[Périple] Welcome to Slovakia !

La nuit. Entre les arbres, on ne distinguait qu'une petite pointe de lumière instable. Avec tout ce qui se passait ces derniers temps, Lucius avait besoin de toute la discrétion possible. Hors de question de partir du manoir. Et hors de question aussi de voyager de jour. Il lui avait fallu sortir de chez lui sans se faire voir et sans trop de lumière. Facile pour trouver un Portoloin... Il pestait donc dans sa tête, dormait à moitié et finit par trébucher sur quelque chose. Il n'en fallait pas plus pour qu'il se mette à gueuler vraiment. De toute façon, personne n'était là pour le voir. L'entendre, quoi. Il baissa sa baguette vers l'objet et ne vit qu'une grosse racine. Ascenseur émotionnel. Il avait bien cru que ça allait être une conserve ou une botte qui aurait pu l'emmener en Slovaquie. Il regarda sa montre nerveusement. Plus que 7 minutes. S'il ratait le Portoloin, il allait en payer le prix fort. Et mettre en péril l'action des Mangemorts. Il soupira et balança un coup de pied dans la racine.

Une petite boîte en plastique. Elle était à moitié enfouie sous le bois. Est-ce que celui qui l'avait cachée ici pensait qu'il avait des yeux à rayons X ? Sérieusement, comment aurait-il pu la trouver s'il n'avait pas failli se casser la gueule dessus ? A moins qu'il savait qu'il tomberait... Plus que 5 minutes. Il s'assit sur sa nouvelle amie en bois et prit la boîte dans ses mains. Enfin, il eut un petit sourire. Il avait beau avoir peur de tout, il aimait toujours découvrir de nouveaux endroits. Il n'avait jamais mis les pieds en Slovaquie.

POUF. Lucius avait à peine eut le temps de serrer sa baguette dans sa main droite. Tout le paysage autour de lui (bien qu'il n'en voyait pas grand-chose) s'étira et se tordit. Il était littéralement aspiré par la boîte. Même s'il avait l'habitude, il détestait cette sensation. C'était très étrange, c'était comme si le temps passait très vite et que le voyage durait une éternité. Les deux à la fois.

Il avait eu le temps de penser à un peu tous ses problèmes. Ou peut-être était-ce une impression. En tout cas, il se rappelait bien avoir pensé à Narcissa. Soit dit en passant, il y pensait très souvent ces derniers temps. Il n'avait jamais imaginé qu'il serait amoureux d'une femme. Marié et père de famille, mais pas amoureux. Pourtant, elle avait quelque chose en plus. Oui, c'est bateau mais c'est vrai. En fermant les yeux, il imaginait parfaitement le visage de la jeune femme. Son pied toucha la terre ferme. Un tout nouveau paysage se matérialisa et le sortit de ses pensées. Il ne fallait pas que des rêveries ne l'empêche de se concentrer sur le but de son voyage. Voldemort comptait sur lui.

Il était 4h. Dans le noir, il s'avança et éclaira ce qu'il pensait être un panneau. Bien sûr, il n'y comprit rien. Mais comme il y avait écrit "Skalica", il s'avança. En théorie, un hôtel miteux était encore ouvert et il pouvait y passer la nuit. Après avoir déambulé dans les rues, il tomba dessus par hasard. Il entra doucement. La première chose qui le frappa était l'odeur. Comme il voulait rester discret, il avait choisi cet endroit pourri. Un homme était à moitié endormi à la réception. Lucius toussa pour le réveiller et lui demanda sa chambre.

« William Lewis, chambre n°4. Au fond du couloir. »

Il attrapa la clé qu'on lui tendait du bout des doigts, comme si elle avait été pleine de bactéries. Tout le hall et les couloirs étaient décorés dans un goût assez spécial. Les tapisseries semblaient vieilles et le revêtement au sol était décollé par endroits. Sans un mot à l'homme qui semblait déjà s'être rendormi, il tourna les talons. Il entra la clé dans la serrure, s'attendant presque à ne pas voir de lit à l'intérieur. Lentement, il poussa la lourde porte et entra. Une forte odeur de renfermé émanait de la chambre qui avait l'air pourtant plutôt propre. Il soupira profondément et jeta sa baguette et sa cape près du lit. Il manquait bien trop de sommeil pour faire une inspection complète des horreurs de la chambre. De toute façon, il était obligé d'y séjourner...