Le Crépuscule des Sorciers
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Au détour d'un couloir... [Flashback]

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Message par Aiden D. Lehnsman Lun 13 Jan - 8:37

Un coup d’œil un rien nerveux à la montre qui orne son poignet. En réponse, un "Je t'ai déjà dit que c'était pas l'heure, gamin impatient !" Une grimace à l'objet qui se contente de continuer à tic-taquer avec une régularité qui en devient absolument horripilante. Et le-dit gamin impatient de s'essuyer discrètement des mains un peu trop moites sur sa robe de sorcier tout en tentant de conserver un air parfaitement naturel. Quoi de plus normal qu'un élève de cinquième année traînant dans les couloirs entre deux cours ? A moins de préparer un mauvais coup... Mais ce n'était pas du tout son genre, allons. Une dernière fois, Aiden se récapitule les différentes étapes de son plan, revoit mentalement la formule de son sortilège. Et une fois de plus, cette petite mise au point silencieuse amène un semblant de sérénité dans son esprit. Si avec ça, elle ne lui prête pas un peu plus d'attention !

Et tous ses efforts pour tenter de se calmer qui se révèlent soudain vains alors que le signal annonçant la fin des cours retentit dans l'école millénaire. Et son cœur qui s'emballe soudain ne doit son surplus d'activité qu'à ce bruit soudain, bien sûr ! Pas à la silhouette qu'il guette et espère bien apercevoir d'une minute à l'autre... Et s'il se tend en voyant arriver un petit groupe de Serdaigle de la même année que lui, ce n'est absolument pas parce qu'il a peur de ce qu'il pourrait se passer. Tout juste se sent-il impatient, comme le dirait sa montre ! Allons. Une dernière inspiration en se baissant alors qu'il fait mine de refaire ses lacets, attendant que le gros de la classe soit passé pour se mettre en action. L'avantage, dans le fait de vouloir à tout prix Célène Fraser, c'est qu'elle est elle-même assez étrange, même au milieu des héritiers de Rowena, pour être bien souvent seule, quelques pas derrières ses condisciples. Et ça arrangeait totalement ses affaires. "Fraser ! Attend, t'as fait tomber ça !" La main refermée sur ce qu'elle aurait soit-disant fait tomber, Aiden se redresse pour accourir à sa rencontre alors qu'une de leur camarade se retourne pour voir ce dont il s'agit. Et Aiden a le bon goût d'attendre que les gloussements cessent alors que les filles tournent au coin du couloir, les laissant seuls tous les deux. Lui, et Miss-mur-de-glace Fraser. Allez, Aiden, ce n'est pas une simple Serdaigle qui va te faire peur !

"Tiens, je crois que c'est à toi..." L'angoisse reléguée au fin fond de son esprit et ce sourire charmeur qui lui vient naturellement, celui qui ne cessera de s'améliorer avec les années pour devenir, à son sens et dans près de dix ans, absolument irrésistible. Et ce qu'il lui tend, avec cette fausse assurance tellement surjouée, c'est... Une rose. Une petite rose, aux pétales d'un rouge presque trop vif, dont on peut voir les gouttes de rosées perler le long des feuilles d'un vert surnaturel. Et, il fallait bien être honnête, il était assez fier de sa réussite. Et son sourire se fit d'autant plus aguicheur quand, alors qu'il lui a laissé quelques secondes pour admirer son travail - parce qu'elle ne peut que l'admirer, n'est-ce pas ? - Il murmure une formule avant de souffler sur sa main... Et de provoquer peut-être la pire catastrophe jamais provoquée par tous les charmeurs du monde.

Car au lieu de disparaître en quelques jolies bulles d'eau qui se seraient envolées vers la belle pour accompagner un parchemin sur lequel il a prit soin de tracer quelque demande de rendez-vous... C'est juste une masse informe de parchemin détrempé qui vient se coller aussitôt au visage de Célène dès qu'Aiden souffle sur sa si jolie rose. Et le temps qu'il réalise il est juste là, à la regarder les yeux ronds, sans tout d'abord comprendre ce qui vient de se passer, les bras ballants, la bouche légèrement entrouverte. Puis, alors que l'information semble enfin attendre son cerveau, il retrouve la capacité de mouvement en tentant de lui arracher la pâte informe qu'est devenu son parchemin. "Raaaah mais non mais c'était pas du tout censé faire ça ! Je l'ai répété des dizaines de fois ce truc, ça aurait dû marcher ! Désolé." Les excuses sont plus des marmonnements qu'autre chose alors que ses gestes deviennent brusques sous la frustration. C'était censé être parfait. Par-fait ! Et voilà qu'il passe pour un guignol agressif alors qu'il était, cette fois, presque sûr - ou tout du moins s'en était-il persuadé - d'obtenir un sourire, voir même un rendez-vous !
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Message par Célène Fraser Lun 13 Jan - 21:41

Célène attend patiemment la fin de son cours sur l’histoire de la magie. La plume file sur le rouleau de parchemin déjà noirci par toutes les notes qu’elle s’applique à prendre à chaque cours, pour chaque matière, chaque jour …


« Hey Célène ! Je peux te piquer ton … Euh … Encrier ? Le mien est vide. »


L’Ecossaise était si concentrée, tellement captivée par le monologue monotone du Professeur Binns, qu’elle a carrément sursauté aux murmures enjoués de la jolie rousse à ses côtés. Difficile de dire laquelle a été la plus déstabilisée des deux.


« Ou … Oui, bien sûr. » répond finalement la jeune fille en faisant glisser son bien vers sa comparse de maison. « Excuse-moi, j’étais ailleurs. »


La rousse lui renvoie un regard mutin, sa bouche formant un petit sourire assorti.


« Et ce ailleurs, il aurait pas un nom par hasard ? Commençant par ‘L’ ? »



Autant dire que les joues de l’Oiselle semblent vouloir s’empourprer jusqu’à la racine de ses cheveux trop longs. Elle parvient tout juste à endiguer sa gêne en une vague rougeur sur les pommettes. Malheureusement, ses lèvres, elles, ont du mal à suivre la même contenance. Preuve en est des balbutiements qu’elle sert à sa camarade.


« Qu … Quoi ?! Non ! De quoi tu parles ? Je faisais juste le parallèle entre la mise en place du secret magique et le cours de … Laisse tomber. »


Elle ne ment pas. Enfin, pas vraiment. Depuis que Slughorn lui a collé le fameux « ailleurs à la lettre L » en co-équipier un mois plus tôt, il arrive un peu trop fréquemment à son goût que ses pensées s’égarent vers une blague qu’il lui a faite, se remémorent la petite fossette au-dessus de … Stop ! C’est la fatigue. Les BUSE approchent et ses heures tardives à la faible lueur des chandelles de la salle commune se font sentir. Du surmenage, donc. Rien d’autre.

Pas le temps de l’expliquer à Deliah cependant. Laquelle allait pour balayer son argumentation bancale lorsque Binns leur indique la fin du cours. Célène retient un soupir de soulagement, laissant la rousse la précéder tandis qu’elle lui emboite le pas. Dans le couloir, la rousse joviale se mêle à deux autres Serdaigle et va bientôt pour adresser un signe à l’Ecossaise afin qu’elles les rejoignent quand une voix masculine retentit derrière elle.


"Fraser ! Attend, t'as fait tomber ça !"



Célène se fige. Elle n’a pas besoin de se retourner pour savoir à qui elle appartient. Et franchement, après le semblant de conversation qu’elle vient d’avoir avec Deliah, cet imbécile ne peut pas plus mal tomber.

Cette dernière l’a également reconnu Célène a le temps d’apercevoir son clin d’œil de connivence tout adolescent avant qu’elle ne s’éloigne en compagnie des deux autres demoiselles, gloussements à l’appui. Elle va plutôt avoir intérêt à se préparer psychologiquement à son retour dans la Tour des Aigles car quelque chose lui dit que si d’habitude, à part l’insouciante Deliah qui semble soucieuse de ses interactions sociales, les autres minettes ne s’intéressent pas vraiment à son cas, elles feront bien une exception pour lui tirer ce genre de vers du bec.

Mais pour le moment, elle a d’autres serpents à fouetter. Elle finit donc par se retourner, un sourcil interrogateur levé tandis qu’elle cherche ce qui a bien pu lui échapper en quelques pas. La réponse ne tarde pas à venir et la stupéfaction se lit sur ses traits quand elle découvre non pas un quelconque objet égaré mais le produit d’un enchantement des plus … Et bien, oui, absolument magnifique. Même pour elle. C’est dire.


« Hum ... Non, ça m’appartient pas … »


Ridicule. Proprement et irrémédiablement ridicule. D’ailleurs, elle aurait mieux fait de s’abstenir de l’ouvrir. Vraiment. C’est juste que … Qu’est-ce qu’il fabrique exactement ? Célène n’a jamais fait partie de ces belles plantes à qui les garçons offraient une gentille attention. Elle était plutôt de l’autre côté de la pelouse, à surprendre ces scènes et à les regarder avec indifférence avant de reporter sa précieuse attention sur un manuel de révision quelconque.

Cependant, elle n’a pas le loisir de s’interroger davantage sur ses intentions. Il murmure quelque chose, la baguette pointée sur la rose et la curiosité de l’adolescente est un peu trop vite assouvie à son goût.

Entendre par là que se recevoir une masse de feuilles humides et gluantes en pleine figure n’a absolument rien d’enchanteur.

Véritablement choquée, elle parvient péniblement à conserver son manuel contre sa poitrine pendant que sa main libre se porte à son visage maculé.  


« Qu’est-ce que … » bredouille-t-elle au moment où elle retrouve la vue, apercevant les morceaux pâteux tombés au sol. Juste avant qu’Aiden ne se rue sur elle. Cette fois, elle devient réellement rouge écrevisse. « Me touche pas ! Et va voir ailleurs avec tes fausses excuses ! »


Ses paumes ont repoussé le torse du garçon avec une certaine violence afin d’échapper à ses gestes qu’il voulait prévenants. Aussitôt, elle se rue dans le couloir, sentant des larmes de honte lui monter aux yeux. Elle est néanmoins obligée de s’arrêter pour ramasser le grimoire qui vient de lui échapper, constatant par la même qu’il l’a suivi.


« Laisse-moi tranquille ! Trouve quelqu’un d’autre pour faire tes farces à la con ! »


Et dire qu’il lui avait paru gentil, sous ses airs bravaches. Elle commençait même à apprécier son binôme de potion. Un peu trop, peut-être. En fait, elle est persuadée que, comme Dolohov, il a juste cru trouver sa parfaite petite victime pour combler les heures d’ennui. Autant dire qu’il est hors de question qu’elle se laisse faire une seconde fois !
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Message par Aiden D. Lehnsman Jeu 23 Jan - 21:34

Une blague, ça ? Peut-être qu'en d'autres circonstances, ça aurait pu en être une, bien qu'un peu puérile. Peut-être qu'il aurait même pu trouver ça drôle, même si le geste manquait terriblement de subtilité. Mais pas maintenant, pas dans ces circonstances. Pas après avoir passer autant d'heures à s'entraîner, à peaufiner chaque geste, chaque détail pour que tout soit absolument parfait. Et surtout pas quand, très loin de l'effet escompté, Célène se trouvait prête à lui arracher les yeux ! Enfin, ou juste à le traiter de tous les noms et à lui vouer une haine sans borne jusqu'à la fin de ses jouer, puisqu'elle lui tournait déjà le dos... Mais, que ce soit l'un ou l'autre, ce n'était clairement pas dans les plans d'Aiden. Et, foi de Lehnsman, il était hors de question que cela se termine ainsi ! Avant même de réfléchir plus longuement, ce qui, il est vrai, pouvait parfois être assimilé au comportement d'un de ces idiots de Gryffondor, Aiden se précipite en avant, attrapant le bras de Célène pour la retenir. "Attends ! Ça avait rien d'une blague, je te jure ! Ça devait pas du tout faire ça ! Je vais te montrer."

Mais brandir une baguette face à quelqu'un qui se pende déjà victime d'un mauvais sort n'est vraiment pas la meilleure idée que le Serpentard ait jamais eu. Le regard plus que furieux de Célène et son mouvement brusque pour se libérer, tous deux combinés à la nervosité du jeune sorcier en devenir ne font certainement pas bon ménage avec un enchantement délicat qu'il ne maîtrise visiblement pas si bien que ça. Et le résultat est, comme tout un chacun aurait pu le prévoir, totalement immédiat et absolument catastrophique. Au lieu de prendre momentanément l'apparence d'une magnifique rose fraîchement cueillie, dont le parfum délicat aurait pu ravie les plus fins des odorats, le parchemin se transforme en une masse informe, où se mêlent des restes de papiers détrempés au possible et des résidus de végétal, qui viennent aussitôt se répandre sur un Aiden ahuri. Qui oscille, sous le choc de cette douche glacée et si peu ragoûtante, entre la rage et l’hébétement pur et simple. Et il finit, au bout de quelques longues secondes de flottement qui lui paraissent sur le coup une éternité, par opter pour une troisième solution tout d'abord non prévue au programme : l'éclat de rire nerveux. De celui qui résonne entre les antiques pierres du château, pour se répandre en écho le long des couloirs de l'école. Nul doute qu'avec cette misérable robe tâchée de détritus, il doit avoir l'air encore plus misérable qu'elle ! Et c'est l'argument le plus convaincant qu'il pourrait désormais utiliser pour sa défense.

Et c'est ce qu'il fait, d'ailleurs, après les quelques nouvelles secondes nécessaires à la reprise de son souffle. "Tu vois, je pensais le maîtriser beaucoup mieux que ça, ce sort... Enfin, tu peux aller aller raconter partout que c'est toi qui m'a fait ça, en représailles de ma bêtise congénitale. Si y avait un Ordre de Merlin pour ça, je crois qu'il serait d'office pour moi..." La petite grimace de circonstance qui devrait la dérider, ne serait-ce qu'un peu - non sans avoir penser à vite vérifier qu'il n'y ai aucun témoin de la scène, discrètement. Quoi, n'est-il pas assez pitoyable, avec son air de chien mouillé, pour percer un rien la carapace de Fraser ? Oh, bien sûr, il ne vise pas le sourire, mais peut-être a-t-il un peu calmé la fureur de la Serdaigle. Pour dire vrai, en réalité, il n'ose pas vraiment vérifier...

Alors il enchaîne très vite. Parce qu'il sait que s'il perd la moindre seconde supplémentaire, il la perd aussi. Il a déjà réussit à attirer son attention, c'est pas si mal, non ? Bon, non. Vu la manière dont cela s'est déroulé, c'est même carrément nul. Mais au moins peut-il tenter d'en tirer profit. Ne serait-ce qu'un minimum. Se raccrocher à son balais en pleine chute libre. "J'pensais pas être si nul que ça, faut que je bosse un peu plus. Peut être avec un coup de main..." L'air faussement pensif, juste le temps de lui jeter un très bref regard, puis l'illumination/. "Tu pourrais m'aider, toi, t'es super forte pour ce genre de trucs, non ? Si t'es libre un jour..."

Il parle vite -trop vite - et d'une manière précipitée qui, si elle ne le fait pas bafouiller, rend le beau discours si loin de ce qu'il avait préparé d'avance absolument plat et creux. Et le sourire charmeur qu'il tente d'ajouter à sa petite tirade semble d'autant plus faux. Pourtant, ça aurait dû être simple : sous le charme de son sortilège, elle aurait hésité, pour la forme, puis finit par accéder à sa demande de se voir en dehors des cours, juste une fois, comme ça... Mais voilà, il avait foiré. Et au lieu du tombeur de ces dames ayant jeté son dévolu sur la jolie Serdaigle, il passait juste pour un gros nul qui avait besoin de leçons de rattrapages avec l'intello de la promo. Et au lieu du sourire tant désiré, il n'obtenait que sa rancœur ou, au mieux, son indifférence. Parce qu'il avait paniqué - la honte ! -, parce que le trac l'avait emporté et parce que devoir rattraper le coup à l'oral après s'être ridiculisé était beaucoup plus compliqué que de griffonner quelques mots soigneusement choisis à l'écrit. Il n'avait absolument rien d'attendrissant ; il était juste absolument pathétique. Aussi n'avait-il toujours pas regarder Célène directement. Parce qu'il savait que, de toute manière, sa réaction n'était pas du tout celle qu'il aurait dû obtenir aujourd'hui. Et que, vu l'échec cuisant, il n'avait plus aucune chance d'obtenir.
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Message par Célène Fraser Jeu 30 Jan - 22:40

Célène n’a qu’une envie : retourner dans son dortoir. Plus jamais elle n’adressera la parole à Aiden Lehnsman, ça, elle en est certaine ! Elle se moque d’ailleurs complètement d’être sous l’effet de la colère. Elle se dit seulement qu’en temps ordinaire, elle se maîtrise mieux que ça, même si elle n’a encore que seize ans, qu’elle n’est encore qu’une héritière Highlander mal dégrossie et que le Ministère et sa formation de brutes ne sont pas encore passés par là. Et c’est la faute du garçon, forcément. Alors elle lui lance un regard assassin tandis qu’elle calle le grimoire contre sa poitrine, indifférente à ses justifications verbales. Comme si elle avait besoin qu’il lui prouve quoi que ce soit, après ce qu’il venait de lui faire subir !

Elle s’apprête à se détourner sans un mot, juste portée par la nécessité d’être le plus loin possible de lui et de ses sortilèges, lorsqu’il réitère son coup. La rose éclate à nouveau. Sauf que, cette fois-ci, c’est sa figure et sa robe à lui qu’elle imprègne de papier mouillé et autres moisissures dégoutantes. La Serdaigle ouvre la bouche. La referme. Interloquée. Sans arriver à savoir ce qui est le pire : qu’il se foire deux fois de suite, qu’il n’ait pas hésité à ruiner sa tenue pour lui montrer qu’il était juste complètement nul en métamorphose ou qu’on puisse rire aussi fort sans avoir peur de se faire remarquer.

Théoriquement, rien de tout ceci ne devrait avoir d’effet sur elle et elle devrait sauter sur l’occasion pour le laisser en plan. Se draper dans sa dignité et l’abandonner, dégoulinant et ahanant en solitaire, sans sa compagnie, histoire qu’il passe pour un imbécile tout seul.

Théoriquement, donc.

Dans la pratique, elle est tellement stupéfaite par l’ensemble qu’elle ne bouge pas un muscle. Et même une fois le choc passé, alors qu’il a repris la parole, elle ose même ressentir une pointe d’amusement et réprime de très peu un sourire. Cet écart juste évité a le mérite de lui faire retrouver sensiblement ses esprits.

Puis totalement lorsqu’il révèle ses véritables intentions. Soit que cette mise en scène était en réalité destinée à la convaincre de … Devenir son professeur particulier.

Une grimace ourle ses lèvres pincées tandis qu’elle secoue la tête. Il ne lui vient pas à l’idée que sa maladresse puisse s’expliquer par un simple émoi adolescent, étant donné qu’elle n’en a jamais fait l’expérience auparavant. Non, selon Célène, il a simplement espéré l’amadouer pour s’assurer les faveurs de ses facultés scolaires. Et c’est bien ce qu’elle trouve le plus pathétique, dans cette histoire.


« Tu aurais pu simplement demander, au lieu de … Faire ça. » répond-elle finalement, sa voix trahissant la lassitude qui a remplacé sa hargne. « Recurvite. »


La baguette pointée vers elle, elle marmonne plus qu’elle ne prononce l’incantation. Néanmoins, elle se retrouve rapidement débarbouillée du plus gros de la mélasse, avant de porter le bout de bois en direction d’Aiden. Un sortilège de plus et il ne reste plus du désastre que la pâte éparpillée à leurs pieds.


« Je pense pas que ce soit une bonne idée, j’ai beaucoup de devoirs et … » Elle s’interrompt brusquement. « Pourquoi tu demandes pas à ta sœur ? Ou mieux, à une de tes copines de maison ? Il paraît que certaines sont très douées. Dans pleins de domaines. »


Il n’a pas rêvé, la Fraser vient bien de lui balancer une pique. Avec haussement de sourcil hautain à l’appui. Ce n’est pas parce qu’elle reste souvent à l’écart qu’elle n’est pas au courant de certaines rumeurs courant au Château. Grâce à Deliah et sa langue bien pendue, en particulier. D’habitude, elle n’écoute les potins que d’une oreille, mais concernant Aiden, étrangement, les informations ont eu tendance à s’imprimer dans son cerveau. Elle sait donc que le garçon a sa petite réputation auprès des jeunes filles de leur âge et au vu de ce qui vient de se passer, elle a bien le droit de se moquer un peu de lui, elle aussi.

Bien entendu, le fait que ses bras qui enserrent le livre tremblent légèrement n’a rien à voir avec une quelconque appréhension sur la réponse qu’il va trouver à ce trait d’humour déplacé ... Ce n’est pas comme si les pérégrinations du Serpentard lui importaient d’une quelconque manière ... Non, vraiment, elle s'en fiche ... N'est-ce pas ?
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Message par Aiden D. Lehnsman Mer 5 Mar - 22:33

C'est idiot comme une simple petite phrase peut faire renaître sur les lèvres d'un adolescent un sourire que beaucoup auraient qualifiés de niais. Dont même lui, sans doute, se serait moquer s'il l'avait vu apparaître sur le visage d'un de ses condisciples. Pourtant il suffit de quelques mots un peu las et de sortilèges parfaitement exécutés pour que le cuisant échec d'Aiden puisse soudain paraître pour une nouvelle chance de mener à bien son entreprise. Pas de la façon espérée au départ, peut-être, mais il n'est pas dit qu'il ne se soit pas ouvert là une autre route... Parce qu'elle ne refuse pas d'emblée, parce qu'elle ne le renvoie pas purement et simplement sur les roses comme il s'y était attendu depuis qu'il l'avait recouverte de cette substance immonde - comme elle avait bien faillit le faire, d'ailleurs. Mais elle ne clôt pas la discussion dans l'instant, maintenant qu'il a réussit à se montrer assez pitoyable pour attirer autre chose que sa fureur sur sa pauvre petite personne.

Bon. Ce n'est pas encore gagné, cependant. C'est une toute petite ouverture, une porte tout juste entrebâillée mais dans laquelle Aiden compte bien s'engouffrer si tôt qu'il en aura l'occasion. Parce qu'il est certain de trouver quelque chose de super derrière cette porte-là ! Et qu'il compte bien, à défaut d'avoir l'autorisation d'y entrer tout de suite, au moins y glisser un pied. L'empêcher de se renfermer totalement. Et empêcher Célène de se détourner simplement de lui sans plus un regard. Et, au final, c'est maintenant que tout se joue. "Oh, tu sais, ma soeur... Puis de toute façon, je préférais demander à la meilleure." Tout y est. Le petit dandinement d'un pied sur l'autre lorsqu'elle fait allusion aux autres filles. La petite gêne au coin de son sourire. Et, surtout, le pétillement amusé qui a fait son retour dans son regard depuis la petite pique de la Serdaigle. Parce qu'il n'a pas rêvé. Ça n'était pas un de ces énièmes reproches qu'elle s'entête à lui adresser lorsqu'il exécute mal une potion - faut dire aussi, mais qu'est-ce que ça peut être pénible parfois comme matière ! -, ça n'est pas une de ces remarques acerbes dont elle sait si bien affublé les autres. Non, ça n'est rien de tout cela. Et, même, s'il ne la connaissait pas, il pourrait croire qu'elle y a mit un peu d'humour. Pour tout dire, en fait, il veut y croire !

Et c'est sur le ton de l'humour un peu vaseux, du coup, qu'il enchaîne aussitôt. "C'est vrai qu'elles se battent toutes pour être recouvertes de... trucs bizarres en ma compagnie." On vous avait bien dit que c'était vaseux, hein. Mais quitte à assumer, autant le faire jusqu'au bout !

Le sac de nouveau négligemment posé sur l'épaule, il se passe une main dans les cheveux pour mettre quelques mèches rebelles en place. Et surtout pour se donner une contenance, pour agrémenter ce sourire qu'il voudrait de nouveau si charmeur - et il doit bien l'être, quelque part, y a qu'à demander aux filles de sa promo ! Enfin, aux autres filles, parce que pour le moment, Célène n'a pas encore succomber... - alors qu'il continue, comme si tout était, depuis le début de cette conversation surréaliste, absolument sous contrôle. "Je sais que t'es très occupée et que t'as plein de boulot... Mais, ce serait que quelques fois, comme ça." Une pause, et un instant, Aiden se mord la langue. Timide, peut-être, à se demander s'il aura réellement l'audace de dire ce qu'il s'apprête à dire. A peser le pour et le contre, savoir si l'amusement qu'il en retirera vaut bien le risque qu'il prend. Mais, après tout, ce n'est pas elle qui a la première suggéré qu'il s'intéresse à une autre ? Ce n'est sans doute pas comme ça qu'elle l'a sous-entendu Célène, mais c'est comme ça qu'il choisit de le comprendre. Et il compte bien lui faire comprendre qu'il est hors de question que ce soit une autre. C'est elle, et c'est tout. "Puis si t'as vraiment trop de boulot, tant pis. Je peux aussi juste te regarder travailler. Je suis sûr que ce sera.. très intéressant."

Il n'en dit pas plus, ne force sûrement pas sur le ton grivois ou le regard appuyé. Qu'elle le comprenne comme elle veut - et il est presque sûr que ce ne sera pas dans le pire sens du terme. De toute façon, ce n'est pas ce genre de pensées là qu'il a en tête. Pas maintenant en tout cas. Pas pour Célène. Arriver à l'approcher, comme aujourd'hui et même si cela a commencé de la pire des manières, est déjà un exploit. Arriver à obtenir d'elle un rendez-vous, même si ce n'est que pour le travail, serait mieux que ce qu'il imaginait il y a seulement deux minutes. Et obtenir un sourire... Juste un sourire. Merlin sait qu'il se battra des jours, des semaines, des années s'il le faut, mais fois de Lehsnman, il l'obtiendra !
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Message par Célène Fraser Jeu 6 Mar - 22:59

"Oh, tu sais, ma soeur... Puis de toute façon, je préférais demander à la meilleure."
 

Un premier sourcil qui se hausse.
 

« C’est vrai qu’elles se battent toutes pour être recouvertes de… trucs bizarres en ma compagnie. »
 

Le deuxième le rejoint aussitôt cette phrase prononcée.


« Dites-moi que je rêve … » supplie-t-elle intérieurement, plus déconfite que jamais. Soit la Serdaigle a l’esprit mal placé – envisageable, même si ce genre de pensées impures ne le traverse encore que rarement -, soit le garçon est encore plus maladroit qu’elle le croyait. Ou alors c’est une espèce de pervers.

Peu certaine de vouloir trouver la réponse à cette interrogation, elle préfère se contenter de l’écouter, la bouche toujours tordue d’un air sceptique.
Elle ne se doute pas que le pire est à venir.
 

"Je sais que t'es très occupée et que t'as plein de boulot... Mais, ce serait que quelques fois, comme ça."
 

« Quelques fois comme ça » pour quoi faire, au juste ? Avec ses propos tendancieux, il l’a perdu dans ses réflexions. Ah oui ! Il voudrait qu’elle lui donne des cours ! Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est du genre à s’accrocher. Bon, le moment est peut-être venu de la congédier et de …
 

"Puis si t'as vraiment trop de boulot, tant pis. Je peux aussi juste te regarder travailler. Je suis sûr que ce sera.. très intéressant."
 

… Autant dire que c’est le pompon sur le Choixpeau, là. Elle ouvre la bouche. La referme sans qu’un seul son ne parvienne à en sortir. Qu’est-ce que c’est que cette proposition, au juste ? Il doit s’agir d’une stratégie qui échappe à l’Oiselle. Peut-être espère-t-il l’avoir à l’usure. Peut-être s’imagine-t-il que s’il la retrouve suffisamment souvent durant ses temps de révision, à force de la dévisager avec son adorable petit sourire de travers, elle finira par accéder à sa requête.

Adorable ? Non mais franchement … Maintenant, elle en est sûre, elle commence à dérailler sévère. Ce qui lui échappe, par contre, c’est la raison qui le pousse à se montrer aussi insistant.

Une seconde plus tard, elle a saisi. Il espère qu’elle fera ses devoirs à sa place !
Car non, il est inenvisageable pour Célène, au vu de ce qu’elle est, de ce qu’elle représente au sein de cette école – comprendre par là, pas grand-chose au-delà de son insigne de Préfète -, en comparaison de son statut à lui, qu’il soit tout simplement en train de la draguer.
 

« Ecoute, Lehnsman … » commence-t-elle d’un ton impatient qui semble annoncer la couleur du reste de son discours. « … Je fais déjà de mon mieux pour rattraper tes conneries en potion, je peux pas en plus t’assister en-dehors des heures de cours. Et j’ai pas non plus envie que tu me colles à la bibliothèque, ça me fera pas changer d’avis. ‘Faut vraiment que j’y aille maintenant. On se voit vendredi matin. »
 

Sur ces mots, elle s’empresse de passer devant lui, dissimulant son trouble ainsi que la rougeur naissante de ses joues derrière un épais rideau de cheveux. Indifférente à la réaction d’Aiden, elle quitte le couloir et abandonne derrière elle cette rencontre pour le moins … Déstabilisante.
 

-¤-
 

Le weekend suivant, l’Ecosse se voit offrir une de ses trop rares journées ensoleillées. Alors qu’on est encore qu’au mois de février, il n’en a pas fallu davantage à la plupart des élèves pour braver le froid et sortir profiter des quelques rayons mis à leur disposition par la providence.

Naturellement, Célène n’en fait pas partie. Si elle a fui sa salle commune et son effervescence de rires et autres bavardages en tous genres, ce n’est certainement pas pour aller se peler le séant dans le parc. Sans compter le fait que la veille encore, elle était encore clouée au fond de son lit avec une belle fièvre. Un virus qui aura eu raison de ses journées de cours du vendredi, juste de quoi l’agacer d’avoir autant à rattraper mais assez pour l’arranger. La part humaine de sa personne, gauche et ridicule, fut ravie que ce coup du Destin lui ait permis esquiver son partenaire de potions après la scène de l’autre jour.

Aussi a-t-elle trouvé refuge dans une de ces parties  déserte du Château, installée dans un renfoncement de fenêtre, son manuel d’arithmancie bien calé sur ses genoux, particulièrement concentrée sur les nombres qui dansent devant ses yeux.

Déjà une heure de tranquillité totale. Et elle escomptait bien à ce que cela continue jusqu’à ce que son co-préfet ait fini sa ronde de l’après-midi et qu’elle se propose de prendre la relève.

Mais c’était sans compter sur un autre type d’intervention. Plus maléfique que divine, cette fois-ci.
 

« Le petit oiseau n’a pas envie de profiter du beau temps avec ses petits copains ? » raille une voix. « Pourquoi ça ne m’étonne pas ? »
 

La jeune fille se fige. Tout son corps n’est plus que muscles bandés et souffle court. Elle s’oblige à conserver une mine impassible alors qu’elle sent la haine monter du plus profond de ses entrailles, s’insinuer dans ses veines, remonter jusqu’à sa gorge soudain sèche.
 

« Dégage Dolohov. »
 

Sans appel. Sans un regard. Elle ne veut pas le voir. Il n’est pas là. Pour elle, il n’existe pas. Du moins le voudrait-elle. Malheureusement, il ne tarde pas à entrer dans son champ de vision, un rictus sciemment mauvais au coin des lèvres. Près. Beaucoup trop près. A tel point qu’elle peut sentir l’écœurante odeur de son eau de toilette. Elle force un soupir. S’oblige à lever le menton vers lui. Il sourit un peu plus, le bras nonchalamment appuyée sur la pierre tandis qu’il se penche sur elle.
 

« Une verve toujours aussi transcendante également. Je t’ai manqué ? »
 

Le bas de son visage et ses mains tremblent, elle le sait. Il en est toujours ainsi lorsqu’elle se retrouve dans ce genre de situation, avec lui. Quand il se comporte comme ça, avec elle. Pas devant les autres. Juste comme avec peut-être toutes ses autres victimes.

Il avance une main vers elle. Son livre s’écrase au sol tandis qu’elle saute sur ses jambes. Il en faut plus pour déstabiliser le Poufsouffle qui en profite pour s’approcher et la coincer entre le mur et lui. Sans la toucher. Il n’en a pas besoin. Elle est tétanisée.
 

« Allons, qu’arrive-t-il à la petite sang-de-bourbe ? » murmure-t-il, son souffle balayant son oreille. « De quoi a-t-elle peur ? »
 

Quand bien même en aurait-elle était capable, elle n’a pas le loisir de lui répondre. Ni lui de s’amuser davantage de ses tourments. D’autres pas résonnent dans les escaliers par lesquels il est apparu.

Lorsqu’au grand désespoir de l’Ecossaise, c’est Aiden qui fait son apparition sur la dernière marche, les traits d’Antonin ont radicalement changé d’expression. D’un contentement malsain, ils sont passés à une provocation libidineuse des plus classiques, à l’instar de n’importe quel garçon sur le point d’obtenir les faveurs promises.

Quelques secondes s’écoulent avant qu’il ne s’écarte de Célène pour adresser un petit signe de tête poli agrémenté d’un sourire de connivence au Serpentard.
 

« Lehnsman. » Puis, à sa comparse, une ombre menaçante seulement visible de cette dernière passant dans son regard : « On se retrouve plus tard. »
 

A peine Dolohov a-t-il pris congé que la demoiselle semble soudain se ranimer. D’un mouvement vif, elle se baisse pour ramasser l’ouvrage, esquivant délibérément le regard du nouvel arrivant, ainsi qu’elle l’a fait avec le préfet quelques instants plus tôt. Seules ses motivations diffèrent, même si son embarras risque d’être mal interprété.
 

« Tu … Tu cherches quelqu’un ? »
 

Parce que sauf si Rusard l’avait collé de corvée de récurage de toilettes abandonnées, elle ne voyait pas bien ce qu’il pouvait fabriquer dans les parages. Dommage qu’elle ait buté sur ses mots et qu’elle soit passé du blanc cadavre à l’écarlate. Pour la contenance, elle repassera.
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Message par Aiden D. Lehnsman Ven 25 Avr - 9:48

Il aurait peut-être dû la retenir ce jour là, quand elle lui avait tourné le dos. Il aurait peut-être eu l'air de lui courir après et, au vu du vent qu'elle venait de lui mettre, se ridiculiser encore un peu plus, même si ce n'était qu'à ses yeux. Ou peut-être avait-il bien fait de rester à sa place, la mine dépitée, les yeux fixés sur elle alors qu'elle s'éloignait dans les couloirs de l'antique école, sans un regard en arrière... Non. Définitivement non. C'était le genre de scène bien trop pathétique pour lui, même avec ces grands airs romantiques qu'il aimait à se donner auprès de la gente féminine - parce que hors de question de le faire auprès de ses camarades masculins, fallait pas exagérer non plus -. Mais voilà. Quand même. Il l'avait juste regardé partir sans rien faire et s'était pris le plus gros râteau de sa vie. Et voilà une semaine qu'il le ruminait dans son coin.

Et quand Aiden Lehnsman avait quelque chose à ruminer, cela finissait indubitablement par se ressentir. Sans jamais trahir la source de ses ennuies, il n'en restait pas moins que cela laissait quelques... traces, dans son entourage. La langue plus acérée que d'ordinaire, les blagues plus vaseuses encore, la concentration qui lui faisait clairement défaut en cours... Mais, habitué à quelques exubérance pas vraiment étrangère aux jeunes gens de son âge, pas un de ses camarades ne lui avait poser de questions. Et Aiden avait simplement continuer sa semaine en ruminant son problème principal et en le cachant derrière moult facéties sans qu'on ne vienne l'embêter à ce sujet.  

Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, cependant, il n'avait pas cherché à revoir Célène. Il avait bien tenté de préparer des dizaines de phrases différentes à lui sortir au moment de la croiser mais, au vu de la tournure catastrophique qu'avait pris sa dernière planification, il n'en avait finalement gardé aucune. Et avait juste senti monter l'appréhension au creux de son estomac alors que le vendredi devait inexorablement arriver. L'appréhension, et une certaine excitation, pour être totalement honnête... Sauf qu'elle n'était pas venue. Sauf que la trop sérieuse Célène Fraser n'avait rien trouver de mieux à faire que d'être absente, ce jour là, trop malade pour pointer le bout de son nez. Et le cours de potion n'avait jamais semblé aussi long à Aiden. Ni aussi difficile, d'ailleurs, à tel point qu'il avait finit avec deux heures de colles pour avoir fait exploser son chaudron, envoyant deux de ses camarades faire un tour à l'infirmerie pour se faire administrer une potion contre les brûlures. Et, depuis la veille, Aiden était d'une humeur massacrante. Un ruminant enragé. Si bien qu'il avait fini la soirée seule, dans son coin, après avoir éloigné soigneusement tout le monde de lui.

Et, en ce beau samedi ensoleillé, c'était un peu pareil. Non mais, pour qui elle se prenait, hein ? C'était une chose, d'accord, de refuser de l'aider et de l'envoyer valser comme un scroutt à Pétard. Ça faisait mal à l'égo, mais bon, à la limite, il voulait bien l'accepter. Peut être. Mais qu'elle se mette carrément à sécher les cours pour l'éviter ! Quoi, il la répugnait tellement que la miss je-sais-tout-je-suis-toujours-la-meilleure-et-je-ne-vous-parles-pas en venait carrément à ne pas venir en cours ? De toute façon, elle pouvait bien se permettre de manquer, elle, n'est-ce pas ? Elle pouvait bien se pointer au prochain cours la bouche en cœur et rattraper son retard facilement. Et, comme ça, elle se débrouillait pour bien lui faire comprendre qu'il n'avait aucune chance. C'était ça, l'idée, n'est-ce pas ? Et tout à ces sombres pensées, le Serpentard avançait à grands pas furieux dans les couloirs depuis longtemps désertés. Il n'avait pas vraiment de but et ne faisait même pas vraiment attention à la direction dans laquelle ses pas le menaient. Il avançait simplement, attendant que quelque chose vienne le distraire de toute cette histoire. N'importe quoi, un élève perdu à faire un peu tourner en bourrique, un tableau un peu trop bavard, ou même Peeves et ses coups tordus ! N'importe quoi, vraiment, qui vienne rompre la monotonie de son pas furieux sur les dalles de pierre poussiéreuses, sur les marches en colimaçon de cet immense escalier qui descend vers les sous-sol.

Enfin. Il aurait bien voulu une distraction, certes, mais éviter le couple d'amoureux enlacés à quelques pas sous lui. Il ne va pas non plus remonter pour leurs beaux yeux, hein ? Et puis il ne va faire que passer et... Et se bloque quand il a descendu assez pour les reconnaître. "Dolohov." Un signe de tête de salut. Mais il ne lui jette pas même un regard. Parce qu'il n'a d'yeux que pour sa compagne. Fraser... Qui l'eut cru, hein ? Que la petite sainte-nitouche aille fricoter avec des Sangs Purs peu fréquentables pendant ses heures libres ? Mais déjà, Dolohov est parti, laissant une Célène visiblement gênée avec un Lehnsman qui ne l'a pas quitté des yeux. Et Aiden est tenté d'en faire de même, juste passer son chemin. Ne même pas lui adresser un mot. Ca va, il a comprit le message... Pourtant, c'est elle qui lui parle la première. Et il ne peut se retenir de répondre immédiatement à ce qu'il prend pour une provocation."Pas toi, si ça peut te rassurer. Je sais bien que tu es trop occupée pour accorder un peu de temps à un imbécile comme moi." Il aurait bien voulu être un peu moins amer. Il aurait bien voulu que la rancoeur qui vient de s'incruster comme une épine dans sa poitrine ne s'entende pas dans ses paroles. Après tout, il s'en moque, n'est-ce pas ? Il y a d'autres filles à Poudlard. Il y a d'autres sorcières qui ne cherchent pas forcément la pureté du sang.

...

Mais il n'est pas sûr qu'il y en ait une seule autre avec un aussi joli sourire...
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Message par Célène Fraser Dim 27 Avr - 13:02

Respirer. Une. Deux fois. Combattre le feu qui monte jusqu’à ses joues. Oublier la honte, l’enfermer loin, au plus profond de son esprit. Tourner la clef dans la serrure. Compartimenter. Pour y revenir plus tard, peut-être. Le jour où elle s’en sentira capable.

Sauf que cela ne fonctionne pas ainsi. Elle n’est pas encore occlumens. Prédispositions psychiques ou non, pour l’heure, elle n’est encore qu’une ado apeurée et prise en flagrant délit de faiblesse. Et non pas sentimentale, ainsi qu’Aiden semble le croire, au vu de l’acidité soudaine de son discours.

Pour tout dire, l’Ecossaise ne s’y attendait pas.

Le Lehnsman auquel elle a eu affaire jusqu’ici était certes maladroit, mais toujours poli et pétri d’humour. Ce dernier semble l’avoir complètement déserté. Soit dit en passant, sa gentillesse coutumière paraît avoir subi le même sort.

Choquée, la demoiselle repousse une mèche rebelle tandis que ses prunelles se plantent dans celles du garçon. Ses paupières se plissent. Ses lèvres forment une moue indignée.

Il a mal choisi son jour pour étaler sa mauvaise humeur.


« Pardon ? »


Vraiment très mal choisi.

Les membres encore tremblants de sa rencontre avec le Poufsouffle sociopathe, elle franchit la distance qui les sépare en deux enjambées, pointant un doigt accusateur vers Aiden.


« C’est quoi ton problème, Lehnsman ? » interroge-t-elle, la voix trop calme pour être honnête. « En quoi elles te concernent mes ‘occupations’ ? De quel droit tu t’amènes avec ton petit air suffisant et faussement meurtri pour me juger ? »


Une colère sourde gronde en elle, naît de sa frustration alors qu’elle a été, une fois de plus, incapable de se défendre contre Dolohov. Alimentée par le venin que celui qu’elle prenait pour un type bien vient de lui envoyer à la figure.

Son doigt s’enfonce entre ses côtes, le repoussant vers les escaliers. Elle est plus petite que lui. Elle a moins de force, également. Deux détails qui lui échappent totalement, aveuglée qu’elle est par sa hargne soudaine.


« C’est parce que j’ai compris de suite que t’essayais juste de m’embobiner pour que je fasse tes devoirs à ta place que ça t’agace ? Désolée de pas être aussi crétine que les autres minettes avec qui tu fricotes dans les salles vides. »


Ses paumes fourmillent. Son poing la démange. Le sang moldu qui coule en elle lui demande de frapper, de lui en coller une afin de laver l’affront. Mais elle sait que cela ne se fait pas. Aussi ancrée que soit toujours son éducation que l’on pourrait qualifier d’un peu rustre, il n’en reste pas moins que les Fraser n’ont jamais toléré la violence. Et depuis cinq ans qu’elle évolue dans ce Château, elle est bien placé pour savoir que cette valeur est d’autant plus valable à Poudlard.

Aussi retire-t-elle subitement son doigt avant de reculer. Même si elle gère difficilement sa frustration, ainsi qu’en témoignent ses prunelles incandescentes, elle refuse de perdre le contrôle pour lui. A cause de ce crétin qui lui en rappelle d’ailleurs un autre.


« Navrée d’avoir déjà assez à faire avec un porc qui me tombe dessus dès qu’il s’emmerde ! »


Elle se fige. Non. Elle ne vient pas … De lâcher un truc pareil ? Elle a juste dû le penser très fort. Parce qu’elle n’en a jamais parlé à personne, que c’est son souci, ses histoires, son combat à sens unique. Nul ne doit le savoir. Surtout pas Lehnsman. Sa fierté ne le tolèrerait pas.

Malheureusement, elle réalise que pour une raison obscure, elle a échappé son petit secret. L’expression d’Aiden en est la preuve vivante.


« Oublie ça. »


Aussitôt, elle se détourne et s’empresse de ramasser ses affaires avant de filer en direction du couloir le plus proche. Au cas où le garçon en douterait encore, Célène reste une des meilleures adeptes de la fuite en avant. Plutôt ça que de devoir expliquer quoi que ce soit. Même s’il y a de fortes chances pour qu’elle en ait déjà trop dit.
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Message par Aiden D. Lehnsman Dim 11 Mai - 8:07

Ça, il ne s'y attendait pas vraiment. A vrai dire, il ne s'était pas attendu à grand chose lorsqu'il avait balancé sa... contrariété au visage de Célène. De là à dire qu'il n'avait pas réfléchit, il n'y avait qu'un pas, très aisément franchissable. Et, du coup, la riposte l'avait laissé sans voix. Ce devait être un spectacle fort incongru qu'ils offraient là. Lui, qui sans être non plus une brute épaisse, était tout de même un adolescent en pleine croissance, avec un physique entretenu par une suractivité parfois épuisante et une pratique soutenue du quidditch, qui reculait devant ce petit brin de femme hors d'elle. Et qui, non content de ne savoir lui tenir tête, se contentait d'une bouche légèrement entrouverte et d'un regard purement ébahi qui devait lui donner un certain air de ressemblance avec quelques animaux marins. "Non, non, mais c'est pas du tout ce que je..." Piètre tentative de défense à peine bredouillée. Piètre mensonge parce que si , c'est exactement ce qu'il voulait dire. Célène n'a peut-être toujours pas compris ses véritables motivations, mais elle a on ne peut mieux saisit son accès de jalousie.

Wait. What ? Jalousie ? Vous avez dit jalousie ? Non, allons, certainement pas. Tout juste un peu de contrariété de s'être vu ainsi repoussé alors qu'elle fricote à la moindre occasion avec ce prétentieux de Dolohov qui se croit toujours tellement meilleur que tout le monde. Contrariété parce qu'il la pensait justemet bien au delà de toutes ces minettes avec qui il a pu fricoter dans des salles vides, comme elle le dit si bien. Voilà, c'est ça. Il n'est pas jaloux, il est déçu. Et tellement occupé à se trouver des excuses capables de lui retirer un peu de sa culpabilité qu'il a bien faillit louper une information essentielle dans la diatribe de la Serdaigle. Une information qui selble-t-il lui a échappé. Ce qu'il ne capte que lorsque elle est déjà en train de faire demi-tour. Et s'il n'a pas écouté réellement tout ce qu'elle a dit, assomé par le trop plein d'accusations, il sait que là ce n'est pas normal. Et c'est deux fois plus vite que son esprit se met à tourner, cherhant dans ses souvenirs immédiats les mots prononcés qui ont pu provoquer ce brusque départ. "...Quoi ?" Souvenir immédiat. Compréhension. Réalisation. "Il a fait quoi ? Fraser... Célène, attend !"

Elle s'est déjà éloignée de plusieurs mètres le temps qu'Aiden ne se décide à bouger. Qu'à cela ne tienne. Elle a beau marcher vite, il lui suffit de quelques enjambées pour être à ses côtés. Pour la saisir par le bras, sans réfléchir plus en avant sur la possibilité plus que probable de se prendre une baffe en retour. Et même s'il y avait réfléchit, il y aurait eu de très fortes chances pour que cela ne l'arrête pas. "Il t'a fait quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu sais quoi, t'es pas obligé de me dire. Je vais aller lui faire ravaler ses dents à ce bâtard." Un peu de vulgarité, oui, qui ne lui ressemble pas, mais peu importe. Il l'a déjà relâché, prêt à faire demi-tour pour aller retrouver celui qui ose tourmenter la Serdaigle. Il en oublie que Dolohov est plus puissant que lui, plus bosseur aussi - mais après tout, lui-même ne connaît-il pas quelques sorts bien vicieux ? -. Il en oublie qu'il a lamentablement échoué à courtiser Célène et qu'elle n'est absolument pas, comme il le voudrait pourtant, sa petite amie. Il en oublie même que, à ses yeux, il n'est sans doute pas plus qu'un veracrasse dont on l'a forcé à s'occuper deux heures par semaines. Oui, Aiden a oublié tout cela. Et en cet instant n'a d'importance que le fait de faire amèrement regretter à Dolohov ses sales manières...
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Message par Célène Fraser Mar 10 Juin - 0:01

A croire que ça devenait une habitude. Fuir Lehnsman. Lui tourner le dos. Pourtant, elle n'avait rien à se reprocher ... N'est-ce pas ? Avec Dolohov, on finissait par croire le contraire. Par ne plus savoir à quoi s'en tenir, excepté au fait avéré qu'il vous avait saisi entre ses griffes de blaireau pas très net. Qu'on vienne lui dire, après, que la consanguinité des Sang-Purs n'était qu'une rumeur ! Enfin, dans la situation actuelle, la question n'était pas vraiment là. Non, le tout était qu'elle parvienne à disparaître rapidement, le plus vite possible que ses jambes pourraient la porter, avant qu'une toute petite information lâchée sans réfléchir ne devienne une montagne d'interrogations. Auxquelles elle ne pourrait pas répondre. Auxquelles elle ne voulait surtout pas avoir à répondre !

D'ailleurs, Célène crut un moment qu'elle y parviendrait sans peine, étant donné qu'aucune cavalcade derrière elle ne lui parvint. Avec un peu de chance, elle l'avait tellement embourbé avec ses reproches qu'il n'avait pas saisi cette partie de la discussion. Au fond, elle avait toujours l'espoir - ou, disons-le honnêtement, l'a priori - que son binôme de potions soit un peu lent à la détente. Le genre " belle-gueule-mais-pas-grand-chose-dans-le-citron " qui érigerait la barrière définitive entre les drôles de papillons qui se nichaient dans son ventre quand il était dans les parages et sa conscience. Et qui la sauverait de l'incommensurable bêtise commise un instant plus tôt.

Malheureusement, Merlin le Sympa n'était pas du tout dans le coin ce jour-là. Aussi sentit-elle une main se refermer sur son bras et elle pivota brusquement, prête à le rabrouer avec aussi peu d'égards. Sauf que cette fois-ci, le garçon la prit de vitesse et au vu de l'expression qu'il affichait, elle ne trouva pas la foi de l'interrompre. La colère qu'elle avait déjà lu auparavant sur ses traits s'était mue en une espèce de hargne. L'Ecossaise était à peu près certaine qu'elle ne lui était pas destinée. Hypothèse vite confirmée par ses paroles aussi menaçantes que prophétiques.

Toujours sans voix, elle le regarde s'éloigner de plusieurs pas, la lèvre inférieure affaissée. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il l'a mouché. Finalement, peut-être est-ce elle qui n'a pas inventé la poudre de cheminette ... Ou alors, elle n'arrive pas à réaliser ce qu'elle vient d'entendre. Il ne va tout de même pas ... ? Il n'a pas l'intention de ... ? Mais ... Pourquoi ?!


" Lehnsman ! " parvient-elle à articuler tandis qu'elle se remet lentement du choc. " Lehnsman ! Non ! "


Sa voix s'est soudain faite plus forte, résonnant vivement en écho contre les antiques pierres du Château. Elle secoue la tête, avant de s'élancer à sa poursuite. Sa réflexion intense a permis au jeune homme de s'éloigner encore davantage et elle doit courir pour le rattraper, laissant tout ce qu'elle tient entre ses bras se déverser sur le sol à mesure qu'elle se rapproche de lui. Arrivée à quelques pas, il ne lui reste plus que son épais manuel de cours.

Le grimoire échappe à sa poigne. S'écrase devant elle dans un bruit sourd.
Puis, c'est Célène qui, après avoir trébuché de manière très peu élégante, s'avachit sur Aiden. Littéralement.

Ainsi interpelé, il a eu le temps de se retourner et les voilà torse contre torse, presque nez à nez. D'ordinaire, cette promiscuité l'aurait fortement dérangé. Elle se serait empressée de se lever, aurait bafouillé des excuses, rouge de honte, avant de ramper vers la sortie la plus proche. Seulement, les circonstances n'ont absolument rien d'habituelles et le seul réflexe qui lui vient est d'utiliser ses mains afin de, non pas se dégager, mais se redresser en s'appuyant sur la poitrine de Lehnsman.


" T'y penses pas ! Tu fais pas ! Tu dis rien ! " lâche-t-elle, la respiration hachée sous son regard noir. " T'as compris ? Tu laisses ! C'est pas tes affaires ! "


Elle a la vague impression d'avoir régressé à l'âge approximatif de cinq ans, lorsqu'elle jouait à la bagarre avec son cousin et qu'il finissait toujours par la maîtriser tandis qu'elle appelait ses parents à la rescousse. Même le vocabulaire lui paraît le même. Pour ce qu'elle s'en préoccupe, en tout cas. Tout ce qui l'intéresse à ce moment précis est d'empêcher le Serpentard de poser ses mots en acte et donc, de sauver sa peau à elle. Quoi qu'en y réfléchissant un peu, il se pourrait que celle de son camarade lui importe un peu, également ...


" Hors de question que tu reviennes avec le nez en sang, en gerbant des limaces ou je sais pas quelle autre bouse ! C'est clair ? "


Oui, tout bien considéré, cela se pourrait même tout à fait.
Une autre affirmation dont elle aurait pu se passer. Si elle avait pris la peine de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Oups.
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Message par Aiden D. Lehnsman Mar 17 Juin - 21:35

Dire qu'Aiden ne s'était pas attendu à la réaction on ne peut plus inhabituelle de Célène aurait été un euphémisme. Bon, dire qu'il ne s'était pas attendu à grand chose étant donné qu'il n'avait absolument pas prit le temps de réfléchir était vrai aussi. Mais cela n'enlevait absolument rien à la surprise totale qu'il avait eu, de s'entendre appeler si frénétiquement - même si, tout à son envie d'en découdre, il n'avait réagit qu'au deux ou troisième appel - puis ensuite, et en fait surtout, de sentir soudain plus que de ne voir Célène s'écrouler contre lui. Littéralement. Et, bien sûr, il ne peut faire autre chose que la rattraper. Un réflexe pur dans un premier temps, alors qu'elle tente - et pour le moment, avec un succès certain - de le retenir. Et alors que ses bras se sont refermés autour de ce corps trop frêle, alors qu'il tente vainement de répondre à une question pourtant on ne peut plus simple : mais qu'est-ce qui est en train de se passer ?

Parce que les évènements viennent de s'enchaîner à une vitesse un peu trop rapide à son goût, parce qu'il était prêt il n'y a même pas trente seconde à aller faire ravaler ses dents à ce fils de Scrout de Dolohov, parce qu'il se retrouve maintenant à retenir une Célène visiblement très loin de son état normal alors qu'elle semblait prête l'instant d'avant à l'étriper sur place... Et parce que si la surprise, tout autant que la présence de la Serdaigle si proche de lui, le cloue actuellement sur place, il ne reste pas moins que la colère continue à alimenter largement les battements trop rapide de son coeur. Et qu'il sent cette fureur destructrice quasiment physiquement, couler dans ses veines, battre à ses tempes, alors que le bout de ses doigts ne cessent de le picoter. Ces mêmes doigts qui se crispent, se referment actuellement dans le dos de Célène, sur une baguette imaginaire encore sagement rangée dans la poche de sa robe de sorcier. Une baguette qui ne demande qu'à sortir, qu'à en découdre avec l'impudent ayant osé contrarié son propriétaire... Oui, mais voilà. Dans l'équation, il y a encore et toujours Célène. Célène qui est toujours là, dans ses bras. Célène qui est toujours là, tout contre lui. Célène qu'il n'a pas lâché et qui, toute tournée vers l'idée qu'elle est de l'arrêter, n'a visiblement pour le moment pas encore envisagé de remettre entre eux une distance convenable - en l'écrasant sans doute de tout son méprit... -. Non. Pour le moment, il y a juste ses bras qui entourent Célène, pas dans les conditions qu'il avait envisager depuis tant de temps, mais hey, c'est déjà ça... Il y a l'odeur des cheveux de Célène, qui viennent lui châtouiller les narines presque par hasard, alors qu'il oublie tout simplement de reculer son visage, mais parce qu'il la soutient, seulement, hein ? C'était seulement pour ne pas qu'elle tombe, et même maintenant, parce qu'on ne sait jamais.

Et parce qu'il y a cette note d'inquiétude dans la voix de l'aiglonne, une inquiétude qu'il a bien faillit laisser passer au départ dans le feu de l'action. Cette note d'inquiétude qu'il entend dans ses mots, dans ce refus absolu de le laisser aller se prendre sans doute la raclée du siècle dans une réaction tête brûlée digne du pire des Gryffondor - yerk. Mais c'était plus fort que lui, une bouffée de rage, de haine, même, contre celui qui avait osé... "Ok... Ok, t'en fais pas, ok ? Je vais pas aller le retrouver, je vais... On va aller s'assoir un peu, viens." Et Aiden de l'entraîner avec lui. Sans la lâcher, bien sûr. Il est loin de considérer Célène comme une petite chose fragile. Mais en cet instant, il a presque l'impression qu'elle a besoin de lui. Lui, pas lui, quoi, mais de ce soutient après une épreuve visiblement loin d'être agréable. Et puis si, en l'occurrence, c'est lui, et bien, autant considéré qu'il n'y a pas que du mauvais dans cette situation. Et c'est toujours un bras autour de ses épaules qu'il l'amène à s'assoir sur les marches du vieil escalier après avoir ramassé de sa main libre l'épais ouvrage qu'elle a laissé échappé en dernier.

"Tiens... Bouge pas, j'irai ramasser le reste tout à l'heure. J'ai pas spécialement envie de me retrouver le nez en sang, mais avoue que ça a son charme, quand même. Un trait d'humour pour tenter de détendre l'atmosphère. De la détendre, elle, un peu. De tenter peut-être aussi une petite allusion pas vraiment subtile, même s'il sait très bien que ce n'est pas le moment. Mais il ne peut s'empêcher de se demander. De quoi ont-ils l'air, tous les deux ? De l'un de ces nombreux duo d'adolescents dont le flirt précède de si peu le premier baiser... Et il ne peut s'empêcher de laisser un léger sourire venir fleurir sur ses lèvres alors qu'il la maintient toujours plus ou moins contre lui, alors qu'elle ne peut pas le voir. Nul doute que ce sourire serait sans doute très mal venu. Mais il ne peut s'en empêcher. Parce que même si la situation est détestable, et que la colère a pour le moment céder sa place à son envie de la réconforter, Célène est bel et bien, pour la première fois, dans ses bras.
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Message par Célène Fraser Sam 16 Aoû - 23:27

Célène est comme ... Sous le choc. Chose rare, s'il en est. En effet, l'oiselle sortait déjà rarement de ses gonds - enfin, disons, de moins en moins - mais en plus, lorsque cela lui arrivait, elle était plus plutôt du genre à se reprendre rapidement. Ne rien laisser paraître. Transformer ses faiblesses en forces. Et autres conneries qu'elle se martelait dans le crâne tels des mantras, persuadée que cela ferait d'elle une meilleure personne, une meilleure sorcière ... Intouchable. Implacable ? L'espoir fait vivre.

Mais voilà, à l'instant présent, elle a perdu de sa verve et de sa prestance. On dirait que son corps, déjà un brin maigrelet, s'est complètement ratatiné. Si bien qu'elle ne réalise pas que le Serpentard l'a entouré de ses bras. Non, tout ce qui lui parvient est sa voix aux accents rassurants, apaisants, par-dessus le tumulte de ses pensées. Les brimades de Dolohov ont profité de son accès de peur pour affluer en masse et se rappeler à son bon souvenir. Petits moments volés au détour d'un couloir, d'une salle vide, d'une serre inoccupée ... Des bribes d'angoisse pure qu'elle ne s'explique pas. Tout comme elle serait bien en peine de comprendre pourquoi, bon Dieu, elle n'agit pas en conséquence. Pourquoi, à la place, elle s'est déchaînée sur ce pauvre Lehnsman.

Alors elle se laisse entraîner vers les escaliers. Le contact de la pierre froide contre son séant l'éveille quelque peu, mais sans plus. Elle est trop occupée à se concentrer sur les paroles d'Aiden, lesquelles s'avèrent une arme plutôt efficace pour endiguer le flot de ses terribles réminiscences. Elle sent qu'il lui glisse quelque chose entre les mains et baisse le nez vers l'objet. Son grimoire. Il a pris la peine de le lui récupérer. Ses doigts se crispent sur le livre tandis qu'elle est incapable de tourner la tête vers le garçon. " Regarde toujours tes ennemis droit dans les yeux. " lui a un jour dit sa mère, alors qu'un restaurateur concurrent avait tenté de discréditer leur commerce devant tout le village et qu'il lui avait tenu tête, menton haut et fier. " Et les amis alors ? " avait-elle interrogé, un peu perplexe. " A eux, ne leur tourne jamais le dos. " avait-elle répondu avec un sourire un peu de guingois avant de lui proposer une part de tarte.

Et Aiden, dans quelle catégorie était-elle censée le ranger ? Slughorn les avait collé ensemble en cours de potions et quelques jours auparavant, il avait tenté de jouer de son charme pour obtenir des cours particuliers gracieux. Jusqu'ici, elle avait pensé qu'il était juste une espèce d'opportuniste. Un hypocrite. Mais que penser de son attitude de maintenant ? Il lui aurait été facile de la railler après ce qu'elle venait de révéler. Ou décamper, tout simplement. N'importe qui d'autre à sa place l'aurait sûrement fait. Tout comme il paraissait à la Fraser un peu facile de mettre son attitude chevaleresque sur le dos de l'un ou l'autre des traits de caractère suscités. Ce n'était pas ainsi qu'on le dépeignait à Poudlard. Et, quoi qu'elle ait essayé de s'en convaincre, ce n'était pas non plus ce qu'il lui avait inspiré. Il était peut-être temps de mettre tout ça au clair ...

Une esquisse de sourire apparait sur ses lèvres alors qu'il tente un trait d'esprit. La brume s'est dissipée de son esprit. Grâce à lui. Oui, ça vaut peut-être le coup d'essayer. Délaissant la contemplation du grimoire, elle repousse une mèche de cheveux lui tombant devant les yeux pour les braquer tout d'un coup dans ceux du Serpentard.


" Quand l'autre jour tu m'as demandé de l'aide pour les cours ... " Elle s'interrompt un bref instant. C'est qu'il lui faut en rassembler, des tripes, pour tenter le diable. " ... En vrai, tu voulais vraiment de l'aide ou c'est le seul moyen que t'as trouvé pour me demander de sortir avec toi ? "


Difficile de faire plus franc. Qui aurait cru qu'elle pouvait être aussi directe à ce sujet ? Pas elle, en tout cas. Aussitôt cette question posée, c'est comme tous ses sens étaient décuplés. La main qu'il a toujours de passée autour de ses épaules est comme une masse, totalement occultée jusqu'ici. Son coeur tambourine dans sa poitrine à un rythme effréné. Si les filles de sa maison n'avaient eu pour cesse de lui suggérer la seconde hypothèse ces derniers jours, ça ne lui serait même pas venu à l'esprit. Enfin, pas de façon aussi prégnante, en tout cas. Et elle en est persuadée, c'est totalement impossible. N'empêche qu'il faut qu'elle vérifie, sait-on jamais. Impact dans trois, deux ...
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Message par Aiden D. Lehnsman Sam 13 Sep - 12:44

Pourquoi, mais pourquoi avait-il fallut qu'il tombe sur la fille la plus directe de tout Poudlard ? Et surtout, pourquoi est-ce qu'il avait fallut qu'elle comprenne maintenant, moment le moins inopportun s'il en est ? Elle ne pouvait pas tenter de le voir la semaine dernière, par exemple, quand il y était réellement préparé ? Bon, d'accord, il s'était tellement ridiculisé que voir autre chose avait été assez difficile ; d'autant plus qu'il l'avait aspergé d'un produit on ne peut plus dégoûtant, rajoutant à leur humiliation à tous deux. Mais pourquoi est-ce qu'elle choisissait ce moment là, cet instant précis où il avait baissé sa garde pour tenter de la rassurer, pour revenir à l'attaque ? Et Aiden de sentir tout son corps se figer tout à coup. La main sur l'épaule de Célène s'est crispée, se resserrant, un peu telle une serre, sur la peau de la jeune Serdaigle. Et Aiden d'offrir en cet instant une expression somme toute assez comique, un mixe à mi-chemin entre l'ébahissement et le poisson hors de l'eau. Il aurait presque manquer le gémissement de désespoir. Dire qu'il ne s'y attendait pas aurait encore été un euphémisme. Dire que c'est comme un coup de glas chargé de le ramener à la réalité aurait sans doute été plus proche de ce qu'il vit en cet instant.

Pourtant... Pourtant, cela n'a rien d'une attaque. Il manque la morgue habituelle de Célène. Il manque la froideur presque méprisante qu'elle accorde en général aux pitreries qu'il enchaîne sans vergogne pour attirer son attention. Il manque les lèvres pincées, l'air un peu lointain que d'aucun considèrerait comme étant le signe profond de son indifférence agacée, d'une suffisance que lui est pourtant certain de trouver bien absente chez la jolie Célène. Il manque cette coquille derrière laquelle elle se cache sans cesse à ses yeux, alors qu'au coin de ses lèvres persiste l'ombre d'un sourire qu'il a réussit à lui arracher. Et c'est pour cela qu'Aiden ne la lâche pas. C'est pour cela que le bras qu'il a passé autour d'elle se détend un peu mais ne s'en va pas. La prudence, pourtant, devrait lui commander de se reculer. Sans geste brusque, comme pour ne pas effrayer un animal sauvage de peur qu'il ne vous saute à la gorge sans signe avant-coureur pour vous mettre sur vos gardes. La prudence voudrait qu'il nie, elle voudrait qu'il s'en sorte d'une pirouette peut être pas totalement gracieuse. La prudence voudrait qu'il change de sujet, surtout, qu'il revienne pourquoi pas sur celui qui semble prendre un certain plaisir à martyriser Célène. Il pourrait même recommencer à vouloir aller à sa rencontre et lui faire ravaler cette attitude déplacée, pourquoi pas ?

Mais personne n'aurait pu dire qu'Aiden Lehnsman était réellement prudent. Conservateur, oui, surtout en ce qui concernait sa pauvre petite personne, évitant autant qu'il le pouvait punitions et brimades. Mais prudent ? Non. Pas vraiment. Surtout pas avec une si jolie fille dans les bras. Et surtout pas quand il s'agissait de Célène Fraser.

"Bah, disons qu'il y avait... Un peu des deux ? Quoi, elle était pas jolie, ma rose ? Bon, un peu loupé, je te l'accorde..." Parce qu'Aiden est Aiden, il ne peut s'empêcher de tenter de tourner cela le plus vite possible à l'humour, aussi mauvais soit-il. Parce qu'Aiden est Aiden, il ne peut surtout pas s'empêcher de tenter d'enjoliver ses dires par un sourire charmeur, par une fausse note de décontraction qu'il est bien loin de ressentir. S'il a cru mourir de honte la semaine dernière, il n'est pas sûr d'être en meilleur condition aujourd'hui. Pas alors que son intestin vient de se tordre dans tous les sens, semblant trouver amusant de faire des nœuds dans son ventre. Pas quand son estomac tente visiblement de rejoindre la fête en remontant dans sa gorge.

Est-ce qu'elle peut simplement voir sa nervosité alors qu'il tente par tous les moyens de la camoufler ? Est-ce qu'elle peut seulement percevoir qu'il est actuellement sur le point de se liquéfier sur place ? Et Aiden de secouer la tête, après une inspiration un peu trop grande. Et de finalement la lâcher, pour mettre un genou à terre, juste devant elle. Il est ridicule et il le sait. Mais il s'en fiche. Parce qu'avec un peu de chance, et vu qu'il ne s'est pas immédiatement prit un coup dans le nez, il aura au moins l'avantage de la faire sourire. Et c'est toujours un pas de gagné dans le chemin tortueux qui peut mener, il en est certain, aux bonnes grâces de la belle. "Célène Fraser... Voulez-vous sortir avec moi ?" Il manque la rose, il manque le cadeau. Mais il ne manque pas le sourire sur ses lèvres, ni le ton un peu trop plein d'emphase. Et pourtant, il est bel et bien sérieux. On ne peut plus sérieux. Et s'apprête à se prendre le plus beau râteau de sa vie.
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