Le Crépuscule des Sorciers
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Et mon verre s'est brisé comme un éclat de rire [ Pv : Aliénor ]

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Et mon verre s'est brisé comme un éclat de rire [ Pv : Aliénor ] Empty Et mon verre s'est brisé comme un éclat de rire [ Pv : Aliénor ]

Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 21:24

Il fait beau. Ce mois d'Août se montre décidément particulièrement clément ; après tout, n'oublions pas que nous sommes en Angleterre. Enfin, à l'heure actuelle, en Ecosse, en ce qui me concerne. L'entrée de Pré-au-Lard se rapproche à chacune de mes foulées. Même si le soleil entame lentement sa course vers le sol, il tape dru et j'apprécie la chaleur contre ma peau. Le léger vent qui souffle dans mon dos et passe dans ma nuque me fait légèrement frissonner. C'est agréable comme sensation. Finalement, cette balade dans les environs n'était pas une si mauvaise idée.
Je viens d'y passer la fin de mon après-midi. A la recherche d'un peu de calme, peut-être. Ou des souvenirs que je peux y avoir. Et quels souvenirs … Ca me paraît si loin. L'insouciance des années Poudlardiennes. J'aurais aimé qu'elle existe encore. Cette insouciance. Même moi, j'ai du mal à la retrouver, ne serait-ce que par instants. C'est dans ce but que j'ai entrepris cette escapade. Malheureusement, j'ai eu vite fait de me rendre compte que je ne faisais que me rendre nostalgique. La légèreté d'antan n'appartient qu'au passé. Parce que le présent est bien différent. La dernière altercation au ministère ne date que de quelques jours et la situation semble plus sombre que jamais. Les choses sont quoi qu'il en soit différentes. Et le resteront. Je ne suis pas le premier touché, je dois dire. Dans l'histoire je m'en suis plutôt bien sorti ; on m'a même félicité. Vous y croyez, vous ? J'ai eu du mal, en tout cas. Ca prouve au moins que personne ne m'a étiqueté phénix. C'est toujours ça de gagné ...

Le soupir aux lèvres et les pieds traînants, je m'approche de l'entrée du village sorcier. Une seconde, je me demande si le passage secret de l'épicerie qui mène à Poudlard a été découvert et rebouché. La tentation d'aller vérifier se fait presque sentir, mais je me raisonne très vite. Et puis je n'ai pas vraiment le cœur à remettre seul les pieds dans le collège. J'en ai eu assez pour la journée, des vieux souvenirs trop joyeux pour ne pas avoir d'échos douloureux. Au lieu d'un passage au château, je décide de faire un détour par le QG avant de rentrer. Ou, rester un peu au bar au rez-de-chaussée, histoire de. Mieux vaut ici que quelque part à Londres, d'une certaine façon. C'est sûrement comme ça que finira la soirée, quoi qu'il en soit.


Dernière édition par Sirius Black le Lun 6 Oct - 21:40, édité 1 fois
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 21:35

Cela avait beau faire plusieurs mois qu'Aliénor avait mit pour la première fois les pieds en Grande Bretagne, elle avait encore toutes les peines du monde à se faire au climat. Et encore plus particulièrement au climat de l’Ecosse où elle se trouvait actuellement. Parce que le mois d'août ne touchait même pas encore à sa fin et qu'elle avait déjà ressorti l'une de ses capes, dont elle avait drapé frileusement ses épaules. Parce que même comme ça, le vent frais semblait mordre la peau de son visage. Loin d'être insupportable, rien à voir avec le blizzard qui pouvait parfois venir geler jusqu'à la coquille de votre cœur. Juste assez pour que, sous un courant d'air un peu plus insistant que les autres, elle ne sente ses yeux la piquer, les larmes perler juste au coin de son regard, qu'elle chasse aussitôt de quelques clignements de paupières rapides. Et, alors que cela lui arrive déjà pour la troisième fois, elle veut se persuader que cela n'est dû qu'au froid. Et non pas à cette envie lancinante, tous les jours un peu plus forte encore depuis les évènements du Ministère, qu'elle a de rentrer chez elle.

Chez elle, il y a les vacances, dans la résidence secondaire de sa famille, proche de la côte, dans le Sud de la France. Chez elle, il y a le soleil, encore, et la chaleur, à cette période de l'année, avec les baignade et les parties de rire sur la plage privée. Chez elle, il y a les soirées passées sur la grande terrasse, à écouter les récits des amis de ses parents venus leur tenir compagnie. Chez elle, il y a sa mère, aussi, dont elle doit s'occuper, parce qu'elle a toujours, toujours tellement de mal à supporter la mort de son époux. Chez elle, il n'y a pas cette violence...

Elle voudrait rentrer. Elle y a songé, oui, de plus en plus souvent. Elle y songe encore, en cet instant, alors qu'elle quitte le Quartier Général de l'Ordre du Phénix, qu'elle vient de faire quelques pas dans le village presque trop silencieux. Elle voudrait vraiment rentrer. Parce que ce n'est pas cette ridicule petite médaille qui peut la retenir. Mais est-ce qu'elle le peut réellement ? Est-ce qu'elle pourrait encore se regarder droit dans un miroir si elle abandonnait maintenant ? Si elle laissait derrière elle ses idéaux, ses convictions ? Elle serait chez elle, oui. Mais à quel prix ?

Elle n'en sait rien. Elle n'est pas certaine de vouloir le savoir. Et elle en est là de ses réflexion, perdue qu'elle l'est, à des kilomètres - des milles, ici, mais quelle idée - et des kilomètres d'ici, sur sa petite côte française, bercée par le bruit des vagues qui viennent s'échouer sur le sable, quand soudain, le choc. Pas un choc psychique comme elle a apprit à les redouter, mais bel et bien un choc physique, au sens propre et premier du terme. Comme quand on rentre dans quelqu'un qu'on n'a malheureusement pas vu. En fait, exactement comme ça. Et ce sont ses balbutiements qui accueille en premier l'inconnu qu'elle a si idiotement bousculé. Excusez-moi, j'étais perdue dans mes pensée, je suis absolument désolée, je suis... Sirius ?"

La voix s'est à moitié étranglée alors qu'elle reconnaît celui dans qui elle vient tout juste de rentrer. Entre la surprise et cette nouvelle coupe de cheveux à laquelle elle ne se fait pas, il lui a bien fallu quelques instants. Mais il n'y a pas de doute, c'est bel et bien lui. Et elle hésite très fortement, en cet instant, à juste s'enfuir en courant.
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 21:52

Non, je ne l'ai pas vue. Je regardais plutôt mes doigts, et mes tentatives de démêler les câbles que j'essaie de manipuler. Cet engin, là, avec la boite, c'est un truc moldu, ça vient de sortir, et ça s'appelle un walkman. Ca permet d'écouter de la musique sans être branché .. ça fait un bail qu'il traine dans mes poches et je venais, il y a quelque chose comme deux minutes, de le saisir pour expérimenter la chose. Sauf que dans le coup, j'ai oublié de regarder où je marchais. Et c'est assez percutant. « Excusez-moi, j'étais perdue dans mes pensée, je suis absolument désolée, je suis... Sirius ? » Et je suis tout aussi surpris qu'elle, silencieux, encore bloqué dans mon sursaut suite à l'impact. « Ali ; mais... », qu'est-ce qu'elle fait ici ? … Hum, question guère pertinente, elle a toutes les raisons du monde d'être ici, puisque le QG est juste à côté. Sauf que dans ma tête embrumée, la Tête de Sanglier n'est encore qu'un vieux bar miteux et bien moins intéressant que les trois balais. Bien moins intéressant que la cabane abandonnée derrière le village et que les millions d'autres choses à faire dans ses environs, avant que le couvre feu ne soit donné et qu'il faille rentrer au château. Et Ali n'existe pas encore. Voldemort n'est qu'un sorcier dont j'ai entendu parler par ma famille. La guerre n'est pas une affaire concrète et la mort ne fait pas, pour ainsi dire, partie de mon quotidien.

Je cligne des yeux furtivement, histoire de chasser ces pensées un peu trop obsédantes pour revenir au problème présent. Pourquoi vient-elle de me foncer dedans ? Enfin, à moins que ce ne soit moi qui ; quoique, elle s'est excusée, donc elle ne faisait pas plus attention que moi. C'est alors que je remarque son regard. Sur lequel je peine à mettre une émotion. Les yeux encore écarquillés de surprise, elle me regarde presque comme si elle avait peur de moi. Cette expression me fige quelques instants de plus, avant que je ne récupère, enfin, tout l'usage de ma parole et de mes mouvements. Alors j'ose, un peu trop spontanément sans doute, approcher ma main d'elle et frôler son bras dans l'ébauche d'un geste qui se veut … rassurant ? En fait ce n'était pas vraiment réfléchi et pas du tout délibéré ...

« Qu'est-ce qui t'arrive ... »

Je connais la sorcière depuis assez longtemps maintenant pour savoir qu'elle n'est pas dans son état normal. Ceci dit, je suis moi-même quelque peu perturbé. Qui ne le serait pas ? A vivre dans un tel contexte, à participer à un tel carnage, constamment. Encore plus depuis Sainte-Mangouste. Et depuis l'attaque du ministère. Chamboulés, nous le sommes tous forcément. Il y a des mois de ça, j'ai vu la phénix la plus forte que j'aie jamais connue perdre les pédales et disparaître des semaines dans la nature. Alors aussi froide et inaccessible que soit d'habitude la française, on ne saurait me faire croire qu'elle se porte comme un charme. D'autant plus qu'elle semble totalement perdue. Mais si ce que je pense est exact, elle s'efforcera de le cacher et de faire comme si de rien n'était dans les prochaines secondes. Et on sera là, comme deux cons, à se regarder dans le blanc des yeux et faire comme si on ne voyait pas l'abattement de l'autre, en se rappelant que, oui, il y a à peine une semaine, on avait pour préoccupation de réussir à se supporte l'un l'autre. Comme ce genre de détail semblait dérisoire aujourd'hui … Tellement que je ne pense même pas plaisanter, à la taquiner sur sa trajectoire qui la conduit à me bousculer ; même pas à sourire et à lui offrir, éventuellement, cet air qu'elle trouve si insupportable. Parce que je n'en ai pas la force. Parce que je n'en ai pas l'envie. Et parce que ma seule réaction spontanée à la voir perdue comme elle l'est ; autant que je le suis ; a été de m'inquiéter et d'esquisser un pauvre geste pour la rassurer.
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 21:57

Elle ne pense même pas à protester comme elle le fait d'habitude au surnom dont le jeune homme l'affuble. L'a-t-elle seulement entendu ? Il semblerait bien que oui, pourtant. Ou en tout cas elle a bel et bien conscience, désormais, de sa présence dans les lieux. Et c'est comme si le temps s'était arrêté à cette rencontre quelque peu brutale. Comme si tout autour d'eux s'était suspendu. Et dans un premier temps, confuse, elle n'esquisse pas un geste, à simplement le regarder. Et semble même avoir du mal à comprendre ce que peut signifier cette rencontre. Comme si elle ne pouvait assimiler l'avoir là, en face d'elle, en cet instant précis, en ce lieu. Comme s'il ne pouvait être encore qu'au Ministère, encore et toujours, au milieu des sortilèges et des cris, au milieu de la peur et de l'horreur de cette nuit. Et, une seconde, son cœur accélère ou rate un battement, elle ne sait pas trop, et elle se sent presque commencer à trembler. De peur, d'horreur. De pure terreur. Elle n'en est jamais sortie, n'est-ce pas ? Elle y est toujours, ils y sont toujours, et rien n'est fini, ce cauchemar n'est pas terminé et il ne prendra jamais fin !

Elle y est encore, retour en arrière on ne peut plus violent qui menace de la projeter à terre. Une seconde, juste une seconde. Assez pour ne pas voir le bras de Sirius s'avancer vers elle. Assez pour qu'il l'empêche juste à temps de basculer toute éveillée dans ce qui est certainement son plus épouvantable souvenir. Pourtant, ce n'était rien, n'est-ce pas ? Ou au final si peu de choses. Et le frisson qui la parcoure alors est encore plus violent que ceux qu'a pu provoquer le froid, et il peut certainement voir le choc dans ses yeux. Celui du retour à la réalité, qui lui permet de se rendre compte au dernier moment du geste irréparable qu'elle était prête à faire : se jeter dans ses bras, pour chercher le réconfort certain que seul un ami peut lui procurer. Car seul un ami peut avoir ce genre de geste là, n'est-ce pas ? Mais, aux dernières nouvelles, Sirius n'est pas un ami. Une vague connaissance, un allié de circonstance, un garçon insupportable qui, depuis leur première rencontre, n'a eu de cesse de tenter de lui prouver que son éducation et toutes ses valeurs ne méritaient de sa part que le plus profond mépris. Alors elle se raidit sans pour autant se reculer. Un réflexe qu'elle ne peut réprimer. Se retranche derrière un masque neutre. Pourtant tellement fissuré qu'il ne saurait donner le change très longtemps...

Rien. Je vais bien." Et cela sonne faux, tellement faux. Comment seulement pourrait-il y croire ? Alors que ses yeux sont trop rouges des larmes retenues, alors qu'ils brillent de cet éclat que seuls les pleurs peuvent accorder. Alors que tout son corps pourrait s'écrouler, se briser comme une sculpture de verre qui tombe à terre suite à un coup de vent trop puissant. Et elle sait qu'il ne le croira pas. Et elle n'est même pas sûre d'avoir envie qu'il y croit, au fond. Alors elle secoue la tête, comme pour chasser sa propre phrase, ses propres mots qui, au fond, ne sont là que pour la rassurer, la protéger. Et ses yeux se radoucissent, un peu. Plus de peur ou de panique. Plus de rejet ou de dégout. Juste une immense lassitude. Et, même si elle a la gorge nouée, elle se fait violence pour articuler quelques mots. Quelques mots qu'elle devait lui dire depuis longtemps. "Merci... Pour la dernière fois." Elle ne parle pas des récents évènements, elle ne parle certainement pas du Ministère. Tout cela, elle veut l'oublier. Mais elle doit le remercier pour autre chose. Pour cette mission à deux qu'elle n'a su mener à bien. Parce qu'au fond, en fait, Sirius n'est pas qu'une vague connaissance, un allié de circonstance, un garçon insupportable qui, depuis leur première rencontre, n'a eu de cesse de tenter de lui prouver que son éducation et toutes ses valeurs ne méritaient de sa part que le plus profond mépris. Parce que Sirius est un Phénix, comme elle. Et qu'elle ne voudrait pour rien au monde l'oublier.
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 22:07

Comme je m'y attends, elle se ressaisit. Ou en tout cas, elle essaie. Et je sens presque mon cœur se serrer devant une Aliénor à ce point meurtrie. Et j'ai presque envie de la prendre dans mes bras, à la voir prête à se briser, d'une seconde à l'autre, devant moi. De la prendre dans mes bras et de la protéger, malgré la force qu'elle se prête en essayant de garder bonne figure. En partie parce qu'elle se montre en forte en essayant de garder bonne figure, d'ailleurs. Le genre de force où perce le désespoir et qui semble presque appeler à l'aide. « Rien. Je vais bien. »

Et je ne sais pas quoi dire. Pas quoi faire ; parce que même si je m'attendais à cette attitude, je n'ai pas forcément prévu quelle réponse y apporter. Et je doute qu'elle apprécie beaucoup que je fasse ce qui me passe par la tête et que je la serre contre moi ; surement de force, d'ailleurs, parce qu'après tout, aux dernières nouvelles, elle ne peut pas m'encadrer. Et je ne peux pas la voir, elle et ses airs de bourgeoise indignée. Elle n'a aucune raison d'accepter un tel comportement de ma part. Et je n'ai aucune raison d'avoir envie d'un tel comportement. Ne représente-elle pas tout ce que je rejette ? Tout ce que je méprise ? Croyez-le ou non mais, là, j'ai du mal à le croire. J'ai presque oublié les raisons pour lesquelles je lui prête cette étiquette.

« Merci... Pour la dernière fois. »

Et je les ai oubliées parce que je ne vois devant moi qu'une femme au bord de la rupture nerveuse ; qu'une femme avec laquelle j'ai affronté la mort, aux côté de qui j'ai tué et j'ai souffert ; que j'ai vu tuer et que j'ai vu souffrir, pour défendre la cause que nous avons en commun. A plusieurs reprises ; et je ne saurais trop à laquelle elle fait référence. Sans doute à la première fois, puisque dans le chaos du ministère, c'est elle qui m'a sauvé la vie. Alors je souris vaguement, tâche de lâcher mon air terriblement inquiet, terriblement secoué. Parce qu'il faut bien garder bonne figure, après tout.

« C'est normal … on formait un binome, j'étais bien là pour ça, non ? Puis c'était pas une corvée, depuis le temps que j'avais envie de cogner sur ce crétin. »

La plaisanterie est un peu forcée ; et je sens que ça s'entend. Je ne peux pas vraiment faire mieux, et c'est bien dommage. Parce que dans ce genre de cas, l'intention ne suffit pas. Une fois de plus, je n'ai même pas pensé à la taquiner. Après tout, je lui ai bien sauvé la mise, non ? En temps normal, elle en aurait entendu parler longtemps. Mais je suis assez surpris qu'elle me remercie ; plutôt flatté, à vrai dire. Mais bref. Maintenant, je suis là à sourire stupidement ; d'un sourire qui manque d'éclat, et qui fane peu à peu. Je ne sais plus vraiment quoi dire, en fait. Je suis mal à l'aise ; parce que je ne vais pas bien. Parce qu'elle ne va pas bien. Mais que je ne me sens pas le droit de faire quoi que ce soit pour elle. Et pourtant, je ne me vois pas non plus lui dire au revoir et m'en aller de mon côté ; et elle du sien. C'est donc d'une voix mal assurée que je reprends. Pour faire la conversation. Et parce que nous en sommes à la phase remerciements ...

« C'est plutôt à moi de te remercier ... Sans ton intervention je ne sais pas trop dans quel état je serais à l'heure actuelle. »

Et c'est un peu nerveux que je viens frotter l'arrière de mon crâne. Déprécier une fois de plus le renflement de la cicatrice, bien cachée sous ma tignasse. J'en soupirerais presque, si j'avais été seul et que je ne tenais pas à faire, toujours, bonne figure. C'est d'ailleurs dans cet objectif que je prends à nouveau la parole. Dans celui de faire bonne figure et, peut-être, pour qu'on ne reparte pas chacun de notre côté avec, en ce qui me concerne, le sentiment d'abandonner l'autre à son sort au lieu de l'épauler.

« Tu … t'en allais quelque part ? Enfin je ; j'ai rien de prévu, et je … pense que ; aucun d'entre nous n'a envie de rester seul, alors … »

Ok, c'est étrange. Mal formulé. Je dois avoir l'air d'avoir envie de l'inviter sans savoir comment m'y prendre ; c'est bien le comble, parce que ce n'est pas le cas, et que si jamais ça l'avait été, ça aurait été terriblement plus facile. Alors je ne trouve à lui offrir qu'un pauvre sourire un peu navré. Il est bien loin, le Sirius insolent et sûr de lui qu'elle connaissait.
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 22:13

"Je savais bien que ta motivation soudaine devait cacher quelque chose..." Elle tente, elle aussi, un peu de plaisanterie, même si elle n'est pas très doué pour cela. Pourtant, le sourire qu'elle esquisse n'est en aucun cas forcé. A peine visible, peut-être, juste le coin de ses lèvres qui se soulève un peu, juste les traits de son visage qui se détendent de façon infime. Elle provoque, un peu, comme elle a prit l'habitude de le faire avec lui. Pourtant, il n'y a aucun accent de vérité dans ses mots et, au contraire, elle n'aurait certainement pas dit cela de cette façon avant. Plus sèche, presque glacial, et tellement agacé par son comportement. Mais cela a changé. Elle a changé. Et tout a changé. Alors pourquoi pas cette guerre stupide qui les opposent depuis leur première rencontre ? Parce qu'elle a revu son jugement. Parce qu'elle n'a pas vraiment eu le choix de le faire, de toute façon. Et parce qu'elle n'est pas certaine d'y avoir vraiment été contrainte, même si les événements l'y auraient de toute façon forcée.

Mais cela n'empêche pas le silence de s'installer entre eux, remplaçant les remarques acides et les insultes dont ils ont prit l'habitude de s'affubler mutuellement. Et, à vrai dire, elle ne sait pas quoi faire. Pas comment positionner son corps sans être totalement hostile, pas comment positionner ses bras pour qu'ils ne pendent pas bêtement de chaque côté d'elle, ni sans les croiser pour ne pas fermer directement tout dialogue. Mais quel dialogue. Est-ce qu'ils ont réellement des choses à se dire ? Au delà de la lutte qui les unis, et une fois leurs différents au moins momentanément enterré, que reste-t-il ? Seulement deux jeunes gens tout juste sortis de l'enfance, obligés de grandir trop vite. Deux âmes perdues en bordure d'un petit village trop silencieux. L'image aurait presque fait sourire Aliénor si elle n'avait réveillée en elle un nouvel accès de nostalgie, si elle n'avait senti soudain sa gorge la serrée de nouveau, étau lent qui assure sa prise toujours un peu plus certaine sur elle. Et, déjà, elle cherche à dire quelque chose, une phrase, même la plus banale. Une façon polie de prendre congé, peut-être. Car qu'est-ce qui saurait être plus logique que cela ? Ils n'ont rien à se dire, rien à faire ensemble. Et même s'il n'en est pas encore venu à lui montrer tout son mépris, il la déteste. Et c'est avec un bref sourire et un signe de tête qu'elle accepte ses remerciements. Après, tout redeviendra comme avant. Parce que oui, il la déteste.

Même si l'inverse n'est plus forcément vrai.

Sauf que lorsqu'elle ouvre la bouche, qu'elle trouve enfin le courage de s'excuser le plus poliment du monde pour tourner les talons, le voilà qui la prend de cours. Et qu'il lui demande de rester. Un instant, elle ne sait plus quoi dire, elle en perd ses mots, et demeure simplement à le fixer, la bouche légèrement entrouverte. Est-ce vraiment lui, Sirius Black, qui vient de dire cela ? Est-ce qu'il est bien conscient de reconnaître vraiment la personne à qui il s'adresse ? Elle en oublie presque les frissons, le froid. Elle en oublie presque le poids sur son coeur. Et elle ne peut que le regarder, abasourdie par cette demande à laquelle rien n'aurait pu la préparer, les sourcils légèrement froncés alors que toute trace de sourire a disparu de ses lèvres. "Tu es sûr ? Je veux dire... Pourquoi pas." L'hésitation est clairement présente, l'incertitude aussi. "Mais tu te souviens ? C'est moi, Aliénor, Ali." La grimace de dégoût qui déforme cette fois légèrement les traits de son visage à ce surnom qu'elle ne supporte pas montre bien ce qu'elle peut penser de cette façon qu'il a de l'appeler. Elle ne proteste pas, pourtant, mais, vraiment, elle ne comprend pas. "Tu es certain d'arriver à supporter ma détestable compagnie ?" Il n'y a même plus de provocation dans ses mots, juste ce qu'elle espère être une remise en place de la réalité. De leur réalité. Parce qu'après tout, Sirius Black a sans doute des tas de personnes avec qui passer du temps, des gens dont il appréciera certainement plus la compagnie que celle d'une Sang Pure Française qu'il considère ennuyeuse comme la pluie. Parce qu'après tout, Sirius Black est tellement cool qu'il doit bien avoir des centaines d'amis, contrairement à la petite étrangère encore un peu paumée et pas si facilement approchable.

Alors quoi, c'est de la pitié ? Parce qu'il a vu son état, parce qu'il a vu ses yeux... Parce qu'elle n'a pas eu le temps de se cacher comme elle aurait voulu - comme elle aurait dû - le faire. Voilà. Il la prend juste en pitié. Pourtant... Pourtant, lui aussi, il vient d'avouer qu'il n'avait aucune envie de se retrouver seul en ce moment. Alors peut-être qu'elle va juste accepter. Et avant qu'il ne se rétracte face à ce qui pourrait bien être considéré comme une attaque de la jeune française, elle poursuit, peut-être un peu trop précipitamment. "Et tu veux qu'on aille où ?" Parce que oui, en tout premier lieu, elle a accepté, et elle ne veut pas refuser, ni il y a quelques instants, ni maintenant. Même si elle ne sait absolument pas à quoi s'attendre quant à l'attitude de ce si étrange Sirius Black.
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 22:19

« Tu es sûr ? Je veux dire... Pourquoi pas » Hum. Ca ne devrait pas m'étonner. Ma demande est étrange. Même si elle n'était éventuellement pas contre l'idée de rester avec moi pour la soirée, elle aurait trouvé ça bizarre. Sauf que son hésitation me rappelle les tumultes de notre relation. L'entente impossible entre nous. L'animosité qui s'est presque imposée dès notre première rencontre. Et qui font que, donc, elle n'a évidemment pas envie de rester avec moi pour la soirée. Et qu'elle préfère sans aucun doute rester seule chez elle ; à moins qu'elle n'ait rendez-vous ailleurs. J'écarte cette dernière idée. Elle a dit pourquoi pas. Sans doute pour ne pas me blesser ; délicat de sa part. Mon faible sourire bifurque sur le côté, et je me retrouve avec l'air le plus gêné du monde accroché à la figure. « Mais tu te souviens ? C'est moi, Aliénor, Ali. » Par contre ça. Ca … Et sa grimace … C'est plus fort que moi. Je ris. Et spontanément s'il vous plaît. Parce que là, elle est drôle, la petite Ali. Elle n'y croit pas, et en est même à se désigner elle-même par ce nom qui l'insupporte pour être sûre que c'est tout à fait clair. Et c'est drôle, cet air à fois dégoûté et contrit sur son visage. L'incertitude, pour ne pas dire la stupéfaction qui figent ses traits dans une expression tout à fait anodine venant de la française. Et c'est drôle, oui. Je ne ris pas pour me moquer ; je ris parce qu'elle m'amuse et que c'est bon de s'amuser quand on a des idées noires plein la tête. Pour autant, je n'ai pas le temps de répondre que déjà elle enchaîne. « Tu es certain d'arriver à supporter ma détestable compagnie ? » Pour être honnête, je ne me suis pas encore posé la question, puisque jusqu'à maintenant tout se passe presque pour le mieux. Et puis on a réussi à se supporter deux fois de suite. Une fois en mission ; l'autre en pleine attaque de mangemorts. Mais bon, c'est le début. Et j'en suis à me demander si évoquer ces événements pour plaider en la faveur d'une chance à nous accorder est une bonne idée, quand elle reprend, très vite, précipitamment, même. « Et tu veux qu'on aille où ? »

J'en suis presque surpris. Elle accepte donc, finalement ? Oui ; oui elle avait déjà accepté. Mais j'étais presque prêt à lui dire de laisser tomber vu l'enthousiasme débordant dont elle venait de faire preuve. J'en suis presque surpris et je reste quelques instants silencieux. Avant de hausser les épaules. Essayer d'improviser maintenant ne servirait qu'à perdre en crédibilité, je le vois gros comme ça.

« Très franchement ? Aucune idée. » Alors les possibilités défilent dans ma tête. Dans un pub ? Nan, j'aurais trop tendance à vouloir boire, ça finirait mal – rappelons que c'était mon objectif de la soirée, pourtant –. Sinon il y a chez moi ; ou chez elle, mais ça lui semblerait bizarre. Ou est-ce qu'on pourrait aller sans que ça ait l'air d'un rendez-vous ?! Dans le coin, il y a l'auberge des trois balais, au pire. Y'a plein de boutiques sympas dans le coin, mais on est un peu vieux maintenant … « On peut faire un tour dans les environs si tu veux, il fait bon, pas encore nuit... Puis, tu ne connais sûrement pas ? C'est magnifique par ici. »

Solution de secours. Histoire de proposer quelque chose. « A moins que tu aies une idée ? » Nota Bene : la prochaine fois, ne pas faire de proposition sur un coup de tête, et prévoir une suite au projet pour ne pas passer pour un con. « Et puis hey, comme ça, si jamais l'envie nous prend de nous entretuer, on pourra le faire discrètement ! »
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 22:21

Elle avait bien faillit se vexer. Elle n'en était vraiment pas loin, d'ailleurs. Elle avait senti la moutarde lui monter quelque peu au nez lorsque Sirius s'était mit à rire. Et elle avait bien faillit se retrancher derrière cette attitude absolument glaciale qui la caractérisait dans ces cas là. La langue acérée, la rhétorique acide. Et ce regard qui, malgré son jeune âge, en avait bien cloué plus d'un au sol. Pas tous, bien sûr, mais elle avait la prétention de se défendre avec une certaine efficacité lorsque l'on commençait à s'en prendre à sa fierté. Sauf qu'elle avait aussi l'intelligence de se rendre compte que Sirius ne se moquait pas d'elle - pas vraiment, en tout cas. Que s'il riait, ce n'était pas cette fois pour ce rire d'elle, mais pour une autre raison qui, certes, lui échappait. Elle ne devait pourtant pas en prendre ombrage, s'efforçait-elle de se répéter, les lèvres désormais pincées dans une attitude perplexe. Elle devait simplement attendre que cela lui passe.

Aussi ne fit-elle aucune remarque quand, enfin, après ce qui lui sembla bien une éternité alors que cela ne devait en réalité durer que quelques secondes, il se calme. Et elle doit bien reconnaître que son attitude doit avoir un certain côté risible, dans le sens premier du terme. Qu'elle doit passer pour une enfant indécise, presque capricieuse. Et elle sait que toute tentative de défense sera d'autant plus pathétique que son attitude, ses propos, peuvent paraître incohérents. Mais sa dignité est déjà bien assez froissée pour ce soir pour qu'elle s'en contente. Imaginez-vous, être invité par ce rustre de Black à passer quelques heures en sa compagnie... L'idée même ramène un sourire sur ses lèvres, qui s’enhardit à gagner son regard sous la franchise de son vis-à-vis ; et surtout sur son manque total d'organisation. Faut-il vraiment qu'il soit aussi impétueux, aussi irréfléchi, qu'il n'ai pas la moindre idée de ce qu'ils pourraient bien faire, alors même que c'est lui qui propose ces quelques heures - pourquoi, heures ? Instants, minutes, tout au plus - partagées ? Cela a quelque chose de distrayant, au fond. Assez pour relégué encore un peu plus profondément ses sombres pensées. Et pour faire ressurgir, l'espace de quelques temps, la véritable Aliénor. Pas vraiment insouciante, cela fait bien longtemps qu'elle ne l'est plus. Mais l'Aliénor motivée, capable d'un certain entrain, capable d'accéder à la demande d'une connaissance sans pour autant avoir peur de se faire tirer dans le dos...

A peine cette pensée effleure-t-elle son esprit que la jeune sorcière bloque une seconde, tentée de se perdre en son for intérieur pour explorer cette idée incongrue. Mais elle se souvient, au même instant, de l'endroit où elle se trouve, de la compagnie qui est la sienne. Et la pensée est aussitôt repoussée au loin, avec la promesse à elle-même qu'elle y reviendra plus tard. Peut-être. Parce que pour le moment, ce n'est pas d'actualité. Elle n'a pas à avoir peur de Sirius, n'est-ce pas ? Ils ont bien assez de différends pour que cela ne vienne pas se rajouter entre eux. Et les derniers événements la pousse, bien au contraire, à abandonner toute idée de méfiance qu'elle pourrait nourrir face au Sang Pur renié. Du moins, en ce qui concerne des questions de sécurités pures, parce qu'il ne fallait tout de même pas exagéré. Et elle esquisse de nouveau un sourire tout en faisant quelques pas sur le chemin de terre. "Ne me tente pas, Black, je sens déjà ma baguette qui me démange..." C'est faux, bien sûr, et nul dans son ton ne devrait lui montrer autre chose qu'une réponse à sa plaisanterie. Mais il a réussit à la faire sourire, à l'amuser, même, et même s'il ne le sait pas, depuis une semaine, c'est bien là un exploit. Après tout, cette rencontre incongrue pourrait bien être le prémisse d'une bonne soirée.

Et elle lui jette un regard en coin, alors qu'elle resserre sa cape autour de ses épaules, de nouveau désagréablement surprise par un courant d'air trop frais. "Tu trouve réellement qu'il fait bon ? Je suis presque gelée... Mais va pour la découverte des environs, marcher devrait me réchauffer. Vous êtes quand même bizarre, vous, les Anglais..." Sans penser, en bonne française qu'elle est, qu'elle pourrait le vexer par cet attribut. Après tout, si elle connaît la famille Black de - triste - réputation, elle n'est plus certaine de leur région d'origine. Mais elle sait cependant qu'il n'y a rien de pire pour un Ecossais, un Gallois ou, mieux encore, un Irlandais, que d'être traité d'Anglais. Cependant, Aliénor n'est pas encore totalement familière de ces subtilités et, si elle a faillit reprocher à Sirius de ne pas assez réfléchir avant de parler - de tourner cette fois sa langue dans sa bouche, comme l'on dit chez elle - peut-être devrait-elle également se prodiguer de tels sages conseils. Mais elle n'y pense même pas. Et elle s'apprête juste à le suivre où il voudra bien la conduire, observant les alentours, prête à découvrir cet environnement dans lequel elle n'a jamais pensé, au fond, à s'aventurer seule. Quoi de mieux que de le faire en compagnie de quelqu'un qui connaît déjà ? Et oui, même si ce quelqu'un est Sirius Black.
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 22:25

« Ne me tente pas, Black, je sens déjà ma baguette qui me démange... » Et je ris à nouveau, doucement. « A tes risques et périls, Mademoiselle ! » que je m'applique à prononcer en français. Le dernier mot seulement, hein, faut pas pousser.

Tournant les talons, la jeune femme près de moi, je me réengage sur le chemin que je viens d'arpenter. C'est vrai que le coin est vraiment superbe, en plus, au fond ce n'est pas une mauvaise idée. Et puis ce serait dommage de ne pas profiter d'une telle soirée. C'est tellement rare qu'il fasse si chaud. « Tu trouve réellement qu'il fait bon ? Je suis presque gelée... Mais va pour la découverte des environs, marcher devrait me réchauffer. Vous êtes quand même bizarre, vous, les Anglais... » Je la regarde, l'air le plus étonné du monde sur le visage. Gelée ? Vraiment ? J'observe une seconde l'écharpe à laquelle elle semble se raccrocher. Puis, haussant un sourcil. « Hé bien, le soleil brille, le vent est pas trop froid ; c'est une magnifique soirée d'Août ! C'est super rare qu'on ait un si beau temps, donc, hum, pardon, mais c'est vous les français qui êtes bizarres de ne pas savoir l'apprécier ! » Je souris, et lui envoie un clin d'oeil. C'est une simple boutade ; et, de bonne guerre, oh !

Nous sortons donc du village, marchant côté à côté sur la petite route. Juste à côté, il y a le chemin qui mène jusqu'à la maison abandonnée, mais je ne suis pas convaincu que lui montrer ce cloaque plaide en la faveur du superbe paysage que j'invoquais plus tôt. Au lieu de ça, je l'emmène un peu plus loin. Le chemin s'en va dans la campagne environnante, mais en sortant un peu des routes on peut grimper sur une colline qui réserve de belles surprises. Enfin, encore faut-il réussir à en atteindre le sommet, parce que ce n'est pas forcément prévu pour les ballades.

« Par contre, je te préviens, pour avoir les plus beaux points de vue il faut s'éloigner un peu du chemin. » Et, joignant le geste à la parole, je pose ma main sur la barrière qui longe la route, et balance mes jambes par dessus pour me retrouver de l'autre côté. Puis, après une hésitation, tend la main à ma camarade. Après tout, elle n'a pas l'air d'avoir spécialement l'habitude de sauter des clôtures. Pas tout à fait le genre de la noblesse ; d'ici ou d'ailleurs. Mais bon ; je le lui ai assez reproché, et je n'ai pas l'intention de ruiner toutes nos chances de passer une bonne soirée. C'est la raison pour laquelle j'ose un nouveau sourire. Un peu plus doux qu'à l'ordinaire. Ce n'est qu'une proposition d'aide ; qu'elle saisisse ma main si elle l'accepte.

Heureusement, le temps bien clément ces derniers temps n'a pas envoyé la pluie arroser les envions depuis quelques jours. Le sol est donc relativement ferme et nous ne finirons pas couverts de boue jusqu'à la taille. Les herbes, par contre, ne sont pas franchement entretenus, et elles nous montent bien jusqu'aux genoux. Mais ce n'est que de l'herbe, non ? Il doit bien y en avoir en France. « Si tu préfères faire demi tour pour rester sur la route, dis-le-moi. Mais je t'assure que le jeu en vaut la chandelle ! »

Et comme elle s'accroche, je lui souris à nouveau et poursuis le chemin vers la colline qu'on voit déjà, non loin. Ainsi que les arbres et rochers qui recouvrent ses flans, promettant une ascension laborieuse. Et je ris doucement, encore. « C'est là-bas qu'on va. Alors, toujours d'attaque ? Si tu préfères on peut toujours faire demi-tour. » Nouvelle boutade. Gentille. On est à des lieux de la provocation d'avant. Mais c'est de la provocation quand même. Parce que je suis curieux de voir si elle va relever le défi.
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 22:28

Si les traits d'Aliénor se contractent de nouveau en une expression agacée, si cet air pincé se peint de nouveau sur son visage, ce n'est pourtant cette fois qu'un jeu. Une réaction à la boutade de Sirius, à laquelle elle répond elle-même du tac-au-tac : "Et en plus, imagine toi, nous mangeons des grenouilles. Mais nous, au moins, nous savons reconnaître le soleil quand il brille." Lui, il n'a certainement jamais dû voir la côte méditerranéenne, ou un simple nuage, même blanc, même aussi loin qu'il soit à l'horizon, et signe de temps si ce n'est mauvais, tout du moins relativement maussade. Lui, il n'a même jamais dû entendre le bruit d'une alouette qui chante au petit matin, d'un rouge-gorge qui pépie sur la branche d'un arbre juste devant sa fenêtre, le cueillant d'une bonne humeur sans faille dès le maton. Lui, il n'a jamais dû entendre ne serait-ce qu'une seule cigale chanter ! Et Aliénor se surprend à avoir la pensée fugace de vouloir lui faire découvrir cela, la beauté d'une garrigue qui s'éveille, si proche et pourtant si lointaine des grandes landes de Grande Bretagne. Pensée fugace, oui, mais oh combien saugrenue. Plus qu'une pensée, une pulsion, en réalité, qu'elle refrène tout aussitôt sans en prononcer le moindre mot. A se demander ce qui lui prend de songer à pareil chose ! Parce que ce n'est pas une entente de quelques minutes qui va faire d'eux les meilleurs amis du monde et qui lui donnera envie de l'emmener à l'autre bout de l'Europe - enfin, quand même pas, mais presque - juste pour lui faire découvrir le paysage.

Mais même cette ébauche de pensée des plus incongrues ne saurait chasser son sourire, qui s'est encore légèrement agrandit au mademoiselle, et qui se transforme presque une seconde en rire alors qu'il lui tend la main. "Ne t'en fais pas, je te suis." Et, contrairement à ce qu'il semble penser en insistant un peu, en l'invitant à l'aide de paroles à le suivre, elle n'a pas une once d'hésitation alors qu'elle glisse sa main si fine dans la sienne, si grande. Et elle ne s'attendait pas à ce que ce simple contacte soit si chaud, presque doux, comparé à la température ambiante. Et un instant, elle en oublie leur querelle météorologique, et elle en oublierait même de poser sa main libre sur la barrière, de prendre appuie sur le morceau de bois vieillissant pour à son tour passer de l'autre côté. Et elle a presque envie de rire, comme ça, sans raison. Juste un moment de liberté soudain, qu'elle veut apprécier à sa juste valeur. Et c'est presque avec un temps de retard qu'elle retire sa main de la sienne. Parce qu'il faut, bien sûr, qu'elle soit certaine de son équilibre ; il ne s'agirait pas de tomber maintenant. N'est-ce pas ?

D'un geste assuré, elle remet de l'ordre dans sa tenue, resserre la cape sur ses épaules pour se prémunir des courants d'air qui, d'autant plus en pleine campagne, viendraient l'importuner. Et elle ne peut s'empêcher de répondre à la boutade par une boutade, alors qu'elle s'arrête un instant, plantant son regard dans celui toujours aussi provocateur de Sirius. "Tu m'épates, je ne t'aurais jamais cru aussi gentleman." Après tout, c'est bien lui, non, qui passe son temps à jouer au rustre ? Et elle sait bien, maintenant, que c'est un air qu'il se donne et qu'il peut lui aussi faire preuve de manières civilisées. Et celles qu'il vient à l'instant de lui montrer ont un côté charmant, charmeur, même, qui ne cesse de faire sourire la française, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Mais déjà, il la cherche de nouveau, de ce petit ton provocateur qui n'a pourtant plus rien à voir avec celui qu'il a pu utiliser avant pour la mépriser. Celui là serait même presque plaisant. Mais elle ne lui fera certainement pas le plaisir de le lui montrer.

"Pour qui me prends-tu ? Crois tu être vraiment le seul à avoir parcouru les campagnes dans tes folles années ? Mais si j'avais su, je n'aurai certainement pas mit de telles chaussures... Attend." Et, sans plus de manière, la voilà qui remonte le bas de sa robe pour retirer des bottines certes élégantes, mais pas du tout adaptées à la marche. Appuyée contre la fameuse barrière, Aliénor a d'ors et déjà sorti sa baguette pour commencer à murmurer quelques formules, et sourit d'autant plus quand les bottines deviennent de jolies chaussures de marches. "Voilà qui devrait faire l'affaire. Alors, c'est par où ? Que je puisse arriver avant toi en haut de cette colline." Il veut la provoquer ? Grand bien lui fasse, car, une fois de plus, elle est toute prête à lui répondre !
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 22:34

En refermant mes doigts sur les siens dans une prise que je veux à la fois délicate et suffisamment ferme pour ne pas la lâcher si jamais elle glisse – on sait jamais, après tout, hm ? – je ne m'attendais pas à sentir sa main effectivement si froide. Elle ne fait pas sa délicate pour le principe, la petite française, elle trouve vraiment le temps d'ici gelé ! Et je me prends à sourire, alors qu'elle grimpe par dessus la barrière ; je serre doucement sa main dans la mienne, peut-être pour la réchauffer. Et alors qu'elle redescend, je me surprends à la regarder et à être presque surpris qu'elle me retire sa main. Sans remarquer du coup le retard qu'a pris son geste. Heureusement, je me reprends vite et suis tout à fait d'attaque pour répondre à sa petite boutade. « Tu m'épate, je ne t'aurais jamais cru aussi gentleman. » Par le rire ; une fois de plus. Léger. Spontané. « Tu n'es pas la seule ! Mais remets-toi vite, la plus belle surprise arrive. »

Et en parlant de surprise, je hausse un sourcil étonné en la voyant relever sa robe pour transformer ses bottines qui valent probablement un bras en chaussures de marche, tout ce qu'il y a de plus efficace. J'esquisse un sourire, plutôt ravi de la transformation. « C'est bien mieux comme ça. » je ne peux m'empêcher de lâcher. Et en plus, ça lui va mieux. Ca fait moins bourge : BREF.

« Alors, c'est par où ? Que je puisse arriver avant toi en haut de cette colline. »

Mon sourire oblique au coin de mes lèvres, ravi qu'elle se prête au jeu. « Ben y'a pas vraiment de passage, il faut se débrouiller ! Je pense que passer juste en face de nous, là, ce sera plus simple. » Et je me positionne derrière elle, dans son dos, pointant de mon doigt la légère fissure dans les rochers par laquelle nous pourrons avancer plus facilement. C'est Célène qui m'a appris à désigner les points précis de cette façon. L'un derrière l'autre, on a le même point de vue, c'est plus évident. Sauf que quand elle m'a montré ça, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de m'avancer alors qu'elle était devant moi. Et qu'elle était penchée en avant. Autant dire que je n'ai jamais été engueulé aussi fort.

Et je n'ai pas l'intention de refaire cette erreur avec la française ; c'est pourquoi je m'écarte rapidement, dès qu'elle m'a indiqué qu'elle avait vu l'endroit. Et on se remet en route ; un peu plus rapidement maintenant qu'elle a les bonnes chaussures. En deux minutes, nous nous trouvons au pied des rochers, qui se séparent en deux côté, nous permettant de grimper sur quelques mètres avant d'être bloqués par les arbres. « C'est là que ça devient drôle », je fais, en désignant d'un mouvement du menton les rochers par lesquels nous devons à présent avancer.

Alors l'ascension commence. Je la laisse passer devant – ou elle me passe devant sans trop me laisser le choix, puisqu'elle m'a promis d'arriver là haut avant moi – gardant sur elle mon regard amusé. Si j'avais pensé l'amener ici un jour ; pire, la voir crapahuter ainsi devant moi. Je ne l'aurais pas cru ! Je reste très proche derrière, prêt à intervenir. J'ai le souvenir d'une fois où, me cassant la figure en gambadant joyeusement sur ces cailloux, j'avais trouvé le moyen de m'ouvrir la jambe. Mais par chance – ou grâce à la dextérité de ma camarade – personne ne s'écrase sur le sol et nous venons à bouts de l'ascension sans problème. « Hé ben dis donc, tu te débrouilles pas mal ! C'est toi qui m'épates. » Clin d'oeil, que je lui envoie furtivement avant de repasser devant. Les arbres s'étendent devant nous et bloquent la vue ; je doute qu'Aliénor sache à présent par où il faut passer. Et pour cause, je m'enfonce dans ce qui doit ressembler à une forêt. Qui n'est en fait pas plus épaisse qu'un bosquet. Dix mètres plus loin, nous débouchons sur un coin d'herbe délaissé des arbres. Depuis lequel on a une vue imprenable sur le château de Poudlard, illuminé de la lueur dorée du soleil qui entame sa course vers le sol. A l'Est, on voit le lac et l'orée de la forêt interdite. Et entre nous et ce superbe paysage ; la forêt. Traversée par le cour d'eau qui encercle presque tout le château. Pour être honnête, je ne connais pas d'endroit plus beau. Et je reste silencieux, laissant la française admirer le spectacle.
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 22:37

Ses yeux se sont perdus sur le paysage, pour le moment plus accidenté que réellement féérique. Mais il y a déjà quelque chose de beau, dans ce qu'elle a sous les yeux. Quelque chose de sauvage, une nature entre la civilisation et l'abandon totale. Et si derrière elle s'étend le petit village, partout où elle regarde actuellement, il n'y a que la nature, les rochers et les arbres et les herbes folles... Et elle pourrait s'y perdre, juste rester là, à contempler ce qu'elle a déjà sous les yeux. Et elle ne se rend pas compte que Sirius est passé derrière elle, jusqu'à ce qu'elle ne voit tout d'un coup son bras, passer juste à côté de sa tête, qu'elle ne sente sa présence, presque sa chaleur dans son dos. Et heureusement qu'il y est, dans son dos, car cela évite à la française d'offrir le spectacle oh combien gênant du rouge qui est venu colorer ses joues face à cette proximité soudaine. Jamais aucun garçon n'a été aussi proche d'elle, si ce n'est en situation de danger immédiat ou elle n'avait pas vraiment le temps de s'en apercevoir - et si on excepte, bien sûr, les étreintes paternelles. Mais qu'est-ce qui vient de passer par la tête de Sirius pour oser faire un tel geste ? Elle n'en sait rien, et pour être honnête, ne veut surtout pas le savoir. Ne veut surtout pas demander, effrayée elle-même par les accents que pourrait prendre sa voix. Alors elle se contente de hocher la tête une fois le point repérer et de se mettre aussitôt en marche, bien décidée à ne pas lui montrer son visage pour au moins les quelques secondes à venir.

Mais le sentiment de gêne intense s'estompe bien rapidement alors qu'elle doit prendre garde, à chaque pas, à ne pas perdre l'équilibre ou laisser sa robe se prendre dans les imperfections du chemin. Et le rouge de ses joues est maintenant plus dû à l'effort fourni, alors que commence la réelle ascension, qu'à cet instant fugace déjà oublié. Elle a prit les devants, bien décidée à lui montrer qu'elle répondra jusqu'au bout à son défi, et qu'il devra trouver mieux pour la déstabiliser, si tant est que cela soit toujours son but ! Et alors qu'elle le sait juste derrière elle, elle ne peut s'empêcher de lâcher, de ce ton presque prétentieux pourtant teinter de plaisanterie : "Et n'en profite pas pour regarder sous mes jupes !" Ce n'est pas à pic, et il n'en aurait sans doute pas la possibilité, même s'il tentait de le faire, à moins d'y aller carrément délibérément et de soulever un pan de tissus, au risque de se prendre aussitôt un coup de pied en réponse. Mais, comme elle s'y attendait, il ne tente rien de déplacé et c'est dans une certaine tranquillité qu'ils terminent leur ascension. Et qu'elle a même droit à des compliments une fois arrivé au sommet, qu'elle accueille avec sourire tel qu'il n'a jamais dû lui en voir. "Tu ignore encore beaucoup de choses sur moi, Black." Une ébauche de révérence pour ponctuer ses propos et accepter le compliment, alors qu'il lui fait un clin d'oeil. Et elle a presque le réflexe de lui prendre le bras pour continuer, son regard déjà posé sur l'espèce de forêt - mais qu'est-ce qu'elle fait là, cette forêt ? - qui leur barre désormais la route. Et elle ne peut s'empêcher de lui demander, feignant une inquiétude qu'elle est bien loin de ressentir, alors qu'elle s'enfonce à sa suite sous le couvert des arbres : "Mais où est-ce que tu m'emmène encore ?"

Et elle n'a pas à attendre de réponse de sa part, car quelques instants plus tard, ils y sont. Et elle comprend sans qu'il est à dire le moindre mot, à faire le moindre geste, qu'ils ont atteint leur destination. Sous elle, quasiment à ses pieds, brille le château de Poudlard dont elle n'a jamais aperçu que les vastes murailles, qui commence à s'illuminer, prenant les devants face à la nuit qui tombera d'ici une heure ou deux. Autour, et presque à perte de vue, le parc, paisible sous le vent frais, ou se déplacent quelques minuscules silhouettes, quelques élèves pressés de regagner la sécurité et la relative chaleur des grands murs de pierres. Elle pense même reconnaître les serres, si semblables et si différentes à la fois de celles de Beaux-Bâtons. Et les murailles, les immenses murailles, infranchissables, qui protègent encore et toujours l'école millénaire, qui vont se perdre dans cette forêt terrifiante que l'on appelle la Forêt Interdite et dont elle a déjà entendu milles histoires, toutes plus mystérieuses les unes que les autres. Et, alors qu'elle ne peut quitter des yeux le spectacle qui s'offre à ses yeux, alors qu'elle ne peut en détacher une seconde le regard, elle se rend compte qu'aucun mot ne peut lui venir à l'esprit pour décrire une telle beauté. Magnifique, majestueux, vertigineux... Aucun de ces mots n'est assez fort et son esprit semble tout comme son souffle, bloqué. Pour juste profiter de l'instant présent, sans se poser milles questions inutiles...

Et elle avance, d'un pas, puis l'autre. A presque l'impression qu'elle pourrait toucher de la main ce monde féérique, elle qui est pourtant plus qu'habituer à la Magie. Mais il est là, il est trop proche. Et elle en oublie même qu'elle se trouve, à cet instant, juste au bord du vide.
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 22:46

« Et n'en profite pas pour regarder sous mes jupes ! » Bien loin de moi cette idée ! Et puis de toute façon, même si je l'avais voulu, ça aurait été délicat. Ici et maintenant, en tout cas ; et puis bon, c'est quand même le comble de l'indélicatesse. Elle me prend pour un rustre à juste titre en fonction de ce qu'elle a pu voir de moi et de mon comportement, mais avec les demoiselles que j'apprécie - ou bien quand j'ai quelque chose de très précise en tête - je mets un point d'honneur à garder un minimum de classe. C'est toujours mieux ; et c'est une question de fierté. Pas du sang, non ; juste de personne. Pas question, donc, de passer pour un idiot mal élevé. Et puis comme je l'ai dit, l'idée ne m'est même pas venue. Et croyez-le ! Cette fois, c'est vrai !
Nous venons finalement au terme de cette ascension, et sur la remarque de ma camarade, passons les quelques arbres pour admirer le spectacle.

Et quel spectacle. Saisissant. C'est le mot ; en tout cas c'est ce que je pense, en jetant un œil à Aliénor, parfaitement figée face au paysage qui s'étend devant elle. Et j'ai un sourire presque attendri, de la voir ainsi absorbée. Je la laisse une seconde à sa contemplation, cherchant dans les broussailles alentours quelque chose de bien précis. D'autant que je sache, personne ne connait cet endroit ; seul Ethan, Garett et Willfried étaient venus ici avec moi. Et s'il avait été très fréquenté, un passage aurait été aménagé. Donc ce que je cherche doit encore être quelque part dans le coin.
Et en effet ; après avoir relevé une énième branche feuillue comme jamais, je découvre les tranches de tronc que nous avions découpées sur un arbre déraciné par une tempête pour en faire des tabourets. C'est imposant et particulièrement lourd ; mais bon, c'est classe, et puis ce sera toujours mieux pour s'asseoir. Alors je les traîne jusqu'à l'espace dégagé sur lequel nous nous trouvons, et les place debout, face au vide duquel Aliénor s'est approchée. Je prends place, prenant le parti de la laisser encore une seconde. En profitant peut-être pour l'observer, elle, un peu distraitement, sans trop y faire attention. Sans trop faire attention non plus aux pensées qui traversent mon esprit alors que le vent envoie voler derrière elle quelques mèches de cheveux. Je me prendrais presque à la trouver séduisante. Presque, parce que je n'ai pas du tout assez de recul pour me rendre compte que c'est bel et bien ce que je suis en train de penser. Alors je souris. « Tombe pas ! On trouverait bien le moyen de m'accuser si tu venais à être précipitée dans le vide. » Et mon sourire s'agrandit quand elle se retourne vers moi. « Bah quoi, je serais pas trop crédible si je dis que je t'ai amenée à deux mètres d'un précipice pour te montrer le paysage. » Puis, balayant du regard ledit paysage, après quelques secondes de silence. « Ca vaut pourtant vraiment le coup. Je parie que tu n'as jamais rien vu de tel, en France ! »
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 22:48

La voix de Sirius la sort de ses pensées dans un sursaut qui aurait pu se révéler extrêmement dangereux. Et pour cause, Aliénor, déjà bien avancée, trébuche en tentant de conserver son équilibre, glisse sur la pierre rêche, et ne doit son salut qu'à un réflexe pur qui lui fait poser la main au sol, juste à temps pour ne pas effectuer la pus belle chute de sa vie. Et la dernière, à n'en pas douter. La position dans laquelle elle se retrouve est donc tout sauf élégante et elle ne peut s'empêcher de grimacer en sentant les griffures sur sa main. Rien de bien méchant, même si le sang perle sur sa peau trop pâle. "Je suis certaine que l'on te trouverait des tonnes de mobiles pour un acte... Je pourrai même t'accuser pour mes blessures. Et pour l'état de ma robe." Car entre l'ascension, la traversée du bosquet et son semblant de chute à l'instant, le tissus, pourtant de qualité, commençait à laisser apparaître quelques accrochages qui lui donnaient une bien mauvaises présentations.

Mais, en réalité, elle n'en avait cure. Parce qu'elle ne comptait pas se rendre en l'état à une quelconque réception, ni même passer la soirée dans un lieu hautement fréquenté. Non. Elle était pour le moment perdue au milieu de nulle part en compagnie d'un seul homme, et qui semblait bien se moquer éperdument de la qualité de sa toilette. Et même si, en temps normal, elle-même y portait la plus grande importance, comment pourrait-elle s'en préoccuper maintenant ? Ce n'était pas le lieu, ce n'était pas le moment. Alors déjà son esprit s'en détourne, une fois qu'elle s'est assurée être tout de même dans une tenue descente, pour regarder son compagnon... Et sa nouvelle surprise, qui la laisse, une fois de plus, légèrement hébétée. Oh, quelques secondes, pas plus, car déjà elle se rapproche de lui, passe une main sur le bois grossièrement taillé, observant ce travail visiblement amateur mais oh combien solide. Et elle met quelques secondes à reprendre la parole, alors même qu'elle relève enfin les yeux sur lui, sans voir une quelconque nouvelle lueur dans son regard. "Je m'attendrais presque à ce que tu fasse apparaître deux coupes d'hydromel... Non ? Dommage." Elle a retrouvé ce sourire, plus doux qu'à l'accoutumé, un sourire non pas poli et strict mais juste content d'être ici, en cet instant. Et elle se hisse sur le tabouret, non sans en avoir au préalable testé la stabilité, avant de revenir vers lui, le menton levé d'un air faussement hautain.

"Ca, c'est parce que tu n'as jamais vu Beaux-Bâtons. Ou la Provence. Ou les montagnes d'Auvergne. Il y a énormément d'endroits que je pourrai te faire découvrir, là-bas." Pas où elle l'emmènera, attention, elle a réussit à esquiver le piège qu'elle s'est elle-même tendue sans vraiment s'en rendre compte. Mais sous cet air faussement pincé, sous ce ton presque vexé, il y a, à son tour, un défi. Est-ce qu'il la suivrait ? Est-ce qu'il prendrait le risque, lui, de partir dans ce pays inconnu avec cette fille qu'il est censé détester ? Est-ce qu'il en aurait simplement envie ? Elle n'en sait rien. Elle n'en sait rien, et, à vrai dire, elle ne préfère pas vraiment le savoir. Pour ne pas avoir la responsabilité de devoir l'organiser si un jour cela doit se faire, avec tous les aléas qu'un troublion comme Sirius Black pourrait apporter. Pour ne pas avoir à essuyer un refus qui froisserai son égo si jamais elle devait réellement le proposer. Et puis, elle n'a pas envie de se fâcher maintenant. Pas alors que son regard repart sur le paysage, inlassablement attiré par le vide si près d'elle, sans se rendre compte qu'il reste toujours dans la périphérie de sa vision. Pas alors qu'elle se sent si bien, là, maintenant. Presque trop bien, en réalité. Sans plus de boule au ventre, sans plus de larmes dans les yeux. Elle est juste bien. Apaisée. Et la tête légère, légère... "Personne n'y croirait, non, que tu m’aie emmené ici pour le paysage, mais... Merci. Vraiment, merci." Elle ne peut pas le regarder, pas après avoir dit de tels mots pourtant si innocents. Si lourds de sens, paradoxalement. Est-ce qu'elle y croit vraiment elle-même, qu'il puisse soudain être seulement si gentil ? Est-ce qu'il cache quelque chose ? Elle ne veut pas y croire, pas y penser. Elle veut juste continuer à être bien...

Mais le frisson qui la parcourt soudain, alors que le vent frais semble redoubler d'intensité, vient la ramener un peu brutalement à la réalité. Parce que cela ne peut pas être aussi bien. Parce que cela ne peut pas juste être gratuit. Parce qu'elle a de nouveau si froid, qu'en une seconde, tout son corps, toute son attitude semble d'être renfermée.
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 22:53

Alors qu'elle sursaute et bascule vers le sol, je saute sur mes pieds et esquisse vers elle un geste précipité. Qui se trouve bien inutile puisqu'elle se rattrape d'elle-même ; et j'ai retrouvé ma place quand elle se retourne. Mon cœur bat néanmoins un peu plus vite, emballé qu'il a été par ce sursaut inattendu. Elle n'a sûrement rien vu de mon intervention. C'est pas plus mal, au final, ça m'évite juste de passer pour un idiot et ses réflexes inutiles.
« Je m'attendrais presque à ce que tu fasse apparaître deux coupes d'hydromel... Non ? Dommage. » « Je pourrais essayer, mais je garantis pas le résultat ! J'ai dû garder une bouteille de Roncenoir quelque part. » Le fameux vin servi à la réception. Haha. En tout cas, la française semble impressionnée et je sens mon égo s'en ravit.

« Ca, c'est parce que tu n'as jamais vu Beaux-Bâtons. Ou la Provence. Ou les montagnes d'Auvergne. Il y a énormément d'endroits que je pourrai te faire découvrir, là-bas. »

Je lui souris. C'est tentant. Je ne suis jamais allé en France. Pourtant j'ai pas mal voyagé ; j'adore ça. J'ai visité une partie de la Finlande avec Alphard il y a des années. Et il y a tout juste un an, j'étais au Pays De Galles, avec Will et Garrett. Et on était à deux doigts de se faire bouffer par un dragon. A ce souvenir, je sens la nostalgie serrer légèrement ma gorge. Un an. C'était si proche. Comment avait-on pu perdre autant de choses en un an ? Autant d'illusions sur ce que serait notre vie d'adulte. Autant d'insouciance et de promesses d'adolescents envolées. J'aurais aimé pouvoir voyager davantage. Will me fait rêver, souvent, avec les récits qu'il ramène des voyages que, en tant que briseur de sorts, il ne cesse d'effectuer. Avec Aiden, tiens.

« Personne n'y croirait, non, que tu m'ai emmené ici pour le paysage, mais... Merci. Vraiment, merci. »

Alors je lève à nouveau les yeux vers elle, et je lui souris. Je lui souris parce que ses remerciements me touchent. Parce que c'est sûrement la première chose que nous partageons sans être obligés de le faire. La beauté de ce lieu ; les alentours si calmes et apaisants. Avec juste la présence de l'autre pour éventuellement perturber l'harmonie environnante. Et justement. Le fait que cette présence ne perturbe rien est une première pour nous deux. Et c'est loin d'être désagréable.

Je lui souris, donc. Mais elle ne me voit pas ; parce qu'elle regarde ailleurs. Pas le paysage. Elle regarde le sol, et je tique aussitôt. Alors qu'une bourrasque fait claquer le pan de sa cape et agite mes cheveux à défaut de les envoyer voler derrière moi. Parce que l'attitude de la jeune femme est différente. Parce que, comme ça, sans contact visuel, sans contact du tout à cause de sa posture refermée, j'ai le sentiment prenant que quelque chose ne va pas. Comme si elle se détournait. Se renfermait. Alors qu'elle vient de me remercier pour lui avoir montré cet endroit. Alors qu'il n'y a pas un quart d'heure, nous plaisantions en oubliant purement et parfaitement nos différends. Et nos différences, presque.

« Aliénor ? » j'en oublie de raccourcir son nom « Hé, quelque chose ne va pas ? » Osant à nouveau un geste vers elle ; vers sa main, en fait, me rappelant la chute qu'elle a manquée de justesse. « Tu es blessée ? Ca va ? »
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 22:56

Le premier réflexe d'Aliénor alors qu'elle sent Sirius lui saisir la main et de la retirer. Précipitamment, violemment. Pour qu'il comprenne bien qu'il n'a certainement pas à avoir de gestes aussi familiers avec elle. Ils ne sont pas amis, ils sont tous justes alliés. De simples connaissances de circonstances ! Le premier réflexe qu'elle a est celui qu'elle a toujours eu, ou, tout du moins, qu'elle a depuis la mort de son père. Qu'elle a toujours refusé de reconnaître et, même maintenant, qu'elle refuserait de reconnaître si on le lui demandait. Son premier réflexe est de se protéger, de tout. Le froid n'est qu'un prétexte pour refuser le monde extérieur. Parce que tout ce qui l'approche peut la blesser, et elle le sait. Même ceux qui ne le voudraient pour rien au monde. Même ceux en qui on a toute confiance. Parce qu'ils partent...

Il y a ce réflexe là, donc. Le premier, brutal, qui fait se tendre son corps encore plus, la fait légèrement tanguer sur son tabouret. Et puis il y a la voix de Sirius. Il y a cette inquiétude qu'il n'arrive pas à camoufler, ou peut-être qu'il ne cherche même pas à le faire. Il y a son prénom, qu'il prononce en entier, cette fois, sans chercher à se moquer en l'affublant de nouveau de ce surnom ridicule qu'il adore lui donner. Et il y a la chaleur de sa main sur la sienne, qui revient, comme en bas, alors qu'elle souriait encore, alors que tout semblait si bien démarrer. Mais qu'est-ce qui démarré, exactement ? Qu'est-ce qui est en train de se passer, en haut de cette colline, dans ce lieu désert où il pourrait si bien se débarrasser l'un de l'autre que personne n'en saurait jamais rien, comme il l'a lui-même si bien suggéré ? Qu'est-ce qui se passe, en ce moment ?

Et Aliénor n'a pas retiré sa main. Ne s'est pas levée, d'un coup, envoyant à son tour voler ce pauvre tabouret. N'a même pas reculé, reprenant sa posture initiale pour ne pas être déséquilibrée. Trop proche de Sirius, peut-être. Mais elle a un peu moins froid, comme ça. Et le goût de bile qui commençait à s'installer dans sa gorge reflue, un peu, laissant simplement une amertume dont elle ne saurait trop comment se débarrasser. Et Aliénor n'a pas retiré sa main, donc, mais au contraire, a légèrement saisit celle de Sirius. Et le geste n'a rien de tendresse, n'a rien de caresse. Une crispation qui pourrait être douloureuse si tant est que la française ait de la force dans les doigts, ce qui n'est pas vraiment le cas. Une crispation pour l'enjoindre à rester, là. Pour l'enjoindre à ne surtout pas s'éloigner. Sans savoir pourquoi, sans réfléchir une seule seconde à son geste - oh, non, surtout pas, ne pas se demander pourquoi elle fait ça -. Parce qu'elle a besoin de ce contact, peut-être, de juste une présence rassurante. Non. Non non non. "Pourquoi... Pourquoi tu fais ça ?" Parce qu'il n'entendrait pas, sinon, le son de sa voix. Parce qu'elle a murmuré et que, même comme ça, les mots volent dans le vent et ne n'atteignent peut-être même pas ses oreilles. Parce qu'elle n'est pas certaine non plus de vouloir une réponse.

Parce qu'au fond, elle ne sait pas ce qu'elle veut. Parce qu'elle se tient droite, si droite, et qu'elle ne sait pas comment. Parce qu'elle a refermé ses doigts sur sa main sans même y réfléchir, en serrant, en espérant simplement qu'il se dégage de lui-même pour ne pas l'embarrassée - en espérant que, surtout, il reste là, avec sa chaleur, qu'il ne se dégage surtout pas, même si elle est de plus en plus embarrassée -. Et elle ne peut même pas retenir le petit rire qui s'échappe de ses lèvres, si fin qu'il s'envole lui aussi très vite loin d'elle. "Ça va, ne t'en fais pas. Je suis juste stupide, je crois." Et elle ne sait même pas pourquoi, mais c'est un sentiment si fort, en cet instant, qu'il ne peut être que la vérité vrai. Et c'est amusant, n'est-ce pas, que ce soit elle qui le dise ? C'est lui qui a l'habitude de l'affubler de tous les défauts, et c'est lui dont elle trouve le comportement irrespectueux au possible et hautement stupide. Mais n'est-ce pas elle, en cet instant, qui est hautement irrespectueuse et stupide ? A lui tenir la main sans savoir pourquoi, juste parce qu'il s'est inquiété, juste pour avoir un peu plus chaud. Stupide. Stupide, stupide, stupide Aliénor.
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Message par Sirius Black Lun 6 Oct - 23:09

J'effleure à peine sa main que déjà elle me la retire dans un geste courroucé et qui l'envoie tanguer sur son tabouret, tant elle semble vouloir s'éloigner de moi. Dégoûtée, peut-être, sans doute en colère que je me permette un tel geste envers elle ; alors que je ne la connais pas autrement que comme une pseudo collègue, une camarade d'un soir. Méfiante, que quelqu'un comme moi, qui méprise tant ce qu'elle représente, ait un geste protecteur envers elle ; un geste bienveillant qui, de son point de vue, doit sans doute cacher quelque chose. J'en suis presque peiné, à vrai dire. Presque, parce qu'il est hors de question que je laisse ce genre de choses m'atteindre. Parce que je suis bien assez vulnérable, surtout en ce moment ; exposé à toutes ces violences entre mon camp et le camp adverse. Parce que je n'ai jamais accepté de souffrir à cause de liens affectifs ; même si les choses se compliquent depuis quelques mois – le souvenir de Célène assise sur le canapé de mon salon en est le parfait exemple –. Et même si le mot lien affectif en ce qui concerne la française semble assez exagéré, c'est bel et bien le signe avant coureur de la douleur que je sens venir avec cette peine qui me tombe dessus en la voyant se fermer, et me rejeter, aussi simplement que ça. Pourtant je n'ai même pas le temps de m'en formaliser, juste en me redressant après m'être penché vers elle, par exemple. Ni en durcissant mon regard ; ni même en relevant vers elle mon visage qui se crispe légèrement. Qui n'en a pas le temps non plus, en fait. Je n'ai le temps de rien alors qu'elle s'accroche à ma main. Et ce geste est si soudain que je me demande une seconde si ce n'est pas un simple réflexe qu'elle a pour ne pas tomber à la renverse. Mais non ; parce que même alors qu'elle fait les gestes pour retrouver l'équilibre sur son perchoir, elle ne me lâche pas. Et la pression qu'elle exerce sur mes doigts est si ferme que j'en suis d'autant plus surpris. C'est comme si elle se raccrochait. A-t-elle peur de tomber ? Je lève enfin mon regard vers elle ; regard dans lequel le questionnement a rejoint l'inquiétude. Et si je ne croise pas son regard, je comprends à sa posture qui tend à présent presque vers moi qu'elle ne veut pas que je m'éloigne. C'est pour ça qu'elle serre ma main comme si sa vie en dépendait. Alors, doucement, très lentement, je referme mes doigts par dessus ceux de la française. Qu'elle ne s'en fasse pas. Je ne m'en vais pas.
Mais je ne comprends pas.

« Pourquoi... Pourquoi tu fais ça ? » Un murmure ; non, un souffle, que j'entends à peine. Dont je doute un instant de l'existence ; n'aurais-je pas rêvé ? Elle ne me regarde toujours pas. Et je suis bien incapable de savoir ce qu'elle attend, comme réponse ; ce qu'elle attend de moi, si ce n'est que je reste là. Et encore, ce n'est que ce que je pense comprendre. N'espère-t-elle pas, au contraire, que je m'écarte, que je reste cette personne qui la connaît à peine et qui ne se permettrait jamais ce genre d'attitude ? Pourtant je ne fais rien de mal. N'est-ce pas ? Ce n'est pas mal d'espérer l'aider en lui apportant un peu de réconfort. Si ? En la protégeant un peu. Elle qui me semble à présent si vulnérable ; comme plus tôt, sur le chemin à Pré-au-Lard. Voilà pourquoi je fais ça ; si ça peut répondre à sa question. A moins qu'elle ne parle des raisons qui me poussent à vouloir lui apporter cette aide ; ce réconfort. A l'amener ici. A tendre mon autre main vers elle et la reposer par dessus la sienne, dont les doigts sont emprisonnés dans les miens. Je suis bien obligé de reconnaître que je ne sais pas. Peut-être parce que je ne suis pas juste le salaud irrespectueux qu'elle connaît depuis plus d'un an maintenant. Parce que moi aussi je peux avoir un cœur (mais pas trop quand même) et compatir face à une douleur que je comprends et que je partage ? Et aussi parce que ; merde, parce que je fais ça, et c'est tout, parce que je fais ça spontanément et que je n'ai pas envie de trouver une raison à chacun de mes gestes. Alors au diable le pourquoi. Parce que ; et c'est tout. « Quelle importance ça a ? » J'attends quelques secondes, conforté dans mon idée de repousser les questions inutiles? « Je fais ça, c'est tout, et toi aussi tu le fais, puisque tu es venue avec moi ... Et je pourrais aussi te demander pourquoi. » Mais je ne le fais pas. Parce que je m'en fous et que je veux juste en profiter. « Hé, ça va ? » Je fais, un peu plus fort, d'une voix un peu plus douce. Inquiète. Parce que si je refuse de trouver une raison à mon comportement, je veux bien comprendre celui de la française en ce qui concerne sa froideur de retour. « Ca va, ne t'en fais pas. Je suis juste stupide, je crois. »

Je ne m'attendais pas à ça. Aussi je reste là, immobile, silencieux, les doigts d'Aliénor toujours pris dans les miens. De très longues secondes. Avant d'articuler un « Je ne comprends pas » qui sonne presque comme un aveu. Je cherche à capter son regard ; à planter dans les siennes mes pupilles sombres brillantes d'inquiétude. Non, je ne comprends pas. « Aliénor s'il te plait ... » S'il te plaît quoi ? Je ne saurais trop dire. S'il te plaît explique-moi et laisse-moi t'aider ; peut-être. S'il te plaît, ne te ferme pas alors que tu as toutes les raisons du monde de le faire. Alors que j'aurais eu toutes les raisons du monde de ne pas t'inviter à venir ici, et qu'on avait toutes les raisons du monde de passer une soirée chacun de notre côté. S'il te plait, profite un peu de la paix qu'on a réussi à trouver en faisant ce qu'on n'aurait pas dû faire. Ou alors explique-moi ce qui se passe.
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Message par Aliénor de Vigneral Lun 6 Oct - 23:15

Il n'est pas parti. Il n'est pas parti, au contraire. Elle ne s'y attendait pas vraiment, et, en réalité, elle ne s'attendait à rien. Mais certainement pas à sa deuxième main qui vient couvrir la sienne. Pas à cette chaleur qui part de ce contact, de ce simple contact, et qui vient se répandre lentement dans son corps. A presque en avoir trop chaud, à avoir juste envie de rejeter sa capeline. De venir s'appuyer contre lui ? Non. Non, elle n'a pas envie de cela. Elle a envie de rire, un peu, sans joie. Elle a envie de pleurer et de l'accuser de tous les maux, par tous les mots. Elle a un peu la tête qui tourne, à vrai dire. Elle ne sait plus. Juste qu'elle voudrait garder sa main, là. Juste au chaud. Et profiter encore un peu. Et que c'est une envie puérile, une envie de petite fille qui se cache, encore et toujours, dans les jupons de sa mère. Derrière le grand fauteuil de papa. Mais papa est mort.

Et il y a sa voix, en plus de ses mains. Sa voix, qui a des accents qu'elle ne lui connaît pas. Qu'elle reconnaît, parce que malgré son apparente froideur, malgré son éducation et sa rigidité, elle est bercée dans les codes qui régissent les comportements humains. Malgré ce qu'il peut penser, parce qu'il le pense, au fond de lui, elle le sait, elle est loin d'avoir un cœur de pierre, même si ce serait tellement, tellement plus simple à vivre. Mais si elle avait un cœur de pierre, elle ne serait pas là. Elle ne serait pas là aujourd'hui, à peiner à se remettre d'une attaque ou, même s'ils n'y a eu aucune perte humaine, elle a bien cru perdre la vie. Elle ne serait pas en haut de cette falaise, à tenter de chercher du réconfort auprès d'une personne qui a bien mieux à faire que de lui en apporter, et tout ça parce qu'il est en réalité la seule personne qui lui a parlé, bêtement parlé. Elle ne serait pas en Grande Bretagne, tout simplement, à sentir son corps congeler au point de se raccrocher à la seule source de chaleur qui est à sa portée. Si elle avait réellement un cœur de pierre, si elle était réellement insensible, comme il en est persuadé, elle mènerait une vie tranquille, un stage où tout lui serait facilité, avec un poste haut placé au Ministère de la Magie, à Paris, à la clé de ses études. Si elle avait un cœur de pierre.

Mais elle n'en a pas un. Elle n'en a pas un, et elle n'a pas pu rester là bas, les bras croisés, en sachant ce qui se passait de l'autre côté de la Manche. Elle n'en a pas un, et savoir - se persuader, peut-être ?- que c'est ce que pense Sirius, pas parce que c'est Sirius mais parce qu'il est très certainement le reflet de l'opinion de tout un chacun ici, fait d'autant plus mal. Et la douleur est d'autant plus douloureuse qu'elle s'enfonce un peu plus à chaque seconde. Qu'elle se disperse dans son corps en même temps que la chaleur des mains qui enserrent toujours la sienne. Et qu'elle serre plus fort, encore. Parce qu'il y a cette douleur, qui voudrait se transformer en colère. Parce qu'il y a les mots de Sirius. "S'il te plait... Quoi ? S'il te plait, arrête d'agir comme ça, Aliénor... Redevient la pimbêche que je déteste. Mais pourquoi tu me déteste, hein ? Tu ne me connais même pas. Et pourquoi est-ce que tu fais tout ça, aujourd'hui ? C'est pour me voir craquer, c'est ça ?" Elle ne sait même pas pourquoi elle dit ça. Elle ne sait même pas pourquoi elle pense ça. Elle sait juste que sa sort, que sa sort sans qu'elle puisse l'arrêter, comme on vomit ses idées sur une dissertation mal révisée ou, pire, mal comprise. Est-ce que c'est ça ? Est-ce qu'elle a mal comprit quelque chose ?
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Message par Sirius Black Jeu 9 Oct - 18:39

D'abord, il y a la pression de ses doigts autour des miens – et entre les miens – qui commence à amplifier, doucement. Mais sûrement. Et puis il y a ce regard qu'elle relève finalement vers moi, alors qu'elle reprend la parole. D'une voix clairement plus dure. Qui semble presque m'accuser. « S'il te plait... Quoi ? S'il te plait, arrête d'agir comme ça, Aliénor... Redevient la pimbêche que je déteste. Mais pourquoi tu me déteste, hein ? Tu ne me connais même pas. Et pourquoi est-ce que tu fais tout ça, aujourd'hui ? C'est pour me voir craquer, c'est ça ? »

J'en reste sans voix, alors qu'elle dérobe à nouveau son regard au mien, éberlué. Et elle resserre encore sa prise sur ma main. Tant et si bien que ça commence à devenir douloureux. Comme si elle cherchait à me rompre les os. Pour autant, je n'ose pas le moindre mouvement et mes mains restent solidement en place autour de la sienne. Mais ces accusations m'irritent. Quoi ; qu'est-ce qu'elle espère, en me balançant ça au visage. Hein ? Qu'est-ce qu'elle espère ? J'ai du mal à suivre son raisonnement. Elle me reproche quoi exactement ; d'être, gentil ? Ou alors elle a peur. Que je joue un rôle ; que j'aie quelque chose en tête et que tout ça ne soit qu'un masque. C'est ça ?

« Mais pourquoi tu cherches les complications ! Pourquoi tu veux trouver une raison à tout ça ; et s'il n'y en avait pas, de raison, hein ? Si c'était juste comme ça ; juste comme ça sans raison, juste parce que j'en ai envie ! » Je hausse le ton un peu plus à chaque mot, sans forcément le décider. L'agacement monte et je me prends à être en colère contre son satané pessimisme. « Tu préfères que je sois comme d'habitude, peut-être ? Que je fasse comme si on avait pas, une fois de plus, traversé l'enfer, et comme si nos ridicules petites querelles habituelles avaient encore la moindre importance ? C'est ça, que tu cherches ? Parce que si c'est ce que tu veux, c'est pas compliqué, il suffit de le demander. J'en suis parfaitement capable figure-toi. » Et pour appuyer ces dernières paroles on ne peut plus sèches, je recule d'un pas, arrachant mes mains à la sienne malgré la pression monstre qu'elle exerce sur mes doigts. Et c'est juste en l'achevant que je me rends compte que ce geste ne fait que retourner le couteau dans la plaie. Dans ma propre plaie. Parce que je n'avais aucune envie de la lâcher. Et que je ne suis pas du tout, du tout, sûr de pouvoir réavoir cette attitude insultante avec la française. « Pourquoi tu cherches toujours à tout contrôler ? Oublie un peu tes foutus raisonnements, ta foutue éducation, et fais un peu ce que t'as envie de faire, TOI, sans te poser de question. Ca t'apporte quoi, de chercher une réponse à tout, hein ? Qu'est-ce que ça te donne, maintenant, à quoi ça t'a servi ? Tu peux pas juste t'écouter ? Pour une fois. Après avoir vécu tout ça, tu crois pas qu'on a un peu le droit à une pause ? » Je laisse passer quelques secondes, reprenant presque mon souffle alors que le ton à encore monté, brutalement depuis que je me suis éloigné – sans doute en réponse à la douleur que ce geste m'a coûté. « Mais j'imagine que non. Bien sûr. C'est contraire à ta petite éducation parfaite et si précieuse. Toujours être parfait. Toujours tout contrôler. Toujours se montrer DIGNE. Hé bien voilà à quoi elle te sert, ta dignité de petite sang pur de bonne famille ! Elle te sert à vouloir garder la face et poser des question stupides pour te donner une contenance ; de poser des questions auxquelles il n'y a pas de réponse, tout ça pour ne surtout pas accepter les failles qui apparaissent sur ta carapace ! Personne n'a le cœur complètement dur, personne n'est assez insensible pour ne pas recevoir de blessures à vivre dans un univers pareil. Et il va falloir que tu l'acceptes, que tu acceptes de ne pas TOUJOURS être irréprochable, et que parfois, tu peux avoir besoin d'aide. »
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Message par Aliénor de Vigneral Mar 14 Oct - 20:22

Il l'a fait. Il l'a fait, et avec une violence à laquelle elle ne s'attendait pas. Il l'a fait, il a arraché, au sens propre, ses mains de la sienne. Et son réflexe pour le retenir a été totalement vain, si futile qu'il n'a même pas dû s'en apercevoir - et de cela, elle ne pourra, par la suite, que sans réjouir. Et il a retiré ses mains avec une telle violence se sa prise que son siège a vacillé sur ses pieds, et qu'elle même s'est rattrapé in extremis en se redressant. Mais, cela, elle ne s'en est pas rendu compte. Ou plutôt, elle n'a pas cherché à l'analyser. Parce que, quand il a retiré sa main, tout s'est arrêté. Juste le vide, d'un coup, et le froid, plus fort encore qu'avant. Plus fort encore que lorsque les Détraqueurs les ont acculé, elle et son protégé. Plus fort encore, plus puissant, parce qu'il n'est pas insidieux, qu'il ne prend pas le temps de se répandre dans chacune de ses cellules, dans chacun de ses sentiments, pour le pervertir lentement, mais sûrement. Non, ce froid là est, au fond, comme le geste de Sirius, et comme Sirius lui-même : brutal. Et il la prend aux tripes, directement, sans passer par la gorge, sans passer par les yeux, sans passer par toutes ces parties de son corps que l'on sent normalement faiblir en premier avant que ne cède ses entrailles. Non, il est directement là, installé, en elle, et elle a l'impression que plus jamais elle ne saura se réchauffer.

"Arrête ! Arrête, tu n'en sais rien ! Arrête de dire n'importe quoi ! Je ne cherche pas à tout contrôler, je ne l'ai jamais voulu ! Je veux juste que tout ça s'arrête, tu comprend ? Mais non, pourquoi tu comprendrais, pourquoi tu te fatiguerai même à essayer, hein ?! C'est tellement plus simple de croire que je suis comme tu voudrais que je sois !" Et le ton a monté, de son côté aussi, et elle ne semble pas plus s'en rendre compte que Sirius, pas plus qu'elle ne se rend compte qu'elle lui fait face et qu'elle tourne le dos au vide, petit bout de femme léger comme une plume qu'il serait tellement simple de pousser, pousser, encore, pour qu'elle tombe, et qu'elle se taise. Mais elle ne veut pas se taire, oh que non. Aliénor ne s'est jamais tue, même si elle a parfois prit des chemins détournés pour dire aux gens leurs quatre vérités. Aliénor ne s'est jamais tue, et ce n'est certainement pas face à Sirius Black qu'elle le fera. "Et tu voudrais que je fasse quoi, alors ? Que j'accepte sans dire un mot que quelqu'un qui me méprise ouvertement s'amuse de moi, comme ça, pour rire ? Et que la prochaine fois que l'on se croise, il puisse s'en prendre à moi de nouveau alors que je pensais tout cela fini ? Alors que j'ai faillis..." Le rire est nerveux, sec. Aussi abrupt que le vide juste derrière elle. Aussi abrupt que son cœur mis à nu.

"J'ai vraiment failli croire ton petit numéro de sympathie. J'ai vraiment failli croire que l'on pourrait s'entendre. Mais, non. Tout ce que tu vois, toi, c'est une carapace, une fille coincée derrière des manières que tu trouve ridicule. Et moi, j'ai failli... J'ai failli..." Les mots ne viennent pas, la pensée ne se forme pas, bloquée aussitôt dans son esprit par un rejet des plus violents, par un mur aussi dur que le métal. Elle pourrait peut-être le percer, mais pour affronter ce qu'il y a derrière ? Aucune chance. Elle préfère la colère et la rage. Elle préfère les cris qui libèrent son cœur -ah, la bonne blague ! -. Elle préfère le haïr, comme il la hait. "Tu sais quoi ? Je suis comme je suis, et je n'en ai rien à faire de ce que tu penses. Que tu me déteste, que tu me haïsse, que tu me crache tout ton mépris à la figure ! Mais je t'interdis, je t'interdis de jouer avec moi !"

Elle avait presque faillit apprécier ce moment. Non, en fait, honnêtement, elle l'avait fait. Elle avait apprécié le moment, la compagnie. Juste deux petites minutes auparavant, elle aurait pu croire le moment parfait, ou au moins s'en approchant. Mais c'était terminé. Terminé, maintenant que les larmes de rages étaient venu couler sur ses joues. Elle avait presque faillit apprécier Sirius Black, il avait presque était gentil. Adorable. Et Morgane sait à quel point elle en est même venu à le souhaiter.
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Message par Sirius Black Mar 14 Oct - 20:47

Et les mots fusent. Durs. Peut-être pas autant que les miens, malgré la défensive virulente d'Aliénor. Elle a du répondant, je le savais déjà. Là où elle me surprend, c'est quand elle trouve le courage de me balancer tout ça alors même que je pense avoir visé juste. Et ces mots à elle tombent juste puisque je suis déjà prêt à répondre, animé de toute la colère et la – oui – douleur que peuvent me causer ces mots. Sauf qu'elle enchaîne, encore, tant de mots, trop peut-être pour que puisse tout assimiler, mes capacités de réflexion mises à mal par la colère. Elle se trompe sur toute la ligne et ne me laisse même pas le temps d'en placer une !

« Tu sais quoi ? Je suis comme je suis, et je n'en ai rien à faire de ce que tu penses. Que tu me déteste, que tu me haïsse, que tu me crache tout ton mépris à la figure ! Mais je t'interdis, je t'interdis de jouer avec moi ! »

Le vent souffle plus fort à présent que le soleil a commencé à descendre. Il fait un peu froid et je le sentirais sûrement si la colère n'échauffait pas jusqu'à ma peau. Pour qui elle me prend ? Comment ; comment elle ose me traiter de petit connard hypocrite alors que c'est elle qui s'est refermée comme une huître, que c'est elle qui a mis fin à ce moment et elle qui s'est énervée contre moi en essayant de m'éclater la main ? Ca commence à bien faire. « Tu es comme tu es ? Non, ça c'est faux. Et tu peux bien dire tout ce que tu veux, tu ne me feras pas croire que ça ne te fait rien. Tu n'es pas comme tu es parce que le seul moment où tu as été vraiment toi cette dernière année, c'était là, il y a dix minutes, et ça n'a pas duré bien longtemps, parce que dès que tu as commencé à te poser des questions, tu t'es fermée à ce qu'on aurait pu partager. C'était pourtant pas la mer à boire ; c'était quelques instants à l'abri de cette putain de guerre qui nous mine tous les deux ! Tu as failli croire à ma sympathie ? Hé bien dis donc, moi j'ai failli croire que tu l'accepterais ! Et on aurait PU s'entendre figure-toi si tu arrivais à mettre un peu de côté ta suspicion débile et tes questions idiotes ! » Les dents serrées, je fais quelques pas dans sa direction ; me rapproche, jusqu'à presque la toucher. Pour qu'elle ne puisse plus faire comme si elle ne voyait pas que mon regard était fermement planté dans le sien. « Je ne joue pas avec toi. J'ai juste décidé de donner une chance à une éventuelle entente en oubliant un peu nos différends idiots. Et il n'y a pas de raison à ça. Si ça t'était si insupportable, t'aurais dû réagir plus vite et refuser, au lieu de venir avec moi pour au final exploser maintenant et mettre fin à ça ! Alors dis-moi. Dis-moi. Qu'est-ce que t'as à me reprocher, maintenant ? Je t'écoute. Parce que je vois pas trop. »

Si j'ai arrêté de crier sur ces dernières phrases, mon ton n'en est pas moins sec. Pour cacher, peut-être, la violence du ressentiment qui m'habite. A mon propre encontre, peut-être. Parce que j'ai été con de croire que ça pourrait marcher. Et que je n'accepte pas de me sentir si vulnérable à cause de cette simple déception. A cause de cette foutue française pas fichue de se laisser un peu aller. C'est vrai quoi, ça l'aurait tuée, vraiment ? C'est pas passé loin. On l'a frôlée, cette entente, cette bonne ambiance, ou l'a même carrément touchée du doigt. Et ça a fait un bien fou. Tellement agréable au milieu de tout ce grabuge que lui voir une fin de manière si subite ne peut qu'être terriblement désagréable. Pour ne pas dire douloureux. Tout ça à cause de son satané caractère de bourge délicate. Merde quoi. C'est donc si compliqué d'ouvrir les yeux ? Je vais finir par croire que si le sang pur dont se targuent ces familles n'a absolument aucune conséquence sur la puissance de leurs membres, il en a bel et bien sur leurs capacités intellectuelles, mais pas dans le sens qu'ils auraient souhaité. C'est moche.
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Message par Aliénor de Vigneral Mar 14 Oct - 20:57

Sa faute ? Sa faute, à elle ? Vraiment ? A qui croit-il sincèrement faire avaler ces couleuvres, hein ? Il croit vraiment qu'il va s'en sortir avec quelques jolies phrases ? Que ces quelques instants qu'il lui offre, parce que monsieur est bien sûr généreux, comment pourrait-elle penser le contraire, vont effacer des mois et des mois de disputes et de querelles ? De noms d'oiseaux et d'attaques verbales en tout genre ? Il le croit vraiment ?

Elle le savait irréfléchi, mais jamais elle ne l'aurait à ce point cru naïf ! Qu'est-ce qu'il croit, qu'il peut arriver avec deux mots gentils, avec une attitude de gentleman, comme elle s'est elle-même amusé à le dire, pour lui faire oublier qu'au fond il n'est qu'une brute, qu'un sorcier sans aucune manière ? Qu'il lui suffirait d'une main tendue ? Une main... Non. Non, elle ne veut pas penser à ses mains, à la chaleur que cela a pu lui procurer. Elle refuse de repenser à tous ces moments qu'elle a cru agréables et qui, en réalité, n'étaient qu'une vaste blague. Elle refuse de croire que tout cela avait un quelconque fondement réel. Parce que ce n'était pas le cas ! Parce que ce n'était qu'un jeu, et c'est bien de ça dont il est question, non ? Elle connaît un peu la réputation de Sirius Black, elle sait qu'il est considéré comme ça, joueur, mal élevé. Mais elle n'aurait jamais cru qu'il puisse jouer avec elle, alors que, comme il le dit si bien, ils ont traversé l'enfer ensemble ! Elle n'aurait jamais cru qu'il puisse vouloir se jouer de ses alliés, mais est-il vraiment des leurs, après tout ? N'est-ce pas un masque, une façade, justement pour tous les tromper et...

Non. Non, elle divague, et elle le sait. Ce serait tellement facile d'y croire, pourtant. De foncer tête la première dans cette piste là qui s'ouvre à elle, si confortable qu'elle en devient carrément attirante. Mais elle ne peut pas. Elle ne peut pas se permettre d'aller jusque là. Parce qu'elle a encore une once de respect pour elle-même, pour Dumbledore, bien sûr, mais aussi pour Sirius, aussi difficile que ce soit de le croire avec les mots qui viennent d'être échangés. Et elle ne peut pas lui faire ça. Même si ce serait tellement plus facile.

Et c'est dans cet instant là de faiblesse qu'il s'engouffre, sans le savoir sans doute. Dans cet instant de remise en question totale de son opinion qu'il lui assène ce qui, cette fois, est simplement la vérité. Ou tout d'une moins une partie. Mais qui est d'autant plus vrai qu'elle fait mal, tellement mal. Que c'est pire qu'un coup, si bien qu'Aliénor vacille une seconde sur ses pieds, prête à rejoindre le tabouret au sol. Mais, tout de même plus vivante que l'objet inanimé, elle parvient à conserver un équilibre précaire qui lui sert aussitôt à relever la tête. Et Sirius en a visiblement profiter pour s'approcher. Proche, trop proche, si bien qu'elle ne peut que le regarder droit dans les yeux, juste droit dans les yeux, les larmes de rages encore présente dans son regard assombri par la fureur. Morgane qu'elle le hait !

Mais il a raison, lui dit la petite voix. Pas sur tout, loin de là, mais il a raison. Parce que depuis qu'elle l'a rencontré sur ce chemin, depuis qu'elle a décidé de le suivre, elle s'est sentie bien. Trop bien pour être vrai. Mais elle était bien, vraiment. Vraiment bien. Malgré le froid et les instants de gênes, malgré le chemin caillouteux et la main écorchée. Détails qui n'étaient rien, en réalité. Juste sa compagnie et le paysage infinie, et la tranquillités du vide écossais. Juste bien. Est-ce que c'est vraiment ça qu'elle n'a pas supporté ?

Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. C'est de sa faute ! Et il est proche. Toujours trop proche. Lui et son air arrogant, lui ses yeux qu'elle ne peut que fixer, lui et ses cheveux courts qui lui vont tellement mieux que cette tignasse informe. Lui qui a su, l'espace d'un instant, lui faire tout oublier.

Et ça ne dure qu'une seconde. Il n'y a absolument eu aucune réflexion, aucune préméditation à son geste. Juste une pulsion. Et un baiser, si tant est que cela puisse en porter le nom. Une pression plutôt, lèvres contre lèvres, avec absolument rien de doux ou de tendre. Une pression brutale, une pure pulsion, qui la surprend sans doute autant que lui, sauf qu'elle doit être plus rapide à se reprendre. "Abrutit !" Le mot a été hurlé, en français dans le texte. Et déjà, la jeune sorcière s'enfuit, ne lui laisse absolument aucune chance de pouvoir réagir, court, manque de trébucher sur le tabouret à terre, et court aussi vite qu'elle le peut, alors que l'écho des collines environnantes répercute encore l'insulte qu'il n'a peut être même pas comprise. Mais est-ce qu'elle a même réellement compris ?
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Message par Sirius Black Mar 14 Oct - 21:05

Elle ne répond pas. Et ses yeux plantés dans les miens qui semblent vouloir s'en détourner sans y parvenir. Combien de temps ça dure ? Je ne sais pas. Mais je n'ajoute rien, déterminé à ne pas lâcher son regard tant qu'elle ne m'aura pas répondu. Je reste debout, droit, juste devant elle. Je me prends à regarder les larmes brillantes au coin de ses yeux. Des larmes de rage, sans doute. Elle doit mourir d'envie de me tuer. De me jeter dans le ravin qui s'étend derrière elle. Et une seconde je m'attends presque à ce qu'elle m'empoigne et pointe sur moi sa baguette. Pour me faire regretter mes paroles ; qui ne sont au final que la vérité à laquelle elle refuse de faire face. Pour me faire payer ces longs mois de remarques acerbes et sous-entendus. Pour …
Toutes mes pensées se bloquent ; mes gestes, aussi. Je me retrouve tout simplement paralysé par la décharge, violente, qui parcourt l'intégralité de mon corps. Alors que je sens brusquement une pression contre mes lèvres, et la chaleur de son visage approchant soudainement le mien. La pression des lèvres d'Aliénor contre les miennes. Et ; avant même que je percute le moins du monde, que je puisse faire quoi que ce soit, elle s'est éloignée. « Abrutit ! » Le cri me fait sursauter ; et il n'a même pas fini de sonner que déjà, elle s'enfuit à toutes jambes. Dans un nouveau sursaut parfaitement instinctif, je lance mon bras à sa suite pour la retenir, mais ma main glisse sur elle et mes doigts ne se referment que sur le vide. Déjà. Et je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête ou même ce qu'il s'est passé dans la mienne ; et je ne me pose pas la question. La seule chose dont je suis sûr, c'est que je n'ai aucune envie qu'elle déguerpisse. Alors je m'élance à sa suite, quand elle esquive tout juste le tabouret avant de s'engouffrer entre les arbres. « Aliénor ! » Elle a pris de l'avance, et malgré mes plus logues jambes je comprends vite que je ne parviendrais pas à la rattraper. Sans renoncer pour autant, je force l'allure, et la vois dévaler la pente à toute vitesse, entre les arbres, par un chemin différent que celui que nous avons pris pour monter ici. Et nous ne l'avons pas emprunté parce que la pente est presque à pique et qu'elle est tout simplement impraticable. Ce que la française ne sait pas. « T'en va pas ! » Trop tard, ceci dit. Je suis trois bons mètres derrière elle, mais elle tient l'allure et maintiens la distance. Alors je n'ai pas le choix. Je repère ce qu'il me faut, en une seconde, et ferme les yeux. Fort. Crac.

Je les rouvre dès que je sens à nouveau le sol sous mes pieds. Et presque au même moment, Aliénor me percute de plein fouet, et je peux juste la cueillir dans mes bras avant de glisser en arrière, entraîné à la fois par la violence du choc et par mon déséquilibre évident suite au transplannage que je ne supporte toujours pas. Je peine à rester sur mes pieds, esquissant quelques pas précipités vers l'arrière, et parviens juste à serrer un peu plus fort la jeune femme en pivotant au dernier moment pour que l'arbre cogne mon dos, stoppant net notre course. Sous nos pieds, la pente est facilement à soixante degrés, et nous ne sommes maintenus en haut que par l'arbre qui, me semble-t-il, m'a explosé au moins trois vertèbres. Mais je m'en fous. Totalement.

Mes bras sont toujours serrés autour de la jeune femme. Son cri raisonne toujours dans ma tête. ''abrutit'' … Je ne sais pas ce que ça veut dire. Mais ça ressemblait à une insulte, vu le ton. Je ne comprends pas. Pourquoi a-t-elle … Je .. ne comprends vraiment plus rien. « Aliénor … Est-ce que ça va ? » Première question, parce que nous venons quand même de dévaler à deux une bonne portion de la pente, qu'elle m'a percuté de plein fouet et que le dernier choc n'a pas dû être des plus agréable, puisque même si je la tenais dans mes bras, elle s'est retrouvée à nouveau projetée contre moi par notre élan stoppé net. Enfin, c'est toujours mieux qu'écrasée littéralement entre l'arbre et moi, je suppose. A ce moment seulement je relâche légèrement mon emprise autour d'elle, lui permettant de s'écarter. Et d'affronter mon regard plus perdu que jamais.

Mon souffle est court. Terriblement court. Mon dos est douloureux et je suis, rappelons-le, gentiment secoué par les derniers événements au ministère. Et j'invoquerais bien encore mille et une raisons pour justifier mon trouble devant une telle situation. Devant le dégoût que j'ai pu avoir à son encontre dès les premières minutes, et le plaisir que j'ai pris à partager ces simples instants avec elle. Devant les insultes proférées à son encontre – et au mien – et ses remerciements sincères à deux reprises aujourd'hui. Devant mes propres gestes pour la rassurer et l'envie irrésistible que j'ai si souvent eue de l'étrangler. Devant ces sentiments si contradictoires qui se bousculent dans ma tête. Devant le souvenir si ardent de la terrible décharge qui m'a presque fait faire un bon quand elle a plaqué ses lèvres contre les miennes. Devant cette panique qui m'a pris quand j'ai compris qu'elle s'enfuyait. Et devant elle, là, à l'instant présent, encore si proche de moi.

Devant le souvenir si ardent de la terrible décharge qui m'a presque fait faire un bon quand elle a plaqué ses lèvres contre les miennes. Et l'envie si incompréhensible que j'ai de retrouver cette sensation.
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Message par Aliénor de Vigneral Mar 14 Oct - 21:08

Elle n'écoute pas alors qui crie son prénom, elle n'écoute surtout pas et, au contraire, tente d'accélérer encore le mouvement de sa course. Elle voudrait ne pas l'entendre, même, pouvoir courir toujours plus loin sans se soucier de lui, en arriver à ce que sa voix ne puisse plus l'atteindre, tout comme elle sait avoir échappé à sa prise. Ne plus l'entendre, plus jamais ! Et elle court, elle court, sans songer qu'elle n'aurait jamais pu fuir ainsi avec ses précieuses bottines, sans songer à sa robe qui se prend dans les branches et dans les ronces du bosquet, sans songer à rien à part courir, fuir, toujours plus loin, et le plus vite possible ! Sans songer au souffle qui se coupe dans sa poitrine, à son cœur qui bat beaucoup trop fort, trop vite. Sans songer à retrouver le bon chemin, celui qu'ils ont emprunté plus tôt, parce que qui lui dit que c'est le bon, hein, qui lui dit que là aussi, il n'a pas raconté n'importe quoi ? Et si elle y songeait vraiment, elle pourrait même lui trouver mille raisons à cela, la mettre dans l'embarras était bien sûr en tête de liste. Mais elle n'a pas le temps de réfléchir, pas le temps de penser à cela, comme à rien d'autre, et surtout elle ne veut pas avoir à le faire ! Alors elle court, encore, vont là où la mènent ses pieds, pour s'éloigner, toujours plus, de lui.

Elle glisse une première fois, se rattrape, regarde à peine où elle met ses pieds, sans voir que juste à quelques mètres, il y a pire, bien pire. Mais elle ne regarde pas, pas vraiment, ne réfléchit pas et court, court, toujours plus vite, pour lui échapper, s'échapper, et surtout, surtout, échapper à son propre geste. Et elle court si vite, tant et si bien, que lorsqu'il apparaît juste devant elle, elle n'a pas le temps de freiner. A vrai dire, elle n'a même pas le temps de se demander s'il s'agit là d'une illusion, d'une vision de terreur que lui fait voir son esprit, où s'il est bel et bien là, devant elle. Et c'est le choc, violent, qui semble résonner dans tous son corps qui répond pour elle : il est bel et bien là. Mais elle va vite, trop vite, et elle n'a pas le temps de s'arrêter, pas le temps de ne serait-ce que commencer à vouloir freiner que déjà elle est entraîné par la vitesse, par son élan et par son propre poids, et qu'elle vient littéralement s'écraser contre lui. Et là, la peur, la vrai. Celle qui vous prend aux trippes et qui vous retourne comme une crêpe. Parce qu'elle se sent tomber. Contre lui, certes, mais tomber. Parce qu'il recule et qu'elle est contrainte de le suivre, parce qu'il la tient et qu'il ne voudra certainement pas la lâcher ! Parce que le plan, c'est ça ? Mourir tous les deux après une chute de plusieurs dizaines de mètres ? Et elle cri, sans même s'en apercevoir vraiment, un cri de surprise autant que de peur alors qu'elle se sent tomber, qu'elle le sent, lui, perdre son équilibre, et qu'elle sent la chute, si proche !

Mais au lieu de chute interminable, au lieu de la douleur d'une rencontre avec le sol, il y a simplement un nouveau choc. Un choc qui la propulse un peu plus encore dans les bras de Sirius, qui la tient si fort qu'il lui en fait presque mal. Mais elle ne sait pas vraiment où elle a mal, en fait, alors que son visage vient de percuter le torse de Sirius, alors que tout son corps est secoué avec une force qu'elle n'aurai pu imaginer. Et que soudain... Tout s'arrête. La chute, le choc, tout. Et ne reste que son souffle trop court, son cœur qui bat beaucoup trop vite, douloureusement. Et les bras de Sirius qui sont autour d'elle, qui l'a retenu, sauvé, presque. Mais sauvé de quoi ? Encore inconsciente du danger qu'elle a frôlé, encore hébétée de ce qui vient de se passer. Encore totalement perdue, sans comprendre, une fois de plus. Parce que tout est arrivé beaucoup trop vite.

Jusqu'à ce qu'il lui parle. Et son prénom, les mots, viennent la percuter pour la ramener à la réalité. Et ce n'est qu'alors qu'il desserre son étreinte qu'elle se rend compte à quel point elle a serré ses mains sur la chemise de Sirius. A quel point elle s'est crispée, tendue, et qu'elle s'est surtout, surtout, raccroché à lui. Mais ce n'est pas parce que c'est lui, non. Pourquoi ça le serait ? C'était simplement un réflexe, juste un réflexe... Comme le baiser ? Non. Non, il n'y a jamais eu de baiser. Non, ça ne pourrait même pas porter ce nom. "Ca va..." La réponse a plus été mécanique que la réelle expression de son état général. Pourtant, elle ne pense pas à se redresser. Parce qu'il y a encore le cœur qui bat à ses tempes, trop fort, et la peur qui coule dans ses veines. Et son corps qui tremble, qui tremble trop fort. Bien trop secoué, trop proche de la petite guerre à laquelle ils ont participés. Et elle est perdue.

Peut être aussi perdue que lui. Et le regard qu'elle croise, alors qu'elle se décide enfin à se redresser - au bout de combien de temps, exactement ? Elle n'en a absolument aucune idée - lui fait presque froid dans le dos. C'est vraiment lui ? C'est vraiment Sirius Black, qui la regarde ainsi ? Elle ne sait plus. Elle ne sait plus, et ses yeux se détournent, parce qu'elle n'arrive simplement pas à le supporter. Parce qu'il y a toujours ses bras autour d'elle et que ses mains, si elles se sont décrispées, sont toujours posées sur son torse. Parce qu'au moindre mouvement trop brusque, ils pourraient juste basculer, tous les deux. Et parce que si elle le regarde encore, elle ne sait pas.. Elle ne veut pas savoir. Et elle ne veut pas qu'il voit la rougeur qui est venu teinter ses joues, une fois de plus. "Qu'est-ce que tu fais là ?" C'est tout ce qu'elle arrive à articuler. C'est tout ce qu'elle peut dire. C'est tout ce qu'elle peut demander. Et c'est encore une question qui risque de le mettre hors de lui.

Et elle ne sait même plus pourquoi elle-même est là. Elle ne sait plus. Et elle n'est pas certaine de vouloir le savoir.
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Message par Sirius Black Jeu 16 Oct - 20:40

Sa réponse est articulée d'un ton absolument inexpressif. Tout juste altéré par l'essoufflement évident qui soulève sa poitrine avec difficulté. Elle est sûrement sous le choc ; de ce qu'elle a fait, peut-être. A-t-elle seulement compris ce qu'il vient de se passer ? Et moi ? Je n'en suis pas bien convaincu. Pas convaincu non plus par cette réponse trop automatique, alors même qu'elle reste encore immobile, contre moi, sans penser probablement à notre situation un tant soit peu étrange. Peut-être même sans réaliser encore qu'elle est toujours dans mes bras, alors que j'ai desserré mon étreinte. Quand elle s'en rendra compte, elle s'éloignera. Elle voudra mettre le plus de distance entre elle et moi, comme elle a essayé de le faire. N'est-ce pas ? Je ne sais pas. Son comportement m'échappe ; et je me demande franchement s'il ne lui échappe pas à elle aussi, tant elle semble retournée. Alors je reste silencieux, immobile, reprenant moi aussi mon souffle après cette descente qui aurait bien pu nous coûter la vie à tous les deux. Cherchant à faire le tri dans mes pensées qui s'emmêlaient, qui se confondaient. Qui allaient finir par me rendre dingue.

Alors enfin elle se recule, comme je m'y attendais. Et je sens presque mes muscles se tendre, prêts à l'arrêter si elle tente une nouvelle fois de s'enfuir. Quoi, après tout, qu'est-ce qui l'empêcherait de transplanner dès qu'elle se sera dégagée de moi ? Notre position par rapport à l'arbre la maintiens quelque peu collée à moi, ne serait-ce qu'au niveau de nos jambes et nos pieds qui sont un peu à l'étroit sur le petit espace de terre accumulée derrière le tronc, et sur lequel nous reposons tous les deux dans un équilibre précaire. Et je n'ai pas envie de la laisser partir. Parce qu'elle vient de m'embrasser ; je crois. Parce que même avant ça je n'avais pas envie qu'elle s'en aille. Mais fort heureusement, elle ne semble pas décidée à m'échapper à nouveau. Elle ne se décolle même pas totalement ; je sens encore la pression de ses mains contre mon torse. Alors je ne la lâche pas des yeux, tâchant peut-être d'y voir ce qu'elle peut bien penser. Le problème étant que j'ai bien assez à faire avec ce qui se passe dans ma propre tête et que je me trouve bien incapable de n'avoir ne serait-ce qu'une idée sur l'état d'esprit de la française. Sinon un petit reste de peur, et un bon air perdu. Sans doute le reflet de celui que je lui tends, malgré moi. Bien incapable de faire même le tri entre l'instant présent et le passé qui se battent en duel dans mon esprit.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » Et c'est tout ce qu'elle trouve à me dire après avoir une fois de plus dérobé son regard au mien. Et avant même de me formaliser une fois de plus avec ses questions stupides ; de me formaliser parce qu'elle refuse encore d'affronter mon regard, je réfléchis à une réponse. Ce que je fais là. C'est vrai que c'est une bonne question. Pourquoi je lui cours après, hein, à cette petite bourgeoise insupportable ? Pourquoi je ne l'ai pas juste laissée foncer droit dans le précipice – en plus, ça m'aurait évité de transplanner, parce que j'ai tout simplement horreur de ça – ? Et puis pourquoi ça me perturbe tant, qu'elle ait eu ce geste pour moi ? En général c'est moi qui embrasse – puis plus si affinité – avant de disparaître dans la nature -au sens littéral, dans le cas d'Aliénor. C'est pas la mer à boire, ça non plus. Mais venant d'elle … Je m'en irais bien inventer des scenarii, comme quoi c'est en fait le seul objectif qu'elle a depuis le début, et qu'elle n'a jamais osé et ; non. Ce n'est pas ça, j'en suis sûr. Ca ne peut pas. Pas Aliénor ; les engueulades, le mépris, ce n'était pas une façade. Elle n'est pas comme ça ; c'est une adulte, une combattante, qui a autre chose à faire que de se prendre la tête pour un petit con comme celui que j'ai été avec elle depuis le début – ce que je ne regrette pas foncièrement, d'ailleurs, mais les choses sont tellement différentes à présent –. Alors pourquoi ?
Mais je ne lui demanderais pas ; parce qu'elle m'a posé une question et que je ne lui ai toujours pas répondu. Mais je n'ai pas de réponse. Peut-être qu'elle me demandait seulement ce que je fichais ici, devant elle au moment de sa course, et à présent joyeusement bloqué contre un arbre dans une pente quasiment à pic. Et puis c'est une bonne question ça aussi. Et elle, qu'est-ce qu'elle fait ici, à jouer au singe contre cet arbre ? Situation cocasse s'il en est une. Mais de toute évidence ce n'est pas ce qu'elle entendait. Pas ce qu'elle demandait ; et pas le genre de réponse qu'elle attend. Sauf que j'aurai du mal à la contenter sur ce coup là. Et puis merde. Depuis quand c'est mon objectif ? Au diable les réflexions.

Alors je relève ma main et viens poser doucement deux doigts sous la mâchoire de la jeune femme pour lui faire relever la tête vers moi. Et planter à nouveau mon regard dans le sien. J'ai eu le temps de reprendre mon souffle et c'est d'une voix chaude, beaucoup plus posée, que j'articule calmement « S'il te plaît Aliénor. Arrête. Avec ces questions. Idiotes. »

Et je pince les lèvres, les humidifie furtivement avant de redresser légèrement le menton en inspirant, comme si je m'apprêtais à parler. Sauf que je ne sais pas quoi ajouter. Alors je reste juste immobile, devant elle, gardant toujours son visage vers le mien d'une toute légère pression contre sa mâchoire.
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Et mon verre s'est brisé comme un éclat de rire [ Pv : Aliénor ] Empty Re: Et mon verre s'est brisé comme un éclat de rire [ Pv : Aliénor ]

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