Le Crépuscule des Sorciers
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Strangers in the night

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Strangers in the night Empty Strangers in the night

Message par Basil Cavendish Jeu 19 Déc - 2:20


Basil avait toujours été le premier à admettre qu’il avait quelques idées assez étranges. Des idées de né-moldus comme disaient certains. Ou de Poufsouffle comme disaient d’autres. Mais parfois, il était étonné de constater que certains sorciers avaient des idées encore plus louches et plus inexplicables que les siennes. Sérieusement : qui donnait des rendez-vous à une heure pareille dans une ruelle aussi sombre ?! Il voulait bien que son informateur veuille à tout prix conserver son anonymat mais ce n’était pas la peine de se congeler les fesses pour ça ! D’ailleurs, si ça n’avait pas été pour l’affaire Cornelia Wood, il ne se serait jamais déplacé ! Mais les péripéties de la désormais célèbre membre du Magenmagot fascinait les sorciers anglais et sa conscience professionnelle l’empêchait de s’en aller. Si les confessions de ce Mr Smith étaient aussi importantes qu’il le prétendait, il en aurait pour son argent… ou plutôt pour son parchemin. Parce qu’honnêtement, les gallions, il s’en tapait la baguette par terre.
Tout ce qui l’intéressait c’était de satisfaire la curiosité des britanniques en manque de potins. Et la sienne bien entendu. Même si l’affaire Cornelia Wood n’était vraiment pas sa préférée. Les femmes qui trompaient leur mari se comptaient par dizaine au kilomètre carré (et vice versa) et si la dame en question n’avait pas été aussi importante, personne ne se serait intéressé à son histoire. Ce qui était triste quand on y pensait… pour les autres comme pour elle.
Plongé dans cette réflexion pseudo mélancolique, l’ancien Poufsouffle n’entendit pas arriver la personne derrière lui. Il fallut que le sorcier toussote et l’interpelle pour qu’il se retourne enfin.

« Monsieur Cavendish ? »

« En personne ! », claironna-t-il en lui offrant son plus beau sourire. « Et vous êtes Mr Smith je suppose ? »

« C’est ça. Je suis venu avec un ami, j’espère que ça ne pose pas de problème ? »

Ce ne fut qu’à cet instant que le reporter aperçut la seconde silhouette qui se tenait à l’écart. Etrange mais après tout, pourquoi pas ? Il le salua d’un signe de tête puis s’empressa de rassurer son contact :

« Bien sûr que non ! Si ça peut vous aider à vous sentir plus à l’aise. Par contre, vous tenez vraiment à rester là ? Je connais un coin très sympa où on pourra discuter librement à l’abri des regards et des oreilles indiscrets. Ce sera plus chaleureux et vous pourrez tout me révéler sans cr… »

« Tout vous révéler ? », s’étonna l’autre. Ce qui poussa Basil à se demander sur quel énergumène il était encore tombé. Celui-là avait l’air assez long à la détente.

« Oui, sur les déplacements de Cornelia Wood. Vous vous souvenez ? Vous avez dis que… »

« Attendez, je crois qu’on s’est mal compris. Je ne suis pas là pour vous donner des informations mais pour vous en soutirer. »

…. Heiiiin ?! Qu’est ce que c’était que cette blague ? C’était complètement insensé. Et puis d’abord il avait été très clair dans son message ! … non ? Interloqué, Basil demeura silencieux plusieurs secondes avant de retrouver l’usage de la parole.

« …. pardon ? Je comprends pas. Tout ce que je sais sur Cornelia a été retranscrit dans mes articles et si vous voulez savoir quoique ce soit à son sujet, il suffit de les lire. »

« Sauf que je ne m’intéresse pas au contenu de vos articles. Seulement au processus de fabrication. Voyez-vous, il se trouve que Cornelia est ma petite sœur. »

De… quoi ?! Cornelia ne s’était pourtant jamais appelé Smith, ni avant ni après son mariage !

« Mais… votre nom ? »

« Un pseudonyme. Vous conviendrez que c’est beaucoup plus pratique comme ça. »

Oh le con. Mr Smith… lui donnant rendez-vous à 23h dans une ruelle isolée de Londres. Oh le con ! Stupéfait par sa bêtise, Basil fut incapable de trouver quoique ce soit à répondre.

« Je vois que vous êtes d’accord donc je reprends. Je vous ai pas donné rendez-vous pour que vous exposiez une nouvelle fois la vie privée de ma sœur dans votre torchon et la fassiez passer pour une catin des rues. »

« J’ai jamais fais ça ! », se défendit le journaliste d’une voix teintée de peur.  «  Je… j’ai peut être révélé quelques pans de sa vie intime dans mes articles, c’est vrai, mais je voulais pas du tout la faire passer pour une… ce que vous dites. »

« Nous nous interrogeons d’ores et déjà sur l’identité de son prochain amant. », cita calmement le sorcier. « C’est bien ce que vous avez écris, non ? »

… oups ? Que répondre à ça honnêtement ? Nier était clairement inutile.

« Et je suis censé croire que vous n’aviez pas la moindre idée de ce que vous faisiez ? »

« C’est mon boulot ! Je sais que c’est pas toujours très moral, Iwan arrête pas de me le répéter et il a raison ; mais votre sœur a trompé son mari plusieurs fois ! Toute la profession était au courant et on se battait depuis des mois pour obtenir des preuves et publier ce scoop ! Je me serais fais massacré par mon rédacteur en chef si j’avais raté ça, vous comprenez ? »

« Comme c’est émouvant. Dommage que je n’en ai absolument rien à foutre. Godric ? »

D’un geste de la main, il fit signe à son acolyte d’approcher. Là ça sentait mauvais. Très mauvais. Il porta la main à la ceinture pour mettre en application les cours de Greystock mais son adversaire fut beaucoup plus rapide. D’un expalliarmus, il le priva de son arme et le plongea dans la panique la plus totale.

« ATTENDEZ ! Attendez, je peux encore arranger ça ! Je peux écrire un article pour dire que je me suis trompé et lui refaire une réputation irréprochable ! »

« Et est-ce que vous pourrez aussi convaincre les autres torchons qui ont cité votre article de faire de même ? Est-ce que vous pourrez effacer la mémoire des milliers de personnes qui ont lu vos saloperies et crachent maintenant sur le nom de ma sœur auprès de toutes leur connaissances ? … C’est bien ce que je pensais. », soupira-t-il en réponse au silence terrorisé de sa victime. « Je vais donc être obligé de vous faire passer l’envie d’écrire Mr Cavendish. Après ça, vous me révélerez comment et par qui vous avez obtenu toutes ces preuves. »

Pitié, pas ça. Il n’avait rien fait pour mériter cette merde. Rien de plus que son travail. La seule chose dans laquelle il était bon. Et même s’il avait effectivement dégonflé quelques réputations, détruit quelques carrières, il ne l’avait jamais fait consciemment. Pas avec l’intention de faire du mal.  Et il s’était toujours excusé auprès des personnes qu’il avait vraiment blessé. Sauf là. Parce qu’on ne le lui avait pas laissé le temps. Parce qu’il n’avait pas fait attention. Parce que le destin avait décidé qu’il devait se faire massacrer dans cette petite ruelle sombre pour rembourser sa dette.
Si encore il avait eu sa baguette à la main, il aurait peut être tenté quelque chose. Mais là, sans arme, seul contre deux sorciers, pétrifié par la peur et l’idée qu’il ne pourrait de toute façon pas échapper à ce qu’on lui réservait, il ne se sentait pas le courage de faire quoique ce soit. De toute façon, ce n’était pas comme s’il aurait pu empêcher le fameux Godric de lui emprisonner la main. Ou le frère de Cornelia de se pencher vers lui pour poursuivre ses menaces d’une voix grave :

« Basil, c’est ça ? Tu veux qu’il commence par la droite ou par la gauche ? Laquelle t’as servis à écrire ce paquet de conneries ? »

La gauche, pensa malgré lui l’ancien Poufsouffle. Mais si un miracle pouvait soudainement se produire et qu’il pouvait conserver les deux, il ne dirait pas non. Bien au contraire ! Peut être qu’il était temps de croire en Dieu et de prier ?
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Jeu 9 Jan - 22:59




Nicholaus - Basil


Strangers in the night

Décembre 1978

Ruelle des Potiers - Londres

La représentation du petit groupe de musique auquel appartenait Curtis était loin d'être finie lorsque Nicholaus quitta le bar, appréciant la caresse fraîche de cette nuit de Décembre, soupirant sous le calme qui l'entourait agréablement. Un manteau de silence aussi implacable que nécessaire.

Le Bishop avait insisté, lui arrachant la promesse de se joindre à eux pour ce pseudo café-concert auquel il tenait tant, prétextant qu'il avait besoin de le savoir non loin pour réussir ses nouveaux titres avec brio, besoin de son oreille musicale pour lui faire un retour parfait. Et tant d'autres excuses plus ou moins proches du chantage afin de pousser le Crépusculaire à quitter enfin sa bulle domiciliaire et rejoindre un peu le monde réel.

Si cela n'avait pas été Curtis, l'intention aurait put être bonne. Mais le Rosenhirsh n'était malgré tout plus assez naïf pour ne pas savoir que seul l’égoïsme poussait vraiment le chanteur à avoir envie de le voir et l'avoir à ses côtés, pas vraiment son propre bien-être évidemment. Mais cela n'empechait pas le blond d'apprécier et se laisser faire malgré tout, comme toujours.

Depuis les évènements de Sainte-Mangouste, ceux qui en avaient suivit surtout, Nicholaus s'était forcé à mettre parfois le pied dehors afin de simuler une vie normale, mais cela n'avait jamais dépassé le strict minimum et à chaque fois cela lui avait coûté beaucoup. Mais il ne pouvait se permettre d'atirer les regards, pas plus qu'habituellement. Le reste du temps, il n'avait fait que se calfeutrer au maximum chez lui, essayer plus encore d'oublier le reste du monde. Sans succès. Même les non-morts lui reprochait son aveux au Maître, certaines semblant le vivre comme une véritable trahison, une de plus.

Mais il était difficile de savoir ce qui était finalement le pire.

Son petit séjour volontaire au QG mangemort, annonçant avec une froideur calculée son statut de Crépusculaire au Seigneur des Ténèbres, n'avait guère été de tout repos et il n'était pas rare que les sifflements de Voldemort résonnent encore à ses oreilles, en phase d'éveil ou dans d'implacables cauchemars, rappelant à leur tour les fantômes douloureux des attentions dont le sorcier avait été la cible alors que Lord Voldemort voulait savoir. Apprendre. Arracher. Tout.

Mais tout cela était presque loin, présent et ailleurs. Tout et rien. Juste une pierre de plus à l'édifice du Destin.

Tout comme Curtis.

Et quoi qu'il en soit, Nicholaus avait cédé, promis. Il était venu. Se gardant de se mêler au reste des invités, se bardant de sortilèges limitatifs sonores et de proximité. Appréciant comme toujours la musique et les mises en scène de son ami, bien plus que l'atmosphère et ses effluves.
Et si ces deux premiers points avaient permis au Poufsouffle de tolérer la représentation -et surtout la populace, le lieu, les bruits- un certain temps, ces derniers paramètres avaient finis par prendre le dessus. Commençant à grignoter son esprit et protections.

Il avait préféré mettre fin à tout ceci avant de se sentir vraiment mal. Sa gorge était déja trop serrée, ses mains commençaient à trembler et il lui semblait sentir s'approcher des murmures dans la foule de plus en plus dense. Un sortilège de vision par-ici...Cet homme tournait étrangement la tête pile à ce moment là. Sans parler de ce bout de conversation dont il aurait juré être la cible, dont certaines paroles lui faisaient écho.

Quitter les lieux devenait vital.

Profitant d'une brève pause entre deux morceaux, Nicholaus s'était éclipsé, silencieux, non sans prévenir rapidement Curtis de son départ. Que le brun essaye brièvement de le retenir n'avait pas fonctionné cette fois-ci, pas plus que son regard vaguement agacé et renfrogné.

Se renfonçant davantage dans la capuche sombre qui le protégeait du regard des autres, Nicholaus s'enfonça dans l'obscurité de Londres, silhouette esseulée au souffle blancheâtre, s'efforçant de s'éloigner rapidement sans pour autant marcher d'un pas trop rapide. Ce serait bien trop remarquable...

Un ou deux sortilèges lancés en arrière, afin de s'assurer de toute absence de poursuite avant qu'il ne se permette un pas plus naturel - bien que toujours vigoureux- évitant les éclats de rire au loin, arpentant quelques ruelles que seule l'heure tardive lui indiquait comme sombre.

Son esprit parvenait doucement à se calmer, à s'éloigner de tous ces doutes qui l'affolaient trop rapidement. Le froid de l'hiver semblait une couverture sécurisante. Il prit même plaisir à humer l'atmosphère paisible de la nuit. Le calme, le silence, la solitude. Que n'aurait-il aimé trouver cela à chaque fois qu'il sortait?

S'immobilisant, le Sorcier leva doucement la tête vers le ciel, imaginant la lueur pâle de la Lune l'éclabousser. Parfois, cela lui manquait. De pouvoir ne serait-ce que revoir les nuances de gris du monde.

Soupirant, reléguant cette pensée inutile au loin, il remonta sa capuche lorsque des éclats de voix lui parvinrent, non loin.

Un sursaut. Intérieur. Comment n'avait-il pas pu remarquer leur présence plus tôt? S'étaient-ils faits discrèts? Pour le surprendre lui?

Lèvre pincées, baguette en main et prête à l'action, Nicholaus observa, écouta, analysa.

La deuxième rue sur la droite. Celle des Potiers. Trois hommes. Visiblement un duo et le troisième. Pas une rencontre en toute amitié.

Londres regorgeait des ses coupes-jarrets contemporains et les ombres tardives les élevaient comme dans n'importe quelle autre ville.

Mais c'était aux Brigadiers de s'en occuper, non à lui. Surtout pas à lui.

Et le Destin était là pour apposer sa main sur chacun à sa façon. Pas son rôle.

Ce n'était peut-être qu'une petite jouxte d'ivrognes, une bousculade sans importance. Et même si c'était davantage, en quoi cela le regarderait-il? Il n'essayait pas de se fondre dans la neutralité pour jouer le Gryffondor ensuite.

Pourtant, malgré tout, le Crépusculaire se rapprocha de quelques pas, silencieusement. Avant de trouver un angle efficace et de jeter un sortilège d'ouïe.

Écouter pour mieux se décider en toute connaissance de cause. Il fallait toujours obtenir tous les éléments d'un tout avant de vouloir en faire quoi que soit, surtout si ce n'était rien.

C'est ainsi qu'il put comprendre un nom. Cavendish. Basil. Nicholaus fronça les sourcils, parvenant avec un léger effort à faire ressortir la personne associée de la brume de son esprit. Le petit journaliste à la langue pendue, la connaissance de Curtis.

Qu'il entendit nettement la 1er voix faire acte de menace, juste avant qu'un cri douloureux -rapidement étouffé d'un sortilège apparemment- ne déchire brièvement la nuit.

Lèvres pincées, Nicholaus avait tout aussi rapidement changé de place afin de se rapprocher. Impossible de savoir si Cavendish avait été victime d'un autre maléfice, et il n'avait pas le temps de s'y pencher maintenant.

L'instant d'après, son propre sort fusait, gerbe colorée aux tons argentés, pour venir percuter de plein fouet le bourreau en pleine action.

Qui se retrouva aussitôt réduit au silence et à l'immobilisme.

"Que.."

La silhouette sombre au bout de la ruelle lui arracha un hoquet d'horreur, faisant dévier par là même son propre sort.
Ce qui fut suffisant à Nicholaus pour garder sa position verrouillée et le mettre à son tour hors d'état de nuire.

Mais si tout à chacun se serait empressé d'aller voir l'état du journaliste, ce ne fut pas le cas du Rosenhirsh. Qui préféra de prime abord s'encourir de la présence éventuelle d'autres "gènes" - non sans ravoir donné sa langue à Cavendish.

"Bien. Votre malchance côtoie donc votre propre propension à la chance."

Parcourant enfin la distance entre lui et le trio, le Poufsouffle prit tout de même le temps de lancer un ou deux sorts de protection autour d'eux. Mieux valait être prudent, la malchance avait tendance à se la jouer cumularde parfois. Fourbe plus encore. Et cela l'agaçait déja assez d'être présent là où il n'avait à l'être... D'ailleurs, si aider le sorcier était une chose, laisser la preuve de son intervention en était une autre qu'il refusait.

Un instant, il hésita. Entre les deux sorciers stupéfixés et Basil. Sa paranoïa et instinct de survie lui indiquant clairement de s'occuper d'abord de ces détails, ensuite de la santé de l'autre. Mais un vague son de son homologue eu raison de son hésitation.

" Allez-vous ... bien? "

S'enquerra t-il d'un ton pourtant plutôt froid et bien trop neutre pour une situation du genre.

Il était aussi à noter, que malgré son acte chevaleresque, rien ne l'assurait réellement de la bonne foi de son condisciple poufsouffle. Il lui semblait la victime, il était blessé... Mais en cet instant les deux autres l'étaient aussi, de par la main même du Rosenhirsh, eux aussi pouvaient passer pour les victimes d'un oeil extérieur. Cavendish l'était-il réellement?

La posture du blond, son ton, son comportement ou encore même sa baguette qu'il ne tenait pas que pour ses sortilèges d'analyse témoignaient amplement du doute et de la méfiance qui le rongeaient face au journaliste.

Les deux autres sorciers étaient mis hors service, mais lui? S'il l'avait su, s'il l'avait vue, il aurait surement récupéré lui-même la baguette du journaliste jusqu'à pouvoir y voir plus clair.

" Porter plainte est un acte qui vous sera évidemment requis lors du prochain levé de soleil."

Evidemment, il attendait la réaction du brun avec grande attention, cela l'informerait autant que toutes ses paroles...
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Message par Basil Cavendish Ven 7 Fév - 23:41

« Pas la droite ! Pas la droite ! »

Son cerveau lui expliqua trop tard qu'encore une fois, il aurait mieux fait de se la fermer. Quoique ça n’aurait pas changé grand-chose au final ; qu'il l'ait supplié ou non de l'épargner, son tortionnaire aurait quand même finit par lui briser les os des deux mains. Alors qu'il commence par la droite ou par la gauche, cela revenait au même.... non ? C'est en tout cas ce dont Basil essayait de se convaincre. Coincé pour coincé, autant se faire à l’idée qu’il allait y passer et supporter l’épreuve en priant pour qu’elle se termine le plus vite possible. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Ce qu’il voulait faire… c’est qu’il aurait fait s’il en avait eu le courage. Mais la peur écrasant la moindre miette de raison ou de bravoure – si tant était qu’il en ait jamais eu – il ne parvint qu’à trembler de plus belle en larmoyant. Et à espérer que les miracles de la médecine magique lui rendraient deux bras parfaitement intacts…. si il n’y avait cette fois-ci aucun terroriste à Sainte Mangouste et qu’il parvenait en un seul morceau à l’hôpital. Non ! Non, non, non. Il ne fallait pas qu'il pense à ça. Il devait positiver ! Il allait s'en sortir, il allait transplaner et il n'y aurait personne d’autres que des guérisseurs et d’innocents pati….

« AAAAAAAAH !! »

Pendant onze merveilleuses secondes, Basil avait presque réussit à oublier où et avec qui il se trouvait. Son esprit n’était certainement pas le plus enviable de la création mais il avait l’avantage d’offrir des échappatoires de luxe. Il lui suffisait de penser à une personne, un objet ou même un simple mot pour s’aventurer dans un étrange et vaste monde dont lui seul pouvait décider de sortir… en temps normal. Quand on n’essayait pas de lui broyer les phalanges de chaque doigt. La douleur n’appréciant visiblement pas qu’il essaie de se soustraire à son pouvoir, elle le ramena brutalement sur terre pour obtenir son dû : une longue plainte déchirante. Enfin longue…. elle l’aurait probablement été sans le sortilège de mutisme que lui lança aussitôt le leader de ses deux adversaires.

« Allons ! Pas besoin d’être si bruyant ! Tu peux continuer God...  »

Godric ? Ah…. Bah y a plus Godric. L’heureux frangin de Cornelia Wood posa un regard intrigué sur le journaliste terrorisé qui fixait lui-même le corps pétrifié à ses pieds. Pieds qu’il tapait violemment contre le sol quelques secondes plus tôt à peine dans le vain espoir de supporter la douleur ou de disparaître sous terre, lui-même ne savait pas trop. A présent immobile comme une statue de glace, c’est à peine s’il osait chercher des yeux la source de cette nouvelle menace. Il avait bien trop peur de ce qu’il risquait de découvrir. Un tueur en série ? Un mangemort psychopathe ? Voldemort en personne ? Qui savait ce qui pouvait encore lui tomber dessus avec la chance qu’il avait ?

« Que … »

Il déglutit bruyamment tandis que son ultime agresseur s’affalait au sol. Ca y est ; c’était son tour. Il allait y passer aussi. Non. Il allait défaillir. Ensuite l’autre ferait ce qu’il voudrait de son esprit et de son corps. Et pas que des mains cette fois-ci. Il était foutu de chez foutu. Il était…

« Bien. Votre malchance côtoie donc votre propre propension à la chance. »

….il était…. quoi ? Propension à …. quoi ? Hein ? Mais…. mais… de quoi il parlait ? Qu’est ce que…. PAUSE ! Il avait besoin de faire un retour en arrière là. Le type venait bien de lui parler de chance, de malchance et de propulsion ? Ou de propension plutôt. De propension propre même. Ou de propre propension. Bref ! Dans tous les cas ça ne voulait absolument rien dire ! Sauf si …. mais c’était tellement incroyable ! Comment est-ce que quelque chose d’aussi miraculeux qu’un sauvetage express pouvait lui arriver à lui, Basil Cavendish, journaliste boulet et poisseux à souhait. C’était le genre de truc qu’on voyait à la télé, dans les émissions moldues capillotractées, avec des héroïnes beaucoup plus en forme et beaucoup plus féminines que lui. Pas dans la vraie vie ! Pas avec les gringalets dont tout le monde se foutait. Et pourtant… et pourtant c’était bel et bien l’ami de Curtis Bishop en personne qui venait d’apparaître à la lumière du réverbère.

« Nicholaus ? »

Le sorcier avait changé mais oui, c’était bien lui ! Lui et ses questions bizarres sorties de nul part. C’était à se demander s’il n’essayait pas de plaisanter pour détendre l’atmosphère. Parce que lui demander s’il allait bien, alors qu’il venait de lui épargner une longue séance de torture …. comment est-ce qu’il pouvait seulement se poser la question ? Basil était tellement soulagé qu’il lui aurait sauté au cou pour l’embrasser s’il avait réussi à se lever. Malheureusement, outre ses jambes encore flageolantes, il avait un petit problème d’appui. Il s’en rendit compte lorsqu’il posa bêtement la main droite au sol et ressentit les effets du sortilège qu’on lui avait lancé.

« Meeeeeeerde ! », se plaignit-il en la relevant rapidement, les larmes aux yeux. « Putain de merde ça fait mal. Pardon. Merde ! Pardon, je suis pas aussi vulgaire d’habitude mais pu…. aaah ! Elle est toute gonflée t’as vu ! C’est normal ? Non c’est pas normal évidemment enfin si à cause du sort mais elle est pas aussi gonflée d’habitude elle est pas comme ça. Bordel. J’espère que c’est juste le sort. C’est juste le sort. Ils vont forcément réussir à arranger ça à Sainte-Mangouste hein ? »

Il releva à nouveau la tête vers son sauveur, les yeux plein d’espoir…. et se souvint avec une honte indescriptiblement accablante qu’il ne l’avait pas encore remercié.

« Je suis tellement désolé, je t’ai pas dis merci. Merci ! »

Appuyant la main gauche sur le mur derrière lui, il ramena difficilement ses jambes sous ses fesses, bascula sur les genoux puis prit appui sur le sol avec son bras valide pour se relever pour de bon.

« Merci, je crois que sans toi…. j’aurais plus de main du tout en fait. Je sais pas ce que tu faisais là mais merci. Je…. Tu passais dans le coin ?  »

Bah oui bien sûr ! Tout le monde savait que le quartier était très animé et bien fréquentée après vingt-trois heures ! Basil se traita mentalement d’imbécile puis se fit la réflexion que finalement, le centre ville n’était pas si éloigné que ça. Peut être ne s’agissait-il donc que d’un coup de pouce fabuleux du destin ? Un vrai coup de chance. Il ne voyait que ça. Ca ou l’appel instinctif de l’ami en détresse. Oui…. Basil y croyait presque vraiment. Et c’est dans un souci de reconnaissance qu’il lui posa une nouvelle question atteignant les sommets de bêtises Basilien.

« Et euh… ça va bien toi ? T’es très doué en tout cas. Tu vises juste et de loin. Fais moi penser à jamais te défier en duel.  »

Il laissa échapper un petit rire gêné en plaquant son bras droit contre son torse. N'empêche qu'il avait beaucoup de chances que des gens comme Nicholaus existe !
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Strangers in the night Empty Re: Strangers in the night

Message par Nicholaus Rosenhirsh Ven 4 Avr - 14:40




Nicholaus - Basil


Strangers in the night

Décembre 1978

Ruelle des Potiers - Londres

Un vague hochement de la tête alors que Basil venait de le reconnaître et de passer violemment d'une émotion à une autre. Qui lui était n'était guère important, la situation, la suite, bien plus.

Juste avant que ne commence l'avalanche de paroles. Nicholaus aurait souhaité emmètre le moindre mot qu'il n'en aurait pas été capable. Fronçant les sourcils, il recula doucement d'un pas. Lui demander de ses calmer n'aurait guère été poli, surtout à la vue de sa situation, de sa blessure...apparemment et plus encore de l'énergumène en particulier. Le Crépusculaire se souvenait bien assez du petit journaleux pour savoir qu'espérer le faire ralentir n'était qu'un espoir vain. Nicholaus n'avait pour habitude de s'escrimer dans le vide.

A la mention de Sainte-mangouste, un frisson désagréable remonta le long de son échine, une moue sombre plissant ses lèvres. L'institut n'était plus vraiment un lieu de confiance pour l'ancien Poufsouffle... Un lieu que sa folie considérait comme dangereux, son expérience comme inutile, sa conscience comme culpabilisant. Son silence fut toute la réponse dont il fut capable...Avant que le Cavendish ne passe tout seul à autre chose, au soulagement à peine palpable du blond.

Ses excuses mêlées de remerciements lui arrachèrent pourtant un faible sourire. L'homme n'avait vraiment pas changé. Au moins sur ce point là, pour le reste...

"Il serait dévastant pour une âme en peine d'en laisser une autre souffrir alors qu'elle possède la clef de la porte de secours"

Commenta t-il doucement, même si ses propres paroles ainsi prononcées lui laissaient un goût amère au fur et à mesure. N'était-il pas pire qu'hypocrite?

Laissant Basil se contenter de cela, il tâcha de mettre ce sentiment insidieux qui ne le quittait plus de côté, loin, pour se concentrer sur l'autre, le lieu, pas sur le passé, ni le futur, pas le sombre. Tout était déja bien assez noir ainsi.

Décidant d'accorder une partie de sa confiance au jeune homme, Nicholaus se reconcentra sur les deux autres. Leva sa baguette. Hésita. Retourna la tête vers Basil qui n'avait même aucun mal à reprendre son souffle pour parler encore et encore. Son compliment quand à ses capacités de duel lui arracha un pâle sourire de plus.

"Aucune honte à avoir, j'ai appris. "

En tant qu'oubliator d'Elite, il se devait d'être apte en toute circonstance, pas uniquement lancer quelques oubliettes sur des moldus perdus par hasard et contrôlé par d'autres collègues du ministère. Mais cela il ne pouvait le révéler, il était toujours tenu au secret. Apres bien sûr, ses propres capacités d'analyse et maîtrise de soi jouaient beaucoup, mais Nicholaus était bien trop humble pour les mettre en avant.
Il balaya ces idées d'un lent mouvement de main, avant de revenir à ce qui lui importait en cet instant.

"Les perceptions ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être. Et les fils qui en sont étirés peuvent être involontairement impliqués, voir brisés."

Il avait agit pour aider le Cavendish, il s'était mis en avant, avait brisé ses propres choix de neutralité, qui savait ce que cette implication pouvait entraîner? Ce que ces hommes savaient? Si le journaliste portait plainte, il serait convoqué, interrogé, poussé et secoué. Même si Nicholaus portait importance à la législation anglaise et ses devoir, cela serait trop pour lui. Sans parler des possibles conséquences même s'il était dans son bon droit et ne serait surement pas inquiété. Hors de question.

Cela dépendait du brun. Posant son regard vide sur ce dernier, il s'enquit aussi clairement que possible de ce qu'il comptait faire, sans tâcher de l'aiguillonner. Sans lui donner son avis. C'était son choix, il n'avait pas à s'en mêler.

Que l'autre se considère fautif et carrément méritant ce qui lui arrivait fit légèrement grogner le blond. Mais ils n'étaient pas proches, ce n'était pas à lui de le rassurer. Et puis il ne savait pas faire, plus depuis longtemps. Pas comme il fallait.

Il se contenta d'acquiescer.

"Bien. Chaque futur appartient à son acteur. Mais je n'en serai qu'un fantôme."

Il hésita un instant de plus.

"Aucun ne doit savoir que j'ai pu dévier mon chemin vers vous."

Laissant le silence s'égrainer quelques longues secondes de plus, il attendit que le jeune homme percute et lui confirme son silence. Bien sûr il pourrait aussi s'occuper de lui, lui faire oublier sa présence tout simplement... Mais même si ce qu'il comptait modifier dans l'esprit des deux hommes était assez simple, dans son état, cela lui demanderait déja beaucoup trop d'énergie. Il se chargerait de vérifier l’honnêteté de l'autre plus tard et y remédierait en conséquence s'il fallait.

Quelques courtes minutes plus tard, Nicholaus fermait un instant les paupières, contrôlant son souffle un peu plus rauque, juste après avoir baissé sa baguette.

"Nulle silhouette identifiable ne parcourra leur esprit outre la luminosité des sortilèges qui vous ont ouvert une brèche."

Il jeta un bref sortilège de plus, l'effort visible sous la fatigue.

"La conscience leur reviendra sous peu."

Et sur ces quelques mots, il s'éloigna des deux hommes, Basil sur ses talons, incapable pour le moment de lui dire de le laisser tranquille, oscillant étrangement entre l'envie d'être seul, au calme, chez lui avec Melchior et rester en compagnie du Journaliste. Juste pour s'assurer qu'il ne lui arriverait rien de plus, il s'en sentirait responsable. Ou simplement par le désir de ne pas rester seul de suite. Ou si.. Ou...
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Strangers in the night Empty Re: Strangers in the night

Message par Basil Cavendish Lun 26 Mai - 13:22

Malgré le petit sourire appréciateur qu'il s'était efforcé d'offrir, Basil n'avait absolument rien compris à son allusion avec des fils étirés, impliqués et brisés.  Quels fils ? Quelle volonté ? Quelles brisures ? Le connaissant, il pouvait aussi bien faire référence à l'agression qu'il venait d'interrompre qu'à sa dernière visite chez le coiffeur. Il avait toujours été comme ça, Nicholaus. Capable d'établir un lien entre plusieurs choses qui n'avaient à priori rien à voir sans prévenir son interlocuteur ou songer à lui expliquer comment il en était arrivé là. L'autre n'avait alors plus qu'à essayer de suivre. Malheureusement ce n'était pas le fort de Basil... bien au contraire. Ce qui le condamnait à sourire et à hocher la tête pour faire semblant de comprendre. Parfois il prenait le risque d'ajouter une phrase qu'il pensait être dans le ton de la conversation, quitte à lancer un échange sans queue ni tête qui finissait souvent par un haussement d'épaules et un changement de sujet drastique. Parfois il ne se sentait ni la force ni l'envie de se lancer dans cette dangereuse mascarade et laissait couler. Ce soir, il laissa couler.
Reposant les yeux sur les victimes de son ami, il se mordilla la lèvre en essayant de prendre une décision.

« Je devrais porter plainte n'est ce pas ? C'est ce qu'on fait dans le cas d'une agression. Ce qu'on est censé faire en tout cas. Mais... mais dans le cas d'une agression, l'agresseur est simplement un agresseur et la victime simplement une victime. » Il se retourna vers son ami pour échanger avec lui un regard mi-honteux mi-peiné « Je... euh... j'ai fais du tort à... certaines personnes. D'une certaine manière, je savais que ça leur en ferait mais je l'ai fais quand même. J'ai fais taire ma conscience et je n'ai pensé qu'à moi. A mon avenir, à ma carrière, à mon nom en bas de cet article. Désolé, je t'embêtes avec mes histoires. », s'excusa-t-il en se forçant à rire doucement. « Quoiqu'il en soit je ne suis pas sûr d'être plus victime que lui. C'est moi qui ai lancé les hostilités et il essayait juste d'arranger les choses de son côté... peut être pas de la bonne manière mais bref. Je ne pense pas avoir gagné le droit de porter plainte contre lui. Je vais laisser les choses comme ça et espérer qu'il fera de même. C'est ce qu'il y a de plus sage, non ? » Peut être perçu-t-il la désapprobation de Nicholaus car il reprit sans lui laisser le temps de répondre : « Oui, c'est bien. Problème réglé. » Fin de la discussion, il ne changerait plus d'avis. Quitte à le regretter deux heures plus tard quand en rentrant dans son lit, il se demanderait si son agresseur n'allait pas forcer la porte de sa maison et le kidnapper dans son sommeil pour achever le travail. Crotte... il allait en passer des nuits blanches. Il soupira fort à cette réalisation mais garda ses peurs pour lui. Nicholaus en avait déjà sûrement assez soupé de lui et de ses bavardages... Surtout qu'il devait avoir autre chose à faire. Quelque chose de secret et de dangereux.

Après son insistance sur l'importance de ne jamais mentionner sa présence ici ce soir, il ne voyait que ça. Une mission secrète du ministère, de Curtis ou une quête personnelle et intime qui nécessitait une discrétion absolue. Un truc important quoi ! Un truc qu'il avait mit en attente pour sa petite personne. Basil se traita une nouvelle fois de boulet puis jura sur sa tête qu'il n'évoquerait jamais ce qui s'était passé ici, encore moins en prononçant son nom, son prénom ou en évoquant n'importe quel détail qui puisse mener ou faire penser à Nicholaus. Oui, c'était un serment assez long. Et pour faire bonne mesure, il ajouta d'un ton on ne peut plus sérieux : « On peut aussi hum... passer un serment inviolable si tu y tiens. Même si je connais pas la formule. Et que je préférais que tu me crois simplement sur parole pour des raisons... euh... pratiques mais je comprendrais si t'as vraiment besoin de t'assurer que je tiendrai ma parole et ma langue. Je suis ... prêt à le faire. Si tu veux vraiment. » Pourvu qu'il dise non, songea aussitôt le journaliste en serrant le poing dans sa poche. Non pas qu'il ait l'intention de se trahir mais rattacher sa vie à un serment aussi dangereux le terrifiait au plus haut point. Puis d'abord, il était sûr que ce serment avait un peu de magie noire. Merde. Peut être qu'il pourrait encore le faire changer d'avis s'il disait oui ? Peut être qu'il pourrait le convaincre ? Il s'enfonça les ongles dans la paume et ne les en retira que lorsque l'oubliator lui assura que ce ne serait pas nécessaire. Fiouuuuu ! C'est à peine si Basil parvint à retenir un petit bond guilleret. Son sourire et son faible soupir de soulagement réussirent quant à eux à franchir les barrières de la bienséance.

Rassuré, il s'efforça de ne pas commenter le sortilège d'amnésie que lançait Nicholaus (parce qu'au fond, c'était triste pour ces messieurs... et que Rosenhirsh faisait quand même un peu peur en fait) et suivit docilement son sauveur lorsqu'il quitta la rue du drame avorté. Et maintenant ? Indécis, Basil se contenta de marcher à ses côtés quelques instants sans broncher puis se rapprocha doucement, l'air hésitant, la voix un peu tremblante.

« Je... je sais que t'es occupé ce soir alors je vais pas te retenir. C'est pas du tout mon intention de t'embêter encore plus, non non. Seulement je peux pas te laisser partir comme ça. Je veux dire... après ce que tu viens de faire pour moi, t'arrêter pour m'aider et euh... arrêter de faire ce que tu fais - mais je te demande pas ce que c'était hein ! - je te dois plus que des excuses. Je veux vraiment faire quelque chose pour toi en retour. En plus de t'inviter à manger et boire un truc chez moi. Enfin si tu veux. Je veux vraiment pas t'imposer quoique ce soit mais quand même, désolé j'insiste, je tiens vraiment à t'offrir quelque chose et à te rendre un service ensuite. N'importe lequel... enfin presque. Mais je peux faire plein de choses ! J'ai pas mal de contacts et si tu cherches quelque chose, » dit-il en pensant à la mystérieuse mission « Je peux t'aider. Mais d'abord, je veux la promesse que tu viendras. Ou me laisseras te payer le resto. Et pas dans quinze ans. Donne moi un jour, une heure, n'importe laquelle et je te laisserais tranquille pour ce soir ! », conclu-t-il en souriant de toutes ses dents. Il espérait juste qu'il ne donnerait pas la date de demain car s'il était fournit en alcools et boissons en tout genre, il lui restait encore de gros efforts à faire dans le domaine culinaire... à moins qu'il n'embauche une cuisinière renommée ? Ouai, il en chercherait sûrement une dans le bottin en rentrant tout à l'heure !

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Strangers in the night Empty Re: Strangers in the night

Message par Nicholaus Rosenhirsh Mer 28 Mai - 19:31




Nicholaus - Basil


Strangers in the night

Décembre 1978

Ruelle des Potiers - Londres

Oh Nicholaus aurait pertinemment pu prendre un peu plus tôt les paroles u Journaliste à la lettre. Un serment inviolable. Il savait le lancer, l'utiliser, le maîtriser. Les quelques mots "Je la connais" prononcés sans vraie intonation dans la voix n'était qu'un simple commentaire informatif tandis qu'il plissait vaguement les coins des lèvres. Oui, ce serait utile, sûr, certain au moins. Inébranlable. Inviolable.

Mais.

Car il y en avait. Plusieurs même. De prime abord, le sortilège avait beau être rodé et stable, Nicholaus n'avait plus pour habitude de se faire entièrement confiance, il se savait amoindri, apte à l'erreur. Et cela ne pardonnait pas à chaque fois.
Et surtout, le plus gros soucis avec ce type de sort, pour l'esprit paranoïaque du Poufsouffle, c'était le lien. Le lien, ténu, magique, tout aussi indestructible et fort qu'il créait entre deux sorciers, deux âmes, deux existences.

Il s'était vaguement mordu le bord de la lèvre inférieur. Non, il était hors de question de se lier ainsi pour cela, pas ainsi. Il veillerait sur le petit Cavendish, trouverait une autre solution de s'assurer de son silence. Il n'aimait spécialement être intimidant, mais cela mélangé au secours qu'il venait de lui apporter.

Il lui suffirait d'essayer de se convaincre que tout ceci n'était vraiment qu'un hasard, rien qu'un simple hasard, rien de plus. Peut-être le Destin, mais pas un complot. Il n'y avait même pas de voix aux alentours!

Ce fut peut-être ce qui rassura le plus le Crépusculaire. Celles-ci avait beau être mesquinement futées et manipulatrices, elles ne se gênaient jamais pour dissimuler leur présence, ou du moins, il savait les percevoir.

Rassurant ainsi Basil par la négation de sa proposition, il s'occupa des deux autres avant de quitter les lieux. Mieux valait être loin quand les stupefix s'estomperaient. Mieux valait ne pas davantage contrarier le Destin.

Le silence lui fit du bien, vaguement, partiellement. Avant que Cavendish ne se rapproche, la voix un peu rauque.

Nicholaus fronça imperceptiblement les sourcils, dévia aussitôt d'un pas sur le côté, sa baguette occupée à lancer quelques sorts de repérage arrêtant un infîme instant pour, elle, se rapprocher imperceptiblement de l'autre sorcier. Le blond n'appréciait guère qu'on pénètre ainsi dans son espace vital. Il en ressentait presque aussitôt un mélange désagréable entre angoisse et méfiance.

"Pas trop près.." Murmura t-il doucement dans un souffle entre deux phrases du Cavendish qui eut l'air de comprendre tous ces signaux sans trop s'en rendre compte ni arrêter de parler.

Le Mangemort ne cilla pas, enregistrant en silence une partie du monologue du brun. N'importe qui aurait pu sourire sous l'amalgame rocambolesque de ce dernier, mais Nicholaus n'en fit rien. Ni approuver, encore moins nier. Il trouvait juste Basil à la fois attachant et angoissant. Il venait de subir une agression pure et simple et tout ce dont il semblait se soucier, c'était de le remercier et d'assumer cette part dont il se sentait redevable.

Quelques secondes silencieuses de plus, assez loin de la ruelle qui avait vu le jeune homme se faire piéger, Nicholaus ferma un instant les paupières, ralentissant son pas pour enfin adresser la parole à son comparse nocturne.

"Nul mot n'est vraiment assez fort pour honorer la véritable nature d'une promesse. Mais je l'accepte. Quels sont les croisements nommés qui portent votre villégiature?" s'enquit-il d'un sérieux à toute épreuve.

Il laissa l'autre répondre avant de rajouter, comme pour lui-même, dans une barbe qu'il ne possédait pas.

"C'est loin. Sombre. Et vous n'êtes guère réellement en état adéquat pour garder votre destinée en main ce soir."

Il se sentait son obligé. Responsable. Nicholaus n'avait jamais aimé laissé quelqu'un dans le besoin, moins encore dans l'incertain. Le Choixpeau pouvait être fier de son choix le concernant, même si cela faisait des années que nombre de ses côtés noir et jaune s'étaient englués, rongés par les expériences amères, la folie et l'auto-préservation.

Et comme l'avançait si bien Cavendish, il avait maintenant une obligation envers lui, il ne pourrait le lui refuser, Nicholaus n'était homme à honorer ses devoirs, sa parole. Autant que ce soit fait alors. D'une baguette, deux sorts.

"Maintenant. Il est là, un moment adéquat pour contenter chacun."

Il n'était jamais allé à cette adresse exacte mais pensait connaitre une partie du quartier non loin. Cela ferait un point d'ancrage pour le transplanage. Même si marcher dans la nuit lui apaisait souvent l'esprit, cela prendrait trop de temps et autant se retrouver rapidement en un lieu sécurisé.

L'ancien Oubliator précisa au brun l'emplacement qu'il rejoindrait, s'enquérant de son acquiescement avant de transplaner, non sans avoir vérifié d'un dernier coup de baguette qu'ils étaient bien seuls aux alentours.


Quartier Basil côté Sorcier - Londres

Et ce fut son premier geste dès son arrivée sur les lieux.

Qui l'inquiéta l'espace de trop longues secondes aussi. Seul. Il était seul. L'autre l'avait probablement floué, surement..

La baguette fermement serrée dans sa main, sourcils froncés, il s'apprêtait déja à faire face au pire, reculant vers ce qu'il pensait être une zone d'ombre lorsqu'il perçut le "CRaac" retentissant d'un transplanage. Et la voix du Journaliste presque instantanément. Un soupire de soulagement échappa au blond, sa main toujours trop crispée, pointé par réflexe sur l'autre Sorcier.

Qu'il rebaissa légèrement juste après, sans s'excuser pour autant, laissant la parole au Cavendish qui ne risquait clairement pas d'en manquer. Pour lui emboiter docilement le pas peu après, non sans se méfier des alentours et en vérifier chaque mètre, bien plus que sa condition d'aveugle ne l'exigeait. Il ne connaissait pas parfaitement les lieux. Encore moins la direction que l'autre prenait et..

" Zone Moldue?"

S'enquit-il par réflexe avant de regretter aussitôt ses paroles. Il n'y avait "officiellement" rien de mal à vivre dans pareil lieu, Cavendish n'était pas le seul, et même parmi les Sang-purs, il suffisait de penser aux Black. Mais cela surprenait malgré tout. Pour un peu, Nicholaus en aurait presque été curieux. Presque. Il garda le silence, réadoptant un comportement tout à faire normal, pour lui.
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Strangers in the night Empty Re: Strangers in the night

Message par Basil Cavendish Dim 22 Juin - 13:13

« Euuuh.... Falconberg court, sur Charity Cross road.», rétorqua-t-il après un instant d'hésitation.

Non pas qu'il ait oublié son adresse mais il trouvait ça étrange que Nicholaus ne la connaisse pas déjà. Ne le lui avait-il pas donné quelques années plus tôt, à l'époque où l'oubliator sortait encore de chez lui et où ils se croisaient dans les salles de concert ? Raaaah ! Quel mauvais ami il faisait ! Si seulement il avait eu un peu plus de cervelle et qu'il n'avait pas oublié de la lui noter sur un papier, ils auraient pu se revoir beaucoup plus tôt ! Le meilleur ami de Curtis aurait pu se pointer chez lui pour discuter et prendre le thé à chaque fois qu'il se sentait seul.... bien qu'il imaginât mal Nicholaus se pointer chez qui que ce soit sans invitation formelle et insistante. Comme celle qu'il venait de formuler. D'ailleurs il faudrait qu'il la réitère, ne serait-ce que pour rattraper touuuut le temps perdu toutes ces années où ils auraient pu se rendre visite comme deux bons gentlemen anglais copains comme cochons ! Et non, il n'y avait absolument aucun antilogie dans le fait de se qualifier de gentlemen puis de cochons dans la même phrase ! Il suffisait de voir comment mangeaient certains amis de son père... enfin bref ! C'était un autre sujet. Pour revenir à Rosenhirsh, Basil était bien décidé à vaincre sa réticence et à gagner son coe... euh... non. Finalement c'était un peu trop... hum.... sujet à d'autres interprétations, dis comme ça. Bien qu'il ne l'ait pas du tout pensé de cette manière là. Pas du tout ! Non, ce qu'il voulait dire c'était simplement qu'il finirait par le convaincre que prendre le thé chez un ami pouvait être un passe-temps hyper sympa quand on passait ses journées à ne rien faire... sans aucune connotation péjorative bien sûr ! Après tout, son chômage l'arrangeait bien : s'il avait été au travail ce soir là, il n'aurait pas pu prendre sa défense et le sauver des griffes de ses attaquants. Ou de leur baguette plutôt. Surtout que la sécurité du journaliste semblait lui tenir à coeur ... trop peut être.

Une soupçon d'agacement chatouilla l'égo de Basil avant que son cerveau ne le chasse d'un soufflet. Nicholaus avait raison : empoté et tendu comme il était, il n'avait pratiquement aucune chance d'arriver à lancer un sort correct si on l'attaquait une deuxième fois ce soir. Ce qui était fort probable, compte tenu de sa " bonne " étoile. Ajoutez à ça une main droite gonflée, douloureuse et pratiquement inutilisable et vous obtenez un Basil secrètement ravi d'avoir un protecteur pour le ramener chez lui. Il hocha vigoureusement de la tête avant de s'interrompre pour écarquiller les yeux. Main... quoi ? Maintenant ? Nicholaus ? Chez lui ? A cette heure là ? Il cogita pour essayer de se souvenir quand est-ce qu'il avait rangé son appartement pour la dernière fois et se sentit pâlir. Heureusement que c'était indétectable dans la nuit noire ! ... Ah mais crotte ! Il ne voyait pas ! Est-ce qu'il pouvait détecter les émotions de ses interlocuteurs à l'aide de son sixième sens ? Il lui semblait que oui. Bouse de dragon !
Basil s'éloigna de quelques pas et laissa quelques secondes s'écouler pour répondre d'une voix aussi neutre que possible - autrement dit une voix qui trahissait légèrement sa gêne :

« Bien sûr. C'est parfait. On transplane directement là-bas alors ? »

Acquiescement de l'oubliator. Re-crotte. Ils fixèrent un point de rendez-vous puis disparurent de la ruelle chacun leur tour avec un petit " pop ". Ils se retrouvèrent un instant plus tard à quelques mètres de Falconberg Court.

« Par ici. », indiqua-t-il en prenant les devants.... et en essayant de ne pas trop imaginer Nicholaus au milieu de son appartement. C'était à la fois étrange et dérangeant. Un peu comme visualiser un sombral au milieu d'un troupeau de licornes. Il était persuadé que son logis n'était pas le genre d'environnement auquel était habitué son invité et il n'avait aucune idée de ce que cela pourrait donner... en fait c'était du quitte ou double.

« Zone moldue ? »

Quitte apparemment. Basil déglutit en enfonçant ses mains dans ses poches.

« ... oui. Les apparts sur le chemin de traverse sont trop chers. », maugréa-t-il à voix basse et honteuse en guise de justification.« Mais je sympathise pas avec eux. », ajouta-t-il précipitamment. « Enfin j'ai rien contre eux mais je les fréquente pas non plus. Pas le temps et pas le même monde. Non pas que je refuse de me mêler à eux ou que je les considère comme.... c'est juste que... c'est compliqué. » conclut-il d'un ton sec et froid empreint d'un soupçon de colère.

Et merde. Pourquoi est-ce qu'il s'énervait ? Pourquoi est-ce qu'il avait fallut que l'autre pose la question ? Et pourquoi est-ce qu'il l'avait invité chez lui ? Quel crétin ! Crétin finit ! S'il y avait bien une personne dont il n'avait pas à se méfier, c'était bien Nicholaus. Il serait sans aucun doute la dernière personne au monde à le juger ; la dernière personne au monde à avoir des à-prioris contre les moldus. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure : il ne ferait pas de mal à une mouche ! Il était étrange, énigmatique et parfois un peu glauque c'est vrai mais il était aussi gentil, généreux et respectueux des autres. Un homme honnête et droit. Aucune crainte à avoir donc. Et pourtant... pourtant coeur et raison s'étaient emballés lorsque l'oubliator avait posé la question.  D'un coup, Basil s'était sentit comme un rat pris au piège. D'où tu viens ? Pourquoi est-ce que t'habites à côtés de moldus ? Ca veut dire que tu es contre les idées des mangemorts ? Et contre les mangemorts ? Tant de questions qu'il redoutait qu'on lui pose. Mais que Nicholaus ne lui poserait pas. Non, pas lui. Il paranoisait. Il s'en voulut d'avoir répondu aussi sèchement mais ne trouva pas le courage de lui expliquer pourquoi il était soudainement devenu aussi froid. Alors il ouvrit simplement la porte de son vieil immeuble en brique et grimpa les marches quatre à quatre pour retrouver son calme.

Parvenus au quatrième étage, il se dirigea vers une vielle porte en bois qui grinça allègrement lorsqu'il l'ouvrit. Une étrange odeur inqualifiable leur saisit aussitôt les narines. Enfin inqualifiable.... Basil savait pertinemment qu'il s'agissait de relents de thé froid dans les tasses abandonnés un peu partout dans l'appartement, mêlé aux effluves de ses vêtements propres ou sales traînant dans chaque pièce, à l'odeur des restes de nourritures dans sa cuisine et au parfum de l'encre qu'il avait réussit à renverser sur le canapé et sur le tapis. Mais il était hors de question d'avouer tout ça à Nicholaus.

« Désolé j'ai.... été un peu débordé ces derniers jours. J'ai pas eu le temps de ranger. Attention aux livres. », prévint-il en montrant les piles de bouquins qui se succédaient le long du couloir et forçaient à marcher entre les deux murailles de grimoires.

Il ferma précipitamment la porte de sa chambre, de la cuisine et de la salle de bain en passant devant et poursuivit jusqu'au salon. En allumant la lumière, il réalisa avec une gêne palpable que chaque table ou guéridon était surchargé de parchemins vierges ou noircis d'encre et de bibelots en tout genre. Dont la statuette d'une femme aux seins nus dans une position lascive que lui avait refilé un pote plusieurs années auparavant. Heureusement qu'il était aveugle !
D'un coup de baguette, il dégagea les parchemins froissés et les journaux sorciers qui trainaient par terre ou sur le canapé. Puis récupéra les deux chemises et le pantalon pendants sur le fauteuil pour les faire disparaitre dessous. De toute façon, il ne voyait rien, non ?

« Hum... voilà. Je te laisse t'installer sur le canapé. Désolé pour l'odeur d'encre, j'ai pas eu le temps de nettoyer. Et comme ma table basse me sert souvent de table de travail.... »

Il laissa échapper un petit rire gêné en attrapant les trois tasses de thé refroidi.

« Je te sers quelque chose ? Thé ? Café ? Brandy ? Bière ? Jus de fruit ? Autre ? Et des biscuits ? Si tu veux on peut mettre un peu de musique aussi. J'ai un phonographe magnifique dans ma chambre ! Je sais, c'est un peu vieux jeu mais le son est d'une qualité remarquable ! Et il est tellement beau. Dommage que tu puisses pas le voir. Pardon, je voulais pas dire que... enfin bref, je vais chercher à boire et à manger. T'as dis que tu voulais quoi déjà ? »
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Message par Nicholaus Rosenhirsh Mar 19 Aoû - 23:06




Nicholaus - Basil


Strangers in the night

Décembre 1978

Appartement de Basil - Londres

Honte, bafouillement, explications sur-dévellopées, agacement, colère. Les émotions semblaient se battre pour garder une place dans la voix du petit journaliste à la mention de la zone moldue. Mais Nicholaus pouvait-il lui en vouloir? Il avait lui-même faillit. Il était par trop souvent isolé. Ou entouré de mangemorts. A devoir calquer ses pensées aux leurs, à accepter leurs idées. Il était normal que le sorcier se sente prit en étau, mais pourtant...illégitime non?

"Le Ministère considère encore toutes les naissances comme égales et équilibrées. Seuls les échos des actes actuels façonnent les murs et les suintements qui en résultent où nous marchons malgré nous."

Le ton calme et presque rassurant, le visage et le menton droit malgré tout, il ne pouvait faire plus. Il ne pouvait lui dire que sa propre mère était une de ces "sang-de-bourbe", qu'il connaissait des né-moldus qui valaient bien des sang-purs ou ordinaires. Qu'il doutait autant qu'il croyait en tous ces préceptes de Voldemort mais qu'il n'avait plus aucune porte de secours, que ses actes le rongeaient aussi définitivement que sa folie. Latents mais sans solutions. Détruire un mur équivalait forcément à en enlever chaque brique, à dé-solidifier les fondations attenantes, à illuminer ce qui n'avait pas l'habitude de l'être à...

Ses pensées couraient aussi fluidement qu'une conversation véritable tandis que le silence avait clos lui seul la marche des deux sorciers. Si Cavendish avait tenté de reprendre la conversation Nicholaus ne l'avait guère entendu, continuer à se guider par réflexe, avant d'arriver devant l'immeuble qui devait contenir l'appartement du jeune poufsouffle. Il ne prêta mot à la marche quelque peu bruyante et clairement vindicative de son guide, se contentant de lui emboiter le pas. Non sans jeter un autre sortilège visant à rassurer sa paranoïa. Qu lui arracha une brève grimace de fatigue. Peut-être n'aurait-il pas dut accepter l'invitation..Son propre appartement et sa quiétude, sa protection lui manquait horriblement en cet instant. Au point de le faire hésiter quelques secondes sur le pas de la porte du journaliste. Le grincement de cette dernière lui arracha même un sursaut. Mais n'avait-il pas donné sa parole?

Le pas qui lui permit d'en passer le cadre lui coûta beaucoup, son effort se fondant dans les traits déjà crispés de son visage et il dût fermer un bref instant les paupières - un mouvement inutile mais symbolique - pour recouvrir son calme complet.

Soupirant discrètement, il se laissa aller à l'ambiance des lieux, à les percevoir, les comprendre, les faire siens indirectement. Un sort mineur d'orientation global afin de visualiser l'ensemble des lieux et un dernier de DelicateGloves qui lui permettrait d’accroître le toucher manuel de la main visée tout en y déposant une sur-couche protectrice. Cette dernière lui permettrait d’appréhender le reste de l'appartement dans le détail à la façon universelle des aveugle.

Et si l'odeur lui fit effectivement plisser le nez, il n'en dit mot. Il n'était là pour juger et sa visite était aussi impromptue que l'attaque qui avait touché le Cavendish. On ne choisissait pas les affres du Destin.

Laissant sa main effleurer murs et meubles, il se dirigea vers la voix de Basil, considérant que le salon et le fameux canapé devaient s'y trouver.

Mais il n'avait guère prit l'envergure du chaos ambiant qui semblait vivre avec Basil et son appartement. Son pied ripa. L'objet non-identifié craqua d'ailleurs dans le même mouvement et Nicholaus papillonna un instant des bras pour se rattraper, percutant sans délicatesse le coin d'un meuble avant de bousculer un Basil qui venait de tenter de l'aider maladroitement.

Serrant sa baguette à s'en blanchir les phalanges, il repoussa son hôte doucement mais fermement, la mâchoire crispée.

"Merci. A chaque sauveur sa victime et chaque instant peut à tout moment être revisité aléatoirement en redistribuant les cartes."

Il s'en était fallut de peu pour que le blond jette un sort par réflexe pour se rattraper, un sort trop fort, pour le lieu, pour lui, pour son témoin. A deux doigts d'en jeter un autre au contact de Basil.

Le souffle profond et lent, il perçut enfin le fameux canapé, s'y posant, droit, et bien déterminé à ne pas en bouger de suite. Tant pis pour la politesse.

Alors, il se souvint de la question précédente du petit brun. Une boisson.

"Du lait chaud conviendra parfaitement si vous en possédez."

Il hésita, s'humectant un moment les lèvres. Il aurait besoin d'un peu plus pour recouvrer ses forces et pour oublier le bruit sourd qui lui tenaillait entrailles et esprit en fond, pour ne pas penser à la faiblesse qui le marquait en cet instant. Oserait-il lui demander un peu d'alcool? Se groguir un peu serait aussi agréable que dangereux. Sur de nombreux paramètres... Mais ce soir il était fatigué. Ne pouvait-il vraiment pas faire un peu semblant d'être normal? Autrement?

Alors que Cavendish s'était déja éloigné, un peu hésitant, Nicholaus l'apostropha de sa voix rauque et si neutre.

"Quoi que.. Connaissez le White Russian?"
Nicholaus Rosenhirsh
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