Charly Wallen [Finish]

Les vingt-deux aout 1959, je vis le jour à St mangouste comme surement la plupart les enfants issus de parents sorciers. Mais je ne suis pas sang pure pour autant. Ma mère a un ancêtre moldu, sa grand-mère il me semble. Je fus la première et dernière enfant de mes parents. Parfois je me dis que je n’aurai jamais dû venir et leur couple serait encore debout aujourd’hui. Mais dame nature en avait visiblement décidé autrement et donc je suis venue pointer le bout de mon nez en cet été. Je vins mettre mon grain de sel dans le couple que formaient mes parents à cette époque. A vrai dire, leur couple battait de l’aile avant ma naissance, en fait à partir du moment où ma mère sut qu’elle était enceinte, leurs relations se dégradèrent. Je ne sais toujours pas pourquoi d’ailleurs, ils refusent tous deux de m’en parler. Tout ce que je sais, c’était qu’ils s’étaient mis d’accord pour ne pas avoir d’enfant. Le problème était que j’étais finalement là et ils devaient tous deux accepter que leur vie allât désormais changer.

Mon père joua son rôle et à vrai dire si je suis celle que je suis aujourd’hui c’est grâce ou à cause de lui. Ma mère, quand elle, ne supportait pas les nuits courtes que provoquait un nourrisson. Elle n’arrivait pas à se reposer alors elle commença à boire pour oublier le manque de sommeil et mes pleures incessant. Ce fut cela qui ruina ce couple. Mon père qui ne supportait pas de voir sa femme saoule sous son toit, alors qu’ils devaient tous deux s’occuper de leur nouveau-née. Il l’a mis à la porte du jour au lendemain en lui laissant suffisamment d’argent pour qu’elle puisse se trouver un toit. J’avais tout juste huit mois.

Ce fut donc mon père qui s'occupa de moi comme il put, avec son emploi au ministère. Une de ses amies qui n'avaient aucun travail s'occupait de moi lorsqu'il n'était pas là et, bien sûr elle était rémunérée pour ce service. Apparemment je voyais ma mère les week-end quand celle-ci était assez sobre pour pouvoir me tenir dans ses bras. Mais elle ne m'avait jamais réellement réclamé auprès de mon père, leurs échanges étaient froids et distants. Moins ils se voyaient mieux ils se portaient. Au bout de deux ans, mon père décida de couper complètement les ponts avec elle et pour moi aussi. Vu qu'elle ne me réclamait pas, je ne devais pas lui manquer.

Je n’ai jamais manqué de rien. J’ai eu la chance de naître dans une famille où l’argent n’était pas un problème au quotidien bien au contraire. La famille de mon père était riche depuis plusieurs générations déjà. On pourrait se dire que mon enfance fut parfaite avec un père qui possède une telle fortune. Mais je ne dirais pas forcément ça.

Certes j’étais le petit bébé de mon père. Il se plaisait finalement dans son rôle de père. Il veilla à ce que je ne sois pas une enfant pourrie gâtée avec un sale caractère faisant des caprices pour un rien. Je lui ai effectivement épargné les caprices. J’avais vite appris à ne pas râler lorsqu’on me refusait quelque chose, mais il n’échappa pas au mauvais caractère. Bien qu’il prenne soin à ce que j’ai une éducation irréprochable, j’avais beaucoup de défauts. On ne pouvait pas dire que je n’étais pas une enfant polie et souriante, car il était rare que je n’aie pas un petit sourire collé aux lèvres. Mais je ne faisais pas partie des enfants des plus patientes et des plus calmes. Il m’arrivait souvent de m’énerver sur un de mes pauvres jouets pour rien.

Comme tous les enfants de sorciers, je finis par découvrir mes pouvoirs de sorcière. Malheureusement cela se passa contre un de mes jouets, qui ne m'avait rien demandé et contre mon père qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Disons que je n'arrivais pas à faire quelques choses avec mon pauvre jouet et j'ai commencé à perdre de patiente et à m'énerver. Mon père m'entendant ronchonner, râler et compagnie, est venu voir ce qui se passait. Et lorsqu'il est rentré dans ma chambre, le jouet a volé sans que je le touche et il a fini sa course contre mon père. Dans mes souvenirs il n'était pas forcément content.

Mais bon tout enfant à ses défauts et je n'étais pas la fillette parfaite. Je savais que j'étais une sorcière et à ce moment-là, ma mère a décidé de ré apparaître alors que je ne l'avais pas vu depuis six ans. J'ai vu une parfaite inconnue pas très clean vouloir s'immiscer dans ma vie. Je l'ai rejetée ne sachant pas ce que cette femme, que je voyais comme folle, me voulait. Mon père a essayé de me résonner, en me disant que c'était ma mère et qu'elle avait le droit de me voir si elle ne buvait pas. Mais j'ai refusé. Avais-je bien fait ? Je l'ignorais, mais je savais que cette femme m'effrayait. Ma vie continua alors, loin de ma mère et je ne posais aucune question sur elle.

L'été où je devais avoir onze ans arriva et je reçus la fameuse lettre pour Poudlard. Mon père m'a dit que cela me ferait du bien d'aller là-bas. Bizarrement, je n'étais pas excitée à l'idée de m'y rendre.

Le premier septembre, je fis mon entrée dans ce collège qui devait m'apprendre tout de la magie. Comme beaucoup, je fus éblouie par le lieu, le château. Cela me semblait féerique. Et à cet instant, j'ai compris l'excitation de mes camarades. Le lieu était magique. Je découvris le Hall et la Grande Salle lors de ce premier soir au château. Et je passais sous le choixpeau magique. Il hésita longuement entre Gryffondor et Serdaigle mais, mon fort caractère le fit pencher pour le lion d'or sur fond rouge. Je rejoignis ma nouvelle maison qui serait la mienne maintenant pendant sept années.

Les cours commencèrent et rapidement je me fis des avis sur les matières. Je préférais de loin l'histoire de la magie, les potions et les cours de vol. Je n'étais pas très fan du reste, mais en bonne élève que j'étais, je travaillais toutes les matières pour avoir de bonnes notes un peu partout. Durant ma première année, je fus relativement sage et d'après mes souvenirs, je n'ai pas eu de retenue cette année-là. Je faisais la petite fille-modèle. Je trouvais que ce n'était pas forcément la meilleure année pour faire des bêtises. Quoique avec du recul aucune année est la meilleure pour ne pas respecter le règlement. Du coup mon père était fier de moi cette année-là. Ce fut moins le cas pour les années suivantes.

Ma deuxième année fut plus mouvementée. Premièrement, je vis mon corps d'enfant se transformer avec tout ce qui va avec. Cela eut pour conséquence de me rendre légèrement agressive avec les autres. Pas forcément avec mes amis qui arrivaient bien souvent à me calmer, mais avec ceux que je n'aimais pas forcément, c'était plus délicat. Bien sûr, je faisais profil bas pour les élèves les plus âgés. Certains donnaient des conseils d'autres plutôt quelques menaces pour que je me tienne à carreau. J'obtins ma première retenue avec le concierge. Bien évidemment je n'ai rien dit à mon père et lors des grandes vacances, j'ai gaffé et j'ai balancé pas mal d'horreur sur le pauvre homme qui m'avait mis une retenue. Ma joue se souvient encore de la douleur qu'a produite sa main sur elle... Je l'avais cherché un peu, au moins j'ai compris qu'il valait mieux que je lui dise les choses sur le fait que d'attendre.

Ma troisième année fut la première année qui donna la même chose pour les suivantes. Je me débrouillais sur un balai et j’avais de l’énergie à revendre. Je réussis à rentrer dans l’équipe de quidditch de Gryffondor en tant que poursuiveur. Cela permettait à ma rancune et à ma colère de se manifester contre le gardien adverse par l’intermédiaire de la balle rouge. Mais cela ne m’empêcha pas de répondre à quelques professeurs et à me prendre des retenues. Mais je ne refis pas la même boulette que l’année précédente, j’avertissais mon père de mes bêtises. Bien sur, la réponse n’était pas tendre mais au moins j’étais honnête. Et j’ai compris que l’honnêteté était toujours préférée aux cachoteries et aux mensonges. Mais parfois il faut savoir mentir et malheureusement je suis une piètre menteuse.

Ma quatrième année et ma cinquième furent assez similaires. Quelques retenues pour ne pas avoir tenu ma langue face à un professeur, des matchs de Quidditch. Hormis qu’à la fin de la cinquième année, je dus choisir des matières en fonction de ce que je voulais faire plus tard. Malheureusement je ne savais pas ce que je voulais faire. Mon père aurait souhaité que je travaille au ministère comme lui mais je n’étais pas très douée pour obéir aux ordres et faire ce qu’on me demande sans broncher. Même si j’en avais longuement discuté avec lui, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire. Et je n’ai pas caché cela à mon directeur de maison. Du coup, j’ai pris les matières qui me plaisaient le plus. Histoire de la magie, Potion, Arithmancie, Études des moldus et Sortilège. Je passais mes BUSE, que j’obtins comme je l’avais souhaité. J'obtins un E en Histoire de la magie et des A dans les autres matières que je souhaitais garder. Pour les autres...ce fut sans surprise que je n'obtins pas la moyenne.

L'été qui suivit mes BUSE, ma mère voulut reprendre contact avec moi. J'avais grandi et je me suis dit qu'elle avait le droit à une seconde chance. Mon père n'a pas apprécié mais, il ne pouvait rien dire. J'allais la voir les week-ends, et j'ai appris à la connaître. Ce n'était pas une femme exemplaire mais j'avais l'impression qu'elle voulait se racheter. Ma mère devint un sujet sensible entre mon père et moi. Il ne voyait pas ce que je pouvais trouver à cette femme qui n'avait pas assumé son rôle de mère pendant quinze ans. Je retournais à Poudlard en restant sur de mauvais termes avec mon père.

Ma sixième année fut similaire aux autres. Je vécus seulement ma première relation amoureuse. Rien de sérieux mais, suffisamment pour mon âge. Cette année-là, je n'écrivis pratiquement pas à mon père, mais plus à ma mère. D'ailleurs elle seule fut au courant de ma relation amoureuse. Et j'ignore si le fait de mettre disputer avec mon père a joué mais, je n'eus pas beaucoup de retenues cette année-là. Juste deux, il me semble. Je rompis avec mon copain de l'époque un peu avant les grandes vacances. Je n'étais toujours pas en bons termes avec mon père mais lui, il semblait vouloir repartir de zéro. On partit en vacances rien que tous les deux. Et tout ce qu'il avait pu dire sur ma mère furent oubliées.

J'attaquais ma septième année et l'année des ASPIC. Mon père me fit la morale en me disant que cette année je ne devais pas m'amuser à jouer les fortes têtes mais, à me concentrer sur mes cours. J'aurai dû l'écouter mais, à dix-sept ans, l'envie de se rebeller contre ses parents est forte. Je ne l'ai pas forcément écouté. J'ai repris ma mauvaise habitude de répondre aux profs et de dire ce que je pensais tout haut au lieu de me taire. Les retenues sont revenues bien vite. J'ai dû jongler entre retenues, match et entraînement de Quidditch et travailler suffisamment pour pouvoir obtenir des notes suffisamment élevées. Mais mes facilitées n'ont pas suffi et j'avais du mal à m'en sortir dans mon travail et les notes étaient beaucoup plus basse que les années précédentes. L'examen arriva et je n'étais pas très prête. J'obtins trois ASPIC sur cinq. Mon père ne fut pas content du tout car avec ça, il se demandait comme j'allais faire pour me trouver un boulot.

Mais j'avais mon idée avec la montée de Voldemort et la guerre qui faisait rage. À Poudlard, j'écrivais un peu mes idées sur ce que je pensais, même si cela restait entre mes amies et moi. J'ai su ce que je voulais faire.

Ce que je souhaitais faire ne nécessitait pas de continuer de formation. Cela ne plut pas à mon père qui voulait que je fasse carrière et que j'entre au ministère. Je crois que ce jour-là, je n'ai jamais été aussi dure et aussi insolente envers lui. Je lui ai répondu que j'étais majeure désormais et que ma vie m'appartenait et que j'en faisais ce que je voulais. Si j'avais envie d'écrire, je le ferais pour gagner ma vie et il n'avait rien à me dire contre ça. Je crois que cela l'a blessé énormément. Il m'a clairement fait comprendre que si je voulais continuer à vivre sous son toit sans manquer de rien, j'avais intérêt à ne pas flâner dans la maison sans rien faire la journée. Mais mon orgueil prit le dessus.

Je passais mes journées chez ma mère à écrire ce que je pensais sous la forme de petites histoires humoristiques. Je me suis rapprochée d'elle et je me suis mise à me confier à elle et, de la relation tendue que j'entretenais avec mon père. Elle me remonta le moral. Cela me faisait du bien de parler avec ma mère qui n'avait pas été là pendant si longtemps. Je me sentais mieux.

Un soir, je suis rentré tard car, nous avions eu une longue conversation et j'avais oublié d'avertir mon père que je rentrais tard. Avec les temps qui courent, il s'était fait du souci et, je n'aurai pas dû lui en vouloir. Mais je me suis emportée en lui disant que je n'étais plus une enfant que je pouvais faire ce que je voulais. J'ai cru qui allais me mettre à la porte mais, au lieu de ça, il m'a dit que je ne devais plus rien lui demander pour me payer des vêtements, des babioles ou autres. Il ne faisait que me nourrir et me loger. Il estima que peu de parents se montraient aussi cléments que lui face à ce genre de comportement puéril.

Je dus chercher une façon de gagner ma vie avec les textes que j’écrivais. Mais c’était trop dangereux de les publier sous mon vrai nom. Alors je me suis créé un pseudonyme et j’ai envoyé mes textes à plusieurs journaux sorciers. L’un d’entre eux a apprécié mes textes. Et il me demanda, vu que c’était un hebdomadaire, de lui envoyer des textes toutes les semaines. Du coup, je lisais toutes la presse possible pour rester à la page et pour pouvoir critiquer derrière. Je courais annoncer la nouvelle à ma mère qui fut ravie mais je n’ai rien dit à mon père.

Un jour, il me demanda si j'avais trouvé un boulot, et je lui collais le texte qui était actuellement sur le journal sous le nez avec un petit sourire satisfait. Mon texte s'en prenait aux ministères, aux mangemorts et aux phénix. Il s'inquiéta et me dit que je ne devais pas continuer à faire cela. Je lui ai clairement dit que vu qu'il ne me payait plus rien, que j'avais besoin de gagner ma vie. Le journal me payait bien pour mes textes. Il finit par accepter l'idée que j'écrive de tels textes, mais avec ça, il prit peur pour ma sécurité. Il voulait me protéger et me demanda de rester neutre dans la guerre, avec un penchant pour les Phénix, il trouvait les mangemorts trop dangereux. Je l'ai mal pris. Je me sentais capable de me protéger seule. Je savais qu'il était du côté des Phénix et je lui ai ouvertement dit que je penchais pour l'autre organisation juste pour le faire souffrir alors qu'en réalité, je ne sais pas vraiment pour quel camp être. Bien que je considère les mangemorts comme "des rebelles", leurs faits m'attirent. Pas tous, c'est vrai, mais avec mon esprit trop Gryffondor et de rebelle, vouloir jouer les rebelles me plaisaient. Alors dans mes textes, j'étais moins virulente dans mes propos sur les mangemorts alors que les Phénix...Même si je dois faire extrêmement attention à mes propos. Le ministère contrôle les médias et si je veux voir mes textes publiés, je dois faire des métaphores, des euphémismes et toutes autres figures de style. Je dois critiquer tout en restant neutre et dans le politiquement correct, sinon mes textes sont censurés et je ne suis pas payée.

Même si les mangemorts sèment la terreur en Angleterre depuis longtemps, je sens qu'il y a une raison. Je ne défends pas leurs crimes mais je défends leur conviction. Et mon orgueil et la colère mélangés, je lui ai avoué que je passais mes journées chez ma mère. Cela lui a pas plu et depuis c'est à peine si l'on s'adresse la parole. Cette situation me fait souffrir et je m'en veux d'avoir été si méchante avec lui alors qu'il est mon père, et qu'il est la personne que j'aime le plus dans ce monde.