout de même arraché une ébauche de sourire. Mi amusé, mi navré. Six ans de mariage, huit années d’amour. Pour en arriver là. A tâtonner. Ne pas blesser. Ne pas faire fuir. Elle s’effraierait presque de ce qu’elle est devenue. Et que dirait l’enfant Kieran s’il la voyait ? Pointerait-il du doigt ce petit moineau craintif et sauvage en la raillant ? Que peut-elle en savoir, de toute façon ? Son cousin a disparu depuis dix-huit ans.

Elle sait que le moment est mal choisi pour avoir ce genre de pensées sorties d’un passé grossier et raturé. Sauf que ce dernier mois, les souvenirs ont la fâcheuse manie de venir en masse, de se rappeler à elle comme pour la narguer. De s’imposer pernicieusement en profitant des barrières effondrées. Alors elle se contente de s’accrocher un peu plus à son mari, la lèvre inférieure prise entre ses dents aux mâchoires crispées.

Kieran est peut-être mort mais Aiden, lui, est bien en vie.

Même si oui, elle a bien des choses à lui dire. Même s’il existe des conditions dont ils doivent parler. Même si elle l’a vu saoul et pendu à la langue d’une autre. Même si …

Plus tard.

Pour l’heure, elle efface la réminiscence du regard rieur du petit garçon de son esprit et se laisse entrainer jusqu’à la chambre où Aiden se propose de l’accueillir pour la nuit. Une fois à l’intérieur, elle jette une œillade autour d’elle, examinant le décor qui s’offre à elle. Sobre et spartiate. Vide. Il n’a pas dû y passer beaucoup de temps. Entre deux voyages. Entre deux paires de draps d’une illustre inconnue ? Elle préfère ne pas trop y songer. Si elle a manqué assassiner l’Américaine simplement parce qu’elle avait poussé le Briseur de Sorts contre un mur, imaginez sa réaction si une femme le faisait dans un tout autre genre de but. Quoi qu’elle en ait dit un peu plus tôt, cette simple idée la révulse. D’ailleurs, elle se trahit par un froncement de sourcils qu’Aiden surprend et semble avoir du mal à interpréter.


« Je me disais juste qu’un elfe de maison ne te ferait pas de mal. » explique-t-elle tout en souriant plus franchement cette fois-ci.


Reporter sa réaction sur sa maniaquerie légendaire lui paraît plus … Approprié. La jalousie est quelque chose qu’elle a toujours peiné à justifier, surtout en ces circonstances. En revanche, quand elle le voit sur le point de quitter la pièce alors qu’elle se laisse tomber sur le lit, elle lui jette un regard incrédule.


« Où est-ce que tu vas ? » interroge-t-elle un peu plus brusquement qu’elle ne l’aurait voulu. « Reste. S’il te plaît. »


Il a sûrement pensé bien faire en affirmant qu’il allait passer la nuit sur le canapé. Il n’est même pas venu à l’idée de Célène que ce soit, en effet, plus intelligent. Plus délicat. Certainement parce que ses tripes ne l’entendent pas de cette manière. Ces dernières le réclament près d’elle. Au moins dans la même pièce.

Elle n’attend même pas la réponse de son hôte. Prend seulement le temps de se défaire de son manteau et de ses chaussures avant de s’allonger, visage tourné vers le mur opposé. Elle se détend seulement quand elle sent la silhouette d’Aiden peser à ses côtés. Laissant un vide physique significatif entre eux. Qu’elle ne tente pas de combler. Qui ne risque aucun geste vers elle. Qu’elle ne fait rien pour encourager.

La lumière s’éteint sur ses yeux toujours grands ouverts, fixant obstinément la tapisserie vieillit par le temps. Si elle les ferme, cela va recommencer. Elle verra quand même. Elle ne pourra pas y échapper. Une obsession qu’elle sent jusque dans sa respiration qui s’est faite sensiblement plus courte. Ou alors est-ce autre chose ? Si, au contraire, elle ne tentait pas de fuir ses cauchemars mais que c’était une sorte de désir moins torturé qui la maintenait éveillée ?

Lentement, la jeune femme se retourne jusqu’à ce que son regard rencontre celui d’Aiden. Redressée sur un coude, elle ne l’observe pas bien longtemps. Juste le temps de trouver le dessin de ses lèvres pour y poser les siennes. Seconde hypothèse vérifiée.
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Message par Aiden D. Lehnsman Lun 16 Déc - 23:05

Il est sûr de lui. Il est là. Il est fort. Il la tient à bout de bras. Il est présent pour elle. Il a la respiration sûre. Il ne tremble pas. Ses yeux ancrés aux siens. Sa peau chaude sous ses mains. Le sourire qu'il arrive à faire naître sur ses lèvres. Il est là. Pour elle. ... Et rien qui ne s'écroule. Vraiment ? Il ne se passe vraiment rien ? Rien de négatif, aucune alerte qui ne l'arrache à lui ? Pas d'explosion qui détruit la moitié de Londres ? Rien... Rien qu'elle. Et lui. Enfin. Et le soupir qui quitte ses lèvres est léger, à peine un souffle. Juste du soulagement. Et devant son visage hésitant, tendu, il peut se permettre lui aussi un sourire. Il peut même se permettre de venir remettre une mèche de cheveux à sa place, avec cette tendresse qu'il contient pourtant. Pour ne pas risquer de l'effrayer, peut être ? Pour ne pas être celui qui va briser ce moment. Comme s'il était face à un instant aussi fragile qu'une flûte en cristal. Une tendresse qu'il avait presque cru oublier.

Et s'il se sent un instant tendu quand il voit l'expression de Célène. Mais l'instant d'après, elle arrive à le faire sourire. Heureux. Amoureux. Et il secoue la tête, légèrement amusé. Ne veut surtout pas rester sur cette impression fugace de malaise. "Laisse mes moutons de poussière tranquille. Et puis, un Elfe de Maison aurait tôt fait de s'ennuyer ici. Il faudrait que je redouble d'effort pour lui offrir un vrai travail." Sans compter, bien sûr, qu'il n'a ni les moyens ni l'envie de s'encombrer d'une telle créature. Et puis, Célène n'apprécierait sans doute pas qu'il se laisse aller au point de donner un travail constant à un Elfe. Déjà qu'elle n'apprécie que très moyennement ce qu'elle a trouvé ici... Hum. Mais il ne veut pas penser à cela maintenant. Ne veut surtout pas que le sujet revienne sur le tapis. Et puis, avec Célène à ses côtés... Il va pouvoir mettre tout ça de côté. Oublier les bouteilles et les soirées de solitude. Oublier d'avoir envie d'oublier, tout simplement. Et laisser tout ça derrière lui pour trouver la force d'aller de l'avant. Un jeu d'enfant, non ?

Si seulement c'était si simple, petit Aiden, si seulement. Mais pour le moment, le Briseur de Sort ne se pose pas tant de questions. Il les a gentiment enfermé dans un coin de son esprit, pour ne penser qu'à Célène, qu'il amène jusqu'à sa chambre, une main dans son dos. Soutient et présence. Jusqu'au bout. Jusqu'à la laisser dans la chambre, cette chambre qui, si elle reste extrêmement impersonnel, paraît au moins plus habitable que le reste du piteux appartement. Avec un baiser sur le front, de nouveau, si léger, et un bonne nuit à peine murmuré. Il a du mal à la laisser. Du mal à détourner ses yeux d'elle. Mais il lui a promit, pourtant... La laisser tranquille, et déjà il se détourne, prêt à gagner son canapé et à ne pas bouger, ne pas dormir, juste l'attendre, non ?... « Où est-ce que tu vas ? » Juste le temps de se retourner. « Reste. S’il te plaît. » Et c'est comme une tension qui se libère de son corps. Il n'a pas besoin de la quitter. Mieux : c'est même elle qui lui demande le contraire. Rester. A ses côtés. Et, croyez-moi, elle n'a pas besoin de le demander deux fois. Il hésite juste une seconde alors même qu'elle ne le regarde déjà plus, avant de se débarrasser à son tour de ses bottes et de sa cape, sans prendre le temps de passer le moindre pyjama. Juste pour pouvoir s'installer à ses côtés. Sans la toucher. Sans même la frôler. Juste... Savourer cette présence qu'il avait bien cru ne plus jamais pouvoir avoir à ses côtés... Il hésite même à éteindre la lumière. N'est-ce pas un rêve qui va s'évanouir dès qu'il ne pourra plus la voir ? Et pourtant il finit par souffler les bougies allumée magiquement un peu plus tôt. Et le sentiment de panique ne cesse réellement de l'étreindre que quand il peut enfin de nouveau distinguer sa silhouette. Entendre son souffle briser la solitude et le silence habituel des lieux. Et plus rien n'a d'importance...

Du moins, est-ce qu'il a voulu croire. Réfréner les envies qui sont siennes de la savoir si près. Réfréner cette envie de la prendre dans ses bras. Sentir son odeur si proche. Son corps, sa chaleur... Ce n'est pas n'importe quelle femme. Pas juste une inconnue qu'il aurait pu ramener après avoir enfin craquer. Non. C'est elle. Et ne pas pouvoir la toucher est une pure torture. Est-ce qu'elle s'en rend seulement compte ? Est-ce qu'elle entend son souffle devenir soudain plus court lorsqu'elle se tourne vers lui ? Lorsqu'il peut apercevoir son regard dans la pénombre ? Est-ce qu'elle peut seulement deviner le désir qui doit actuellement brûler dans le sien ?

Il ne sait pas. Il ne sait pas et cesse d'y penser au moment où ses lèvres viennent toucher les siennes. Il cesse, en réalité, de penser à quoi que ce soit. Ce n'est plus un simple contact arraché sous l'effet de l'alcool. Ce n'est plus une étreinte inquiète ou trop brusque. C'est un vrai baiser. Un baiser comme ils n'en ont plus partagé depuis... Il ne sait pas combien de temps. Et ne veut pas le savoir. Pas quand ses bras se referment de nouveau autour du corps de Célène. Pas quand il l'attire à lui. Pas quand il doit contenir la fébrilité de ses gestes. Laisser les mains sagement posées dans son dos. Juste la rapprocher. Euh... Pas trop près, non plus. Pas après ne pas avoir pu la toucher depuis tant de temps... Juste un baiser, ok ? Juste un baiser, mec. Juuuuuste un baiser... Et pourtant ce mantra ne parvient absolument pas à calmer son souffle trop courts. Les battements violents de son cœur. Et pas un instant l’ardeur qui est sienne et qu'il voudrait, pourtant, oh combien, parvenir à lui dissimuler...
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Message par Célène Fraser Mar 17 Déc - 23:37

Son souffle mêlé à celui d’Aiden, elle se laisse porter par leur étreinte. Légère. Elle sent bien qu’il retient ses gestes, qu’il n’ose pas aller plus loin que ce qu’elle lui donne. Elle-même se sent soudain mal assurée. Les mois, les non-dits, les événements et la séparation ont eu raison du naturel de leurs échanges. Bloqués par leurs esprits encombrés. Émoussés par la lassitude, la hargne et tant d’autres sentiments destructeurs.

Pourtant, son corps, lui, refuse cette indifférence. Lui n’a pas oublié. Lui se rappelle à sa propriétaire par sa respiration qui se fait de plus en plus hachée, par sa gorge nouée et par le désir qui brûle presque dans chacun de ses mouvements.

Soudain, son torse quittant celui d’Aiden, elle se redresse brusquement. Rompt le charme du baiser en lui lançant un regard flamboyant, là, au-dessus de lui, ses mèches brunes dissimulant à peine son visage. Le marbre s’est complètement fendu. Dévoile un mélange d’expressions contradictoires. Il ne faut pas. Ils ne doivent pas. C’est trop tôt. Trop tard. Stopper ça. Maintenant.

Sinon, sinon …

Elle secoue la tête. Retient un soupir. Vaincue.

Aussitôt, elle retourne à l’assaut de ses lèvres, cette fois avec beaucoup plus de détermination. Ses doigts encore glacés se mettent à l’œuvre afin de le débarrasser de sa chemise, tandis qu’elle sent le jeune homme lui répondre avec le même empressement.

« Le bien, l’honneur … Conneries. » est la dernière pensée cohérente qui lui traverse l’esprit au moment où l’air rencontre la peau désormais nue de ses épaules.

Elle aurait tout le loisir de se préoccuper de ses codes moraux plus tard. Pour l’heure, une très courte nuit l’attend. Les réclame tous les deux.


-¤-


Emmitouflée dans les draps jusqu’au menton, Célène risque un œil embrumé vers le faible rayon de soleil qui vient de la tirer du sommeil. Deuxième regard pour sa montre à gousset, lâchement abandonné sur la table de nuit. Un bras qui émerge péniblement de la couverture pour s’en saisir.

Neuf heures du matin !

Habituée à se réveiller à l’aube, voire plus tôt, la Langue-de-Plomb échappe un grognement étouffé.
Heureusement qu'elle est aussi une maniaque des heures supplémentaires et que nul n'enregistre ses allers et venues au sein du Ministère, sinon, elle passerait sûrement pour une fumiste.

Quelques minutes plus tard, elle s’est extirpée du lit le plus doucement possible afin de ne pas réveiller son compagnon et expie les courbatures d’une nuit agitée sous l’eau d’une douche brûlante.

La saine fatigue qu’elle ressent est tout de même entachée par les actes qu’elle se doit d’assumer maintenant qu’elle n’a plus aucune ombre de la nuit pour se dérober. Naturellement, elle ne regrette absolument rien. C’est peut-être même l’une des rares choses ces derniers temps qui lui paraît être légitime. Avoir un sens. Pour rien au monde elle ne souhaiterait revenir en arrière ou renier le seul événement un tant soit peu positif après tant de semaines de brouillard.

Non, ce qui l’ennuie plutôt, c’est que cela ne peut être une résultante innocente de quelques quiproquos ridicules. Le fond des conflits est toujours bel et bien présent. En admettant que cette nuit ait permis un début de réconciliation, d’autres paramètres sont à prendre en compte par la suite.

Une conversation désagréable est inévitable. Un autre combat trop longtemps repoussé qu’ils doivent affronter.

Une fois rhabillée, Célène retourne à la cuisine. A la lumière du jour, le spectacle des placards lui paraît moins scabreux – en parlant de paramètres … - quoi que difficilement plus tolérable. Elle s’en détourne d’ailleurs avec un certain soulagement une fois qu’elle a mis la main sur le thé le plus fort qu’elle ait pu trouver.

Une tasse fumante dans chaque main, elle se dirige vers la chambre. Aiden dort toujours d’un sommeil de plomb, qu’elle dérange sans vergogne en s’asseyant à côté de lui. Quand il ouvre les yeux, sa femme le dévisage avec un petit sourire en coin, le nez dans sa tasse, tandis que la seconde attend le Briseur de Sorts sur le meuble.

« Navrée de déranger tes ronflements intempestifs mais je vais devoir y aller. » explique-t-elle sans préambule. « Je ne devrais pas finir tard ce soir. Si tu veux, je peux passer après. Pour qu’on puisse discuter. »

Ses cheveux sont remontés en queue de cheval stricte. Elle porte son tailleur-pantalon terne nécessaire à sa couverture au Département. Il est plus qu’évident qu’elle part travailler. Comme toujours. Fidèle au poste. Immuable. Au moins a-t-elle fait l’effort de s’annoncer au lieu de filer à l’anglaise.
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Message par Aiden D. Lehnsman Mer 18 Déc - 10:19

Grognement. Désapprobation. Les mouvements du matelas ne le réveillent pas, mais cela n'empêche pas son corps de réagir à la perte de chaleur à ses côtés. Et Aiden d'aussitôt se renfoncer sous les couvertures pour échapper à cet accès de conscience qui tente de l'amener doucement à l'éveil. Non, vraiment, après la nuit qui vient de passer, son corps réclame encore un peu de sommeil. ... Et puis un peu plus encore, tiens. Aussi sa tête s'enfonce-t-elle un peu plus dans l'oreiller lorsque les petits bruits immanquables du matin viennent résonner à ses oreilles. La prudence voudrait que ces petits rien ne l'éveillent aussitôt après des mois et des mois de solitude dans cet appartement miteux. Mais, à croire que l'odeur qui imprègne encore les draps est suffisante pour le rassurer. Pour le ramener plusieurs mois en arrière, à cette période où tout allait encore bien ou presque, où il arrivait encore à se cacher la réalité de leur relation. Où juste la savoir là, quelque part dans leur appartement, suffisait à lui apporter l'illusion de paix. Parce que ça voulait dire, avant toute chose, qu'elle avait passé la nuit à la maison. A ses côtés. Qu'il n'avait pas eu à s'inquiéter d'avec qui elle pouvait être, et surtout, pas eu à s'inquiéter pour sa vie. Sans jamais avoir de réponse, le lendemain, sur ce qu'elle avait pu faire de ces heures loin de chez eux...

Non, aujourd'hui, ça ressemblait juste à un matin normal. A un matin comme ils auraient dû toujours partager. A un matin comme il voulait encore en vivre des dizaines et des dizaines d'autres... A un de ces matins où il pouvait se permettre de dormir hm... oui, encore bien une heure ou deux. Et surtout, il y avait ce mal de tête en fond qui ne demandait que lui aussi à s'éveiller. Alors s'il pouvait encore un peu profiter du calme...

Sauf que, bien sûr, il aurait dû s'y attendre, Célène ne l'entendait pas de cette oreille. Les petits changements d'atmosphères dans la pièce commencèrent à lui faire hésiter s'éveiller totalement. La chaleur dégagée par une tasse de thé, la présence tout près de lui et, surtout, l'enfoncement du matelas lorsque l'on s'assoit à ses côtés. Nouveau grognement désapprobateur de celui qui rechigne à l'inévitable : se réveiller. Et pourtant, le voilà bien obligé d'ouvrir les yeux. Pour aussitôt sentir ses lèvres s'étirer d'un air totalement endormi devant la vision qui s'offre à lui. "Hey, beauté fatale... Bien dormi ?" Peu, c'est certain. Mais ce n'était certainement pas lui qui allait s'en plaindre, même si ça recommençait à taper dans son crâne, vestige des excès de la veille. Même lorsque ses muscles protestaient alors qu'il se redressait un peu. Et il ne perd pas son sourire, même lorsqu'il aperçoit derrière Célène le décors qui n'est définitivement pas celui de l'appartement qu'ils ont partagé. Parce que ça n'a pas d'importance. Et une grimace vient déformer légèrement ce sourire alors que, déjà, elle annonce qu'elle va devoir partir... Et il se tortille un peu, de manière à conserver la chaleur de son lit, tout en s'approchant pour passer sinueusement un bras autour de sa taille avant qu'elle ne puisse se dégager. Des années d'expérience. "Tu es sûre que tu ne peux pas encore rester ? Juste un peu ?" Bon, d'accord, peut-être qu'il minaude un peu. Mais pourrait-elle le blâmer de vouloir la garder encore un peu auprès de lui ?

Un baiser dans son cou, léger comme l'air, discret. Et ce ton légèrement boudeur, légèrement enfantin, qui a toujours su la faire rire. Ou tout du moins apporter l'ombre d'un sourire sur ces lèvres trop sérieuses. "On pourrait peut-être... discuter maintenant, qu'en dis-tu ?" Nouveau baisser dans le cou, légèrement plus appuyé. Nul doute de ce qui se cache derrière ce simple mot. Il sait qu'elle va lui dire non, il n'y a qu'à voir sa tenue, annonciatrice du masque derrière lequel elle va passer sa journée... Et pourtant, la main d'Aiden est venue légèrement dérangé ce tailleur. Un jeu qu'ils ont déjà joué, dans lequel elle l'a toujours suivit - ou presque. Elle va le repousser, il le sait déjà. Pas forcément d'une manière très sympathique... Quoi que. La nuit qu'ils ont passé va peut-être l'avoir déridé un peu ? Mais le résultat sera le même. Il ne parviendra à la retenir que quelques instants de plus, quelques minutes, même, s'il a de la chance. Prolongez encore un peu la félicité de cette nuit qui n'aurait jamais dû prendre fin...

Un soupir et, s'il ne la lâche pas, il sait que ce moment est voué à se terminer très rapidement. Alors il se contente d'enfouir quelques secondes son visage contre l'épaule de son épouse, un geste trop longtemps interdit. Pour se souler de son odeur, s’enivrer de sa présence et la garder auprès de lui jusqu'à ce soir. "Ok, ok, pour ce soir.. Je t'attendrais." Tôt. C'est ce qu'elle a dit - est-ce qu'elle s'y tiendra ? Aveux de défaite, même s'il ne la lâche pas. La laisser partir maintenant pour mieux la retrouver ce soir. Seule condition à ce qu'il puisse la laisser le quitter sans avoir l'impression qu'on ne lui arrache une partie de lui.
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Message par Célène Fraser Jeu 19 Déc - 17:30

Une onde lui parcoure l’échine alors qu’Aiden s’empare délicatement de sa taille. Elle n’a pas anticipé ce geste qu’il a travaillé avec le temps. Ce moyen agréable qu’il a trouvé pour la retenir. Retour des habitudes d’une vie de couple que la veille encore, elle croyait enterrée à jamais. Une nuit ne sera peut-être pas venue à bout de tous les conflits, mais au moins aura-t-elle huilé certains mécanismes grippés.


« Je suis déjà trop en retard. » répond-elle après avoir avalé une seconde gorgée du breuvage marronnasse. « Aiden … »


Nouveau frisson tandis que les lèvres de son mari rencontre la peau de son cou. Une première fois telle une douce brise, la seconde, un peu plus pressante. Théoriquement, son insistance devrait l’agacer, sauf que son ton et son corps conservent les souvenirs de la nuit qu’ils viennent de partager. Et autant dire que désir n’est pas en accord avec raison. Encore moins avec mauvaise humeur. Elle se dégage donc avec une certaine douceur, loin de le repousser avec sa brusquerie caractéristique de ces derniers mois.

De toute façon, le jeune homme s’est déjà avoué vaincu. Après une ultime étreinte, la main libre de la Langue-de-Plomb venant caresser ses cheveux en bataille un bref instant, il consent à mettre fin à ce moment de paix.


« Je ferai mon possible pour être là au plus vite. » promet-elle, aussi sincère qu’elle puisse l’être au vu de ses horaires abracadabrantesques. « Au fait, il paraît que l’aspirine ne fonctionne pas trop mal sur les sorciers, finalement. Sinon, ceci devrait faire l’affaire. »


Une fiole apparaît entre ses doigts, tout droit sortie de son sac au contenu et au fond infinis. Elle la pose à côté du mug, risquant un dernier baiser au coin de ses lèvres avant de se lever. A regret. Elle n’a aucune envie de retourner se perdre dans le monde réel. Surtout avec ce qu’elle s’apprête à faire et qui lui dit que la soirée sera beaucoup moins agréable que la journée qu’ils auraient pu passer si elle avait décidé d’échapper à ses obligations.

Enfin, quoi qu’il en soit, elle le découvrirait rapidement. Sûrement trop. Abandonnant son mari à son ignorance sur les projets de l’Oiselle, elle ramasse ses affaires et disparaît par la porte d’entrée. Au moins lui laisse-t-elle la journée pour se remettre de sa gueule de bois. Car toute sa conscience ne sera pas de trop afin d’affronter ce qu’elle lui prépare.


-¤-


Heureusement pour Célène, aucune mission ne l’attendait ce jour-là. Une à préparer, oui, comme souvent. La routine. A l’image de la montagne de paperasse qui l’attendait sur son bureau. Elle farfouilla parmi la pile de parchemins, heureuse de n’y trouver aucune convocation dans le bureau de son chef. En consultant son planning à venir, elle réalisa même qu’elle n’était pas censée croiser Fellow avant plusieurs jours.

A croire que le sort lui accordait un répit après les vagues et autres turpitudes dont elle avait été l’objet ce dernier mois.

La journée se déroula donc sous des hospices plutôt tranquilles. Réunion, cavales d’un service à l’autre, d’une office à la suivante, négociations, présentation de badges. Elle eut néanmoins le temps de faire un détour par le service juridique. Certainement la partie administrative la plus désagréable, puisque cela la concernait personnellement. Sans compter que la secrétaire lui adressa une œillade affligée qui lui donna envie de lui faire ravaler sa compassion malvenue. Au lieu de ça, elle se contenta de son éternelle mine impavide tandis qu’elle se saisissait des documents. Si la bonne femme avait eu la moindre idée de comme cette démarche lui coûtait, à quel point, et surtout pourquoi elle devait le faire, cette dernière en aurait perdu de sa mièvrerie.

Quand elle se présenta enfin chez Aiden, il était vingt et une heure passée. On était loin de la débauche d’un fonctionnaire lambda mais pour l’Ecossaise, il s’agissait presque d’une horaire décente. Et comme promis, il l’avait attendu. Elle lui rendit d’ailleurs son baiser, un peu froidement s’il en est, déjà oppressée par l’épreuve qui l’attendait. Naturellement, il sentit sa réticence. Elle lui renvoya un regard qui se voulait rassurant. Trop fuyant pour être honnête.


« Je pensais arriver plus tôt, je … » Elle s’interrompit, consciente du malaise qu’elle avait créé. Inutile de faire semblant. « Bon. Il faut qu’on mette au point certains … Modalités. Celle-ci, en particulier. »


Tout en parlant, elle avait quitté l’entrée pour se diriger vers le salon. Elle extirpa de sa besace les feuillets qu’elle déposa précautionneusement sur la table, comme s’ils risquaient d’exploser à la moindre secousse. Sa dernière expérience en matière de bombes n’ayant pas été des plus probantes, on ne pouvait pas dire qu’elle les affectionnait particulièrement. De toute façon, le danger venait davantage de son compagnon, dont la mine déconfite promettait une suite riche en rebondissements.


« Cela ne change rien à ce que je t’ai dit hier soir. A propos de nous. Seulement, le contexte, lui aussi, reste le même. Je fais partie de l’Ordre depuis trop longtemps. Peu de personnes savent que je suis mariée, et encore moins connaissent ton nom. Je tiens à ce que cela continue. Pour ta sécurité, mais aussi pour la mienne. Moins on sera vus ensemble, moins on t’associera à moi, mieux tu te porteras. »


Son index glissa jusqu’au bas de la dernière page. Sa signature y était déjà apposée. Cette fois-ci, c’était elle qui venait chez lui et demandait le divorce.
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Message par Aiden D. Lehnsman Ven 20 Déc - 12:06

Bon gré, mal gré, Aiden avait bien fini par devoir aller travailler lui aussi. Heureusement qu'il avait des horaires du genre flexible. Et qu'il avait pu, une fois de plus, compter sur Célène. La potion qu'elle lui avait glissé dans la main l'avait grandement aidé à finir de le motiver à se lever. Une fois le mal de tête atténué, c'était tout de même beaucoup plus simple. Et il avait passé la journée dans une sorte d'euphorie latente qui lui avait permis de conserver un sourire éclatant, qu'on ne lui avait pas vu depuis bien longtemps. Une journée parfaite, une journée lumineuse, donc, et qui ne pouvait que se terminer en beauté puisque Célène devait passer chez lui.

Aussi, Aiden n'avait pas perdu une seconde dès qu'il avait terminé à la Banque. Un bouquet de fleurs magiques qui se mettrait à émettre une douce musique sur un simple coup de baguette, un rapide ménage pour rendre son appartement plus présentable et les bouteilles vides définitivement sorties de l'appartement, un dîner préparé avec soin. Tout devait être parfait. Et lui-même avait prit soin de se changer, de se raser de prêt, pour être parfaitement présentable. Oh, il savait bien qu'il avait tout son temps pour ce genre de chose. Tôt, chez Célène, ne correspondait pas à la définition que tout un chacun pouvait s'en faire. Surtout pas quand elle était elle-même partie si tard au Ministère dans la matinée. Aussi Aiden ne s'était pas vraiment impatienté. Bon, peut-être un peu, finalement, mais rien qui ne soit de la saine émulation. De celle qui faisait battre son coeur un peu plus vite alors qu'il voyait les minutes s'écouler sur sa montre, qu'il arrange sa tenue une énième fois, qu'il déplace un libre un peu trop de travers sur une étagère. Impatient, oui, nerveux, oui, mais à aucun moment négatif. Parce qu'il avait tout fait et parce qu'il allait tout faire pour que toute cette soirée soit absolument parfaite. A commencer par l'accueil. Le bouquet sur la cheminée, les verres emplis d'un délicieux cocktail posés sur la table basse, quelques bouchées sur une jolie assiette argentée à qui il venait de donner une seconde vie... Parfait. Tout devait être parfait. Pour des retrouvailles parfaites. Pour tout recommencer aux côtés de la femme de sa vie.

Et puis elle était arrivée. Aiden s'était levé comme un ressort du canapé sur lequel il tentait vainement de tromper son attente, s'était précipitée à sa rencontre. Avait prit la cape de Célène pour l'accrocher à l'entrée avant de lui quémander un baiser qu'elle lui accorda... A reculons. Les sourcils d'Aiden se froncent un instant alors qu'il se recule, l'interroge du regard. Ça ne va pas. Quelque chose ne va pas. Quelque chose qui cloche et Aiden sent son coeur rater un battement. Et repousser cette sensation au plus vite, alors qu'il va pour la conduire au canapé. "Ça n'est pas grave, je m'y attendais un peu..." Sourire dans la voix et surtout pas de reproches. La main dans son dos pour l'accompagner. Nerveux, peut-être. Plus totalement la nervosité qui l'habitait depuis qu'il avait quitté la banque. Plus insidieuse, plus pernicieuse. Mauvaise. Une nervosité que le regard fuyant de Célène n'arrivait certainement pas à calmer, bien au contraire. Et les sourcils d'Aiden se froncent encore plus à l'entendre ainsi hésiter dans ses mots, tourner autour du pot - tout ce qui ne lui ressemble absolument pas, en sommes -. Jusqu'à ce qu'elle jette sur la table un dossier comme on jette un pavé dans la marre. Et Aiden ne comprend pas. Jusqu'à ce qu'il vienne regarder de plus prêt. Lire les quelques premiers lignes. Et sentir son cœur s'arrêter.

"Tu as... C'est..." Les parchemins filent entre ses doigts et ses yeux vagabondent sur les lignes de jargon juridique. Pourtant, il n'y a aucun doute, même pour un non initié comme lui, sur le contenu de ce dossier. Il a demandé exactement le même il y a peu de temps. Un mois, une éternité. Et le voilà qui se retrouve à son tour acculé, comme il a acculé Célène à l'époque. Mais tout a changé. Tout était censé avoir changé ! "C'est une blague, c'est ça ? C'est juste pour me faire payer un peu..." Mais toute trace de sourire a disparu de ses lèvres. Toute joie de ses yeux, éteinte en même temps que sa voix. Il sait d'ors et déjà que ça n'a rien d'une blague. C'est juste un coup. En plein cœur. Et il l'écoute déblatérer ces excuses auxquelles il ne croit pas un instant sans bouger, sans même frémir. Essayant de digérer les explications boiteuses de Célène. Et elle croit vraiment qu'elle va le convaincre avec ça ?

Un coup, oui. Assommé sur son canapé, les yeux vides de toute information posées sur ces parchemins. La baguette le démange, être sortie d'un coup et les brûler, oh oui, juste les brûler ! Mais il ne peut pas. Il ne peut pas et le silence s'éternise, seulement rompu par sa respiration trop courte. Par le sang dans ses tempes qui empêche toute réflexion trop poussée. Et qui fait monter en lui, à chaque battement de cœur, une fureur qui ne lui ressemble pas. Et qui vient pourtant s'installer dans chacune de ses cellules, qui poussent toutes en rythme un seul et unique hurlement de douleur. Trahison ! "C'est donc de cela que tu voulais discuter." Les mots lui écorchent la gorge, lui râpent le palais dans un premier temps. Mais la fureur semble être plus forte. Et la fureur poussent les mots à sortir. Comme des lames. "Je vais les signer, tes papiers. C'est bon, tu t'en fais pas. C'est vrai que les gens vont oublier le nom que tu portais jusqu'alors et sous lequel tout le monde te connaît depuis six ans. C'est vrai que ça ne va surtout pas paraître suspect. C'est vrai que tes copains de l'Ordre ne feront jamais le rapprochement. Qu'au Ministère non plus d'ailleurs. Lehsnman, c'est tellement commun." Il n'élève pas la voix. Sur aucun mot, à aucun moment. C'est bien pire que cela. C'est Célène qui lui a apprit. C'est ce qu'il subit depuis huit ans, toujours avec calme, toujours avec diplomatie. Mais elle ne peut pas faire ça. Pas avec leur mariage.

La plume est venue à sa main dès qu'il a lancé le sort d'attraction, dérangeant le contenue du tiroir de son bureau, rompant l'ordre qu'il s'était échiné à donner à son appartement. Elle atteint ses doigts en même temps qu'il finit sa phrase. Ses excuses ne tiennent pas. Et elle croit vraiment qu'il va y croire ? Et la pointe de la plume vient crisser sur le parchemin. Et l'anneau autour de son doigt, qu'il avait remit avec presque de la fébrilité à son annulaire le matin même, semble soudain le brûler. Il ne prend pas le temps de le retirer. Il a signé vite, comme un pansement que l'on retire à toute vitesse pour faire passer plus vite la douleur. Qui ne passe pas pour autant. "Voilà, t'as eu ce que tu voulais. Tu m'excuse, mais je vais faire un tour." Il est debout, se fiche de la table dans laquelle vient de cogner son tibia. "T'as de quoi mangé dans la cuisine. Si tant est que t'ai vraiment eu l'intention de rester." Derniers mots crachés sans la regarder. Il tremble. De rage. Et d'autre chose. La douleur qu'il refuse de lui montrer. Pas cette fois. Pas encore. C'était donc juste pour ça, tout ce cinéma, hier soir ? Juste pour l'amener à signer sans rechigner, en se pliant à des arguments qui n'en sont pas. Des excuses, encore et toujours. Et lui était sans doute trop soul pour s'en rendre compte, même avec la potion qu'elle lui a si généreusement offert. Trop soul pour se rendre compte qu'il ne faisait que fantasmer le retournement de veste de Célène.

Trop blessé, ce soir, pour se rendre compte de quoi il l'accuse. Les gestes sont précipités alors qu'il tente de regagner la porte de son appartement, la sortie, la liberté. Vers le verre d'alcool qui l'attend derrière et qui sera ce soir encore salvateur. Sa,s se rendre compte qu'il rejoue presque exactement le drame de la veille.
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Message par Célène Fraser Ven 20 Déc - 14:49

C’était beaucoup plus difficile qu’elle ne se l’était imaginé. Non pas qu’elle s’attendait à une franche partie de rigolade, naturellement. Seulement, elle était tellement persuadée d’avoir agi pour le plus grand bien, suivant la voix de sa raison qui la poussait à effectuer cette démarche jugée absolument nécessaire pour leur salut, qu’elle n’avait pas pensé que …

Et bien, qu’elle lui ferait autant de mal, tout simplement. Pourquoi chercher des phrases compliquées ou de jolies tournures de phrases pour décrire ce qu’elle voyait, là, sur l’instant, dans son regard abattu et ses traits crispés ? Les jolies métaphores sur les amours contrariées et les grandes décisions héroïques n’effaceraient pas ce qu’elle venait de lui faire subir.

Elle pouvait supporter son incrédulité. Elle aurait pu tolérer ses cris. La légitimité du fiel qu’il aurait dû lui déverser à la figure, quand il aurait compris ses intentions. Touché en plein cœur, meurtri, trahi. Dégouté. Oui, tout ça, c’était possible. Elle s’y était préparé, elle l’avait anticipé. Toute la journée, elle avait couché dans son esprit le déroulement de cette soirée avec la minutie qu’elle réservait à chaque action de son existence. Elle croyait savoir ce qu’il allait dire, avait préparé ses réponses, ses arguments. A la fin, à bout de souffle et de tergiversations, il se serait rangé à son avis et tout aurait été pour le mieux.


"C'est une blague, c'est ça ? C'est juste pour me faire payer un peu..."


Stupide. Naïve. Elle avait oublié tous ces mois écoulés, les premiers loin l’un de l’autre, son départ précipité après l’annonce de Summers, ses quinze jours d’absence, la boisson dans laquelle il s’était réfugié. Et Ste Mangouste. Ce putain d’hôpital. Le meilleur moyen de vous faire changer un homme.

Aussi, quand il s’écroule sur le canapé, presque sans vie, elle ne voit pas le coup suivant venir. Lèvres crispées, elle hésite sur la conduite à tenir. Elle n’a jamais été très douée pour les marques d’affection. Elle n’a même pas été fichue de consoler ses alliés qui avaient perdu les leurs après le drame. Elle a fui, comme toujours, cloitrée entre les quatre murs de son appartement, puis de la bicoque branlante de Ian.

Tout a toujours un prix. Elle va le payer ce soir.

Elle finit par esquisser un pas en avant. Arrêtée dans son élan par celui d’Aiden. Colère froide dans ses répliques cinglantes. Mouvement de baguette pour amener documents et plume jusqu’à lui. Il signe. Elle a envie de hurler. Se contient.


« Ils ont d’autres préoccupations. Ils oublieront. N’y penseront même peut-être pas. Ce détail se noiera dans le flot dans leurs propres soucis … Aiden ... »


Il ne l’écoute pas. D’ailleurs, qui cherche-t-elle à convaincre ? Pourquoi a-t-il fallu qu’elle se montre aussi brusque en lui imposant une telle renonciation ? Au lieu de juste y mettre un peu les formes, pour le préparer lui, le préserver ? Mais surtout, pourquoi, maintenant, sa voix lui paraît-elle si mal assurée ? Certainement parce qu’il la domine de sa colère, par ses mouvements tremblants et son regard haineux. Les mêmes attitudes qu’elle lui avait offertes quand, un mois et demi plus tôt, il avait fait la même démarche auprès d’elle.

Alors, elle ne cherche pas à le retenir. Pour la troisième fois, elle le laisse partir. Malgré que tout en elle lui crie de le rattraper, de l’en empêcher, de s’accrocher à lui, bêtement, gamine éplorée, elle ne bouge pas. Il a besoin d’un peu de temps. Il faut qu’il comprenne, qu’il digère. Elle aussi, certainement. Elle se contient. La porte se referme rageusement derrière lui.

Seule différence : ce soir, elle va l’attendre.


On entraine les Langues-de-Plomb pour qu’ils soient capables de rester plusieurs heures sans effectuer le moindre mouvement. Durant la deuxième année de leur formation, un mois entier est consacré à cet exercice délicat. Avec les yeux pour seul moteur, ils sont simplement installés sur une chaise totalement inconfortable et reçoive une légère décharge au moindre mouvement inutile. Minimum trois heures de rang. Six au bout de quinze jours. Huit à échéance. Minimum. D’abord dans une salle déserte du Département, puis dans l’ombre d’une rue passante quelconque. Fondues dans le décor. Invisibles.

Deux heures, ce n’est donc rien. Célène a choisi la fenêtre pour point de repère. Les jambes ramenées sur sa poitrine, assise sur le canapé, immobile, elle fixe l’extérieur, au-delà de la rue, le plus loin possible. Sans le voir. Elle patiente, ses pensées pour seule distraction, aussi peu agréable soient-elles. Parce qu’elle mérite ce traitement de fond et que si elle le repousse encore, alors elle va encore se briser.

Elle se souvient de sa stupeur quand elle a été alpaguée au QG par Fabian Prewett qui lui demandait si elle connaissait un certain Aiden Lehnsman, s’ils étaient parents. Un petit nouveau introduit tout récemment, alors que Célène ne faisait encore que de succincts aller-retour. La hargne qui était montée en elle. Le plan qu’elle avait mûri afin de confronter son mari et le faire revenir sur sa décision. Par la force, s’il le fallait. Elle l’avait détesté pour cette nouvelle épreuve qu'il l’obligeait à traverser.

Elle se remémore son séjour chez Ian, comment il l’avait mis à la porte. Puisqu’il le fallait. Puisqu’elle était une Fraser et qu’au nom de son sang des Highlands, elle avait assez profité de sa dépression naissante. Les entrainements afin de retrouver un semblant de contrôle. Tout ce qu’il y avait à remettre en ordre, à réparer, à retrouver, à changer …

Si elle n’avait pas récupéré toute sa morgue, si les fondations étaient encore branlantes, elle avait effectué un chemin assez conséquent en peu de temps. Hors de question de s’arrêter en si bonne voie. Elle ne se le serait pas pardonné.

Comme tous, elle allait devoir vivre avec les conséquences du massacre. Autant ne pas leur donner davantage de poids en perdant le peu qu’elle avait reconstruit.

La clef tourne dans la serrure. Toujours pas un geste. Elle ne consent à tourner la tête qu’à l’instant où elle entend les pas d’Aiden entrer dans le salon qu’elle n’a pas quitté. Ses cervicales grognent sous la pression du mouvement oublié dans son statisme. Aucune importance.

Il est revenu. Et elle n’est pas partie.

La détermination se lit dans le regard que l’Oiselle porte sur le jeune homme, dissimulant la pointe de tristesse. Qu’elle ne cherche pourtant pas à lui cacher. Simplement, la première supplante la seconde.

D’un geste lent, elle retire sa chaîne aux maillons d’argent de l’abri de son décolleté. Dans la semi clarté prodigué par l’unique bougie allumée, à côté de sa nouvelle montre à gousset, l’or de son alliance étincelle faiblement. Le symbole est fort. Le message, limpide. Qu’importent les bouts de papier, ou le statut qu’ils auront aux yeux de l’administration magique : elle est et restera sa femme.


« Elle a survécu à Sainte Mangouste. » souffle-t-elle d’une voix légèrement enrouée par le silence forcé.


L’artefact n’avait pas supporté le premier sortilège qu’elle avait reçu à la Place des Grands Hommes, mais la bague, elle, bien que légèrement bosselée, avait refusé de flancher sous le coup. De même que contre les suivants.

Un pied après l’autre, elle se remet debout. Franchit la distance qui les sépare. Elle sent dans son souffle à quoi il a occupé son temps de réflexion. Se verrait mal le lui reprocher, sur le moment. Se contente de lever une main vers son visage. Hésite. Se décide à finir son geste, caressant sa joue avec tendresse. Ce n’est pas grand-chose, mais le mieux qu’elle puisse faire tant qu’elle n’aura pas reçu de réaction en retour, quelle qu’elle soit.
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Message par Aiden D. Lehnsman Sam 21 Déc - 0:00

Comme s'il avait eu besoin d'une confirmation, elle l'avait laissé partir. En essayant de protester si mollement qu'il l'avait à peine entendu. Qu'il n'en avait même pas tenu compte en saisissant sa cape de terrain, faisant claquer la porte comme jamais elle n'avait dû claquer. Et transplanant aussitôt sur le Chemin de Traverse. Elle n'avait pas tenté de le suivre. Elle n'avait pas tenté de le retenir. Elle le jetait juste comme on se débarrasse d'un vieil objet trop usité. En en ayant tout de même profité une dernière fois de ce que ça pouvait lui apporter avant de le mettre définitivement au rabais. Il aurait dû s'en douter. Comment ne pas avoir vu venir le coup ? Comment avait-il pu penser qu'elle était revenue à de meilleurs sentiments à son égard ?! Il lui avait fait trop de mal. Il l'avait blessé, abandonné. Et elle lui avait bien rendu la pareille, l'amadouant, lui laissant baisser sa garde pour porter ensuite le coup fatal à leur mariage. Mais la vengeance n'était que juste retour des choses. Il n'aurait simplement jamais pensé ça d'elle. Élaborer un tel plan. Juste pour se venger. Et alors que ses chaussures claquent sur les pavés glacés, Aiden ne se rend pas compte que c'est la colère qui l'aveugle. Qu'un tel plan ne viendrait jamais de Célène, qu'il est bien plus capable, lui, de les imaginer. Mais pas elle. Pas juste pour se venger, malgré tout ce qu'elle a pu souffrir. C'est lui le Serpentard, après tout, et elle reste, elle, bien trop pure, malgré tout ce qu'elle peut dire, pour faire du mal sciemment. Mais ce n'est pas lui qui réfléchit actuellement, si seulement. C'est la fureur, pure et dure. Alimentée à l'infinie par une douleur qui lui vrille le cœur un peu plus à chaque seconde.

Protection. Volonté d'oublie. Ne plus avoir mal à chaque respiration. Ne plus avoir l'impression et, en fait, ce n'est pas qu'une impression, que son monde s'écroule un peu plus à chaque seconde. Qu'il s'est, en fait, écroulé depuis le moment où la plume a touché ce foutu parchemin. Et s'il n'a vraiment plus rien, ce soir, alors qu'on le laisse juste accéder au vide. Juste le vide, le néant. Et même si sa première pensée a été pour une bonne bouteille, il n'entre dans aucun pub sur la célèbre allée sorcière. Parce qu'il ne les voit même pas vraiment. Parce qu'il hurlerait sans aucun doute sur la première personne à qui il pourrait adresser la parole. Juste marcher. Avancer. Pas après pas, à une vitesse bien trop rapide pour un simple passant flânant par une nuit un peu trop froide. Non. Il marche, il avance juste. Sans but précis. Sans idée préconçue sur une possible destination. Juste marcher. Toujours plus vite, et toujours plus loin. Marcher, marcher, marcher, marcher, marcher... Une seule pensée qui finit par prendre le dessus, avancer, marcher. Jusqu'à ce que ses muscles lui fasse mal. Il est normalement plus endurant, mais les difficultés de l'oxygène à se frayer un chemin jusqu'à ses poumons commence à se faire ressentir. Et c'est d'une main toujours aussi fébrile qu'il pousse la porte du premier bouge qu'il peut croiser. Plus vraiment dans le Chemin de Traverse même, plutôt dans une de ces ruelles qui la croise sans vraiment lui appartenir. Le genre de lieu où personne ne viendrait lui poser de question. Parce qu'il a mal à en hurler et qu'aucun son ne voudrait pourtant passer la barrière de ses lèvres. Parce qu'il a mal à en crever.

Un verre. Il n'avait pas tenté de savourer. Juste boire cul sec et apprécier la brûlure de l'alcool le long de sa gorge. Et c'est avec une grimace qu'il l'avait reposé, avec l'impression désagréable que cela n'avait eu strictement aucun effet. Alors il en avait commandé un autre. Puis un troisième. Qu'il avait essayé de boire plus lentement, parce que, qui sait... Mais rien. Aucun des verres n'avait eu l'effet voulu. A aucun moment la douleur n'avait semblait vouloir se calmer, où ne serait-ce que s'atténuer un peu. Tout ce qu'il avait réussit à faire, c'était à calmer la fureur. Ce qui rendait les choses encore pires. Alors il avait laissé quelques pièces sur la table sans se soucier de l'argent qu'on lui devait et était-il sorti de là. Sans être plus avancé. Sans avoir plus envie d'avancer. Et puis il avait décidé de rentrer. Parce qu'elle était sans doute déjà parti, depuis longtemps. Parce qu'il ne savait même pas combien de temps s'était écoulé depuis son départ, mais bien assez pour qu'elle ai pu récupérer ses dossiers et qu'elle soit rentré chez elle. Plus jamais chez eux. Plus jamais...

Il n'avait pas transplané. Pas tout de suite. Il avait marché, encore. Malgré la douleur dans ses jambes. Malgré l'alcool qui venait très légèrement embrumé son esprit même s'il restait lucide. Il avait marché quelque pas jusqu'à ce que ses jambes ne menacent tout simplement de le lâcher. Même pas de fatigue. Juste le lâcher. Et retour à la case départ...

La main était lourde sur la clé lorsque celle-ci tourna dans la serrure. Et la lueur qu'il put apercevoir lorsqu'il poussa la porte d'entrée de son appartement lui fit grincer des dents. Elle n'avait même pas prit le temps de souffler les bougies lorsqu'elle était partie. Et pas une seule fois dans son esprit ne pointa l'idée qu'elle pouvait, en réalité, être toujours là. Jusqu'à ce qu'il entende le froissement du tissus, le bruit du plancher qui craque sous le poids de pas qui ne sont pas les siens. Et il comprend juste une seconde avant que son regard ne se relève. Et ne se pose sur elle. Sans que l'information n'arrive tout d'abord à s'imprimer dans la moindre partie de son cerveau, vide de toute réflexion. Avec juste une question qu'il rêve de lui poser sans que, pourtant, ses lèvres ne se desserrent pour émettre le son. Une fois de plus abasourdi. Et tentant de lever à toutes vitesses des murs contre la douleur sur lesquels il n'a absolument aucun contrôle.

C'est sans doute ce qui explique son immobilisme, pendant tout le temps où elle s'approche. Sans doute ce qui explique le seul frémissement de son corps alors que ses yeux, eux, semblent suivre chacun de ses mouvements, hypnotisés. Et que ses cellules s'imprègnent de cette grâce qui est sienne et qu'il aurait presque désiré oublié. Presque. Comme le son de sa voix alors qu'elle a dégagé une chaîne en argent qu'il avait aperçu, déjà, sans chercher à s'y arrêter. Et ses yeux accrochent le reflet de l'or. Et toute sa jolie détermination accumulée au fur et à mesure des minutes écoulées depuis la signature fond comme neige au soleil. "Et toi aussi... Les premiers mots qu'il prononce qui n'ont plus ce goût de fiel. Il voudrait, pourtant, il essaye. Retenir le ressentiment encore un peu. Croire encore qu'au fond, c'est elle, la méchante. Qu'elle n'a pas fait ça pour lui, comme elle veut bien le lui faire croire. Croire que la décision n'est pas réfléchie et surtout pas justifiée. Pas justifiable !

Mais elle est là. Elle. Est. Là. Elle est restée tout au long de son absence. Elle a attendue quasiment dans le noir. N'a sans doute touché ni au cocktails, ni au dîner. Elle est juste là. Avec cette alliance qu'il lui a offert il y a tellement d'années - une autre vie. A s'approcher de lui, murmurer presque ces mots qui lui écorchent les oreilles, parce qu'ils veulent dire tellement. A être si prêt que son parfum atteint de nouveau son nez, qu'il a juste envie de s'y plonger une fois de plus... A approcher cette main de son visage...

Qu'il bloque, aussitôt. Réflexe conditionné et imposé par ce qui remue encore en lui et qui fait si mal. Ce poignet si fin dans sa main. Cette paume qui frôle à peine sa peau. Un statu quo. Des secondes, des heures, une minute ? Le temps ne s'écoule plus. Le temps a disparu. Les yeux dans les yeux. Le cœur au bord des lèvres. Et lui qui cède. Ses paupières qui retombent parce qu'il ne peut plus rien voir. Et sa joue qui vient se poser sur cette main offerte. "Tu n'avais pas le droit..." La voix aussi rauque que la sienne. Pas encore totalement brisée, mais... Non, elle n'avait pas le droit. Pas s'en prendre à leur mariage. Pas le forcer à faire ça. Mais il n'y a pas de retour en arrière et c'est peut être ce qui fait le plus mal. Et c'est pire. Elle ne changera pas d'avis. Elle ira jusqu'au bout. Parce qu'elle est là et qu'elle ne le veut pas, elle non plus, de cette formalité stupide. Parce qu'elle est là pour rompre cet engagement plus sacré que sa propre vie. Parce qu'elle est là... et qu'ils divorcent.
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Message par Célène Fraser Sam 28 Déc - 18:19

Son regard se porte instant sur sa main suspendue dans les airs, arrêtée dans son élan par la poigne d’Aiden. Elle n’a pas souvenir de la dernière fois où il a refusé une marque de tendresse de sa part. Si cela a déjà eu lieu, alors cela devait s’expliquer par la même damnée raison que ce soir : elle l’avait blessé.

Véritablement.

A l’image de ce qu’elle avait ressenti, elle, quand il avait claqué la porte et l’avait abandonné. Rien de moins. Ce sentiment que seule l’une des personnes que vous aimez le plus au monde pouvait provoquer en vous avec autant de force.

Aucun délice dans l’assouvissement de cette vengeance. Celle attendue encore si peu de temps auparavant. Qui n’a plus aucun sens maintenant. Elle avait déjà difficilement supporté de le voir souffrir physiquement, avait même manqué faire ravaler ses dents à leur guide mal en point, alors saisir au vol l’œillade trahissant son âme écorchée … Par sa faute … Une bouffée de culpabilité s’empare de l’Oiselle. Fugace. L’empathie lui est difficile d’accès. Surtout quand elle sait, qu’elle est absolument persuadée, qu’elle a agi pour le mieux.

Sauf que cette voix, cette toute petite phrase, comme échappée, douloureuse, qui refuse pourtant de se laisser aller, brisant le silence qu’elle lui a accordé, le temps qu’il réalise, qu’il revienne à elle … Elle sent une ultime digue rompre et se morceler dans son esprit. Qui confirme que malgré toute la haine qu’elle a pu lui vouer, de tous les engagements qu’elle a pris de son existence, c’était peut-être le seul auquel elle aurait ne jamais voulu faillir. Et elle comprend sa peine, la partage pour une fois pleinement, tandis que ses doigts parviennent enfin à toucher sa peau glacée.

L’instant d’après, elle entoure la nuque d’Aiden de son bras et l’attire à elle. L’étreinte est ferme, presque brusque, loin des petits câlins amoureux que la plupart des gens sont capables d’offrir, du pathétisme ordinaire d’un couple confronté à la terreur de ce genre de situation. Car, après tout, Célène ne sait pas rassurer. La douceur lui est pratiquement étrangère. Mais surtout, elle a besoin d’être forte, même si elle n’a pas trouvé un meilleur moyen pour la lui traduire et la lui insuffler. Elle veut que ce geste maladroit ait un sens que seul le Briseur de Sorts peut comprendre.


« Je sais. » lui souffle-t-elle au creux de l’oreille pour toute réplique.


Ces deux mots la renvoient à nouveau à ce fameux soir où, avant de partir, il a tenté maladroitement de justifier sa décision. Ce sont les seuls qu’elle a prononcé, alors qu’elle s’obstinait à fixer l’extérieur et les bruits routiniers de leur quartier mal famé. Elle ne l’écoutait pas vraiment. Ne voulait pas l’entendre.

Cette fois, elle ne cherche pas à fuir l’inéluctable. Elle est toute à la réalité qu’il lui impose et qu’elle mérite.


« Et toi, tu sais qu’il le faut, n’est-ce pas ? » reprend-elle, toujours dans un murmure, toujours contre lui. « Tu sais qu’il faut en passer par là parce qu’on est plus en danger que jamais. Tu sais que je ne fermerai plus jamais l’œil si je ne faisais absolument pas tout ce qui est raisonnable pour qu’il ne t’arrive rien. S’il te plaît, Aiden, dis-moi. Dis-moi que tu sais tout ça, et tout le reste que je ne peux pas te dire. Parce que parler, ça, je ne sais pas faire. »


Il peut la sentir trembler légèrement contre sa joue, ses mâchoires crispées, ses muscles rendus douloureux par tout ce qu’elle contient encore. Elle veut lui donner ces trois mots qu’elle n’a pas prononcés depuis longtemps. Elle veut qu’il sache que oui, c’est bien lui qui passe avant tout, qu’elle n’en retire aucun plaisir, aucune espèce de satisfaction. Qu’en dépit des réticences familiales, des jugements hébétés et des difficultés qu’ils ont pu traverser, ce nom, Lehnsman, était aussi le sien. Qu’elle l’a porté fièrement, sans gêne ni honte, alors qu’elle aurait pu ne pas s’en encombrer.

Plus encore, qu’elle abandonne seulement un patronyme. Pas lui.
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Message par Aiden D. Lehnsman Sam 4 Jan - 15:55

Il la sent sur sa joue. Il sent cette chaleur qui quitte sa joue, pour se déplacer lentement. Il sent la caresse, la pression sur sa nuque, qui l'empêche de se reculer. Oh, bien sûr, il pourrait le faire. Il pourrait se dégager et reculer. Continuer la lutte et lui refuser ce qu'elle lui demande. Parce que c'est injuste, parce que cela n'a aucune réelle justification à son sens. Parce qu'il n'a aucune envie d'accepter ses conditions, même si elle est indispensable à leur relation. Mais... à quoi bon ? A quoi bon lutter encore, à quoi bon résister ? Elle ne reviendra pas sur ce qu'elle a dit. Elle ne reviendra pas sur cette décision. Il la connaît. Et elle sait ce qui est bon pour eux... Ou du moins, en est-elle persuadée.

Et il la sent trembler contre lui. Cette main sur sa nuque, dont il ne veut se défaire. Ce corps si frêle qu'il a étreint tant de fois. Ces cheveux qui lui chatouillent le nez, mais qu'il ne repousse sous aucun prétexte. Mais est-ce vraiment elle qui tremble ? N'est-ce pas son corps à lui qui cède sous la pression ? Sous l'émotion de cette soirée qu'il a maintes fois imaginé dans la journée, du plan le plus parfait aux diverses anicroches pouvant mener à une catastrophe... Sans imaginer une seule seconde qu'ils vivraient ce soir un tel fiasco. Une telle débandade. Pourquoi y a-t-il seulement songé ? Pourquoi n'a-t-il pas pu prévoir que la guerre, les Phénix, les Mangemorts, tous ceux qu'il hait au plus haut point viendraient une fois de plus se glisser entre eux ? Mais comment aurait-il simplement pu effleurer cette pensée alors qu'il l'a enfin retrouvé ? Alors que malgré une longue douche, il a gardé sur lui son odeur tout au long de la journée, sur son corps les marques de leur passion partagée cette nuit ? Il y avait cru... Tellement cru...

Un instant, ses jambes semblent prêtes de lâcher. Parce qu'il avait cru simplement pouvoir se réfugier dans le silence. Juste pouvoir se rassurer dans cette étreinte. Mais même cela, elle refuse de lui accorder. Même là, alors qu'il accepte, alors qu'il cède, elle tient à lui asséner, encore et encore, sa vérité. Et c'est presque trop à supporter... Parce que chaque mot est un coup. Chaque mot est une lame. Qui s'enfonce un peu plus, non pas dans chaque partie de son corps, mais dans un endroit très localisé : son cœur. A tel point qu'il a l'impression de ne plus rien ressentir. Quand elle a finit son petit discours et que la douleur est trop forte. Quand enfin le silence revient et que c'est à lui de parler. Parce qu'elle attend une réponse, une réponse positive, bien sûr. Parce qu'elle n'attend pas qu'il puisse remettre en cause ce qu'elle vient de dire. Parce qu'il n'a plus la force de le faire. "Je le sais..." A peine la force de parler, en réalité, alors que le sang tape fort à ses tempes. Que ce bourdonnement semble même couvrir sa propre voix. Si rauque, cassée. Si faible.

Pourtant il sait qu'il doit se reprendre. Respirer, malgré la douleur dans ses poumons. Se calmer assez pour arriver à se redresser, un peu. Se tenir droit sans paraître à une once de s'écrouler dans la seconde. Et arriver à articuler quelques mots de plus que les pitoyables gémissements qu'il vient de lui offrir. "Je sais que. Tu le penses. Que tu fais ça pour nous. Alors. C'est ok, Célène. C'est laborieux, on ne peut plus haché. Et chaque mot qui sort de sa bouche semble un peu plus lui écorcher les lèvres déjà trop sèches. Mais il ne fera pas peser un poids supplémentaire sur ses épaules. Pas maintenant. Il ne l'accablera pas de tout les mots du monde, comme pourtant la petite voix intérieur qui sévit dans un coin de son crâne voudrait qu'il le fasse. Il ne le fera pas. Parce qu'il n'y a plus rien à dire. Parce qu'elle fait ça pour eux, et que pour eux existe encore, même sous cette autre forme qu'il hait déjà, il se taira. Et il espère simplement que, désormais, elle aussi pourra comprendre. Pourquoi il est parti. Pourquoi il s'est vu obligé de la fuir. De fuir ce qu'ils étaient. Ce qui n'est plus désormais.

Non. Ce qui n'est plus pour un temps. Juste l'aspect officiel. Au contraire. Ils sont plus que ce qu'ils n'ont été pendant ces sept derniers mois. Ils sont plus que ce qu'ils n'ont été depuis plus d'un an. Et ils sont en vie ! Alors il se dégage lentement de cette étreinte. Pas en la repoussant, au contraire. Chaque geste est une caresse. Peut-être un peu rude, au départ, mais la fluidité lui revient à mesure que ces paroles résonnent en lui comme la plus puissante des incantations. Celle qui le fera avancer de nouveau. Celle qui les fera avancer tous les deux. Quitte à ce qu'il doive la soutenir, de temps à autre. Parce que contrairement aux apparences, ce n'est pas Célène, la plus solide des deux. Et s'il ploie, lui, plus souvent qu'à son tour, il est bien décidé cette fois-ci à ne plus jamais rompre. "Je sais tout ça. Et moi aussi, je t'aime. Elle ne le dit pas, mais il le sait. Il le sait comme à chaque fois qu'elle le lui a tut. Il le sait comme cette fois là, où il a cru définitivement refermé la porte derrière lui. Quand il a laissé son coeur sur place au moment de transplaner. Il le sait et il l'a toujours su. Et il veut faire en sorte, aujourd'hui, de ne plus jamais être tenté de l'oublier. Alors elle ne le dira pas mais il le dira pour elle. Alors il a signé ces foutus papiers mais il gardera toujours la bague. Et elle gardera la sienne, quitte à ce qu'il doive lui-même les ensorceler toutes deux. Et même si la fatigue est toujours là, même si la lassitude est imprégnée sur ses traits, c'est un sourire qu'il offre à celle qui sera toujours la femme de sa vie. "Viens. Je veux juste passer une bonne soirée avec toi. C'est tout. Ne plus parler de tout cela. Il a accepté, il fera avec. Alors maintenant... Ils peuvent juste se poser. Ensemble. Juste s'assoir. Juste profiter. Tant qu'ils le peuvent encore.

Trait d'humour. Juste passer à autre chose. "En plus, tout doit être froid maintenant."
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Message par Célène Fraser Mer 8 Jan - 14:16

Un intense soulagement lui parcourt l’échine. Elle peut enfin oser expirer l’air emprisonné dans ses poumons, relâcher son étreinte de la dernière chance. Il ne la force pas à trouver d’autres mots, à élaborer un argumentaire plus efficace. Non, il sait. Tout du moins comprend-il ce qu’elle essaie de lui dire, le cheminement qu’elle a fait, jusqu’où ses méninges en perpétuel mouvement sont allées afin d’en arriver à cet extrême.

Il accepte même. Parce qu’au fond, ne nous leurrons pas, il n’a pas vraiment le choix. Avec Célène, depuis toujours, c’est tout ou rien. Il dispose de ce qu’elle lui impose. Pour l’instant, il doit faire avec. Combien de temps y parviendra-t-il encore ? Avant que les conflits ne reviennent ? Que la petite étincelle mette le feu aux poudres ?

La jeune femme n’a aucune envie de se poser la question.

Alors elle se laisse aller contre lui. Il lui rend tout d’abord des gestes rudes, souffreteux. Elle ne lui en tient pas rigueur. Elle les apprécie même, étrangement. Réaliser qu’elle n’est pas la seule pour qui ce soit si difficile de renouer le contact. De parler. De dissimuler sa douleur.

Puis, leur embrassade se fait plus douce. Cette main dans ses cheveux. Les effluves caractéristiques de son parfum. Elle entoure la taille d’Aiden de ses bras. Contrairement à la veille, elle ne s’abandonne pas à son secours, elle le tient autant qu’il la soutient. Divorcés mais plus liés que jamais. Si seulement, alors que le moment va lui échapper dans quelques secondes, elle pouvait le lui dire …


"Je sais tout ça. Et moi aussi, je t'aime.


Elle relève le menton. Plante ses prunelles rougies par la fatigue dans les siennes, tout aussi exténuées. Enfin, une ébauche de sourire apparaît aux coins des lèvres de la Langue-de-Plomb. Ça non plus, il n’a pas oublié. Ou peut-être s’est-il souvenu, maintenant qu’ils ont baissé les armes. Un poids supplémentaire quitte ses épaules affaissées par ces dernières semaines de lutte.


"Viens. Je veux juste passer une bonne soirée avec toi.


Naturellement, elle acquiesce, son sourire se faisant plus franc. Que pourrait-elle demander de mieux ce soir ? Pas d’Organisation, aucune épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Loin le discours de Summers. Envolées les paroles acides, les réflexions à tour de bras. Juste eux, tous les deux, à l’abri des murs enchantés de l’appartement.

Sa mine se fait néanmoins contrite lorsqu’il l’entraine vers le dîner qu’il avait préparé à son attention et qu’ils n’ont pas eu l’occasion de toucher. Une bouffée de culpabilité l’assaille, bientôt refluée grâce à l’expression taquine d’Aiden. Il a bien droit de prendre sa petite vengeance, lui aussi. Pour autant, elle sent bien qu’il ne lui en veut pas vraiment. Il lui pardonne son manque de tact et de considération.


« Eh bien, il suffit de réchauffer tout ça. »
réplique-t-elle sur le même ton. « Et ensuite, je te propose de reprendre là où nous en étions restés ce matin. »


Leurs regards se croisent de nouveau. Célène hausse un sourcil des plus explicites afin d’appuyer le sérieux de sa suggestion. Sou couvert d’humour – parce que oui, elle sait très bien en faire preuve sous ses airs de reine des glaces -, elle sait très lui signifier ce dont elle a envie. Il se pourrait même qu’il ait été un excellent professeur dans ce domaine.

Sa baguette décrit un cercle vers la nourriture, un délicieux fumé commençant à se répandre dans le salon. L’un comme l’autre aurait sûrement volontiers commencé par le dessert mais l’estomac de la jeune femme s’est bruyamment rappelé à elle. Aucune importance. La lune s’en porte garante, ils ont tout leur temps.
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