Le Crépuscule des Sorciers
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Ash & Dust || Morrigan

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Message par Invité Jeu 21 Nov - 21:25


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Ash & Dust


Aleksander sortit une cigarette alors que son contact venait de quitter la pièce, lui laissant quelques documents, des adresses et des noms. Voilà qui semblait prometteur... La piste avait l'air intéressante, peut-être un peu froide. Raison de plus pour ne pas lui laisser le temps de devenir totalement inutile. Néanmoins...
La fumée s'échappa de ses lèvres alors qu'il la recrachait, le bâton toxique entre son index et son majeur de la main droite, la gauche compulsant les papiers pour les lire. Il regarda les différentes adresses et fronça les sourcils. Il allait devoir sortir du pays pour pouvoir enquêter un peu. Il pinça les lèvres et fronça un peu les sourcils, une nouvelle bouffée s'échappant d'entre ses lèvres. De la cendre tomba sur les papiers, et Aleksander poussa un juron.
« Fuck. » Il attrapa les morceaux et les agita pour faire partir les restes brûlés et les rangea dans son porte-feuille. Hum. Il ferait mieux de se préparer et d'y aller. Il n'avait pas de temps à perdre. Il attrapa son manteau, sa vieille cape de sorcier et les enfila avant d'écraser sa cigarette dans un cendrier posé sur la table. Puis il disparut.

« Comment ça une autorisation ? Je travaille pour le ministère, vous pouvez vérifier mon identité.
- Vous n'avez pas le niveau d'autorisation suffisante pour sortir des frontières.
- Oh, come on ! Je dois faire quoi pour l'avoir ? »
Il regretta immédiatement d'avoir posé la question car les explication du garde frontière furent interminable. Il fallait remplir des dossiers, entre autre, et ça c'était pas franchement le truc de notre homme. Lui il aimait l'action, pas remplir des papiers. Il avait passé assez de temps dans des livres pendant sa scolarité et en tant qu'étudiant-chercheur sans en rajouter en plus. Quittant le poste de frontière plutôt contrarié, il se rendit au ministère. Il devait trouver un moyen d'avoir son autorisation rapidement, sans avoir à remplir tous ces fichus dossiers.

Impatient, agacé, il finit par décider de trouver un moyen qui lui ferait gagner du temps. Se faufilant à travers les bureaux, il se dirigea vers celui isolé des autres, où se trouvait normalement le directeur du département. Lui devrait être en mesure de faire quelque chose, et Aleksander pouvait bien prendre le risque d'avoir un avertissement pour insubordination à un supérieur. Ce n'était pas comme s'il était facilement remplaçable. C'était l'avantage des agents de terrain qui permettaient d'obtenir des informations pouvant se révéler importantes. Ils étaient plus précieux que les bureaucrates, et si ceux-ci avaient plus de pouvoir, dans l'état actuel des choses, ça ne faisait pas tout. Au pire, il reprendrait ses activités qu'il n'avait jamais vraiment arrêté après tout. Ca ne serait certes pas pratique, mais il n'avait au final pas grand chose à perdre.
Il poussa la porte qui devrait normalement le mener  vers le bureau du chef du département des transports et arriva dans une sorte d’antichambre qui servait sans doute de salle d'attente à ceux qui venaient le voir en rendez-vous. Ce qui lui donna cet indice fut la jeune femme assise derrière un bureau, sans doute sa secrétaire.

Sans la moindre gêne, il l'observa des pieds à la tête (bon, d'accord, la présence d'un bureau entre elle et lui réduisait plutôt cette observation de la tête au milieu du torse, mais il avait l'important). Il marqua une pause dans l'entrée, très courte, son esprit assemblant les éléments qu'il voyait là. C'était le genre de fille (ou plutôt femme, bien que jeune à première vue) tirée à quatre épingle, avec pas même un cheveux pour venir jouer son rebelle dans une coiffure sans doute travaillée exprès. Avec les habits qui allaient avec, et tout le bordel. Le genre de chose qui avait tendance à faire lever les yeux au ciel à Aleksander dont le métier interdisait ce genre de perfection. Ce n'était pas ta coupe de cheveux qui allait le tuer, ce dragon. Plutôt une bonne déchirure de l'aile pour le faire se poser et...
Bref.
Il s'avança vers le bureau d'un pas assuré, après avoir refermé la porte derrière lui, faisant taire les bruits des bureaux ouverts. Il passa une main dans ses cheveux et lorsqu'il eut franchit la distance le séparant de la secrétaire, vint la poser sur le bois de l'office.
« Bonjour, je voudrais m'entretenir avec votre chef. J'ai une mission à faire en urgence et j'ai besoin d'un... truc, un papier, m'voyez, pour passer la frontière, et j'ai sans doute rendez-vous au nom de Greystock »
Il observa la jeune femme d'un air assez neutre, la toisant sans détourner le regard un seul instant comme s'il était en train de la juger.
« S'il n'y est pas, c'est sans doute que vous faites mal votre travail. » Comme ça, c'est dit. Il passa sa langue sur ses lèvres pour les humecter un peu. Elles étaient légèrement craquelées du trop grand temps passé en extérieur. Il la fixait toujours évidemment, l'air de lui dire de se dépêcher, qu'il n'avait pas que ça à faire et qu'il était quelqu'un d'important. Comme si sa présence était plus que légitime en ces lieux, ce qui n'était pas vraiment le cas évidemment. Il se redressa tout de même en croisant les bras sur sa poitrine.
Bon, alors, ça vient ?
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Message par Invité Mer 27 Nov - 16:04


Ash & Dust




Aleksander et Morrigan

« Mademoiselle Rosier je… je ne vous dérange pas ? »

Morrigan tressaillit. Quelle question stupide, bien sûr que oui qu’elle la dérangeait. Depuis combien de temps était-elle penchée sur ces licences de transport et diverses homologations officielles ? Peut-être plus d’une heure et pour quel résultat ? A vrai dire aucun. Elle se redressa, reprenant une certaine contenance. « Qu’y a-t-il Mademoiselle Potts ? » la petite blonde à lunette poussa la porte entrouverte et le pas mal assuré, comme à son habitude, elle se dirigea jusque vers le bureau de la fille Rosier. Morrigan leva les yeux sur elle. Quelles que soient les circonstances, elle avait toujours l’air nerveuse et désolée d’exister. A bien y penser cela n’était pas totalement injustifié. L’assistante ne s’était toujours pas pardonnée d’avoir brisé le sablier de Morrigan, un objet précieux que son frère Adrian lui avait offert. Pourquoi la sang-pure avait-elle décidé de la garder auprès d’elle malgré tout ? Aucune fichue idée ! Peut-être par clémence ? Pitié ? Ou tout simplement parce que Morrigan ne supportait que mal que l’on perturbe ses habitudes, et par conséquent, elle préférait croiser le même visage tous les matins, qu’il lui fût agréable ou non, que d’en changer toutes les semaines.

Rosier referma le dossier sur lequel elle était penchée, refusant que la petite oie se rende compte que depuis une bonne heure, elle était toujours sur le premier dossier qu’elle lui avait apporté. La blondine replaça ses lunettes sur son nez en souriant d’un air tendu. « Monsieur Charling est encore passé ce matin au Ministère… et il demandait à s’entretenir avec vous… » Morrigan inspira profondément en affinant l’ouverture de ses paupières, empruntant une réelle froideur. « Le dossier de monsieur Charling a été clôturé la semaine dernière et un hibou lui a été envoyé. Il est remercié pour ses services. Il recevra sa solde et devra rendre son laissez-passer. Je ne lui accorderai aucune entrevue. » « Oui je comprends mais… il avait l’air vraiment désespéré… peut-être qui si on lui laissait une chance… » La secrétaire demeura impassible un instant, puis elle pinça ses lèvres, reposant sa plume dans l’encrier à cet effet, joignant ses mains sur la pile de dossiers. « Mademoiselle Potts. Bien que cela ne vous concerne en rien, avez-vous lu le dossier de ce monsieur ? Il a un problème manifeste avec l’alcool et ses étourderies ont eu pour conséquence de désartibuler toute une famille qui emprunta leur cheminée après qu’il eut été chargé de la réparer. Je ne vais pas insister sur l’état déplorable de l’enfant de cette famille suite à ce funeste événement. Vous souhaitez le réhabiliter Mademoiselle Potts ? Lui laissez une chance ? Alors je vous en prie, faites donc mais ne venez pas vous plaindre si un jour vous retrouvez votre tête à la place de votre vésicule biliaire ! Cela nous débarrassera peut-être de vos réflexions empreintes d’une imbuvable niaiserie. » L’assistante pâlit, déglutit et baissa les yeux. Morrigan, elle, regrettait déjà de telles paroles. Une telle méchanceté ne lui ressemblait pas et elle sentit que la jeune fille face à elle avait été véritablement blessée, attristée. Après tout, son seul défaut était d’être maladroite, cruche et naïve… bon, finalement oui, elle en avait plusieurs, mais c’était une jeune fille bien à qui l’on pouvait faire confiance et qui prenait son travail à cœur. Bref. Rosier prit son courage à deux mains. « Excusez-moi, je ne le pensais pas. Ecoutez… Voyez s’ils ont besoin de quelqu’un au service du courrier... Dans l’optique où monsieur Charling cesse définitivement de boire peut-être est-il envisageable de lui trouver un autre poste… » Mademoiselle Potts eut un sourire doux et conquit à l’égard de sa supérieure « Oui Mademoiselle Rosier » et opina du chef avant de tourner les talons. Non, ce n’était vraiment pas une mauvaise fille…

Lorsque Potts sortit de son bureau, Morrigan avait les mains qui tremblaient. Nerveusement, elle frotta son visage avant de couvrir sa bouche. Depuis l’évènement de sainte mangouste, elle n’était plus elle-même. Le sommeil lui manquait et ses nerfs semblaient vouloir la lâcher. Devant elle, une ombre irréelle passa. Le sang se déroba des veines de la sang-pure qui ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu’elle ne pouvait plus percevoir que les dossiers devant elle. La jeune femme reprit son souffle, se rassérénant doucement et se plongea dans son travail, ignorant les illusions et les silhouettes fantomatiques. Cela n’existait pas. Cela n’était que dans son esprit.

Elle ne fit pas attention à l’individu qui venait de pénétrer dans l’office. N’était-il pas juste une ombre comme les autres ? Son souffle se coupa quand elle vit sa main se poser sur son bureau, car il semblait bel et bien de sang et de chair. Lentement, la petite brune releva la tête… encore… encore un peu… enfin elle pouvait voir son visage là, au bout de cette stature qu’elle qualifia d’immense. Cela dit, elle contint sa surprise, reprenant son aplomb tandis qu’il exposait sa requête. Ainsi voulait-il rencontrer le Chef du département des Transports Magiques ! Rien que ça ! Sceptique, elle jeta un œil sur l’agenda, plus par acquis de conscience, car ce nom ne lui disait vraiment rien. Son œillade confirma ses soupçons. Aucun Greystock n’était prévu pour aujourd’hui. Aussitôt, la jeune femme leva un œil acéré sur lui et c’est alors qu’il eut l’effarante outrecuidance d’ajouter que si elle ne trouvait rien, c’était la faute à son incompétence. Morrigan inclina son minois tout en haussant un fin sourcil d’encre. Pour se prenait-il celui-là? Et puis c'était quoi cette dégaine ? Qui l'avait donc laissé entrer?! « Sans doute avez-vous confondu notre département avec le siège social du Chaudron Baveur monsieur Greystock. Dit-elle non sans sarcasme. Le directeur est dans l’incapacité de vous recevoir pour le moment car il est absent. Pour faire une demande officielle de sortie du territoire je vous suggère de… » Mademoiselle Potts ouvrit la porte sans prévenir, les bras chargés de dossiers –ce qui démoralisa Morrigan d’ailleurs. Ce défilé n’allait-il donc jamais cesser ?- et poussa un petit cri de surprise en se rendant compte qu’un homme était parvenu à entrer dans le bureau de son chef sans qu’elle ne s’en rende compte. « Oh ! Pa… pardon Mademoiselle Rosier ! Je suis confuse ! Heu… Qui êtes-vous donc monsieur ? Je… » Déséquilibrée par la tonne de feuillets et de chemises qu’elle portait, elle fut déséquilibrée et renversa tout le contenu sur le parquet. C’était une marre de papier qui inonda la salle et laissa Morrigan absolument atterrée, celle-ci fermant ses yeux en poussant un soupir qu’elle voulut silencieux mais qui ne le fut pas forcément.

Finalement, la sang-pure se leva de son siège. D’un coup d’œil discret à l’étranger, elle se fit la réflexion que malgré qu’elle se tenait maintenant debout, lui ne paraissait toujours pas moins grand et elle n’était d’ailleurs pas même sûre de le dépasser si elle montait sur son bureau ! Elle portait une jupe en tailleur noir ainsi qu’un chemisier blanc et de petits escarpins noirs. En clair, la secrétaire parfaite. Morrigan contourna son bureau du côté opposé où se trouvait l’impudent et s’accroupis pour trier dans le lot épars, une dizaine de pages. Elle tapota la pile au sol avant de se redresser. Mademoiselle Potts replaça ses lunettes sur son nez et s’agitait fébrilement pour tenter de tout ramasser. On pouvait sans mal imaginer qu’elle était encore plus maladroite une baguette en main et que c’était certainement la raison pour laquelle elle la garda rangée. Rosier fit quelques pas vers le réfractaire et leva sa petite tête brune pour le regarder dans les yeux. « Monsieur Greystock. Pour faire une demande officielle de sortie du territoire, je vous suggère de remplir ceci… -dit-elle en lui collant une… puis deux… puis trois pages dans les mains- de lire cela… -le défilé continuait- et de déposer le tout rempli et dument signé au service créé à cet effet à l’accueil de notre Département. Nous étudierons votre demande et y répondrons dans les plus brefs délais ! Comptez environ un ou deux mois tout de même. Maintenant je vous invite à regagner la sortie et vous souhaite une excellente journée ! » Pour la dernière phrase, elle avait même fait l’effort d’étendre ses lippes en un sourire léger et terriblement –et volontairement- faux.



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Message par Invité Mer 27 Nov - 21:41


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C'était pour ça qu'il n'aimait pas les bureaucrates. Ils étaient tellement à même de juger sans savoir ce à quoi ils avaient à faire. Comme si le monde fonctionnait comme ça. Un fin sourire apparut sur le visage du jeune homme qui ne se formalisa guère de la remarque et s'en amusa plus qu'autre chose. Le sarcasme de personnes ne connaissant rien de la réalité du monde ne le touchait pas vraiment. Mais il ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel quand elle commença à le rediriger vers les papiers à fournir pour obtenir une autorisation pour quitter le territoire anglais. Fort heureusement pour eux deux, elle fut interrompue par la venue d'une jeune femme qui se trouva bien surprise en voyant Aleksander se tenir dans le bureau. Il la toisa de bas en haut, l'évalua un instant, et s'en désintéressa alors qu'elle commençait à parler.
Elle ne voyait pas qu'elle dérangeait là ? Il était en pleine discussion. Il allait devoir négocier une sortie là, il avait d'autres choses à faire que de répondre à une employée qui ne pourrait probablement pas l'aider à obtenir ce qu'il voulait. Bon, d'accord, visiblement, il aurait pu flirter avec et la flatter pour qu'elle mette son dossier au dessus de la pile, mais ce n'était pas suffisant. Ca ne serait pas assez rapide, même comme ça. Il se tourna à nouveau vers elle lorsqu'elle fit tout tomber et pinça son nez entre son index et son pouce en fermant les yeux. Bon sang, sérieusement ? Et pourquoi elle ramassait ça à la main ? Elle était cruche ou...
L'autre fille se leva pour aller l'aider, alors que pour sa part il ne bougea pas. Il pencha juste la tête sur le côté lorsqu'il vit la secrétaire de dos.
Hum.
Popotin.
Dommage qu'elle se dresse entre lui et une recherche qu'il avait besoin d'effectué, autrement il aurait bien perdu un peu de temps avec elle. Mais ce n'était pas ce qu'il avait en tête pour l'instant, s'impatientant plutôt de perdre de précieuses minutes ici. Une autre fois peut-être. Il profita de la voir regarder ailleurs pour observer un peu le bureau et repéra quelques petites choses intéressantes. Il aurait bien fouillé, mais ça n'aurait pas été des plus discrets comme manœuvre.

Finalement, elle daigna revenir vers lui, et elle recommença à parler. Pour dire exactement les mêmes mots qu'à peine plus tôt. Elle était quoi ? Un robot qui savait rien dire d'autre ? Bon sang. Il leva les yeux au ciel pour la regarda à nouveau en passant une main dans sa barbe de quelques jours. Le poil crissa sous la pulpe de ses doigts alors qu'il attendait qu'elle finisse. Il prit les feuilles qu'elle lui tendait tout de même. C'était exactement celles qu'on lui avait donné plus tôt, et elle faisait les mêmes commentaires de délais. Un à deux mois. Bon sang, ces gens étaient fous. Il n'avait pas le temps d'attendre si longtemps.

A son sourire il répondit par un sourire à son tour avant de lever les feuilles qu'il tenait entre ses mains et de les déchirer en confettis qu'il lança autour de lui dans le bureau.
« J'ai pas exactement l'temps pour ça, big forehead. » Oui, il avait entendu son nom de famille plus tôt. Mais il avait d'autres dragons à fouetter que de le retenir. Surtout qu'allez, il allait passer dix minutes en sa compagnie avant de partir vaquer à ses occupations de son côté. Et il doutait fortement de la revoir un jour. « Donc j'te conseille plutôt de rasseoir ton charmant postérieur sur ta chaise et de me faire une autorisation. J'suis pressé, et j'pense pas que t'ais envie de faire foirer une mission du ministère qui m'a tout l'air d'être ta seule vie. »
Oui, Aleksander avait une façon de négocier des plus intéressantes, vous en conviendrez tout comme moi. Pleine de tact, de finesse... Il faut dire, il avait plus l'habitude de devoir jouer des sorts et des poings que des politesses et des sourires. Il devrait peut-être songer à trouver un associer pour s'occuper de ça à sa place, maintenant qu'il y pensait. Comme ça il n'aurait plus qu'à s'occuper de l'action et de l'enquête, toutes les portes lui seraient ouvertes. Ca serait le pied. Il faudrait qu'il y songe un peu plus. Au moins en Russie, c'était facile. Il suffisait de sortir quelques gallions, et puis l'affaire était dans le sac. Mais là... Il ne pouvait plus faire comme avant.
« Si ça pouvait être fait rapidement de préférence, j'ai pas que ça à faire. Allez, rendez-vous un peu utile au lieu d'agiter des papiers, la Tchécoslovaquie va pas s'ouvrir toute seule. »

Il ne faisait plus vraiment attention à la maladroite de toute à l'heure. De toute façon, elle était probablement partie avertir la sécurité de la présence d'un homme louche après avoir fini de ramasser les papiers qu'elle avait fait tomber. Après, est-ce qu'elle reviendrait à temps... C'était là une grande question.
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Message par Invité Jeu 28 Nov - 18:44


Ash & Dust




Aleksander et Morrigan



D’une impudence à faire frémir tous les hauts garants de la bienséance, monsieur Greystock déchira les feuilles devant le visage de la secrétaire. Les prunelles ambrées observèrent ses doigts déchirer les formulaires dans la lenteur calculée d’une désinvolture insupportable. Les pans tombaient doucement dans le vide avant de se poser, doucement, tant que cela aurait pu être presque poétique. L’un d’eux effleura même l’escarpin de la sang-pur qui releva le nez pour constater cet ignoble petit sourire sur les lèvres du déguenillé. Etait-ce une façon polie de se comporter ? Comme si cela ne suffisait d’ailleurs pas, à cela il ajouta les paroles et ce ne fut guère mieux. Non, en réalité c’était pire car il se moquait d’elle en l’attaquant sur son physique. Mademoiselle Potts, elle, était toujours à quatre pattes et eut un air absolument indigné lorsqu’elle entendit l’individu utiliser un tel langage pour s'adresser à sa patronne. Sans le vouloir, elle s’arrêta sans son effort à ramasser les feuilles –dont elle était parvenue à recréer une haute pile- et observa les deux silhouettes par-dessus ses lunettes, tout en essayant de se donner l’air de n’avoir rien entendu. L’idée de voir sa chef embarrassée la mettait mal à l’aise à son tour, surtout qu’elle avait beaucoup de respect pour elle… mais sa curiosité était plus forte que tout.

Morrigan n’eut d’abord pas l’air de réagir, supportant le regard si haut perché de son interlocuteur. Elle ne semblait pas pour le moins agressive ou pleine d’assurance… elle gardait surtout son sang-froid en gardant un calme olympien. D’autant plus que se montrer offensée n’aurait fait qu’encourager Greystock… Elle ne voulait pas lui donner ce plaisir. Pourtant ce petit quolibet ne la laissa pas indifférente et une partie d’elle replongea en enfance, à l’époque –pas si lointaine- où son frère se faisait un plaisir particulier en tentant de la contrarier de toutes les façons, notamment en se moquant de sa petite taille ou de tout le reste. Par conséquent, on pouvait largement dire sans se tromper que ce genre de brimades coulait littéralement sur son plumage, bien qu’à l’évocation du surnom horrible de big forehead, elle haussa, subrepticement, un sourcil. A cela, il ajouta, tout en gardant aux lèvres un discours parfaitement populacier doublé d’une familiarité sans retenue, la tutoyant délibérément pour lui montrer sans doute son manque totale de considération.

Alors comme ça il était employé au Ministère… Morrigan pensa que le service du recrutement devait vraiment subir d’urgence des révisions et vérifier ses rouages car quelques pièces devraient sans doute être remplacées. La petite brune inclina son minois, pinçant ses lèvres en poussant un léger soupire ; gardant une certaine douceur dans la voix, usant de pondération. « Monsieur Greystock. Je comprends que votre travail requière quelques pièces administratives urgentes. Si vous pensez être le seul dans ce cas je vous assure que vous vous trompez lourdement. Nous ne sommes pas à votre service. Aussi, si vous souhaitez tant que cela rallier la Tchécoslovaquie, alors j’espère pour vous que vous êtes doué en puzzle. » Le verdict était rendu et c’était sans appel. Il aurait beau pester contre elle et contre le monde entier cela ne changerait en rien le fait qu’il devait remplir les papiers qu’elle venait de lui fournir et… qui gisaient à ses pieds en mille morceaux.

Potts eut un petit hoquet aigu qu’elle souhaita contenir sans pouvoir le faire et bientôt ce fut une toux légère mais tenace. Elle rougissait qu’on s’aperçoive de sa présence pendant un tel moment… elle pensait sincèrement qu’on l’avait oublié et c’était d’ailleurs le cas. Elle avait été là, à s’affairer comme un petit écureuil frénétique après ses noisettes pour récupérer chaque feuillet et maintenant, elle prenait la pile entre ses bras pour se diriger vers la sortie sans un mot, le pas chancelant, laissant la porte entrouverte derrière elle. Pourquoi diable d’ailleurs ? Peut-être pour inviter indirectement l’inconnu à quitter les lieux, entendre si sa supérieure avait besoin d’elle ou bien tout simplement parce qu’elle n’était pas douée, ce qui était aussi tout-à-fait envisageable.

Morrigan quant à elle jeta un regard en coin à son assistante avant de tourner le dos à l’impudent pour regagner son fauteuil où elle s’installa, penchée de nouveau sur ses dossiers. Peu lui importait dès lors les réprimandes et autres suppliques. L’entrevue était pour elle définitivement close. Du mois, l’imaginait-elle.




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Message par Invité Ven 29 Nov - 3:02


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Aleksander était bien ennuyé, pour le coup. Parce que visiblement la demoiselle n'avait pas l'intention de contourner quelques règles pour lui. Il savait qu'il aurait dû tenter la drague plutôt que l'intimidation. Quoique la jeune femme ne semblait pas particulièrement être du genre à se laisser avoir par ce genre de tactique. Rah, les coincées, qu'est-ce qu'elle pouvaient être chiantes. Il laissa aller sa tête en arrière, la main posée sur sa nuque, avant de la redresser en laissant ses doigts courir sur ses cheveux qui n'étaient pas nécessairement bien coiffés à l'origine. Autant dire que là ça ne s'arrangeait pas. Parce que ça voulait dire qu'il allait devoir réfléchir. Il laissa son regard dériver sur les différents éléments de l’antichambre, sans plus s'intéresser à la jeune femme, ni aux bouts de papier qui traînaient au sol, ou encore à l'employée qui finissait de ramasser les papiers. Non. Il réfléchissait.
Il enregistra les données qu'il venait de voir, les mémorisa, et ferma les yeux même pas trois secondes.
Il n'avait pas besoin de plus.
Il était un homme d'action et savait réfléchir et prendre des décisions rapidement. Il n'avait pas vraiment eu le choix. Aussi lorsque sa main revint se latéraliser à son corps, il pu entrer en action.
« Vous êtes vraiment une bande d’incompétent... »
On pourrait croire que ces paroles, il les avait marmonné, mais c'était loin d'être le cas. Il les avait énoncées d'une voix claire et haute, le tout nuancé d'une froideur et d'un mépris à peine dissimulés. Il s'en fichait un peu d'être hypocrite, il disait ce qu'il pensait quand il le pensait, point final. Même si ça n'était pas vraiment très diplomatique de faire ça, loin s'en faut.

Il se pencha sur le bureau de la secrétaire et attrapa de l'encre et une plume, ainsi qu'un bout de parchemin vierge. D'une main habile il commença à rédiger ce qui ressemblait à une lettre, les mots lui venant rapidement, en une écriture fine et travaillée pour l'occasion. En temps normal, les lettres qu'il formait sur papier n'étaient pas particulièrement lisibles pour quiconque ne connaissait pas son écriture, mais le fait étant qu'il devait faire quelqu'un chose de plus professionnel pour l'occasion il se força à s'appliquer. Il eut fini rapidement et il se détourna de tout ce petit monde pour faire face à la porte du bureau du chef du département. Il savait ce dont il avait besoin désormais, ce qu'il devait chercher, et comment l'obtenir.
C'est donc d'un pas décidé qu'il se dirigea vers le panneau de bois taillé et qu'il poussa la poignée de la porte, espérant qu'elle soit ouverte. Ca lui éviterait de se faire passer un savon pour effraction. Quoique techniquement parlant, sans autorisation, c'était également une effraction qu'il faisait là. Mais personne n'était obligé de le savoir.
Bon d'accord, y'aurait deux témoins, mais hé, il faisait ça pour le boulot, c'était pas comme s'il avait trente-six milles choix non plus. L'administration serait plus efficace, il aurait pas besoin d'agir comme ça. Conclusion : ce n'était pas sa faute.

S'il y eut des protestation à son approche du bureau, il n'y prêta pas vraiment attention quand il poussa la porte d'un geste désinvolte. L'endroit n'était pas très éclairé, à cause de la situation souterraine du ministère, aussi Aleksander sortit sa baguette de la poche intérieure de sa veste pour éclairer la pièce d'un rapide sortilège informulé. Là, ça serait plus pratique.
Il se dirigea rapidement vers le bureau qu'il contourna après un regard rapide dessus. Il allait avoir besoin du sceau du chef du département. Ne trouvant pas le cachet, il commença à fouiller dans les tiroirs sans trop se préoccuper de ce qu'il se passait à côté. Il tira sur la première poignée sans rien trouvé, puis la seconde en face et repéra le tampon et le cachet, ainsi qu'une bougie qu'il alluma rapidement. Parfait. Il appliqua le premier sur la lettre précédemment écrite puis fouilla un peu dans les papiers autour de lui pour trouver la signature de l'homme qu'il falsifia d'un nouveau coup de baguette expert, l'encre sortant de sa bouteille pour venir la former. Là. Et il plia ensuite l'enveloppe, prit la bougie et appliqua la cire puis le cachet.
Là.
Ca devrait faire l'affaire.
De toute façon, n'importe qui savait que la fabrication de faux ne se faisait pas d'un coup de baguette magique (enfin, si, mais il fallait d'abord se procurer de quoi copier les divers détails de ce type de lettre), et donc que l'obtenir en quelques heures était impossible, à moins d'avoir des contacts. Ou bien l'audace d'Aleksander.
Il espérait sincèrement ne pas faire ça pour des prunes, sans quoi il allait se faire très fortement réprimander (et probablement mettre à pied une semaine ou deux), mais si son instinct lui dictait que ça valait le coup... Alors c'était sans doute le cas. Il ne lui resterait plus qu'à voir le résultat et... Tiens au fait, elles en étaient où, les deux autres.
Il leva les yeux de son travail qu'il fourra dans sa poche pour voir où les deux employées en étaient.
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Message par Invité Ven 29 Nov - 19:05


Ash & Dust




Aleksander et Morrigan



A sa petite pique sur l’incompétence de leur service, Morrigan ne leva pas même le nez, l’ignorant royalement. Du moins, c’est l’impression qu’elle avait voulu lui donner car en réalité il n’en était rien. Si ses yeux n’étaient plus sur lui, il avait tout de même encore toute son entière et complète attention. Elle ignorait qui il était mais dès lors, elle avait gravé ce nom dans sa mémoire « Greystock » et comptait bien apprendre qui était cet énergumène. Pourquoi ? Peut-être était-ce à cause de ce côté absolument insupportable qu’il avait de la regarder, de lui sourire, de la défier. Ce n’était qu’un « petit » (No comment) intrigant et lorsqu’elle aura envoyé un hibou à son supérieur hiérarchique, il saurait certainement moins jouer de son arrogance et baisserait les yeux pour une raison d’autant plus conséquente. Foi de Rosier ! Oui… la jeune femme était excédée malgré son apparence sereine.

Ses doigts effilés s’en allaient prendre sa plume dans l’encrier lorsque son geste se suspendit. Le visage de la petite brune se leva, et ses prunelles stupéfaites observaient Greystock lui prendre son bien pour griffonner sur une feuille qu’il avait saisit –bien entendu- sans demander. « Vous ignorez donc ce que signifie le mot renoncer… » Qu’elle poussa dans un souffle, presque un murmure pour elle-même, absolument stupéfaite d’une telle opiniâtreté. Immobile, elle le regardait écrire et s’étonna du soin qu’il mettait à dessiner ses lettres ; en réalité, ce n’est pas tant le fait qu’il écrivit ainsi qui la troubla le plus, mais plutôt qu’il en soit capable…

Son beau petit papier en main, il se redressa pour se diriger tout droit vers le bureau du Chef de Département des Transports. Etait-ce une blague ? Il n’aurait tout de même pas l’audace de faire une chose pareille… Et bien si ! Il fallut un temps à Morrigan pour réaliser ce qu’il venait de faire sous ses yeux. Passez outre sa volonté pour entrer dans l’office du haut fonctionnaire. Elle croyait rêver. Elle se leva d’un bond de son fauteuil alors que Potts passa la porte en toute pseudo discrétion, les lunettes pendant sur son petit nez retroussé. Elle vit la silhouette s’enfiler dans le bureau du Directeur et retint un cri en plaquant ses doigts contre sa bouche arrondie. Rosier se tourna vers elle en contournant son bureau, pointant la petite blonde du bout de sa baguette. « Appelez la sécurité ! » L’air paniquée, Potts sortie du bureau et on entendit un vacarme et le son d’une chute d’où s’en suivit une pluie de papiers divers et variés… sans doute avait-elle trébuché à cause de ses talons pour ensuite s’effondrer sur son bureau où trônait encore la pile de dossiers qu’elle avait récupéré un peu plus tôt sur le plancher… Sans doute le karma…

Morrigan, le pas pressé, entra dans le bureau du Directeur à la suite de Greystock, baguette en main. Ce sale petit prétentieux s’était permit de fouiller le bureau pour tout bonnement se servir, appliquant le sceau du Chef de Département. Cette fois elle était profondément irritée et ses lippes rosées se pincèrent tandis qu’elle se dirigeait sur le gredin qui lui ne semblait pas le moins du monde dérangé par son forfait, ne lui prêtant pas même attention. A croire qu’il faisait cela souvent ! Elle pensa qu’au final, cela n’avait rien d’étonnant. D’un mouvement de poignet agile, et sous l’impulsion d’un sortilège informulé, le formulaire trafiqué s’embrasa en une seconde pour n’être bientôt que des cendres… une vulgaire poussière noire dont Aleksander pouvait encore sentir la chaleur sous ses doigts. « Insubordination et vol de matériel public. Je peux vous garantir que vos dernières heures en tant qu’employé au sein du Ministère de la Magie se décomptent à partir de maintenant Monsieur Greystock. » Morrigan était restée devant le bureau, affrontant le regard acéré de son détracteur, elle, arborant alors des traits pincés de contrariété. La sécurité n’allait pas tarder –Si Potts avait bien fait son travail…- et le resquilleur serait bientôt embarqué et tout rentrerait dans l’ordre. Et Morrigan Rosier détestait par-dessus tout le désordre…



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Message par Invité Ven 29 Nov - 19:53


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Evidemment, elle l'avait suivit jusque dans le bureau pour voir ce qu'il avait l'intention de faire. Il ne s'en était pas formalisé. Il s'en fichait même pas mal à vrai dire. Lui tant qu'il avait ce qu'il voulait, c'était pas trop son problème ce qu'il se passait autour de lui. Sauf que bientôt il n'allait pas s'en foutre tant que ça. En effet, il sentit rapidement une sensation de brûlure dans sa main alors qu'il allait mettre le papier désormais plié dans la poche intérieure de son manteau et il sentit dans sa main le parchemin prendre feu.
Mais... Mais elle était complètement timbrée ou quoi ?!
Il le lâcha immédiatement au sol et tenta de l'empêcher de trop brûler en tapant du pied dessus, sans succès. En effet, rien n'y fit, et bientôt son sauf conduit se trouva réduit en un tas de cendre et de cire dont la forme avait à nouveau changé. Son beau travail, complètement fichu. Tout ça à cause de l'autre psychorigide qui avait un balai dans les fondements et le règlement du ministère imprimé sur son grand front.
Il serra les poings et la mâchoire pour conserver son calme alors qu'il posait un regard glacial sur la jeune femme qui semblait presque le menacer par ses paroles. Autant dire que le jeune homme n'appréciait que moyennement le comportement qu'elle avait. Il la défia du regard et sans la lâcher des yeux contourna le bureau pour se rapprocher d'elle. Il avait récupéré sa baguette également, qu'il tenait toujours en main. La démarche souple et les épaules dégagées alors qu'il se tenait droit, il pencha la tête sur le côté de façon à faire craquer sa nuque dans un geste qui ne présageait rien de bon. C'était un peu sa façon à lui de signaler à quelqu'un qu'il venait de s'attirer ses foudres.
Pourtant il semblait rester calme, malgré les quelques signes visible de ce qui se tramait en lui. Malgré sa nature colérique et emporté, il parvenait à se maîtriser dans la mesure du possible.
Il se posta devant elle, sans arrêter d'avancer, les prunelles d'un bleu brillant d'une lueur inquiétante qui n'avaient pas déviées d'elle.

« Et maintenant dites-moi... Comment je suis censé annoncer à mes chefs que j'ai trouvé une piste intéressante mais que je n'ai pas pu la suivre à cause d'une greluche dont le seul accomplissement est d'être suffisamment stupide pour ne pas saisir le sens du mot danger, ou encore urgence ? Hein ? Vous voulez peut-être venir avec moi devant eux leur dire pourquoi des trafiquants de rang B traînent encore dans la nature ? Alors qu'avec les infos que j'obtiendrais là-bas la question pourrait être réglée en moins d'une semaine ? Hum ? »
Grunt. Aleksander pas content.
Sa voix était calme et posée, alors que d'autres auraient probablement pris la pauvre fille par les épaules pour la secouer. Il perdait tellement de temps. C'était insupportable. La prochaine fois il irait directement voir ses supérieurs à lui. Il ne s'était pas arrêté d'avancer en parlant, finissant par acculer la brune contre le mur. Là, elle était piégée. Pas moyen de fuir. Elle pouvait toujours se servir de la magie contre lui, mais tout comme elle, il avait toujours sa baguette en main. En d'autres termes, si jamais elle ne parvenait pas à le mettre hors d'état de nuire du premier coup, Merlin seul sait ce qu'il se passerait.
Il se pencha en avant afin de rapprocher son visage du sien. Son but était en partie d'être menaçant pour l'occasion. Elle pensait qu'elle avait le pouvoir ici ? Il devait lui faire comprendre que non, ce n'était pas le cas, et que s'il le fallait, il lui suffirait d'un coup de talon pour l'écarter de son chemin. Il voulait qu'elle comprenne que si elle pouvait être remplacée par n'importe qui, même par l'autre maladroite de tout à l'heure, ce n'était pas son cas. Parce que son boulot à lui nécessitait plus que de connaître des règlements et de savoir se servir d'un tampon. Et des personnes qui acceptaient de retourner leur veste, il n'en existait pas des milles et des cents. Alors oui, il était plus important qu'elle.
« Vous savez quoi ? Je vais être sympa. Vous allez juste venir avec moi pour me faire passer la frontière. Et si je n'y arrive pas, vous serez la seule responsable de mon échec. »

Sur ces mots, il ne lui laissa pas vraiment le choix, alors qu'un léger sourire naissait sur son visage. Sa main libre l'attrapa pour l'attirer vers lui sèchement, passant un bras autour de sa taille pour transplaner dans un « pop » sonore.
Ils arrivèrent non loin du bureau des frontières sorcières de la Tchécoslovaquie, dans un coin de rue ou aucun moldu ne les verrait.
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Message par Invité Ven 29 Nov - 23:21


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Aleksander et Morrigan



Malgré le fait qu’elle l’observait, c’était aussi sans le voir réellement. Il fallut qu’il change d’air pour qu’elle réalise à quel point lui aussi était excédé. Soudain, Morrigan n’était plus à l’abri dans son bureau, cloîtrée, seule au milieu des dossiers et des livres. Maintenant, un homme lui faisait face et cela n’aurait pas été si important si son regard n’avait pas été si… inquiétant. Rosier déglutit. Maintenant, elle se sentait démunie et surtout… seule. Lorsqu’elle entendit son histoire, elle se rendit compte qu’elle ne l’avait pas écouté jusque là, elle n’avait pas entendu ses doléances… En parfaite bureaucrate qu’elle était, rien ne comptait plus que la procédure… Si cela avait été si urgent, il y avait des procédés exprès et… elle en était certaine, elle n’était pas en tort. Alors pourquoi commençait-elle à se poser la question ? Elle sentait dans sa voix une colère froide et maitrisée. Elle n’aimait pas ça du tout. Elle voulut se défendre, se justifier, mais était-ce nécessaire ? Il s’approchait d’elle maintenant et Morrigan dû faire appel à tout son sang-froid pour rester complètement immobile alors qu’elle ne rêvait que d’une chose, voyant l’espace entre eux se restreindre peu à peu, tourner les talons et s’éloigner, courir même. Elle détestait les situations de conflit. C’était idiot n’est-ce pas ? Dans son travail elle devait gérer des dissensions, certes, mais c’était rare et toujours dans un langage que l’on pouvait qualifier de courtois. Cette fois, cet homme menaçait son intégrité physique et plus il s’approchait, plus elle se sentait à l’étroit. Pourquoi n’y avait-il pas de fenêtre dans ce fichu bureau ?!!! Parce qu’ils étaient sous terre ? Voilà bien une piètre raison… N’était-ce pas un monde de magie ? Elle ne bougerait pas ! Elle ne bougerait pas ! Peut-être juste d’un pas alors… ou deux… Lorsque moins d’un mètre les séparait, Morrigan s’était mise à reculer presque instinctivement. La petite brune n’avait pas quitté ses yeux d’un bleu glacial et se sentait, à raison, de plus en plus petite, de plus en plus fragile… Comme elle haïssait ce sentiment. Pourvu que Potts débarque et vite !

Elle ne vit même pas qu’il avait sa baguette dans sa main. Cela n’avait pas vraiment d’importance si ? La secrétaire sentait Nim entre ses doigts. Devait-elle s’en servir ? C’était exclu. Morrigan n’était pas une combattante. Tout peut se régler par le dialogue n’est-il pas ? C’est alors qu’elle sentit une résistance qui lui arracha un tressaillement. Le mur derrière elle l’empêchait dès lors de s’échapper. A droite ? Ou peut-être à gauche ? Trop tard, on pouvait dire sans se tromper qu’elle était cernée. Déjà elle sentait l’air lui manquer. La petite brune entrouvrit ses lèvres pour happer un peu plus d’air alors que son cœur s’emballait et que ses yeux cherchaient frénétiquement une porte de sortie. Seule sa maîtrise de ses nerfs l’empêcha de sombrer dans l’hystérie, ignorant que le pire était à venir. Comme si cela ne suffisait pas, il rapprocha son visage davantage. Il voulait qu’elle se sente menacée ? C’était le cas, tant qu’elle aurait aimé traverser le mur pour échapper à son ombre. Mais elle ne pouvait et la colère l’emporta sur la peur. Comment osait-il s’en prendre à elle de cette façon ?! Il n’était pas le premier à qui elle refusait ce genre de faveur administrative mais était en revanche le premier à oser se dresser physiquement contre elle. Après tout, son statut et son nom la protégeait de bien des choses, mais visiblement pas de lui. Elle allait le repousser et lui hurler de se reculer mais elle n’en eu pas le temps. Après un rictus fort déplaisant, il la tira contre lui dans un mouvement qui ne laissait nullement place à la douceur ou au tact. Sa colère disparue en même temps que son corps se raidit, chaque muscles de son corps menu se contractant à se contact. Elle ouvrit la bouche pour crier mais le son refusa de s’extirper de sa gorge. Son poing se crispa sur sa baguette et le second voulu frapper l’assaillant mais elle fut happée avec lui dans la magie du Transplanage.

Le souffle coupé, les yeux exorbités, elle crispa sa main contre sa poitrine, ses prunelles ne parvenaient pas même à voir où elle était. Désorientée, le regard affolé, la sang-pur fit quelques pas maladroits avant d’observer autours d’elle, aspirant l’air frénétiquement comme un asthmatique moldu en pleine crise. Il avait transplané ! Il avait osé ! Où étaient-ils ?! Quoi ?! Il ne l’avait pas emmené jusqu’en Tchécoslovaquie tout de même ? Rosier lui lança un regard effrayé avant de se rendre compte qu’il la tenait toujours par le poignet gauche, emprisonnant sa main armée. Elle se pencha en arrière, tira, frappa la main de son geôlier. Elle voulait se dégager de son étreinte comme le loup veut se délivrer du piège qui retient sa patte. « Lâchez-moi !!! » Sa voix éraillée avait des tons de menace –bien qu’elle fut particulièrement impuissante finalement- tout en répétant ces mots, au bord de l’hystérie. « Lâchez-moi misérable !! Vous entendez !!! Lâchez-moi immédiatement !!! Vous allez le payer très cher !! » Mais rien n’y faisait. Elle avait l’impression qu’elle allait défaillir, que sa tête allait exploser, que les larmes allaient affluer sur ses joues… Son minois arbora des traits rageurs et la donzelle se jeta sur la main qui la retenait prisonnière pour la mordre de toutes ses forces. Usant de ses griffes et de ses dents pour écorcher sa chair, agripper sa peau, la déchirer, frapper son bras… Mais en quoi était-il donc fait ? Il avait l’air de ne rien sentir. Par désespoir elle se jeta sur lui pour le frapper de son poing encore libre, de ses pieds –elle en perdit d’ailleurs ses escarpins- comme une véritable furie. A tant gigoter, sa coiffure parfaite qui retenait ses longs cheveux d’ébène dans un chignon strict se défit, voilant son faciès, ruisselant dans un flot irisé. Elle n’avait décidément plus rien de cette femme à qui elle s’obstinait tant à ressembler. Sa fureur fut stoppée soudainement lorsque Greystock la colla contre l’un des murs qui les entouraient. Le choc la fit cligner des yeux, la ramenant brutalement à la réalité, même s’il avait au final sans doute modéré sa force pour ne pas la blesser. Cela eut le mérite de lui remettre les idées en place et de la calmer. La sang-pur garda dès lors ses lèvres scellées. Il la laisserait partir une fois qu’elle lui aurait donné ce qu’il voulait tant… et bien qu’à cela ne tienne. Tout ce qu’elle voulait, c’était retourner dans son univers et s’y enfermer pendant au moins une journée entière. Elle leva ses perles mordorées sur lui, gardant au regard un air partagé entre la rancœur et la peur.




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Message par Invité Dim 1 Déc - 2:28


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Transplaner était toujours quelque chose de particulier. La sensation de tourner qui s'intensifiait, la pression qui augmentait sur le corps, en partant du nombril (qui indiquait assez sûrement le centre de graviter d'une personne) et l'arrêt soudain qui suivait l'apparition dans le lieu demandé. Souvent les sorciers réapparaissaient dans des ruelles sombres, des lieux cachés aux yeux de tous pour que les moldus ne les voient pas. C'était la règle. Une des rares auxquelles le jeune homme se pliait volontiers et sans rechigné. Il n'avait rien contre ces êtres démunis de magie, mais il avait parfaitement conscience qu'un moldu faisant face à de la magie, ça n'avait rien de bon. Et il n'avait pas non plus particulièrement envie de devoir lancer des sortilèges d'amnésie à tout bout de champ. Sans parler des problèmes que ça lui attirerait. Parce que se fabriquer des fausses autorisation de transport était une chose, mais briser le secret international magique un autre. Sans parler des lois qu'il outrepassait au cours de ses chasses au saurien géant.
Les deux jeunes gens se trouvaient donc au fond d'une ruelle d'une ville portuaire de moyenne envergure où le ministère de la magie avait installé le poste frontière principal. Il se situait à l'origine à Londres, mais ils s'étaient rapidement rendu compte qu'ils manquaient d'espace, et les sortilèges permettant d'agrandir les lieux avaient également leurs limites. Evidemment, il était possible de transplaner directement à l'intérieur, mais là aussi pour des raisons évidentes Aleksander avait préféré arriver depuis l'extérieur. Car s'il avait été clair dans ses paroles, il allait devoir tout de même s'assurer qu'elle n'aille pas crier à l'enlèvement à peine arrivés sur place. Et il ne s'était pas trompé, car à peine remis de son petit voyage, il dût faire face à la fureur du dragon. Ou plutôt du lézard, vu la force et la taille de Morrigan.

Il la laissa faire, sans la lâcher pour autant, afin de s'assurer qu'elle ne s'enfuit pas comme bon lui semblait, et il retint une grimace lorsqu'elle lui mordit la main. La sale teigne. Elle ne voulait pas se tenir tranquille au lieu de gigoter dans tous les sens ? Fort heureusement, elle n'insista pas sur les morsures (ce qui n'était pas très hygiénique au passage, elle ne savait pas où le brun avait laissé traîner ses mains), sans quoi il aurait tout de même fini par la lâcher. Il était résistant à la douleur, mais non pas insensible. Elle en revint à une tactique plus classique mais pas plus efficace pour autant en commençant à le frapper.
Il la regardait, l'air un peu agacé comme on l'aurait été avec un moustique, mais pas plus dérangé que ça visiblement. What an annoying girl1 fut tout ce qu'il pensa pour l'occasion. Il se décida finalement à essayer de la calmer, attrapant son second poignet pour venir la plaquer contre le mur. Il essaya de se maîtriser pour ne pas être trop brutal et risquer de la blesser, mais il ne fut pas non plus des plus tendres avec elle.
« Enough2 ! »
Il vint relier les deux poignet de la jeune femme dans une seule de ses mains, les maintenant avec une certaine force, passant une main dans sa barbe, l'air de réfléchir à la façon de la convaincre. Il se voyait mal la menacer, mais il n'avait pas non plus des solutions à foison. Il devait faire quelque chose. Et vite. « Calmez-vous et écoutez. Je sais bien que ce ne sont pas là vos façons de procéder. Mais vous m'avez déjà fait perdre trop de temps. Alors s'il vous plaît... » Il était repassé au vouvoiement, déjà tout à l'heure d'ailleurs, mais cette-fois ci en plus il lui demandait gentiment et se révélait poli. Si si, notre ours savait faire ça aussi. C'était une amélioration assez notable pour être énoncée. « Coopérez. Ca sera bien plus simple. J'ai juste besoin pour cette fois de passer cette frontière. Vous devez bien avoir une règle quelque part dans votre tête qui vous permette de m'autoriser cet allé-retour. Alors pour une fois dans votre vie, utilisez-la pour le bien de tous. Le vôtre autant que le mien. Ca nous rendrait service à tous les deux. » Sérieux, les sourcils à peine froncé marquant sa ride du lion déjà bien trop présente pour son jeune âge, il resta ensuite silencieux à sonder son regard.

Il marqua une hésitation avant de relâcher sa prise sur ses poignet pour finalement totalement la libérer. Lui faisait-il confiance ? Pas vraiment. Elle pourrait fuir à tout moment, mais il savait qui elle était, où elle travaillait, à quoi elle ressemblait. Et elle n'était probablement pas stupide, alors elle devait se douter qu'il n'était pas le genre d'homme à appliquer les règles. Et un accident était si vite arrivé après tout...
« Si ça vous va, vous n'avez qu'à me suivre. De toute façon, vu là où nous en sommes, ce n'est pas comme si vous aviez le choix. Vous ne pensez pas ? »
Il fit un petit sourire en coin, quelque peu arrogant, avant de se redresser et de dégager ses épaules en arrière en fourrant ses mains dans ses poches, rangeant sa baguette. Bien. « Maintenant si vous voulez bien milady... Nous allons y aller. »
____________
1 Quelle fille ennuyeuse.
2 Ca suffit !
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Message par Invité Mer 4 Déc - 16:33


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Coincée contre un mur d’une ville qu’elle ne connaissait pas et un homme dont elle ne savait rien non plus, Morrigan vive là une heure bien sombre. Ses repères s’étaient enfuis laissant place au chaos. La seule et unique chose qui la rattachait encore à sa conscience était sa baguette qu’elle ne lâchait pas, s’y accrochant comme son dernier espoir. Il lui faudrait être rapide et précise si elle voulait s’échapper. Ce qu’elle compter faire ? Repartir dès qu’il la lâcherait et le dénoncer,  s’assurant qu’il ne recommence plus jamais de telles extravagances. Puisqu’il se croyait au-dessus des lois, celles-ci allaient le rattraper d’une façon dont il ne pouvait pas même l’imaginer. La fille Rosier n’était pas rancunière pour un sous mais elle avait un sens de la justice assez pointilleux… Comme un peu tout le reste de ses sens à bien y repenser. Et ce contact… elle en aurait pleuré –et Morgane sait à quel point se dévoiler de la sorte était impensable pour elle. Elle le vivait comme un viol de son intimité. Le contact d’une peau inconnue était pour elle synonyme d’outrage… un interdit qui était certainement le fruit du désamour de ses parents. Un être repoussant est censé repousser après tout.

Une œillade inquiète et courroucée à la fois se posait sur le geôlier qui la couvrait de son ombre imposante. Cette sensation d’impuissance était une véritable souffrance qu’elle vivait, les lèvres pincées, presque tremblantes. Quelles menaces allait-il encore proférées pour la garder docile ? Aucune en réalité… Ce rustre aux allures de chiens galeux venait de lui demander quelque chose avec politesse, tact et douceur. Ce revirement inattendu la troubla et son regard brun se fronça subrepticement. Etait-ce une ruse ? Pouvait-il être civilisé ? De son regard profond perçait une sincérité déconcertante. Morrigan entrouvrit ses lèvres mais demeura sans voix, ses prunelles tentant de déceler l’avanie et le mensonge derrière ses traits sauvages. Elle ne voulait pas le croire et dès qu’il aurait le dos tourné, elle disparaîtrait. C’était son intention… mais elle n’en laissa rien paraître. Tout ce qu’elle voulait, c’était sa liberté.

Lorsqu’elle sentit l’étreinte se desserrer, c’était comme si la vie lui revenait. A peine l’eut-il libéré qu’elle baissa ses bras pour caresser ses poignets à l’endroit même où il l’avait touché comme pour effacer ses traces et s’affranchit du poids de sa stature en se dérobant, regagnant le centre de la ruelle pavée en lui tournant le dos. Elle frotta frénétiquement –mais à l’abri de son regard- ses poignets, dents serrées. Pourquoi avait-elle toujours la sensation qu’il la tenait à cet instant ? Un mélange de colère et de désespoir l’envahit. Elle était souillée.

La main tremblante, elle leva sa baguette pour transplaner mais retint son geste à la dernière seconde. Non seulement elle haïssait le fait de transplaner, mais elle était dans un tel état émotionnel qu’elle réalisa que ce n’était pas raisonnable, le premier trajet accompagné lui ayant fait perdre son sang-froid. Pour couronner le tout… il avait fait l’effort de le lui demander gentiment… Elle ferma les yeux et poussa une profonde expiration. Sa colère s’évanouit aussi vite qu’elle arriva, même si elle s’en voulait terriblement d’avoir piqué une crise finalement. Se rendant compte de son allure déplorable, elle usa de sa baguette pour enrouler sa chevelure dans un nouveau chignon, rajusta sa jupe, son chemisier et sa veste et fit quelques pas pour enfiler à nouveau ses escarpins. Elle hésita à le regarder avant d’ancrer son regard désormais impassible dans le sien, redevenant la secrétaire intraitable. « Si je vous aide vous devrez garantir ma sécurité et ne plus jamais poser vos mains sur moi. » Sans vraiment le vouloir, la fin de sa phrase finit sur un ton profondément glacial, voire menaçant. « S’il vous plait… » qu’elle ajouta avec un peu plus de douceur. S’il faisait des efforts, elle devait bien en faire aussi…

Puisqu’elle était coincée avec lui jusque-là, elle devrait s’assurer qu’elle ne risquerait pas sa vie. Après tout, elle avait de nombreuses fois voyagé mais c’était dans le cadre professionnel, lorsqu’elle accompagnait la délégation officielle et il n’était presque jamais arrivé qu’elle doive sortir de l’enceinte des ambassades. Jamais elle ne fut exposée et aujourd’hui, elle se sentait terriblement vulnérable.

Dès lors qu’elle fut prête à le suivre, Greystock leur fit quitter la ruelle pour pénétrer dans l’artère principale –moldue- qui menait tout droit au poste frontière sorcière tchécoslovaque. Autant dire que la jeune femme ne se sentait pas vraiment à l’aise. Si elle n’aimait pas les moldus londoniens, que dire des moldus d’Europe centrale ou post-occidentales ? Elle ignorait tout d’eux, ce qui ne la poussait évidemment pas vers un sentiment d’amour et de tolérance, mais plutôt clairement de défiance. D’autant plus que le climat politique moldu était électrique. Les soviétiques avaient envahis le pays quelques années auparavant et le peuple résistait, gardant l’espoir de retrouver un jour sa liberté. Heureusement, Morrigan ignorait cela, et ce n’était pas plus mal. Elle restait près du grand gaillard et Nîm était dans sa poche, mais au moindre moldu lui sautant dessus, elle était prête à frapper. Sait-on jamais !

Une fois derrière les murs du bureau des frontières sorcières, elle se sentait déjà plus dans son univers et pour cause ! Des gens transplanaient, arrivaient par les grandes cheminées prévues à cet effet et s’affairaient. Toute cette vie magique grouillante lui procura un certain soulagement mêlée à une angoisse au creux de son ventre. Un type visiblement pressé portant un long manteau beige et un chapeau noir qui arrivait de l’une des cheminées bouscula la secrétaire en courant pour rejoindre la frontière et ne se retourna même pas. La fille Rosier grimaça en fusillant du regard ce gougea qui disparaissait dans la foule. Etait-elle si petite qu’elle ne méritait pas un mot d’excuse ? Elle soupira pour retenir cette envie folle de transplaner. Morrigan Rosier avait beau avoir bien des défauts, elle demeurait d’une grande loyauté et n’avait qu’une seule parole.

Maintenant, ils faisaient la queue et attendaient leur tour. Ils étaient entourés d’individus parlant des dizaines de langues différentes, de tout style vestimentaire, de toute caste, des familles, des personnes seules, certains n’avaient que leur chemise en bagage et d’autres des tonnes de valises, voire de caisses. L’une d’elle attira l’attention de l’oiselle. Une cage qu’elle jugea énorme (environ 3m de longueur sur 2 de hauteur) remuait, la chose à l’intérerieure poussait des bruits étranges et qu’elle trouva clairement inquiétants. La jeune fille observa cette cage avec appréhension. L’homme qui semblait en être le propriétaire ne semblait pas inquiet… alors pourquoi s’en soucier autant finalement…

C’était d’une lenteur… la sang-pur n’était pas une grande bavarde mais elle constata que c’était aussi le cas de l’homme qui l’accompagnait. Elle lui jeta une œillade inquisitrice mais discrète avant de se faire entendre. « En quoi consiste votre mission ? » Etait-ce une réelle curiosité ? Une façon polie de briser le silence ? Ou bien un moyen de faire passer le temps plus rapidement ? Le savait-elle au moins…





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Message par Invité Jeu 5 Déc - 20:01


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Ne plus la toucher et la protéger. Il pouvait faire ça. Tant qu'il arrivait à passer la frontière, ça ne devrait pas être difficile. Et puis au pire, une fois arrivé de l'autre côté, il n'aurait qu'à la laisser entre les mains des autorités locales qui se feraient sans doute un plaisir de l'aider à regagner le pays, et elle pourrait rentrer tranquillement comme si de rien était. Bon, d'accord, il faudrait tout de même qu'il lui demande avant si elle voulait bien avoir l'obligeance une fois rentrée de s'occuper de lui faire un passeport lui autorisant à voyager librement pour son travail, mais ça... Il aurait vraiment dû s'en occuper plus tôt, d'ailleurs. Bah, il verrait ça plus tard, pour le moment, il avait d'autres choses en tête bien plus importantes.
Les menaces dans le ton de sa voix ne lui firent ni chaud, ni froid, et il passa une main dans sa barbe mal taillée. Le crissement familier sous ses doigts le rassurait toujours. Enfin bon. Il hocha doucement la tête en signe d'accord. Finalement ils avaient donc pu trouver un terrain d'entente. Voilà qui était une bonne nouvelle.

Ils purent – enfin – quitter la ruelle pour pénétrer dans l'artère principale du village, qui n'était pas nécessairement très fréquentée. Bien sûr, il y avait des gens, des touristes, qui passaient, mais ce n'était pas non plus la fanfaronnade. Ils fendirent ce qui ressemblait très vaguement à une foule pour se rendre dans l'annexe du ministère et passèrent la barrière magique qui empêchait les moldus de voir ce qu'il se tramait réellement ici. Pour sa part, traverser le monde moldu n'avait jamais été un problème pour Aleksander. C'était un univers avec lequel il était familier, et qu'il n'avait jamais totalement laissé derrière lui une fois qu'il avait appris être un sorcier. Sans doute parce que son père ne savait pas utiliser la magie pour sa part et qu'en conséquence il vivait à la moldu lorsqu'il était encore au crochet de ses « parents ».
Une fois bien à l'abri, il observa autour de lui. Des personnes circulaient, et comme dans tout lieu où des transactions humaines avaient lieu, un brouhaha incompréhensible semblait monter autour d'eux. Des familles discutaient entre elles, des parents engueulaient leurs marmots qui courraient partout, des individus plus solitaires et des couples se trouvaient là. Toute sorte de personnes étaient réunis dans un joyeux melting pot de milieux et de culture. Un milieu dans lequel Aleksander se sentait à l'aise, partageant deux nationalités peu banales mises ensembles.
Il observa sans rien dire la réaction de la brune lorsque celle-ci se fit bousculer et continua son chemin sans s'arrêter. Ce n'était pas lui qui l'avait touché, il ne pouvait pas faire grand chose de plus, et leur accord de protection ne signifiait pas qu'il devait sauter sur chaque personne qui l'effleurait. Ils vinrent s'enfiler dans la queue menant à la Tchécoslovaquie.
Aleksander connaissait la situation du pays, bien évidemment, mais en tant que sorcier qui serait juste là le temps de deux jours au grand maximum, il ne s'inquiétait pas vraiment de ça. Ce qui l'inquiétait un peu plus c'était la caisse en bois d'où s'échappait des sons métalliques et des grognements. C'est d'ailleurs pour ça qu'il prêta à peine attention à la question que lui posa l'anglaise, avant de revenir vers elle.
« Ma mission ? Ah. Euh... » Il se gratta le menton un instant. En soi il pouvait lui en parler, ce n'était pas la fin du onde, mais d'un autre côté... « Je ne suis pas certain d'être habilité à vous en parler. » Et il se désintéressa d'elle aussitôt répondu, revenant à l'individu louche qui transportait un animal assez imposant, visiblement. Sur le coup, le jeune homme ne reconnu pas le son qui semblait plus soufflé que crié, comme si l'animal avait été muselé. Ce qui était probablement le cas. En observant un peu mieux, il pu distinguer des traces de brûlure sur la caisse et il fronça les sourcils.

Il tourna son visage vers elle. « C'est quoi vote nom, déjà ? » Oui, parce qu'avec tout ce qu'il s'était passé, il ne le connaissait toujours pas, bien que la secrétaire de la secrétaire l'avait prononcé. Il n'était pas vraiment du genre à retenir, surtout qu'il ne pensait pas avoir à coopérer avec elle. Mais une fois obtenu, il hocha la tête. « D'accord. Restez ici à faire la queue, je dois juste aller voir quelque chose, je reviens. Si jamais ça tourne mal, cachez-vous. »
Ah, Aleksander, toujours tellement rassurant. Le jeune homme n'attendit pas vraiment de réponse avant de de la laisser là pour se diriger vers le type qui possédait la boîte.

« Hey mate, c'est là une sacrée bête que vous semblez posséder. Je suis curieux, de quoi il s'agit ? » L'homme répondit sur le ton de la méfiance et envoya promener Aleksander qui insista. Avant de clairement faire savoir qu'il savait. A en juger par la taille de la caisse, c'était probablement un vert gallois, et pour avoir eu l'occasion d'entendre les cris mélodieux de l'une de ces bêtes cet été, il parvenait assez bien à reconnaître la chose. Finalement l'homme finit par lâcher un mensonge en disant qu'il s'agissait simplement d'une créature assez peu dangereuse. Et le brun mit à mal sa couverture avant d'appeler un des gardiens de la frontière pour demander une vérification, ce qui provoqua la suite des événements. Dans une tentative de fuite, l'homme renversa la caisse et libéra la créature, qui après un tel traitement était des plus énervée, et provoqua un joyeux chaos, alors que des hommes commençaient à se rassembler pour essayer de maîtriser la bête autant que la foule.
Merveilleux. Vraiment.
Evidemment, les choses étant quelque peu désorganisés, la foule s'éparpilla, excitant encore plus la bête, alors qu'Aleksander lança un sort sur l'homme pour essayer de l'empêcher de fuir, le loupant de peu. Bon, tant pis, il laissait ça aux sorciers dont c'était le métier et allait plutôt s'occuper du dragon qui s'amusait actuellement à courir après les voyageurs incapables de transplaner, désossant des bagages dans la foulée et provoquant un joyeux bordel. Il envoya balader un garde-frontière qui fit un vol plané et...
Ah, au fait. Elle s'en sortait comment Morrigan ?
Son regard changea de direction pour commencer à chercher la femme du regard. Il avait étrangement un mauvais pressentiment sur ce qui risquait de se passer. Ne la voyant pas, il fronça les sourcils et laissa les autres s'occuper de l'animal.
« Rosier ?! Vous êtes où ?! »
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Message par Invité Dim 8 Déc - 18:13


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Aleksander et Morrigan



Elle voulut s’en cacher, mais les œillades qu’elle jetait autour d’elle étaient nerveuses. Ce qu’elle sentait au creux de son ventre était véritablement désagréable, presque douloureux. Une part d’elle voulait s’échapper d’ici, tout de suite. Elle avait eu la même sensation juste avant l’attaque à Sainte Mangouste au début du mois. Il y avait du monde ici après tout. N’était-ce donc pas le lieu rêver pour remettre ça ? Non, elle se faisait des idées, comme d’habitude. Pauvre petite folle… Et puis, les gens alentours agissaient normalement, alors pourquoi ne pas faire comme eux ? Greystock ne la rassura pas davantage. Tout aussi morosif à son encontre, Morrigan finit par incliner sa petite tête brune en se décalant légèrement pour observer, derrière la silhouette de Greystock, la caisse d’où provenaient les grognements qu’elle avait perçu peu de temps avant. Une ombre passa sur son visage alors que le grand brun fixait la boîte à son tour. Quelque chose n’allait pas et d’une manière ou d’une autre, lui le savait. Elle entrouvrit ses lèvres pour en extirper quelques mots sur ses doutes mais Greystock se tourna vers elle en lui demandant son nom et la prit légèrement de court. « E… Rosier, Morrigan Rosier. » Maintenant, pour ne rien arranger, il lui intimait de rester sur place pendant qu’il faisait un tour. Si cela avait été ses seuls mots, elle ne se serait pas posée plus de questions, mais lorsqu’en plus il ajouta, quoi ??? Qu’elle devrait se cacher si les choses tournaient mal ?!!! Sa voix s’étouffa dans sa gorge, et aucun mot ne put s’en échapper avant qu’il ne la laisse plantée là, décontenancée.

Frénétiquement, elle regardait les badauds et ne vit pas que la file devant elle avançait. Ce sont les aboiements derrière elle qui la firent avancer, et Ô surprise, l’homme qui se tenait derrière elle était le même qui l’avait bousculé quelques minutes plus tôt. Peut-être que ce qui l’avait fait courir était finalement une envie pressante aux toilettes. Enfin bref, il était derrière elle maintenant et c’était bien fait pour lui. Petite vengeance mesquine… Elle n’avait de cesse de jeter des regards à l’homme qui l’accompagnait, ce n’était pas par inquiétude pour lui, même s’il était dès lors tout à côté de la cage, mais parce qu’il s’entretenait avec le probable propriétaire. Par Morgane, que cherchait-il donc ? Voulait-il savoir ce qu’il y avait dans cette boîte ? Pourquoi ce type le lui confierait-il donc ?

Elle fit encore un pas et soudain, un raclement de gorge sonore la fit sursauter. Non vraiment, cette journée commençait à être vraiment longue. A force d’avancer, elle s’était retrouvée devant l’agent du poste frontière. L’homme, d’une cinquantaine d’année, cheveux blancs et nez boursoufflé la lorgnait d’un œil sévère. Morrigan décrocha avec grande difficulté son regard de Greystock et de la conversation qu’il avait entamé et inspira discrètement. Morrigan ouvrit la bouche mais n’eut pas le temps d’articuler un seul mot que le grossier personnage s’adressa à elle d’une voix plus que rude dont elle ne saisit pas un traitre mot. « Parlez-vous anglais ? » Par pitié ! Qu’il parle anglais ! « Vous papier, vous passer. » Ok… c’était limité. « Je n’ai pas d’autorisation mais… » « Vous papier, vous passer ! » Qu’il répéta, perdant déjà patience. « Vous pas papier, vous pas passer. » Rosier vida ses poumons d’un souffle en toisant l’immonde créature rustre qui lui faisait face, agacée. Etaient-ils si démuni d’esprit qu’ils ignoraient ce qu’étaient les runes ? « Je n’ai pas de papier mais je… » « Vous partir ! » Le douanier se leva de son siège et repoussa la secrétaire par le bras pour faire signe à l’individu derrière elle d’avancer. Ce fut la goutte de trop ! Comment osait-il porter la main sur elle ?! La colère gonfla en elle comme une vague incontrôlable. Elle ne voulait pas être là ! Elle devait remplir SA mission et retourner dans son monde le plus vite possible et n’avait pas de temps à perdre avec de misérables petits fonctionnaires incompétents lents et certainement au sang impur ! Qu’ils aillent donc se baigner dans la fange où ils virent tous le jour ! Morrigan tendit son bras, index pointé sur la poitrine du sale type au manteau beige, sans même le regarder. « Vous, vous restez là ! » De son autre main, elle tendit sa baguette au douanier qui portait sur elle un regard profondément dédaigneux. Elle n’avait plus rien de complaisant. « Vous prendre ma baguette ! Vous vérifier mon identité ! Vous faire votre travail ! Ou vous partir casser des cailloux au fin fond de la Silésie jusqu’à ce que les asticots se repaissent de votre chaire desséchée meurtrie par la faim, la soif et le soleil ! » Un rugissement terrible s’en suivit immédiatement à la fin de sa phrase, comme pour la ponctuer, mais la petite brunette n’en était pas du tout la cause. Lentement, elle retourna son faciès apâlit vers la source de ce désordre et des hurlements. Un dragon. Un dragon ?! UN DRAGON ??? C’était la débandade, le chaos. Les gens hurlaient, disparaissaient dans un craquement sonore, les enfants pleuraient, les valises chutaient et la grosse bête écailleuse ne savait plus où donner de la tête.

La cadette Rosier s’accroupit contre le meuble en bois en couvrant sa tête de ses mains, tremblante et avouons-le clairement, terrorisée. L’homme au manteau beige l’imita et poussait de légers mais pitoyable gémissements. Morrigan fronça son regard, en lui faisant signe de se taire, mais il n’y avait rien à faire, il piquait une crise de panique. « Par Merlin je vous en supplie taisez-vous ! » Elle lui aurait bien collé une gifle si le contact de sa peau jaunâtre ne l’avait pas tant rebuté. « Il faut qu’je parte… il faut que je transplane !!! Donnez-moi votre baguette !! » Rosier écarquilla les yeux. Elle avait gardé Nîm entre ses doigts et resserra son emprise sur elle en la fourrant nerveusement dans sa poche. « Donnez-la-moi ! Je n’ai plus de baguette ! Donnez-moi la vôtre !! Il va me dévorer ! » La sang-pur ne savait plus quoi dire. Le regard de cet homme frisait la folie. Il suait comme un porc et ses yeux bovins étaient exorbités. « Elle… elle ne fonctionnera pas entre vos mains... » Dit-elle, paniquant à son tour à l’idée qu’il la lui prenne et disparaisse avec. Non. Impossible. Insupportable. « Donne-moi cette baguette !!! » Il lui sauta littéralement dessus, plaquant le poids plume à terre en la fouillant et elle n’eut pas même le temps de réagir. Elle se débattit de toutes ses forces mais rien ne put l’empêcher de prendre ce qu’il convoitait. La petite Rosier, coiffure à nouveau défaite, glissant sur son visage était en proie au désarroi le plus complet. Lui se redressa lorsqu’une valise à demie éventrée s’écrasa sur eux. La jeune fille eut juste le temps de se recroqueviller pour ne pas la prendre sur la tête. C’est là qu’elle eut l’impression d’entendre une voix familière l’appeler. L’autre en revanche perdit complètement l’esprit. Il se redressa en tirant Morrigan par la veste de son tailleur pour coller le dos de la donzelle contre lui, baguette levée contre le monstre.

Que dire à part que le dragon ne le prêta aucune attention jusqu’à ce cet imbécile braille comme un dément contre la créature qui tourna son regard vipérin sur eux deux. Difficile de savoir ce qui était le pire à ce moment pour elle : faire face à un dragon –aussi jeune semblait-il, pour elle, il restait beaucoup trop gros-, s’être fait voler sa baguette, extension de son être, gardienne de sa santé mentale fragile, ou être à nouveau contrainte et forcée de subir un contact injurieux. Ce dernier pris fin lorsqu’il balança la brunette comme on balance un fétu de paille devant lui en se reculant. Mais qui était le monstre ? Le lézard géant ? Ou bien le migrant qui jetait une inconnue en pâture pour sauver sa pauvre existence… ? Morrigan dégagea son visage des fils obscurs qui voilaient son visage et leva son regard sur la bête. Incapable de se relever, elle usait de ses bras et de ses jambes pour se reculer et lui échapper.



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Message par Invité Lun 9 Déc - 22:10


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Toute la scène qui venait de se dérouler entre l'homme et Morrigan, il n'avait pas pu le voir. Néanmoins il compris rapidement que quelque chose n'allait pas alors qu'il se baissait pour éviter un projectile projeté par la queue battante de la bête, sans parvenir à repérer la bureaucrate. Bon sang, il fallait toujours les surveiller, c'était pire que des enfants ces bêtes là. Le jeune homme lâcha un grognement alors qu'une gerbe de flamme manquait de tuer un officier qui essayait de maîtriser la bête, sans succès. Sérieusement ? Ils n'avaient pas reçu un entraînement pour ce genre d'incident ?
Tournant sur lui-même à la recherche de la jeune femme, il la repéra lorsque celle-ci fut balancé devant le dragon. Mais... N'avait-il pas dit qu'elle devait se cacher ? Elle faisait quoi ici ? Il le devina rapidement en relevant les yeux sur un type qui tenait une baguette. Bon sang, il n'avait quand même pas... Apparemment si. Bordel, mais quel enfoiré ! Sérieusement, une fois que tout ça serait fini, il allait lui en coller une. Quoique, ce n'était pas dit qu'il attende que ça soit fini. Après un voyage en caisse, ça ne l'étonnerait pas que le saurien ait une petite faim. Peut-être qu'il pourrait l'aider à se rassasier sur le cadavre de cet homme.
Car même si en soi il comprenait le geste égoïste qu'il avait accompli, ce n'était pas exactement le genre de chose que le jeune homme cautionnait en terme de comportement. Bon, il ne pouvait plus ne rien faire. Surtout que pour le coup, le dragon semblait s'être débarrassé de tous les obstacles entre lui et sa pauvre victime. En effet, les derniers téméraires à s'être imposés entre lui et sa fuite étaient à terre et les autres planqués dans un coin. Que de courage... Et ce n'était pas le pauvre dragon désorienté qui allait se calmer d'un coup d'un seul. Il était plus probable qu'il tente de transformer Morrigan en un bon repas qu'autre chose. Et ça n'allait pas le faire, parce que cette fille était un peu son sauf-conduit jusqu'en Tchécoslovaquie, et il s'en voudrait un peu de la perdre. Sans parler du fait que sa secrétaire avait été témoin de son passage et qu'il risquait de se faire accuser de meurtre.

Le jeune homme qui se trouvait en arrière par rapport à l'animal prit de l'élan et s'élança. Le grand avantage des verts gallois, c'était l'absence de collerette et de cornes sur leur encolure, évitant tout risque de se faire empaler ou empoisonner par accident en cas de contact. Oui, les dragons venimeux existaient, on les retrouvait notamment dans les forêts tropicales ou les environnements peu enclins à la survie d'une espèce animale. Ainsi en Europe ils avaient de la chance d'avoir des dragons certes grands mais pas nécessairement parmi les plus mortels de cette grande famille magique.
Fort de son élan, le jeune homme évita un coup de queue qui aurait pu facilement s'avérer mortel s'il s'était s'agit d'un individu adulte, puis il fit un bon afin de se retrouver sur le dos d'un dragon plus que surpris par le soudain poids qu'il ressentit sur lui, commençant alors à s'agiter pour tenter de s'en débarrasser.
Aleksander s'accrocha comme il le put à l'animal, ce qui ne fut pas des plus efficaces, surtout quand elle décida que prendre son envole était une bonne idée. Grognant dans l'effort de resté agrippé, il cria quelques mots à Morrigan qui était encore paralysée au sol.
« J'vous avez dit de vous planquer ! Alors faites-le ! »
Le jeune homme n'eut pas vraiment le temps d'en dire plus, car il dû s'accrocher à la bête qui tentait visiblement de raser le plafond pour se débarrasser de son poids. Et si il parvint à tenir un instant, il fut forcé de lâcher prise pour ne pas finir complètement écrabouillé, tombant de deux mètres pour s'écraser de façon fort peu classieuse sur le sol, dans un petit craquement assez peu rassurant.
Une vive douleur s'infiltra dans l'abdomen du jeune homme qui se retourna par réflexe sur le dos et vint poser sa main sur l'endroit où il avait mal. Il avait probablement une côte ou deux fêlées, voire cassées. Son poignet le faisait aussi légèrement souffrir. Génial. Great. Ca lui apprendrait à faire le malin. La prochaine fois il se mêlerait de ce qui le regardait, et c'est tout. Ceci dit, il ne pouvait pas tout à fait laisser tomber maintenant.
Sortant sa baguette, Aleksander la pointa sur le dragon qui était venu se poser en face de lui en poussant un rugissement mélodieux, caractéristique des dragons de son espèce.
« Bon... Ca suffit. Incarcerem Gigantum. »

Spoiler:

Secouant sa baguette d'un air rageux, Aleksander arrêta bien vite quand il se rendit compte que ça lui faisait plus mal qu'autre chose, se pliant en deux. Il avait dû foirer son mouvement de baguette à cause de la douleur. Lâchant un juron en russe, il remarqua que l'animal prenait une inspiration.
Oh oh. C'était mauvais signe ça. Très mauvais signe. Bon. Il était plus que temps de se replier. Le jeune homme couru se mettre à l'abri derrière un bureau, non sans grimacer. Visiblement lancer des sorts était exclu pour le moment. Il ferma les yeux un instant. Si lui ne pouvait pas les lancer, il faudrait que quelqu'un d'autre s'en occupe. La gerbe de flamme lancée par le dragon manqua de le brûler vif, mais le bureau tint bon et quand ce fut finit, il se redressa et chercha Morrigan du regard. Lorsqu'il l'eut repéré, il prit son inspiration et se lança pour aller se réfugier au même endroit qu'elle, faisant une glissade plus ou moins contrôlé pour arriver jusqu'à elle. En voyant le dragon souffler de nouvelles flammes.
« Hello Rosier, quel plaisir de vous revoir. J'vais avoir besoin de vous. Pour lancer un sort. Je suis un peu dans l'incapacité de le faire dans l'immédiat. »
Ignorant qu'elle n'avait plus sa baguette, au pire il lui prêterait la sienne. Le sort serait peut-être moins puissant, mais ça ferait l'affaire. Il avait juste besoin qu'elle répare son poignet. Ou au moins qu'elle calme la douleur, bref, qu'elle fasse un truc. L'idéal serait qu'elle maîtrise le dragon elle-même, mais ça lui semblait assez improbable. « Mon poignet est un peu... hors d'état de nuire, alors... Si vous pouviez me rendre ce service. »


Dernière édition par Aleksander Greystock le Lun 9 Déc - 22:25, édité 1 fois
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Message par Destin Lun 9 Déc - 22:10

Le membre 'Aleksander Greystock' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 3 faces' :
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Message par Invité Mar 17 Déc - 15:13


Ash & Dust




Aleksander et Morrigan



Il avait projeté la petite brune devant lui pour occuper le dragon un moment. Était-ce un comportement moral ? Il s’en fichait. Dès lors, une seule chose comptait : partir, transplaner loin d’ici et laisser la créature dantesque se repaître de cette gamine insignifiante. Mais il ne la regardait plus dès lors car pour lui, elle était déjà morte et si cela signifiait que lui allait vivre, alors c’était vraiment une très bonne chose. Il ferma les yeux, se concentra, sentant son cœur déjà victorieux et… rien. Rien ?! Comment c’était possible " RIEN " ? Un battement et voilà son cœur qui s’emballait. Il secoua la baguette comme un moldu défonce une machine à café dans l’espoir qu’elle lui octroie sa caféine du matin, sauf que lui, c’était pour sa vie bordel de merde !!! Il poussa un cri rageur avant que celui-ci ne fut couvert par celui du dragon qui voulait se débarrasser du parasite qui venait de se hisser sur son dos. Lui ne savait pas s’il était complètement en train d’halluciner ou si ce mec avait juste perdu les pédales. Il recula doucement, l’air à la fois horrifié et soulagé car la créature ne s’intéressait dès lors plus à lui. Mais le destin avait décidé de compliquer sa journée ! Il trébucha sur une valise écorchée et tomba en arrière, ne manquant pas de se cogner violemment l’arrière du crâne contre le sol froid et rigide.

Morrigan regardait le monstre approcher, la regarder comme s’il ne savait pas trop ce qu’il allait faire d’elle… peut-être la goûter ? Elle trembla lorsqu’elle croisa le regard reptilien et tenta de reculer plus vite mais ses escarpins glissaient sur le sol carrelé. Et où était donc ce foutu garde du corps ?! Il ne s’était tout de même pas fait dévoré ?! Il ne s’était tout de même pas enfuit pour la laisser seule ici… Le temps s’arrêta brusquement pour elle. Dans son esprit défila tous les faits qui pouvaient alimenter son désespoir et pourtant elle avait cette incompréhensible sensation, cette certitude étrange que malgré la peur et le désarroi quelque chose allait changer la donne. Quelque chose, ou quelqu’un. « Greystock ?! » Elle vit sa silhouette surgir de derrière le dragon pour sauter sur son dos. Morrigan ouvrit la bouche, véritablement médusée par cet acte de bravoure ou bien était-ce une preuve de folie profonde ? C’était si irréel que la scène semblait se dérouler au ralenti, et elle n’aurait certainement pas bougé, toujours tétanisée si le héros ne lui avait pas crié d’aller se mettre à l’abri.

D’abord à quatre pattes, la donzelle parvint enfin à se lever, faillit choir tant ses jambes tremblaient et s’écroula derrière un mur de pierre encore entier. Légèrement penchée pour observer le dragon et son " cavalier ", elle retint un cri en voyant ce dernier s’écrouler et plaqua ses doigts contre sa bouche. Le dragon se posta devant le sorcier en poussant un rondement presque musical, cela dit, Morrigan était trop effrayée pour en apprécier la subtilité et ce fut bien pire lorsqu’elle réalisa que Greystock loupa son sortilège, et davantage lorsqu’il se précipita derrière un bureau que la bête s’empressa de balayer de son souffle infernal. Quand Greystock, encore vivant -ce qui lui sembla miraculeux- fonça vers elle pour arriver dans un dérapage plus ou moins contrôlé, elle ne put se retenir de le tirer par le col pour accélérer sa dissimulation derrière le mur avec elle. Lorsqu’elle senti la force des flammes heurter le mur derrière lequel ils se trouvaient, la jeune femme ne put s’empêcher de se recroqueviller en protégeant sa tête. Cette situation était de la folie, ou bien un cauchemar et elle voulait se réveiller maintenant. Le calme de Greystock eut au moins l’effet de ne pas la paniquer de plus belle… du moins jusqu’à ce qu’il lui demande de lancer un sort. La petite brune pâlit, les mains glissant sur son visage déjà peu coloré. « Vous voulez que je… Non non non si j’échoue et vous blesse davantage ?! Et puis je n’ai plus ma bagu… ma baguette !! » Dit-elle, se souvenant soudain que Nîm était dès lors entre les mains d’un bouffon tombé entre deux valises, sur un tas de sous-vêtements féminins, non loin d’eux.

Il venait de se réveiller et se redressa en se frottant sa petite tête douloureuse. Où était-il déjà ? Et c’était quoi cette odeur de brûlé ? Il se redressa et son regard tomba sur sa jambe droite où le pantalon était en train de cramer joyeusement. Il poussa un cri d’horreur en tapant nerveusement dessus pour éteindre les petites flammes qui avaient déjà commencé à le dévorer. Il avait certainement été atteint par le feu craché par le monstre qui visait les deux sorciers planqués derrière le mur. Il n’avait vraiment pas de chance, et c’était peu dire aux vues de ce que le destin lui réservait ! Affolé, il parvint enfin à étouffer l’incandescence et rien que pour cela, il était prêt à supporter la douleur, à proprement parler, cuisante. En revanche, lorsqu’il leva le nez, il se rendit compte que le dragon était toujours là et… à moins de deux mètres de lui, le regardant en expirant son souffle rageur de ses naseaux dilatés. L’inconnu poussa un petit son aigu et se retourna pour ramper et s’éloigner du monstre, mais l’être d’écaille en avait décidé autrement. Il tendit son cou pour attraper la petite jambe cramée qui gigotait et le tira violemment vers lui. L’homme au manteau beige hurla de plus belle, bien plus par terreur que par douleur et continuait d’agitait le bras pour essayer de lui échapper.

Morrigan vivait un cauchemar éveillé. Lorsque le dragon saisit l’inconnu par le pied, l’oiselle, à quatre pattes perdit complètement la tête et se jeta sur le pauvre homme en hurlant. « Non ! Non !! Non !!! » Le monde pouvait bien s’embraser, le dragon l’incinérer, elle ne pouvait pas laisser ce drame se produire. Elle tendit ses doigts pour tenter de toucher ceux du malheureux mais sans succès. Lui, yeux écarquillés d’épouvante, tenta une dernière fois d’attraper la main de cette fille qui essayait de le sauver alors qu’il l’avait jeté à la bête… Il poussa un dernier cri avant d’être violemment soulevé du sol par le dragon qui l’attrapa au vol au niveau du torse, tranchant net le pauvre type dont le bras tomba lourdement au sol, à moins d’un mètre de la fille Rosier. Sans hésiter une seconde, elle s’étendit pour saisir le bras sanguinolent, se releva et couru pour rejoindre l’abri aux côté de son compagnon de fortune. Le souffle court, elle se laissa glisser le long du mur avant de s’écrouler, enfin soulagée. Cette scène aurait pu paraître normale si elle ne tenait pas fermement le membre mort entre ses mains... Cela ne dura pas car elle souleva l’objet de chair et d’os pour extirper de toutes ses forces la baguette de Frêne d’entre les doigts crispés, si précieuse, si irremplaçable baguette, jetant le bras un peu plus loin sans le moindre regard. Elle serra Nîm contre sa poitrine au chemisier blanc nappé d’un rouge cinabre, murmurant quelques mots. « Par Morgane, merci, mille fois merci... » Maintenant qu’elle l’avait récupéré, un léger sourire heureux arborait ses lèvres et son calme était revenu. Morrigan Rosier n’avait jamais eu l’intention de sauver cet homme, l’idée ne lui avait pas même traversé l’esprit ! Cela dit, ce n’était en rien par manque de courage ou par cruauté, mais uniquement parce que cette baguette magique n’était pas qu’un morceau de bois, c’était un être, une extension d’elle-même, quelqu’un qu’elle aimait sincèrement et par conséquent, qui méritait qu’elle prenne tous les risques pour le sauver. Mais cela, elle se garda bien de l’expliquer à Greystock dont le regard sur elle était indescriptible. La petite sorcière se racla la gorge en baissant légèrement sa petite tête brune. Se rendant compte qu’il venait être témoin de sa folie. Elle tenta de chasser son embarras en accédant à sa demande, celle qu’il avait prononcé avant qu’elle ne perde les pédales. « Tendez-moi votre poignet. » Dit-elle non sans douceur, comme pour tenter de lui faire oublier à quel point le dragon méritait certainement moins le nom de monstre qu’elle. Lorsqu’il s’exécuta, Morrigan murmura le nom du sortilège qui répara en une seconde les dégâts. Elle n’osait plus le regarder dans les yeux. Il s’était jeté sur le dragon pour lui sauver la vie et maintenant, elle, elle devrait vivre avec le son insupportable des os craquants dont la bête faisait festin derrière eux, l'homme dont elle avait ignoré les suppliques.

Des cris s’élevèrent soudain. Était-ce la cavalerie ?


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Message par Invité Mer 25 Déc - 14:49


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« Morrigan, non, revenez ! »
Il n'avait pas réussi à réagir à temps, elle était partie, pour essayer de sauver le pauvre bougre qui allait se faire dévorer. Du moins, c'était ce qu'il croyait, autant que la pauvre victime qui se faisait soulever dans les airs comme on l'aurait fait avant de gober un M&M's. Sauf que là c'était un être humain et un dragon. Ce n'était pas la première fois que ce type d'accident arrivait, même si généralement c'était plutôt parce qu'un jeune abruti se pensait assez fort pour chevaucher un dragon libre. Ici l'accident était lié à un idiot qui pensait que traverser la frontière avec un dragon serait un jeu d'enfant. D'ailleurs, qu'allait-il en faire, une fois arrivé dans un nouveau pays ? Les verts gallois n'étaient pas agressifs habituellement, mais le voyage en cage avait dû être difficile pour lui, surtout dans un espace aussi réduit.
Tous des idiots.
Un dragon ne pouvait pas s'enfermer. C'était libre. Libre ou mort. Et on pouvait dire ce qu'on voulait sur les gardiens des dragons, ceux qui s'en occupaient, mais la vérité était que si les bêtes l'avaient voulues, elles auraient pu les détruire d'un claquement de doigt.
En attendant, Aleksander ne pouvait que regarder la scène qui se déroulait sous ses yeux, jusqu'à ce que Morrigan revienne avec un bras entre les mains et un sourire sur les lèvres qui fit froncer les sourcils au jeune homme. Okay. C'était spécial ça. C'était même plutôt flippant à vrai dire. Et le jeune homme se demandait quoi penser de la situation, jusqu'à ce que le dragon se rappelle à lui. Okay, c'était pas trop le moment de penser au fait qu'il avait une psychopathe comme guide. Même s'il comprenait son désir de retrouver sa baguette, en un sens.
Il hésita tout de même quelque peu lorsqu'elle lui dit qu'elle pouvait le soigner désormais, son regard passant de la jeune femme à son poignet. Hum. Il n'avait pas trop confiance, mais il n'avait pas trop le choix. Il lui tendit son poignet et la laissa faire en espérant qu'elle ne se mette pas soudainement à vouloir collectionner les mains. Lorsqu'elle eut terminée, il serrer le poing et le desserra plusieurs fois en tournant son poignet un peu pour tester sa solidité. Bien, voilà qui devrait faire parfaitement l'affaire. Tout du moins il l'espérait. En tout cas il pourrait lancer son sort sans problème pendant que le dragon était occupé à finir les restes de l'homme.

« Bon. Ne bougez pas, j'arrive. »

Les cris lui parvenant, le jeune homme sortit de sa cachette, se tenant les côtes et baguette à la main, pour profiter de tout ça pour finalement parvenir à enfermer le dragon sous des attaches puissantes alors qu'une équipe de la Brigade d'Intervention Magique se déployait enfin. Ils en avaient mis du temps. Il se dirigea vers un des agents en évitant de passer dans la ligne de feu du dragon pour aller trouver le chef de brigade et l'informer de la situation.
Un brigadier en voyant le cadavre alla vomir. Sans doute une nouvelle recrue.
C'était drôle de voir comme la situation s'était calmée d'un coup. Comme si tout ce que voulait la bête c'était un bon casse-croûte au final. Ca ne dérangeait pas plus que ça Aleksander dans les faits, même si la situation lui paraissait particulièrement étrange d'un certain point de vue. Les verts gallois étaient rarement agressifs auprès des êtres humains, même quand ils avaient faim, et si les chaînes qui avaient retenu la bête jusqu'à aujourd'hui avaient marqué ses écailles, il ne semblait pas blessé autrement. Il avait donc dû être relativement bien traité. Il était donc étrange qu'il montre tant de violence envers l'homme sachant que ses proies principales étaient des cervidés. Ca lui rappelait de comportement de celui qu'il avait vu en août.

Il fronça les sourcils en réfléchissant jusqu'à atteindre le chef d'escadron qu'il reconnu rapidement pour avoir déjà travaillé avec et commença à discuter avec lui de l'incident, afin d'exposer rapidement la situation. Son but était notamment de ne pas être retenu plus longtemps ici et qu'il puisse retourner à son travail, bien que techniquement il le faisait déjà. Même si par la même il avait bien la preuve qu'un trafic semblait exister entre l'extérieure et le Royaume Uni. Une affaire urgente, il reviendrait faire son rapport plus tard. Il lança un regard à Morrigan qui avait été invectivée par un autre membre de la brigade pour être visiblement interrogée et Aleksander demanda à ce qu'elle aussi puisse venir, disant qu'il en avait besoin comme interprète là-bas. Ce qui évidemment était un mensonge, mais après avoir vu un homme mourir sous ses yeux, il préférait qu'elle puisse se remettre un peu avant de subir un interrogatoire sur ce qu'il s'était passé. Le chef de brigade vint avec lui pour dire à son homme (qui en l'occurrence était une femme) de nous escorter jusqu'à la frontière.
« Green, ces deux personnes doivent y aller. Urgence ministérielle. Je te charge de les amener au portauloin, on les interrogera à leur retour. »
La subordonnée hocha la tête, fit un salut et prit le pas pour les conduire au lieu donné. Aleksander observa Morrigan du coin de l'oeil, alors qu'ils passaient autour d'un tas de sous-vêtement féminin appréciable. L'endroit où s'était tenu le lâche qui prétendait être un homme. Il aurait volontiers tenté un geste rassurant à son encontre, mais outre le fait que tout à l'heure elle semblait aller très bien avec un bras entre les pattes, il se souvenait parfaitement une des conditions de leur accord, à savoir ne pas la toucher.
D'ailleurs, en y pensant bien, ils auraient tout à fait pu se séparer ici. Aleksander aurait pu prétendre ne pas la connaître et la laisser avec son bras se débrouiller comme une grande. Mais sans doute sa conscience en aurait-elle légèrement pâtit. Il lâcha un grognement à peine audible et passa sa main dans ses cheveux alors qu'ils arrivaient à l'objet qui leur permettrait de rejoindre l'étranger.
Green se plaça pour monter la garde et s'assurer que personne ne passe ici ou ailleurs, soit dit en passant, et Aleksander regarda l'heure de départ. Bientôt. Il était donc temps de s'accrocher.
Il leva les yeux sur Morrigan. Il ne savait pas si elle le suivrait. Libre à elle, il pourrait parfaitement s'en sortir seul, après tout. Et elle pourrait aller retourner affronter la lourde tâche du témoignage.
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Message par Invité Lun 13 Jan - 18:09


Ash & Dust




Aleksander et Morrigan



Morrigan pinça ses lèvres, serrant Nîm contre sa poitrine. La pulpe de ses doigts caressait le bois frénétiquement et lorsqu’elle ferma enfin les yeux, elle parvint à calmer les battements de son cœur. Greystock allait-il la dénoncer ? Ce qu’elle avait fait n’était sans doute pas punissable par la loi, mais elle ne pouvait s’empêcher de craindre qu’il n’en parle quand-même, torturée par sa conscience qu’elle était. La jeune femme se redressa, sa petite tête brune dépassant de l’arête du mur. Le dragon avait été maîtrisé maintenant. Cela avait paru si simple au final et d’ailleurs, à bien y regarder, la créature semblait tout-à-fait calme, presque docile. La salle était maintenant parsemée de silhouettes sorcières inconnues qui notaient les dégâts, parcouraient les environs pour chercher d’autres éventuelles victimes… Elle ne voulait pas sortir de sa cachette ; pas maintenant… ses jambes flageolantes ne lui permettraient pas, elle en était certaine. Le courage n’était pas une qualité très développée chez elle après tout. D’ailleurs une quasi-irrépressible envie de pleurer lui noua la gorge mais elle la repoussa, l’enfouissant à l’intérieur avec force. Ce n’était ni le moment, ni le lieu.

Un membre de la brigade finit par la voir et l’approcha. La jeune femme, dont le chemisier était encore nappé de sang frais, regretta qu’il la surprenne, et lorsqu’il tendit sa main vers la sienne, dans le but prévenant de la tirer de là, elle se recula en lui lançant un regard sauvage. Qu’il la touche ou l’effleure lui serait insoutenable et il n’en faudrait sans doute pas plus pour faire jaillir, voire exploser, une déferlante d’émotion. L’autre sembla conclure que ce comportement n’était que la conséquence d’un état de choc et ne sembla pas y porter grande importance, arborant même un visage aux traits compatissants. La sorcière se releva seule, bras croisés sur sa poitrine, plus renfermée sur elle-même que jamais, gardant toujours en main son bien le plus précieux. A la vue du sang qui tâchait ses vêtements, il fit des yeux ronds. « Par Merlin, vous êtes blessée mademoiselle ? ». Il approcha sa main de l’épaule de la donzelle qui se tordit pour éviter son contact en poussant un petit grognement d’irritation. Qu’il se taise ! Qu’il disparaisse ! Aucun mot ne sortirait d’entre ses lèvres à elle. Aucun. Il l’ignorait mais à cet instant, même sous la torture, elle aurait été incapable d’articuler quoi que ce soit. Elle avait frôlé la mort, encore… Et c’était bien trop pour une personne aux si frêles épaules, même si jamais elle n’aurait avoué cette faiblesse. Cela ne dura pas longtemps car Greystock finit par la tirer de là en lâchant un mensonge. Même si elle demeura plus muette qu’un gisant, elle lui en fut plus reconnaissante qu’il ne pouvait l’imaginer.

Visiblement, son compagnon semblait connaître le supérieur hiérarchique des fonctionnaires du Ministère et parvint à obtenir qu’ils transplanent d’urgence au lieu de répondre aux questions. Cela lui allait parfaitement et lui permettrait de se remettre de ses émotions et de ne pas trop passer pour une… folle. Une fois arrivée devant l’objet qui leur offrait une porte de sortie, Morrigan ne leva pas ses yeux sur Greystock et tendit la main pour s’accrocher, s’assurant néanmoins que la main de celui-ci faisait de même. Se retrouver dans un pays inconnu, seule, après une telle aventure n’était pas ce qu’elle souhaitait particulièrement.

Lorsque ses pieds touchèrent à nouveau le sol carrelé, elle eut du mal à retrouver son équilibre mais ses jambes de coton parvinrent tout de même à se stabiliser. Elle leva les yeux sur le second poste de frontière, le côté tchécoslovaque. La fréquentation était bien plus calme car après tout, avec le remue-ménage qui avait eu lieu du côté allemand, le flux s’était tari et l’endroit était beaucoup plus tranquille, même si ce n’était pas suffisant aux yeux de la sang-pur. Des membres de la brigade magique bloquaient les sorties vers l’Allemagne et du fait, une queue conséquente commençait à se former aux bornes.

Morrigan agrippa sa veste de tailleur et la referma discrètement sur son chemisier rougis de sang en gardant ses bras croisés sur sa poitrine. La secrétaire finit par lever ses prunelles brunes sur Greystock. Un son sembla vouloir sortir de sa bouche mais rien ne vint. Scellant ses lèvres derechef en baissant son minois, elle finit par inspirer profondément. « Merci pour ce que vous avez fait. » Parler lui coûtait mais quitter le lieu où le drame eut lieu la rasséréna sensiblement. Ses remerciements incluaient bien des choses : avoir sauté sur le dragon pour le maîtriser et donc la protéger, lui avoir assez crié dessus pour briser sa paralysie face à la bête, en bref, l’avoir protégé -sans la toucher, ce qui, dans le cas contraire, aurait sans doute aggravé la situation- et enfin, l’avoir tiré des griffes des enquêteurs dont elle vécue l’intervention comme une agression visuelle et auditive. Un détail la tourmentait pourtant. Elle aurait bien fait appel aux Oubliators pour effacer l’histoire du bras dont elle avait si honte de la tête de Greystock mais elle doutait que cela soit possible. Soit. Puisqu’elle ne pouvait pas le forcer à oublier, elle ferait tout pour l’oublier lui.

Il n’avait plus besoin d’elle alors sans un mot ni un regard de plus, la petite sorcière se détourna de lui pour, après quelques pas seulement, disparaitre dans le craquement singulier que connaissait tous les sorciers.

Elle ne retourna pas à son travail mais directement chez elle et lorsqu’une douche effaça jusqu’à la moindre trace de sang de son corps, elle s’apprêta pour retourner au Département des Transports magiques où elle fut accueilli par mademoiselle Potts ainsi que quelques membres de la sécurité. Elle justifia son absence sans parler de l’épisode du dragon et ce fut une surprise pour son assistante lorsque, le lendemain, des brigadiers arrivèrent pour lui demander son témoignage concernant le poste frontière. Comment le dragon s’était-il échappé ? Comment tout cela s’était déroulé ? Qui avait été tué et comment ? Et enfin, que faisait-elle là-bas à ce moment ? Elle resta d’une sincérité absolue à peu près à tous les détails… à peu près. Elle ne mentionna pas l’épisode du bras, annonçant juste que l’homme avait lâché sa baguette et qu’elle l’avait récupéré plus tard. Sur la question de la raison de sa présence au poste frontière, Potts manqua de s’étouffer lorsque Rosier justifia une mission prioritaire à un agent du Ministère sans en mentionner le côté forcé. Il était important pour elle de rester le plus sincère possible. Morrigan Rosier était intègre après tout. Elle ne s’étendit pas et les fonctionnaires s’en contentèrent. Après cet épisode, elle retourna à ses pénates comme si rien ne s’était passé, plongeant son nez dans ses dossiers sans plus le relever et sans plus adresser un seul mot à Potts qui n’insista pas, sachant que connaître plus ample information était inutile. Lorsque Morrigan Rosier décide de garder le silence, tout effort est inutile.
Tout ce qu’elle souhaitait, c’était oublier mais parfois, la même la volonté la plus déterminée est insuffisante.  


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