Célène Fraser – F – 24 ans – Ordre du Phénix - Langue-de-Plomb

Calum a toujours été un père aimant et attentionné. A défaut de sévérité, il savait faire rire sa fille comme personne et inventait même des jeux pour Kieran et Célène quand il ne travaillait pas. Grand enfant, aubergiste sympathique ... Il est vraiment difficile de trouver des défauts à cet homme au grand coeur. Du moins, d'un point de vue extérieur. Après la disparition de Kieran, la vision que Célène avait de son père s'est ternie au fil des ans. Il n'a pas su trouver les mots ni les actes pour apaiser ses pleurs et le fait qu'il ait vite retrouvé une jovialité de façade a blessé l'enfant qu'elle était. Elle le lui a déjà reproché, malheureusement, l'Ecossais n'a pas su s'en défendre. Enfermée dans ses blessures qui n'ont jamais cicatrisé, la relation avec son père est une sorte de dialogue de sourd. Célène retourne rarement à Ullapool et, quand elle y est obligée, se contente d'ignorer son géniteur la plupart du temps, tandis que ce dernier tente maladroitement d'attirer son attention. Nul doute que cela ne pourra pas durer éternellement.

Célène considère son oncle comme un deuxième père. Ce marin aux idées pourtant très terre à terre lui a enseigné la rigueur. Car quand on quitte le port, plus question de se laisser distraire par ses sentiments ! Déjà peu loquace, il s'enfermait carrément dans un mutisme concentré quand il s'agissait de ramener la meilleure pêche, aboyant seulement des ordres de temps à autres. Bourru mais au fond aussi soucieux de ses proches que son frère Calum, il reçut la première estoc lorsque sa femme le quitta pour un français débarqué d'un ferry. Le seconde, ultime et terrible, lors de la disparition de son fils. Un an après la disparition de Kieran, il quitta Ullapool et personne ne le revit. Personne, sauf Célène, seule à savoir où il se trouve et à le voir régulièrement ...

Plus qu'un cousin, Kieran était pour Célène comme un frère. Avec à peine trois mois d'écart, les deux enfants ont grandi ensemble. Elle, petite fille plutôt timide et hésitante, lui, petite tornade qui essayait de l'entrainer dans ses frasques. Puis, vint ce jour terrible où Kieran disparut dans la foule. Célène avait six ans et n'en a jamais fait son deuil. Des années plus tard, alors que l'affaire avait été abandonnée depuis longtemps par la police moldue, elle a tenté de mener ses propres investigations. En vain. Elle ignore que son cousin est bel et bien en vie et est de retour en Angleterre sous une autre identité. Alors qu'elle commence enfin à se résigner, qui sait quelle sera sa réaction s'ils se retrouvent ... 

 Entre Aiden et Célène, on ne peut pas exactement parler de coup de foudre. Ils se sont connus dès leur première année mais ne se sont véritablement vus que lors de la cinquième quand ils se sont retrouvés en binôme pour un cours de potions. De questions en petites piques cinglantes, d'humour léger en discussions plus personnelles, au fil des jours qui se sont transformées en semaine, puis en mois et enfin en années, les deux jeunes gens ont vu leur relation grandir puis s'épanouir. Le Serpentard permit à l'Oiselle de s'ouvrir autant aux autres qu'à elle-même, si bien qu'elle n'hésita pas quand il la demanda en mariage. Ils avaient dix-huit ans et étaient à peine diplômés. Poussés par la Guerre, ridiculement aveuglés par l'optimisme de la jeunesse, cette décision leur parut la meilleure à prendre. Et alors que tout aurait dû continuer à bien se passer, ils comprirent ce qui signifiait vraiment être deux et vivre ensemble. Si Aiden était prêt à bien des concessions, l'individualisme de Célène, l'ardeur qu'elle mit dans ses études, puis dans son travail et dans son implication dans l'Ordre commença à faire germer les graines de la discorde. Les disputes suivies de longs silence se firent de plus en plus récurrents. Ils finirent par ne plus avoir rien à se dire, à ne plus que se croiser dans cet endroit qu'ils ne pouvaient même plus appeler " chez eux ". Seules des périodes d'accalmie où ils retrouvaient leur complicité leur permirent de tenir quatre ans. Le coup de grâce eut lieu le 14 avril 1978. Aiden voulait construire une famille, pas Célène. Il voulait se rapprocher des Lehnsman, revenir vers l'héritage familial, elle ne comprenait pas sa décision. Ce fut trop pour le jeune homme. Il quitta l'appartement et sa femme par la même occasion. Ils ne se sont pas revus depuis.

Si Célène croit en la cause qu'elle défend et ne peut qu'admirer le courage du Vieil Homme, c'est plus fort qu'elle, cela ne passe pas. Déjà quand elle était à Poudlard, le regard bleu perçant du Directeur avait le don de la mettre mal à l'aise. Sans compter les questions et autres phrases nébuleuses pourtant parfaitement ajustées dont il avait le secret ! Pourtant, alors que bien d'autres ont dû patienter pour accéder à l'Organisation, il n'a pas tergiversé longtemps sur le cas de la jeune fille. Après une longue conversation et une poignée d'heure, elle avait accès au QG. Malgré la confiance - relative - qu'il lui apporte depuis, ses sentiments à l'égard de Dumbledore n'ont pas changé et elle sent qu'il émet encore des réserves à son sujet. A tort ou à raison ?

Quand Célène a débarqué dans l'Unité d'Elite et découvert son binôme du Département des Accidents et Catastrophes Magiques, autant dire qu'elle n'a pas sauté de joie. La réputation de Nicholaus n'était plus à faire et leurs premières interventions ensemble n'ont pas été des plus évidentes. Et puis, la jeune femme s'est adaptée. A lui, à ses sautes d'humeur, à ses manies, à ses réflexions, à ses conseils. Aussi bon professionnel qu'on le disait mais aussi un être humain qui, bien qu'à part, recelait d'indéniables qualités. Elle s'est surprise à l'apprécier au-delà du travail, à l'y retrouver même parfois. Aussi, quand l'Oubliator fut remercié, le choc fut rude pour l'Oiselle. Après deux années de collaboration, elle ne pouvait que réaliser que plus qu'un partenaire, c'était un ami qu'elle perdait et ne put s'y résoudre. Connaissant son inaccessibilité, elle trouva un subterfuge aussi peu fin que possible : se rendre chez lui et l'y attendre, tout simplement. Bien qu'aveugle, il rata de peu la cible qu'elle représentait dans son salon et il lui fallut un certain temps pour s'adoucir et accepter sa présence. Le fléreur qu'elle lui avait apporté dut aider. Ses arguments et sa persévérance également. Voilà un an que cette scène a eu lieu et qu'on lui a attribué un nouveau binôme, mais la jeune femme ne reste jamais loin de son ancien mentor.

Avant qu'il soit présenté à l'Ordre du Phénix par Dumbledore, Célène ne connaissait même pas l'existence du jeune homme. Naturellement, elle connaissait la famille Black de réputation, mais jamais elle n'aurait pensé qu'un fruit pourri s'était dégagé de leur panier si pur. Cela aurait pu forcer le respect si le Vieil Homme n'avait pas décidé que c'était à Célène de s'occuper de guider Sirius dans ses premiers pas chez les Phénix. Irrévérencieux, une espèce de brute de décoffrage inconséquente ...  Elle a accepté pour sa cause mais autant dire que les deux petits mois qui viennent de s'écouler ne sont une partie de plaisir ni pour l'un, ni pour l'autre !

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Moira est, à l'image de son mari, la gentillesse incarnée. En plus d'être une cuisinière extraordinaire, en témoigneraient les clients de l'auberge qu'ils tiennent ensemble. Néanmoins, sous ses airs tranquilles se cache un caractère redoutable et entêté dont Célène a sûrement hérité, expliquant que contrairement à Calum, sa fille ne se soit jamais permise de l'affronter. Au fond, même si elle ne lui avouera jamais, Moira l'impressionne et elle préfère rester sur des non-dits plutôt que de s'étaler en reproche. Lesquels, Célène le sait, déboucheraient sur une terrible dispute. Leurs brèves conversations se limitent donc à des banalités, en attendant que la jeune femme se décide enfin à grandir ...

Mrs Bratshaw-Fowles faisait partie des recruteurs que Célène a rencontré en cinquième année. Il émanait de celle que, plus tard, elle sut être la Directrice du Département des Mystères, une aura charismatique et rigide que la jeune fille apprécia immédiatement. Il est d'autant plus flatteur pour Célène de se dire que cette femme l'a choisi pour faire partie de son Unité d'Elite car, en se retrouvant sous ses ordres quelques années plus tard, elle prit toute l'ampleur de la chance qu'elle avait d'être dirigée par une telle professionnelle. Au-delà du Secret, c'est bien cette femme, une sorte d'exemple, que Célène n'imagine pas trahir.

A l'image d'Aiden, Sorcha a refusé de suivre les traces antiques de la famille Lehnsman, mettant à profit ses connaissances pour venir en aide plutôt que pour détruire. C'est certainement pourquoi il s'agit du seul membre de sa belle-famille avec qui Célène s'entende bien. Leur première rencontre eut lieu dans la demeure familiale et la future Mrs Lehnsman sentit bien que quels que soient les efforts qu'elle pourrait fournir, elle ne serait jamais acceptée par ses beaux-parents. Contre toute attente, elle parvint à se lier avec sa belle-soeur et, au fur et à mesure des années, une relation amicale s'est nouée entre elles, rendant le rejet du reste des membres beaucoup moins difficile à supporter, autant pour Aiden que pour Célène.

Si Célène se mélangeait peu à ses pairs, Morrigan était encore plus renfermée qu'elle. Ce fut à peine si elle connut son existence jusqu'à ce jour où deux petits plaisantins se crurent malins en s'emparant d'un épouvantard chez un professeur. Malheureusement pour Morrigan, ce fut elle qui fit les frais de la créature. Néanmoins, son manque de chance fut comblé par l'apparition de Célène qui se trouvait dans les parages et qui parvint à renvoyer l'épouvantard dans le placard d'où il était sorti. Un moment qui suffit à la Préfète pour apercevoir la pire terreur de Morrigan. Plus tard, elle lui rendit visite à l'infirmerie pour s'assurer qu'elle se remettait et ravala les questions qui lui brûlaient la langue devant le faciès fermé de son interlocutrice. Dès lors, Célène garda inconsciemment un oeil sur la Rosier, du moins jusqu'à ce que cette dernière quitte Poudlard. Puis, elle l'oublia. Quand elles se recroisèrent au Ministère quelques années plus tard, Célène trainait de lourds bagages derrière elle et, si elle se souvenait de son ancienne comparse de maison et de ce qu'elle avait aperçu ce jour-là, elle préféra rester cordiale et expéditive, tout comme Morrigan. Chacune enfermée dans ses sombres secrets, elles n'ont ni l'une ni l'autre conscience qu'elles ont bien plus de points communs qu'elles le croient.  

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